Chronique d'un 2024 02 Coup d'État : 60ème Anniversaire de l'Assassinat de J-F. Kennedy

Chronique d'un Coup d'État : 60ème Anniversaire de l'Assassinat de J-F. Kennedy

"Il faut que tout change, pour que rien ne change !" (Le Guépard)

 

Qui connaît Jim GARRISON (1921-1992) ?

Pas grand monde. C'est pourtant le SEUL procureur US qui a enquêté de façon approfondie et amené deux fois au tribunal un suspect, Clay Shaw (1913-1974), influent homme d'affaires d'extrême droite et "correspondant" de la CIA pour conspiration d'assassinat de JFK le 22 novembre 1963.

L'accusé fut acquitté chaque fois et Jim Garrison fut même interdit par un tribunal fédéral de poursuivre ses investigations intempestives. Il fit appel, alla jusqu'à la Cour suprême, où il perdit à nouveau.

Élu, fait exceptionnel, quatre fois de suite District Attorney de New Orleans, mais trop absorbé par les attaques directes et obstructions créées par son enquête obstinée, il ne put faire correctement sa campagne et perdit sa réélection par seulement 2.000 voix, ce qui l'évinça de tous ses moyens d'enquêter.

L’assassinat de Kennedy a pourtant probablement changé le cours de l'histoire, car il avait dans un retentissant discours (juin 1963) devant les étudiants de l’American University of Washington. dévoilé

(à tort ?) ses intentions de libérer les USA des tares dont sa présidence avait hérité : il y déclara vouloir mettre illico fin à la guerre du Vietnam en rapatriant les boys ; normaliser les relations avec Cuba où il avait refusé de sauver par l’aviation US l’invasion loupée de mercenaires dans la Baie des Cochons, de longue date organisée par la CIA; arrêter la Guerre Froide et la course aux armements, donc gravement nuire au Complexe Militaro-Industriel; abolir la honteuse ségrégation institutionnelle des noirs, etc.

Et mettre au pas le FBI en envoyant à la retraite

J. Edgar Hoover (qui n'en voulait surtout pas !) puis démanteler la CIA, qui tous contestaient ses projets.

Le 4 juin 1963, il avait aussi eu l'audace de signer le décret exécutif N°11110 engageant le processus législatif pour ôter à la FED (un cartel PRIVÉ de grandes banques américaines ET européennes, créé en 1913), le privilège exorbitant (inchangé à ce jour ! ) d'émettre le dollar, extorqué à l'État US par le "Complot des Banquiers de Jeykill Island" (1910). En bref, nuire à trop de "vested interests" (droits acquis indus mais fermement incrustés).

La Commission d'enquête qui fut assignée par Lyndon B. Johnson à un Earl Warren, président de la Cour Suprême plus que réticent (à juste titre, il flairait l'embrouille), avait conclu en dix mois que JFK avait été tué par un "communiste" avéré, Lee Harvey Oswald, qui avait agi seul et par fanatisme. Oswald (bien vite assassiné !) étant déclaré l'unique "coupable", l'affaire fut ainsi rapidement classée.

Note : dans la Commission il y avait Allen Dulles, le directeur de la CIA limogé par Kennedy en novembre 1961 ! Et autres proches de la CIA & Co.

Jim Garrison avait volontiers souscrit au verdict de la commission Warren, mais trois ans après, il eut une banale conversation privée avec Russell Long,  sénateur de Louisiane, un homme qu'il connaissait bien et respectait comme un des élus les plus intelligents du Sénat, qui lui dit à sa façon directe : "Les membres de la Commission ont tout faux ! Il n'y a aucune chance au monde qu'un homme seul ait pu abattre JFK de cette façon". Garrison fut alors saisi par le doute et consulta les 26 volumineux rapports des débats de la Commission Warren pour les scruter en détail et s'imprégner du dossier. Il ne fut pas déçu.

Procureur de la Nouvelle-Orléans, il se sentait concerné car Oswald y était né, y avait résidé et eu de longues et régulières connexions très suspectes.

Il instaura alors discrètement sa propre cellule d'enquête comprenant des policiers et juristes comme lui désireux d'aller plus loin et de découvrir la vérité dont le cœur lui semblait être en Louisiane.

Il cherchait les preuves que l'assassinat de Kennedy était bien un Coup d'État et un Crime d’État fomenté par des acteurs hétérogènes, étatiques ou privés, mais coalisés vers un même objectif et qui tous avaient un intérêt VITAL à le voir disparaître.

Ce qu'ils découvrirent n'était qu'incohérences, trous béants, questions sans réponses, enquêtes bâclées, autopsie de JFK entravée et sabotée par des officiels de haut rang, preuves médico-légales, matérielles, rapports de police, etc. détruits ou falsifiés, témoins subornés ou s’étant signalés puis rétractés ou jamais été auditionnés, conditions de sécurité du Président incroyablement laxistes, parcours officiel détourné (sans raison ?) à la toute dernière minute, mensonges flagrants, omissions, manipulations de la presse et de trop nombreux soi-disant "ratages", "erreurs" ou "négligences". Tout fut fait pour protéger le vaste système d'État souterrain, toujours en place, que les folles intentions de JFK menaçaient de détruire.

Il soupçonnait qu’Oswald, 24 ans, mais au passé déjà singulièrement trouble était bien impliqué dans le complot mais qu'il n’y a tué personne et que, loin d'avoir agi seul, il y tenait pourtant le rôle central : le "patsy", le pigeon, le bouc-émissaire qui sans le savoir avait été soigneusement et méthodiquement "sheepdipped" (en slang de l'espionnage : le mouton imprégné préalablement de faux indices, fausses pistes ou preuves, fabriqués et accumulés) pour lui faire porter le chapeau (texan).

Il était le soutier-gogo sélectionné sur lequel devait retomber toute la responsabilité de l'assassinat.

Techniquement le prétendu tir solitaire par l'arrière d'Oswald qui était loin d'être un sniper d'élite, avec un antique fusil militaire réformé italien qu'il aurait (soi-disant) acheté par correspondance sous un faux nom, dont des douilles et balles ont disparu des preuves sous scellés ne tenait pas debout, comme l'avait exprimé sans détour le sénateur Russell Long. Le gouverneur John Connally, grièvement blessé par la célèbre "balle magique" quand JFK fut tué n'a jamais cru à l'hypothèse d'un tireur unique par l'arrière alors que tout indiquait (films, témoins, sons) de plusieurs coups de feu venant de l'avant.

Il n'avait été donné à JFK aucune chance de survie… À Oswald non plus… Pour l'empêcher de parler, il devait donc être assassiné immédiatement après le meurtre, par des policiers "chargés de l'arrêter", ce qui ne put être fait. Le policier Tippit qui devait le tuer ayant hésité et Oswald ayant pu s'enfuir, ce fut lui qui fut tué par ses complices. À l'autopsie de Tippit, on trouva quatre balles (3+1) dans son corps, issues de deux pistolets automatiques différents mais aucune venant du revolver (qui n'avait rien tiré !) que portait Oswald à son arrestation !

In extremis, avant qu'il ne puisse dénoncer ses contacts (il avait bien trop tard tout compris et crié haut et fort à son arrestation qu'il était le patsy) il fut tué en direct en plein QG de la police de Dallas avant son transfert, devant la presse et des millions de téléspectateurs par un tenancier mafieux notoire de Dallas qu'il connaissait très bien, Jack Ruby, "pour venger Jackie Kennedy" (sic). Un patriote !

C'était trop gros pour être vrai. Qui lui avait donné l'ordre d'exécuter Oswald ? Gravement malade d'un cancer, condamné à mort par la maladie et par la justice, il mourra en prison de son cancer en 1967 sans parler, peu avant un second procès en appel.

Il était entré armé sans encombre dans ce sanctuaire de la police notoirement corrompue de Dallas, probablement avec la complicité de policiers : il y appelait la moitié des policiers par leur prénom !

Rappelons que la Mafia avait perdu à cause de la révolution castriste toutes ses activités lucratives (casinos, hôtels, boîtes de nuit, drogue, courses, prostitution, armes, etc.) à Cuba. Devant les sérieux doutes exprimés alors par l'opinion américaine on institua donc la fameuse Commission Warren, sur proposition de J. Edgar Hoover qui s'y connaissait bien en matière d'enfumage, donnant raison à Clémenceau : "Si vous voulez noyer un problème, mettez en place une commission". Toujours vrai…

 

Dallas, ton univers impitoyable… (refrain)

En moins de trois ans dix-huit personnes ayant témoigné ont disparu par exécution pure ou de très suspects "suicides", "accidents", "crises cardiaque".

Et ce n'était pas fini… D'autres témoins et même des acteurs actifs du complot ont aussi disparu par la suite : ils en savaient trop pour rester en vie. Tout a été fait pour stopper Garrison : menaces de mort, chantages, procès montés sur de fausses accusations, pièges déjoués (il était méfiant !), infiltration de son équipe par des informateurs ou retournement de certains collaborateurs, mais il tint bon… en vain.

Son livre-rapport "On the Trail of the Assassins" (Sur la piste des assassins) décrit son long, acharné, mais in fine totalement inutile combat pour la vérité. Il a servi à Oliver Stone comme base de son film "JFK" (1991) avec Kevin Costner dans le rôle de Garrison. Soixante ans après ce meurtre retentissant, l'immense majorité des américains ne croit plus du tout qu'Oswald a assassiné Kennedy et le policier Tippit qui avait (soi-disant !) cherché à l'arrêter.

À part Clay Shaw nul instigateur ni aucun acteur ou complice du complot n'a jamais été traduit en justice pour cet assassinat historique. Mais en 1976, le Comité Church enquêta officiellement sur les "activités illégales et assassinats" de la CIA, et révéla les accords passés entre elle et la Mafia pour assassiner Fidel Castro. Seulement Castro ?

 

J. Edgar Hoover, chef du FBI (cf. livre d'Anthony Summers : "Le plus grand Salaud d'Amérique") qui en savait beaucoup sur tout le monde US qui compte par ses petites fiches sur leurs turpitudes (y compris le clan Kennedy qui n'était pas irréprochable) est décédé à son poste (il avait été définitivement nommé À VIE par Lyndon Johnson, le successeur de Kennedy !) en emportant tous ses secrets fétides après 37 ans de bons (et déloyaux ?) services.

Sans surprise, il avait toujours été bien plus tolérant avec les mafias qu'avec les communistes.

Nul ne saura s'il a conspiré, mais il est largement admis qu'il était au courant du complot et a laissé sans sourciller tuer Kennedy qu'il détestait. Puis a tout fait pour saboter l'enquête (confiée au FBI !) et très, très mollement supervisée par une Commission Warren qui fut une totale forfaiture de l'Histoire.

Mais ce fut fait, et bien fait, cela arrangeait beaucoup de monde et c'était l'essentiel.        René JAMBON

2024 02 02 LA REVOLTE AGRICULTEURS ET LA CONSTITUANTE SOUVERAINE

TRIBUNE LIBRE : Pour une CONSTITUANTE SOUVERAINE !


Dans le beau film AMARCORD de FELLINI, il y a une scène tragicomique de l’interrogatoire du père de Titta par les fascistes locaux. Leur discours est limpide : « nous », savons ce qui est bon pour la population et l’Italie, pourquoi « vous » ne le comprenez pas…et le père subit le goudron, les plumes et l’huile de ricin.
Transposons : la PAC (Politique Agricole Commune), a été faite par l’ancêtre de l’UE, pour le « bien » des agriculteurs et de l’agriculture. Or, dans toute l’Europe, les agriculteurs se révoltent et dirigent leurs revendications CONTRE la pierre angulaire de la PAC : « la concurrence libre et non faussée », avec le refus de prix plancher pour les produits, seule façon de sécuriser un peu les revenus des agriculteurs.
Donc, soit les bureaucrates de l’UE ont raison parce qu’ils savent ce qui est bon, soit les agriculteurs ont raison parce qu’ils savent ce dont ils ont besoin pour vivre de leur travail : les deux positions sont inconciliables.
Cette crise pose deux questions :
• Le principe de subsidiarité chère à l’église catholique et gravée par les fondateurs chrétiens de la CECA puis l’UE, est en action avec la PAC : « nous » savons d’en haut ce qui est bon pour vous « en bas » et je délègue aux états de faire ce que je décide,
• Le principe de souveraineté du peuple doit s’appliquer pour au contraire partir « du bas » vers le « haut ».
C’est pourquoi la LIBRE PENSEE a fait du combat pour LA CONSTITUANTE SOUVERAINE un axe structurant de son action.
Et vive FELLINI et sa liberté de créer !
BRUYERE

 

2024 02 02 PAYSANS 2

 

2024 02 02 PAYSANS 1

2024 02 VENTOSE 198

Ventose de l’An II

Ni Dieu ni Maître

Lettre mensuelle d’informations de la Fédération du Rhône de la Libre Pensée

Parution tous les 22 du mois républicain en cours

Numéro 198 de février 2024

Les événements

 

La LP69 est solidaire des actions contre la loi DARMANIN…Lire https://www.librepenseerhone.org/10-themes/evenements/156-2024-01-21-contre-loi-darmanin.html

Succès de la Tête de veau républicaine du samedi  20 janvier….Lire https://www.librepenseerhone.org/10-themes/evenements/146-2024-01-20-tete-de-veau.html

Vie de la Fédération

Le congrès annuel de la fédération du Rhône a eu lieu le samedi 27 janvier …lire https://www.librepenseerhone.org/16-themes/activites-federation-rhone/157-2024-01-27-ag-lp69.html

Défense de la laïcité

 

Nos amis de la HAUTE LOIRE agissent contre le financement public à un nouveau monument religieux et lance une pétition à signer…lire https://www.librepenseerhone.org/11-themes/defense-laicite/154-2024-01-action-lp-43.html

Une déclaration d'enseignants, d'universitaires et de militants rationalistes contre l'éloge permanent de l'école privée par les représentants de l'Etat…..Lire  https://blogs.mediapart.fr/libre-pensee/blog/310124/l-eloge-de-l-ecole-privee-ca-suffit-que-vive-l-ecole-publique

Retour sur l’inauguration de la statue au Chevalier de la Barre….Lire le montage vidéo https://youtu.be/ihMKClbS-8o.....La LP du Rhône a fortement contribué à la campagne financière pour ce monument, merci aux donateurs !

 

Activités pacifistes

Pour un cessez le feu en Palestine !

La LP69 soutient toutes les manifestations unitaires à l'appel du collectif Palestine69…lire https://www.librepenseerhone.org/10-themes/evenements/151-2024-01-cessez-le-feu-palestine.html

La LP69 défend les libertés démocratiques !

Après une injonction du CRIF, la préfète enjoint l’université Lyon 2 d’annuler la conférence organisée par le Comité69 Palestine et Solidaire Etudiant.e.s, avec Maitre Gilles Devers, avocat au barreau de Lyon à l'université Lyon 2 sur le thème: "A Gaza : Crimes de guerre, crimes contre l’humanité, génocide ? Israël au tribunal."…Et la préfète a interdit la conférence déplacée à la BOURSE DU TRAVAIL ! Lire https://www.librepenseerhone.org/13-themes/activites-pacifistes/159-2024-01-31-defense-conference-lyon-2.html

Tribune libre (les articles publiés n’engagent que leurs autrices et auteurs)

Nous remettons l’article sur les uniformes à l’école car la partie POUR avait subi quelques altérations involontaires dans sa prise en compte, toutes nos excuses à l’auteur ! https://www.librepenseerhone.org/16-themes/activites-federation-rhone/152-2024-01-pour-contre-l-uniforme-%C3%A0-l-%C3%A9cole.html

Quand la révolte dans toute l’Europe donne raison à l’exigence de CONSTITUANTE SOUVERAINE…lire https://www.librepenseerhone.org/9-themes/bulletin-an2/160-2024-02-02-la-revolte-agriculteurs-et-la-constituante-souveraine.html

60 ans après, un salutaire rappel de l’assassinat de JF Kennedy, lire https://www.librepenseerhone.org/9-themes/bulletin-an2/161-chronique-d-un-2024-02-coup-d-%C3%A9tat-60%C3%A8me-anniversaire-de-l-assassinat-de-j-f-kennedy.html

Nos coups de cœur culturels

 

La pièce PRAGUE 1968 écrite, mise en scène par notre camarade Gilles Champion et sa CIE DE LA LETTRE G…En mai prochain, mois propice à se souvenir de mai 68 en France qui fit reculer De Gaulle et de mai 1871 de la Commune de Paris, la pièce sera jouée à la MJC MONPLAISIR…

Réserver sur https://www.payasso.fr/cieg/prague1968

Lire la page https://www.librepenseerhone.org/10-themes/evenements/158-2024-05-22-26-prague-1968.html

 Echos des bénitiers

Pour rire un peu des turpitudes des écritures…lire https://www.librepenseerhone.org/14-themes/echo-des-benitiers/162-2024-02-11-echo-des-benitiers.html

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2023 11 AN II

ÉDITORIAL

 


La Libre Pensée condamne tous les crimes de guerre, où qu’ils soient et quels que soient ceux qui commettent ces actes de barbarie. Que cela soit dit une fois pour toutes. Cette précision est sans doute inutile, mais nous vivons à une époque où ce qu’on ne dit pas peut conduire à être inquiété, arrêté et traîné dans la boue par les media.

La recherche de profits immenses pour les lobbys militaro-industriels conduit le monde à un état de guerre endémique. Pour le Capital toujours plus en crise, la guerre apparaît comme l’unique solution pour préserver son pouvoir. Un an et demi après l’Ukraine, et après nombre d’autres théâtres d’affrontements moins médiatisés, c’est la terre palestinienne qui devient un champ d’horreurs.

La vérité, dit-on, est toujours la victime collatérale des guerres.

La Libre Pensée dénonce la politique de répression du Gouvernement Macron/Darmanin qui entend interdire toute expression de solidarité avec le Peuple palestinien. Elle exige donc le retrait de la circulaire du Garde des Sceaux du 10 octobre 2023 contenant des instructions qui pousse les parquets à interpréter de manière abusivement extensive la notion d’apologie du terrorisme pour faire interdire toute expression de solidarité avec le Peuple palestinien. Enfin, la Libre Pensée réaffirme sa totale solidarité avec le Peuple palestinien et son droit légitime et indéfectible à rester et à reprendre sa terre.

A Lyon, il y a eu le rassemblement du 21 octobre. Puis, samedi 4 novembre, a eu lieu une magnifique manifestation de plus de 8000 personnes demandant un cessez-le-feu immédiat à Gaza. A l’issue de la manifestation, place Bellecour, la foule a scandé un slogan révélateur à propos des massacres : « Les media complices ! » N’assiste-t-on pas à une prise de conscience toujours plus claire de leur rôle de police de la pensée au compte de l’impérialisme pro-israëlien dont Emmanuel Macron est un représentant zélé ? Il suffit de regarder les vidéos du Général de Gaulle s’exprimant au moment de la guerre des six jours pour mesurer la profondeur de la dérive en cours.

Comme le veut la doctrine officielle, les media reprennent à satiété le mot la qualification de « terrorisme » plutôt que « crime de guerre » pour qualifier l’attaque du Hamas, comme si celle-ci n’était pas le énième épisode d’une guerre commencée en 1947. Et pour couronner le tout, le mot « antisionisme » semble avoir disparu du vocabulaire. Dans cette guerre, il n’y a plus que de l’antisémitisme, et point final.

Camus disait que mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde.

En juin, l’avocat franco-israëlien Salah Hamouri expliquait à la Bourse du Travail qu’il n’avait rien d’un antisémite. Il venait lui-même, ancien détenu politique, pour témoigner des souffrances de ses compatriotes et des atteintes aux Droits de l’Homme commis par l’Etat d’Israël, des atteintes connues de tous. Et les puissants fermaient les yeux sur la « prison à ciel ouvert » de Gaza, en passe de devenir un gigantesque mouroir.

Rappelons ce que disait en 1964 la Charte du mouvement national palestinien. Elle déclarait solennellement « que l’objectif final de cette lutte réside dans la restauration de l’état démocratique et indépendant de la Palestine où tous les citoyens, quels que soient leur race et leur religion, jouiront de droits égaux. »

Nombreuses sont les personnalités juives qui ont dénoncé le sionisme. Pour n’en citer que quelques-uns : Pierre Vidal-Naquet, Stéphane Hessel, Yehudi et Hephzibah Menuhin, (dont les parents ont fini dans de la mort). Des antisémites, vraiment ? Pas plus que les 350 survivants et descendants de victimes du génocide qui, en août 2014, signaient une lettre ouverte condamnant l’agression d’Israël contre la bande de Gaza. Leurs propos étaient sans ambiguïté : « (…) nous condamnons sans équivoque le massacre de Palestiniens à Gaza et l’occupation et la colonisation en cours de la Palestine historique. Nous condamnons également les Etats-Unis pour avoir fourni à Israël les fonds nécessaires pour mener cette attaque, et plus généralement les Etats occidentaux pour avoir utilisé leur puissance diplomatique afin de protéger Israël de toute condamnation. »

Ils n’ont pas été écoutés. L’attaque du Hamas du 7 octobre apparaît ainsi comme le retour du boomerang, tragique et trop prévisible !

La Libre Pensée s’honore d’avoir toujours défendu l’unique voie pour garantir une paix durable de façon réaliste. Elle rappelle sa prise de position traditionnelle : « Au moment où l’on massacre en Palestine au nom de prétextes prétendument religieux, nous réitérons que la Paix ne peut revenir dans cette région-martyre que dans le respect absolu de la liberté de conscience et des cultes pour celles et ceux qui veulent en pratiquer un, et dans la laïcité des institutions d’Etat. »                                    P.G.

 

 

La Libre Pensée du Rhône dans les manifestations

 

Dénonçant les propos racistes qui se déchaînent pour conclure à une responsabilité collective envers les Musulmans ou présupposés tels, elle demande l’abrogation de la Loi « Séparatisme » du 24 août 2021 qui introduit juridiquement cette responsabilité collective dans le monde associatif.

C’est pourquoi elle était présente dans la rue le 23 septembre, avec le collectif lyonnais « En deuil et en colère »

Abrogation des lois « Sécurité globale » et « Séparatisme » !

Place Raspail, le 7 octobre (journée mondiale pour la Paix) avec le mouvement de la Paix le Mouvement de la Paix, le POI , le Parti communiste, Lutte Ouvrière, la jeunesse communiste :

d’association et de manifestation !

« Nous lançons un cri d’alarme pour stopper cette folle escalade militaire et pour que la voix de la paix soit enfin étendue afin d’éviter le risque d’une troisième guerre mondiale avec l’éventuelle et catastrophique utilisation de l’arme nucléaire. » Et pour :
               ⁃ L’arrêt de l’agression contre l’Ukraine par Poutine et son régime
                 ⁃ Le développement de la solidarité avec le peuple ukrainien 
               ⁃ Un cessez le feu immédiat et une solution diplomatique
               ⁃ L’arrêt de l’escalade de L’OTAN

La Libre Pensée dénonce la Militarisation croissante : dans la société, l’économie, l’adaptation de l’armée à la situation nouvelle, la militarisation de l’Ecole, l’alignement sur l’OTAN, des budgets militaires en hausse exponentielle, 413 Milliards pour la seule Loi de Programmation Militaire. L’Impérialisme français perdant ses positions coloniale ou postcoloniale à l’étranger les unes après les autres. Il faut la guerre à Macron, agent de la Finance et du Capitalisme spéculatif, pour tenter de reprendre des parts de marchés.

Dans la rue encore, les 21 octobre et 4 septembre, en solidarité avec le peuple de Gaza, pour le cessez-le-feu et l’arrêt immédiat des bombardements :

Halte aux bombardements de Gaza !

Cessez-le-feu !

Levée du blocus et accès à l’aide d’urgence !

Solidarité avec le peuple palestinien !

Justice pour la Palestine !

Halte encore à la Militarisation de la Jeunesse. Le SNU à l’Ecole, c’est la transformation de l’Ecole en Bataillons de la jeunesse qui a conduit à la Première Guerre mondiale, c’est la mise au pas de la jeunesse pour lui apprendre à obéir.

 

la bourse du travail de lyon

Lyon, la Bourse du Travail, Martin Luther King : un espace de liberté

Le 22 juin dernier, la Bourse du travail de Lyon a accueilli l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, accompagné du président d’Amnesty International France Jean-Claude Samouiller, pour une conférence sur le régime d’apartheid mis en place par l’Etat israëlien. Devant une salle comble, cette conférence a été un franc succès, sans générer aucun trouble.

L’intitulé choisi « Palestine-Israël Colonisation / Apartheid » a été jugé trop polémique par certains (en clair ; dans les milieux sionistes) qui en ont demandé l’interdiction. Il est clair pourtant que le thème de la conférence relève de la libre discussion sur la base de faits, de témoignages, et à partir d’une analyse documentée. C’était le cas.

Et cependant la conférence a failli ne pas avoir lieu.

S’agissait-il d’un « argument de circonstance » pour éviter une situation de conflit avec d’éventuels fauteurs de troubles ? Possible, mais ce qui n’était peut-être qu’un prétexte touchait un problème de fond.. Le maire de Lyon a fait valoir que l’objet de la conférence ne relevait pas de l’action syndicale et qu’elle pouvait être interdite en application des dispositions des articles 9 et 10 du règlement intérieur d’occupation de la Bourse du Travail (lesquels, aux dires de la municipalité, interdisent toute réunion à caractère politique ou religieux). Un arrêté d’interdiction a été produit en ce sens. Or depuis des décennies, ce sont les syndicats qui gèrent leurs événements et choisissent qui peut être invités. Le règlement de la Bourse signifie simplement qu’un parti politique ne peut pas demander de bénéficier d’une attribution de salle. La Bourse du travail est donc un espace de liberté où se réunissent quantité d’association et de collectifs, sur des questions syndicales, mais aussi sur des thèmes sociaux ou sociétaux.

A l’issue de la séance du Tribunal Administratif réunie le matin de la conférence, la juge des référés a estimé qu’une interdiction constituerait ’une « atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale. » Elle a désavoué la position du maire, pour qui le lieu de la conférence n’avait « pas vocation à accueillir des événements de « géopolitique » et qui entendait empiéter sur les prérogatives des organisations syndicales. La juge a rappelé en substance que l’activité syndicale ne pouvait se résumer aux revendications catégorielles, mais qu’elle pouvait englober bien d’autres sujets, comme l’avait fait remarquer l’un des avocats en citant les travaux de l’OIT.

Le maire ayant fait remarquer par ses avocats que les articles 9 et 10 du règlement intérieur de la Bourse du Travail ne prévoient la mise à disposition de salles qu’aux seules organisations syndicales, il était facile de lui répondre que tel était le cas. En un mot : les syndicats font ce qu’ils veulent. Nul ne peut avoir la prétention de leur dicter leur activité.

Martin Luther King à Lyon

C’est le 29 mars 1966, Martin Luther King s’est rendu à la Bourse du Travail de Lyon pour prononcer un discours en défense des Noirs américains.

L’événement n’avait pas lieu dans les locaux syndicaux de la Bourse du travail, mais dans la grande salle en présence de quelque 5000 personnes. Cette visite fut d’ailleurs la seule organisée dans une ville de province dans le cadre de la tournée européenne de Martin Luther King, lequel a d’ailleurs affirmé que « Lyon lui était une ville toujours prête à se battre pour ce qu’elle croyait juste », et a rappelé le rôle central qu’elle avait joué dans la Résistance.

« Pendant ce temps-là, les élus saucissonnaient à la Foire ! », rappelait Michel Chomarat, le maire Louis Pradel en tête.

 
 

 

 

C’est le journaliste lyonnais Robert Vial qui a fait venir le Prix Nobel de la paix à Lyon, aidé par 27 associations de la région lyonnaise réunies pour organiser l’événement.

Les autorités de la ville ont presque ignoré la venue du pasteur américain. En 1966, deux ans avant son assassinat, Martin Luther King n’avait que 37 ans, mais il était connu dans le monde entier pour sa lutte contre le racisme et la discrimination dont sont victimes les Noirs américains, et il avait reçu le prix Nobel trois ans plus tôt.

 

Photo : Martin Luther King à Lyon

 

Discours de Martin Luther King prononcé à la Bourse du Travail de Lyon (extraits) …où les problèmes concrets des noirs américains rappellent étrangement les revendications palestiniennes.

 

 

« C’est un grand réconfort pour moi d’être en France, berceau des libertés et des idéaux, pour réfléchir avec vous sur les problèmes que nous affrontons. (…) La première arrivée des Noirs, contre leur volonté, date de 1619. (…) Ce n’est que 244 ans plus tard que prendra fin l’esclavage. En théorie seulement (…)

 

En 1964, on peut dire que les États-Unis ont condamné la discrimination raciale assimilée à une subversion de la vie nationale. Aucune ville du Sud ne peut désormais prétendre légalement renforcer la discrimination.

Quoiqu’il y ait encore beaucoup d’incidents, souvent mineurs, on peut dire que la Nation américaine a témoigné d’une extraordinaire capacité à admettre cette révolution. Nous étions alors sur le point de renoncer à la bataille lorsqu’une bombe tuant un dimanche matin 4 petites filles d’une école religieuse nous a montré amèrement qu’elle n’était pas terminée.

En lançant le slogan « un homme, une voix ? » qui a pénétré au plus profond des états du Sud, nous sommes parvenus à obtenir l’inscription des Noirs sur les listes électorales.

 

Aujourd’hui, nous devons faire face à un autre problème : celui des profonds écarts de salaires entre les deux communautés. Le chômage s’accroît rapidement, se transformant en chaudron dans lequel bouillent l’amertume sociale, le désenchantement, le désespoir et nous devons lutter contre l’exploitation économique mais aussi contre une police complice qui, matraquant les opposants, devient le symbole de l’oppression.

À Chicago, 41 % des logements Noirs sont insalubres. Ce qui n’empêche pas leurs loyers d’être 10 % plus élevés que ceux des Blancs, alors qu’ils ne bénéficient que seulement de deux tiers des services collectifs de la ville.

À Chicago, il y a 100 000 chômeurs, hommes et femmes, dont 70 % de Noirs. Ce qui nous permet de dire que l’exploitation systématique des Noirs est encore plus révoltante dans le Nord que dans le Sud, sachant que de telles disparités ne se limitent pas aux seuls États-Unis et que le monde entier est confronté à ce combat.

Si, en ce moment, nous luttons pour mettre fin au colonialisme interne qui interdit aux Noirs d’avoir accès au développement économique et les confine dans un ghetto de pauvreté, nous n’ignorons pas que cette lutte contre les forces de domination politique appartient à l’histoire de notre temps et concerne l’univers tout entier.

En privant un homme de son travail, on le prive de son humanité et c’est une forme encore plus générale de l’esclavage.

C’est pourquoi note combat est un immense encouragement pour le reste du monde car il contribue à faire naître l’aurore d’un monde nouveau où tous, communistes, capitalistes, noirs, blanc, jaunes, catholiques, protestants, riches, pauvres pourront se respecter réciproquement et coexister dans la paix.

(…) Assuré de votre aide et de votre prière, je me sens d’autant plus fort pour chanter avec vous : « We Shall Overcome ». Nous triompherons un jour. »

Libres propos, libres pensées

L'AN II ça vous parle ? Et VALMY ? Une Défense PACIFISTE, un Oxymore ?

 

La plupart des français n'ont maintenant plus d'illusion sur les projets de Macron à leur égard : il suit un agenda qui n'est pas le leur et surtout pas dans leur intérêt.

Ses commanditaires sont tout autres… Son projet d'imposer le SNU a un relent pétainiste qui vise essentiellement à séduire des volontaires pour s'engager dans la défense et la sécurité : dans les armées, la police, la gendarmerie, les pompiers, la sécurité́ civile, les réserves opérationnelles et accessoirement dans des tâches civiles et civiques.

Ceci pose une fois de plus la question de cette Vème République à bout de souffle et de ses institutions régaliennes : à quoi et surtout QUI servent-elles ?

Nul ne peut contester que JAURÈS était un vrai pacifiste, célébré pour ses tonitruants discours et innombrables écrits contre la guerre et que c'est ce pacifisme militant qui lui a finalement coûté la vie.

Mais les historiens ont souligné l'étendue de sa pensée pacifiste, socialiste, internationaliste mais cependant partisan d'une armée nationale citoyenne, au point d'avoir écrit en 1910 un volumineux essai sur "L'Organisation Socialiste de la France : l'Armée Nouvelle", en étroite coopération avec son ami, le capitaine républicain et socialiste Henri GÉRARD (1873-1940).

Celui-ci tenait une rubrique militaire créée par Jaurès dans l'Humanité sous la signature collective de Rossel en hommage à Louis ROSSEL, colonel communard fusillé "pour faire un exemple" le 28 novembre 1871 à 27 ans sur ordre de THIERS.

Partant du constat, hélas, plus que jamais d'actualité, que ce monde est dangereux, surtout pour tout pays mal armé, mal préparé ou pire, désarmé, (servitude assurée !) il milite pour le système de milice citoyenne : un peuple armé, formé de façon active à la défense du pays et bien déterminé à se défendre. C'est le cas de la SUISSE qui n'a jamais eu jusqu'ici la volonté d'agresser qui que ce soit, mais seulement de bien préparer sa population en cas d'invasion.

Ils n'ont de généraux qu'en période de guerre alentour, et ÉLUS (en allemand gewählt : choisis) par vote de l'Assemblée Fédérale : démocratie suisse oblige ! Ils sont pacifistes mais prudents… mais de nos jours peut-être imprudents !

Car certaines "élites" suisses sont de plus en plus tentées d'adhérer au triptyque UE-US-OTAN, ce qui fait chez eux gravement polémique, car près de 90 % des suisses tiennent strictement à leur neutralité historique et légendaire : beaucoup pensent avec raison que la neutralité n’offre certes pas automatiquement une protection garantie… mais son abandon non plus. Car leur Constitution le stipule on ne peut plus clairement (Art.54a2) :

 

Art. 1 - La Suisse est NEUTRE. Sa neutralité est PERPÉTUELLE et ARMÉE. Art. 2 - La Suisse n'adhère à aucune ALLIANCE MILITAIRE

 

Souveraineté, neutralité, démocratie directe :

du pur réalisme pragmatique gravé dans la loi !

Paradoxalement, le principe d'armée de milice citoyenne qui fut inscrit dans la Constitution de la République Helvétique à sa mise en place en 1798 et qui perdure jusqu'à nos jours était directement inspiré par les armées révolutionnaires françaises !

"Faisant suite aux armées professionnelles de l'Ancien Régime ou de mercenaires utilisées jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, la conscription moderne est principalement créée et développée par la Révolution française, avec la fameuse levée en masse de l'AN II en 1793" (Wikipédia).

Car après VALMY le 20/09/1792 et l'abolition à l'unanimité de la royauté le lendemain même, la Révolution était menacée d'anéantissement par la "Coalition des Rois ou des Brigands couronnés, contre la République française".

(Titre d'une estampe en eau-forte de 1794, BNF)

Et là on comprend mieux l'arrêt de la conscription. En 1996, Jacques Chirac prend la décision de professionnaliser les armées et de suspendre le service national. En clair, cela signifie l'expulsion du peuple d'un principe de défense citoyenne et populaire engendré par la Révolution : la Défense du Peuple par le Peuple, pour le remplacer par des soldats professionnels engagés et soldés, le plus souvent pour de prosaïques raisons économiques, de ce fait forcément plus flexibles, moins enclins à renâcler ou désobéir ou même, pourquoi pas, à se saisir des armes comme lors de la tentative avortée du putsch des généraux fascistes à Alger en 1961 :

"Des unités d'appelés refusent d'obéir aux ordres des mutins (2e et 8e RPIMa), d'autres se soulèvent à leur tour et arrêtent les officiers putschistes en leur sein." (Wikipédia).

Des citoyens-soldats ont simplement fait leur devoir de Résistance face à un coup d'État factieux.

Quid de mercenaires soldés et sans états d'âme ?

Et sous prétexte du pacifisme dont elle se réclamait, si elle avait gagné en 1871, la Commune aurait-elle renoncé à avoir une armée de citoyens pour se défendre contre ses ennemis ?

Et la révolte des conscrits du 17ème (Béziers 1907) est-elle oubliée ?

En conséquence cette décision revenait à couper l'armée de la société civile, en refaire une secte "à part", une caste fermée avec ses propres codes, bien à l'abri de l'œil critique des civils incorporés dans ses rangs et services pour un temps et qui l'observaient, la décryptaient, la jugeaient et au besoin… la dénonçaient à l'opinion publique.

Un retour direct et voulu à l'armée mercenaire d'Ancien Régime dans les règles !

Cela revenait seulement à remplacer la conscription citoyenne par du mercenariat institutionnalisé que l'on peut utiliser à volonté, en particulier pour des OPEX où les pertes dans leurs rangs n'émeuvent pas trop une population dorénavant largement indifférente et déconnectée de leur sort.

Ils ont signé…

Couper l'Armée de la société, n'était-ce pas le but ?

 

L'Armée n'est qu'un instrument régalien, un outil au service de la défense d'un pays, comme en Suisse. En vraie démocratie ce sont les buts fixés par le pouvoir politique élu qui l'utilise qui comptent.

Et ce sont bien les gouvernements en place qui décident de son utilisation, pour le meilleur… ou le pire.

Danièle SALLENAVE, grande amie de la Libre Pensée, cite dans son livre "Rue de la Justice" cette réflexion de l'historien Jean-François CHANET, autre ami de la Libre Pensée, (il fait l'objet d'une très élogieuse note de lecture dans La Raison n° 684 pour son livre "L'École républicaine et les petites patries"), réflexion en accord total avec les conceptions de JAURÈS sur l'institution militaire : "Le pacifisme n'est pas forcément antimilitariste."

Elle cite aussi le philosophe ALAIN (1868-1951) : "Nier le devoir militaire est puéril. Si peu que vaille une organisation sociale, il se peut toujours qu'on ait à la défendre contre des ennemis plus barbares encore." À qui pensait donc Alain en son temps ?

À l'évidence, comme JAURÈS, Jean MOULIN et le CNR étaient des pacifistes s'opposant à la barbarie mais bien décidés à la combattre par les armes !

Mais tout dépend ÉVIDEMMENT des objectifs qu'une VRAIE démocratie fixe à ses armées et aux personnels et officiers permanents qui y servent, qui

doivent être obligatoirement assermentés à la Constitution d'une (pourquoi pas nouvelle ?) République Souveraine, Indivisible, Laïque, Démocratique et Sociale (art.1er).

Et non soumise aux diktats de l'UE… Ou autre ?

Une Défense Nationale est indispensable, (le nier serait absurdement et collectivement suicidaire), mais il faut qu'elle soit au service exclusif de la Défense de la Nation et de ses citoyens, et non en supplétive des funestes et belliqueuses aventures extérieures du sinistre trio US-UE-OTAN.

Une "Défense Européenne" est une illusion : l'UE est un patchwork jamais achevé de nations qui n'ont pas de langue commune, qui ont des histoires, des cultures, des standards sociaux, des coutumes, des religions, des alliances (ou des allégeances ?) extérieures divergentes, des intérêts économiques très différents et même très souvent antagonistes.

C'est avant tout une construction mercantile créée pour favoriser la circulation des investissements, intérêts et profits du capitalisme, mais surtout pas ceux de ses peuples, qui n'y ont jamais eu la parole, ou alors systématiquement piétinée.

Le plus bel exemple : 2005 !

Qui voudrait mourir pour le drapeau européen ? (ce drapeau inspiré à son auteur Arsène Heitz par la médaille "miraculeuse" de la vierge du Bac.)

À terme, elle ne pourra survivre à sa déliquescente sociale, économique et industrielle croissante et à sa vassalité bien trop servile aux USA : une soi-disant "Défense Européenne" ne fera que remplir de très coûteux armements OFFENSIFS les arsenaux de l'OTAN dirigée par les USA et leurs ambitions hégémoniques et ne bénéficiera qu'au complexe militaro-industriel US.

Et à rembourser les prêts iniques en forme de "crédit-bail" du FMI & Co, supportés par les impôts (de ceux qui en paient sans frauder !)

 

Et la guerre en UKRAINE nous enseigne que deux pays très proches par la géographie, la langue, la culture mais aussi très couramment par des liens du sang, qui ont été unis de très près dans une autre vaste organisation supranationale disparue, l'URSS, peuvent devenir des ennemis mortels et se faire une guerre fratricide impitoyable, surtout si on les y pousse !

Cela démontre qu'en fonction de l'instable alchimie politique (la nôtre et celle des autres), un État prétendument "AMI" peut devenir un ennemi acharné à nous détruire, si un gouvernement, même légal, démocratique et légitimement élu ne lui plaît pas.

Cela commence toujours par des "révoltes populaires". "Spontanées", bien sûr… mais bien noyautées, bien organisées, bien financées…

Des "sanctions" suivent, inévitablement, de tragiques et dévastateurs antécédents contemporains ne manquent pas.

La guerre est toujours au bout : les moutons sont de nature et d'esprit pacifistes, les loups, non…

JAURÈS avait-il tort de penser qu'une DÉFENSE

Nationale Citoyenne et Dissuasive serait peut-être une bonne assurance sur la paix ?       RJ  

 

 

2023 08 AN II 195

ÉDITORIAL

 

" Les riches sont faits pour être très riches et les pauvres pour être très pauvres » s’exclamait un personnage incarné par Louis de Funès dans « la Folie des Grandeurs ».

Ce personnage était un argentier rapace et collecteur d’impôts au temps du Grand siècle espagnol.

Personnage de comédie certes, mais qui vaut par un fond de réalité historique. Epoque bénie pour les possédants, où l’or surabondant venu du Nouveau mode a fini par tout scléroser. L’or était volé aux murs des temples incas, produit avec le minerai dont l’extraction était imposée aux Indiens asservis, gardés par des molosses, épuisés par le travail.

Puis le « Siècle d’Or » s’est achevé sur la réalité d’un déclin inexorable et profond pour l’Espagne. « En Europe, il y eut la peste noire, d’interminables guerres, écrit Éric Vuillard. De toutes parts, la société n’était que castes, droits d’aînesse, hiérarchies inflexibles. Il y avait les impôts, la famine, la concurrence entre les hommes, le fanatisme religieux, la proscription des Juifs, la persécution des Maures, des hérétiques. Aucun dénouement ne semblait possible.

Les rois tenaient solidement leurs trônes. Et si les trônes ne sont, comme on l’a dit, que des morceaux de bois et de tissu, ces morceaux de bois n’étaient pas assez secs pour brûler. » Ils brûlèrent pourtant.

Les conquistadors de l’ère moderne fabriquent l’or par les procédés les plus sophistiqués. Des opérations de courtage instantanées permettent la valorisation des capitaux en une microseconde en transférant des fonds d’un paradis fiscal à une banque, d’un fonds de pension à une multinationale.

Et bientôt, ou plutôt et déjà, l’Intelligence Artificielle est utilisée à l’extraction de plus-value la plus scientifiquement organisée de l’Histoire. Et si la guerre doit servir leurs intérêts, aucune barrière morale ne la préviendra.

La misère gagne du terrain. Pas seulement en France, mais partout. On vient d’apprendre que Londres comptait aujourd’hui 30 000 SDF. Des familles sont jetées à la rue du jour au lendemain. Dans le même temps les écarts de fortune ne cessent d’augmenter. Un visiteur venu d’une autre planète penserait sans doute que oui, en effet, « « Les riches sont faits pour être très riches et les pauvres pour être très pauvres. »

Tout cela procède d’une logique mécanique. Tout aussi mécaniquement, la remise en cause des libertés publiques, des acquis sociaux et démocratiques, de la paix, de la liberté de conscience devient pour les possédants une condition de leur survie. Ils trouvent un peu partout des exécutants fidèles. En France, MM. Macron, Darmanin et consorts seraient d’assez bons élèves s’ils avaient les moyens de leur politique. Ce n’est pas le cas.

À notre modeste mesure, nous contribuerons à le démontrer.

P.G.

Marche unitaire le 23 septembre 2023

Pour la fin du racisme systémique, des violences policières, pour la justice sociale et les libertés publiques

Le meurtre de Nahel, tué par un policier à bout portant le 27 juin 2023 à Nanterre, a mis de nouveau la lumière sur ce qui doit cesser : le racisme systémique, les violences policières, et les inégalités sociales que creuse la politique de Macron.

Une politique néolibérale imposée par des méthodes autoritaires, des lois sécuritaires et une doctrine du maintien de l’ordre décriée jusque dans les plus grandes instances internationales. Une politique régressive qui fait le lit de l’extrême-droite et piétine toujours plus nos libertés publiques, notre modèle social, notre avenir face à l’effondrement écologique.

En première ligne des victimes de ces choix politiques, les habitants, et notamment les jeunes des quartiers populaires et des territoires ultramarins, qui subissent de plein fouet l’aggravation de toutes les inégalités sociales dans un contexte économique d’inflation, de hausse des loyers, des prix de l’énergie et de politiques d'urbanisme brutales.

Les réformes de la Macronie accentuent la pauvreté en durcissant notamment l’accès aux prestations sociales.

La scandaleuse réforme de l’assurance chômage en est un exemple significatif alors que la précarité au travail augmente.

Les révoltes dans les quartiers populaires ne peuvent s’analyser que dans ce contexte global. Les habitants de ces quartiers, et notamment les mères isolées, pallient bien souvent seuls les carences de services publics dont la destruction s’accélère de jour en jour.

À côté de cela, de nombreuses violences sont perpétrées contre les populations : délocalisation et destruction de l’emploi, évasion et fraude fiscale, mode de vie des ultras riches écocidaire, supers profits des multinationales, modes de production hyper polluants responsables de la crise climatique. Et pour cela, l’Etat laisse faire ! De plus, les populations racisées et / ou issues des classes sociales défavorisées, des quartiers populaires, des zones rurales et périurbaines appauvries, des territoires ultramarins sont victimes de violences institutionnelles et systémiques, notamment policières.

La politique répressive de l'Etat est encore renforcée par le dernier remaniement ministériel, qui a élargi les compétences du ministère de l’Intérieur à la ville, l'Outre-mer et la citoyenneté. La répression s’étend avec toujours plus d’intensité et de violences policières, d’interdictions de manifester, contre le mouvement social et écologiste, comme lors de la lutte contre la réforme des retraites rejetée par l'immense majorité des travailleur-ses et leurs syndicats et à Sainte-Soline.

La liberté associative, directement et indirectement, est de plus en plus mise en cause.

Cette situation est d’autant plus inquiétante que l’institution policière paraît hors de contrôle du pouvoir politique.

Des déclarations factieuses de certains syndicats de policiers suite au meurtre de Nahel aux déclarations du Directeur général de la police nationale et à celle du Préfet de police de Paris ainsi que le ministre de l’intérieur, c’est l’institution policière qui aujourd’hui remet en cause l’État de droit, plutôt que de mettre fin à l’impunité des auteurs de violences policières.

Nos organisations syndicales, associations, collectifs, comités de quartiers populaires, de victimes de violences policières et partis politiques se mobilisent ensemble dans la durée pour la convergence des justices antiraciste, sociale et écologique, féministes et pour que cessent les politiques sécuritaires et anti sociales.

La crise démocratique, sociale, politique que nous traversons est très grave. Nous ne pouvons accepter qu’il y ait encore d’autres morts comme Nahel, ou d'autres blessés, victimes des violences policières.

 

Nous appelons à reprendre la rue samedi 23 septembre, à organiser des manifestations ou d’autres initiatives sur tout le territoire, pour faire front ensemble contre la répression des contestations sociales démocratiques et écologiques, pour la fin du racisme systémique, des violences policières, et pour la justice sociale climatique, féministe et les libertés publiques.

 

Nous exigeons des réponses immédiates et dans l’urgence :

– abrogation de la loi de 2017 sur l’assouplissement des règles en matière d’usage des armes à feu par les forces de l’ordre ;

– une réforme en profondeur de la police, de ses techniques d’intervention et de son armement

– le remplacement de l’IGPN par un organisme indépendant de la hiérarchie policière et du pouvoir politique ;

– la création d’un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l’autorité administrative présidée par le Défenseur des droits et le renforcement des moyens de lutte contre le racisme, y compris dans la police ;

- Un plan d’investissement public ambitieux dans les quartiers populaires et sur l’ensemble du territoire pour rétablir les services publics, le financement des associations et des centres sociaux.

Marchons toutes et tous ensemble le 23 septembre !

Nota : Cet appel a été adopté par un très nombre d’associations, dont la liste n’est pas définitive. Nous aurons l’occasion de la communiquer début septembre ; de même que le parcours en discussion

La police aux frontières aurait-elle une vision singulière de la laïcité ?

De retour des Cyclades, je me rappelle un précédent retour de vacances de Tunisie ou d'Italie lors duquel une scène m'avait marqué lors du contrôle de la police aux frontières (PAF) à l'aéroport LYS (Lyon). Les prénoms sont bien sûrs fictifs.

Tout commence quand Jean-Kevin arrive au contrôle. Le fonctionnaire de police lui demande de retirer sa casquette. C'est bien normal, on doit être découvert pour permettre de vérifier plus facilement la conformité de la photo du document présenté. Viennent ensuite Fatima et Rachida, femmes voilées. Le fonctionnaire leur demande également de se découvrir. C'est bien normal, dans un état laïc, l'adhésion de l'usager à une croyance moyenâgeuse n'est pas un motif valable pour bénéficier d'une modalité de contrôle dérogatoire.

Là où ça se gâte c'est quand Huguette et Gertrude, deux "bonnes sœurs" couvertes d'une sorte de cornette, passent le contrôle sans qu'on leur demande de se découvrir. Leur croyance moyenâgeuse à elles semble donner un super-pouvoir face à cette autorité de la République censée appliquer la laïcité à tous les étages.

Quant à savoir si c'est le fonctionnaire à titre individuel qui est en tort ou si c'est sa hiérarchie qui chie sur la laïcité dans ses consignes... je n'ai pas la réponse. En tout cas j'ai mal à ma République...

Billet paru sur le blog d’un libre-penseur du Rhône « fraifrai » - mardi 25 juillet 2023.

ABUSéS DE L’éGLISE

L’affaire des vitraux (suite)

« Alors que nous communiquons depuis un an et demi sur la nécessité d’associer les victimes et le collectif des victimes dans les déposes des productions du pédo-criminel Louis Ribes, tout prouve que les acteurs de la société civile et religieuse souhaitent que rien ne change et que rien ne changera. »

Les vitraux signés par le pédocriminel Ribes ont été déposés à Dième, mais les victimes n’ont pas été associées à cet événement pourtant nécessaire à leur reconstruction. Le collectif des victimes de Louis Ribes soutenu par Be Brave France demande «à la presse, aux médias et « à toute personne soucieuse de faire reculer la pédo-criminalité » de relayer cette information.

« Les victimes du pédo-criminel Louis Ribes se sentent encore une fois humiliées et méprisées par l’Église catholique et son fonctionnement , par l’état et son silence. »

Éléments communiqués par Luc Gemet,

Au nom du collectif des victimes de Louis Ribes, soutenu par Be Brave France.

 

Que dire de plus ? Voici deux éléments qui mettent encore plus en lumière l’immobilisme de l’Église, et celui du gouvernement français d’autre part face aux observations de l’ONU.

1- Immobilisme de l'Église

Comme nous l’écrivions dans notre n° précédent, Mgr Gobillard, évêque-auxiliaire de Lyon, a quitté le diocèse de Lyon. Il évangélise à présent les Jeux Olympiques de Paris. Objectif : "Témoigner avec force du Christ" à l’occasion de ces « holy games ». Remportera-t-on des médailles miraculeuses ? On pourrait en rire.

Pour les victimes de l’Eglise, la situation est plus triste.

C’est Thierry Brac de la Perrière qui a été nommé à Lyon comme évêque-auxiliaire. Ce n’est pas lui qui procurera à l’Église un pseudo-certificat de virginité. Il a pourtant des atouts, étant issu d’une des plus grandes familles lyonnaises.

La famille Brac a été anoblie par l'échevinage de la ville de Lyon en 1737 (source Wikipedia).

Elle est toujours représentée à Lyon au xxie siècle.

Parmi les différentes branches de la famille Brac on relève « deux échevins de Lyon, un fermier général, des savants, des officiers, un bâtonnier de l'ordre des avocats de Lyon, des chevaliers de Saint-Louis et de la Légion d'honneur, des médecins, etc. »

Sans plus de commentaire, voici l’article paru dans le Dauphiné libéré du samedi 8 juillet 2023 :

 

LYON - Thierry Brac de la Perrière, évêque auxiliaire : sa nomination fait réagir

 

Lundi 26 juin, Thierry Brac de la Perrière, évêque de Nevers depuis 12 ans, a été nommé, à la suite de sa démission de ce poste, évêque auxiliaire de Lyon par le pape François. Cette nomination a fait réagir puisqu’il faisait partie des six prévenus du procès Barbarin de 2019, pièce de l’affaire Preynat.

Trois ans après l’affaire Bernard Preynat, condamné en 2020 pour agressions sexuelles sur mineurs, la nomination de Thierry Brac de la Perrière comme évêque auxiliaire du diocèse de Lyon provoque une controverse.

L’homme, qui a déjà occupé ce poste de 2003 à 2011 au côté de Philippe Barbarin, a comparu au côté de l’ancien archevêque de Lyon en 2019 pour « non-dénonciation » de ces agressions sexuelles.

La justice a considéré que l’infraction était constituée mais les faits, prescrits. L’évêque Thierry Brac de la Perrière avait été mis au courant des « comportements anormaux » de Preynat par une des anciennes victimes en 2011 mais, se défendra-t-il plus tard : « J’ai entendu M. Duverger dans un cadre de ministre du culte qui reçoit des confidences, donc je ne me sentais pas l’obligation de dénoncer. »

Il dira aussi pendant ce 2e jour du procès, le 8 janvier 2019 : « Je suis accusé de non-dénonciation. Mais je ne pouvais dénoncer des faits que je ne connaissais pas. Je m’estime innocent. »

Celui qui était devenu évêque de Nevers en 2011 avait annoncé, le 28 décembre dernier, qu’il allait prendre un congé sabbatique pendant six mois. Sa nomination à Lyon fait suite à sa démission de cette charge.

« C’est incroyable, ils sont en train de tout casser et vont perdre l’adhésion de tout le monde », a réagi François Devaux, membre fondateur de l’association La Parole libérée, auprès du Figaro.

Le diocèse de Lyon précise que le poste d’évêque auxiliaire est un titre. « Mais, ainsi qu’il l’a demandé lui-même d’ailleurs, il n’aura pas de mission de gouvernance dans le diocèse de Lyon. Thierry Brac de la Perrière ne sera par exemple pas membre du conseil épiscopal et sera simplement nommé curé d’une paroisse », ajoute le diocèse.

2 - Le gouvernement face au comité des Droits de l’enfant

Début juillet, une centaine de mineurs, dans l’attente d’une audience devant le juge des enfants pour faire reconnaitre leur minorité, dormaient sous des tentes dans les rues de Lyon, dans des conditions sordides aggravées par la canicule. Une centaine d'autres vivaient dans des squats. Tous sont abandonnés des institutions.Comme l’a souligné l’association de soutien, initiateurs d’une pétition, le Comité des droits de l'Enfant de l'ONU a pourtant demandé à l'Etat français de prendre des mesures afin de garantir que tout mineur soit considéré et protégé comme tel jusqu'à décision définitive d'un juge. Pour faire valoir leur droit fondamental à une protection, ces jeunes ont manifesté plusieurs fois devant la Métropole et la Préfecture. A leurs délégations, chacune de ces institutions a opposé une fin de non-recevoir, même à leur demande minimale de mise à l'abri et en sécurité.

Le délai de six mois expirait le 25 juillet. Nous sommes au mois d’août, et toujours rien. Cela ne surprendra pas.

Cette situation est identique à celle des victimes de l’Église. Les questions posées par le Comité des Droits de l’Enfant, en 2020 puis à nouveau en 2023, sur les mesures à prendre par le gouvernement sur les crimes des prêtres pédo-criminels en France, sont toujours sans réponse. Notre ami Keith Porteous Wood a conduit ce travail avec opiniâtreté, en vain. Pour combien de temps ? Deux parlementaires français ont interpellé le gouvernement sur cette absence de réponse, à partir d’un texte que nous avions préparé. Même absence de réponse. La France n’honore pas sa signature.

En région lyonnaise aujourd’hui, environ 180 mineur(e)s non accompagné(e)s se retrouvent sans droit, sans aucune ressource ni prise en charge institutionnelle. Le collectif mineurs/migrants pose la question : « Comment comprendre que la Métropole de Lyon qui se revendique accueillante et dispose d’un budget de près de quatre milliards d’euros, ne prenne pas en charge ces jeunes qui, selon les conventions internationales, européennes et la loi française, doivent être protégé.es ? »

 

Conclusion de l’appel lancé par le collectif des mineurs migrants (contresigné par la FNLP)

La Libre Pensée du Rhône exprime son soutien à l’action du collectif qui demande, entre autres choses, l'explicitation dans la loi du respect de la présomption de minorité pour la personne se déclarant mineure isolée, comme le préconise la Défenseure des Droits, la Cour Européenne des Droits de l'Homme et le Comité des Droits de l'Enfant de l'ONU ; et « en attendant cette clarification légale, que la Métropole de Lyon et la Préfecture mobilisent les moyens nécessaires pour que ce principe soit respecté et qu'aucun.e mineur.e ne se trouve abandonné.e à la rue dans le territoire métropolitain. »

Il leur a été signifié en préfecture le mépris du gouvernement pour les recommandations de l’ONU ou de la défenseur des droits. La Métropole justifie les 200 mineurs à la rue par les 100 qu’elle prend en charge.

Selon elle, « plus ferait un appel d’air. »

Le rapporteur spécial

Le Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants est un expert indépendant nommé par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Il s’agit dans ce cas précis de Felipe González Morales, rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants depuis 2017, professeur de droit international. Ce mandat a été créé en 1999 par la Commission des Droits de l’Homme, en vertu de la résolution 1999/44. Le mandat du Rapporteur spécial couvre tous les pays, qu’un État ait ou non ratifié la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille du 18 décembre 1990.

Abusés de l'Église : les nouvelles recommandations de l'ONU

Le Comité des Droits de l’Enfant vient de publier ses observations finales sur la France. Voici quelques éléments transmis par Keith Porteous Wood :

À la suite de démarches effectuées par la National Secular Society, le Comité des Droits de l’Enfant des Nations unies a déclaré qu’il « reste gravement préoccupé par les informations faisant état du nombre disproportionnellement faible de condamnations pour des cas d’abus sexuels perpétrés par des membres du personnel religieux de l’Église catholique, par rapport aux informations faisant état de l’ampleur des abus et du faible nombre d’indemnisations accordées aux victimes. ».

L’Église elle-même a reconnu qu’il n’y avait eu que 214 condamnations de ce type depuis 1950 (https://www.ciase.fr/medias/Ciase-Rapport-5-octobre-2021-Les-violences-sexuelles-dans-l-Eglise-catholique-France-1950-2020.pdf page 143) par rapport à son estimation de 330 000 victimes (ibid. page 135) et donc vraisemblablement environ un million de cas d’abus. Cette proportion minuscule de condamnations est une mise en accusation de toutes les branches du système judiciaire français : la police, les procureurs et les tribunaux. Il est difficile d’échapper à la conclusion que l’Église est largement au-dessus de la loi.

Le Comité « prie instamment l’État partie de … veiller à ce que tous les cas d’abus sexuels commis sur des enfants de moins de 18 ans soient signalés, fassent l’objet d’une enquête et soient poursuivis, y compris les abus perpétrés par des personnes de confiance, telles que le personnel de l’Église catholique. »

Nous saluons cette initiative, car le fait que les auteurs d’abus échappent à la justice a pour conséquence directe qu’ils continuent d’abuser et que l’Église reconnaît que les abus se poursuivent. L’action des bras de la justice est d’autant plus importante que l’Église n’a même pas demandé que les personnes soupçonnées d’abus soient dénoncées à la justice séculière. Bien au contraire, nous avons démontré au Comité qu’une omerta (à laquelle le « cercle de confiance » fait allusion) est en place avec la complicité de la hiérarchie. Aucun membre de l’Église qui dénonce un abuseur présumé ne peut espérer conserver son poste.

Le Comité fait référence aux « rares indemnisations accordées aux victimes [de l’Église] » et demande instamment « des recours et un soutien appropriés pour les enfants victimes d’abus sexuels, ainsi qu’une indemnisation adéquate. » Non seulement il y a eu très peu d’indemnisations, mais elles ont été accordées pour des montants ridiculement bas. Le Comité s’est également inquiété du fait que les délais de prescription constituent un obstacle aux poursuites.

La commission a recommandé de suivre la recommandation du rapport de l’Église et « d’ouvrir, si nécessaire, une enquête indépendante dirigée par l’État sur les violations. » Compte tenu de la gravité de l’ampleur des abus et de l’insuffisance de la réponse apportée par l’Église et l’État, nous demandons instamment qu’une enquête indépendante menée par l’État examine toutes les préoccupations susmentionnées.

Keith Porteous Wood Président (UK) National Secular Society

Libres propos, libres pensées

20ème Anniversaire de la Guerre d'Irak.2 : des Astres au Désastre Ukrainien

 

   Pour avoir réalisé "Le Voyage dans la Lune" de Jules Verne, l'Amérique a fait rêver le monde entier, mais depuis qu'elle a décidé de soumettre à la domination tyrannique du dollar notre planète (encore) bleue que près de 200 États partagent, elle le fait cauchemarder.    L'année 2023 marque le vingtième anniversaire de leur agression illégale de l'Irak, car non autorisée (ni sanctionnée !) par l'ONU, qui depuis a perdu toute crédibilité : elle est en léthargie profonde, créant ainsi une forme de jurisprudence.

   Le grand reporter américain Chris HEDGES, prix Pulitzer, comme Seymour "SY" HERSH, cf. "Le Sabotage des Nord Stream" (AN II n°194), connait bien le Moyen Orient et parle l'arabe. Il dut quitter le New York Times sur son refus de relayer les mensonges de G.W BUSH et sa camarilla sur les armes de destruction massive. Il sait de quoi il parle : il avait assisté en personne aux inspections par la Commission spéciale de l'ONU (UNSCOM) qui avait supervisé leur destruction totale ! Saddam Hussein avait cru ainsi échapper à la hargne américaine. Erreur fatale.

Il dit en conséquence qu'il est totalement d'accord pour envoyer POUTINE à la Cour Pénale Internationale (les USA n'y adhèrent pas, et pour cause !) à condition que BUSH soit dans la cellule d'à côté, si possible avec toute sa clique, dont aucun n'a jamais été inquiété pour leurs mensonges et décisions criminelles, car dit-il, leurs crimes contre l'humanité sont au XXIème siècle absolument incomparables.

   En effet, le bilan criminel de la RUSSIE post-soviétique fait bien pâle figure à côté des millions de morts, blessés, réfugiés des guerres US, y compris les dizaines de milliers parmi leurs soldats, tués, handicapés, victimes de traumatismes SSPT, et plus de 30.000 suicidés (plus que de morts au combat !)

   Selon l'étude "COSTS OF WAR" du WATSON Institute de l'Université (Ivy League) BROWN, Rhode Island) : "Le coût total estimé de morts directes et indirectes des guerres post-11 septembre s'élève à 4,5 – 4,6 millions et ce n'est pas fini (sic)."

   Tortures, "sanctions" générant de graves pénuries mortifères, des millions de réfugiés errant de par le monde, traumatisés à vie, boat people noyés en mer par milliers, sans compter les destructions d'infrastructures civiles et les pillages culturels générés par les guerres d'Irak, Afghanistan, Libye, Syrie, Somalie, Yémen, etc. C'est "le prix à payer ! " dixit Madeleine Albright. L'humiliant Vietnam est déjà bien oublié…  

Des décennies d'intrigues, de mensonges, de complots ("qui n'existent pas !"), de "regime change", de censure

des médias mainstream, de manipulations des opinions, d'agressions armées, directement ou by proxy, pour toujours finir en horribles désastres humains et sociaux mais (essentiel !) toujours porteurs d'ÉNORMES profits privés. Mais le rêve américain est mort et ils l'ont eux-mêmes tué en semant le chaos partout.

   L'UKRAINE est la dernière VICTIME de ces désastres programmés. Pourquoi l'Ukraine ?

Parce qu'il s'agit d'un "maillon faible", un pays très composite tiraillé entre Est et Ouest, situé opportunément aux marches d'une Russie post-URSS devenue rétive à l'hégémonie US, suite à une décennie économique catastrophique sous la houlette de bienveillants "experts en économie de marché" occidentaux qui l'ont roulée dans la farine et détroussée.

   Elle a tardivement compris qu'elle ne serait jamais admise dans le Big Club occidental, parce que les USA avaient sur elle et ses immenses ressources naturelles, exploitées ou potentielles, bien d'autres visées.

   À la question de Merkel : "Quelle est votre plus grosse erreur ?" Poutine répondit : "De vous avoir fait confiance !" le "vous" englobant tout l'Occident.

   Les russes aux yeux dessillés ont alors réalisé que leur principale et vitale ressource, l'énergie, leur était payée en pétrodollars, la devise mondiale pour l'énergie qui donne un privilège exorbitant aux USA :

   "Les pétrodollars désignent les dollars américains obtenus par les pays exportateurs de pétrole dans le cadre de leurs contrats libellés en dollars, destinés à être réinvestis dans le système financier international, et notamment aux États Unis". (Wikipédia)

   C'est une monnaie de singe qui n'est émise que par pur jeu d'écriture ou par la planche à billets (voir l'abyssale dette américaine qui ne sera JAMAIS remboursée), car c'est depuis 1971 et la fin de l'étalon-or un gigantesque système de PONZI : on crée du dollar fictif qui n'est garanti que par… du vent.

   Inquiets pour leurs revenus investis en dollars US, ils ont alors commencé peu à peu à se débarrasser de leurs très (trop) importants fonds libellés en cette monnaie.

Et les premières "sanctions" en 2014 leur ont confirmé qu'ils avaient eu raison d'être méfiants pour leurs investissements : confisqués, saisis, gelés !

Une décision US d'une incommensurable stupidité : cela signalait aux États du monde entier que leurs

précieux actifs placés en occident y étaient en otage et pas du tout en sécurité ! Même l'Arabie, "l'indéfectible alliée" l'a pigé. Mais cela équivalait pour les USA à un geste d'hostilité inqualifiable et un très mauvais exemple, bien trop dangereux pour être toléré :

   Saddam Hussein et Kadhafi avaient aussi essayé de vendre leurs ressources naturelles en se passant de l'incontournable dollar, mais "ils ont eu des problèmes" : ils en sont morts et leurs trop riches pays sont en ruines et pour longtemps ! Les zélotes de la "Vraie Démocratie" veillaient : la "Vraie Foi" moderne, quoi !

   Mais pas question de faire tuer des boys pour punir la Russie, bien trop risqué : les citoyens US n'aimeraient pas et le GI devient dur à recruter. Et la Russie n'est pas l'Irak et la Lybie : Napoléon et Hitler y ont durement et définitivement mordu la poussière (et la boue !)  

   Le mieux était donc de la déstabiliser en lui créant des misères à ses marges : en rapprocher les missiles de l'OTAN, faire financer par des "ONG-sic" la "révolution orange" (2004) puis bien organiser et financer le coup d'État de droite baptisé "révolution" de Maïdan (2014), imposer les "sanctions" qui devaient effondrer en quelques semaines son économie (c'est loupé !), couper définitivement ses liens avec l'UE, son plus important client d'énergie, (ça c'est fait ! et tant pis pour l'économie ainsi estropiée de l'UE !) et essayer de déstabiliser la société russe de l'intérieur dans l'espoir qu'elle se soulève et qu'un nouveau gouvernement servile de type ELTSINE-bis reprenne le manche.

   Mais très majoritairement l'opinion russe a compris le danger et ne veut plus revenir à cela. Elle ne veut pas un Maïdan à Moscou : car ils savent trop bien ce qu'est le VRAI Rêve Américain, rêvé en toutes lettres par BREZINSKI dans son livre "Le Grand Échiquier", par la RAND Corporation et autres Think Tanks US ! : démanteler ce gigantesque pays sous-peuplé au sous-sol trop riche en quelques petits États croupions à leur botte. Après on s'occupera de la Chine…

   Les Ukrainiens profondément divisés feront l'affaire, car l'Ukraine était le champ de bataille by proxy idéal : un État hétérogène qui n'avait jamais existé, créé ex nihilo dans le chaos de 1917, érigé en République Socialiste Soviétique en 1922, constitué de territoires polonais, tchèques, hongrois, roumains, etc. pris au hasard de l'histoire, des guerres et des traités avec un surprenant "cadeau de noces" soviétique, les riches oblasts russes de Kharkov, Lougansk, Donetsk, Kherson, Nikolaïev, Odessa, etc. : des russes devenus ukrainiens par un oukase soviétique sans avoir rien demandé ! La Crimée, russe depuis 1783 ne lui sera "donnée" qu'en 1954 par un décret illégal de l'ukrainien Khrouchtchev car jamais ratifié par les 3 parlements, (Russie, Ukraine, Crimée) contre la volonté des Criméens très majoritairement russophones et donc farouchement outrés de cette annexion brutalement imposée. L'Ukraine, devenue indépendante depuis 1991, est donc un patchwork sans identité homogène de langues, religions, ethnies, cultures, idéologies toxiques, minée comme les Balkans le furent de haines et divisions ancestrales, profondément imprégnée d'une corruption quasi institutionnelle (il est vrai que la Russie l'est à peine moins…), de trafics divers, en bref le genre de situation où il est facile de semer les graines de la guerre civile à condition d'y mettre le prix, la planche à billets sans limites du dollar y pourvoyant.

   Toutes les libertés civiles, partis d'opposition, presse et syndicats libres y ont disparu dans la violence depuis le coup d'État de Maïdan de 2014. (ODESSA, 2 mai 2014, Maison des Syndicats : 48 morts, 247 blessés.) Et nous y défendons le plus sérieusement du monde sa

"Démocratie" (Made in USA !)

   Suivis aveuglément par les "élites" vassalisées et serviles d'une l'UE moralement, politiquement et économiquement soumise et l'organisation dite "de défense", l'OTAN dont ils ont le commandement, les USA avaient multiplié les provocations, depuis son extension à l'Est en dépit des promesses (sans traité, mais enregistrées dans d'innombrables verbatim !) faites à Gorbatchev de "no more move from an inch" (de ne plus avancer d'un pouce) après la réunification de l'Allemagne, malgré les avertissements récurrents russes fixant des "lignes rouges" (2007, 2008...) jusqu'au coup d'État de 2014 qui est le début "dans le dur" de cette guerre, d'abord civile, en Ukraine.

   Ce "Piège de Thucydide" (pousser à la guerre) provoquera l'intervention russe pour protéger le Donbass rebelle au coup d'État des très violents bombardements par l'armée ukrainienne et les milices néo-nazies : 14.000 morts civils, 37.000 blessés, 1.000.000 de réfugiés, "ignorés" par nos médias.

À leur goût bien trop de factieux et néo-nazis dans ce coup d'État, zélateurs du très célébré défunt criminel et collabo nazi Stepan BANDERA (depuis 2014 il a à son nom pléthore de statues, avenues, places, etc.) Eux n'ont pas oublié leurs morts des batailles homériques contre l'Allemagne nazie de Moscou, Stalingrad, Léningrad, Koursk, Odessa, Kharkov, etc...

Nul ne sait évidemment comment tout cela va se terminer, mais il est DÉJÀ SÛR que l'Ukraine en sortira exsangue, dépeuplée, ruinée, dépecée, endettée et pillée et qu'elle ne s'en remettra pas avant des décennies, si elle subsiste. Si la Russie récupère in fine Odessa, port créé par Catherine II (souvenez-vous du cuirassé Potemkine en 1905 !) elle n'est plus viable. Alors on passera à un autre "chaos créateur", donc à un autre peuple à tromper, utiliser, profiter, sacrifier.

La routine US, quoi !   RJ  


2023 06 AN II

ÉDITORIAL

 

Résultat mécanique d’une situation inédite où le gouvernement a dévoilé frontalement son mépris de la souveraineté populaire, après des mois de mobilisation sociale contre la réforme des retraites dans l’unité de toutes les organisations syndicales, le gouvernement n’a plus pour écoper les voies d’eau, dans ce naufrage sans précédent, que le recours aux artifices constitutionnels de la Ve République, la répression et les interdictions.

La fuite en avant ne mènera nulle part, et en attendant, le chaos s’installe partout.

Interdictions, dissolutions, mesures répressives…

À présent, après les « Soulèvements de la Terre », c’est Anticor qui subit les foudres du pouvoir.

Rappelons ce qu’est Anticor :

« Association fondée en juin 2002 (…) pour lutter contre la corruption et rétablir l’éthique en politique. Son ambition est de réhabiliter le rapport de confiance qui doit exister entre les citoyens et leurs représentants, politiques et administratifs. L’association regroupe des citoyens et des élus de toutes tendances politiques engagés pour faire respecter les exigences démocratiques non partisanes.

Lors des élections, Anticor invite les candidats à s’engager sur des propositions d’éthique et de probité et à agir dans l’intérêt général. Avec les lanceurs d’alertes, Anticor s’implique dans des affaires judiciaires importantes en signalant au parquet des faits susceptibles de recevoir une qualification pénale.

Pour agir en toute indépendance, Anticor a choisi de ne bénéficier d’aucune subvention.

Son financement est assuré uniquement par des dons et les cotisations de ses adhérents. »

Voilà qui nous va très bien et qui constitue un point commun avec la Libre Pensée.

Assemblée préparatoire de la fédération du Rhône au congrès de Paris (samedi 24 juin, Bron) 

Les différents rapports figurant dans la « Libre Pensée Militante » ont été adoptés à l’unanimité ;

P. GIROD est élu comme délégué de la fédération.

Il représentera également les adhérents à l’assemblée nationale statutaire D’Entraide et Solidarité des Libres-Penseurs de France, ainsi que l’Association laïque des Amis des Monuments Pacifistes du Rhône à l’Assemblée générale de la Fédération Nationale Laïque des Associations
des Amis des Monuments Pacifistes, Républicains et Anticléricaux

Le tribunal administratif de Paris a annulé, vendredi 23 juin, l'arrêté qui renouvelait l'agrément d'Anticor qui l’autorisait à ester en justice. Pour l’association, en pointe en matière de lutte contre la corruption en France, « cette annulation constitue une atteinte grave à la démocratie, ainsi qu'aux libertés associatives", a réagi l’association, ajoutant que cette décision pourrait avoir des conséquences sur plusieurs dossiers politico-financiers sensibles. 

C’était trop d’indépendance ! Mais nous le savons, à présent, dans la logique du Contrat d’Engagement Républicain (pièce essentielle mais non unique du dispositif répressif), toute forme d’indépendance est désormais menacée. Rappelons les propos de M. Darmanin critiquant les subventions accordées à la Ligue des Droits de l’Homme. Et à présent, à Lyon, c’est à la liberté d’expression que s’en est pris M. Doucet (avec des arguments spécieux), et à la liberté syndicale (avec des arguments, pour le coup, totalement inacceptables). On lira ci-dessous le communiqué de la Libre Pensée du Rhône, qui a participé à la préparation de l’événement.

Une situation politique et sociale qui s’est dégradée en quelques mois, à une vitesse que les plus pessimistes pouvaient difficilement imaginer. La crise touche toutes les couches de la société, sauf peut-être l’armée dont le budget, avec ses 413 milliards de programmation militaire, est le seul à bénéficier des largesses du pouvoir.

Il appartiendra au congrès de la fédération nationale du mois d’août d’en tirer toutes les conséquences, en mettant au centre l’actualité d’un changement profond qui ne peut être que le résultat d’une constituante. Sur ce, je laisse le mot de la fin à notre président Jean-Sébastien Pierre :    

« La Libre Pensée n’est pas un parti politique, elle n’est inféodée à aucun parti, c’est écrit dans notre déclaration de principe. Nul n’est besoin cependant d’être un parti pour diagnostiquer comme nous l’avons fait l’agonie de la Vème république, la nécessité de son renversement par une Constituante élue libre et souveraine redonnant la parole au peuple. ».                                                            P.G.

 

Conférence de Salah Hamouri le 23 juin 2023 à Lyon

Une victoire pour la liberté d’expression

Une victoire pour la liberté syndicale

Une défaite cinglante pour M. Grégory Doucet, maire de Lyon, qui entendait s’opposer à l’une et à l’autre.

La conférence intitulée « Palestine-Israël Colonisation / Apartheid », organisée par le collectif de soutien au peuple palestinien, jeudi 22 juin, a fait salle comble et n’a généré aucun incident. Les intervenants étaient M. Jean-Claude Samouiller, président d’Amnesty International France, et l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, ancien détenu politique en Israël. La conférence, prévue de longue date mais interdite deux jours avant, a fait l’objet de quatre recours en référé et n’a été autorisée que deux heures avant. Malgré cela, la grande salle Maurice Moissonnier de la Bourse du Travail était archi-comble.

Salah Hamouri a été longuement applaudi lorsqu’il a rappelé la coexistence historique entre les trois religions monothéistes en Palestine et a dénoncé tous ceux qui tentent de transformer des conflits politiques en conflits confessionnels.

Le critère de risque d’affrontements religieux avait pourtant été mis en avant par la Ville de Lyon, avec la présence d’un rabbin venu inaugurer le même soir une synagogue à Ecully dans la banlieue de Lyon, et d’une pétition demandant l’interdiction de la conférence. Le risque d’incidents était mal documenté et ne justifiait pas ce qui aurait été une atteinte à la liberté d’expression. Comme l’a expliqué l’un des avocats, « il appartient aux autorités administratives de permettre l’expression des opinions dès lors qu’elles ne tombent pas sous le coup de condamnations pénales », c’était le cas. La Libre Pensée défend la liberté de conscience, liberté d’association et liberté d’expression sans jamais les séparer, ni les opposer. Elle dénonce toutes les tentatives d’instrumentaliser une liberté contre une autre.

Cependant il y a sans doute plus grave : le maire de Lyon a fait valoir que l’objet de la conférence ne relevait pas de l’action syndicale et qu’elle pouvait ainsi être interdite, en application des dispositions des articles 9 et 10 du règlement intérieur d’occupation de la Bourse du Travail (lesquels interdisent toute réunion à caractère politique ou religieux).

Depuis des décennies, la Bourse du travail est un lieu de liberté où se réunissent quantité d’associations et de collectifs, sur les thèmes sociaux ou sociétaux les plus divers. Il suffit pour que ces réunions se tiennent, que la salle soit demandée par un syndicat à l’association qui gère le planning des salles, et qui ne se préoccupe pas de l’objet de la réunion. C’est cette liberté qui est menacée. Ainsi la réunion publique qui s’est tenue une semaine avant aurait été impossible après la jurisprudence « Doucet », heureusement repoussée.

Dans ses attendus, la juge des référés a estimé qu’il n’appartenait pas « aux autorités administratives de définir les contours de l’action syndicale qui si elle vise à la défense des droits et intérêts des salariés, fonctionnaires ou agents, peut également avoir pour projet de mener des réflexions tant politiques que géopolitiques, ainsi qu’en justifient les requérants en versant au débat nombre de pièces relatives notamment aux travaux menés par l’Organisation Internationale du Travail. »

Face à volonté de la municipalité d’encadrer l’action syndicale, la conclusion qui s’impose est claire : c’est aux syndicats et à eux seuls de décider de leur action et de leurs invitations.

La Libre Pensée du Rhône rappelle qu’elle s’était adressée au maire de Lyon, le 14 mars dernier, pour faire part de son opposition au Contrat d’Engagement Républicain qui tend à dénaturer la liberté d’association, et donc la liberté syndicale. Elle proposait que la municipalité adopte un vœu dénonçant le CER et choisisse une application « a minima » - donc de pure forme – comme cela a été fait ailleurs. Cette lettre n’a jamais reçu de réponse.

A Lyon comme partout, à l’heure où les dissolutions d’associations et les interdictions se multiplient, nonobstant l’arrêt rendu en référé le 23 juin 2023 qui est une importante victoire, ce sont toutes les libertés qui sont menacées. L’action pour les défendre doit continuer !

 

Les abusés de l'ÉGLISE

 

Le Comité des Droits de l’Enfant de l’ONU tacle vertement le Gouvernement d‘Emmanuel Macron, par Keith Porteous Wood, président de la NSS (G-B)

 

Le Comité des Droits de l’Enfant vient de publier ses observations finales sur la France

(Extraits du document) Les passages relatifs aux abus sexuels sur mineurs par des personnes liées à l’Eglise catholique en France sont les suivants, relevés et communiqués par Keith Porteous Wood :



Exploitation et abus sexuels

23.            Le Comité prend note de la loi n° 2021-478 du 21 avril 2021 relative à la protection de l’enfant contre les crimes et délits sexuels et l’inceste, qui introduit un mécanisme d’allongement des délais de prescription pour traiter les actes commis par un même auteur sur plusieurs victimes, ainsi que de la création et des travaux menés par la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (CIVISE) et d’une commission d’enquête sur les abus sexuels commis sur des enfants par l’Église catholique française. Toutefois, le Comité reste gravement préoccupé par les informations faisant état de ce qui suit :

(a) Le nombre disproportionnellement faible de condamnations pour des cas d’abus sexuels perpétrés par des membres du personnel religieux de l’Église catholique par rapport aux rapports sur l’ampleur des abus et le peu d’indemnisations accordées aux victimes ;

(b) L’absence d’une approche adaptée aux enfants et multisectorielle dans les enquêtes sur les abus sexuels commis sur des enfants, y compris dans le cercle de confiance que constitue le personnel religieux de l’Église catholique ;

(c) Les délais de prescription sont limités étant donné que certains des crimes ont été commis il y a plusieurs dizaines d’années ; 

(d) Mesures limitées pour lutter contre l’exploitation et les abus sexuels des enfants en ligne ;

(e) L’absence de données globales sur les cas d’abus sexuels commis sur des enfants.

24.            Le Comité invite instamment l’État partie : (a) De poursuivre ses efforts pour faire en sorte que tous les cas d’abus sexuels commis sur des enfants de moins de 18 ans soient signalés, fassent l’objet d’une enquête et donnent lieu à des poursuites, y compris les abus perpétrés par des personnes de confiance, telles que le personnel de l’Église catholique ;

(b) D’appliquer une approche adaptée aux enfants et multisectorielle dans les enquêtes sur les abus sexuels commis sur des enfants, notamment en évitant de traumatiser à nouveau les victimes grâce à des entretiens médico-légaux fondés sur des preuves et à une thérapie appropriée axée sur les traumatismes ;

(c) De continuer à veiller à ce que les enregistrements audiovisuels soient systématiquement acceptés comme éléments de preuve lors des audiences et d’envisager un arrangement dans lequel le contre-interrogatoire peut avoir lieu sans délai au cours de la phase préalable au procès, de sorte que les enfants victimes n’aient pas besoin de témoigner devant le tribunal

(d) De garantir des voies de recours et un soutien appropriés aux enfants victimes d’abus sexuels et de veiller à ce qu’ils soient indemnisés de manière adéquate ;

(e) De renforcer les mesures de protection des enfants de plus de 15 ans qui sont ou risquent d’être victimes d’exploitation sexuelle ; 

(f) Mettre en œuvre les conclusions de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église et de l’Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation mises en place par les institutions religieuses et, si nécessaire, ouvrir une enquête indépendante menée par l’État sur ces violations ;

 

 


Keith Porteous Wood commente : « J’avais espéré que la commission aurait été plus ferme que « poursuivre ses efforts » au point 24 (a), étant donné que ces efforts ont été minimes. Bien que la commission exprime sa préoccupation au point 23(c) concernant la limitation des délais de prescription et qu’elle fasse référence au point 23 à « la protection des enfants contre les crimes et délits sexuels et l’inceste, qui introduit un mécanisme permettant d’étendre les délais de prescription afin de traiter les actes commis par un seul auteur à l’encontre de plusieurs victimes », elle ne fait pas suivre cela d’une recommandation spécifique. Bien que nous reconnaissions que de nombreuses recommandations de la Commission de l’Église étaient louables, elle n’est pas allée assez loin et il y a eu de graves omissions. De même, sa recommandation de ne pas allonger les délais de prescription soulève de sérieuses questions quant à la bonne foi de la Commission nommée par  l’Église. »

Keith Porteous Wood (seculalism.org.uk) 8 juin 2023


Du côté des victimes…

 

Réunion des associations avec l’INIRR ; réactions de Nanou Couturier, présidente de l’association des Abusés sexuels de l’Église « Tous ensemble ! »

Lors de la réunion de l’INIRR du 13 mai 2023, sous la présidence de Marie Derain de Vaucresson, était présente Caroline Puig-Grenier, réalisatrice de fims documentaires, dont le travail sortira en octobre sur une chaîne qui n’est pas encore connue, avec pour sujet « Les victimes et leurs parcours ».

Nanou Couturier pose la question : « Ce documentaire serait-il un pied-de-nez à l’émission "Compléments d’enquête" ? Il est clair que l’émission diffusée sur France 2 en janvier 2023 a eu un énorme retentissement, obligeant les instances à accélérer (un peu) les procédures d’indemnisation. Les représentants de l’Église et des instances n’ont pas manqué de critiquer l’émission. Elles ont dénoncé un point de vue partisan qui ne rendrait pas compte du travail mené avec la majorité des victimes. Pourtant aucun des témoignages entendus le 19 janvier n’était inventé, et les chiffres cités sur les richesses détenues par les diocèses n’ont pas été contredits. Il est clair que l’Eglise, dont le prestige est déjà bien écorné, cherche à restaurer un peu son image de marque. La guerre de communication est lancée. L’INIRR communique chaque mois sur ses réalisations. Au 31 mai, elle faisait état de :

1240 demandes de reconnaissance et de réparation reçues
527 personnes accompagnées par un référent de situation (en incluant les situations d'urgences)
16 référents de situation salariés et bénévoles
490 appels de la permanence téléphonique

À côté de ça, beaucoup de mesures purement symboliques. Exemple parmi d’autres, l’INIRR a lancé l’opération "RUBANS CONTRE L'OUBLI" comme manifestation de solidarité et de soutien aux victimes, en s’inspirant d’une initiative australienne. « Chaque participant est invité à nouer un ruban et/ou déposer un message.

Cette manifestation se vit dans un esprit de vérité et de justice. Elle permet de reconnaître les blessures causées par les violences sexuelles et les abus et rend visible la solidarité, la compassion et l’espérance. »

Bon, mais pas vraiment de quoi retrouver le paradis perdu !

En fin de réunion, trois représentants d’associations ont fait savoir qu’ils ne participeraient plus aux échanges du « Groupe Témoins » tels qu’ils étaient organisés. Par la suite, un 4e les a rejoints.

 

Au nom de l’association des « Abusés - Tous ensemble ! », Nanou Couturier avait formulé un certain nombre de demandes : mettre en place un dialogue lorsque les victimes ne sont pas d’accord avec ce que l’INIRR propose en reconnaissance et réparations, travailler à éviter les mécontentements perpétuels des victimes face à l’INIRR (contacts téléphoniques impossibles, auditions bâclées, résultats incorrects), simplifier le vocabulaire de l’Instance, établir un document reprenant les différentes réparations possibles à l’attention des personnes victimes en cours d’accompagnement, faire le lien avec les victimes éloignées d’internet…

 

Nous lui laissons le mot de la fin : « Après 18 mois d’existence et de réunions, Mme Derain a mis en place une animatrice pour animer ses réunions avec un planning ajusté aux demandes et aux temps de parole.

En faisant cela, elle a tout simplement mis un filtre pour éviter de subir le mécontentement, qu’elle n’a pas envie d’entendre. Elle n’est pas avare de promesses et de belles paroles. Certaines victimes peuvent s’en contenter, mais pas toutes. Une centaine de dossiers urgents doivent passer en priorité… comme si tous les dossiers n’étaient pas urgents !

 

On nous a reproché de faire cavalier seul dans nos actions et de trop critiquer ce que mettaient en place les instances. Notre participation à « Complément d’enquête » a même été raillé par celles-ci. Nous nous interrogeons sur le départ soudain des associations qui avaient montré le plus d’adhésion au processus. Prise de conscience tardive des manipulations dans lesquelles on veut nous enrôler ?

 

Comment pouvons-nous encore accepter la situation dans laquelle on nous a plongés ?

L’Église s’est-elle moquée de nous en nommant ces deux instances ? »

meeting de la bourse du travail

Jeudi 15 juin à la Bourse du Travail : « contre la guerre » la Libre Pensée était présente.

Avec près de 150 présents, parmi lesquels de nombreux militants syndicalistes, jeunes, Insoumis, POI, libres penseurs, mais aussi du Mouvement pour la Paix ou du PCF, cette conférence a été un succès, le premier de ce genre dans le Rhône. La Libre Pensée s’est exprimée sur la liberté de conscience et le droit à l’information, victimes collatérales dans toute situation de guerre. Le « coup » de procédure qui a conduit le Sénat à voter contre la réhabilitation des fusillés pour l’exemple de la 1ère guerre mondiale en est une illustration. La rencontre s’est terminée par une large approbation finale pour le soutien à la conférence européenne du 8 juillet initiée par les militants allemands sur les mots d’ordre :

–       Cessez-le-feu immédiat et négociations !

– Contre les livraisons d’armes !

– Contre les budgets d’armement et de guerre !

– Levée des sanctions !

– Ni l’Otan ni Poutine !

– « Non à la guerre, non à la guerre sociale ! »

– Contre les budgets de guerre de plusieurs centaines de milliards !

– Des milliards pour les hôpitaux, les écoles, les communes…

– Défense du salaire réel ! Et blocage général des prix !

libres propos, libres pensées

Sabotage des Nord Stream :

Vérité et Liberté d'Information sous l'Étouffoir dans les États Soumis d'Europe

 

C'est officiel, la "drôle de guerre" de l'UE contre la Russie est finie : Au cours d'un débat à l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’UE dans le cadre des discussions sur l’envoi de chars Leopard en Ukraine, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena BAERBOCK, membre des Verts (Vert-de-gris ou Wehrmacht ?) l'a déclaré : "Le plus important et le plus crucial est que nous le fassions ensemble et que nous ne fassions pas le jeu des critiques en Europe, car nous (l'UE) sommes en guerre contre la Russie".

Cette déclaration de guerre sans équivoque s'oppose frontalement à l'opinion très majoritaire en Allemagne qui souhaite en venir au plus tôt à des négociations de paix plutôt que d'envenimer la situation par l'envoi de panzers qui leur remémore un peu trop l'homérique bataille de KOURSK, (juillet-août 1943) qui s'est précisément déroulée aux confins est de l'Ukraine (plus de 6.000 chars allemands et soviétiques engagés dans une lutte à mort, plus de 525.000 tués, blessés et disparus), où la Wehrmacht avait, peu après Stalingrad été laminée, ce qui avait (enfin) permis aux (alors) "alliés" occidentaux de l'URSS de pouvoir se précipiter au secours de la victoire et de proclamer au monde entier par le biais de leur fabrique à fictions historiques, Hollywood, qu'ils sont les vrais et ultimes vainqueurs du nazisme.

Et maintenant le monde entier le croit. Efficace.

   Il est vrai que Baerbock s'était déjà fait remarquer sur l'Ukraine en déclarant "Je me moque de ce que pensent mes électeurs." (Weil Ukraine Über Alles ?)

   Une vraie démocrate ! Et une érudite : elle avait déjà évoqué les "batailles de chars du 19ème siècle", parlé de pays qui sont "à des centaines de milliers de kilomètres" ou de "l'histoire coloniale allemande au Nigeria". Elle devrait être ministre de l'Inculture !

   On se demande bien ce que ses "chers électeurs" peuvent maintenant penser d'elle à leur tour, car elle n'est que le triste symbole de l'insondable néant intellectuel et politique dans lequel nos sociétés UE-péennes dites (autrefois) "civilisées" sont tombées.       En dépit de ses gesticulations belliqueuses, le 25 février 2023 à Berlin, une manifestation du mouvement "Aufstand für Frieden" (Soulèvement pour la Paix) a réuni plus de 50.000 personnes à l'appel de la députée Sahra Wagenknecht et de la célèbre journaliste militante Alice Schwarzer.

 

Car maintenant règnent le mensonge et la censure

Un député macronien, janv. 2023, France Info :

"L'UE a enfin réussi à se délivrer de sa dépendance à la Russie en termes d'énergie." Tant mieux !

On ne peut que s'en réjouir. Mais… bémol…

   Une députée allemande "Die Linke" sur le média américain Democracy Now ! Résumé : "L'industrie américaine va maintenant nous envoyer 1.100 tankers par an de leur GAZ DE SCHISTE SALE pour couvrir nos besoins. Ils font d'énormes profits, 200 à 300 millions d'euros par tanker. Et je ne vois pas comment nous pourrons nous permettre de payer cela, par rapport au gaz bon marché et bien moins sale de la Russie." L'UE est indépendante ? DE QUI ? Le macronien a menti ? La belle affaire ! Car pour qu'il y ait "désinformation", il faudrait qu'il y ait d'abord "information". EXEMPLE EMBLÉMATIQUE : l'énigmatique destruction des gazoducs NORD STREAM. Il nous faut bien comprendre que l'énorme renchérissement de l'énergie que nous subissons brutalement est essentiellement dû à un pur acte terroriste perpétré contre une infrastructure civile essentielle par nos bons "Amis" (fam. : amerloques en allemand). Le légendaire journaliste d'investigation américain Seymour "Sy" HERSH, 85 ans, maintes fois primé pour ses révélations fracassantes (plusieurs fois lauréat du Prix Pulitzer) a révélé grâce à des infos venant de ses bons contacts militaires et du renseignement US, indignés du comportement de voyou erratique de leur gouvernement, que celui-ci a donné l'ordre, sans en avertir le Congrès, (donc illégalement !) et sous le sceau du secret le plus absolu (tu parles !) de détruire sous la mer et sous le couvert d'un "exercice" de l'OTAN les gazoducs Nord Stream posés au fond de la mer Baltique.

   C'est un acte terroriste sans précédent contre les intérêts énergétiques de la RUSSIE, (certes !) mais AUSSI de ceux de l'UE et de trois des plus proches "Alliés" (= vassaux aveugles, sourds et muets) des USA : Allemagne, France, Pays-Bas, les cofinanceurs des pipe-lines, mais, (incroyable !) sans que ces derniers n'émettent la moindre protestation officielle : ils n'ont rien vu et affirment n'avoir aucune idée de qui a commis ce flagrant, incroyable et énorme acte de guerre économique contre eux. On sait qu'ils ont été pulvérisés, mais par qui ? Les USA ont immédiatement pointé du doigt les russes comme responsables de la destruction de ces installations (qui leur avaient coûté des milliards d'euros !) mais c'était tellement gros et fit rire tant de gens dotés d'un sou de raison (ou bien renseignés) que cette accusation fut vite dropée : le Procureur Fédéral d'Allemagne a statué "qu'aucune preuve ne liait les sabotages à la Russie". (Die Welt 4/02/23).

   Cela reste donc un mystère complet, du genre secret de Polichinelle. On sait, mais on s'assoit dessus de peur de fâcher le vieux Parrain du quartier. Trop dangereux ! Ainsi, après les multiples actes antérieurs de dure guerre économique par nos "Amis" contre nos propres intérêts, la preuve est faite définitivement qu'ils ne se préoccupent que des leurs en piétinant impitoyablement les nôtres et ceux de l'UE. Exemple, ALSTOM, dont un cadre français a été retenu 25 mois en otage dans les prisons US jusqu'à la signature de la vente de ses activités stratégiques à General Electric.

Ils ont aussi une forte emprise sur l'UE par la présence dans tous les rouages des États, y compris au plus haut sommet, de leurs "quislings" (collabos), souvent de "Young Leaders" endoctrinés par eux aux USA et souvent bien plus dévoués à l'Empire US qu'à leur propre pays.

   La révélation fracassante de Sy HERSH qui aurait dû faire les Unes de toute la presse internationale a été totalement dissimulée au grand public :

   Graham FULLER, analyste US, 20 ans de CIA : "…mais, plus important encore, cet événement a démontré que l’Amérique a réussi à étouffer tout commentaire public sur cet événement – dans les médias américains, mais surtout dans tous les médias européens, y compris dans l’État le plus durement impacté économiquement, l’Allemagne. Nous observons un étourdissant, presque inexplicable silence sur cet évènement international majeur" (son site). Total silence dans les "big médias", donc. Pourtant le quasi-gâteux BIDEN avait bien déjà bourdé publiquement en fuitant en présence de Scholz médusé, mais qui n'a pas moufté, qu'il le ferait. Et il l'a fait !

   Et Victoria NULAND qui avait organisé et financé de A à Z le très sanglant coup d'État de Kiev-Maïdan en 2014, (qui, selon l'aveu public le 13 février 2023 de Jens STOLTENBERG, actuel secrétaire général de l'OTAN, "est le vrai début de la guerre en Ukraine") a lâché tout aussi publiquement, "Je suis, et l'administration (US) l'est aussi, très satisfaite de savoir que Nord Stream est maintenant un tas de métal au fond de la mer."

   Par un miraculeux hasard ? La main de Dieu ? Et immédiatement après le sabotage, Radek Sikorski, un important politicien polonais envoya un tweet illustré d'une photo de l'explosion et un simple et court message extatique : "THANK YOU, USA !"

Il n'a pas remercié les russes ! S'est-il trompé ?

Les acolytes principaux du sabotage du siècle, les USA et la Norvège, gros fournisseurs de gaz "au prix du marché" (c.-à-d. : hors de prix !) sont les énormes bénéficiaires du coup, vu l'augmentation énorme et instantanée des prix de l'énergie. La Norvège a ainsi vu ses revenus pétro-gaziers multipliés d'un coup : Jens Stoltenberg, ami de très longue date des USA (il est qualifié de Tony Blair norvégien !) et actuel patron de l'OTAN a été 8 ans premier ministre de son pays (qui n'est pas membre de l'UE) : cela crée bien des liens (de complicité).

   Il est du club. Elle est aussi du club : la soi-disant "Verte" Baerbock (Global Young Leader !) n'a pas protesté ni même levé les sourcils devant les milliards de m3 de gaz relâchés à l'air libre, ni sur le fait que son pays et le nôtre vont devoir s'asseoir sur les milliards d'euros investis, pulvérisés sur ordre d'un président des USA, compromettant gravement leurs économies, leur prospérité et donc leur stabilité sociale. Mais c'est pour la bonne cause !                                          

RJ

 

 

"VERDICT" de l'ONU : "Le 27/03/23, par 3 voix POUR et 12 ABSTENTIONS, le Conseil de Sécurité rejette la demande russe d'une commission d’enquête."     Ils craignent donc tant que ça de divulguer la vérité ?

2023 03 AN II 193

 ÉDITORIAL

 

"Sur les murs de l'université

                     J'écris ton nom : précarité"

Slogan inscrit sur le parcours d’une manifestation, près de la Manufacture des Tabacs

 

A l’heure où ces lignes sont écrites, le gouvernement Macron / Borne a fait passer en force sa loi sur les retraites, jouant de l’article 49-ter, et nul ne sait comment tournera la situation.

Le mouvement de protestation avait commencé par le refus, de la part d’une immense majorité des travailleurs de ce pays, de travailler jusqu’à l’épuisement. Les injustices liées à la réforme, comme la situation faite aux femmes, ont provoqué la colère populaire. L’unité syndicale, sans faille cette fois-ci, traduisait le refus en profondeur de la réforme.

Ce rejet englobait le refus de travailler dans des conditions rendues parfois impossibles, comme dans les secteurs de la santé et de l’enseignement.

Au fil des jours, manifestation après manifestation, journée de grève après journée de grève, grandissait le sentiment de devoir défendre … tout simplement la démocratie.

Sans être clairement formulée, cette inquiétude montait à chaque coup de force autorisé par la constitution : articles 47-1, 44-3 et pour finir : 49-3

Rien d’étonnant, et même très logique, l’emploi de la grosse Bertha législative intervient au moment où on assiste à une militarisation de l’économie, au détriment des conquêtes sociales et des services publics.  La hausse du budget des Armées jusqu'en 2030 (21 milliards) est "supérieure aux économies que doit dégager la réforme des retraites (13 milliards selon le journal patronal "Les Échos"). Entre les retraites et les missiles, le gouvernement avait déjà choisi : ce serait le retour à « l’âge des casernes ».

«

La situation faite à la jeunesse est insupportable, et nos jeunes n’attendront pas les 60 ans (ou au-delà) pour s’en apercevoir. Leurs perspectives d'avenir sont saccagées. Et on prétend maintenant embrigader tous les jeunes de 15 à 17 au moyen du "Service National Universel", opération d'embrigadement pour laquelle sont déjà prévus 3 milliards d'euros.

Le statut d'objecteur ne sera pas reconnu.

La généralisation du SNU a été annoncée par le président Macron, autrement dit son caractère obligatoire. Toujours plus d'argent et de moyens de propagande pour l'armée, toujours moins pour les retraites, pour les services publics, pour l'école et la formation.

L’école passe au second plan, et mieux vaut être aujourd’hui militaire qu’enseignant. Les perspectives de carrière sont plus claires.

Bien entendu, « si l’on n’y reste pas », et nous ne le souhaitons à personne… Mais cela a toujours été, et puis, de nos jours, on peut faire la guerre à distance. On peut même la faire par procuration, comme c’est clairement l’option choisie par Biden suivi par tous les gouvernements vassaux.

Du fait des particularités de leur métier, les militaires n’ont pas d’âge légal de départ à la retraite, mais une durée minimale d’années de service pour prétendre au versement d’une pension immédiate.

Depuis 2015, un militaire de carrière, selon son statut, peut dès l’âge de 43 ans partir en retraite. Pour un officier de l’armée, c’est après 27 ans de service, pour un officier sous-contrat, après 20 ans de service et après 17 ans de service, pour les non-officiers. Résultat paradoxal : c’est chez les militaires que l’espérance de vie de retraité en bonne santé est la plus élevée. Certes, le montant n’est pas élevé et les militaires doivent trouver des compléments.

J’ignore ce qui est prévu dans la loi Macron / Borne, mais je doute que ce « régime très spécial » soit spécialement en danger.

Régulièrement, des campagnes de publicité commanditées par l’État nous montrent à quel point les métiers de l’armée peuvent être épanouissants.

À Saint-Raphaël dans le Var, le maire a prétendu conditionner le versement des subventions aux cérémonies commémoratives. C’est un des résultats de la mise en œuvre du Contrat d’Engagement Républicain. Certes, il a été désavoué. Mais il est peut-être à l’avant-garde de notre époque de grand progrès à reculons. À chaque époque l’avant-garde qu’elle mérite !

Enfin, tout le monde ne la mérite peut-être pas. Il y a quelques personnes dans les rues en ce moment qui demandent – pacifiquement - une retraite normale.

Nous sommes avec eux !

P.G.

 

 Congrès de la fédération 69

Le congrès de la fédération du Rhône a eu lieu samedi 28 janvier à Bron.

Le rapport moral et d’activité reproduit ci-dessous a été adopté à l’unanimité, ainsi que le rapport financier. Le montant de la cotisation n’a pas changé.

Le Bureau sortant a été reconduit. S’ajoutent deux noms à sa composition : celui de notre camarade Pierre-Yves Modicom, précédemment membre de la fédération de la Gironde, et dont la candidature à la Commission Administrative Nationale est présentée par la fédération du Rhône.

Et celui de Luc Gemet, membre de l’association des victimes de l’Église et animateur de l’association des victimes du P. Ribes, en tant que membre associé au Bureau. Bienvenue à tous deux !

 

Rapport moral et d’activité 2023

présenté par le Bureau de la Libre Pensée du Rhône et approuvé au congrès de la fédération

 

Ce rapport couvre la période depuis la précédente assemblée de congrès, le 15 janvier 2022.

 

Scandales de l’Église et indemnisation des victimes

L’année 2023 aura incontestablement été marquée par l’action entreprise auprès des victimes des crimes de l’Église pour obtenir juste réparation. Notre fédération a occupé une place particulière.

Reportons-nous en arrière. Début 2022, nous annoncions le début d’une démarche pour rendre publique la réalité des biens de l’Église dans le cadre d’un travail de la FNLP.

Ce travail a été accompli, il a contribué à la publication de l’ouvrage sur les richesses de l’Église et ses répercussions médiatiques, dont nous ne mesurons pas encore toute l’ampleur à la date où nous écrivons.

La lecture critique des comptes du diocèse de Lyon a été faite par un de nos adhérents, que nous remercions.

Le reste n’était pas planifié. Pour faire bref, rappelons les principales étapes : d’abord une rencontre, à l’occasion d’une mise en scène théâtrale, avec des victimes du P. Ribbes ; des réunions publiques dans plusieurs communes des monts du Lyonnais ; l’expertise comptable des comptes du diocèse ; une première conférence de presse avec les victimes, celles de Ribbes et d’autres. Naît alors l’idée d’une association, que nous aidons à constituer ; un n° spécial de l’An II, à diffusion nationale, avec des témoignages, des analyses sur le caractère « systémique » de la pédo-criminalité dans l’Église, les polémiques nées de la publication du rapport Sauvé, et des revendications qui deviennent de plus en plus claires dans un domaine que nous découvrons.

Alors que les affaires se multiplient, comme celle – extraordinaire - des Inuits venus à Lyon du Canada, nous décidons d’une journée de mobilisation, avec conférence de presse et réunion publique. Nous avons compris à cette date que toute initiative tournée vers l’archevêché était une impasse et revenait à s’en remettre à une bien hypothétique charité chrétienne. La demande d’expertises indépendantes que refusent les instances de réparation, appuyées sur une interpellation de l’État français qui n’a rien répondu aux questions et recommandations du comité des Droits de l’Enfant de l’ONU.

Saluons le travail de notre camarade Keith Porteous Wood, porte-parole de l’AILP accrédité auprès de l’ONU. Un travail colossal à la mesure des crimes de l’Église sur les cinq continents, et en France en particulier.

Un travail qu’il continue de porter par une nouvelle salve de questions à l’ONU, alors que la question posée au gouvernement français sur son absence de réponse a été reprise par un député LFI.

La balle n’est plus dans notre camp.

Toute action suscitant une réaction, nous ne sommes pas surpris d’avoir subi des attaques aussi anonymes que malveillantes sur les réseaux sociaux. Des reproches parfois très surprenants quand on nous taxe « d’anticléricalisme » ! L’Église a des relais et se défend. Il n’y a pas là de quoi s’émouvoir, ce n’est pas nous qui nous trouvons en mauvaise posture : mise en cause dans son hégémonisme moral, menacée au niveau du porte-monnaie, l’Église catholique est profondément divisée entre ceux qui veulent sauver la face, faire la part du feu et ceux qui éprouvent de la honte, tout simplement.

Nous n’avons rien à craindre, mais l’adversaire est de taille !

 

Loi « Sécurité globale » et CER (Contrat d'Engagement Républicain)

En 2021 et 2022, nous nous sommes opposés aux lois sur la « sécurité globale » et « séparatisme », et nous avons alerté sur les conséquences prévisibles du Contrat d’Engagement Républicain, dès le retour du congrès de Voiron. Nous avons expliqué qu’une association « loi 1901 » ne serait plus une association libre, mais une corps intermédiaire chargé de suppléer l’État dans sa fonction de surveillance, le contrôle a posteriori des subventions versées par l’État ou les collectivités, avec possibilité d’en imposer le remboursement, plaçant au-dessus d’elles une épée de Damoclès. À moins évidemment de partager les conceptions gouvernementales et ce qu’on appelle les « valeurs » de la République (non les principes). C’est pour expliquer cela que le 14 octobre, nous avons organisé une conférence à Villeurbanne avec Christian Eyschen, secrétaire général de la FNLP.

Or Laurent Wauquiez a trouvé utile de produire un CER propre à la région Auvergne-Rhône-Alpes empiétant sur les compétences de l’État (quoi qu’on pense de la loi votée par le Parlement). Une fronde s’organise chez les associations, qui prend même la forme de recours juridiques. Il nous faut aider ce mouvement à s’organiser. C’est pourquoi fin février nous prenons l’initiative d’une réunion publique sur la « liberté de conscience » en nous adressant aux autres fédérations LP d’Auvergne-Rhône-Alpes, et aux représentants du mouvement associatif.

Pacifisme

L’année 2022 a connu deux événements majeurs, sur des plans très différents. Il y eut d’abord le vote de la loi portant réhabilitation des fusillés pour l’exemple à l’Assemblée nationale, vote qui doit être confirmé par le Sénat. L’autre événement est l’irruption de la guerre en Ukraine, qui rend notre combat pacifiste encore plus actuel.

Le sort des Russes qui refusent d’être appelés à porter les armes, menacés même de la peine de mort par le régime de Poutine, est très comparable à celui de nos fusillés de la 1ère guerre mondiale. Pour autant il n’est pas question d’exonérer l’OTAN de sa responsabilité dans le déclenchement du conflit.

C’est ce qui a été rappelé par les organisations présentes le 11 novembre au monument aux morts du Parc de la Tête d’or, réunis sur des mots d’ordre clairs :

Réhabilitation collective et républicaine des fusillés pour l’exemple de la guerre 1914-1918

Non à la guerre, non à toutes les guerres – Arrêt des OPEX de la France

Non à la militarisation de la jeunesse – Abandon du SNU

Arrêt des bombardements et des tueries en Ukraine !

Arrêt de toutes les ingérences militaires, économiques et politiques en Ukraine !

Ni OTAN, ni Poutine ! À bas la guerre ! Pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes !

La paix est l’avenir des peuples ! Les peuples du monde entier veulent la paix !

 

La question sociale est inséparable du combat contre la guerre.

L’augmentation du budget de l’armée est d’autant plus scandaleuse que l’école, la santé, et tous les services publics souffrent d’asphyxie. À cet égard la présence conjointe de l’UD-FO et de l’IHS-CGT faisaient sens.

SNU (Service National Universel)

Du point de vue des engagements volontaires, le SNU est actuellement un four : seulement 23 000 volontaires, conflit larvé entre l’armée et l’Éducation nationale pour l’encadrement du dispositif (même si l’armée s’invite de plus en plus régulièrement dans les établissements scolaires). Le gouvernement Macron s’est engagé dans une logique militariste d’encadrement de la société et particulièrement de la jeunesse, qui tient autant à la crainte d’une révolte sociale qu’au soutien à l’OTAN dans la guerre à en Ukraine. Mais les deux sont liés. Le budget de l’armée explose, alors que le système de santé est en ruine, et que l’école ne se porte guère mieux.

Le gouvernement Macron s’apprête à rendre obligatoire le Service National Universel. Cela va tout changer.  L’existence de deux « collectifs » nationaux partagés entre le refus du SNU et la mise en place d’un SNU 

« différent » est un problème nationalement. Mais dans le Rhône, le seul collectif constitué est entré en sommeil depuis la crise du COVID, il nous appartient de relancer une action commune avec les associations attachées au pacifisme et à la liberté de conscience, car les jeunes ont bien d’autres soucis qu’apprendre à marcher au pas.

La mise en place participant de la même logique que la loi « séparatisme », elle posera d’ailleurs la question de l’objection de conscience.

En mémoire de la Commune

La proposition de poser une plaque commémorative aux victimes lyonnaises du 30 avril 1871, à la Guillotière. a été « oubliée » par la municipalité au prétexte d’une situation tendue place Gabriel Péri. Nous avons quand même procédé à l’exposition d’une plaque fictive, avec l’IFS-CGT et les Amis de la Commune, et la presse en a rendu compte positivement.

Le travail réalisé à cette occasion nous a permis d’approfondir l’histoire de la Commune de Lyon, qui anticipa celle de Paris de plusieurs manières, et des pans de l’histoire de la Libre Pensée à Lyon, qui se confond partiellement avec celle de l’AIT. C’est ainsi que nous sommes entrés en contact avec l’historien Matthieu Rabbe, interviewé dans la Raison. Pour la plaque, nous ne laissons pas tomber. Après une nouvelle auprès de la Maison des Projets chargée de faire revivre le quartier, nous comptons organiser une réunion publique sur les événements de la Guillotière.

Féminisme

Notre féminisme n’est pas celui d’une certaine petite bourgeoisie fourvoyée dans une guerre des genres, il est l’exigence d’une réelle égalité des droits (droits à un vrai travail et à un vrai salaire, à la santé, à l’éducation) et au droit de la femme à disposer de son corps.  Les militantes ouvrières et libres-penseuses qui ont incarné ce combat ne manquent pas dans notre histoire : Marie Bonnevial, mais pas seulement.

C’est ce que nous avons rappelé lors d’une « causerie » à l’espace Tonkin, puis à l’invitation des retraités de Villefontaine faisant suite à la pièce « Une de vos Filles ».

Vie de la fédération et perspectives

Au bilan, la fédération est active, incontestablement, et nullement isolée. Nous commençons même à nous faire une (petite) place dans les médias, de haute lutte. Le problème est principalement celui des adhésions. Le nombre d’adhérents n’est pas en rapport avec les tâches que nous avons entreprises. Il y a nécessité de renforcement et de rajeunissement. C’est pourquoi nous tiendrons une réunion publique fin février autour de la « liberté de conscience » avec pour objectif – outre le combat contre le CER- de gagner les nouveaux adhérents potentiels.

En juin aura lieu la préparation du congrès national. Dans l’esprit de ce que le congrès a appelé, faute de mieux, la « confédération laïque », nous proposons d’ouvrir une partie de notre assemblée aux associations amies.

Rien ne justifie, au regard des problèmes démocratiques et sociaux, la dispersion des forces attachées à la laïcité, il faut se regrouper. La Libre Pensée a les atouts pour être au cœur de cette dynamique à créer.

ENTRAIDE ET SOLIDARITÉ DES LIBRES PENSEURS DE FRANCE

 

assistance et la bienfaisance aux Libres Penseuses, libres penseurs, leur famille proche, confrontés aux aléas de L’EXISTENCE : Secours d’urgence, aides ponctuelles ou sur la durée. ¨Par exemple : aide pour prothèse dentaire, aménagement domicile dans une situation de handicap, pour payer le loyer en EHPAD ou un plan d’aide à domicile, pour la scolarité (bourses d’études).

Aide à des associations laïques de bienfaisance agissant pour la liberté de pensée en France, dans le monde, françaises ou étrangères, partageant les objectifs de la Libre PENSÉE (Exemples : Aide à « Tadamoun Wa Tanmia » pour la scolarisation des enfants libanais et déplacés syriens à Saïda, au LIBAN - Soutien en 2021, à deux programmes de l’UJFP, l’un d’aide à des agriculteurs dans la bande de GAZA, l’autre « Gaza, urgence déplacés », après les bombardements israéliens de mai 2021  – Aide à « Un enfant, un cartable» pour la scolarisation des enfants de familles très démunies, au SÉNÉGAL).

Soutien aux Libres Penseurs, aux amis de la Libre Pensée et à leurs familles, persécutés, en danger.

Amies, amis de la Libre pensée, Libres penseuses, Libres penseurs

Renforcez nos capacités d’assistance, de solidarité

Devenez bienfaiteur -faites un don –un legs – faites bénéficier entraide d’une assurance-vie

Pour ton contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

 Contrat d'engagement républicain

Le principe de cette lettre adressée au maire de Lyon et aux maires d’arrondissement, a été adopté le 24 février au cours d’une réunion d’échange sur la liberté de conscience au palais du Travail de Villeurbanne. Sa diffusion sera élargie aux maires d’autres communes de la Métropole, là où la possibilité d’un échange avec les élus sera établie.

Son contenu porte sur le Contrat d’Engagement Républicain qui est une atteinte caractérisée à la liberté d’association. Mais la mise en place du CER intervenant en même que la généralisation du Service National Universel, on voit d’autant mieux qu’une mise au pas de tout ce qui peut ressembler à de la contestation ou à une forme de désobéissance civile est l’un des buts poursuivis.

Avec le SNU, l’armée a accès au public d’âge scolaire pour faire sa promotion (de 15 à 17 ans, donc pour la première fois des mineurs), tout en leur déniant le droit à l’objection de conscience.

L’incitation à un engagement conforme « aux valeurs de la République », vanté à grand renfort de publicité et de moyens, n’est pas la même chose que l’engagement militant personnel, lequel peut prendre la forme de la désobéissance civile. Celle-ci a montré dans le passé à quel point elle pouvait être facteur de progrès : qu’on songe au mouvement des droits civils aux Etats-Unis, aux actions menées contre la guerre au Vietnam ou en Algérie, au droit à l’IVG. Et aujourd’hui : aide aux migrants ? questions environnementales ? mariage pour tous ? cause animale ? pacifisme ? Avec le SNU, on risque d’avoir un tri sélectif qui fera plus de place aux actions caritatives qu’à la critique sociale.

Sur toutes les questions évoquées ci-dessus chacun aura son avis. La Libre Pensée, pour qu’il n’existe pas de vérité révélée, la liberté de conscience n’a pas à être encadrée. C’est à l’école et à elle seule de donner au citoyen les moyens d’exercer ses capacités d’analyse. Qu’elle y parvienne toujours, en 2023 et dans le cadre de ce qu’est devenue l’Éducation nationale, ceci est une autre histoire !

Lettre au Maire de Lyon

Lyon, le 14 mars 2023

À M. le maire de Lyon

Copie à MM / Mmes les conseiller(e)s d’arrondissement

Objet : Contrat d’engagement Républicain

Monsieur le Maire,

Comme vous le savez, le Contrat d’engagement Républicain est désormais soumis aux associations ou fondations sollicitant soit des subventions ou aides matérielles, soit des agréments, soit des demandes ou renouvellements d’utilité publique.

Ce contrat d’engagement est mis en place en application de la loi dite « de renforcement des principes de la République » du 24 août 2021.

La loi séparatisme institutionnalise une défiance de l’État à l’égard du monde associatif, défiance qui s’étend aux élus locaux. En effet, cette loi, notamment via le CER, institue un droit de regard de l’État sur les financements versés par les collectivités territoriales aux associations, qui disposaient jusqu’alors d’une liberté quasi-totale.

La Libre Pensée s’est prononcée dès l’origine contre cette mesure qui aboutit à limiter la liberté formalisée dans la loi de 1901.

La raison en est simple : ce que la loi n’interdit pas constitue le champ dans lequel s’inscrit toute liberté, et donc la liberté de conscience sur laquelle aucun contrôle administratif ne saurait s’exercer. Le méconnaître, c’est entrer dans une logique d’interprétations arbitraires et problématiques. C’est restreindre les valeurs dites « de la République » aux seules valeurs consensuelles, et appauvrir singulièrement le débat démocratique.

Si le Contrat d’engagement Républicain n’était qu’un rappel à la loi, il serait déjà inutile, puisque nul n’est censé ignorer cette dernière. Malheureusement, il est dans la logique du Contrat d’engagement Républicain d’aller au-delà d’un tel rappel.

Les dérives qui commencent à se multiplier ne sont pas accidentelles, elles sont la conséquence trop prévisible de l’application du CER.

Depuis la première alerte a été l’intervention du préfet de la Vienne pour faire retirer par la municipalité de Poitiers le soutien financier au « Village des Alternatives » organisé par l’association Alternatiba Poitiers, les points de conflit se sont multipliés.

La logique des chartes et des CER ne peut qu’aboutir à la constitution de féodalités, au gré des choix idéologiques des élus locaux ou régionaux, sans oublier l’intervention possible des préfets, et à multiplier les recours administratifs. Comme vous le savez, M. Laurent Wauquiez a fait adopter son propre Contrat d’Engagement Républicain pour la région Auvergne-Rhône-Alpes. C’est une nouvelle source d’arbitraire et de confusion juridique.

Les associations musulmanes étaient visées par la loi 2021. De ce point de vue, le CER n’a pas eu de portée, aucun rôle direct d’acteurs associatifs n’ayant jamais été pointé dans la radicalisation islamiste.

Mais ce sont les acteurs écologistes ou altermondialistes qui sont inquiétés, ainsi que le Planning familial. Et demain : les syndicalistes ? On peut tout imaginer.

C’est l’ensemble du monde associatif qui a fait connaître son opposition au CER. Parmi les motifs d’inquiétude qui reviennent régulièrement, figurent l’insécurité financière qui découle du retrait rétroactif des subventions, et l’idée de responsabilité collective qui aboutit à faire des associations des supplétifs de l’Etat.

Il vous est demandé de mettre en œuvre le Contrat d’Engagement Républicain.

Nous pensons qu’un vœu soumis à délibération en Conseil Municipal demandant l’abrogation du CER et s’engageant à ne lui donner aucune portée quant aux demandes relevant de la municipalité serait de nature à satisfaire tous les acteurs de la vie démocratique.

Une telle initiative ne serait pas sans précédent : c’est ainsi qu’à Dijon douze associations signataires ou non-signataires du CER se sont adressées au maire dans un sens analogue, à propos d’une Charte de la laïcité. Parmi ces associations figuraient la Ligue des Droits de l’Homme, qui ne souhaitait pas signer « pour respecter le principe d’autonomie associative » et deux associations de Libre Pensée, pour toutes les raisons que nous venons d’exposer. Ce point de vue a été pris en compte, et l’obligation de signature a été retirée.

Nous sommes bien entendu prêts à vous rencontrer, et même très désireux d’avoir avec vous un échange sur ces questions. (…)

P. GIROD

SOUTIEN AU COLLECTIF MINEURS MIGRANTS

En région lyonnaise aujourd’hui, environ 180 mineur(e)s non accompagné(e)s se retrouvent sans droit, sans aucune ressource ni prise en charge institutionnelle. Le collectif mineurs/migrants pose la question : « Comment comprendre que la Métropole de Lyon qui se revendique accueillante et dispose d’un budget de près de quatre milliards d’euros, ne prenne pas en charge ces jeunes qui, selon les conventions internationales, européennes et la loi française, doivent être protégé.es ? »

La Libre Pensée du Rhône exprime son soutien à l’action du collectif qui demande, entre autres choses, l'explicitation dans la loi du respect de la présomption de minorité pour la personne se déclarant mineure isolée, comme le préconise la Défenseure des Droits, la Cour Européenne des Droits de l'Homme et le Comité des Droits de l'Enfant de l'ONU ; et « en attendant cette clarification légale, que la Métropole de Lyon et la Préfecture mobilisent les moyens nécessaires pour que ce principe soit respecté et qu'aucun.e mineur.e ne se trouve abandonné.e à la rue dans le territoire métropolitain. »

 les abusés de l'église

Dépose des vitraux dans les églises du Lyonnais :

c’est à l’Église de financer les travaux !

 

Le maire de Charly (Rhône) vient d’annoncer la décision de désinstaller les vitraux visibles dans l’église de sa commune, productions de Louis Ribes. Sous couvert artistique, cet ancien formateur au séminaire de Vienne-Estressin faisait poser nus des centaines d’enfants.

Il a commis des viols et agressions sexuelles sur au moins 49 d’entre eux (victimes déclarées au diocèse, mais combien ne parleront jamais ?) avant, pendant et après les poses.

Il jouait de son prestige « d’artiste » et de son autorité morale de prêtre pour manipuler les victimes et leurs familles, tout en naviguant entre les trois diocèses de Lyon Grenoble et Saint-Etienne.

Le diocèse de Lyon porte la lourde responsabilité d’avoir sciemment ignoré les signaux d’alerte.

Dès 1977, un séminariste informait pourtant la hiérarchie de la découverte qu’il avait faite de centaines de photos et de dessins pour le moins accusatrices.

En 1992, l’épouse d’une victime dénonce également les faits. En 2015, c’est l’évêque de Vienne et le cardinal Barbarin de Lyon qui sont à nouveau informés. L’Église n’a rien fait.

Aujourd’hui encore, l’idée de savoir les « œuvres » de Louis Ribes encore visibles (dans six églises entre région lyonnaise et monts du Lyonnais) ravive la douleur des victimes et de leurs familles.

Leur traumatisme n’a pas été pris en compte non plus à sa mesure par les instances dites « de réparation » comme l’INIRR, sinon de façon tardive, administrative et nettement insuffisante.

Ces faits, mis en lumière dans l’émission « Complément d’enquête : l’impossible réparation », sont désormais connus. Il semble que seul le souci de préserver son image, bien dégradée, amène l’Église à changer un peu aujourd’hui de discours, … bien tardivement !

A Dième, Charly, Sainte-Catherine, Givors, Loire-sur-Rhône, Caluire, les vitraux sont encore visibles, dont on a seulement parfois, comme à Dième, ôté la signature. A Charly, une responsable diocésaine a réaffirmé un « engagement financier ». Jusqu’à présent, les engagements du diocèse n’ont pas été suivis d’effet. Dans un premier temps, l’aide proposée était simplement le don de vitraux de remplacement, disponibles ou venant d’églises désaffectées, laissant aux communes les frais des travaux.

Les choses évoluent.

Au printemps dernier, le maire de Sainte-Catherine (Rhône) avait annoncé son accord pour procéder à l’enlèvement aux frais de sa commune. On ne saurait lui reprocher une démarche qui prend en compte le traumatisme des victimes, alors que l’Église s’en est montrée incapable. Son attitude tranche également avec celle du gouvernement français, qui n’a jamais constitué de commission d’enquête après la révélation du caractère « systémique » des crimes d’Église par le rapport de la Ciase ; et qui n’a jamais répondu aux questions du Comité des Droits de l’Enfant de l’ONU sur ce sujet, ni aux interpellations de deux parlementaires sur ce sujet.

Pour autant ce n’est pas aux contribuables de payer !

La Fédération du Rhône de la Libre Pensée réaffirme son soutien à l’Association des victimes de Louis Ribes et répète, dans cette affaire des vitraux comme pour les répartitions financières :

 

L’ÉGLISE DOIT PAYER !

Et que d’ailleurs, comme si on pouvait encore en douter :

L’ÉGLISE PEUT PAYER !

NB : La pétition de l’association peut être signée en ligne sur : https://www.mesopinions.com/petition/enfants/eglise-payer-retrait-productions-pedocriminel-abbe/200341

UN LIVRE ESSENTIEL, sous la direction de Dominique GOUSSOT

INDEMNISATION DES ABUS SEXUELS SUR MINEURS. L'ÉGLISE DOIT ET PEUT PAYER !

 

On l'a toujours su, mais on n'imaginait pas à quel point les abus sexuels, principalement sur mineurs, étaient courants au sein de l'Église catholique. La Commission présidée par Jean-Marc SAUVÉ, ancien président du Conseil d'État, a révélé qu'en quelques décennies, des centaines de milliers d'enfants, garçons et filles, auraient été abusés par d'innombrables prêtres de l'Église catholique. Contrainte à plaider coupable celle-ci a dû, sous une énorme pression, envisager une indemnisation a minima des victimes, plaidant de "sa pauvreté".

Mais une autopsie superficielle des biens de l'Église de France faite par la Libre Pensée estime que ceux-ci s'élèvent AU MINIMUM à huit milliards d'Euros. Une indemnisation convenable des très graves préjudices causés s'élèverait à deux milliards. Ce livre fait un bilan (non exhaustif) de ces biens les plus visibles.

"Et en pénitence, vous devrez trois Pater, deux Ave… et deux milliards"

272 pages - 12 € aux Éditions de la Libre Pensée

 Libres propos, libres pensées

L'Illusion Démocratique : "Légalité" ou "Légitimité" du Pouvoir ?

 

SUISSE : "Selon notre Constitution où est gravée la Démocratie Directe, chez nous, c’est le peuple qui décide quels projets sont à réaliser, et non pas le gouvernement !"

cf. la Conseillère nationale suisse SEILER-GRAF commentant le rejet par le gouvernement "pour raisons techniques" d'une initiative populaire aboutie devant constitutionnellement amener à un référendum sur l'achat d'avions d'attaque US F35, et selon elle "parce que les "serviteurs du peuple souverain" en ont marre de ne pas pouvoir faire ce qui leur plaît."

Le gouvernement suisse a enfin pu acter l'achat des F35 litigieux sans demander son avis à la population !



En un temps où notre gouvernement s’efforce de créer un lien malhonnête et scandaleusement frauduleux entre son CNR (Conseil National de la Refondation) et le VRAI CNR (Conseil National de la Résistance) fondé en pleine guerre en 1943 par Jean Moulin, héros qui a sacrifié sa vie à l'idéal de liberté, avec les Résistants de tous bords, et ses extraordinaires réalisations industrielles et sociales d'après-guerre dont tous les français ont bénéficié, il est bon de méditer un peu sur la thèse d’un intellectuel bengali, Partha CHATTERJEE, sur la vraie légitimité d'un pouvoir et son acceptation par les citoyens.

Selon lui, à notre époque, la légitimité d’un pouvoir découle de moins en moins de processus électoraux et d'institutions prétendument "démocratiques" périodiquement réactivés lors d'élections cycliques et très distantes, mais dont on se rend compte que toujours moins de gens dans le monde y croient encore. Ils ont beau voter (et de par leurs déceptions cumulées avec de plus en plus de réticence), ils se rendent compte que leurs aspirations et décisions ne sont jamais respectées quand elles ne sont pas simplement piétinées : cf. le référendum de 2005, dont le résultat net et sans appel a été "légalement" contourné, usage "légal" et répété d'oukases scélérats (du type 49-3), qui abrogent tout débat législatif (cf. les lois "Travail" El Khomri ou "Retraites" très largement rejetées par l'opinion publique), décisions "légales" d'une "Cour Suprême" (USA) où seulement cinq (sur neuf) quasi-gérontes nommés à vie au bon vouloir d'un président transitoire peuvent l'emporter sur une opinion publique largement majoritaire.

 

Mentionnons aussi les institutions de l'UE dites "indépendantes" (et évidemment non élues) : Commission, Banque Centrale, Cour de Justice européennes, qui sont les outils majeurs de l'élaboration d'un Droit européen qui n'est en réalité que le programme économique ultra-néolibéral de déconstruction ciblée et systématique des droits nationaux et sociaux existants d'États européens encore prétendus "souverains", le tout en plus parfaite mais obscure "légalité démocratique".

N'oublions pas le Sénat, cette chambre conservatrice inutile et incroyablement coûteuse par les innombrables privilèges de ses sénateurs et agents, dont le rôle structurel est d'approuver avec ardeur toute mesure réactionnaire et de tuer dans l'œuf toute mesure quelque peu progressiste venant de l'Assemblée Nationale.

Tout cela porte un nom : Démocrature.

Définition Google : "La démocrature est définie comme étant un régime politique qui, par son système d'élection est démocratique, mais où la réalité de l'exercice du pouvoir penche vers la dictature par la suppression de l'État de Droit. La démocrature est par conséquent un simulacre de démocratie."

   En bref : un système constitutionnel biaisé à la base pour ne laisser aucune chance au dèmos.

D'où un hiatus s'amplifiant d'année en année entre "légalité" et "légitimité", hiatus que les citoyens constatent et estiment de plus en plus insupportable, en France et dans le monde réputé "démocratique".

Ce que l'on nomme avec mépris "populisme" (mot très péjoratif issu d'un mot jugé vulgaire : "peuple") n'est-il pas simplement une exigence de respect et de considération pour les aspirations et besoins essentiels des populations ?

Et pas uniquement des intérêts d'oligarques dont on constate l'indécent et inconcevable enrichissement ***, et la clique de leurs innombrables larbins qui, élus, hauts-fonctionnaires, médiacrates, sont in fine récompensés par des pantouflages dorés quand ils ont "bien fait leur travail" … de démolition, alors que la société se délite.

Selon CHATTERJEE la légitimité d’un pouvoir et l'acceptation de bon gré de son autorité régalienne découlent essentiellement du contrat social de cohésion nationale liant étroitement les citoyens à leur État, ses institutions et leurs délégués dûment élus.

Selon lui, sous son autorité élue, juste, vigilante, contraignante, (et sous contrôle !) l'État doit veiller au respect de diverses valeurs sociales bénéficiant à la majorité des citoyens puisque telle est la règle de base de la démocratie.

Le devoir d'un État réellement démocratique (et non caché derrière des mots creux, alibis pour anesthésier l'opinion) est de procurer à tous ses citoyens les plus élémentaires des Droits de l'Homme : la possibilité pour chacun, en lui en donnant les moyens de vie et d'éducation, de mener une vie digne et libre selon ses capacités et aspirations, en paix sociale et en sécurité civile.

En un mot de ne pas être vu comme un consommateur passif d'objets ou de services à abrutir de publicités et de propagande mais comme un citoyen institué, conscient et responsable.

 

De ne pas être exploité par des charognards soucieux de tirer la moindre once de profit du moindre besoin ou activité humains, d'être à l'abri des abus de pouvoir : étatique, (habeas corpus) entrepreneurial, individuel par la puissance physique, fonction, argent, sexe ou toute autre possible forme d'abus, grâce à une justice accessible à tous, impartiale et équitable.

 

Le droit d'être informé de façon vaste, diversifiée, impartiale, extensive et non être soumis à un lavage de cerveau permanent destiné à détourner et formater l'opinion où la moindre contradiction est blâmée "complotiste".

En effet quel attachement viscéral peuvent avoir les citoyens à un État qui requiert d'eux le paiement de taxes, impôts, sanctions diverses : la révolution américaine était motivée par le slogan "Pas de taxation sans représentation !"

 

Mais de vraie représentation, car : sommes-nous (le peuple) réellement représentés par nos élus ? Sont-ils vraiment "les serviteurs du peuple souverain" ? Quels sont leurs origines sociales, connexions, desseins et intérêts personnels ? Quel pourcentage proportionnel de la population en ouvriers, employés, classes moyennes ? Un tirage au sort serait sûrement bien plus équitable !

S'ils ont reçu certes une éducation supérieure à la majorité des français, sont-ils par essence ou naissance d'une intelligence supérieure ?

Alors que nos services publics s'effondrent faute de moyens, les citoyens savent trop bien que certains modernes "ci-devant" échappent impunément et effrontément à l'impôt et bien trop souvent très légalement au sein même de l'UE (c'est sa raison d'être !)

Car lorsqu'on nous parle d'inflation, on ne mentionne jamais l'inimaginable hyper-hyper-hyper inflation des profits *** et prébendes de soi-disant "élites" qui ne sont jamais qu'une résurgence exacerbée à l'extrême de l'esprit de classes ou de castes dont le peuple français a voulu se débarrasser par leur révolution de 1789.

   Pour être respectable (et respectée), la Démocratie doit-elle être légitime ou se satisfaire d'être légale

Auquel cas elle a failli à sa raison d'être.           RJ



 

*** QUI A DIT QUE L'ART N'A PAS DE PRIX ? ATTENTION AU VERTIGE !

Petite chronique du marché de l'art (ou dollar ?) :

Les Échos nous apprennent que la vente aux enchères à New York d'une partie de la collection de Paul ALLEN, co-fondateur de Microsoft disparu en 2018, a atteint le montant ahuristronomique d'un milliard et demi de $. Calculons un peu : La somme exacte est de 1.506.386.000 $, soit 1.492.385.272 € à la date de la vente, pour 61 tableaux (dont un Georges Seurat vendu seul à 149,24 millions de $ !) Ce montant si énormissime qu'il en est abstrait pour nous représente donc en mois de SMIC net 2023 (1.353 €)

1.492.385.272 € / 1.353 € = 1.103.019 MOIS de SMIC / 12 = 91.918 ANNÉES de SMIC /100 =

919 SIÈCLES de salaire d'un travailleur payé au SMIC

PRESQUE 92 MILLÉNAIRES !

Ces incroyables aberrations sont "légales" mais sont-elles "légitimes" ? Ne devraient-elles pas être illégales ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

2023 01 AN II

 ÉDITORIAL

 

 

Une convention-cadre avec les établissements privés sous contrat, portant sur la période 2022-2027, a été adoptée vendredi 16 décembre au Conseil régional.

Avant 2016, le soutien régional aux lycées privés était de 8 millions d’euros par an.

Laurent Wauquiez, président de Région a, dès 2016, fait le choix d’investir pour les lycées privés d’Auvergne-Rhône-Alpes à hauteur des subventions au public, avec égal accès à tous les dispositifs régionaux.

Entre 2016 et 2021, 188 millions d’euros ont été débloqués pour l’enseignement privé.

Ce soutien vient d’être réaffirmé via l’adoption d’une "convention pluriannuelle de confiance". L’investissement sera de 120 millions d’euros pour l’enseignement privé entre 2022 et 2027.

Exemples de projets portés par le privé et soutenus par la Région : construction du nouveau lycée Sainte-Marie à Meyzieu, soutenu à hauteur de 2,8 millions, reconstruction du lycée professionnel Notre-Dame-du-Château de Monistrol-sur-Loire, financé à 50% par la Région, soit 5,8 millions d’euros, ouverture de nouvelles classes au lycée Sainte-Famille à la Roche-sur-Foron, financée à hauteur de 223 000 € par la Région.

 

Et « en même temps » (dirait Macron) …

Le Contrat d’Engagement Républicain de la Région AURA vient s’imposer aux associations pour prétendre aux subventions de la Région.

Ce CER est distinct de celui qui a été adopté légalement et transmis aux préfectures.

C’est déjà un problème. Dans une (première ?) version du CER AURA, il est question d’interdire toute « tenue vestimentaire prosélyte » dans l’espace public, mesure qui outrepasse le texte du CER national. Mais des associations ont signé une convention qui ne comporte pas cette mention.

Notons que la notion de tenue « prosélyte » est elle-même fort problématique : comment la définir ?

À partir de quelle longueur de tissu ?

Questions insolubles qui ont été abordées lors de la conférence donnée par Christian Eyschen le 14 octobre à Villeurbanne. Le caractère totalitaire du CER y a été démontré, en ce qu’il entend imposer un contrôle au nom de « valeurs » relevant d’une idéologie d’état, et distinctes des « principes » clairement identifiés, au nombre desquels la laïcité institutionnelle.

Par une « Adresse aux maires », la Libre Pensée suggère aux élus territoriaux de ne pas appliquer le CER, en acte de résistance.

Elle soutiendra toute initiative des associations contre le CER, qu’il émane de directives régionales ou nationales. Elle a décidé de s’adresser à l’ensemble du monde associatif.

 

À ce propos : une conférence commune LDH et Libre Pensée Libre Pensée sur la loi "séparatisme" contre les associations et la liberté de conscience a eu lieu à St-Etienne, dont le contenu était très proche de celle de Villeurbanne.

La Libre Pensée a réalisé une brochure qui contient les exposés des deux intervenants, les questions de l’assistance et les réponses des deux intervenants, Christian Eyschen et Daniel Boitier, de la LDH (16 pages, 2 €).

Vous pouvez la demander par mail à l’adresse Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

Et pour avoir un exemple d’hypocrisie à l’état pur, il suffira de rapprocher les mesures pro-privé évoquées au début de cet article de l’engagement n° 1 du CER « AURA » :

RESPECT DES LOIS DE LA RÉPUBLIQUE
Le respect des lois de la République s’impose à tout bénéficiaire de subventions régionales, qui ne doit entreprendre ni inciter à aucune action manifestement contraire à la loi, violente ou susceptible d’entraîner des troubles graves à l'ordre public.

"Le bénéficiaire s’engage à ne pas se prévaloir de convictions politiques, philosophiques ou religieuses pour s’affranchir des règles communes régissant ses relations avec les autres collectivités publiques.

Il interdit le port de tenues vestimentaires traduisant une quelconque forme de prosélytisme religieux dans un équipement public, à l’exception des représentants des cultes. Il s’engage à ne pas remettre en cause le caractère laïque de la République."

Ultra-laïcité en-deçà des murs du privé, cléricalisme au-delà !

P.G.

 

 


 

 

 crimes de l’église

 

 

Repentance, repentance… On n’est pas au bout d’en voir la fin.


 
 

Un nouveau scandale vient de remonter jusqu’au Vatican. Un prêtre jésuite slovène, Marko Rupnik, théologien influent et artiste mosaïste est accusé de nombreuses agressions sexuelles sur au moins neuf religieuses. L’une des victimes affirme avoir dénoncé le religieux aux dirigeants de l’ordre des jésuites, sans qu’il ait jamais été sanctionné.

Rien de nouveau sous le soleil… Cette affaire n’est pas nouvelle, mais on en apprend toujours plus sur le double langage de la hiérarchie. Tout aussi parlante : l’infographie publiée par Le Monde fin 2020

Le 23 décembre, la rédaction du site de revue de presse Il Sismografo, une, référence, a évoqué clairement la responsabilité du pape François : « Dans le cas Rupnik, une part de responsabilité non négligeable et très délicate concerne directement le pape ».  C’est lui qui aurait empêché l’excommunication prononcée par la Congrégation pour la doctrine de la foi. « Comme on le sait, le pape est la seule autorité légitime pour décider en la matière. »

Huit jours plus tard, pour ses vœux du nouvel An, Emmanuel Macron a rendu hommage à « Sa Sainteté Benoit XVI », dont le propre frère est compromis jusqu’au cou dans les affaires de l’Eglise de Bavière. Message aux catholiques… Et quel message !

 

Là encore un problème systémique.

Mais … à la tête de l’État français !

 

 

 

L’Église se défend

Les « débats » initiés sur les réseaux sociaux ne sont pas toujours de haut niveau, c’est le moins qu’on puisse dire.

La Libre Pensée a été victime d’attaques venues de milieux proches des instances de réparation. Nos actions entraînent logiquement une réaction.

Deux affirmations très surprenantes : la Libre Pensée serait aux mains de la franc-maçonnerie (le GOF serait surpris d’apprendre cela !) et n’aurait pas de légitimité pour demander la réparation des crimes d’Église parce qu’elle est …une organiation anticléricale ! (Sur ce point, au moins ce n’est pas une calomnie).

 

Qui donc pourrait bien avoir intérêt à développer de tels arguments ?

On se le demande.

Lyon, 10 novembre 2022, la Libre Pensée avec les victimes de l’Église :

« L’Église doit payer ! L’Église peut payer ! »

Jeudi 10 novembre a eu lieu la journée organisée par la Libre Pensée du Rhône et « l’Association des abusés de l’Église – Tous ensemble ! », avec la participation de Keith Porteous Wood, président de la National Secular Society britannique, et porte-parole de l’Association Internationale de la Libre Pensée, accrédité auprès de l’ONU et auteur de rapports internationaux sur les crimes d’Église.

Après la conférence de presse du matin, la réunion publique s’est tenue sous la présidence de Maître Jean Sannier, avocat de victimes, qui a tenu un discours critique sur les limites du rapport de M. Jean-Marc Sauvé, rapport qui n’engage en rien les réparations par l’Église.

Il s’agissait d’abord d’alerter l’opinion sur les crimes sexuels de l’institution catholique. Il fallait dénoncer la faillite de cette dernière à apporter une vraie écoute et une réparation aux victimes à la hauteur des préjudices subis, compte tenu du nombre et de la gravité des faits. Chaque semaine continue d’ailleurs à donner lieu à de nouvelles révélations !

Comme le déclarait Nanou Couturier, présidente de l’association : « Peut-on encore croire en la sincérité de cette institution qui a sciemment menti et dissimulé et qui continue via l’affaire Santier dévoilée par la presse ces dernières semaines ? Nous le redisons ici, l’institution catholique n’a ni les compétences professionnelles et encore moins les qualités humaines pour gérer ce genre d’affaires. »

Les deux instances de réparation créées par l’Église, l’INIRR et la CRR, apparaissent donc comme des paravents destinés à protéger l’institution et ses deniers.

 

L’association a pu détailler ses revendications, parmi  lesquelles : une expertise médico-légale individualisée réalisée par des professionnels pour chaque victime, l’indemnisation des survivants parfois en situation de grande précarité qui est la conséquence des traumatismes liés à ces agressions, un provisionnel pour les soins médicaux et psychologiques (parfois à vie) de manière urgente, distincte et sans préjudice de toute indemnisation à venir ; sans oublier le suivi des recommandations du rapport Sauvé, par exemple la prévention des crimes. C’est peu dire que nous sommes loin du compte, et l’Église refuse toute expertise indépendante.

 

Mais au-delà, c’est la responsabilité de l’État français qui apparaît de plus en plus comme le principal obstacle à un vrai traitement du problème. S’il ne s’agissait que de cas isolés, cela se comprendrait, mais avec l’ampleur et le caractère « systémique » relevés par le rapport de la CIASE, la responsabilité de la hiérarchie catholique à tous les niveaux est engagée. L’Église ne saurait être juge et partie. Il ne s’agit pas de laïcité (le viol, que l’on sache, n’a rien à voir avec la liberté religieuse) mais d’ordre public. Il s’agit de victimes en souffrance et de potentielles victimes en danger. On aurait donc pu s’attendre à la création d’une commission d’enquête parlementaire, comme cela aurait certainement été le cas pour d’autres sectes ou religions.

 

Le gouvernement n’a jamais répondu aux questions du Comité des Droits de l’Enfant de l’ONU, ce qu’il est pourtant tenu de faire. Keith Porteous Wood étant à l’origine de ces questions, s’est longuement exprimé sur la situation à l’échelle mondiale, très disparate, mais où des réponses ont été apportées, comme en Nouvelle-Zélande ou en Australie, à un degré moindre en Europe. Mais qu’en est-il de l’Afrique et de l’Asie ? Les rapports présentés à Lyon par Keith Porteous Wood sont à présent en ligne sur le site de la FNLP. Il y démontre le caractère dérisoire, et invraisemblable du nombre de prêtres mis en cause : pourquoi sont-ils si peu nombreux compte tenu du nombre de victimes ? Il reste des zones d’ombre à explorer, en France et ailleurs.

Et d’abord quant au rôle de l’État : chacun en est persuadé, et c’est un acquis de cette journée du 10 novembre, il ne peut plus se taire. C’est pourquoi une question au gouvernement sera posée par un parlementaire (lettre reproduite en annexe) sur les demandes précises de l’ONU.

Question au gouvernement

Le 6 novembre 2020, le comité des droits de l’enfant de l’ONU s’est adressé au gouvernement français pour lui demander de lui remettre avant le 30 octobre 2021, un rapport incluant les abus sexuels du clergé sur des enfants.  Cette demande (recommandation 21 ci-dessous) précise ce sur quoi le rapport doit porter. Il doit préciser quelles sont : « les enquêtes menées sur les abus sexuels commis par des membres du clergé, les poursuites intentées, et les peines imposées aux auteurs de tels actes, les délais de prescription applicables, les réparations accordées, y compris les indemnisations et les mesures de réadaptation, et les mesures prises pour protéger les enfants contre le risque de subir des abus sexuels de la part de membres du clergé. »

 

Le comité de l’ONU considère donc de facto que l’état français ne peut pas laisser l’Église être juge et partie dans des affaires qui touchent à l’ordre public et à caractère souvent criminel, à une échelle sans précédent. Le rapport de la CIASE présenté par M. Jean-Marc Sauvé le 5 octobre 2021 fait état, rappelons-le, de 330 000 victimes depuis 1950. Ces victimes des abus sexuels de l’église sont des citoyens français à part entière et la responsabilité du gouvernement est engagée. Le rapport de la CIASE a caractérisé comme « systémique » le problème des abus sexuels commis par des représentants du clergé, ce qui interdit de considérer les nombreuses affaires qui continuent à être révélées comme une collection de déviances individuelles devant être traitées au cas par cas. Nous ne pouvons pas considérer l’Église catholique, ni les instances de dédommagement qu’elle a mises en place (INIRR et CRR) comme légitimes pour rendre une justice qui ressortit aux compétences de l’État régalien. Et nous constatons que ce sont des initiatives individuelles de victimes qui ont conduit à la condamnation initiale du cardinal Philippe Barbarin, acquitté en appel.

À ce jour aucune réponse sur ce point précis (les crimes d’Église) n’a été donnée dans la réponse de l’état français au comité des Droits de l’Enfant. Or la convention passée entre l'ONU et les États-parties font obligation à ceux-ci d'apporter une réponse précise et détaillée à toutes les questions posées, comme cela est clairement formulé dans son article 44.

 

Nous vous demandons donc de nous indiquer quand l’état français, représenté par son gouvernement, va établir ce rapport en réponse à la demande du Comité des Droits de l’Enfant.

 

vCommuniqué commun

Pour une laïcité de liberté et d’émancipation

 

La Ligue des droits de l’Homme, Solidarité laïque, l'Union rationaliste, la Vigie de la Laïcité et la Fédération nationale de la Libre pensée sont signataires d'un communiqué commun "Pour une laïcité de liberté et d’émancipation", daté du 8 décembre 2022 :

       
 
   
 

 

La LDH (Ligue des droits de l’Homme), la Fédération nationale de la Libre pensée, la Vigie de la Laïcité, Solidarité laïque et l’Union rationaliste n’ont cessé de rappeler leur attachement à la loi du 9 décembre 1905, loi de liberté et d’émancipation. Leur opposition à toute modification substantielle remettant en cause l’esprit de ce texte fondateur de l’identité républicaine s’inscrit dans une perspective plus large de défense de toutes les libertés publiques.

Or, force est de constater que, sous la pression d’une lecture idéologique imposée par une partie de la classe politique et par certains chroniqueurs ou polémistes, relayée par des médias à la ligne éditoriale douteuse, se confirme une dérive sécuritaire, parfois même teintée de xénophobie, qui n’a rien à voir avec la laïcité telle que reprise par notre Constitution en 1958.

Pour certains, la laïcité doit se muer en marqueur identitaire au travers d’un élargissement de la neutralité de l’administration publique à, potentiellement, l’ensemble du champ social.

Ainsi la loi du 24 août 2021 « confortant le respect des principes de la République », dite « loi séparatisme », vient encore renforcer les contraintes, imposées au nom d’un ordre public, à l’exercice des libertés fondamentales réduites à de simples proclamations. Elle ne modifie pas moins de 17 codes et un certain nombre de lois essentielles. Nombre de libertés publiques s’en trouve affectées : liberté de conscience et de culte, liberté d’expression, liberté d’association, droit à l’instruction, libre administration des collectivités territoriales. Le déféré « laïcité » qui vient, ironiquement, prendre place à côté du référé « liberté » accroît la capacité offerte aux préfets de contrôler les actes et décisions des collectivités territoriales ; le « contrat » d’engagement républicain (CER), que toute association qui sollicite une subvention publique doit signer, vient contredire le caractère libéral de la loi de 1901 ; les nouveaux contrôles pesant sur les associations cultuelles tendent vers un régime d’autorisation préalable contre-productif et attentatoire au principe de séparation.

La LDH (Ligue des droits de l’Homme), la Fédération nationale de la Libre pensée, la Vigie de la Laïcité, Solidarité laïque et l’Union rationaliste s’inquiètent sur le devenir d’une laïcité devenue aux yeux des pouvoirs publics un instrument de contrainte et de conformation. Plus que jamais, elles dénoncent les dévoiements et dérives qu’elles constatent dans le débat public et affirment leur volonté de défendre la pleine laïcité, principe non partisan de liberté et de paix civile.

Signataires : Fédération nationale de la Libre pensée, LDH (Ligue des droits de l’Homme), Solidarité laïque, Union rationaliste, Vigie de la Laïcité

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 chaque deuxième dimanche du mois de 9H40 à 10H

Et sur son site national www. Fnlp.fr

 


 

 féminisme

Le 5 décembre à VILLEFONTAINE : conférence sur le féminisme

« Figures lyonnaises trop oubliées du combat féministes »

 

Merci à nos amis retraité(e)s de Villefontaine pour leur invitation et leur excellent accueil !

Cette conférence faisait suite à la causerie du 8 octobre dernier à l’Espace Tonkin, à l’occasion de la représentation du spectacle « Une de vos filles ». La vie et l’œuvre de Marie Bonnevial y était évoquées, de même que de nombreuses femmes libres-penseuses, syndicalistes, combattantes d’avant-garde pour les droits des femmes. Mais le sujet semble inépuisable !

 

Vous connaissez déjà :

Virginie BARBET, internationaliste, anarchiste et libre-penseuse (voir L’An II n°183)

Philomène ROZAN, dirigeante de la grande grève des ovalistes de 1869, simple ouvrière qui partage avec Virginie Barbet le douteux « privilège » d’avoir été écartée d’un congrès de l’AIT par les hommes de la fraction de Bakounine – contre la préconisation de Marx !

Marie BONNEVIAL (photo de droite), républicaine, syndicaliste, libre-penseuse (voir l’An II n° 182)

Savez-vous que… ?

Julie-Victoire DAUBIÉ (dite parfois Victoire Daubié ou Julie Daubié), née le 26 mars 1824 dans les Vosges, et décédée en 1874, a été la première femme française à s'inscrire aux épreuves du baccalauréat à Lyon en 1861, et la première à l'obtenir le 17 août 1861. C'est aussi la première licenciée ès lettres le 28 octobre 1871, à l'époque où les cours à la Sorbonne n’étaient pas ouverts aux femmes.

Jeanne DESPARMET-RUELLO a dirigé le premier lycée de jeunes filles de Lyon, désormais connu sous le nom de lycée Édouard Herriot. Elle avait suivi des cours de mathématiques à une époque où ni les études, ni les disciplines scientifiques n’étaient ouvertes aux femmes. Elle obtient son baccalauréat puis sa licence. Elle devient directrice de trois établissements scolaires, dont les deux premiers lycées de jeunes filles de France à Montpellier puis à Lyon. Que de difficultés ! Elle doit faire du porte-à-porte pour recruter ses premières élèves. Elle termine sa vie à Villeurbanne. Claire PAUL, professeur agrégée de lettres au lycée Édouard Herriot, a écrit sa biographie.

Valentine de SAINT-POINT, née Anna Jeanne Valentine Marianne VERCELL (1875, Lyon 2e –1953, Le Caire) a été une figure importante de la Belle Époque. Écrivaine, poétesse, peintre, dramaturge, critique d'art, chorégraphe, conférencière, journaliste, et féministe, elle est la première femme à traverser l'Atlantique en avion. Elle a organisé des ballets au Metropolitan Opera de New York avant de s'installer au Caire en 1924. Progressivement redécouverte, elle est connue pour être la première femme à avoir rédigé un manifeste futuristeLe Manifeste de la femme futuriste.

Elle a achevé son existence sous le nom de Rawhiya NOUR-el-DINE (« Zélatrice de la lumière divine »). Convertie à l’islam …mais toujours aussi libre, féministe et ingérable. Demandez au gouvernement égyptien de l’époque.

On pourrait ajouter, à des titres divers : Clémence LORTET, Hélène de MONTGEROULT, Elisabeth ROCHE, Jane GRAND… Il reste du travail !

 

 Libres propos, libres pensées

La privatisation de tout : le meilleur moyen de se débarrasser de la démocratie

 

"Les faiseurs d’opinion européens reflètent le résultat de 70 ans d’américanisation. Surtout en Allemagne, mais aussi en France et ailleurs, depuis des décennies, les États-Unis repèrent systématiquement les jeunes de la relève, les invitent à devenir des "Young Leaders", les invitent aux États-Unis, les endoctrinent à "nos valeurs", et les font se sentir comme des membres de la grande famille transatlantique. Ils sont mis en réseau dans des postes de très haut niveau dans la politique et les médias."

  (Diana JOHNSTONE, journaliste américaine spécialiste des questions européennes et slaves.)

Les U-Européens doivent donc vivre avec cela : des élites politiques et médiatiques (les "clercs" dont Julien BENDA dénonce la trahison dès 1927) complices et dissimulatrices sous influence étrangère, déconnectées des intérêts les plus vitaux de leurs propres peuples, des médias kidnappés par des oligarques, chargés de formater l'opinion et un cynisme dominant.

La catastrophique et honteuse ère néo-libérale que nous vivons a été inaugurée par le couple infernal Thatcher et Reagan qui ont réussi à persuader leurs "chers électeurs" que "l'État n'est pas la solution de leurs problèmes, C'EST le problème".

D'une théorie économique inspirée par les idées libérales de Friedrich Hayek, et promue par "l'École de Chicago" et son gourou Milton Friedman, dont les idées alors jugées absurdes étaient raillées par le courant keynésien dominant à l'époque, ils ont réussi (grâce à l'aide financière intéressée de ses futurs bénéficiaires !) à propager, surtout dans le monde occidental, une idéologie quasi religieuse, convainquant les électeurs que le néolibéralisme "c'est la liberté et la prospérité", que c'est bon pour eux, et que "l'État social" c'est le diable, l'ennemi juré de leurs "vrais" intérêts. Pour leur malheur, ils l'ont cru !  

Ils ont aussi réussi à leur faire croire que le New Deal, certes très imparfait, mais néanmoins une réelle avancée sociale dont ils avaient pourtant bénéficié était une tyrannie étatique.

   Mais l'histrion Reagan, en déclamant les textes rédigés pour lui par ses puissants commanditaires, "oubliait" de conclure ses tirades par : "l'État c'est le problème… du capitalisme", car il se mêlait alors encore trop de vouloir réguler sa tendance naturelle aux excès. C'est fini !

   La soi-disant "Construction Européenne" inspirée par Jean Monnet et autres sbires des USA n'a été en actes que la déconstruction de tout l'échafaudage progressiste mis en place après la guerre dans nos pays au profit des classes populaires et moyennes.

   L'État-nation démocratique, expression sommitale d'élections libres, est censé gouverner "par le peuple et pour le peuple"s'il n'a pas été corrompu par l'argent qui achète les faiseurs d'opinion et de lois qui votent de généreuses subventions qui bénéficient aux plus riches qui deviennent littéralement intouchables (mais pas dans le sens hindouiste !).  

 

   Guy METTAN journaliste suisse indépendant, s'inquiète d'une tendance similaire dans son propre pays. Il écrit : "En France, les médias sont concentrés dans les mains d’une poignée d’oligarques qui cumulent la grande majorité des aides étatiques (trois milliards d’euros d’aides directes et indirectes par an depuis 2010) - Jamais une poignée de milliardaires lourdement subventionnés par l'État n’a eu une emprise aussi forte sur la presse française".

Le célèbre journaliste allemand Paul SETHE voyait son métier comme "la conscience de la nation" mais il écrivit dans une lettre au Spiegel (1965) "Notre liberté de la presse, c’est la liberté pour certains riches individus de diffuser leurs opinions."

Malcolm X :"Si vous ne faites pas attention, les journaux (les médias) vous feront détester les gens qui sont opprimés et aimer ceux qui les oppriment."

  

Il suffit pour cela d'appliquer le beau principe de subsidiarité, selon lequel une autorité centrale ne doit effectuer que les tâches qui ne peuvent être réalisées par un échelon subalterne, (privé et subventionné, bien sûr), principe néolibéral très cher à l'UE, inspiré de la "Doctrine Sociale" de l'Église. Amen. 

   En échange de l'autorisation régalienne d'acheter des médias qui seront donc largement subventionnés, ceux-ci se chargeront du contrôle du contenu.   Plus besoin de censure, l'autocensure suffira : les journalistes qui défendent si bien la "liberté de la presse" ailleurs, garderont bien en tête que le prix à payer pour leur liberté d'écrire est… leur emploi. Ils deviennent, volontairement ou non, les rouages financièrement contraints d'un système corrompu. Leurs "Devoirs" inscrits dans la Charte de Déontologie de Munich qui est le serment d'Hippocrate des journalistes passent ainsi presto aux oubliettes. Idem pour les réseaux dits "sociaux" qui feront le tri entre les opinions "politiquement correctes" et les opinions dites "complotistes"… qui ne le sont pas. 

 

 Ernst-Udo KAUFMANN, lecteur allemand du bimensuel suisse Zeit-Fragen donne ainsi son avis : "Quasiment par miracle, la Suisse a réussi à se tenir à l’abri des deux guerres mondiales. Défendre les droits démocratiques acquis par le peuple suisse en est donc d’autant plus important, même à présent. Depuis des décennies, la clique au pouvoir (en occident), qui souscrit au nom d’élite, aspire à la suprématie mondiale. En 1913, c’est justement cette "élite" qui avait arraché à l’État américain le droit d’émettre la monnaie par un vote manipulé (1). Depuis, moyennant le versement d’intérêts, l’État US doit emprunter l’argent créé à partir de rien à la FED (Federal Reserve), ce qui le met à la merci de cette dernière tandis que les prêteurs s’enrichissent et deviennent exubérants, aspirant à la domination. Pour cette raison, la démocratie devient pour eux encombrante. Ceux qui nous conduisent à la prochaine guerre veulent avoir les mains libres. Rien d’étonnant à ce qu’ils se sentent gênés par la démocratie directe suisse." (2)

 

   (1) Rappelons que le 4/06/1963, J.F.KENNEDY avait signé l’ordre exécutif 11110 l'opposant au conglomérat de BANQUES PRIVÉES INDÉPENDANTES constituant la FED depuis 1913, avec objectif de remettre le dollar sous la tutelle du Trésor Public US. Pas de chance, le 22/11/1963, il était opportunément assassiné par un fanatique solitaire. Depuis, aucun président n'a osé reprendre l'idée...

   (2) La Suisse (plus si "neutre" !) est depuis des lustres sous pression, (y compris de ses propres élites !) pour intégrer notre si désirable UE… et l'OTAN, ce que le "souverain suprême" (le peuple suisse) a toujours (jusqu'à ce jour) refusé. L'auteur cite Gustav Heinemann : "Ce sont les dominants qu’il faut surveiller, non pas ceux qu’ils dominent."

Un des outils utilisés pour spolier les citoyens de leur pouvoir souverain est donc la privatisation

des biens publics qu'ils ont financés par leurs impôts. Les citoyens aspirent à la justice sociale et à une meilleure vie, et les Services Publics sont sous la tutelle élue du démos : éducation gratuite, santé publique, retraites, routes, transports publics, infrastructures, parcs publics, gestion de l'eau, de l'électricité, poste, etc., toutes choses essentielles au fonctionnement  d'une société civilisée et qui devraient être tenues soigneusement à l'écart du marché, mais qui sont considérées par le Capital comme d'énormes profits potentiels, sources indûment séquestrées par l'État-nation démocratique depuis bien trop longtemps.    

Mais la clique de Reagan a vite compris qu'ils ne parviendraient jamais à convaincre les électeurs US de renoncer à leurs Public Services si chèrement préservés (jusqu'alors) des serres du capitalisme.

   Alors, sous le prétexte très largement médiatisé de soi-disant " : (sic) moins d'impôts, meilleure gestion, moins chère, plus légère, plus efficace", la lente et insidieuse privatisation des services publics, volontairement et progressivement anémiés par absence d'investissements et réduction des personnels leur a permis de le faire, sans la moindre consultation référendaire comme c'eût été obligatoirement et constitutionnellement le cas en Suisse.

   Ils promeuvent sans relâche leur soi-disant et sacro-sainte "démocratie"… mais sans le peuple !

   Dépouiller l'État de ses leviers pour influer sur la marche de la société pour le bien commun, c'est dépouiller la population de son pouvoir et transférer sa richesse collective, contre l'avis général attesté par maints sondages, à une minorité d'oligarques, éternels ennemis jurés de la Démocratie.            RJ

 

 

 étienne dolet et de la barre

TÉMOIGNAGE : LE PÉCHÉ DE LA CHAIR

 

Nous sortions de la chapelle, après l’office, pour nous rendre au réfectoire, en silence, dans l’attitude modeste qui s’imposait, en égrenant un chapelet. Pour ma part je faisais semblant de participer à cette activité pieuse, à laquelle j’étais déjà indifférent. J’étais concentré à écrire dans ma tête des alexandrins destinés à la tragédie « cornélienne que je m’étais résolu à rédiger.

En levant les yeux, j’eus la surprise d’apercevoir sur la terrasse qui dominait la cour que nous traversions, un de nos condisciples, Pierre Henriet, planté, sans mouvement, comme gelé, il faisait très froid.

Pierre était un bon ami pour moi, depuis notre première rencontre, nous étions arrivés le même jour dans l’Institution, trois ans plus tôt.

Que faisait-il là ? Il me revint alors que le Frère Directeur avait dans son homélie du matin, dénoncé un coupable, accusé du « péché de la chair » - une « brebis galeuse » - l’un d’entre nous, peut-être. Je n’avais alors pas attaché d’intérêt.

Il fallait, dit le Directeur, le chasser sans tarder, de peur qu’il corrompe tout le troupeau.

Pouvait-il s’agir de mon ami ? je ne comprenais pas ce qui avait pu se passer pour conduire le Directeur à prendre la décision brutale de mettre à la porte cet élève comme un dangereux pestiféré.

Le « PECHE DE LA CHAIR » le crime absolu à ses yeux, j’ignorais, dans mon innocence, à peu près totalement de quoi il s’agissait.

Je n’osai pas quitter les rangs pour aller m’informer auprès du « coupable ». Lors de la récréation de 10 heures il était toujours sur la terrasse, à la même place, plié dans un vieux pardessus, piétinant, frigorifié, se donnant des claques dans le dos pour tenter de se réchauffer. Il fallait faire quelque chose. Il n’allait pas rester dans ce froid plus longtemps. Echappant à la surveillance du Frère de service dans la cour, je réussis à rassembler quelques-uns d’entre nous et à les décider de se rendre en délégation chez le Frère Directeur pour le prier de mettre fin au traitement cruel subi par notre camarade. Il refusa vivement, le pêcheur devait expier sa faute ; devant notre forte indignation, il finit par accepter de retirer Henriet du froid, à la condition qu’il ne revoie aucun d’entre nous.

On ne le revit plus.

Je n’ai jamais oublié cet évènement qui fut marquant dans ma vie. Je tentai vainement de retrouver cet ami, plus tard. Il refusa de parler au téléphone en entendant mon nom. A la lumière des informations actuelles sur les turpitudes et abus sexuels des prêtres et religieux, des évêques impliqués, j’avancerai une hypothèse, fondée sur mes souvenirs. Dans notre Institution, le matin, après le petit déjeuner se déroulaient les corvées de propreté. Henriet était chargé de ramasser les balayures. Ainsi faisait-il le tour des couloirs, des escaliers, des salles de classe, des dortoirs et, enfin, des chambres privées des religieux. N’a-t-il pu être, en ces occasions, la proie de l’un d’entre eux ?

Le Directeur mis au courant a choisi, comportement clérical traditionnel, de protéger sa congrégation et de faire porter la responsabilité de ces violences sexuelles à la victime. Cet événement est très vieux – il date de mars 1944 – je le rappelle comme témoignage qui peut participer à notre campagne contre les Tartuffe et Barbarin.                                                            

Lyon, 28 novembre 2022 – Marcel PICQUIER


En publiant ce texte transmis par Marcel PICQUIER, nous rappelons que la recherche d’un lieu d’exposition permanent à la fresque « Etienne DOLET » se poursuit. Peut-être, si cela se confirme en janvier, à l’ESPE de Lyon (ancienne Ecole normale d’Instituteurs de la rue Anselme).

L’association a rempli la plupart de ses buts et a été dissoute cette année. Les fonds restants ont été laissés à la disposition de la Libre Pensée. La mémoire d’Etienne Dolet ne sera pas oubliée, pas plus que celle du chevalier de la Barre, dont la statue sera réinstallée par la Fédération nationale à sa place originelle du Sacré-Cœur à Paris, devant la basilique.

Le Bureau de la LP du Rhône a décidé d’un versement à la souscription nationale.

À toutes celles et à tous ceux que le classement de la basilique du Sacré –Cœur de Montmartre en « monument historique » révolte et qui veulent agir

Selon le site fémina-fr : «  Une décision du ministère de la Culture qui intervient sans surprise après l’autorisation de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture jeudi 8 décembre, ainsi que l’avis favorable de la Ville de Paris (2011)…. La basilique du Sacré-Cœur est en effet depuis toujours au cœur d’un conflit mémoriel pour son lien avec la Commune de Paris. Le monument a été édifié à partir de 1877 sur la butte de Montmartre, lieux qui a également été le théâtre de la répression sanglante qui a mis fin à la Commune quelques années plus tôt. À gauche, beaucoup y voient le symbole de l’« ordre moral » répressif de l’époque. »

Toutes les contorsions grotesques de la Mairie de Paris, alliée au pouvoir macroniste en cette circonstance n’y changeront rien : cet acte éminent politique est le deuxième assassinat de la Commune de Paris.

Ce ne sont pas des pierres que l’on protège de l’usure du temps, c’est un message qui   se perpétue : La Commune de Paris est impie, elle doit payer pour ses fautes, la Basilique, c’est la rédemption revendiquée.

Depuis Rerum novarum (1991) qui condamnait le syndicalisme ouvrier, le socialisme et la lutte des classes à Divinis redemptoris (1937) qui condamnait « le communisme comme intrinsèquement pervers », ce sont tous les mouvements d’émancipation humaine qu’a condamné le Vatican pour promouvoir une société d’ordre corporatiste. C’est pourquoi, le Vatican a toujours soutenu toutes les dictatures à travers le temps et sur tous les continents.

La Commune de Paris, c’est la liberté et la laïcité !

Il y a 152 ans, le prolétariat parisien montait à l’assaut du ciel contre la réaction, le cléricalisme et le Vieux-monde. Pendant deux mois, une semaine et quelques jours, la classe ouvrière dressait le programme révolutionnaire enfin d’un véritable gouvernement ouvrier du peuple, pour le peuple, par le peuple, c’était « la forme enfin trouvée » du gouvernement du prolétariat (Marx)

La Commune de Paris interdisait le travail de nuit, luttait contre l’exploitation capitaliste, fondait l’Ecole laïque et décrétait, pour la deuxième fois dans l’histoire du pays, la Séparation des Églises et de l’État. Son œuvre fut immense et a ouvert le chemin aux peuples du monde.

Hier, comme aujourd’hui

Les tenants du Vieux-monde, de l’Église et du capitalisme veulent faire tourner la roue de l’Histoire à l’envers. Ils entendent détruire tous les acquis sociaux sur l’autel des intérêts du patronat. Comment ne pas voir que les libertés démocratiques disparaissent sous tous les prétextes possibles et que le seul avenir qui est offert à la jeunesse est l’embrigadement par le SNU ?

Comment ne pas être indignés et saisis d’effroi quand on voit les manifestations de superstition de l’Église catholique à travers le pays, souvent en présence d’Elus de la République qui foulent aux pieds la Séparation des Églises et de l’État, et qui processionnent, s’agenouillent et communient devant des emblèmes tout droit sortis des sacristies et des tabernacles du Moyen-Âge ? La superstition et la réaction sont de nouveau unies contre la science et le progrès humain.

La Commune de Paris a dressé l’ébauche prometteuse de mesures sociales qui se sont concrétisées plus tard dans le Code du Travail. Etre fidèle au combat des Communards, c’est être aux côtés de tous ceux qui, salariés, lycéens, étudiants, jeunes, refusent que l’on détruise ce qui a été construit par nos ainés pour un monde meilleur et plus éclairé.

Être fidèle à la Commune de Paris, c’est refuser « l’union sacrée » et défendre les acquis sociaux, syndicaux, démocratiques et laïques.

Tel est le combat de la Libre Pensée

Ni dieu, ni maître ! A bas la Calotte et vive la Sociale !

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C’est pour mener ce combat qu’en 1905, la Libre Pensée fit ériger la statue du Chevalier de la Barre devant le parvis de la Basilique du Sacré-Cœur : cause contre cause, classe contre classe, liberté contre tyrannie, laïcité contre cléricalisme !

Rendre hommage au Chevalier de la Barre, brûlé à Abbeville le 1er juillet 1766, c’est rendre hommage à son geste d’homme libre. En refusant de saluer une procession, il a affirmé sa liberté de conscience publiquement, il a revendiqué pour tout homme la liberté d’expression. Ce geste, simple en apparence, est si  important, si fondamental par tout ce qu’il a déclenché, qu’il lui valut la mort.

En 1897, un Comité du monument La Barre se forme ; il comprend des militants ouvriers, des libres penseurs, des Communards comme Jean Allemane, des dreyfusards, notamment le sénateur Auguste Delpech, un des fondateurs de la Ligue des Droits de l’homme.

En 1904, le Conseil municipal reprend possession d’un terrain de 5 000m2 devant le « Sacré-Cœur », terrain que l’archevêché de Paris s’est indument approprié.  Il affirme, en outre, sa volonté de placer la statue du Chevalier dans l’axe de l’entrée principale afin de contrer la domination de l’Église sur le paysage parisien.

Le 3 septembre 1905, des milliers de Libres Penseurs, français, belges, italiens, anglais hongrois, allemands, argentins, tchèques, défilent devant la maquette de la statue du Chevalier. On est trois mois avant le vote de la loi de 1905 de Séparation des Églises et de l’État. La date n'est pas innocente. En effet, cette journée qui sera grandiose (25 000 manifestants), précède le Congrès international des Libres Penseurs des 4, 5 et 6 septembre 1905. Les congressistes étaient tous là, de même que de nombreux Francs-Maçons du Grand Orient de France. Tous sont reçus à la Mairie de Paris (plusieurs conseillers municipaux font partie des organisateurs du congrès et de la manifestation). Paris avait été choisi pour le congrès de 1905, car on savait que la Séparation y serait bientôt votée.

Le 4 novembre 1906 a lieu l’inauguration de la statue réalisée par le sculpteur Armand Bloch. Le Chevalier de La Barre est représenté enchaîné au poteau de son supplice, épaules et pieds nus, jambe droite et poignet droit partiellement brisés par la question à laquelle il a été soumis. Le Dictionnaire philosophique de Voltaire est à ses pieds.

Cette statue déclenche la fureur cléricale ; Léon Bloy écrit qu’il s’agit de la « profanation » du Sacré-Cœur par des « bandes énormes de crapules [venues] défiler pleutrement » devant « la sotte image de ce petit salaud de Chevalier de La Barre. ». L’atelier du sculpteur subit plusieurs attaques et la statue est souillée de peinture blanche, de minium…

Sous le prétexte de réaménager le sommet de la Butte, l’Église finit par obtenir que la statue soit déplacée dans un square proche.

En 11 octobre 1941, le gouvernement de Vichy promulgue la loi sur l'enlèvement des statues métalliques en vue de leur fonte. Mais ce ne sont pas toutes les statues qui ont cet "honneur", les saints et les saintes, les rois et les reines, Jeanne d’Arc, sont épargnés.

Par contre, les Humanistes, les Philosophes, les Victimes de l'intolérance cléricale y passent : le Chevalier de La Barre, Etienne Dolet, Voltaire, Rousseau, Condorcet, Victor Hugo, Zola, Diderot, Marat, Gambetta, Fourrier, Lavoisier, Brocat, Maria Deraismes...

L’Institut de Recherches et d’Etudes de l’IRELP (IRELP) commente) : « Cette disparition commune des formulations libre-penseuses, à quelques mois de distance, ne peut être le fruit du hasard. Et d’un certain point de vue, l’actuelle statue du Chevalier de la Barre au pied du Sacré-Cœur (square Nadar) n’est pas la réplique de l’originale, qui illustrait le martyre du Chevalier, mais une image goguenarde, narquoise, alors que le Chevalier de la Barre est entré dans l’histoire non pour avoir été un des multiples libertins du XVIIIe siècle, mais pour avoir été assassiné par l’Église. Nous avons pourtant entendu dans une cérémonie  dire que le tricorne que portaient certains participants à la manifestation symbolisait l’union des athées, des agnostiques et des croyants, ce qui, en l’honneur du Chevalier de la Barre, assassiné par les représentants officiels des croyants est un tour de force. »

On le voit à travers ce rappel du passé : le Chevalier de La Barre est le symbole constant de la lutte contre le cléricalisme, contre l’obscurantisme, et notre initiative de remettre le Chevalier de la Barre a sa place d’origine n’est pas la commémoration un peu vaine d’un crime du passé, mais un appel à l’action toujours nécessaire pour le respect de la liberté de pensée.

Souscription nationale

La Fédération nationale de la Libre Pensée prend l’initiale de lancer une souscription pour la remise sous sa forme originelle et à sa place originale de la Statue du Chevalier de la Barre à Montmartre devant la basilique dite du « Sacré-Cœur ». Celle-ci sera mise en place le 7 avril 2023 lors du Colloque international  « En finir avec les Concordats en Europe,  et les religions établies et officielles et les biens et avantages terrestres des Églises ! » Comme en 1904, pour la statue originale, la Libre Pensée appelle les laïques, les démocrates, les républicains, tous les partisans de la défense de la liberté de conscience à souscrire massivement pour nous permettre cette remise en place.  Après la cérémonie de remise en place, nous déposerons cette statue dans un lieu à l’abri des intempéries, mais largement ouvert au public.

Pour « l’émancipation intégrale de la pensée humaine », comme le proclame fièrement le monument en mémoire du Chevalier de La Barre à Abbeville dans la Somme, pour la liberté absolue de conscience, la Libre Pensée mène le combat, fidèle à ce qu’écrivait Victor Hugo : « L’État chez lui, l’Église chez elle »

 En érigeant, en remettant ce symbole à sa place historique, même de manière momentanée, c’est sur tout le combat laïque de près de 150 ans que la Libre Pensée veut honorer.

C’est pourquoi elle vous appelle à souscrire massivement.

La Fédération nationale de la Libre Pensée

Chèque à l’ordre de « Libre Pensée » (Mettre au dos « Statue La Barre » et à envoyer à : Libre Pensée 10/12 rue des Fossés-Saint-Jacques – 75005 Paris. Ou faire un virement (RIB joint). Un reçu fiscal vous sera délivré sur demande. Ou faire un don par notre site Web : https://www.fnlp.fr/faire-un-don-pour-la-libre-pensee/