2025 04 20 A PROPOS DE L INSOUMISSION
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- Écrit par BRUYERE
Du temps où le service militaire était en France obligatoire se présentaient à tout individu s'y refusant deux options : l'objection de conscience qui consistait à effectuer un service civil ou l'insoumission. L'insoumission était assujettie à de lourdes peines pouvant aller jusqu'à deux ans d'emprisonnement. Deux délits se conjuguaient alors dans ce contexte : le refus de répondre à l'appel à rejoindre une caserne (un an de prison) et le refus de porter l'uniforme (un an de prison). Il était encore possible de se faire réformer lors du conseil de révision (« les trois jours ») pour des raisons médicales ou psychiatriques.
Concernant l'insoumission au service militaire, force est de constater que cet aspect spécifique a été occulté ou tout du moins son émergence dans la mémoire ou la littérature s'avère plutôt insignifiante. Je considère comme bien désolant cet état de fait d'autant d'une part que la position d'insoumis était assujettie à ces lourdes peines d'emprisonnement et que d'autre part, nos sociétés privilégient les écrits et les actes de la sphère instituée et / ou médiatisée y compris en rapport à l'antimilitarisme et ceci au détriment d'une position individuelle, combative et évidemment courageuse. Le service militaire obligatoire a été aboli en 2001 par Jacques Chirac.
L'insoumission ne se limitait pas au refus du service militaire. Nombreux furent les insoumis et également les déserteurs que l'on peut assimiler à l'insoumission car assujettis à de semblables peines durant les guerres. Des insoumis, à vrai dire, il y en a toujours eu. Les réfractaires à la militarisation ont toujours existé. Dans un passé pas si lointain, en France, nombreux furent insoumis et déserteurs durant la guerre d'Algérie.
Pour aborder d'une manière détaillée certains faits relatifs à l'insoumission des points de vue militants et historiques, des moyens de lutte, des actions engagées et des soutiens, j'invite les lecteurs à voir le documentaire intitulé « [Écrou 667976 – Fresnes - Septembre 1977] - Insoumission - » basé sur le témoignage personnel de Éric Schaal, insoumis en 1977. Ce documentaire dont je suis le réalisateur a bénéficié du soutien de l'observatoire des armements qui nous a fourni de précieuses archives. Il se termine d'ailleurs par une interview de Patrice Bouveret qui est un des membres fondateurs de cette association. Il est produit par l'association loi 1901 Tutella Prod (à but non lucratif et basée sur le bénévolat) dont je suis le président.
Quand Éric Schaal, un ami d'enfance et insoumis en 1977 m'a fait part de son souhait de réaliser un documentaire basé sur son témoignage personnel, grande fut ma motivation d'autant que j'avais milité quelques temps au groupe insoumission de Lyon. Qui plus est, j'ai activement avec ce groupe soutenu Éric dès son arrestation et durant son internement à Fresnes où il entreprit sa deuxième et longue grève de la faim. Un long travail débuta en 2022 avec d'un côté, Éric recensant des événements historiques de l'époque, exhumant de boites poussiéreuses les nombreuses lettres qu'il reçut en détention, rédigeant pas à pas le récit de son parcours personnel. De mon côté, je réfléchissais à la structuration d'une part de cette affaire et d'autre part aux modalités qui incombent au réalisateur. Il était pour moi question d'évaluer toutes les contraintes techniques à prévoir et d'une manière générale l'échelle de faisabilité plus globalement relative à un projet qui s’annonçait conséquent eu égard à la matière compilée par Éric en convergence avec mon exigence propre et ce qu'il convient de nommer dans le métier ma ligne éditoriale. Et tout ceci compte tenu de mes moyens techniques c'est à dire ceux d'un « artisan du cinéma non commercial mais libre ». De nombreuses séances de travail se succédèrent et comme le savent celles et ceux qui se sont livrés à de telles expériences, tout détail y compris le plus minime est important !
Ce documentaire se divise en plusieurs parties bien distinctes.
La première partie se déroule comme une interview classique sous la forme d'un face à face et expose en se basant sur des sources historiques un condensé des luttes antimilitaristes depuis les années 1910 jusqu'aux années 1970. Cette partie est illustrée par des documents ou archives pour la plupart gracieusement offerts par l'observatoire des armements.
La deuxième partie présente une bande dessinée de l'auteur Bernard Gros relatant une irruption du groupe insoumission aux studios télé de FR3 devenus FRANCE 3 depuis. Cette présentation est couverte par un accompagnement en voix off dicté par ma voix et rédigé par mes soins.
La partie suivante est dédiée au récit personnel d’Éric depuis son arrestation jusqu'à sa libération.
De mon point de vue de réalisateur je me suis alors posé la question de savoir comment traiter cette séquence. Rapidement, j'ai écarté l'hypothèse d'une narration stricte et linéaire assortie de monotones prises de vues en face caméra pour décider en un commun accord avec Éric de traiter la séquence elle-même structurée en sous séquences sur un mode que j'ai qualifié d'immersif.
D'une part, l'épisode relatif au mitard ne pouvait s'accommoder d'un récitatif linéaire tant le potentiel émotionnel qui le sous-tend est intense et d'évidence hors norme.
D'autre part, la globalité du récit écrit par Éric témoignait d'une évidente qualité sur le plan littéraire et pour celles et ceux qui me connaissent, la valeur d'un bel écrit m'est ô combien précieuse.
Furent donc tournées en divers lieux urbains ou encore en un vaste lieu abandonné des déambulations d’Éric ainsi qu'une scène à part entière. Le lieu abandonné par son côté excessivement sombre pour ne pas dire glauque avec ses fenêtres brisées, ses tags, ses couloirs fracassés constituait une belle opportunité afin de mettre en valeur le contenu émotionnel du récit par une transposition du contexte initial. Le texte quant à lui fut dit par Éric et sa voix fut enregistrée étape par étape afin qu'elle accompagne en voix off le visuel.
Afin de rythmer davantage ce documentaire et de doter celui-ci d'un cadre de références historiques, des « flashs info » interrompent la continuité et sont relatifs à des faits d'actualité internationale de cette époque précise. Je les présente face caméra avec une esthétique réalisée sur fond vert. Il est à noter que ces courtes séquences épousent en termes de datation la progression du récit qui de son côté est calquée sur la biographie des événements rapportés. Nous avons veillé à que cet aspect des choses soit suffisamment rigoureux dans le but de conforter la cohérence du documentaire dans son ensemble.
Je conclurai en mentionnant la participation de l'observatoire des armements qui nous a fourni la majorité des affiches et documents visibles dans le documentaire sans omettre le soutien sincère et convivial apporté en maintes circonstances. Ce fut sans conteste d'entre tous et sur la base du bénévolat qui caractérise les productions de mon association, mon meilleur et mon plus beau partenariat dans toutes mes aventures cinématographiques. Sans cette collaboration, ce documentaire n'aurait pu être envisagé.
A l'heure où les guerres sont de plus en plus nombreuses et cruelles, il est réconfortant de penser que de tels amis existent et que leurs activités gravitent autour de cette cause essentielle qu'est la paix dans le monde !
C'est enfin pour cette raison que nous avons sollicité la présence d'un des membres de cette association afin de clôturer ce documentaire...
Rémy Dumont
Président de Tutella Prod
http://www.tutellaprod.com/
Le 19 avril 2025
Pour voir ce documentaire, cliquer sur le lien ci-après :
2024 10 22 DOSSIER ABUSES SEXUELS DE L EGLISE
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- Écrit par BRUYERE
DOSSIER ABUSES SEXUELS DE L EGLISE
06/05/2022 au CLUB DE LA PRESSE DE Lyon.
Au cours de la Conférence de presse (de gauche à droite), Annick MOULIN, Luc GEMET et Yesmine GEMET, brandissent les photos accusatrices
Demande d’action : reposer la question au gouvernement du 28 novembre 2022
M. Bastien Lachaud appelle l'attention de M. le ministre de l’Intérieur et des outre-mer sur la remise d'un rapport demandé par le Comité des droits de l'enfant de l'ONU au gouvernement français relatif aux abus sexuels commis par des membres du clergé. En effet, le 6 novembre 2020, le Comité des droits de l'enfant de l'ONU s'est adressé au gouvernement français pour lui demander de lui remettre, avant le 30 octobre 2021, un rapport périodique relatif aux droits des enfants.
La liste des points établie avant la soumission du 6e rapport périodique de la France inclut les abus sexuels du clergé sur des enfants. L'alinéa a) du point 21. portant sur les questions d'exploitation sexuelle et d'abus sexuels demande à la France de fournir des informations sur « les enquêtes menées sur les abus sexuels commis par des membres du clergé, les poursuites intentées et les peines imposées aux auteurs de tels actes, les délais de prescription applicables, les réparations accordées, y compris les indemnisations et les mesures de réadaptation et les mesures prises pour protéger les enfants contre le risque de subir des abus sexuels de la part de membres du clergé ».
Par cette demande de précision adressée à la France, le comité de l'ONU considère donc de facto que l'État ne peut pas laisser l'Église être juge et partie dans des affaires qui touchent à l'ordre public et à caractère souvent criminel, à une échelle sans précédent. Le rapport de la Ciase présenté par M. Jean-Marc Sauvé le 5 octobre 2021 fait état de 330 000 victimes depuis 1950. Le rapport de la Ciase a caractérisé comme « systémique » le problème des abus sexuels commis par des représentants du clergé, ce qui interdit de considérer les nombreuses affaires qui continuent à être révélées comme une collection de déviances individuelles devant être traitées au cas par cas.
Ni l'église catholique, ni les instances de dédommagement qu'elle a mises en place (INIRR et CRR) ne peuvent être considérées comme légitimes et suffisantes pour rendre la justice, qui ressort des compétences de l'État régalien. Pourtant, ce sont des initiatives individuelles de victimes qui ont conduit à la condamnation initiale de Philippe Barbarin, acquitté en appel.
À ce jour, pourtant, aucune réponse n'a été fournie par le Gouvernement sur le point précis des crimes sexuels commis par des membres du clergé dans sa réponse au Comité des droits de l'enfant. Aussi, il souhaite savoir quand l'État va établir une réponse précise sur la question de l'évaluation
des enquêtes, poursuites et réparations, ainsi que sur les mesures de protection des enfants contre le risque de subir des abus sexuels de la part de membres du clergé, à la demande précise et explicite du Comité des droits de l'enfant de l'ONU.
La réponse du ministère de l’Intérieur et des outre-mer du 14 aout 2023 n’est pas satisfaisante car il n’y a pas de réponse au Comité de l’enfance de l’ONU.
La documentation
La fédération du Rhône a publié un numéro spécial de sa revue l’AN II (Numéro 189 de juin 2022), disponible sur demande : « l’Eglise savait ».
Elle reprend en détail toutes les informations disponibles sur l’affaire du pédo criminel Ribes, la richesse du diocèse de Lyon et le processus dit de « réparation » de l’Eglise.
Les actions depuis mai 2022
Première conférence du 5 mai 2022 au club de la presse : lire https://www.librepenseerhone.org/10-themes/evenements/124-2022-05-09-communique-affaire-ribes.html
Seconde conférence le 10 novembre 2022 au Club de la presse, avec une réunion publique le même soir à la mairie de Lyon 1er, sous la présidence de Maitre Jean Sannier, avocat au barreau de Lyon, une intervention d’une élue de LYON 1er et les interventions de :
Keith Porteous Wood, président de la National Secular Society de Grande-Bretagne, porte-parole de l’Association Internationale de la Libre Pensée, (AILP), accrédité auprès de l’ONU,
Nanou Couturier présidente de l’association des abusés sexuels dans l'Eglise, ainsi que des membres de celle-ci.
L’action internationale de l’AILP
Keith Porteous Wood continue à saisir le Comité de l’enfance de l’ONU.
Il animera une partie du congrès mondial de l’AILP les 10 et 11 octobre 2025 à Grenoble, avec un meeting à Lyon du samedi 11 octobre 2025 au palais de la Mutualité et en présence d’associations d’abuses.
Le dossier complet de la FNLP sur les biens de l’Eglise en France
L'analyse financière des comptes du diocèse de Lyon faite par un adhérent de la LP69, expert-comptable et commissaire aux comptes, donne une estimation de 200 millions pour la richesse du diocèse : l'église peut payer, l'église doit payer.
Au niveau national, la FNLP a estimé à au moins huit milliards cette richesse. Le dossier est détaillé dans le livre https://www.fnlp.fr/2024/07/la-libre-pensee-vous-conseille-un-livre-les-richesses-de-leglise
L’émission Complément d’enquête « Pédophilie dans l'Église » du 19 janvier 2023 sur France 2.
Pendant près d'un an, des journalistes ont enquêté sur l'un des secrets les mieux gardés de l'Église de France, révélant ainsi que des religieux condamnés pour pédophilie sont toujours en activité. Avec une interview de Dominique Goussot qui a signé le livre. Julie Lotz qui a créé cette émission, a obtenu le prix de l’investigation du jury du Festival International du Grand Reportage (FIGRA) le 1er juin 2024.
https://www.francetvinfo.fr/societe/religion/pedophilie-de-l-eglise/cash-investigation-a-enquete-sur-les-affaires-de-pedophilie-dans-l-eglise_2107988.html
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