echo des benitiers an ii mai 2008

L’ECHO DES BENITIERS an II mai 2008

Du moment qu’ils s’aiment…

L’Eglise d’Angleterre a annoncé samedi 14 juin le mariage de deux prêtres homosexuels, Peter Cowell et David Lord. L’An II présente tous ses vœux de bonheur aux jeunes mariés. Sur le « manquement des deux ecclésiastiques à leur devoir de prêtres »
l’An II n’a pas d’opinion.
Nous remarquons toutefois que les deux tourtereaux, avant de célébrer leur union en l’église Saint Bartholomew de Londres, avaient fait enregistrer préalablement leur statut de partenariat civil. Prudence !

La foi, c’est super !

Mais d’une efficacité limitée. On a vu aux USA, dans une station Shell de Washington, un groupe baptisé « la Prière à la pompe » implorer le Ciel pour faire baisser le prix de l’essence. « Seigneur tout-puissant, viens à nous et donne-nous de la force pour que nous fassions baisser ces prix de l’essence trop chers ! »
M.Rocky Twyman, leur leader, explique : « La prière est la réponse à tous les problèmes. Nous appelons Dieu pour qu’il intervienne dans la vie de ces gens égoïstes et avides qui font monter les prix ! » Voilà un discours social !
Aux dernières nouvelles, Dieu-Amour n’a rien fait pour le prix du pétrole. Il aurait été aperçu au Moyen-Orient aux côtés des GI’s (sans résultat probant).

Le pape à la Maison Blanche

Pas de rapport avec le sujet précédent, même si c’est en grande pompe - comme il se doit - que le pape a été reçu par G. W. Bush le 15 avril dernier. Ce voyage était une opération « séduction » pour tenter de sauver l’Eglise américaine discréditée par les affaires de pédophilie et ruinée par les procès ensuivis. Le Snap (association des victimes : Survivors Network for those abused by Priests) a réagi dignement : « C’est facile de toujours se

concentrer sur les prêtres pédophiles mais c’est plus dur et plus important de s’attaquer à la question plus large de la complicité de la hiérarchie de l’Eglise. »

Mormons 1 - Catholiques 0.

D’après Le Parisien du 12 avril 08, plusieurs dizaines de jeunes filles ont été violées au Texas au sein d’une secte mormone. Il s’agissait d’une tradition recommandée par leur gourou, dissident de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, et qui concernait seulement les jeunes filles à partir de 13 ans. Un charmant bizutage à la gloire du Très-haut.

Mahomet convaincu de crimes de guerre

Eh oui, reconnu coupable par le Tribunal administratif de Paris, lequel a heureusement cassé le blâme adressé par le recteur de l’académie de Versailles à M. Chagnon, professeur d’histoire - géographie à Courbevoie pour avoir rappelé, en 2003, le massacre d’une communauté juive par les troupes de Mahomet. Massacre que tous les historiens connaissent, mais qui manifestement ne devait pas être ébruité. Le jugement précise d’ailleurs que d’après l’arrêté rectoral « la vérité historique des faits n’est pas attaquée ». Quel est donc le problème ? La paix des banlieues, qui nécessite une vision de l’histoire sous surveillance, pardi !

Gratis pro deo…

Rien de plus vrai depuis que le Vatican, propriétaire du tiers des bâtiments de Rome, a été exonéré de la taxe d’habitation par Berlusconi. Il faut rendre à Silvio ce qui est à Silvio… Le soutien discret mais réel apporté par Benoît XVI à celui qu’on a surnommé très tôt Sua Emittenza ne tient donc pas seulement à sa condamnation de l’avortement.

 

 

2007 12 AN II

EDITORIAL


Mardi 23 octobre, Conseil municipal de Lyon. On peut entendre un échange étonnant, relatif à l’attribution d’une somme de 44 000 € à l’association « Les restaurants du Cœur », destinée à la réalisation d’une fresque géante à base de lumignons, place Bellecour, dans le cadre de la fête du 8 décembre. M. Broliquier, Maire du 2ème arrondissement, prend la parole en s’interrogeant sur le bien–fondé d’une telle opération, renouvelée tous les ans au bénéfice d’associations diverses : 44 000 € sans compter, bien sûr, tous les apports en nature de la Ville ! Les ventes de lumignons réalisées durant cet événement n’ont même pas permis d’atteindre l’équilibre financier en 2005, comme en 2006. On se demande bien ce que les associations en retirent, si ce n’est une visibilité, ce qui n’est déjà pas si mal, mais alors elle est bien chère payée par le contribuable ! M. Broliquier demande s’il ne vaudrait pas mieux verser directement l’argent aux associations qui en feront un meilleur usage, pour un moindre coût pour la Ville. Il ajoute : Cette opération, apparemment irréprochable, ne serait-elle pas l’alibi « social » de la Fête des Lumières, une fois encore, une fois de plus j’allais dire, aux frais des Lyonnais ? Excellentes questions, qui n’empêcheront pas M. Broliquier de voter le rapport. Pour M. Collomb, les associations préfèrent certainement à un chèque la présence symbolique à la fête sur la place Bellecour et faire en sorte que ce soit le cœur de chaque Lyonnais qui soit concerné par la dépose d’un lumignon. Importance du symbole : « Merci Marie ! » Et l’argent, qui pourrait financer quelques repas, finira, au prétexte des traditions festives, aux pieds de la Vierge qui est la véritable invitée de la fête.

Nous connaissons bien cette confusion, ce mélange des genres qui caractérise la fête du 8 décembre, vouée pour une moitié à la Vierge, pour l’autre à la Fée Electricité qui lui sert d’alibi « laïque ». La subvention sus-mentionnée n’est d’ailleurs qu’une des largesses consenties, sous des prétextes divers. Et il faut être bien naïf pour croire que nos élus s’intéressent d’abord à l’industrie du luminaire ! Leurs préoccupations « laïques » ressortissent bien davantage à l’organisation d’une main-mise œcuménique des religieux sur l’espace public. On vient de le voir récemment avec le projet des repas sans viandes dans les cantines des écoles publiques, après une consultation dont les acteurs principaux auront été les représentants catholiques, protestants, musulmans, juifs, bouddhistes et catholiques arméniens. Mais il paraît que la municipalité n’a de leçon à recevoir de personne en matière de laïcité ! C’est sans doute la raison pour laquelle M. Yves Fournel, adjoint chargé de la petite enfance, ne répond jamais à nos courriers.

A vrai dire, l’exemple vient de haut : la Libre Pensée n’a pas pu être reçue par Mme Alliot-Marie, ministre de l’intérieur et des cultes, au sujet des conclusions de la commission Machelon traitant de la « mise à jour » de la loi de 1905. Problème d’emploi du temps, nous dit-on : Mme Alliot-Marie est beaucoup trop occupée à rencontrer les représentants de tous les cultes présents sur le territoire. Si à Lyon, les religions sont à la fête, à Paris elles sont régulièrement invitées à la table de la République.

Problème d’emploi du temps, disions-nous : le nouveau traité sur le fonctionnement de l’Union européenne devait être signé le 13 décembre 2007, reprenant le contenu intégral du traité constitutionnel rejeté par une écrasante majorité de nos concitoyens au printemps 2005. Plus de référendum cette fois-ci ! L’Union n’aura plus de souci à instituer le dialogue ouvert, transparent et régulier avec les religions, en reconnaissant « leur identité et leurs contributions spécifiques ». L’adoption du traité est au programme de 2008, qui verra le pape faire sa tournée en France, occasion pour lui de s’immiscer dans les affaires intérieures de la France, comme son prédécesseur ne cessait de le faire : « Europe, sois toi-même, ravive tes racines » disait Jean-Paul II. Quant au contenu social du message papal, on peut en trouver un avant-goût dans le testament de Mgr Ricard, qui vient d’abandonner la présidence de la Conférence des évêques : un appel à poursuivre l’éveil à la solidarité universelle (…) à l’époque où le repli sur son pré carré social ou national semble marquer les esprits. Qu’on le sache, toute forme de contestation sociale sera la malvenue dans la nouvelle Europe !
Le pape a procédé récemment, lors de son déplacement en Espagne à la béatification de 498 martyrs « victimes des républicains ». Dans le même esprit, il s’apprête à venir en France pour appuyer la dislocation de ce qui reste du cadre républicain. En soi le fait est inacceptable. Or il n’est même pas dit que cela se fera sans l’aide, déguisée plus ou moins, des pouvoirs publics pour qui la référence à 1905 n’est plus qu’une formule rhétorique. En attendant, les libres penseurs – et avec eux, nous l’espérons, tous les laïques qui se respectent - feront tout pour que ne soit pas versé pour le voyage pape un seul centime d’euro !

Pierre Girod.

 

VIE DE LA FÉDÉRATION

L’Assemblée Générale de la Libre Pensée du Rhône a eu lieu samedi 17 novembre 2007 à l’Hôtel des Fédérations. Elle a procédé à un important renouvellement de son Bureau, rendu indispensable cette année par le départ de notre ancien président Paul André Gaide, lequel quitte Lyon définitivement, pour des raisons familiales et professionnelles.
P.A. Gaide a rappelé combien pour lui les 12 années qu’il a passées à la tête de notre fédération ont été riches. Ces 12 ans ont vu certes des reculs de la laïcité, en lien avec toutes les atteintes portées par la Vème République et cependant le constat demeure : « la laïcité reste toujours vivante ». Après une année 2007 bien remplie (banquet de la saint-cochon, rassemblement pacifiste de Villié-Morgon en présence des représentants de l’ARAC et de la Ligue des Droits de l’Homme, initiative pour la réhabilitation du sous-lieutenant Chapelant, recours juridique et campagne contre le financement de l’ascenseur de Fourvière, faisant suite à la campagne « Sant’Egidio »…) l’année 2008 devra faire fructifier ces acquis, une priorité portant sur la campagne contre le financement public de la venue de Benoît XVI en France au printemps prochain.
Après discussion sur tous ces points et sur les tâches qui en découlent, un nouveau Bureau a été désigné, lequel constituera en même temps le comité de rédaction de l’An II :
• Président : Pierre Girod
• Secrétaire : Cédric Mulet-Marquis
• Trésorier : Jean-Louis Andrieu ; trésorier-adjoint : Marcel Picquier
• Autres membres : René Jambon (L’An II), Xavier Hyvert (activités pacifistes), Colette Giroud, Jean-Claude Dutouya, plus Eric Tosan, absent mais coopté pour travailler sur le « Portail des Fédérations » (site Web national où nous aurons notre page).
Merci à Paul André Gaide, que nous avons unanimement apprécié pendant 12 ans pour son sens des responsabilités, sa maîtrise des dossiers, sa puissance de travail. Par ses compétences, et par une forme de « sagesse » qui nous manquera, il était devenu une figure incontournable dans le paysage laïque lyonnais.
Nous le reverrons avec plaisir le 19 janvier prochain, pour un véritable « pot de départ » que nous n’avons pu organiser, dans l’urgence, ce 17 novembre. Bonnes fêtes à tous !

 

Du pourvoi en Conseil d’Etat
et du bon usage des articles 2 et 19 de la loi du 9 décembre 1905


1. Le pourvoi contre la subvention accordée par la municipalité de Lyon à la Fondation Fourvière pour l’ascenseur de la basilique a été déposé par l’avocat parisien, Maître Le Prado, le 26 novembre, date de rigueur. Nous n’avons pas eu la possibilité de convoquer une réunion des signataires et souscripteurs, l’avocat nous ayant fait parvenir son avis sur l’affaire et le mémoire à fournir au Conseil d’Etat trop tardivement pour nous en donner le temps. Nous avons dû nous contenter de faire circuler les documents par Internet, entre les membres du Bureau et la direction nationale.
Précisons ici que la souscription a rapporté environ 3 500 € et suffit à nos besoins actuels ; nous la considérons comme close et remercions tous les souscripteurs ; les dons s’échelonnent de 5 à 300 €; ils proviennent du Rhône, bien sûr, mais également de toute la France et même de Saint-Pierre et Miquelon !
La décision de poursuivre s’imposait d’après l’avis de l’avocat qui analyse, dans son mémoire, les nombreuses erreurs de droit qui devraient conduire à la cassation dans les jugements prononcés tour à tour par le Tribunal administratif et la Cour administrative d’Appel de Lyon. Evidemment, rien n’est garanti. Nous aurons l’occasion, dès que la partie adverse aura fourni sa réponse, de revenir sur l’argumentation juridique, au cours d’une réunion publique, si nécessaire.
2. Cette argumentation très précise pourrait nous être utile à nouveau d’ici peu … si le président de la Fondation Fourvière demande effectivement aux collectivités publiques, comme cela a été annoncé, quelque trois millions d’euros pour faire réparer les tours de sa basilique dont la construction s’avère le fait d’architectes défaillants.
Prenons dès aujourd’hui l’occasion de revenir sur un aspect capital du droit en matière de laïcité, en rapport avec notre histoire locale passée et à venir et en utilisant, en conclusion, le mémoire de notre avocat.
Un point d’histoire locale :
Dans les années 90 la mairie de Lyon et le Conseil général ont déjà versé 5, 5 millions de francs chacun pour la restauration de la basilique Fourvière.
M. Mercier, président du Conseil général avait répondu à la protestation d’un militant laïque qu’il n’y avait rien d’illégal dans ces subventions puisqu’elles étaient autorisées par le dernier alinéa de l’article 19 de la loi : « les sommes attribuées ( par l’Etat, les départements et les communes) pour réparations aux édifices affectés au culte public, qu’ils soient ou non classés comme monuments historiques […] ne sont pas considérées comme subventions , quand bien même elles seraient versées à des associations cultuelles – lesquelles ne peuvent en principe pas recevoir, sous quelque forme que ce soit, des subventions publiques ». M. Mercier ajoutait triomphalement : « Le fondement juridique de la délibération que vous critiquez est donc incontestable ; cette délibération ne porte aucune atteinte au principe de laïcité ».
La vérité oblige à dire que le militant laïque en question – c’était le signataire de cet article - prit ces analyses pour vérité d’Evangile et ne poursuivit pas le Conseil général. Il eut tort.
Consciemment ou pas, M. Mercier l’avait abusé.
La Fondation Fourvière n’avait et n’a toujours aucun droit à recevoir de telles subventions.

La réalité de la loi de 1905
Les articles 18 et 19 de la loi définissent que les associations cultuelles ne peuvent avoir que des activités cultuelles, sous peine de perdre divers avantages que la loi leur accorde.
La Fondation Fourvière qui a des activités statutaires cultuelles ( pèlerinages, culte marial…) n’est pas une association « exclusivement » cultuelle puisqu’elle a également des activités. culturelles, artistiques, sociales voire touristiques.
Elle ne relève donc pas du champ d’application de l’article 19 de la loi ni de l’alinéa Pétain.
L’argumentation de M. Mercier en 1998 était nulle. Ses subventions étaient illégales. Nous aurions pu et dû les faire annuler, comme nous devrions l’emporter dans l’ascenseur de Fourvière.
Mais la Fondation Fourvière peut-elle obtenir des subventions comme association loi 1901 ou Fondation reconnue d’utilité publique selon la loi de 1987 ? C’est encore non. Cette fois, en application de l’article 2 de la loi.
Donnons la parole à Maître Le Prado qui a la subtilité d’avoir recours à un extrait du rapport Machelon qu’il faut lire avec attention : le rapport Machelon avait été commandé par le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy pour chercher les moyens de tourner la loi de 1905. M. Machelon met le doigt sur l’impasse juridique de subventions aux Eglises que représente l’association solide de l’article 2 et de l’article 19 :
« Mais la Cour administrative d’appel de Lyon a commis une erreur de droit en estimant que l’octroi de la subvention litigieuse à la Fondation Fourvière ne méconnaissait pas les dispositions de l’article 2 de la loi du 9 décembre 1905.
La Cour administrative d’appel de Lyon a reconnu, en premier lieu, que les dispositions de l’article 2 de la loi du 9 décembre 1905 concrétisent le principe constitutionnel de laïcité en énonçant le principe qui « exclut qu’une subvention publique soit accordée, directement ou indirectement pour l’exercice d’un culte ». Elle s’est référée à cet égard à la jurisprudence constante du Conseil d’Etat en la matière ( CE 25 novembre 1988 Dubois, n° 65932 ; CE 9 octobre 1992 Commune de Saint Louis, n° 94455).
Dans son rapport sur la laïcité publié en 2004 (point 2.1.1), le Conseil d’Etat a réaffirmé qu’une « subvention publique est illégale même si l’association ayant des activités cultuelles a également des activités sociales ou culturelles. ».
M. Machelon, dans son rapport remis en 2006 à l’autorité gouvernementale, a conclu dans le même sens : « les associations dites « à double visage », mêlant des activités rituelles et d’autres activités étroitement liées à l’exercice du culte (publications, activités sociales, sportives) sont donc doublement pénalisées. Elles ne peuvent être regardées comme cultuelles au sens de l’article 19 de la loi de 1905, dès lors qu’elles n’ont pas pour objet exclusif l’exercice du culte, et sont donc privées des avantages de ce statut. En même temps, elles peuvent être qualifiées de cultuelles au sens, cette fois, de l’article 2 de la loi de 1905, ce qui les prive de la possibilité de bénéficier de subventions publiques. ».
Il y a, dès lors, une contradiction de la part de la Cour administrative d’appel de Lyon à rappeler le principe d’interdiction d’une aide publique à une personne morale exerçant une activité cultuelle, fût-elle non exclusive, et à reconnaître, par ailleurs, au nom de l’intérêt général, la possibilité donnée à la collectivité publique de verser une aide à cette même personne morale. »
La suite au prochain numéro.

Marcel Picquier , Lyon, 4 décembre 2007
Ces architectes Pierre-Marie Bossan et Sainte-Marie Perrin qu’on veut nous faire prendre pour des génies ont prétendu appliquer les méthodes d’architecture industrielle d’Eiffel. On n’a jamais entendu dire que les œuvres d’art gigantesques d’Eiffel et de ses élèves, construites à la même époque, menacent de s’écrouler. Les hommes de l’art élus par l’Eglise de Lyon ne savaient peut-être pas calculer les forces en jeu.
2 Cet alinéa n’est rien d’autre que la loi Pétain du 25 décembre ( sic ) 1942 que nous dénonçons depuis toujours.
3 En fait la lettre du C.G du 5 novembre 1998 était signée pour le président par Pierre Jamet, directeur-général des services.
4 Il faut être attentif au vocabulaire : il faut utiliser ici le mot « cultuel » et non pas « religieux » ou « confessionnel » qui sont presque synonymes mais ne veulent rien dire devant un tribunal et que nous avions eu tort d’utiliser dans l’affaire Bissuel : la loi dit que la République « ne reconnaît, ne salarie et ne subventionne aucun culte ». L’exercice de la religion, n’est évidemment pas interdit par la loi qui garantit la liberté d’opinion.

 

FEDERATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSEE
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Communiqué de presse du 3 novembre 2007

Mini-traité constitutionnel européen :La Libre Pensée n’ira pas à Canossa !

C’est avec un certain étonnement que la Fédération française de la Libre Pensée a pris connaissance du communiqué de la Fédération Humaniste Européenne, en date du 18 octobre 2007. Celui-ci indique : » Les membres du CA de la Fédération Humaniste Européenne tiennent à féliciter Madame Véronique de Keyser, députée européenne, pour son initiative d’organiser « Les Petits Déjeuners de la Libre Pensée ». Ces rencontres auront lieu chaque mois au Parlement européen, à Strasbourg, sur la même base que les réunions œcuméniques déjà existantes.
Le président du Parlement européen a donné son accord pour l’organisation des “Petits Déjeuners de la Libre Pensée” qui doivent être considérés dans le cadre de l’article 15 ter du projet de traité modificatif qui garantit une égalité de traitement entre les conceptions de vie laïques et non confessionnelles et celles qui sont religieuses ».
La Fédération française de la Libre Pensée, fondée en 1866, tient à indiquer solennellement qu’elle n’a strictement rien à voir avec cette initiative et qu’elle en conteste fortement la dénomination. Elle considère que la formulation « Libre Pensée » (avec les majuscules) est abusive, car la Libre Pensée n’a pas pour objectif « d’être à la communauté européenne non confessionnelle ce qu’est la COMECE (conférence européenne des Épiscopats catholiques) pour la communauté catholique » (Communiqué de la FHE). La Libre Pensée rappelle son attachement à l’égalité en droits des citoyens qu’elle oppose aux droits des communautés qui en sont la négation institutionnelle.
La Libre Pensée s’inquiète qu’il puisse s’agir d’une manipulation pour tenter de l’impliquer dans la ratification du nouveau traité européen. Elle rappelle, si besoin en était que ce Traité constitutionnel a été rejeté par les peuples français et néerlandais, notamment du fait des dispositions antilaïques qu’il contenait, favorisant outrageusement les privilèges antidémocratiques des Églises.
La Libre Pensée a constaté que l’article 15 du nouveau traité européen reprend intégralement les dispositions contenues dans l’article 52 de l’ancien traité qui donnaient un statut légal de partenaires officiels aux religions. Comment pourrait-il d’ailleurs en être autrement, lorsque l’on lit que « Valéry Giscard d’Estaing avoue qu’il n’y a pas de différence entre le traité simplifié et le traité constitutionnel rejeté par les Français en 2005. « Les outils sont exactement les mêmes. Seul l’ordre a changé. » déclare, sur son blog et dans le journal anglais The Independent, l’ancien président de la République. Pour Valéry Giscard d’Estaing, qui dirigeait, en 2002 et 2003, Convention sur le Futur de l’Europe, la différence entre le traité constitutionnel (TCE) de 2005 et le traité modifié de 2007 est dans la méthode plus que dans le contenu.
Le texte de 2005 avait été débattu publiquement et devait remplacer tous ceux écrits précédemment : « Il s’agissait de simplifier les institutions européennes rendues inefficaces par les derniers élargissements, de mettre davantage de démocratie et de transparence dans l’Union européenne, et d’ouvrir la voie vers une Constitution pour les citoyens européens. » Pour le traité de Lisbonne, le processus n’a pas été le même, ce sont les juristes du Conseil qui ont été chargés de rédiger le texte, mais aucune suggestion n’a été faite, ils ont simplement repris les mêmes principes dans un ordre différent » (Source : lettre électronique la-sociale.net).
Ce qui a été rejeté hier ne saurait être accepté aujourd’hui. Alors que le peuple souverain sera privé d’utiliser le suffrage universel pour exprimer son avis sur le « nouveau » traité européen, la Libre Pensée déclare qu’elle n’ira pas déjeuner à Strasbourg ou à Bruxelles et ce ni à
matines ni à complies.

 

LIBRES PROPOS, LIBRES PENSÉES

 

Benoît XVI constant dans l'ignominie :


C'est avec une remarquable constance que le Vatican se complaît dans l'abjection lorsqu'il s'agit d'évoquer l'avortement ou la contraception, principalement en terres africaines. Lors de ses précédents voyage en Afrique, le précédent pape Wojtyla avait à de nombreuses reprises condamné l'usage du préservatif. Malgré les morts par millions à cause du SIDA, malgré des taux de contamination pouvant atteindre quarante pour cent de la population dans certains pays comme l'Angola, Wojtyla resta toujours sur la ligne criminelle d'un refus obstiné du préservatif.
Wojtyla comme Ratzinger se sont aussi particulièrement distingués dans leur appréciation de l'avortement. On retiendra par exemple le rapprochement nauséabond que tous deux ont fait entre l'interruption de grossesse et la shoah. Poursuivant ce discours, Ratzinger a dénoncé le dix-neuf novembre dernier le rôle des organisations internationales dans la promotion de l'avortement en Afrique. Il a ainsi affirmé : « la destruction de vies innocentes ne peut trouver de justification, quelles que soient les circonstances ». Chacun appréciera la phrase, sachant qu'elle vaut aussi pour les femmes enceintes à la suite de viols, situation hélas courante dans les pays ravagés par la guerre.

Cédric Mulet-Marquis

 


Delanoë, Alliot-Marie et la "laïcité nouvelle".


« A l’occasion du deuxième consistoire (création de nouveaux cardinaux) de Benoît XVI, samedi 24 et dimanche 25 novembre 2007 à Saint-Pierre de Rome, le nouveau cardinal français André Vingt-Trois, archevêque de Paris, était accompagné par Bertrand Delanoë, maire de Paris, et par Michèle Alliot-Marie, ministre de l'intérieur, qui a témoigné de "la reconnaissance de la France envers l'Eglise catholique (...) pour son rôle historique et sa contribution à la définition d'indispensables repères moraux". Le nouveau cardinal s'est réjoui d'une "laïcité nouvelle" qui ne se réduit plus à "une interdiction des références religieuses ». Henri Tincq Le Monde 27/11/07

La « rupture » tant promise, c’est donc aussi cela : « une laïcité nouvelle » nous est imposée subrepticement, par petites touches. Comme la « constitution européenne » rebaptisée pudiquement « mini-traité » le prévoit explicitement, les religions seront consultées de plus en plus souvent sur les questions de société et instilleront en douce leur ordre moral et leurs normes à tous, croyants comme incroyants, même si la très grande majorité des français n’a plus de pratique cultuelle autre que celle dictée occasionnellement par une coutume ancestrale dépouillée de toute conviction religieuse profonde.
La Reconquista est en route et a pour objectif de nous renvoyer vers le temps béni pour l’obscurantisme religieux où la raison, la science et même les rois devaient s’incliner devant l’homme en haut des marches qui disait : « J’ai questionné Dieu et voici sa réponse ».
Cette époque s’appelait le Moyen-Age.

René Jambon


Mort de la démocratie en Europe :


Le 18 octobre à Lisbonne, les chefs d'état et de gouvernement européens ont acté la fin d'une démocratie européenne moribonde. Les peuples français et néerlandais ont indiqué par leur vote de 2005 qu'ils rejetaient une Europe entendue comme une arène dans laquelle se déroulerait la concurrence libre et non faussée de chacun contre tous, une Europe belliciste dont l'ambition en matière de politique internationale se bornerait à seconder les Etats-Unis dans leurs projets.
Tout pourtant fut mis en oeuvre pour que les citoyens se résignent dans la joie à la servitude volontaire. Un matraquage idéologique en faveur de l'adoption du projet de traité constitutionnel déferla pendant des mois dans la quasi-totalité des médias. Les procédés les plus bas furent utilisés pour déconsidérer ceux qui osaient émettre une opinion contraire. Un parallèle infamant fut soigneusement entretenu entre les partisans du non et les responsables des heures les plus sombres de l'histoire du vingtième siècle. Les procès en incompétence et en irresponsabilité furent quotidiens. Des descriptions apocalyptiques nous montraient une Europe plus dévastée que pendant les pestes noires médiévales si le projet de constitution venait à être rejeter.
Malgré cela, les peuples français et néerlandais jugèrent ce qui leur était proposé non conforme à leurs vœux. Si la notion de souveraineté populaire avait encore un sens en Europe, la conséquence de ce refus aurait dû être l'élection d'une assemblée constituante ayant légitimement mandat d'écrire une nouvelle proposition de traité constitutionnel. Après rédaction, il aurait fallu soumettre ce projet au vote des citoyens. Sans doute ce processus aurait-il pris du temps. Mais pouvait-on faire autrement si l'on souhaitait que la construction de l'union européenne soit l'œuvre de ses citoyens ?
A n'en pas douter les dirigeants de l'union ont décidé que la comédie constituant à feindre de prendre en compte la volonté générale avait assez duré. Puisque le peuple n'avait pas voté comme on l'entendait, il fallait le dépouiller du maigre pouvoir qu'on lui octroyait encore. La réunion de Lisbonne est le dernier acte d'un processus visant à priver le peuple de la moindre influence sur le contenu des décisions prises dans le cadre de l'union.
Un projet de traité fut rejeté il y a deux ans par le suffrage universel. La décision de le faire adopter par un congrès que l'on sait d'avance acquis au texte n'a qu'une seule interprétation possible. Le peuple ne doit pas être consulté pour les décisions importantes, ce n'est pas à lui de décider de son avenir. Cela est l'affaire de quelques esprits prétendument supérieurs qui savent ce qui est bon. Le gouvernement des meilleurs, cela a un nom : l'aristocratie.
On ne sera pas surpris que ce traité organise le retour des religions dans l'espace public, les associe à la prise des décisions politiques. L'obéissance à un ordre supérieur divin est un principe fondateur de toutes les religions qui toutes clament que seule la loi de dieu doit s'appliquer, et qu'il est sacrilège de s'y opposer en décidant librement de ce qui est bon et mauvais. Cela n'est pas compatible avec l'exigence démocratique affirmant que les hommes, et eux seuls, décident des lois qu'ils se donnent. Manifestement, cela s'accorde par contre avec la vision d'une Europe subsidiaire dans laquelle les subordonnés ont pour seule tâche d'appliquer les décisions prises aux échelons supérieurs.
Les zélateurs du traité vantent une Europe moderne, garante des liberté, assurant la prospérité. Nous savons ce que signifient en réalité ces paroles. En fait de modernité, on détruit méthodiquement ce qui permet à chacun d'avoir une vie décente : hôpitaux, écoles, droit du travail, sécurité sociale. La liberté que l'on nous promet, c'est celle d'asservir sans contrainte. Quant à la prospérité, il n'est guère question que de celle des riches actionnaires. L'Europe qui se construit contre la volonté des peuples, cléricale, guerrière, est lourde de menaces. Faisons en sorte qu'elle n'advienne pas.
Cédric Mulet-Marquis

Atheist

 


Chacun connaît l’importance et l’influence prises par la religion aux Etats-Unis, un pays dont l’ambition est de faire la pluie, le beau temps et plus dans le monde entier. Pourtant les USA sont le premier pays à avoir institutionnalisé par le 1er amendement de sa constitution la séparation des églises et de l’état mais la religion s’est réinsérée insidieusement au fil des décennies dans les rouages des institutions américaines pour prendre la tournure tendancieuse et inquiétante que l’on connaît actuellement. Dans certains états, les violations sont constantes ( ex. : prière à l’école, au stade, au travail sous peine de marginalisation sociale). L’athéisme est l’abomination suprême. Et peu importe la religion, il faut croire. On peut donc se demander ce que pensent de cela les athées américains et ce qu’ils font pour le combattre. Menacés de basculer en régime quasiment théocratique par l’interprétation par la Cour Suprême de la séparation églises-état (la voix d’un seul juge pourrait faire pencher la balance), ils sont loin d’être muets et inactifs et sont bien décidés à ne plus se taire. Selon Richard Dawkins, auteur du best-seller « The God delusion », ( l’illusion de Dieu) le temps est venu de dire : « Trop, c’est trop », et de le dire haut et fort. Livres, conférences, congrès, interviews télévisées, Internet, vidéos, satire, ils s’expriment. Un petit exemple d’argumentaire nous est donné par une courte vidéo en anglais signée Zak Attack diffusée sur YouTube, et appelée simplement :« Atheist » :

Athée : celui qui n’a pas de croyance en un dieu. 36 millions d’Américains ne croient pas en un dieu (ce nombre inclut aussi les agnostiques) selon Barna Research 2004.
Dans une étude de l’Université de Minnesota, plus de 2000 personnes ont été questionnées pour savoir auxquels de leurs concitoyens il manquait la correcte vision de la société américaine : plus que noirs, gays, immigrants, lesbiennes ou même musulmans… les athées sont vus comme les moins américains (selon le sondage).
Les chrétiens représentent 75 % de la société américaine : ils représentent 75 % de la population carcérale. Les athées représentent 10 % de la population américaine : Ils représentent 0.02 % de la population carcérale. (Bureau Fédéral des Prisons 1997).
« Non, je ne crois pas que les athées puissent être considérés comme des citoyens, ni être considérés comme des patriotes. This is a nation under God ( Ceci est une nation sous (le pouvoir de) Dieu » , George Bush Senior.
Psaume 14 - 1 : « L’idiot ( the fool ) a pensé en secret : il n’y a pas de Dieu. Ils sont corrompus, leurs actions sont viles : il n’y en a aucun qui agisse bien. »
« Idiots »… selon la Bible… Suit une longue galerie de portraits d’intellectuels américains ou étrangers, se revendiquant publiquement athées, dont beaucoup mondialement connus, écrivains, linguistes, philosophes, biologistes, inventeurs, généticiens, paléontologistes, entomologistes, historiens, astronomes, psychologues, professeurs à Oxford, Harvard , MIT et autres universités prestigieuses, Prix Nobel dans différentes disciplines, Prix Pulitzer, etc.
Selon la Bible… tous ces hommes et femmes brillants sont des idiots.
Ecclésiaste 4 - 12 : « Une corde de trois brins n’est pas facilement brisée » (une relation qui inclut Dieu sera beaucoup plus forte).
En 1999 le sociologue chrétien G.Barna publia son étude sur les taux de divorce : Chrétiens « born again » : 27 % de probabilité de divorce. Courant central protestant : 24 %. Athées et agnostiques : 21%
Psaume 14 - 1 : « L’idiot a pensé en secret : il n’y a pas de Dieu. Ils sont corrompus, leurs actions sont viles: il n’y en a aucun qui agisse bien. »
« Vils »… selon la Bible… Suit une nouvelle galerie de portraits de personnalités se déclarant ouvertement athées, la plupart mondialement connues, acteurs, chanteurs, metteurs en scène, artistes, sportifs, écrivains, humoristes, hommes d’affaires et philanthropes, etc.

La vidéo se termine par une citation de Carl Sagan, astronome, astrobiologiste, Prix Pulitzer : « Il est beaucoup mieux de comprendre l’univers tel qu’il est, plutôt que de persister dans l’illusion, bien que celle-ci puisse être satisfaisante et rassurante ».

R J

 

Tony Blair et Dieu.

 


Vous croyez sans doute que la démocratie est le meilleur moyen de choisir des dirigeants sages, rationnels et pragmatiques ?

C’est probablement vrai si les électeurs sont majoritairement sages, rationnels, pragmatiques et de surcroît bien informés, ce que les médias actuels s’efforcent de rectifier en les concentrant au maximum sur des sujets futiles, du rêve éveillé et des besoins imaginaires. La spiritualité mystique est de ceux-ci.

Résultat, ils élisent des dirigeants irrationnels qui les conduisent sur des voies (du Seigneur) regrettables avec la meilleure bonne conscience.
Un excellent exemple nous est donné par Tony Blair, qui au cours d’une interview télévisée récente sur BBC One avait déclaré qu’il avait longuement prié Dieu avant de décider si oui ou non il devait envoyer des troupes britanniques en Irak.

Ayant intensément prié puis décidé enfin que sa conscience lui disait de le faire, il en conclut logiquement que cette décision lui avait été dictée par Dieu. ( Dieu se trouvant probablement pour quatre ans domicilié à la Maison Blanche).

Il a précisé que du temps où il était Premier Ministre, il évitait de faire référence à sa foi en public de peur de provoquer des moqueries et de passer pour un « cinglé ».
Ces déclarations tardives ont déclenché des polémiques aussi bien du côté des
anti-guerre en Irak ( la mère d’un soldat tué à Bassora en 2004 déclara : « Je suis réellement dégoûtée par ces propos. C’est une plaisanterie. » et le Dr Harris, député et membre de la National Secular Society dit que ces commentaires étaient « bizarres », mettant en garde contre les politiciens faisant référence à la déité, aussi bien que du côté des religieux qui le critiquèrent pour ces propos, l’évêque de Rochester déclarant : « Je suis désolé que Tony Blair pense qu’il ne devait pas parler de sa foi en public, de peur que les gens pensent qu’il est cinglé »
Il n’est guère charitable de sa part de critiquer un homme qui, où qu’il se trouvât le dimanche, demandait à ses assistants de lui trouver une église pour assister à la messe.

Au cours du show télévisé, Tony Blair évoqua son moment de Premier Ministre le plus embarrassant : Donnant une conférence de presse en France on lui demanda s’il y avait des politiques françaises qu’il aimerait imiter.
Essayant de répondre en français, il dit : «Je désire votre Premier Ministre dans beaucoup de différentes positions ».

Comme quoi, si Dieu peut inspirer des actes, il n’est pas d’un grand secours sur la parole (ou alors il maîtrise mal le français).
R J

 


Abbé Pierre, c’est sur toi que je bâtirai mon église

En présence (comme il se doit) du trio infernal constitué des compères Barbarin, Mercier, Gérard Collomb, plus le représentant du préfet, la place de l’église d’Irigny vient d’être rebaptisée « Place de l’abbé Pierre », le samedi 1er septembre 2007.Un monolithe a été érigé pour l’occasion. Car c’est dans cette commune que le citoyen Henri Grouès a passé son enfance, c’est là aussi qu’il a dit la messe lors de visites. On est parfois prophète en son pays.
Fallait-il pour cela neutraliser le fonctionnement des services municipaux ? Fallait-il faire coller des mots dans le carnet de correspondance des élèves du primaire pour annoncer la cérémonie ? Fallait-il assurer, comme l’a fait le maire d’Irigny dans son éditorial du bulletin municipal, que l’abbé avait su « réveiller les consciences » ? A chacun d’en juger.
Une bonne nouvelle cependant : la famille Grouès s’est opposée à ce qu’une municipalité quelconque baptise une rue ou place du nom de l’abbé Pierre si elle n’avait pas moins de 20% de logements sociaux. Cela devrait nous éviter le problème à Lyon. PG

Article d’Anne-Claire Genthialon, paru dans Lyon Capitale le 11 décembre 2007

Les fondamentalistes multiplient les incidents à Lyon 1.

Biologie. Les thèses créationnistes prennent de plus en plus d’ampleur dans le monde. A Lyon, pour contrer cette montée en puissance, les enseignants organisent leur réponse intellectuelle et éducative.


La scène se passe en septembre, dans un amphithéâtre de l’Université Lyon 1. Alors qu’elle donne son cours de biologie de l’évolution à ses étudiants de Master 1, Dominique Pontier, chercheuse au CNRS, est interrompue par une femme. Cette dernière prend à parti l’enseignante en prônant des thèses créationnistes. L’épisode se répète quelques jours plus tard dans un autre cours. Incident isolé ? A en croire Hubert Pinon, le Directeur de l’UFR de biologie de Lyon 1 : « Ce n’était pas une situation inconnue ». « Plusieurs enseignants m’ont relaté ce genre d’incidents en Licence ». Dans l’enseignement secondaire, Georges Grousset, inspecteur d’académie constate une recrudescence du phénomène. « Il y a toujours eu des contestations sur l’enseignement de l’évolution. Ce n’est pas un mouvement global mais nous remarquons que de plus en plus de créationnistes cherchent à imposer leur avis dans les cours de biologie ». Le créationnisme s’oppose à la théorie de l’évolution issue des travaux de Darwin. Le postulat premier de cette théorie créationniste étant que la Terre et la vie ont été créées par Dieu comme le décrit la Genèse. Exit donc Lucie, les homo sapiens et autres fossiles ! Cette volonté de mettre sur le même plan science et croyance entraîne des difficultés dans l’enseignement de la biologie. L’an dernier, universités, collèges et lycées avaient été inondés par l’ouvrage créationniste « L’atlas de la création » d’Harum Yahya. En réaction à ces incidents et à cette diffusion massive, le Comité de Déontologie de l’université de Lyon 1 a organisé sa réponse « multiforme et éducative ». Hubert Pinon l’expose : « C’est de notre devoir de concourir à la diffusion du savoir scientifique et technologique dans l’ensemble de la société ». Colloques, conférences, carnet scientifique sur l’évolution distribué dans les collèges et lycées… Les scientifiques ont sorti l’artillerie lourde pour contrer cette tendance difficile à gérer dans le secondaire. Georges Grousset l’explique : « C’est un sujet délicat, il ne s’agit pas de se mettre en réaction par rapport aux croyances de l’élève. Notre seul moyen, c’est d’apporter des explications scientifiques : à la croyance, on oppose la réalité observée

 

Notre commentaire :

La Libre Pensée se félicite que les professeurs d’Université se mobilisent pour défendre les sciences contre les croyances. La LP était présente à la conférence du 14 décembre où un communiqué a été diffusé.
Nous reviendrons sur le contenu et le déroulement du débat et les problèmes politiques qu’il soulève notamment quant à l’enseignement du fait religieux à l’école et la remise en cause de la loi de 1905.

 

2018 04 AN II

AN II 169

ÉDITORIAL

Au collège des Bernardins, le chanoine du Latran Emmanuel Macron a donc été reçu par la Conférence des Evêques de France.

« Votre présence, lui a-t-il été répondu, nous honore et manifeste les relations anciennes et renouvelées entre l’Etat et l’Eglise catholique. » Anciennes, non ! sauf si l’on remonte à l’Ancien Régime, au Concordat ou au Régime de Vichy. Entre-temps il n’aura échappé à personne qu’un Séparation a eu lieu, produit d’une longue histoire.

Les cléricaux le déplorent, mais l’Histoire a avancé sans eux et ne reviendra pas en arrière.

Emmanuel Macron n’en a cure, répondant au président des Evêques que s’ils ont tous deux « bravé les sceptiques de chaque bord », c’est qu’ils partagent le sentiment commun « que le lien entre l’Eglise et l’Etat s’est abîmé, et qu’il importe à vous comme à moi de le réparer. »

Loin d’être des propos de circonstance tenus pour satisfaire à un opportunisme politique très classique devant la clientèle catholique – comme certains éditorialistes ont voulu le faire croire – ces propos sont l’expression d’une volonté déterminée de vider la laïcité de son contenu, comme Macron l’a montré après un an de mandat, dans la lignée de ses prédécesseurs.

Le discours de Macron n’est pas un effet de manche. Il est aussi sérieux que la déclaration de guerre faite aux cheminots, contre leur statut et au-delà contre tous les services publics.

Aussi sérieux que les frappes en Syrie des 13 et 14 avril, au nom de prétextes humanitaires bien entendu, aux côtés de l’allié U.S. et avec le soutien du régime saoudien… qui mène la guerre au Yémen et finance de bien obscurs intérêts au Moyen Orient.

Le « grand discours » d’Emmanuel Macron sur la laïcité est une nouvelle fois reporté.

Signe sans doute d’une hésitation, mais aussi d’une préparation stratégique minutieuse.

Bien sûr nous aimerions nous tromper.

Mais nous voyons bien qu’avant toute offensive d’envergure, des travaux de sape, des préparations d’artillerie sont nécessaires. Peut-on interpréter autrement le cadeau fait à enseignement privé au prétexte de rendre la scolarité obligatoire à 3 ans au lieu de 6, mesure qui n’a pour but et pour effet que d’imposer le financement des écoles maternelles par les municipalités ? On lira à ce sujet le communiqué de l’Association Nationale des élus locaux Amis de la Libre Pensée (page 7).

Ou la mise en place d’un « Comité des sages » dans l’Education nationale, intégrant les principaux cultes ? Ou l’annonce d’un rapport (via le journal « la Croix », qui se prend pour le nouveau Journal Officiel de la République, préconisant la définition d’un « ensemble de cultes représentatifs » ?

A ce rythme, on finira par nous avouer que tout compte fait l’Etat reconnaît et finance les cultes.

Très justement, le communiqué national (reproduit dans ce n°) se conclut par ces mots : « Il est désormais clair qu’un mauvais coup se prépare contre la Loi de 1905. Le mérite du discours des Bernardins aura été de mettre le mouvement laïque en alerte. Ne réveillez pas ce géant, il va balayer à nouveau le cléricalisme. Nous appelons les laïques à se préparer à l’action pour défendre la loi de 1905. » Et le meilleur moyen de s’y préparer, c’est de rejoindre les rangs de la Libre Pensée.

Parce que la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat fait partie de son patrimoine génétique !

P.G.

 APPEL DU TRESORIER

Merci à tous de penser au versement de votre adhésion ! Même si c’est étalé sur 2 ou 3 chèques pour la somme de 72 euros (abonnements An II et La Raison inclus).

L’Assemblée Générale a voté pour 2019 une future augmentation de 3 euros.

►   Nos comptes ont besoin d’un remontant !

►   La Libre Pensée nationale, par ses actions nationales et internationales, effectue des prélèvements élevés (il ne nous reste que 5, 5 euros sur chaque carte !).

►   Tout soutien supplémentaire est, bien sûr, le bienvenu !

►   Faites de la publicité pour nos actions, faites adhérer à la Libre Pensée !

 

Le CCO dans l’espace public

 Depuis 50 ans, le CCO Jean-Pierre-Lachaize, installé depuis 50 ans rue Georges Courteline à Villeurbanne sur une propriété appartenant à l’archevêché de Lyon, s’apprête à déménager (voir l’An II n° 168). Il s’agit, précise le magazine municipal « VIVA », de se « réinventer », de rester fidèle à ses valeurs en développant un grand projet d’innovation sociale et culturelle, de créer un « CCO augmenté ». Le déménagement est prévu pour 2021 sur le site de l’ancien IUFM, 24 rue Alfred-de-Musset, où l’opération a déjà commencé. Elle s’inscrit dans le cadre du projet « L’Autre Soie », porté par le CCO, le GIE Est-Habitat et la ville de Villeurbanne.

« Un projet mixte, de solidarité urbaine, d’innovation sociale et culturelle au sein duquel il trouvera toute sa place » (VIVA). CCO « augmenté », sans doute. Et laïcité amoindrie.  

Affaire Barbarin : ou la « majestueuse lenteur de la justice »

Le procès du cardinal Barbarin repoussé au 7 janvier 2019.

En attendant de comparaître devant le Tribunal de Dieu, le cardinal était cité devant la justice civile, en l’occurrence la 17e chambre du tribunal correctionnel, par neuf anciens scouts regroupés au sein de la « Parole libérée ». Avec lui devaient comparaître six autres prévenus, parmi lesquels le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi au Vatican, l’Espagnol Luis Francisco Ladaria Ferrer. Tous sont accusés d’avoir couvert les agissements pervers du père Preynat.

On vient d’ailleurs d’apprendre une nouvelle affaire mettant en cause Preynat dans la Loire, et qui ne serait pas soumise à prescription !

 

 

La présence du Père Ferrer n’a rien d’anecdotique : en tant que préfet de la congrégation pour la Doctrine de la foi (héritière directe de l’Inquisition), il avait été consulté par le diocèse de Lyon sur le cas du père Preynat. Il représente donc le Vatican.

C’est à cause de lui (directement ? indirectement ?) que le procès a été repoussé pour vice de procédure : faute de traduction de la citation à comparaître dans les délais impartis. Apparemment, le prélat romain n’entend que l’italien (ou le latin ?)

C’est la partie civile elle-même qui a demandé le report. Pas pour le plaisir, on s’en doute, mais parce que la présence de Ferrer lui semblait indispensable. « Nous ne sommes pas pressés. Il est important pour nous que Luis Francisco Ladaria Ferrer, le numéro 2 du Vatican, soit cité à comparaître et qu’il n’y ait qu’une seule et même procédure », a déclaré François Devaux, président de La Parole Libérée.

La justice est lente, mais elle suit son cours. Le procès dont nous parlons entre dans le cadre d’une procédure de citation directe lancée par les neuf anciens scouts de Sainte-Foy-lès-Lyon, alors que le parquet avait classé sans suite, à l’été 2016, une première enquête sur les faits.

Des parts de marché pour l’école privée

A Saint-Priest, le futur collège privé de l’association La Xavière et de l’enseignement catholique (Aldec) prend forme. L’architecte l’assure : « Les travaux, commencés en octobre, vont actuellement bon train, le gros œuvre est en cours de finalisation ».

L’établissement se situe sur un terrain de 9 720 m² à l’angle des rues Clémenceau et Ambroise-Paré, dans le quartier de Manissieux. Il sera composé de 16 classes et de 5 classes spécialisées, un réfectoire, des vestiaires, un CDI et un bloc administratif pouvant accueillir, à terme, près de 720 élèves. A la prochaine rentrée, les travaux auront sérieusement avancé et les salles de cours pourront accueillir 110 élèves sur au moins quatre classes. A terme, l’établissement pourra accueillir jusqu’à 720 élèves. Cette première phase de travaux avoisinera un coût de 4,8 millions d’euros TTC. 

À Limonest, dès la rentrée prochaine, deux classes de 6e seront ouvertes, sur le site du lycée lasallien de Sandar. C’est le lycée qui mettre les salles à disposition, en attendant la construction d’un nouveau collège conçu pour 250 élèves, dans le cadre d’une fusion entre les lazaristes et La salle. Les établissements concernés seront regroupés sous une même entité « collège Aux Lazaristes-La Salle » avec trois lieux d’implantation : Lyon Fourvière, Lyon la Croix-Rousse et Limonest pour un peu plus de 3 500 élèves.

« Capter les élèves de l’Ouest Lyonnais »

Le but est clair. Avec l’aval de la direction catholique et le soutien du maire de Limonest, le site de Sandar, avec son parc de plusieurs hectares, ses bâtiments historiques, son internat totalement neuf, sa desserte par les transports en commun, est fait pour séduire une certaine clientèle. Les sixièmes bénéficieront d’options comme une classe bilangue anglais-allemand (que les collèges publics ne peuvent pas tous mettre en place, faute de moyens dédiés), une option artistique « musique et théâtre » et une option « équitation » en partenariat avec plusieurs centres équestres à proximité. D’ici à 2019, un centre d’équitation complétera les infrastructures du lycée Sandar.

COMMUNIQUE ANELALP

ANELALP

Association Nationale des élus locaux Amis de la Libre Pensée

10/12 rue des Fossés Saint-Jacques 75005 Paris

Lundi 2 avril 2018

 

Scolarité obligatoire à 3 ans ? Au bénéfice de qui ?

L’Association Nationale des élus locaux Amis de la Libre Pensée a pris connaissance de la déclaration du Président de la république : « J’ai décidé de rendre obligatoire l’école maternelle et d’abaisser de 6 à 3 ans en France l’obligation d’instruction dès la rentrée 2019. »

L’ANELALP constate que cette annonce n’aura en pratique aucune conséquence sur la scolarisation des enfants de trois ans, puisqu’aujourd’hui, 97,6 % (et quasiment 100 % des enfants de 4 et 5 ans) vont déjà à l’école maternelle, et que rien n’obligera les parents des 26 000 enfants concernés à les mettre à l’école (instruction à la maison).

L’ANELALP rappelle qu’à l’inverse, depuis des décennies, la multiplication de mesures contre l’école maternelle, et en particulier la chasse aux postes, entraînant la non prise en compte par l’Education Nationale des enfants de deux ans dans les opérations de carte scolaire (sauf dans les zones dites « prioritaires ») a fait chuter le taux de scolarisation de cette tranche d’âge de 35 % en 1999 à moins de 11 % aujourd’hui.

Orientation confirmée il y a quelques semaines par le ministre Blanquer, qui remettait en cause la scolarisation des enfants de deux ans.

Quels desseins cache cette éventuelle « scolarité obligatoire » dès trois ans ?

A quoi servirait cette mesure ?

La réponse est simple : à l’école privée confessionnelle.

La loi Debré de 1959 prévoit que les municipalités participent dans les mêmes proportions aux frais de scolarité pour les enfants de leurs communes, qu’ils soient dans des écoles publiques ou privées sous contrat. Mais cette disposition ne concerne que les enfants des écoles élémentaires, à partir du Cours préparatoire (la scolarité obligatoire). Pour qu’une commune supporte les dépenses de fonctionnement des classes maternelles et enfantines privées, elle doit avoir donné son accord à la mise sous contrat d’association de ces classes et peut s’en retirer sur simple décision du Conseil municipal (circulaire n° 2012-025 du 15-2- 2012).

Avec une scolarité rendue obligatoire à partir de 3 ans, nos communes devraient supporter les dépenses imposées par la loi Debré, dépenses de scolarité, dépenses de personnel (ATSEM)…

Au moment où nous voyons baisser les dotations de l’Etat ! Au moment où la suppression de la taxe d’habitation nous inquiète pour la pérennité de nos budgets !

L’Etat, de son côté, va payer les salaires des enseignants des écoles maternelles privées, dépensent qui s’ajouteront aux 7 milliards et demi d’euros versés annuellement sur le budget de la nation aux établissements privés, à 95 % catholiques.

L’ANELALP se prononce contre cette nouvelle attaque contre la laïcité et contre nos communes, se prononce pour le retrait de ce dispositif supplémentaire en faveur des établissements privés, au mépris des principes républicains, au mépris des lois de séparation des Eglises et de l’Etat.

L’ANELALP réaffirme sa volonté, avec la Fédération Nationale de la Libre Pensée, avec tous les laïques de ce pays, de voir abroger la loi Debré, mère de toutes les lois anti-laïques.

Au nom du Bureau national de l’ANELALP                                                            Le président, Christian Baqué

Communiqué FNLP

FÉDÉRATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSÉE

Membre del’Association Internationale de la Libre Pensée (AILP)

Avant, la République, c’était la Séparation des Eglises et de l’Etat

Avec Emmanuel Macron,

C’est la Réparation de l’Eglise par l’Etat

Il aura suffi d’une lettre, un R à la place d’un S, et la grande loi qui a garanti plus de 100 ans de paix civile, la loi du 9 décembre 1905 de Séparation des Eglises et de l’Etat, est menacée dans son fondement même : assurer la liberté de conscience de tous, sans que l’Etat se mêle de ce que pensent les citoyens. Francis de Pressensé avait dit en 1905, pour résumer la grande loi laïque : « L’Etat s’arrête où commence la conscience ».

En déclarant que la République devait « réparer » son lien avec l’Eglise catholique, Emmanuel Macron a contredit tout l’édifice établi depuis des siècles à partir du Concordat de Bologne de 1516, de l’Edit de Nantes, du rejet des Jésuites hors de France, des Lumières, de l’Edit de Tolérance, de la Révolution française, des trois séparation des Églises et de l‘Etat (1795, 1871, 1905), de tout l’édifice républicain et laïque institué par la IIIe République. Voici nos références historiques, elles viennent du vieux pays des Lumières; celles d’Emmanuel Macron sont tirées de l’obscurité des sacristies.

Un calotin aux Bernardins

Il n’y a rien à réparer, car il n’y a rien de cassé. La République a divorcé de l’Eglise catholique définitivement en 1905. Chacun a repris ce qui lui appartenait. L’Etat a repris ce que le peuple avait payé avec sa sueur, ses larmes et son sang. L’Eglise est revenue à la solitude de la prière qu’elle n’aurait jamais dû quitter (Marx).

Pas plus qu’hier, la République n’acceptera les mariages forcés. La Séparation, ce n’est pas la turpitude obligatoire. La Laïcité, c’est la liberté, la liberté de conscience, la liberté de penser comme on veut.

Il est désormais clair qu’un mauvais coup se prépare contre la Loi de 1905. Le mérite du discours des Bernardins aura été de mettre le mouvement laïque en alerte. Ne réveillez pas ce géant, il va balayer à nouveau le cléricalisme. Nous appelons les laïques à se préparer à l’action pour défendre la loi de 1905.

soldats repliés : «la cour martiale […] pour l’ensemble de la demi-section […] qui fut exposée au coup de main de l’ennemi, soit vingt-quatre bonshommes ». Un choix arbitraire aboutit à ce qu’« on désigna six victimes au hasard sur les vingt-quatre ». Ils ont été réhabilités le 29 janvier 1921, comme une quarantaine, entre les deux guerres mondiales, sur les 639 exécutés entre 1914 et 1918.                                                                                               Xavier HYVERT, Président de l’ALAMPR.

Libres propos, libres pensées

Il y a 500 ans la proclamation de Luther (2e partie)

L'Église pilier de l'ordre féodal prend peur

             Sans faire une étude exhaustive année par année qui serait fort révélatrice mais trop longue pour un article, donnons quelques repères pour voir dans quel contexte les humanistes vont voir se retourner contre eux la fureur du clergé.

            « Le trait le plus caractéristique de la production féodale dans tous les pays de l'Europe occidentale, c'est le partage du sol entre le plus grand nombre d'hommes-liges... La réforme, et la spoliation des biens de l'Église qui en fut la suite, vint donner une nouvelle et terrible impulsion à l'expropriation violente du peuple au 16ème siècle. L'Église catholique (anglaise) était à cette époque propriétaire de la plus grande partie du sol anglais.

Les biens du clergé tombèrent entre les mains des favoris royaux, des fermiers spéculateurs qui commencèrent à chasser en masse les vieux tenanciers héréditaires... Les bourgeois capitalistes favorisèrent l'opération dans le but de faire de la terre un article de commerce, d'augmenter leur approvisionnement de prolétaires campagnards, d'étendre le champ de la grande agriculture » (Marx, Le Capital, chapitre "L'accumulation primitive")

            En Allemagne les princes protestants se jetèrent sur les biens de l'Église, mais les paysans à partir de 1525 se soulèvent. Thomas Müntzer, sous une forme religieuse lui aussi, va exprimer les revendications paysannes du partage des terres et de l'égalité, si on est tous fils de Dieu pourquoi pas nous ? Luther change de pied, appelle à massacrer les paysans, et la guerre des paysans se termine par d'horribles carnages et des représailles monstrueuses et sans fin. Les princes s'entendent : ceux qui sont restés fidèles au pape (Bavière) et les luthériens signent en 1555 la paix d'Augsbourg sur la base « cujus regio, ejus religio » (les sujets auront la religion de leur prince).

            L'Allemagne est à feu et à sang, l'Angleterre a rompu avec la tutelle du pape qui va prononcer une condamnation à mort contre la reine Elisabeth, qui, craignant pour sa vie, va lancer une chasse féroce aux catholiques. Mais la toile de fond c'est une lutte à mort pour savoir si la bourgeoisie aura une meilleure part dans le pillage de la paysannerie, si la terre deviendra un article de commerce et de spéculation.

            « Le système du crédit public, c'est à dire des dettes publiques, dont Venise et Gênes avaient, au Moyen âge, posé les premiers jalons, envahit l'Europe définitivement pendant l'époque manufacturière... La dette publique opère comme un des moyens les plus énergiques de l'accumulation primitive... Dans le même temps qu'on cessait en Angleterre de brûler les sorcières, on commença à pendre les falsificateurs de billets de banque... Comme la dette publique est assise sur le revenu public, qui doit en payer les redevances annuelles, le système moderne des impôts était le corollaire obligé des emprunts nationaux... la surcharge des taxes n'est pas un incident mais le principe » (Marx, Le Capital)

            « On remarquera que dans toutes les sphères de la vie sociale, la part du lion échoit régulièrement à l'intermédiaire. Dans le domaine économique par exemple, financiers, gens de bourse, banquiers, négociants, marchands, etc., écrèment les affaires. Entre le seigneur féodal et ses dépendants à tous les degrés de vassalité, il y avait un agent intermédiaire qui devint bientôt homme d'affaire, et dont la méthode d'accumulation primitive, de même que celle des hommes de finance placés entre le trésor public et la bourse des contribuables consistait en concussions, malversations et escroqueries de toutes sortes... l'oppression du peuple, assujetti à tant de petits tyrans était naturellement affreuse. »

(Karl Marx, le Capital)

Les humanistes un danger pour tous les camps

            La compagnie des jésuites est fondée à Paris en 1534, aujourd'hui il est facile de voir la concordance des dates. En 1540 le pape Paul III ratifie la création de l'ordre. La contre-réforme, véritable contre-révolution, est en marche. Les humanistes sont doublement suspects : ils ont ouvert la boîte de la contestation en mettant la recherche de la connaissance sur un piédestal, la recherche de la vérité devient une démarche individuelle, échappant au contrôle de l'Église. Des érudits (Érasme) veulent concilier la sagesse socratique et le dogme chrétien, et réduire les aspects les plus voyants du luxe de l'Église. Mais ils expriment et nourrissent malgré tout le mouvement de contestation.

            Le roi de France n'est pas en conflit avec l'Église, puisqu'il a signé un concordat avec le pape en 1516 qui lui permet de nommer les princes de l'Église. Il a besoin de cet appui financier. La vente des offices permet au roi d'assurer le service de la dette et ses dépenses somptuaires demandent beaucoup d'argent.

En France la bourgeoisie appuie la centralisation de l'État que mène le roi.

            « Même dans les soi-disant guerres de religion du XVIème siècle, il s'agissait avant tout d'intérêts matériels de classes très positifs... Que ces luttes entre classes aient eu alors des signes de reconnaissance religieux, que les intérêts, les besoins et les revendications de chacune des classes se soient dissimulés sous une enveloppe religieuse, cela ne change rien à la chose et s'explique facilement par les conditions de l'époque... Les dogmes de l'Église étaient en même temps des axiomes politiques et des passages de la Bible avaient force de loi dans toutes les cours de justice. Même lorsqu'il se constitua un corps spécial de juristes, la jurisprudence resta longtemps encore sous la tutelle de la théologie. Et cette souveraineté de la théologie sur tout le domaine de l'activité intellectuelle était en même temps la conséquence nécessaire de la position qu'avait l'Église d'être le résumé et la sanction universels de la domination féodale existante ».                                                                        (Engels, la guerre des paysans).

            L'amalgame, les faux papiers, l'escroquerie, étaient des méthodes très utilisées par l'Église. La contre-réforme est une contre-révolution qui se dissimule sous une enveloppe religieuse. Luther et Calvin se lancent aussi dans la chasse aux humanistes, car ils veulent contenir la révolte qui gronde.

            Ces éléments des conflits sociaux complexes et masqués étaient difficiles à comprendre à l'époque et même encore aujourd'hui trop d'historiens raisonnent comme si la vision confuse et religieuse des participants à ces luttes était les raisons véritables des événements.

                  Des combinaisons diverses de la réaction selon les pays se font jour : En France l'Église se bat avec acharnement pour éliminer les protestants, mais la bourgeoisie élargit son assise économique et soutien la centralisation de l'État par la monarchie. Après huit guerres et des massacres sordides, le compromis d'Henri IV « Paris vaut bien une messe » permet la centralisation monarchique.

En Angleterre la bourgeoisie appuie le roi pour s'approprier les terres de l'Église catholique, puis dès 1649 la révolution décapite le roi. Cromwell instaure une république bourgeoise. Aux Pays Bas la réaction est vaincue par le soulèvement des Provinces unies, la première révolution bourgeoise. En Allemagne, du fait de la répression des paysans, la centralisation de l'État est différée, les princes catholiques et protestants vont maintenir la féodalité plus longtemps, et l'unité allemande sera encore à faire au 19ème siècle.

Quant à l'Italie, si en avance dans l'essor de la bourgeoisie vers 1400, le déplacement des courants d'échanges de la Méditerranée vers l'Atlantique, le morcellement provoqué par les intrigues continues et perverses du pape pour sauver la féodalité, la met en déclin pour deux siècles. En Espagne dont la richesse est dopée par son empire aux Amériques, la royauté renforce l'Inquisition et les classes féodales entravent le développement d'une bourgeoisie marchande en bourgeoisie capitaliste.

            Les progrès techniques et l'essor des échanges continuent partout, la bourgeoisie se renforce, l'accumulation primitive s'accélère, mais la lutte de l'Église partout défend l'ordre ancien, son despotisme sur les consciences.

                  La réaction contre-révolutionnaire prend une forme frappante : après les interrogations et les doutes de la recherche, (beaucoup de textes des humanistes prennent la forme de dialogues pour présenter les choses comme en débat, entre 1450 et 1535), voici venu le temps de l'obligation de la profession de foi. On ne demande plus une adhésion vague à Jésus, mais l'adhésion à des croyances éternelles bien précises : 1564, profession de foi de Pie IV pour les catholiques, 1559 pour l'église réformée de France, 1560 écossaise, 1561 helvétique, 1563 les 39 articles de foi de l'église officielle anglaise. Il faut discipliner davantage les consciences pour contenir la poussée scientifique qui continue et l'emportera seulement par la révolution de 1789.

            La Renaissance a marqué une première avancée de la bourgeoisie sur la scène de l'histoire et les humanistes ont exprimé l'aspiration à la liberté de penser individuelle, qui était contradictoire à toute la conception féodale des hommes-liges (tout homme est le vassal d'un seigneur). Mais si le pape et ses évêques pouvaient fort bien s'accommoder de discours et de poésie antique, et même sous les Borgia reconstituer les orgies romaines antiques, quand la bourgeoisie a commencé sa lutte pour le contrôle des richesses, la conscience des classes féodales s'est brusquement réveillée. Comme l'a fort bien dit Marx, « La Haute-Église d'Angleterre pardonnera bien plus facilement une attaque contre trente-huit de ses trente-neuf articles de foi que contre un trente- neuvième de ses revenus. » (Karl Marx "Le Capital", préface).

Christian Coudène

Nouvelles de l'Empire : de mal en pire

     Le 2 mars 2007, le général US 4 étoiles en retraite Wesley Clark vendait la mèche à New York : dans une conférence publique (visible sur YouTube), il révélait que très peu après le 11/09/2001, tout frais retraité, un mémo top-secret lui fut montré en catimini au Pentagone par un autre collègue général effaré par son contenu : les Etats-Unis projetaient d'attaquer SEPT pays en cinq ans : Irak, Syrie, Liban, Libye, Somalie, Soudan et pour finir l'Iran.

À sa question "Pourquoi ? il lui fut répondu : "On ne sait pas !", ce qui fit rire (jaune ?) l'assistance.

     Il est vrai qu'il y a eu un peu d'impondérables dans l'ordre du programme de "regime change", des trous (on avait aussi oublié quelques "pays de merde", -dixit Trump- à détruire car refusant obstinément de se soumettre) et un sérieux retard dans l'exécution complète, mais dans les grandes lignes le programme a été lancé ou est activement en cours (Syrie). Des millions d'êtres humains semblables à nous ont vu leur vie s'achever tragiquement ou totalement ravagée par la volonté d'une minuscule caste de va-t-en-guerre décidés à punir des pays par trop irrespectueux de la volonté du plus fort, tout en améliorant copieusement les bilans du complexe militaro-industriel atlantiste.

     Quant à l'Iran, le dernier de la liste, (la cerise sur le gâteau ?) il avait pourtant déjà subi avec succès en 1953 un type innovateur de "regime change" made by CIA quand le Dr Mossadegh, le premier et dernier Premier Ministre jamais élu démocratiquement, qui tenta d'instaurer une République laïque, avait été renversé suite à sa nationalisation du pétrole iranien en représailles contre l'intransigeance british sur les dividendes pétroliers, grâce à de violentes "émeutes populaires" surgies de l'opération Anglo-US AJAX  organisée et pilotée par Kermit Roosevelt de la CIA et bien alimentée en valises bourrées de dollars.

     Ce grand bourgeois démocrate et laïque iranien fut accusé faussement d'être un "communiste", la peine de mort fut requise contre lui mais il fut embastillé jusqu'à sa mort, contrairement à certains de ses partisans qui furent torturés puis exécutés.

Et la démocratie avec, à jamais !

Ainsi fut réinstallé le Shah exilé qui mit en place une si cruelle dictature qu'elle conduisit bien plus tard à la révolution islamique.

Autrement dit, le peuple persan doit sa République Islamique actuelle aux sordides machinations des britanniques et de la CIA. ! On dit merci ?

     De notre vivant, pour beaucoup, nous avons vu s'effondrer l'empire soviétique et nous assistons en direct à la décomposition accélérée de l'empire OTANiste, sous la houlette de dirigeants mal élus ou réactionnaires dont le but, en dépit d'une propagande incroyablement hypocrite sur la "Démocratie, la Liberté et les Droits de l'Homme" n'est pas le bien-être et la prospérité de leurs peuples mais leur propre prospérité et leurs prébendes et ceci précisément au détriment des peuples. Et grâce à cette insatiable cupidité débridée, l'effet pervers le plus patent est que depuis des décennies ils ont grandement favorisé l'émergence de l'empire de demain, l'empire chinois.

     Lénine aurait dit : "les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons".

C'est bien dans une certaine mesure ce qui s'est produit : alléchés par les très bas salaires chinois et un contrôle autoritaire des travailleurs (leur rêve), nos "élites" leur ont confié la fabrication de tout ce qui faisait notre richesse : nos productions, nos techniques, notre savoir-faire et les machines avec !

Et délocalisé ainsi les millions d'emplois qui nous font défaut. Et ce schéma s'est répété dans presque toutes les activités de toutes technologies. Qui s'est comporté le plus stupidement ? Les chinois ?

     Grâce à nos "élites" économiques et politiques bornées, incapables de regarder plus loin que leurs cours instantanés de Bourse, la Chine nous dépasse à grandes enjambées dans tous les domaines.

     Par chance, on sait encore faire des machines à tuer sophistiquées, on sait les vendre, apprendre à les utiliser, susciter par des opérations Ajax les conflits adéquats et à l'occasion les employer nous-mêmes.

     Et pour retarder un fatal déclin économique qui, généré par cette géniale "stratégie" était largement prévisible, nos "élites" ont décidé pour compenser de réduire tout ce qui faisait la vraie richesse et le prestige de nos pays : un niveau de vie, d'éducation et de culture élevés, une espérance de vie en bonne santé unique dans l'histoire de l'humanité, des protections sociales acquises de haute lutte : en bref, tout ce qui est la marque d'une société civilisée.

     Mais il leur était insupportable de s'être fait arracher tout cela par des manants, y compris US, que même des guerres destinées à les dresser les uns contre les autres n'avaient fait que renforcer (s'ils en revenaient, ils avaient des exigences exacerbées par leurs sacrifices) et il fallait bien que cela cesse.

     Denis Kessler, ex vice-président du MEDEF l'a écrit (Challenges, 4/10/07) : "Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement tout le programme du Conseil National de la Résistance."

Il l'a dit, Macron le fait !               RJ


2017 12 AN II 168

AN II 168 DECEMBRE 2017

EDITORIAL

Depuis de nombreuses années, l’offensive de reconquête cléricale a pris la forme d’une confusion entretenue entre le cultuel et le culturel, au prétexte le plus souvent de promouvoir le patrimoine touristique, ce qui justifierait le versement de subsides publics (subside, au sens premier : « Secours d'argent que des sujets donnent à leur souverain » – définition du Littré).

Dérèglementation républicaine

Les subventions accordées à la Fondation Fourvière ressortissent à cette tentative de flouter la séparation entre la sphère publique (le culturel) et la sphère privée (le cultuel) ; les opérations de promotion des Ostensions en Limousin en sont un autre exemple. L’installation de cinq crèches chrétiennes dans le hall de l’Hôtel de Région par le président du Conseil régional- nonobstant l’arrêt du Tribunal Administratif de Lyon du 5 octobre 2017 – participe de la même tentative. Personne ne s’y est laissé prendre, et assurément pas les juges de première instance : « Dans l'enceinte des bâtiments publics, sièges d'une collectivité publique ou d'un service public, le fait pour une personne publique de procéder à l'installation d'une crèche de Noël ne peut, en l'absence de circonstances particulières permettant de lui reconnaître un caractère culturel, artistique ou festif, être regardé comme conforme aux exigences qui découlent des principes de neutralité des personnes publiques.»  

Mais il semble qu’une nouvelle confusion se banalise, celle –topologique – qui consiste à associer dans un même lieu public ce qui revient à chacune des deux sphères, publique et privée. C’est ainsi qu’on célèbre la messe dans les locaux municipaux abritant l’école publique de Vauxrenard, en Beaujolais. Le maire de la commune n’y voit pas malice et prétend témérairement que dans la commune, personne – ou presque - n’est choqué.  Comme le déclare Nicolas Cadène (rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité) : « … si c’était un autre culte, imaginez le bruit que cela aurait fait, une activité cultuelle dans une mairie ! J’ai l’impression qu’il y a une grande incompréhension de la loi. » Mettons donc cela sur le compte de l’incompréhension. Pour le maire, il fait trop froid dans l’église. Et c’est vrai, l’hiver peut être rigoureux et les églises difficiles à chauffer. Serait-ce une raison pour que les paroisses s’invitent au chaud dans les bâtiments de la République ? … ou pour qu’on les invite ?

Au même moment, on apprend qu’une entrée et un espace « cuisine » sont prévus comme parties communes au Centre d’Information et d’Orientation de Villeurbanne, structure relevant de l’Education nationale, et au futur Centre Culturel Œcuménique (d’inspiration confessionnelle) dans un espace rénové, « « l’autre Soie », avec le soutien de la municipalité de Villeurbanne et à grand renfort d’argent public.

Défendre le baccalauréat

Mais au fait : a-t-on encore besoin d’un CIO ? La réforme du baccalauréat et le « plan étudiants » par lequel on entend faire gérer par les enseignants en lycée la sélection d’entrée à l’université posent désormais cette question. Le CIO « Lyon –Rive gauche » a déjà fermé ses portes à la rentrée 2017, ainsi que celui de Firminy dans la Loire. Quatre autres CIO et une antenne avaient connu le même sort en 2013-2014, sur fond de désengagement des collectivités locales, validé par les autorités académiques. Et voilà que la municipalité de Villeurbanne semble vouloir faire de son CIO local un espace œcuménique ! (voir notre dossier pages suivantes).

Le travail des conseillers d’orientation est désormais confondu avec celui des psychologues scolaires dans un même corps statutaire. Leur travail ne sera plus jamais le même si le gouvernement vient à bout du baccalauréat comme premier grade universitaire donnant accès aux études supérieures de son choix. Avec l’individualisation des parcours par modules, on passe à une autre logique : il s’agit désormais d’adapter la demande aux capacités d’accueil des filières universitaires. On passe d’un diplôme organisé selon des épreuves nationales et anonymes à des diplômes « maison » qu’aucun droit ne peut plus garantir. La fin du baccalauréat, dont il ne resterait que le nom.

Tout cela suit une même logique, celle de la dérèglementation. Elle s’applique à tous les domaines, et désormais au système scolaire. Le principe de « l’élitisme républicain », qui fit la fierté de l’enseignement français et de tous les systèmes le moins inégalitaire, cèderait la place – sous couvert de pragmatisme économique - à la mainmise des autorités locales et aux intérêts particuliers.

Il est douteux que la laïcité y trouve son compte !

P.G.

 

Merci à tous de penser au versement de votre adhésion ! Même si c’est étalé sur 2 ou 3 chèques pour la somme de 72 euros (abonnements An II et La Raison inclus).

L’Assemblée Générale a voté pour 2019 une future augmentation de 3 euros.

►   Nos comptes ont besoin d’un remontant !

►  La Libre Pensée nationale, par ses actions nationales et internationales, effectue des prélèvements élevés (il nous reste 5, 5 euros sur chaque carte).

►   Tout soutien supplémentaire est, bien sûr, le bienvenu !

►   Faites de la publicité pour nos actions, faites adhérer à la Libre Pensée !

 

 

APPEL DU TRESORIER

 

 

Et pendant ce temps-là, les tarifs de la poste augmentent…

 LAICITE RHONE

Vauxrenard : messe dans les locaux municipaux

Sous le titre « Vauxrenard: ils ne veulent plus de messes dans le bâtiment de l'école publique », le Progrès du  3 février dernier annonçait comment, la salle paroissiale ayant déménagé depuis janvier, elle se trouvait désormais installée dans le bâtiment mairie-école-bibliothèque, sous la salle du conseil.

« La présence d'un prêtre en habit et la tenue d'offices religieux, tous les vendredis matin, ainsi que les questions de sécurité qu'induisent les allers-et-venues des paroissiens, inquiètent les délégués départementaux de l'Education nationale (DDEN) du secteur. Pour Jean-Jacques Salanson, maire de Vauxrenard, le débat n’a pas lieu d’être. »

Or le bail emphytéotique a été accordé à une société immobilière de Villié-Morgon qui a en charge le bâti de la paroisse depuis la vente du presbytère à la municipalité en 1989, ce qui pose un problème de légalité puisque seules les associations cultuelles de loi 1905 peuvent bénéficier de ce type de baux. La municipalité devait lui fournir une salle, mais, pour respecter la loi, hors des locaux municipaux.

Autre fait choquant, le local a accueilli dans le passé des colonies de vacances (UFOVAL). Les douches ont été démolies, ce qui interdit de fait tout retour en arrière.

  1. M. Henri Humbert, président des DDEN du secteur Beaujeu-Belleville, a été mis en cause indirectement par le maire M. Salanson comme le « seul habitant » mécontent de Vauxrenard sur les 325 de la commune.

Il écrit, dans une lettre adressée au Conseil municipal : « Un rappel de la loi de 1905 : (…) elle n’a jamais été conçue comme devant créer des entraves à l’exercice des cultes, elle n’était ni négative, ni positive, elle était et se voulait simplement neutre à l’égard des religions. »

On ne saurait mieux dire. La loi de 1905 n’a rien d’une coutume villageoise. Elle est un principe républicain qui s’applique à l’ensemble du territoire national. N’y aurait-il aucun « opposant » à la pratique de la messe municipale à Vauxrenard que cela ne changerait rien à l’illégalité de la situation.

La balle est dans le camp de la municipalité.

 CCO de Villeurbanne

Selon "Viva" n°310 de novembre 2017 (L'autre Soie : singulier, ambitieux et innovant ; page 11), le magazine de la Ville de Villeurbanne, le site de l'ancien IUFM rue Alfred de Musset, fermé depuis 2013, devrait accueillir « un ambitieux projet urbain innovant, participatif et multi partenarial (GIE Est habitat, CCO, Ville) ». 

 Le Centre culturel œcuménique (CCO) souhaite y installer ses locaux, ce dont Viva (Autrement dit : M. Bret et la municipalité de Villeurbanne) se réjouit. Problème passé sous silence par le magazine Viva : dans une aile de ce bâtiment est déjà installé le Centre d'Information et d'Orientation (CIO) Lyon-Est de l'Éducation Nationale, pas censé être œcuménique mais laïque ! Il est prévu que des parties soient communes entre le CIO et le CCO.

Lors d'une visite du site du CIO Lyon-Est, le 14 février 2017, par une délégation du Comité d'Hygiène de Sécurité et des Conditions de Travail Académique (CHSCTA) de l'Académie de Lyon, les représentants de FO et de la FSU se sont élevés contre cette remise en cause de la laïcité.

 Réponse de la rectrice :

"Les inquiétudes évoquées quant à l’installation du centre culturel œcuménique concernent aussi son caractère religieux.

Ce centre n’est a priori pas destiné à recevoir du public (bien que le responsable ait montré son intérêt pour l’amphithéâtre), mais seulement des professionnels en espace de co-working. Le CIO et le CCO devraient partager la même entrée et l’espace cuisine. Ce partage doit faire l’objet d’une convention précisant toutes les modalités de la cohabitation."

 NB : Le centre d’information et d’orientation (CIO) Lyon Est accueille les publics scolaires et non scolaires du bassin Lyon Nord Est. Les villes concernées sont Villeurbanne, Vaulx-en-Velin, Décines, Meyzieu, Genas, Jonage, Jons et Pusignan.

Le CIO intervient auprès de 28 établissements scolaires publics (17 CLG, 4 LEGT, 6 LP, 1 cité scolaire).

Les conseillers d’orientation psychologues (COP) sont nommés au CIO. Ils travaillent au CIO et dans les différents établissements scolaires publics du district.

Le CIO est un lieu d’accueil d’information et de conseil en orientation pour tout type de public bien que les scolaires restent le public privilégié. C’est également un lieu où s’élabore la mise en œuvre de la politique académique d’information et d’orientation en appui aux établissements scolaires. Le CIO intervient aussi auprès des partenaires de l’éducation nationale et d’autres partenaires dans la prise en charge des jeunes en insertion, des décrocheurs ou pour toutes autres actions liées à l’information et l’orientation des élèves. Il accueille la plateforme de suivi et d’appui aux décrocheurs.

(Janvier 2018)

Confirmation en page 9 du Supplément de Viva Villeurbanne, intitulé Viva dossiers n°1 de février 2018. A l'alinéa 17 sous le titre L'Autre Soie, on peut lire :

 « De manière très innovante, l'Autre Soie réunira habitat social, hébergement d'urgence, pôle culture et formation, 5000 m² dédiés à l'économie sociale et solidaire (entreprises, restaurant solidaire, coopérative d'achats) ... Les partenaires à l'origine de l'idée sont le GIE-Est Habitat, la Ville et le CCO. Lequel quittera ses locaux de la rue Courteline. Les négociations sont en cours avec l'Etat pour acquérir le terrain de 25 000m² dont un vaste parc arboré. »

Qu’est-ce que le CCO ?

 "Le mot œcuménisme désigne l’effort des chrétiens pour parvenir à une unité institutionnelle entre les différentes Eglises et communautés qui le composent aujourd’hui.

Ce que n’est pas l’œcuménisme : Le mot Œcuménisme est de plus en plus employé pour désigner le dialogue des chrétiens avec les juifs, avec les membres d’autres religions (musulmans, hindouistes, bouddhistes etc.) ou même les non-croyants. Cet emploi extensif, qui peut se justifier par l’origine du mot, contribue malheureusement à mettre sur le même plan des dialogues d’un autre ordre : le dialogue entre chrétiens, unis par une même foi en Jésus-Christ et un même baptême, est fondamentalement différent de tous les autres dialogues."

Définitions du Site de la Conférence des évêques de France : eglise-catholique.fr

On peut convenir que cette définition par l'église catholique de France elle-même remet sèchement à sa place la notion d'œcuménisme qui semble s'être imposée dans les esprits : une ouverture vers "les membres d’autres religions ou même les non-croyants." C'est pourtant sur cette ambiguïté voulue, comme celle savamment cultivée entre culturel et cultuel (ex : les crèches de Wauquiez) que semble reposer le CCO, Centre Culturel Œcuménique Jean-Pierre Lachaize à Villeurbanne. (Les informations suivantes sont tirées de son site officiel)

Le CCO c'est :

  • Une équipe permanente de 9 ETP (Equivalent Temps Plein) appuyée par des intermittents du spectacle et des professionnels sollicités au service des projets
  • Plus de 30 000 personnes fréquentent annuellement les différents concerts et manifestations
  • Un conseil d’administration composé de 15 administrateurs
  • Un budget annuel moyen de 650k€
  • 1400m² mis à disposition par l’Archevêché de Lyon pour développer ce projet au cœur d’une agglomération dynamique : salle de spectacle, studio de répétition danse et musique, salles de réunion, bureaux partagés, etc.
  • Un réseau de plus de 370 acteurs associatifs et d’artistes actifs dans des domaines très variés : solidarité, développement, humanitaire, écologie, culture, etc.
  • Des partenariats solides avec les services de l’État, la Région Auvergne Rhône-Alpes, la Métropole de Lyon, la Ville de Villeurbanne
  • Des centaines de bénévoles sur les projets
  • 6 volontaires civiques

Toujours selon son site officiel, "le CCO accueille des associations qui proposent des activités variées ouvertes au public pendant la saison : Accordéon, musiques des Balkans, danses contemporaine, traditionnelles françaises, orientales, africaines, hip-hop, flamenco, chant gospel, expression corporelle, ...

Permanences juridiques, paniers fruits et légumes locaux, alcooliques anonymes, ...

Historique : "Il a été créé en 1963 à Villeurbanne à proximité du campus universitaire de La Doua.

Il a été nommé en l'honneur du Père Jean Pierre-Lachaize (mort en 2002), qui fut investi dans la vie du centre.

En 1963, le père Jean Latreille (1926-2015) a créé une aumônerie catholique et protestante à destination des étudiants du campus de La Doua, alors en plein essor. Le lieu est imaginé comme un espace de liberté et de rencontres, ouvert à tous. Grâce au soutien financier de grandes entreprises et banques lyonnaise, entre 1966 et 1968, des bâtiments dédiés sont construits rue Georges-Courteline à Villeurbanne, à proximité de l’INSA.

Le CCO devient par la suite un établissement laïc tout en conservant son identité d’origine, à savoir sa volonté d’ouverture au monde et aux cultures de différents horizons."

 

Les partenaires financiers mentionnés sur son site sont : "Ville de Villeurbanne, Grand Lyon Métropole, Région Auvergne Rhône-Alpes, DRDJSCS Auvergne Rhône-Alpes (Jeunesse, Sports et Cohésion sociale), DRAC Auvergne-Rhône-Alpes (Ministère de la Culture) CGET Commissariat Général à l'Egalité des Territoires (Ministère de la Cohésion des Territoires) Union Européenne." Liste probablement non exhaustive, bien sûr.

Conclusion : Cette importante vitrine associative à vocation prétendument "universelle" (katholikos en grec !) ne pourrait évidemment pas fonctionner sans de l'argent public prélevé généreusement sur nos impôts par nos édiles, en contravention absolue avec la loi de 1905.

vie de la federation

Assemblée Générale du 27 janvier 2018 de la Libre Pensée du Rhône

24 présents (à ajouter pour le vote : 6 excusés ayant laissé un pouvoir)


  1. 1. Rapport moral et d’activité du Président sur l'année (nov. 2017 – janvier 2018) et discussion.
  • - Avec le mouvement des monuments pacifistes, organisation de rassemblements (20 avril La Doua Villeurbanne – 8 mai à Villié-Morgon – 24 juin à la Courtine – le 11 novembre à Lyon) contre la guerre et la réhabilitation des fusillés pour l'exemple
  • - Rencontres au banquet républicain, veille de Pâques avec 52 convives
  • - Interventions à propos de l'installation des crèches de Noël dans le hall de l'hôtel de Région (décembre 2016, 1 crèche – 5 décembre 2017 au 5 janvier 2018, 5 crèches). Le Président Wauquiez les justifie pour l'aspect culturel, niant l'existence de la loi de 1905, refusant le vote d'une délibération appuyant sa démarche (2 camarades qui ont visité l'hôtel de Région ont eu une réponse édifiante le 23.01 !). Autre fait très grave, la priorité donnée par Wauquiez aux établissements privés (50 millions de subventions supplémentaires !) aggravant l'application de la loi Debré.

A utiliser pour dénoncer cette politique anti-laïque.

  • - Rappel fait sur Dardilly (des élèves "mutés" du lycée technique public vers le lycée privé sur ordre du Rectorat). Des atteintes encore plus fortes se développent sur les statuts et les missions des professeurs d'enseignement technique (en devenant formateurs de chômeurs, de reconversions à un métier, mais plus à plein temps des lycéens en formation !). Tout cela, dans un cadre de la disparition des conventions collectives (loi El Khomri et ordonnances Monron) et l'arrêt de reconnaissance de qualifications rémunérées.

La mobilisation des laïques est indispensable ! = réutiliser l'appel des laïques.

La réforme du bac et des universités ne fait que renforcer la nécessité de combattre ces réformes et actions (meeting avec les associations laïques ? lancer une conférence de presse ?).

  1. 2. Rapport financier

Volume important de trésorerie avec le voyage vers Gentioux, le banquet républicain, l'organisation du colloque (supérieur à 10 000 €)

Le bilan fait apparaître des dépenses "obligatoires" (location de salles, assurance des locaux, édition de l'An II, Web, frais de gestion) qui ne sont pas compensées par les recettes (variables chaque année = soutien des adhérents, bénéfice du banquet, etc.).

  1. 3. Un débat sur le financement de l'An II bulletin indispensable de notre expression a commencé : passer de 12 à 15 € l'abonnement annuel ? réduire le nombre de bulletins (de 6 à 5 par an) et sa diffusion par Web ?

Le bureau a été mandaté pour faire avancer les propositions.

  1. 4. Avec le vote unanime du rapport du Président, du rapport de trésorerie et quitus de la commission de contrôle, il y a eu vote de l'augmentation de la cotisation annuelle de 72 à 75 € pour 2019 (la LP nationale prélève la majorité de la cotisation pour les activités nationales et internationales !)
  2. 5. Propositions de réunions publiques (et pas seulement à Lyon). Cela suppose un coût ! (5 000 tracts / 300 affiches / 600 e-mails) et une préparation de dates et lieux.

Nouveau Bureauélu : Jean-Louis ANDRIEU, Annie DESAINTJEAN, Jean-Claude DUTOUYA, Pierre GIROD, Xavier HYVERT, René JAMBON, Laurent MOLLARD, Robert CERRO.

NB : Gilles CHAMPION, absent le 27 janvier, a été coopté au Bureau depuis cette date.

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Chaque deuxième dimanche du mois de 9H40 à 10H

PACIFISME

Le Président Macron, répondant à M. Marsaud, citoyen de Vendée qu’il considérait que les fusillés pour l’exemple « font aujourd’hui pleinement partie de la mémoire nationale » et que « Au cœur des Invalides et de l’Institution militaire leur mémoire a trouvé la place qui leur était due ». Comme ses prédécesseurs il refuse de réparer l’injustice commise contre les fusillés pour l’exemple. En réunissant les fusilleurs et les fusillés aux Invalides, ils ont assassiné une deuxième fois les soldats victimes de la guerre.

Les fusillés n’ont pas failli à leur devoir !

Ceux qui ont failli à leur devoir de justice, ce sont les Présidents de la République !

La planète devient un vaste théâtre d’opérations militaire ; Les bombardiers les plus sophistiqués, les drones militaires, les missiles téléguidés, les soldats bardés d’instruments à la technologie la plus élaborée et la plus coûteuse, tuent des civils par centaines de milliers.

Au moment où se généralisent les conflits armés, nous sommes en droit de clamer :

MAUDITE SOIT LA GUERRE ET SES AUTEURS ! ARRÊT DES OPEX !

Oui, les soldats ont été les victimes des généraux fusilleurs. La réhabilitation des Fusillés pour l‘exemple de 1914-1918 prend valeur de symbole. Tout le démontre : les descendants de ces Fusillés n’acceptent pas l’injustice qui fut commise.

Tous ensemble, avec tous les descendants de Fusillés pour l’exemple, signataires actuels ou à venir de l’Appel à la République, avec toutes les associations impliquées dans ce travail (ARAC, UPF, PDP et des sections de la LDH), avec les confédérations syndicales FO et CGT, avec toutes les forces partisanes de la réhabilitation, avec les citoyennes et les citoyens, nous rétablirons l’honneur volé des Fusillés pour l‘exemple, nous érigerons un monument de pierre pour rendre leur honneur aux 639 Fusillés pour l’exemple. Xavier Hyvert, Président de l’Association Laïque des monuments pacifistes du Rhône

 

La lettre du Sous-lieutenant Herduin du 11 juin 1918 à sa femme résonne cent ans après : « Crie, après ma mort, contre la justice militaire. Les chefs cherchent toujours des responsables. Ils en trouvent pour se dégager. » Il avait raison. Joffre, le 21 août 1914 explique au ministre : « L’offensive de Lorraine a été superbement entamée. Elle a été enrayée brusquement par des défaillances individuelles ou collectives qui ont entrainé la retraite générale et nous ont occasionné de très grosses pertes. J’ai fait replier en arrière le 15e corps qui n’a pas tenu sous le feu et a été la cause de l’échec de notre offensive. : j’y fais fonctionner ferme les Conseils de guerre. ». La Commission d’enquête militaire cherchant les causes des mutineries accuse devant les parlementaires réunis en Comité secret : Les chefs d’unité savaient qu’ils conduisaient leurs troupes à une mort inutile, certains pleuraient en donnant aux poilus les ordres de sortir de la tranchée. Nivelle, quelques jours avant l’offensive du 16 avril, disait aux chefs de corps : « Allez-y carrément ; il n’y a plus de boches devant vous !  Le Général André BACH, analyse : « A la terreur engendrée par les combats, l’Etat-major opposa la terreur de l’exécution pour abandon de poste devant l’ennemi. ».

          Esquisse du Monument

SOUSCRIVONS POUR LE MONUMENT AUX FUSILLES POUR L’EXEMPLE

A MAIZY, DANS L’AISNE, SUR LA LIGNE DE FRONT !

Ce monument national sera le symbole de l’injustice dont les Fusillés furent victimes, de leur réhabilitation par le peuple français, par les citoyens, puisque c’est une souscription publique nationale qui en aura permis sa réalisation.

Chèque à l’ordre de : « A.E.M.H.F.E. » (Association pour l’érection d’un monument en hommage aux Fusillés pour l’exemple)

Et à envoyer à : Fédération du Rhône de la Libre Pensée 7, rue Major-Martin 69002 LYON

 banquet 2018

 BANQUET-DÉBAT RÉPUBLICAIN ET ANTICLÉRICAL

VENDREDI 30 mars,  à partir de 19 H

« Salle des familles » LYON 7e

 5 rue Ravier (Métro Jean Jaurès)

CONTRE LES INTERDITS RELIGIEUX

POUR LA LAÏCITÉ

POUR LE RESPECT DE LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE

  • - un repas royal, mais républicain: apéritif, vin, charcuteries d’Auvergne, colombo de porc, fromages, dessert, café
  • - des chansons, de la musique…
  • - des communications, des infos…

 

Æ Possibilité de cochonnailles 

 En direct d’un producteur auvergnat qui n’utilise pas des élevages industriels de porc :

 Saucisse sèche – boites de pâtés confit foie de porc – jarret – tranches jambon cru sous vide

       Avec la participation musicale de Sébastien Baylet

 
 

COMMENT S’INSCRIRE ?

par mail, téléphone ou courrier avant dimanche 25 mars au soir.

 

Règlement par courrier ou le soir du banquet : 15 euros (tarif de base)

18 euros (tarif de soutien

… ou plus si possibilité !

 

Aussi vite que possible, afin de faciliter la tâche des organisateurs !

 

 

 

« Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi en lui »

 (Évangile de Jean, 6, verset 56) 

 

 

 

Réservation et règlement par chèque à l'ordre de :

 Libre Pensée du Rhône     7 rue Major Martin 69001 LYON     -   CCP  Lyon 4820 70 M

Ou confirmation avant le 25 mars par mail à : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.,

Téléphone (messagerie) : Jean-Louis. 04 78 68 52 88           Pierre G.     04 78 24 88 80

(si possible: adresse et mail des participants)

 

libres propos, libres pensées

 

Il y a 500 ans la proclamation de Luther (1ère partie)

     Le pape catholique est allé en Suède à l'invitation des protestants pour « commémorer » le placard de Luther de 1517. Pour s'amuser sans doute, les protestants l'ont fait recevoir par un éminent représentant du clergé protestant, une archevêque femme. Le pape a dû avaler sa mitre. Des articles de presse sont revenus sur cet anniversaire le 31 octobre. Le moins qu'on puisse dire c'est que le souci de restaurer le rôle des religions en Europe pour les bourgeois, les rend beaucoup moins respectueux des faits que leurs ancêtres (Voltaire, Diderot) du 18ème siècle.

Que s'est-il donc passé vraiment en 1517 ?

La bourgeoisie marchande s'affirme et

provoque un bouleversement de la pensée.

     De 1300 à 1500, les villes italiennes sont au cœur des progrès économiques, l'artisanat a mis au point par exemple les lunettes de vue qui permettent aux artisans (orfèvres notamment) de travailler au-delà de l'âge de 50 ans sur des opérations minutieuses.

     Si Galilée peut construire la lunette astronomique sur les plans que lui a envoyés Kepler, c'est parce qu'il utilise les progrès techniques de l'artisanat du verre de Venise, que les touristes vont toujours admirer à Murano. Dans ces villes la bourgeoisie découvre que des techniques modernes étaient connues dans l'Antiquité. Il va donc y avoir un véritable engouement pour les textes du passé.

     Dans l'art, la sculpture, l'architecture, la peinture, l'histoire, la médecine, voilà que l'idée se répand : l'Antiquité était en avance sur nous. Les hommes instruits se jettent dans la recherche de ce passé qui devient vite une terre à redécouvrir. Ce n'est pas un hasard si les expéditions maritimes vers l'est ou vers l'ouest, s'efforcent de déchiffrer ce qu'avaient compris les anciens grecs et romains. Christophe Colomb part avec des cartes et des calculs basés sur les textes de l'antiquité.

     Les humanistes sont donc des érudits comme Pétrarque (1304-1374) ou Boccace (1313-1375), qui ont accès aux textes de l'Antiquité par les érudits de Byzance, dont les plus prestigieux viennent s'installer à Venise ou Florence, du fait du déclin puis de la menace de la chute de l'empire byzantin. Venise ayant détourné une croisade pour saccager Byzance en 1203 a pris le contrôle du commerce en Méditerranée, et ce sont les villes italiennes qui attirent les savants. Venise n'a pas

ramené seulement les lions de bronze installés sur la cathédrale St Marc, mais aussi des savants. Après

la prise de Constantinople par les turcs en 1453, les savants arrivent avec les textes grecs dans leurs bagages, à Florence un grand savant grec Manuel Chrysoloras a enseigné le grec et constitué une bibliothèque des textes grecs anciens inconnus depuis 700 ans.

     Puis à partir de 1450, la bourgeoisie étend ses positions commerciales dans toute l'Europe du nord. L'Eglise est entrainée dans cette mode de l'engouement pour l'Antiquité. Le premier pape humaniste Nicolas V (1405-1455) fonde la bibliothèque vaticane. Son secrétaire Lorenzo Valla crée l'humanisme philologique qui analyse et donc soumet à critique les textes sacrés de la Bible.

Il démontre que des textes considérés comme sacrés sont des faux. Cette volonté de retrouver et chercher à mieux comprendre provoque un essor passionné de l'esprit critique.

     Il n'y a donc pas à ce moment-là d'opposition des sommets de l'Eglise à cet essor de la recherche.

Ce qui explique aussi le prestige de l'Italie dans toute l'Europe. Le père de Montaigne, noble d'Aquitaine, qui part guerroyer en Italie, en revient tellement enthousiasmé par ce pays qu'il impose que son fils soit éduqué uniquement en parlant latin.

     On connait bien la place des Médicis à Florence ou des Fugger à Augsbourg, les banquiers marchands ont déjà une vision mondiale des affaires. Antoine Fugger aura des concessions commerciales vers 1550, au Chili, au Pérou, à Moscou.

La bourgeoisie a ses intérêts propres qui entrent en contradiction avec l'ordre féodal

     Toute la société est corsetée dans la féodalité où le clergé est l'ordre qui gouverne, car il est l'interprète de la volonté divine et les nobles sont ses vassaux. Si, dès qu'un roi ou empereur puissant veut contrôler son clergé, des conflits majeurs se développent, le principe du pouvoir totalitaire du clergé et du pape reste un fondement de la société défendu becs et ongles par le haut clergé qui vit dans le luxe le plus ostentatoire possible.

     Mais la bourgeoisie de plus en plus riche développe le crédit pour les rois et les princes, ce qui suppose des levées d'impôts toujours plus lourdes pour assurer le service de la dette publique, les intérêts étant fort élevés.

     Il arrive un moment où la lutte pour accaparer la richesse produite par le paysan-serf et la part des bourgeois issue de l'échange, va opposer le clergé qui doit assurer son train de vie toujours plus dépensier - les palais, les cathédrales, sont toujours plus luxueux - et les bourgeois qui poussent les rois pour payer leurs dettes à augmenter les impôts sur les artisans, commerçants, paysans.

     Ce n'est pas un hasard si la question des indulgences va exploser en Allemagne. Du fait que l'empereur d'Allemagne avait dû aller à Canossa (1077) se prosterner, embrasser les pieds du pape et demander pardon, le clergé avait gardé dans les principautés allemandes des moyens de pillage absolument colossaux, et chaque année des convois d'or partait vers Rome et le Vatican. Les indulgences étaient un nouveau moyen d'enrichissement qui pesait surtout sur les riches puisque pour obtenir le pardon du pape, quelques siècles de purgatoire en moins, ou l'annulation de son mariage, il fallait payer cher. On payait pour avoir une année de moins au purgatoire, 2 ans, 10 ans, etc.… une indulgence a été accordée pour 60.000 ans de purgatoire.

Que Luther dise que le clergé ne pouvait forcer la main de dieu avec de l'argent, quel toupet !

Le porte-monnaie du pape en a pâli de rage.

Mais que des artisans écrasés d'impôts y aient vu une vérité évangélique, logique !

Des petits marchands

     Le banquier Fugger chargé de lever des indulgences pour le pape prélevait sa commission qui était de 50%. La formule de tous les vendeurs d'indulgences de l'empire était « dès que la pièce d'or retentit au fond du coffre, l'âme sort du purgatoire et s'envole délivrée dans le ciel ».

Non ce n'est pas un prospectus des pieds-nickelés, l’archevêque de Mayence, qui vendait lui aussi des indulgences, prélevait lui aussi son petit 50%.

     Jacob Fugger forma un cartel bancaire en 1519 pour acheter l'élection de Charles Quint comme empereur, il leva l'équivalent de trois tonnes d'or fin, il avait ainsi asséché le marché du crédit en Europe et les agents de François 1er qui voulait lui aussi acheter son élection, furent incapables de

suivre cette enchère. Ce qui donne une idée de la puissance de la bourgeoisie. Les Fugger, un siècle plus tôt n'étaient que des petits marchands.

     Ce système faisait gronder donc aussi bien les bourgeois qui devaient déjà graisser la patte des nobles pour faire commerce, que la petite noblesse des chevaliers appauvris, jaloux du train de vie scandaleux des évêques, cardinaux et abbés des monastères toujours plus nombreux.

     En 1514 le pape Léon X renouvelle l'indulgence pour la construction de St Pierre de Rome. Quand Luther en 1517 affiche sa proclamation sur le mauvais usage des indulgences, il exprime une idée qui est dans l'air du temps comme on dit aujourd'hui. Par la suite sa critique se développe en critique religieuse, donc en reforme religieuse, mais elle va susciter des développements qui le dépassent.

Une diffusion rapide

     Il serait d'ailleurs incompréhensible que si vite ses idées se répandent sous des formes d'ailleurs variées, si elles n'avaient pas été portées par les luttes de classes et diffusées par l'imprimerie, invention considérée comme divine par le clergé jusqu'à ce que les imprimeurs reproduisent en quantité les thèses de Luther et la critique de nombreux érudits.

     À ce moment-là, changement d'appréciation. Sans qu'il y soit pour rien, Luther constate, étonné, cette diffusion ultra-rapide de ses textes. Selon un recensement qui évidemment ne peut être exhaustif, c'est à 300 000 exemplaires que seront diffusés ses écrits. Cinquante ans plus tôt son affiche n'aurait pu être reproduite qu'à quelques dizaines d'exemplaires recopiés par un scribe.

     Le pape ne put que changer son fusil d'épaule et l'invention divine devint invention du diable, aussi créa-t-il l'Index, liste des livres interdits conduisant tout droit au bûcher auteurs ou lecteurs.

Christian Coudène

(à suivre)

« Avec la force brutale de toutes les chicaneries de la religion, avec la terreur des tortures, toutes les terreurs de l'excommunication et du refus de l'absolution, toutes les intrigues du confessionnal étaient mises en jeu pour extorquer aux sujets leur dernier pfennig ou accroitre le patrimoine de l'Eglise. La falsification de documents était chez ces dignes personnages un moyen habituel et favori d'escroquerie. Cependant quoique, en dehors des redevances et des taxes ordinaires, ils perçussent de plus la dîme, tous ces revenus ne leur suffisaient pas encore. La fabrication d'images de saints et de reliques miraculeuses, l'organisation de pèlerinages sanctifiants, le trafic des indulgences étaient appelés à la rescousse pour arracher au peuple un surcroît de redevances et longtemps avec le meilleur succès »                                  (Engels, la guerre des paysans)

Démocratie ou Servitude Volontaire au XXIème siècle ?

Dans nos sociétés réputées "démocratiques" une question se pose de façon lancinante : qu’est-ce qui peut inciter des électeurs vivant (souvent très mal) de leur travail au mois le mois, sinon au jour le jour, à réclamer toujours plus de politiques de droite ?

Essayons donc de comprendre : le rôle premier de la politique est de façonner l'organisation sociale et le fonctionnement au quotidien de la société, dont l’élément le plus essentiel est l’économie.

Pourquoi l'économie ? Très prosaïquement parce que depuis toujours l'immense majorité des humains a besoin de s'activer pour survivre et que l'addition de toutes ces activités individuelles conduit à une organisation sociale des collectivités humaines.

La vraie question est donc : comment se répartit entre tous le fruit global de ce travail ? Qui paie l’impôt et combien ? Doit-on travailler 35 heures ou 65 heures ? Tout le monde, tous les jours, la nuit, les week-ends ? Même les enfants ? Avec quels temps de repos par an ? Et jusqu’à quel âge ? Quelle retraite ? Financée comment ? Par qui ? etc.

     Certaines activités vitales à la nation, la population, l’environnement doivent-elles relever d'arbitrages collectifs ou être laissées au bon vouloir du marché ? Un grand patron salarié doit-il gagner 500 fois le salaire moyen ou devrait-il se contenter de bien moins ? Peut-on accepter les inégalités et la pauvreté grandissantes (et donc à terme très dangereuses) ? etc. La politique n'est que l’arbitrage de ces triviales questions de gros sous, qui permet de répondre à nos besoins en éducation, santé, emploi, niveau de vie, vieillesse, infrastructures, transports, défense, lois, justice, culture, environnement, recherche, etc.

L'économie, c'est notre vie quotidienne.

C'est l’argent de l'impôt citoyen collecté sur toute l'activité économique commune qui permet l'organisation et la satisfaction de tous ces besoins humains en équipements et institutions collectifs qui participent à la cohésion sociale et culturelle d’une nation. Pour éluder cette épineuse question de l’arbitrage équitable de la répartition des ressources en faveur de l’intérêt collectif et parce que seulement environ 20% des électeurs ont un réel intérêt économique personnel à voter à droite, il faut donc (pour faire une majorité) en détourner le maximum parmi les 80% restants vers des enjeux immatériels que l’on baptisera "la défense des vraies valeurs" : famille, éducation, sécurité, liberté, histoire, mémoire, sexe, contraception, morale, spiritualité, mœurs, race, immigration, patriotisme, genre et même depuis peu orthographe (inclusive), etc., et on les invitera jour après jour à ratiociner sans fin sur ces thèmes mais surtout sur la décadence continue des "valeurs".

En fait, toute polémique qui brouille les cartes et les citoyens entre eux est bonne à attiser et les médias en raffolent. L’éventail des controverses factices diviseuses d’opinion publique en catégories incompatibles et irréconciliables est inépuisable et il faut aussi, hélas, constater que le public adore cela.

Résultat concret : plus les électeurs votent pour la restauration des "valeurs" bafouées qu’on désigne quotidiennement à leur attention, plus ils obtiendront le dépeçage du patrimoine national, la promotion de la rente financière, les réductions d’impôts pour les hyper-riches, la quasi-suppression de l’impôt sur les grosses successions qui perpétuera la caste des oligarques héréditaires, la refonte de l'ISF, l'impunité absolue des très grands fraudeurs et grands évadés fiscaux, la concentration des médias confiés à quelques mains amies et fortunées pour mieux les anesthésier, un chômage croissant grâce aux très fructueuses délocalisations d’activités en attendant la juteuse privatisation programmée de la totalité de nos vies : santé, assurances sociales, retraites, services publics, etc. : l’homo-economicus se doit de rapporter gros mais ne rien coûter.

     Ils votent pour avoir l’ordre et la sécurité et ils auront à la place le saccage social, le "toilettage" du Code du Travail, en attendant celui de la Loi de 1905 qui remettra en selle l’influence morale du Vatican qui saura bien mieux s’occuper (comme à son regretté âge d'or féodal) des questions d’éducation, de santé, de solidarité (pardon : de charité) tout en prélevant sa substantielle dîme d'existence au passage.

En bref, et très démocratiquement, ils auront subrepticement tout ce qui leur nuit.

La très haute bourgeoisie financière qui aimerait que l’Église reprenne en main son office primordial d'auxiliaire dans le magistère des esprits croit-elle au ciel et aux antiques fables et mythes moisis colportés par elle ? Bien sûr que non ! Son paradis est ici-bas. Mais elle croit fermement au rôle actif de la religion comme contention des esprits et placebo à toutes les insatisfactions générées par sa politique de rapacité malfaisante.

L'athée Bonaparte avait fort bien discerné ce formidable et utile effet sédatif, d'où son concordat contre-révolutionnaire (1801) encore en vigueur en Alsace-Moselle, malgré son abrogation en 1905.

     Et partout l’opposition parlementaire proclamée "de gauche", croyant à une demande spontanée (et non manipulée) des électeurs, au lieu de s’atteler à la bonne vieille grosse question de la justice économique et sociale qui fâche se croit obligée de suivre (et même de précéder) en courant sur le terrain des "valeurs" si prisées par la droite, de se justifier sans fin, d’accepter tout ce que les électeurs sont censés exiger (selon les sondages !) et qu’en réalité on leur a suggéré jour après jour, d’intégrer même son vocabulaire, lui-même détourné de ses significations premières : libéralisme (en économie), privilèges (les petits, bien sûr), laïcité (forcément ouverte et positive), tolérance (zéro), guerres (humanitaires) etc.

Elle finit par tenir pratiquement le même discours et quand elle arrive au pouvoir montre la même désinvolture pour ses électeurs, le même désintérêt pour la laïcité républicaine et la même politique économique, (il n’y a pas d’alternative !) imitant ces partis (ex-) progressistes étrangers (New Labour au Royaume-Uni, SPD en Allemagne, Démocrates aux USA, entre autres) qui ont déjà abdiqué depuis bien plus longtemps encore la défense des intérêts des électorats populaires qui est pourtant (il y a prescription) à l'origine de leur fondation. 

Et plus les électeurs seront déçus et amers, plus on leur assènera que c’est à cause des "valeurs" bafouées par le laxisme intellectuel, la perte des repères religieux, les fainéants, la sécularisation de la société, les fonctionnaires paresseux et toujours en grève, les syndicats sectaires, l’athéisme sans morale, la démission des enseignants, les immigrés, les musulmans, la contraception, l'avortement, etc.

     Les boucs-émissaires sont légion et très utiles, car avec l’aide des grands médias concentrés entre de bonnes mains, maîtres en mal-information et en détournement de l’opinion vers les besoins futiles et les stigmatisations utiles, les effets de mode, le rêve éveillé, les twitts irréfléchis sur les réseaux dits "sociaux", les choses superficielles de la vie ou des problèmes imaginaires, l’imprégnation dès l’enfance d’une culture de compétition et d’individualisme forcenés qui n'ont pour véritable objectif que de fragiliser l’individu en l'isolant de ses semblables, ils focalisent l’attention du public sur des sujets savamment montés en épingle et renouvelés en permanence qui occultent si bien ceux qui sont plus concrètement embarrassants.

     Et pour ceux que la simple consommation d'objets, de presse people, de sport-spectacle à gros budget et de divertissements débiles et avilissants ne satisfait pas, ceux qui ont des velléités spirituelles, les religions (quelles qu’elles soient) qui par leurs spiritualités mystiques, leurs dogmes "révélés" non questionnables et leurs promesses de consolations extra-terrestres annihilent la réflexion rationnelle, ruinent l’esprit critique et démobilisent la légitime revendication terre-à-terre, font comme jadis partie intégrante du dispositif anesthésiant de ce vaste marché de dupes. C'est Jérusalem vs Athènes, la passion mystique contre la raison.

Ainsi dans les esprits se délite le clivage économique au profit de celui de concepts moraux et des gens richissimes ou leurs mandants peuvent se permettre de prétendre qu’ils sont proches du peuple puisqu’ils partagent les mêmes "vraies valeurs fondamentales" (sauf leurs valeurs boursières, évidemment).

C’est ainsi que l’on voit des ouvriers, des employés, des cadres moyens, des petits commerçants, des gens pauvres, des chômeurs choisir résolument de vrais nantis comme les meilleurs défenseurs de leurs intérêts (les Trump, Clinton, Fillon, Le Pen, Macron et Cie) et acceptent leurs oukases, leurs frasques, leurs impunités et même leurs insultes sans protester et souvent sans même s’en apercevoir, tant ils sont inattentifs ou adéquatement lobotomisés.

Nul besoin de coup d’état sanglant, il suffit par un travail expert de sape intellectuelle et de savant viol des mots de savoir convaincre l’opinion qu’il n’y a pas d’alternative !

De plus en plus préfèreront alors s'abstenir de voter plutôt que de participer à des élections qu'ils voient ne jamais rien changer. Plus besoin d'une incontestable majorité des électeurs inscrits pour être élu démocratiquement : les sièges électifs aux assemblées seront toujours aussi occupés !

La boucle est bouclée. Tant que les électeurs ainsi détournés du débat public n’auront pas assimilé que les décisions de ces individus intéressés leur nuisent concrètement et personnellement dans leur vie quotidienne et future, ainsi qu'à leur descendance et que leur objectif réel n’est pas la satisfaction de l’intérêt général, mais la perpétuation du pouvoir d’une minuscule caste accapareuse cela continuera. Selon Noam Chomsky, "la manipulation de l’opinion publique est à la démocratie ce que la violence est à la dictature".

Cela s’avère plus vrai chaque jour.             R J

2017 12 AN II

  AN II 167 DECEMBRE 2017

Roger Cordier 

Nous saluons avec tristesse la mémoire de Roger Cordier, président du « Comité 1905 » pour la défense de la loi sur la laïcité. Roger nous a quittés le 2 décembre dernier, à 3 jours de son 79e anniversaire.

     Nous l’avions croisé encore dernièrement, sur le parvis de Fourvière, indigné par le renouvellement du vœu des Echevins, contre lequel il en avait appelé à la mobilisation laïque.

     Il nous écrivait, à l’occasion du 110e anniversaire de la loi de 1905 qui fut l’occasion du meeting de la salle Japy :

« Le Comité1905 Rhône-Alpes est solidaire de toutes les organisations ou associations manifestant pour l’abrogation de la loi Debré du 30 décembre 1959 autorisant le financement de l’enseignement privé sous contrat d’association.

     Comme doivent aussi être abrogés les accords Kouchner/Vatican sur la délivrance des diplômes universitaires ou la récente loi Carle, obligeant au financement par les communes, des frais de scolarité d’enfants scolarisés dans une autre commune que celle de leur résidence.

     La mal-nommée liberté de l’enseignement autorisant l’existence d’un enseignement privé à côté de l’enseignement public, il devrait en aller tout autrement de son financement.

Le Comité1905 Rhône-Alpes est fidèle à la formule :

« À enseignement public, fonds publics,

à enseignement privé fonds privés ».

 

EDITORIAL

Année après année, le climat se modifie…

Il ne s’agit pas dans cet éditorial de changement météorologique, mais du climat social et d’une tension nouvelle mettant en jeu les libertés démocratiques et le rapport classique aux questions de laïcité cadrées encore à ce jour  par la loi de 1905.

« Attaquer la France des clochers, c’est faire le jeu de l’islam radical » lisait-on le 23 novembre dernier sous la plume d’un dénommé Yves Thréard à la une d’un journal qui n’a rien d’une feuille de chou extrémiste, mais tout d’une institution bourgeoise. Le Figaro, c’est de lui qu’il s’agit, porte pourtant le nom du héros émancipateur créé par Beaumarchais, qui préfigurait alors les acteurs de la Révolution. Les nostalgiques de l’Ancien Régime ne sont plus si rares qu’on croit.

« Inquiétant pays que la France, écrit Thréard, où l’on s’écharpe, en 2017, pour une croix surplombant une statue de Jean- Paul II ! Au nom de la séparation des Églises et de l’État, quelques libres penseurs, ou qui se revendiquent comme tels, ont obtenu sa destruction. Quand ce n’est pas une croix, ce sont des crèches ou des crucifix qui suscitent, ici ou là, leur indignation. Iront-ils un jour jusqu’à réclamer en justice que la route des calvaires et enclos paroissiaux bretons soit rayée de la carte (…)?

En s’attaquant à la France des clochers, les militants d’une laïcité pure et dure défendent une cause absurde. Alors que la République vit en paix avec ses racines chrétiennes, pourquoi réveiller de vieux démons, provoquer une inutile polémique ? Leur acharnement à faire table rase de notre passé sert, en revanche, le jeu de ceux qui veulent nous pousser à renier nos origines, à effacer nos traditions, à contester notre culture.

Ceux-là portent l’étendard de l’islam radical. (…) Quand leurs armes ne sont pas mortelles, ils utilisent celles de notre arsenal législatif pour les retourner contre nous et notre conception de la liberté : défense des droits de l’homme, de l’égalité, de l’exercice des cultes… »

Passons sur l’appréciation portée sur de soi-disant libres penseurs « qui se revendiquent comme tels ( ?)» : on ne voit pas bien ce qui autorise ce monsieur à porter ce jugement. Sans doute, pour M. Thréard, est libre-penseur celui qui admet que soit bafouée la loi garantissant la liberté de conscience par la neutralité de l’Etat.

Comme le disait Jules Renard : « Libre Penseur. Penseur suffirait. » Hélas avec M. Thréard nous n’en sommes même pas là. Où a-t-il vu que nous réclamions la destruction des bâtiments religieux? Ne sait-il pas qu’en matière religieuse les boutefeux sont ceux qui ont choisi de braver la loi (et s’en vantent, comme Robert Ménard à Béziers, voir page 6)?

Nous sommes décidément  loin du « débat philosophique », et plus proche –s’il fallait choisir un genre littéraire – de la lettre de délation, de l’appel au meurtre ou du pamphlet à la Gringoire, riche en amalgames. Oui : Gringoire. Figaro est tombé bien bas !

Ce qui est stupéfiant, c’est qu’en écrivant (mais à propos de qui précisément ?) « Quand leurs armes ne sont pas mortelles, ils utilisent celles de notre arsenal législatif », M. Thréard ne semble pas se rendre compte que l’équation Terroristes islamiques = tenants de l’application de la loi de 1905, par simple transitivité, comme les juges du Conseil d’Etat ont donné raison aux seconds nommés, ces respectables magistrats sont forcément eux-mêmes de dangereux islamo-gauchistes.

C’est comme les juifs, c’est comme les trotskistes, c’est comme les francs-maçons : ils sont partout !

Mais, d’une certaine façon, il n’a peut-être pas tout à fait tort : il reste de nombreux citoyens – et même la majorité, n’en déplaise à M. Thréard !, attachés à la laïcité, à l’école républicaine, au droit du travail… Quelle que soit l’étiquette qu’on leur colle, vous allez voir, on risque de le dire de plus en plus souvent : «… Ils sont partout ! »          P.G.

Laïcité Rhône

Provocation à l’Hôtel de Région : la Libre Pensée du Rhône s’adresse au préfet

 

Cinq crèches dans le hall du Conseil Régional en en 2017-2018, contre une seule l’année précédente…

Cela ne rend pas la nouvelle exposition de l’artiste Laurent Wauquiez plus légale.

Depuis son voyage d’élu à Rome, notre inspiré président de Région fait décidément pour gagner sa part d’éternité en Paradis.

 O miracle de la multiplication des crèches ! O mystère de la transsubstantiation des lois républicaines !

 

 A Monsieur le Préfet du Rhône et Préfet de Région

Préfecture 106, rue Pierre Corneille     69003 LYON

Objet : atteinte à la laïcité - crèches au siège du Conseil régional

 Monsieur le Préfet,

Il y a un an, nous nous étions adressés à votre prédécesseur après l’installation d’une crèche chrétienne au siège du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, dévoilée au public le mercredi 14 décembre 2016. Cette installation, décidée à la seule initiative de M. le président du Conseil du Conseil régional, n’avait fait l’objet d’aucune délibération. De ce fait elle n’avait pu faire l’objet d’un contrôle de légalité par vos services.

Pour autant l’installation de cette crèche à l’entrée du siège d’une collectivité publique contrevenait clairement à l’arrêt du Conseil d’Etat du 9 décembre 2016, dont l’article 9 précise : « Dans l'enceinte des bâtiments publics, sièges d'une collectivité publique ou d'un service public, le fait pour une personne publique de procéder à l'installation d'une crèche de Noël ne peut, en l'absence de circonstances particulières permettant de lui reconnaître un caractère culturel, artistique ou festif, être regardé comme conforme aux exigences attachées au principe de neutralité des personnes publiques. » C’est la raison pour laquelle le Tribunal Administratif de Lyon, que nous avions saisi, a annulé le 6 octobre dernier la décision de M. Laurent Wauquiez, président LR du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, d'installer sa crèche de Noël dans les locaux de l'Hôtel de région. Le Tribunal précisait qu’une telle installation n'était légalement possible que lorsqu'elle présente « un caractère culturel, artistique ou festif sans exprimer la reconnaissance d'un culte et ne marque aucune préférence religieuse ».

Le tribunal considérait qu'en l'espèce l'installation ne présentait pas de caractère culturel, artistique ni festif. Il soulignait que « la fabrication de santons par des artisans locaux ne suffit pas à démontrer le caractère artistique » de l’exposition et qu'aucune crèche n'avait jamais été installée dans les locaux du siège lyonnais de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

L’affaire aurait dû s’arrêter là.

Comme vous le savez, cinq crèches présentant un caractère clairement religieux ont été installées depuis le début du mois de décembre à l’Hôtel de région. Cette année encore, il n’y a pas eu de délibération du Conseil régional sur cette initiative, prise par son président pour des raisons qui lui sont probablement …« personnelles ».

Du reste l’installation d’une exposition artisanale de crèches aurait été mieux comprise dans tout autre lieu que le hall de l’Hôtel de Région. Cet emplacement était bien le dernier à choisir, à moins de vouloir entretenir une polémique bien stérile.

Monsieur le Préfet, nous savons que vous êtes attachés à la légalité républicaine et à l’application du principe de laïcité dont vous êtes le garant. La laïcité est un principe avec lequel on ne joue pas. Votre prédécesseur, M. Delpuech, nous avait précisé, le 11 janvier 2017 : « Quoi qu’il en soit je veillerai, à l’approche des veilles de Noël 2017, à ce que la règle de droit, éclairée par la jurisprudence, soit rappelée par mes services aux maires et aux différents élus exécutifs, dont le président du Conseil régional (souligné par nous). » 

Nous ignorons si ce rappel a eu lieu ou si vous avez été une seconde fois mis devant le fait accompli par le président du Conseil régional. Nous souhaiterions que vous nous communiquiez cette information, et quelle suite vous pouvez envisager de votre côté pour faire appliquer la loi. Quant à nous, nous saurons prendre, cette année encore, nos responsabilités (…).

Lyon, le 16 décembre 2017

 

A M. Laurent Wauquiez, président du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes

Objet : crèches installées au siège du Conseil régional

Monsieur le Président,

Cette année encore, vous avez organisé l’exposition de crèches chrétiennes à l’entrée du siège du conseil régional : non plus une seule, mais cinq. Ce qui ne rend pas votre décision plus légale.

Nous ne vous rappellerons que pour mémoire les avis du Conseil d’Etat du  9 novembre 2016, (préconisant l’interdiction de telles installations à caractère religieux en application du principe de Séparation des Eglises et de l’Etat, dans les bâtiments publics et les sièges d’une collectivité publique ou d’un service public). Vous les connaissez parfaitement et vous avez choisi de les ignorer.

Quel qu’en soit le prétexte, l’installation 2017 ne présente aucun caractère nouveau par rapport à 2016.

Sauf erreur de notre part, la décision d’installer ces crèches n’a fait l’objet d’aucune délibération.

Nous vous demandons de procéder à la désinstallation de cette exposition de crèches, qui aurait pu trouver sa place dans bien d’autres endroits que le hall de l’Hôtel de Région, sans susciter de polémiques (…).

 OINGT: une crèche en mairie 

 Il y a encore cette année, comme l'an passé, une crèche chrétienne dans les locaux de la Mairie du village d'OINGT-  en Beaujolais (à présent inclus dans la commune nouvelle de Val d’Oingt) !

Certes pas très ostentatoire (personnages mesurant 10 à12 cm), mais le fait est là.

Depuis la fusion, les habitants de Oingt n'ont plus droit qu'à une demi-journée d'ouverture de leur mairie. En compensation, ils ont toujours droit à leur crèche, à raison d'un mois complet par an.

Nul doute que les édiles nous rétorqueront que le phénomène des crèches à Oingt repose sur une tradition culturelle. Les commerçants ont coutume d’exposer des crèches derrière leurs vitrines.

Une tradition vieille de ... 30 ans ! Si on pouvait appeler « tradition » ce qui est tout simplement une loi, cette tradition aurait 112 ans. La « tradition » consiste à Oingt …à ignorer la loi depuis 30 ans.

Béziers : Ménard contraint de déplacer sa crèche

Annonce faite par Robert Ménard lui-même lundi 18 décembre dernier : il devra déménager la crèche installée dans le hall de sa mairie. La crèche sera réinstallée dans un autre bâtiment municipal. Saisi par la préfecture, le Tribunal administratif de Montpellier en avait ordonné le retrait sous 48 heures sous peine de 2000 € d’astreinte par jour de retard. « On se réserve le droit de faire appel, mais on va appliquer cette décision à la lettre : on enlève la crèche du hall et on va l’installer juste à côté. Elle est expulsée, on va lui trouver refuge. »

« Appliquer cette décision à la lettre » est une attitude à laquelle ne nous avait pas habitués, il faut croire que les menaces de sanction financières sont efficaces. En effet, le juge administratif s’est notamment appuyé sur des propos par lesquels Robert Ménard « manifest(ait) clairement sa volonté de ne pas tenir compte des décisions de justice ». Il avait pourtant été condamné pour l’installation de sa crèche municipale en 2014. La confirmation de ce jugement par le Conseil d’Etat n’a été rendue qu’en novembre dernier, dans la logique de ses arrêts précédents.

En 2015 et 2017, sa crèche était présentée comme « plus culturelle et festive », avec sapin et boite aux lettres pour le père Noël. A l’évidence, trop païen pour lui !

Auvergne-Rhône-Alpes : la clause Molière annulée par le T.A.

Laurent Wauquiez n’est pas seulement le promoteur affiché de l’enseignement privé, le maniaque de la crèche dans les bâtiments de l’Etat.. Dans le cadre de sa politique de « préférence régionale » menée en Auvergne-Rhône-Alpes (voir l’éditorial de l’An II n° 166), il est aussi celui qui entend mettre en œuvre la clause Molière sur les chantiers, adoptée en février dernier au Conseil Régional obligeant les ouvriers à parler français. Ses motivations : défense de notre belle langue française ? défense du droit du travail ? autre chose encore ? Dis-moi à quel électorat tu t’adresses, je te dirai quelle politique tu défends.

Le préfet de Région, Michel Delpuech, avait alors saisi le Tribunal Administratif (juste avant son départ pour Paris).  Le TA a rendu son verdict :pour les juges, la délibération a été adoptée « non pour assurer la protection de la santé et la sécurité des salariés, mais pour exclure les travailleurs détachés des marchés publics régionaux ». Le Tribunal juge l’objectif poursuivi contraire aux principes de liberté d’accès à la commande publique et d’égalité de traitement des candidats. Il parle enfin de « détournement de pouvoir » du fait que la mise en œuvre d’une telle clause ne pourrait s’effectuer que dans un cadre national.

La Région a fait appel du jugement.

Wauquiez et Vichy

Le 30 novembre, Wauquiez lançait un grand scrutin sur le site internet de la collectivité, afin  de savoir quel site, département par département, avait le plus contribué à l’histoire de France. Au total cinquante sites étaient proposés. Le s résultats ont été rendus publics en décembre.

Le résultat pour l’Allier est … (on ouvre l’enveloppe) : « Vichy ville de thermalisme » ! Cela ne s’invente pas.

Les séjours à l’hôtel, la thalassothérapie, les cures, tout cela fait partie du devoir de mémoire. Passant, souviens-toi, au moment de boire ton verre d’eau minérale.

Vœu déposé au conseil municipal du 21 décembre 2017

Présenté par les groupes Radical Génération Ecologie et Citoyens (RGEC), Communistes et Républicains (CR), et Olivier Glück.

Nous publions volontiers ce vœu, porté par Jonathan Bocquet, adjoint à la Jeunesse de Villeurbanne que les lecteurs de l’An II connaissent déjà. La question qu’on peut se poser est à présent la suivante : qu’est-ce qui empêcherait d’autres élus – quelle que soit la municipalité où ils siègent – d’adopter de telles prises de position ? Ce serait à l’honneur du camp républicain de renouer avec un combat trop longtemps abandonné, avec les résultats désastreux que l’on connaît.

Résultat des votes sur le vœu demandant l’abrogation des lois Carle et Debré

POUR :  groupes RGEC et PC (sans Marc Ambrogelly) + Olivier Glûck

Abstentions : Béatrice Vessiler et Zémorda Khelifi (EELV), Dominique Balanche et Frédéric Vermeulin (PS), Marc Ambrogelly (PC)

CONTRE : autres élus PS et apparentés, les groupes FN, LR et UDI, Emmanuelle Haziza (non-inscrite).

Chaque année, comme dans toutes les villes, notre conseil municipal est amené à voter une délibération actant le versement aux écoles privées d’une subvention prévue par les lois anti laïques Carle et Debré.

Alors que dans une démarche indécente, certaines écoles privées sur le territoire ont mené une bataille juridique pour grappiller toujours plus d’argent public pour leur prestation privée, nous dénonçons une situation de privilèges sans équivalent en Europe.

La loi Debré, votée le 31 décembre 1959, a donné à l’enseignement privé confessionnel le statut de « service public d’enseignement ».

Par ce dispositif, au mépris des principes républicains, l’État finance le principal concurrent de l’Enseignement public. C’est une concurrence « déloyale et faussée » par les pouvoirs publics eux-mêmes.

Désormais insérée dans le Code de l’Éducation, la loi du 31 décembre 1959 modifiée assure l’essentiel du financement des quelque 8 200 établissements privés d’enseignement sous contrat, presque tous confessionnels, qui accueillent un peu plus de deux millions d’élèves, soit 17% du total des effectifs scolarisés.

Aux termes de l’article 442-5 du code de l’Éducation issu de la loi du 31 décembre 1959, les collectivités territoriales prennent à leur charge « Les dépenses de fonctionnement des classes sous contrat […] dans les mêmes conditions que celles des classes correspondantes de l’enseignement public. ». Il s’agit des communes et des établissements publics de coopération intercommunale pour les classes élémentaires et, le cas échéant maternelles, des départements pour les collèges et des régions pour les lycées.

Comme souligné par de nombreux rapporteurs au budget, cela crée un biais en faveur de la fuite des écoliers vers le privé. En effet, le forfait communal est fondé sur le nombre d’élèves. Par conséquent, plus il y a d’inscrits dans le privé, plus le privé a d’argent et moins le public a d’argent. Plus l’écart se creuse au bénéfice du privé ce qui conduit mécaniquement à la détérioration des conditions d’études dans l’école publique et à un nombre croissant d’élèves dans l’enseignement privé.

A Villeurbanne, ce montant était de 776,18 euros en 2017. Un montant plus élevé donc que la moyenne nationale à 600€), d’autant qu’il faut rajouter les nouveaux montants prévus par le protocole d’accord. Au total en 2017, près d’un million d’euros ! Toutefois, celui-ci peut varier de 400 à 1 500 euros pour des raisons inexpliquées, sinon une interprétation généreuse de la loi par certains Élus. Les sommes alloués par les communes à l’enseignement privé du premier degré se comptent en centaines de millions d’euros.

En tant que collectivité municipale, nous ne pouvons évidemment pas déroger à la loi. En revanche, en tant qu’élu, il est de notre responsabilité de prendre position sur la loi et éventuellement de peser pour qu’elle évolue.

Nous ne souhaitons pas la remise en cause de l'existence de l'école libre. Chaque parent doit être en mesure de choisir pour ses enfants l’enseignement de son choix. En revanche, il ne revient pas à l’Etat, ou aux collectivités locales de financer la possibilité pour certains de sortir du régime de droit commun et du parcours républicain. Les laisser libre oui, les financer non.

Le 19 juin 1960, il y a 50 ans, les représentants de plus de 10 millions de citoyens pétitionnaires ont prononcé le serment suivant :

« Nous sommes 10 813 697 faisant le serment solennel : De manifester en toutes circonstances et en tous lieux leur irréductible opposition à cette loi contraire à l’évolution historique de la Nation ; De lutter sans trêve et sans défaillance jusqu’à son abrogation ; Et d’obtenir que l’effort scolaire de la République soit uniquement réservé à l’École de la Nation, espoir de notre jeunesse ».

Les promesses n’engagent que ceux y croient. Nous y croyons. C’est pourquoi, nous proposons que le conseil municipal de Villeurbanne réaffirme son attachement au serment de Vincennes. A l’école privée, fonds privés, A l’école publique, fonds publics. Et ainsi, que la ville de Villeurbanne se positionne en faveur de l’abrogation des lois Carle et Debré.

Participation de la Ville de Villeurbanne pour ses établissements privés dans l’enseignement élémentaire (année scolaire 2016-2017 :

Immaculée-Conception 260 796, 48 € pour « 336 élèves - La Nativité : 93 141, 60€ pour 120 élèves

Sainte-Thérèse : 83 051, 26 € pour 107 élèves - Mère-Teresa : 151 355, 10 € pour 195 élèves

Beth-Menahem : 93 141, 60 € pour 120 élèves - Ecole juive de Lyon : 287 186, 60 € pour 370 élèves

TOTAL : 968 672, 64 € pour 1248 élèves

Fédération de la Gironde de la Libre Pensée

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COMMUNIQUE DE PRESSE

 

La Fédération de la Gironde de la Libre Pensée apporte son soutien aux enseignants du langonnais, injustement attaqués pour avoir interrompu la projection d’un film qui racontait la naissance de Jésus à travers les évangiles.

L’École de la République est laïque parce que neutre, en dehors des religions. De TOUTES les religions. L’enseignement de l’histoire des religions n’est pas le catéchisme.

L'école laïque se doit de rassembler, durant le temps scolaire consacré à l’apprentissage, les élèves par-delà leur diversité. Non de diviser, ce qu’entraînent les revendications religieuses, particularistes.

La loi de Séparation de 1905 est une loi de paix et d'équilibre, qui a écarté LES Églises des affaires de l'État (comme les lois scolaires de Jules Ferry avaient écarté les congrégations des affaires de l’École). L’État chez lui, l’Église chez elle, disait Victor Hugo.

La laïcité n'est en rien liberticide ni totalitaire, bien au contraire : elle laisse à chacun ses choix dans le domaine privé, intime, celui de sa liberté de conscience, donc de sa liberté de croire ou de ne pas croire.

Certains cherchent à cette occasion à réintroduire le sempiternel débat sur les « racines chrétiennes de la France », au mépris de la formidable et passionnante complexité de notre Histoire, réelle et non fantasmée. Ce n’est pas l’objet de la discussion.

Ces enseignants ont réagi correctement en interrompant la projection, pour en débattre ensuite avec les enfants (et les parents). Certes, il ont commis l’erreur de ne pas avoir visionné ce film avant sa projection; mais ont-ils pu le faire ? Cet acharnement contre eux est indécent et malsain.

La Libre Pensée rappelle à cette occasion que le mot « laïc » désigne un chrétien sans fonction religieuse dans l’Église : ni diacre, ni prêtre, ni évêque. Par contre laïque signifie non-confessionnel, partisan de la laïcité. La République est laïque, comme l’immense majorité des citoyens qui se reconnaissent dans la laïcité.

Bordeaux le 28 décembre 2017

Christian Baqué, président de la Fédération de la Gironde

 

libres propos, libres pensées

 

Les sensibilités religieuses blessées-Christianismes, blasphèmes et cinéma 1965-1988

de Jeanne Favret-Saada, ouvrage sorti en librairie le 6 Septembre 2017 aux éditions Fayard

Cet essai présente un grand intérêt pour de nombreuses raisons :

-        Il s’agit de véritables « enquêtes » très fouillées et très documentées sur l’idée de blasphème, suggérée principalement à travers 6 œuvres filmiques, cependant d’autres œuvres cinématographiques sont évoquées (voir le résumé de l’ouvrage sur Internet)

-        L’analyse de la notion de blasphème est toujours très précisément cernée par rapport au 7ème art, mais aussi par rapport aux affiches de ces films : donc importance du message visuel donné au public avant la projection.

-        Le choix de l’ethnologue-essayiste Jeanne Favret-Saada qui consiste à se restreindre à 6 œuvres permet d’avoir une connaissance approfondie, sérieuse et documentée sur des exemples très précis : la liste des références est impressionnante tant par la bibliographie que par les nombreuses notes de bas de pages. Toutes les sources sont annotées, justifiées, recoupées.

-        La période 1965-1988 permet de prendre du recul sur l’analyse des faits, des évènements : cela évite les réactions épidermiques mal contrôlées, comme on dit « à chaud ».

 Les 25 dernières pages sont consacrées à des œuvres diverses ou des violences engendrées par le fanatisme religieux (littérature, dessins, caricatures) après 1988, et sont une sorte de prolongation à la réflexion de l’ouvrage par exemple : assassinat de Theo Van Gogh et sa participation à un scénario de film intitulé Soumission (à ne pas confondre avec le roman de Michel Houellebecq !), les caricatures de Mahomet, etc. …

La liste serait encore longue pour énumérer toutes les qualités de cet ouvrage.

Ce qui ressort de cette lecture c’est la capacité de nuisance et l’énergie déployées par certains dévots fanatiques chrétiens (Catholiques, Pentecôtistes, etc.) pour empêcher qu’un film ne sorte sur les écrans. Le plus désolant, c’est que ces fous furieux se permettent de critiquer une œuvre… qu’ils n’ont pas vue, dont ils ne connaissent pas le script, ni le scénario !

Certains affirment (avant même que l’œuvre ne soit achevée) qu’ils ne la connaissent pas et qu’ils n’iront jamais la voir ! Il semble que pour être crédible, le minimum reste l’honnêteté intellectuelle : comment avancer des arguments pour démolir une œuvre alors qu’on ne la connaît pas ?

C’est une belle réflexion intelligente sur un fléau récurrent : l’ignorance qui mène à la désinformation (volontaire ou non) et qui engendre beaucoup de violence, bien des malheurs !

Bonne lecture.

Michèle FREYCHET

Pour une première approche de cet ouvrage :

  • · Emission de France Culture (à réécouter ou à podcaster) « La suite dans les idées» de Sylvain Bourmeau, émission du 9 Septembre 2017 (à 12h45) : l’auteure Jeanne Favret-Saada était l’une des deux invitées et présentait son essai
  • · Entretien avec Jeanne Favret-Saada dans Charlie Hebdo n°1314 du mercredi 27 Septembre 2017

2017 06 an II

AN II JUIN 2017

Editorial

Le magazine « La Région Auvergne-Rhône-Alpes » n° 1 (automne 2017) , est la nouvelle revue trimestrielle distribuée gracieusement. Cela commence bien : « Priorité à l’emploi local » titre la revue, avec cette explication : « La Région instaure la préférence régionale sur tous les chantiers des lycées, qu’elle pilote, mais aussi sur tous les travaux qu’elle finance, comme les transports routiers et ferroviaires ou les maisons de santé. »

Très étonnant puisque les règles régissant les marchés publics ne reconnaissent pas de préférences liées à des zones géographiques ni administratives. L'article 74 de la constitution reconnaît seulement le droit aux collectivités territoriales d'outre-mer dotées d'autonomie (COM-DA) de pratiquer une «  préférence régionale ». Ce principe a été introduit à titre exceptionnel en Nouvelle-Calédonie en 1998, puis étendu à la Polynésie française en 2004 et à Saint-Barthélemy en 2007. Encore est-il critiqué par certains juristes.

 Quand on cherche à en savoir plus, les deux pages internes consacrées au dossier nous éclairent mal. On apprend que l’objectif est d’atteindre 90 % d’achat local par la commande publique (mais comment ?) et aussi de lutter contre les travailleurs détachés (mais faut-il compter parmi eux le plombier breton ou le manutentionnaire provençal ?) et enfin : « Depuis mars, la Région a mis en place une brigade de contrôle sur les chantiers pour vérifier le respect des cartes professionnelles du BTP et l’usage du français par les ouvriers.(souligné par nous) »

Nous y voilà ! N’ayant pas la possibilité pour l’heure de faire reconnaître la « préférence nationale », M. Wauquiez passe par la Région. Ces annonces sont-elles sérieuses ? De telles propositions expriment sans doute le fond de la pensée de M. Wauquiez, mais il n’est pas interdit non plus d’y voir une part de provocation, …comme ce fut sûrement le cas dans l’affaire de la crèche à l’Hôtel de Région.

Le moins qu’on puisse dire des positions de M. Wauquiez est qu’elles ne brillent pas par le souci d’universalité. Elles représentent plutôt pour une forme de féodalisme libéral, marqué de catholicisme bien-pensant. Sa déclaration sur la place des lycées privés en dit long : « Les établissements privés signifient pour les parents une promesse forte : celle de pouvoir amener chaque élève vers la réussite. » Une déclaration d’amour stupéfiante qui confine à la profession de foi. 

« A mi-chemin entre la déclaration de foi et le prospectus publicitaire » : c’est d’ailleurs par ces termes que le Rapporteur public a qualifié le courrier par laquelle M. Wauquiez nous signifiait, en début d’année, son refus de désinstaller la crèche de Noël hors de l’Hôtel de Région, au mépris de la loi. Le président de la Région, on s’en souvient, avait parlé d’un « symbole des racines chrétiennes » de notre histoire.

Les lois sont nationales et assurent l’égalité entre tous les citoyens. La République est une, indivisible, laïque et sociale. Ces principes sont universels, quand bien même leur expression revêt des formes diverses, étant la résultante d’histoires nationales singulières.

Ces principes étaient au cœur des discussions menées lors du Congrès mondial de l’Association Internationale des Libres-Penseurs, tenu du 21 au 24 septembre à Paris En quatre jours, ce sont près de 250 participants, représentants de la Libre Pensée de tous les continents, qui ont assisté aux travaux de ce Congrès mondial.

Vu de la Région Auvergne-Rhône-Alpes de M. Wauquiez : …une autre planète ?                               P.G.

LAICITE RHONE 

Crèche Wauquiez : le Tribunal Administratif nous donne raison

Voir communiqué de la FNLP en pages 11 et 12 Nous reviendrons dans notre prochain n° sur le rapport accablant (pour la Région) du rapporteur public.

Lycée de Dardilly

Dépouillé au profit du lycée privé Jehanne de France, avec intervention directe de Mme la Rectrice pour bloquer la création d’une classe de 2de en Hôtellerie-Restauration.

Nous avons publié les faits et reçu des réactions indignées de laïques. Ainsi M. Bob Deville nous a demandé d’ajouter sa voix à la réprobation collective : « ... Je n'ai eu, toute ma vie professionnelle, qu'à me féliciter  de la fréquentation par mes anciens élèves du Lycée professionnel de Dardilly, et je ne comprends pas qu'on puisse imaginer de réduire cet établissement public qui n'a cessé de remplir exemplairement sa mission!

A l'Ecole publique fonds publics, à l'école privée, fonds privés! »

Nous n’avons pu être reçus au cours de l’été. Pour autant notre proposition  d’une délégation commune et représentative auprès du Rectorat reste valide. La discussion est en cours.                              

Aide aux lycées privés

La Région met le paquet : plus de distinction entre public et privé. Sur les aides versées, on trouvera en page 6 le communiqué des fédérations Auvergne-Rhône-Alpes de la Libre Pensée. La Région a par ailleurs décidé de doubler les dimensions de ses panneaux à l’entrée des lycées : celui de Jehanne de France mesure à peu près 1, 20 de haut sur 0, 80 de large.

Le privé à Saint-Priest

Comme l’analyse très bien le journal Le Progrès, « Projet de longue date, l’implantation d’un établissement privé dans l’est lyonnais prend forme. » Deux classes de 6e ont ouvert à Saint-Priest en établissement hors contrat, mais soutenu par La Xavière (établissement sous contrat, comme les structures sont poreuses !) et avec l’espoir d’accueillir 450 élèves à l’horizon 2025 et l’agrément de l’Inspection Académique pour passer sous contrat dès la rentrée prochaine.

Vœu des Echevins : les dévotions du ministre Collomb

Comme chaque 8 septembre, le vœu a été renouvelé sous forme d’une offrande à la Vierge Marie. Le gratin des élus régionaux était présent, répondant à l’appel de l’Eglise. Pour Georges Képénékian « la puissance symbolique de cette tradition résonne pour le maire de Lyon comme une évidence.» Pourtant, même si la présence du maire n’est pas une nouveauté, c’est loin d’être une tradition, et encore moins une évidence ! Herriot ne venait pas à Fourvière, et ce n’est que sous Pradel qu’on a renoué avec une pratique héritée de l’Ancien régime et remise un temps à l’honneur par le régime de Vichy.

Ce qui est encore moins traditionnel, c’est la présence d’un ministre de la République. M. Collomb est venu, ce qui a même provoqué l’étonnement embarrassé de Barbarin lui-même. Le ministre de l’Intérieur n’avait-il pas mieux à faire au moment où les cyclones ravageaient les îles des Antilles ? Etait-ce le moment de prier la Vierge ? Enseignements du jour : 1°) face à la colère céleste, Barbarin ne croit pas aux miracles, 2°) Collomb : si, sans doute ( ?)

Trahir la République et trahir les textes : même combat. Pour M. Képénékian « la loi de 1905 ne prône pas l’ignorance des autorités civiles et religieuses, mais à l’inverse, le respect et le dialogue ». Comment peut-on mentir avec autant d’aplomb ? Dans le texte de 1905 il n’est jamais question de « respect » ni de « dialogue », mais simplement du principe de  séparation (non-reconnaissance, qui n’est pas non plus l’irrespect).

Nous tenons le texte à la disposition de nos modernes échevins.

Laïcité au Puy

A l’occasion des fêtes mariales, Monsieur Michel Chapuis, Maire du Puy et digne successeur de M. Wauquiez, a organisé le 14 août 2017 une réception à la mairie du Puy des autorités religieuses présentes aux processions catholiques des 14 et 15 août.

Le 20 septembre dernier, la Fédération de la Libre Pensée de la Haute-Loire lui a adressé un courrier pour lui faire part de son désaccord. Elle s’est ensuite adressée au Préfet, lui rappelant que « vous représentez l’Etat et nous vous demandons de rappeler aux élus de notre département leur devoir de neutralité religieuse et de respect de la laïcité dans l’exercice de leurs fonctions. »

« Liberté de conscience » dans  l’enseignement privé : vraiment ?

On attend le jugement de la 6ème chambre civile de la Cour d’Appel de Lyon, qui devait être rendu le 18 octobre 2017 mais tarde à venir. La Libre Pensée du Rhône était présente à l’audience du 19 septembre 2017 aux côtés d’un enseignant du privé, M. G…  victime d’une mesure discriminatoire mettant directement en cause la liberté de conscience, et de son syndicat le SUNDEP qui l’a aidé pour exercer son recours. Le résultat est vivement attendu car il fera date, quel qu’en soit le résultat.

L’enseignement privé catholique tient à faire valider par une Cour de justice la possibilité de questionner les enseignants qu’il recrute à propos de leurs pratiques et convictions religieuses. Dans les conclusions développées lors de l’audience du 19 septembre, il donne un caractère religieux à la notion de caractère propre des établissements privés, notion par elle-même très contestable, alors que ni la Loi Debré de 1959, ni le Conseil constitutionnel du 23 novembre 1977, ni le Code l’éducation ne font référence à une position religieuse pour définir le caractère propre d’un établissement privé d’enseignement. C’est ce que l’avocat de M. G… a mis en avant de façon très documentée dans son travail de défense.

On voit que nous nous trouvons dans une contradiction juridique de taille ! La loi Debré reconnaît formellement  la liberté de conscience, et exige pouvoir recruter selon des critères religieux (voir l’An II n° 156). C’est ce problème que les juges de Lyon doivent à présent se coltiner. Nous y reviendrons plus en détail.

Enseignement privé ou pas, conformément à l’article 10 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ».

FÉDÉRATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSÉE

Membre de l’Association Internationale de la Libre Pensée (AILP)

 

Le 6 octobre 2017

La Fédération nationale

de la Libre Pensée informe :

 Monsieur Laurent Wauquiez est Président du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes. Entre deux génuflexions, l’installation une crèche catholique dans le bâtiment de la Région et un voyage pour voir le pape à Rome avec Gérard Collomb (aujourd’hui Ministre de l’Intérieur du gouvernement Macron/Philippe), il se présente comme un « grand laïque ». A la façon de Marine Le Pen, de Manuels Valls et de tant d’autres supplétifs de l’Eglise catholique (ouverts ou cachés) qui ne parlent de laïcité que lorsqu’il s‘agit de l’Islam et qui ont les yeux de Chimène pour « l’Occident chrétien ».

Monsieur Wauquiez est un « laïc » (religieux sans soutane) qui « ne fait plus de distinction entre l’Ecole publique et l’école privée » (Dauphiné libéré du 3 octobre 2017). N’en déplaise aux nouveaux Croisés d’aujourd’hui, la laïcité passe d’abord par la défense de l’Ecole publique et le non-financement de l’Eglise et de ses œuvres (Article 2 de la loi de 1905 de Séparation des Eglises et de l’Etat). Des « laïques » comme Laurent Wauquiez, il y en a plein au Vatican et dans tous les gouvernements de la Ve République, de droite comme de gauche, ou d’ailleurs.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

DES FÉDÉRATIONS AUVERGNE-RHÔNE-ALPES DE LA LIBRE PENSÉE

Laurent Wauquiez

 grand argentier admiratif et inconditionnel

de l’enseignement privé!

Du jamais vu !

Nous connaissions Monsieur Wauquiez se prosternant devant le pape François, nous connaissions Monsieur Wauquiez installant une crèche catholique dans le Hall du Conseil Régional. Ce lundi 2 octobre, le voici qui annonce dans un communiqué de presse, en tant que Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, son soutien moral et financier aux lycées privés :  « Je crois fermement à la place de l’enseignement privé (…). Les établissements privés signifient pour les parents une promesse forte : celle de pouvoir amener chaque élève vers la réussite ». La Vice-Présidente, déléguée aux affaires scolaires, surenchérit : « La réussite du privé doit être un moteur pour l’ensemble du tissu éducatif régional ».

Ainsi, dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes, ce  ne serait plus l’Enseignement public qui aurait la mission d’assurer la réussite des élèves. La Région choisit délibérément l’enseignement privé,  à 95 % catholique, comme « moteur », l’École publique étant reléguée dans « le tissu éducatif » !

Et pour atteindre ce but, il n’y a pas de restrictions de budget pour les lycées privés! Bien au contraire, la région décide de les  financer à guichets ouverts ! Alors qu’il est précisé dans le même communiqué qu'en Auvergne-Rhône-Alpes, les élèves des lycées de l’enseignement privé représentent  seulement « 27,5 % de l’effectif des lycéens », pour «  44 % des lycées », la Région « décide d’augmenter le soutien à l’investissement  dans les lycées privés pour atteindre 13 millions d’euros  par an, soit une augmentation de plus de 60 % ». D’autre part « les forfaits d’externat seront maintenus au même niveau qu’en 2017 ».

Pire encore,  elle décide d’accorder « une enveloppe de 50 millions d’euros » supplémentaires aux lycées privés pour « la création ou l’extension de lycées privés dans des zones à forte tension démographique ». Ces crédits seront puisés dans l’enveloppe  d’un  « plan  d’investissement » sur 3 ans des lycées publics. Il faut rappeler que les crédits d’investissement des lycées privés, qui ne sont pas obligatoires, sont régis par des règles strictes selon la nature des lycées privés (lycée d’enseignement général, professionnel ou agricole) et à notre connaissance, c’est la première fois que des crédits d’investissements sont accordés aux lycées privés dans le cadre d’un plan concernant les lycées publics !

Rappelons que depuis des dizaines d’années, les millions d’euros octroyés par la Région aux lycées privés dans le cadre des investissements, sont directement intégrés dans le patrimoine des évêchés ou des congrégations auxquelles appartiennent ces lycées.

Nous avons calculé, à partir des documents publics issus des « Commissions permanentes »,  que la somme globale attribuée aux lycées privés en 2017 par le Conseil Régional  Auvergne-Rhône-Alpes pour leur fonctionnement et leur investissement était de 54 813 026 €. Près de 55 millions d’euros !

Et à partir de 2018, ce chiffre - déjà énorme - explosera littéralement pour atteindre un niveau totalement inédit, visant ainsi à faire de l’enseignement catholique la référence privilégiée pour un enseignement de qualité. C’est totalement inacceptable ! C’est un défi à l’égalité républicaine !

La Région Auvergne-Rhône-Alpes se place ainsi en excellente position pour devenir l’enfant chéri de l’Église catholique, obéissant ainsi au doigt et à l’œil au clergé catholique, par nature insatiable, et qui réclame pour ses établissements une proportion toujours plus forte du budget de l’Éducation Nationale.

N’oublions pas en outre que l’État, pour sa part, prend en charge tous les salaires sauf ceux des agents de service qui dépendent des communautés territoriales. Ce qui représente nationalement 8 124 083 131 € pour l’ensemble des établissements privés. Plus de 8 Milliards d'euros ponctionnés sur le budget de l’Éducation Nationale !

Rappelons que le régime de Vichy, de 1941 à 1944, a abondamment financé l’enseignement catholique. La loi Debré du 31 décembre 1959, en instaurant les contrats d’association entre l’Etat et les établissements d’enseignement privés, quant à elle, a mis à la charge de l’Etat leurs dépenses de personnel enseignant et le forfait d’externat des établissements du second degré, à celle des communes les frais de fonctionnement des classes de l’enseignement privé du premier degré, dans les mêmes conditions que dans l’enseignement public, et à celle des départements et des régions, les contributions couvrant le frais de personnel non-enseignant et de fonctionnement divers des collèges et des lycées.

De surcroît, la loi Falloux continue à s’appliquer pour soutenir l’investissement dans les lycées privés, tandis que les lois Astier et Rocard, sans limitation de montant, offrent aux collectivités publiques la possibilité d’aider les opérations immobilières des établissements privés d’enseignement technique et agricole. 

La Libre Pensée rappelle qu’en 1960, près de 11 millions de citoyens (la majorité du corps électoral de l'époque) avaient signé une pétition pour l’abrogation de la loi Debré, pour « que l’effort  scolaire de la République soit uniquement réservé à l’école de la nation, espoir de notre jeunesse. »

Aujourd’hui plus que jamais, alors que les moyens font cruellement défaut à l’École publique, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes comme dans tout le territoire de la République :

FONDS PUBLICS À LA SEULE ÉCOLE LAÏQUE !

CEUX QUI VEULENT UNE ÉCOLE PRIVÉE DOIVENT LA PAYER !

LA LOI DEBRÉ, MÈRE DE TOUTES LES LOIS ANTI LAÏQUES,

DOIT ÊTRE ABROGÉE !

SIGNEZ L’APPEL DES LAÏQUES !

http://petitionpublique.fr/Default.aspx?pi=P2016N49240

  LE BILLET DU TRESORIER

        Pour l’année 2017, il y a eu vote à l’Assemblée Générale de la Libre Pensée du Rhône le19 novembre d’une augmentation de la cotisation de deux euros.  POURQUOI ?

          Depuis 6 années, avec les activités internationales et nationales de la Fédération Nationale croissantes (que nous avons suivies et /où nous avons participé, les congrès nationaux de la LP ont voté régulièrement des hausses nationales que nous avons répercutées partiellement (on était à 70 euros depuis plusieurs années,  cela a réduit d’autant la cotisation locale). Afin de continuer notre combat  pour la défense de la loi de 1905, je vous invite à participer à cette hausse, à faire de nouveaux adhérents, à solliciter des soutiens financiers !

           Rappel : les cotisations peuvent être étalées sur plusieurs mois comme cela se fait déjà avec deux ou trois chèques). Mais il importe de les collecter le plus vite possible, afin de consacrer notre énergie aux tâches de défense de la laïcité : payer sa cotisation sans attendre est en soi un acte militant. Les retards sont souvent affaire de simple négligence, problème qui peut se régler facilement.

          Fraternellement,  J L Andrieu, trésorier départemental de la LP 69

colloque petain                                                                                                  

FEDERATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSEE

Membre de l’Association Internationale de la Libre Pensée (I A F T A I L P )

10/12 rue des Fossés-Saint-Jacques 75005 PARIS libre Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.http://www.fnlp.fr


FEDERATION DU RHÔNE DE LA LIBRE PENSEE

7, rue Major-Martin 69002 LYON Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.– www.librepenseerhone

COLLOQUE DE LA FEDERATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSEE

Pétain 1917 – Pétain 1940 : quelle continuité ?

Sous la présidence de Pierre ROY, Président d’Honneur de la Libre Pensée

Samedi 25 novembre 2017 de 9 H à 18 H – Accueil dès 8H30

SALLE “le SPOT”

5, rue Pierre Dupont à 69190 SAINT-FONS

Bus : C12 ou 60 ou 93 – Arrêt Saint-Fons – 4 chemins

La Libre Pensée s’est fixée pour but de faire un travail de vérité au milieu du déferlement des

« reconstitutions » officielles diverses et variées où le ridicule le dispute souvent à l’autosatisfaction

hypocrite d’une paix prétendument garantie par l’Union européenne.

 

Les colloques de la Libre Pensée liés à la Guerre de 1914-1918 ont été inaugurés par celui de Soissons, en 2014, où les généraux fusilleurs, les Nivelle, les Foch, les Joffre, les Pétain ont été soumis à l’appréciation critique d’historiens et au jugement de l’Histoire, symbolisé par une déclaration et une sentence proposées par la Libre Pensée et adoptées par les participants.

Puis est venu le colloque à Franchesse dans l’Allier sur le double thème des complaisances à la guerre venues de là où on ne les attendait pas et celui des résistances à cette démission des principaux dirigeants de la

IIe Internationale, résistances très souvent occultées par l’Histoire officielle. Les figures les plus notables de cette résistance du côté français (syndicalistes, révolutionnaires, militants, parlementaires) ont fait l’objet de communications tandis que d’autres resituaient les éléments principaux du contexte où cette résistance s’est manifestée.

Il y eut le colloque de Saint-Nazaire où a été étudié le riche corpus historique -souvent négligé par les études historiques- sous le titre : « Mutins, déserteurs, pacifistes, antimilitaristes de tous les pays et de toutes les guerres : unissez-vous ! ». Puis, ont suivi les colloques de Marseille sur le thème : « Les colonies et leurs mobilisés dans la Grande Guerre » et, de Toulouse qui traita de : « La guerre contre les nations, la guerre entre les nations ».

Le colloque de Lyon continue ce cycle qui ira jusqu’en 2018. 

Les Actes de ce colloque seront publiés dans le cadre de la collection inaugurée par les actes de

Soissons, suivis des actes des colloques de Franchesse et de Saint-Nazaire ainsi que par ceux de celui de Toulouse. Vous pourrez les acquérir à la table de la librairie de la Libre Pensée au colloque de Lyon.

Ainsi se constitue une collection dont la vocation est d’embrasser la totalité de ce que l’activité de la Libre Pensée en ce domaine a déjà produit et pourra produire, notamment à travers les colloques à venir.

Programme du colloque

  • · La véritable histoire de la bataille de Verdun par Georges-André Morin
  • · L’année 1917 en France et en Europe (y compris la Russie) par Christian Eyschen
  • · L’entrée en guerre des USA par David Gozlan
  • · Pétain, les Fusillés pour l’exemple, les Mutineries, la Courtine par Régis Parayre
  • · Pétain et Franco, Ambassadeur, Guerre du Rif, Guerre d’Espagne par Jean-Marc Schiappa
  • · Pétain, Vichy, Hitler, la Collaboration par Philippe Besson
  • · Pétain et les principes du Droit républicain par Dominique Goussot
  • · Pétain et la Résistance par Pierre Girod
  • · Travail, Famille, Patrie, la Charte du Travail par Henri Huille
  • · Pétain contre l’Ecole laïque par Isabelle Alix

 

Le colloque sera suivi d'un pot fraternel

Nous vous invitons à vous inscrire dès maintenant au colloque en remplissant dès maintenant le

bulletin d’inscription ci-dessous, ou si vous ne pouvez participer, à soutenir financièrement cette

initiative en remplissant le bon de soutien ci-dessous:

……………………………………………………………………………………………………………………...

BULLETIN D’INSCRIPTION AU COLLOQUE

A remplir impérativement et à adresser à la Fédération du Rhône de la Libre Pensée pour participer au colloque

 

Je m’inscris au colloque de la Libre Pensée du 25 novembre 2017.

Je verse 10€ ou plus : ….........€ au titre des frais de participation et de soutien.

Nom : ………..……………………… Prénom : ………………………………………

Adresse : ……….…………….………………………………………………………….

Association : …………………………………………………………………………….

Chèque à l’Ordre de Fédération du Rhône de la Libre Pensée,

Adresse : Libre Pensée 7, rue Major-Martin 69001 LYON

………………………………………………………………………………………………………………...

BON DE SOUTIEN A LA LIBRE PENSÉE

Souscrivez et faites souscrire !

Je ne peux participer au colloque du 25 novembre 2017,

mais je soutiens cette initiative.

Nom : ………..……………………………. Prénom : ……………………………… Adresse : ……….………………………………………………………….…………

Association : ……………………………………………………………….………….

Je verse : ………………………….

Chèque à l’ordre de Fédération du Rhône de la Libre Pensée,

Adresse: Libre Pensée 7, rue Major-Martin 69001 LYON

……………………………………………………………………………………………………………………

communiqué de la fnlp

Crèches de Noël dans les bâtiments de la République : la messe n’est pas encore dite en Vendée, elle est bientôt finie à Lyon !

Laurent Wauquier a été sanctionné à Lyon, Bruno Retailleau ne l’est pas encore à Nantes au prix d’une méconnaissance de la jurisprudence du Conseil d’Etat.

 Le 9 novembre 2016, le Conseil d’État rendait deux arrêts par lesquels il a jugé que la présence d’une crèche chrétienne de Noël dans un bâtiment public est illégale au regard du principe de laïcité résultant des articles 1er de la Constitution du 4 octobre 1958 et 1er et 2 de la loi du 9 décembre 1905 concernant la Séparation des Églises et de l’État, dont l’article 28 interdit d’ailleurs expressément aux autorités publiques « à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires ainsi que des musées ou expositions. »

Toutefois, le Conseil d’Etat a estimé que les crèches peuvent « revêtir une pluralité de significations ». Il a considéré que certaines d’entre elles peuvent notamment présenter « un caractère culturel, artistique ou festif, sans exprimer la reconnaissance d’un culte ou marquer une préférence religieuse », en sorte que leur exposition ne porte alors pas atteinte au principe de laïcité garantie par la Séparation des Églises et de l’État. A cette fin, les représentants des collectivités publiques doivent « tenir compte non seulement du contexte, qui doit être dépourvu de tout élément de prosélytisme, des conditions particulières de cette installation, de l'existence ou de l'absence d'usages locaux, mais aussi du lieu de cette installation. » Ces quatre critères sont cumulatifs.

 Victoire à Lyon

Le 7 octobre 2017, saisi d’un recours pour excès de pouvoir introduit par la Fédération de Libre Pensée et d’action sociale du Rhône et dirigé contre la décision du Président de la région Auvergne-Rhône-Alpes d’installer une crèche chrétienne dans le hall de cette collectivité, le Tribunal administratif de Lyon a fait une exacte application de la jurisprudence du Conseil d’État. Après avoir écarté les nombreuses fins de non-recevoir soulevées par le Président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, il a jugé qu’il ne ressortait pas des pièces du dossier que « l’installation de cette crèche dans l’enceinte de ce bâtiment public, siège d’une collectivité publique, [résultait] d’un usage local. En effet, aucune crèche de Noël n’a jamais été installée dans les locaux du siège lyonnais de la région Auvergne-Rhône-Alpes. »

Il a également considéré qu’aucun « autre élément [ne marquait] son inscription dans un environnement culturel, artistique ou festif » même si « la crèche a été réalisée par des artisans de la région et que [son] installation [permettait] l’exposition de leur savoir-faire. » Le Tribunal administratif de Lyon en conclut que « le Président de la région Auvergne-Rhône-Alpes en procédant à cette installation a méconnu l’article 28 de la loi du

9 décembre 1905 et les exigences attachées au principe de neutralité des personnes publiques. » 

 

Dissonance et incohérence à Nantes

Le 6 octobre 2017, la Cour administrative d’appel de Nantes (CAA) , saisie sur renvoi du Conseil d’État du litige opposant la Fédération départementale de Vendée de la Libre Pensée et le Département de la Vendée à propos de l’installation d’une crèche chrétienne dans le hall du siège de cette collectivité, n’a pas suivi aussi fidèlement que le Tribunal administratif de Lyon, la jurisprudence de la juridiction administrative suprême, qu’elle a feint néanmoins de respecter sans pour autant se déjuger.

Pourtant l’arrêt n° 395223 du Conseil d’Etat avait cassé la précédente décision de la CAA de Nantes, précisant qu’en statuant comme elle l’avait fait pour invalider la décision de 2014 du TA de Nantes, la CAA avait « entaché son arrêt d’une erreur de droit ». Rappelons que le TA de Nantes avait annulé la décision du « Président du Conseil général de la Vendée » … de ne pas « interdire l’installation d’une crèche de la nativité dans le hall de l’hôtel du département ». Une décision que nous avions considérée et que nous considérons toujours comme conforme à la lettre et à l’esprit de la loi de 1905 et de son article 28.

La CAA a-t-elle corrigé son « erreur de droit » ? Il n’en est rien, et c’est au contraire en commettant à nouveau, selon nous, une « erreur de droit » que la CAA de Nantes a maintenu sa position tendant à la dissolution des limites fixées par l’article 28 de la loi de 1905 et par la jurisprudence du Conseil d’Etat.

Sur conclusions conformes du rapporteur public, la Cour a confirmé sa première décision sans respecter totalement le raisonnement du Conseil d’Etat. Elle n’a pas clairement établi qu’étaient réunis les quatre critères permettant de déroger au principe d’interdiction de l’installation d’une crèche chrétienne dans un bâtiment public. En premier lieu, elle s’est bornée à dire que le Département expose une crèche dans le hall des locaux du département « depuis décembre 1990 […] durant la période de Noël », ce qui ne suffit pas à établir des usages locaux ni, a fortiori, une tradition dont le dictionnaire d’Émile Littré précise que celle-ci résulte « d’une transmission de génération en génération par la parole ou par l’exemple », soit sur une période bien supérieure à celle ici évoquée.

En deuxième lieu, la Cour administrative d’appel de Nantes a considéré que « cette crèche de 3 mètres sur 2 mètres [étant] située dans un hall d’une superficie de 1 000 m² ouvert à tous les publics et accueillant, notamment, les manifestations et célébrations laïques liées à la fête de Noël, en particulier l’Arbre de Noël des enfants des personnels départementaux et celui des enfants de la DDASS » ne méconnaissait pas l’obligation de neutralité pesant sur des personnes morales de droit public. Or, la taille de l’objet, offert au regard de « tous les publics », ne semble pas un critère de nature à atténuer ou effacer son caractère religieux.

En troisième lieu, avec une mauvaise foi évidente et sans crainte de se contredire, la Cour a indiqué que les dates de début et de fin d’installation de la crèche ne comportaient aucun message religieux, même si elle a évoqué, comme il vient d’être dit, « la période de Noël ». Enfin, elle a tenté sans y parvenir sérieusement à soutenir que cette crèche n’avait pas de caractère religieux en ayant recours à une rédaction pour le moins obscure : « son installation est dépourvue de tout formalisme susceptible de manifester un quelconque prosélytisme religieux» La présence dans une crèche de Marie, Joseph et Jésus, entourés du bœuf et de l’âne, reste un signe religieux évident, sauf pour la CCA de Nantes.

 

Pour toutes ces raisons, la Libre Pensée s’emploiera par tous les moyens à faire respecter la lettre et l’esprit des arrêts du Conseil d’État du 9 novembre 2016 qui ont été jusqu’à présent suivis partout, sauf à Nantes.

En conséquence, la Fédération de la Libre Pensée de Vendée, pleinement soutenue par la Fédération nationale de la Libre Pensée, saisira à nouveau le Conseil d’Etat qui cassera à coup sûr la décision de Nantes. Contrairement aux propos de certains journalistes qui semblent ne rien connaître au Droit, la partie n’est pas finie. Et Philippe de Villiers et Bruno Retailleau ne pourront pas dire de sitôt : Ite missa est.

Par ailleurs, la fameuse « tradition de la crèche » en Vendée n’existe que depuis les lois de décentralisation de 1982. Là aussi, la droite-extrême peut remercier la « gauche ». Quant à Laurent Wauquiez, avec sa « kolosale » finesse habituelle, il a indiqué : « Ce jugement est coupé de la réalité de notre pays : ce ne sont pas les crèches de Noël qui portent atteinte aujourd'hui à la laïcité en France ». En clair, c’est un « laïc » (religieux sans soutane) qui ne voit des atteintes à la laïcité que quand il s’agit des musulmans. Dans cette croisade qui n’ose pas dire son nom, il est largement accompagné par Manuel Valls et ses amis.

La laïcité ne se divise pas,

elle doit être respectée et appliquée partout !

Paris, le 10 octobre 2017

les amis d'etienne dolet

« LE MARTYRE D’ETIENNE DOLET »

roman historique de Jules Lermina

 Ouvrage de 450 pages, format 160/240, couverture 4 couleurs.

 

Nom, prénom……………………………………………………………………………………

Adresse……………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………Mail………………………………….

Nombre d’exemplaires : ……….. Je verse 16 € x…………=……….……€

 

Chèque à l’ordre de : Association Etienne Dolet,

chez Marcel Picquier, 7 avenue Berthelot,  69007 LYON

 

Venez à la FÊTE DOLET Hôtel des Associations, 7 rue Major-Martin, 69001 LYON

Le jeudi 14 décembre 2017 -de 18 à 21h

-Remise des livres

-Spectacle : le Destin réunit Dolet, Rabelais et Marot

-Verre de l’amitié - buffet

 

Pour l’organisation de la soirée, annoncez votre venue par mail :

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou tel : 0478589280)

Un roman-historique à lire et à offrir

    En 1904, Jules Lermina (1836-1915), homme de lettres de talent, libertaire, farouche républicain anticlérical, écrit ce roman dans le contexte de la bataille du vote de la loi de séparation des Églises et de l’État. Il est publié sous forme de feuilleton dans « l’Action », quotidien des républicains et libres penseurs.

     Il ne s’agit nullement d’une biographie académique mais d’un récit, très informé, enlevé, fidèle aux grands évènements de la vie d’Etienne Dolet, rendu passionnant par les mille péripéties tirées de l’imagination de l’écrivain, à la manière d’Alexandre Dumas.

     L’auteur restitue admirablement, jusque dans sa mort, la légendaire et emblématique figure des libertés qu’allait devenir le martyr de la Place Maubert.

     La défense de la liberté de pensée qui anime ce récit reste pleinement d’actualité.

SOUSCRIPTION

16 €, franco de port ; prix public : 21 €

(au choix : livre(s) envoyé(s) par la Poste ou retiré(s)

le 14 décembre lors de la Fête Dolet.)

entretien : Edouard Herriot

 

Entretien avec Eric Pommet, président du Cercle

Edouard Herriot de Lyon

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06 60 62 48 71

L’An II : Peux-tu nous présenter, en quelques mots, ce qu'est le Cercle Edouard Herriot ? Quels sont les buts poursuivis ?

 Eric Pommet : Le Cercle Edouard Herriot est une association de loi 1901 crée en 1965 par ses amis. La première préoccupation a été d’ériger le buste d’Herriot de la place Jussieu. Une souscription a été lancée qui a eu un succès bien supérieur aux besoins ce qui a laissé une trésorerie pour développer des activités de mémoire :

  • · Perpétuer le souvenir d'Edouard Herriot afin de prendre toutes les initiatives propres à honorer sa mémoire, à célébrer son œuvre, à mettre en lumière son rôle et son action dans tous les domaines où ils se sont exercés
  • · Sauvegarder les principes démocratiques qu'il inspirait ou défendait, et de poursuivre, avec le concours des jeunes générations, l'œuvre d'éducation politique et de promotion sociale qu'il avait entreprise.

L’An II : Quels sont les projets en cours ?

 

EP : Le chantier de la laïcité nous semble primordial, c’est pourquoi nous proposons un banquet des laïques au mois de décembre prochain. [samedi 16 décembre 2017 au Café des Fédérations – NDLR]

D’autre part suite à la fermeture du siège historique du Parti Radical Socialiste, le Cercle a réuni quelques meubles, d’autres ont gardé quelques effets, nous réfléchissons à un moyen de les mettre en valeur dans un lieu mémoriel avec ou sans le soutien de la ville de Lyon.

L’An II : Comment juges-tu la situation actuelle du point de vue de l'idéal républicain et de la laïcité ?

 

EP : Nous ressentons un glissement insidieux des valeurs républicaines. En premier lieu sur le niveau de laïcité que de plus en plus certains souhaitent « aménager ». La plupart du temps cette volonté répond à des préoccupations électoralistes pour répondre à ceux qui ont des revendications qui ignorent (voire même piétinent) l’idéal républicain. Un autre glissement est sur le plan sécuritaire. Peu à peu s’installent des lois empreintes d’autoritarisme. Le répressif reprend du terrain sur la prévention. Sur un autre plan le Marché devient une « autorité supérieure » au détriment de l’humain. Les replis identitaires sont exacerbés par les inégalités de répartition des richesses. Les tentations belliqueuses grossissent, les guerres s’invitent de plus en plus dans l’espace médiatique et le quotidien. Enfin, le contexte français et la personnalité du Président nous font penser à une situation similaire à celle de la république de 1848 qui s’est conclue par une dictature (le second empire) !

L’An II : En quoi les valeurs poursuivies par le Cercle sont-elles actuelles ?

 

EP : De l’œuvre d’Herriot nous retenons quatre actions emblématiques : l’Education, l’action pour la Paix, la Laïcité et les Droits de l’Homme. Il nous semble évident que ces valeurs méritent d’entre entretenues en des temps où elles nous paraissent très attaquées.

 "Entre les peuples comme entre les les hommes, le problème du mur mitoyen est celui qui soulève le plus de difficultés."              (EH -Notes et Maximes, Hachette, 1961)

2017 06 AN II

AN II JUIN 2017

EDITORIAL

« Confusions… »

 Non, l’An II n’est pas devenu  trimestriel. Ce nunéro a pris du retard en raison d’un problème d’organisation du colloque Pétain qu’il nous a fallu résoudre en urgence.

La salle du Centre Historique de la Résistance et de la Déportation nous a été refusée par la Mairie de Lyon, et alors que la demande de salle s’apparentait à une location, le 1er contact ayant été pris en mai 2016

Motif invoqué ? « (…)  bien que cette manifestation ne soit ouverte qu’à vos seuls adhérents, la proximité du sujet avec la thématique du CHRD risque de créer des confusions dans l’esprit du public. » Nous aurions aimé savoir quelles étaient ces confusions possibles !  Par ailleurs aucune solution de repli ne nous a été proposée, et à l’heure actuelle, nous attendons toujours « l’explication » promise (paraît-il) par M. Jean-Dominique Durand, 1er adjoint délégué à la Mémoire, à la Culture et aux Anciens Combattants. S’il y a « confusion », elle n’est pas de notre fait.

Lorsque M. Durand organisait un colloque  l’Université Lyon 3 en 2004 sur « La séparation des Eglises et de l’Etat », l’une des séances était présidée par un évêque, l’ancien Recteur des Facultés catholiques, Christian Ponson (limogé au cours de l’affaire  Bissuel), y avait-il risque de confusion ? Ce n’est pas nous, mais la presse locale qui s’était interrogée (c’est dire). Et que penser des rencontres inter-religieuses de Sant’Egidio ou de la Conférence des Eglises européennes ?

Incontestablement certains tenants de la « Confusion des Eglises et de l’Etat » (qui ne vont pas  revendiquer ce terme) ont une vision très étonnante de la liberté d’expression.

Il est vrai que nous vivons une époque étrange. Deux faits le confirment ce mois-ci:

A propos d’un document sur le rôle de « l’Armée française auprès des populations », une question a été posée lors du Brevet des collèges : « Vous avez été choisi(e) pour représenter la France au prochain sommet de l’Union européenne. Vous êtes chargé(e) de réaliser une note pour présenter une mission des militaires français sur le territoire national ou à l’étranger. Montrez en quelques lignes que l’armée française est au service des valeurs de la République et de l’Union européenne. » Je ne sais pas combien de lecteurs de l’An II auraient une bonne note en EMC (Enseignement Moral et Civique) !

Le Lycée Professionnel de Dardilly a été dépouillé d’une de ses divisions en Hôtellerie – restauration … pour éviter la faillite du lycée privé présent sur le même créneau. On lira page suivante le communiqué de la Libre Pensée du Rhône sur cette situation inédite.

Quant à nous, nous ne l’acceptons pas.

Sur ce point… pas de confusion possible.    PG

LE BILLET DU TRESORIER

Pour l’année 2017, il y a eu vote à l’Assemblée Générale de la Libre Pensée du Rhône le19 novembre d’une augmentation de la cotisation de deux euros.  POURQUOI ? Depuis 6 années, avec les activités internationales et nationales de la Fédération Nationale croissantes (que nous avons suivies et /où nous avons participé, les congrès nationaux de la LP ont voté régulièrement des hausses nationales que nous avons répercutées partiellement (on était à 70 euros depuis plusieurs années,  cela a réduit d’autant la cotisation locale). Afin de continuer notre combat  pour la défense de la loi de 1905, je vous invite à participer à cette hausse, à faire de nouveaux adhérents, à solliciter des soutiens financiers !

 Rappel : les cotisations peuvent être étalées sur plusieurs mois comme cela se fait déjà avec deux ou trois chèques). Mais il importe de les collecter le plus vite possible, afin de consacrer notre énergie aux tâches de défense de la laïcité : payer sa cotisation sans attendre est en soi un acte militant. Les retards sont souvent affaire de simple négligence, problème qui peut se régler facilement.

          Fraternellement,  J L Andrieu, trésorier départemental

LA LP du rhône communique

cée Professionnel de Dardilly

Lycée Professionnel de Dardilly

La Libre Pensée du Rhône a appris l’initiative prise par Mme la Rectrice de l’Académie du Rhône de déposséder un lycée technique et professionnel public d’une de ses divisions, sans aucune autre raison (nous soulignons) que d’aider un lycée privé en difficulté. S’ils s’inscrivent dans une tradition bien ancrée d’attaques contre l’enseignement public et laïque, les faits laissent néanmoins pantois.

Le Lycée Professionnel François Rabelais de Dardilly est un établissement réputé, qui ne connaît aucun problème d’effectifs – tout au contraire ! et qui dispense, dans le domaine des métiers de bouche, un enseignement qualifiant assorti de taux de réussite élevés.

Or l’une des classes de 2de en hôtellerie-restauration devra fermer à la rentrée 2017, sur injonction de Mme la Rectrice, au motif que le lycée représente une concurrence trop forte pour le lycée confessionnel Jehanne de France, établissement privé sous contrat qui peine à maintenir ses effectifs. Rien d’étonnant puisque l’écart des taux de réussite au baccalauréat entre les deux établissements est de l’ordre de 15% en faveur de Rabelais, où l’enseignement est par ailleurs gratuit, comme il se doit dans l’enseignement public.

Même si les taux de réussite étaient inversés, rien ne justifierait de faire jouer une quelconque concurrence.

Le mot « concurrence » ressortit au monde de l’affairisme et de l’intérêt privé, en aucun cas à celui de l’enseignement.

L’école doit rester un sanctuaire dédié aux apprentissages, aux savoirs, à la formation du citoyen dont on se doit de respecter la liberté de conscience. De quel droit oblige-t-on des élèves, des familles à se tourner vers un enseignement d’inspiration confessionnelle, alors qu’ils ont fait choix du public et que rien ne s’y oppose ?

En prenant cette initiative, sans exemple dans le Rhône, Mme la Rectrice répondrait-elle aux vœux de M. Pascal Balmand, secrétaire général de l’enseignement catholique qui demandait, le 28 février dernier, une « révision de son mode de financement par l’État », déclarant en particulier : « L’enseignement catholique est-il réellement associé à la politique éducative de l’État ou n’est-il que plus ou moins toléré, par la force des choses, parce qu’on n’arrive pas à nous tordre le cou ? » Un comble quand on sait que le budget 2017 du ministère de l’Education nationale comporte 7 438 684 704 € détournés pour le financement de l’enseignement privé 1er et 2nd degrés, hors subventions locales. Au détournement de fonds, faudra-t-il ajouter le détournement d’élèves ? C’est pourtant ce qui se produit à Dardilly !

La Libre Pensée du Rhône voit dans cette situation ubuesque la confirmation que la loi Debré de 1959 « mère de toutes les lois anti-laïques », en organisant le financement d’une école privée à 95% confessionnelle, n’est depuis l’origine qu’une machine de guerre dirigée contre l’école publique et l’unité républicaine. Après la mise en concurrence, doit suivre logiquement le dépeçage de l’école publique. Si tant est qu’on y parvienne.

On espère que cet épisode restera sans lendemain. La Libre Pensée s’y emploiera, en intervenant auprès des autorités rectorales afin que la décision de fermer la classe de 2de soit rapportée. Elle alerte l’ensemble des associations républicaines et laïques sur la situation créée. Elle sait qu’elle pourra compter sur tous les citoyens signataires de « l’appel des laïques » restés fidèles au serment de Vincennes et au vieux principe républicain :

« Fonds publics à l’école publique, fonds privés à l’école privée ! »

Pour tout contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Communiqué national de la fnlp

Lettre à Monsieur Gérard Collomb, Ministre de l'Intérieur :

Les représentants de l'Etat doivent aussi respecter la laïcité !

 Monsieur le Ministre,

Une brochure intitulée « Règles protocolaires des membres du corps préfectoral », éditée par le ministère de l’Intérieur, dont vous êtes aujourd’hui responsable, donne de nombreuses indications aux membres de ce corps, préfets et sous-préfets, en particulier quant au port de l’uniforme.

Après avoir énuméré les circonstances où le port de l’uniforme est obligatoire, ce texte indique :

« Pour les autres circonstances, le port de l’uniforme est soumis à l’appréciation de chaque membre du corps préfectoral. Il convient d’opérer la conciliation nécessaire entre les usages locaux et le principe selon lequel l’uniforme sert à manifester solennellement votre fonction. Son port devra donc être réservé à des évènements et commémorations qui, sans avoir le caractère d’une cérémonie publique, peuvent revêtir un éclat particulier » (…).

Et, à la page suivante chapitre 1.2.4. « Tenue dans les lieux de culte » nous lisons :

« Dans le cas de cérémonies publiques qui seraient précédées ou suivies d'une cérémonie religieuse

(11 novembre, Sainte-Barbe, Sainte-Geneviève par exemple), ou pour tout événement qui vous amènerait à vous rendre dans un lieu de culte, il vous appartiendra de déterminer si votre présence en uniforme, qui peut être appréciée, est opportune, en prenant en compte les circonstances locales.

Par exemple, vous devrez, en principe, être en civil si vous vous rendez à la messe célébrant la nomination d'un nouvel évêque, sauf en Alsace-Moselle où l'usage veut que les membres du corps préfectoral soient en tenue.

Le membre du corps préfectoral qui assiste à une cérémonie religieuse en tant que représentant de l'État, en uniforme comme en civil, devra, au cours de la cérémonie, se comporter de la manière la plus neutre possible et s'abstenir de participer de manière active au culte. »

Suivent diverses recommandations selon que le membre du corps préfectoral se trouve dans une église, une synagogue ou une mosquée… 

 

Ces Règles protocolaires dont nous avons relevé ci-dessus quelques passages ne sont pas sans susciter des interrogations quant à leur légitimité au regard de la laïcité de nos institutions, notamment de la loi du 9 décembre 1905.

Ainsi d'ailleurs, le site officiel du Ministère de l'intérieur dont vous avez en charge les directives et recommandations, stipule contradictoirement aux Règles protocolaires, mais à juste titre, que :

« La laïcité, lit-on sur le site officiel du ministère de l’Intérieur, suppose la séparation de l’État et des organisations religieuses. L’ordre politique est fondé sur la seule souveraineté du peuple des citoyens, et l’État —qui ne reconnaît et ne salarie aucun culte— ne régit pas le fonctionnement interne des organisations religieuses. De cette séparation se déduit la neutralité de l’État, des collectivités et des services publics, non de ses usagers. La République laïque assure ainsi l’égalité des citoyens face au service public, quelles que soient leurs convictions ou croyances. »

(https://www.interieur.gouv.fr/Actualites/Dossiers/La-laicite)

En effet, la loi de Séparation des Églises et de l’État dispose que la République « ne reconnaît, ne subventionne ni ne salarie aucun culte ». Ce qui implique de la part de l’État une stricte neutralité vis-à-vis de toutes les religions, de leurs dignitaires, de leur hiérarchie.

A l’inverse, cette brochure « À l’usage du corps préfectoral » indique que, pour votre ministère de l’Intérieur, il n’y aurait aucun obstacle à la participation ès qualités de préfets et sous-préfets à des cérémonies religieuses et en uniforme… sauf pour « la nomination d’un nouvel évêque » !

Il s’agit là, sinon d’une incitation, au minimum d’un feu vert officiel, au mépris de la loi de Séparation, alors même, comme l’indique cette phrase de la brochure : « l’uniforme sert à manifester solennellement votre fonction ». C’est nous qui soulignons. La participation officielle de représentants de l’État, préfets ou sous-préfets (qui plus est en uniforme !), gendarmes en tenue, à des cérémonies religieuses est en contradiction évidente avec la loi de 1905. Elle donne un caractère officiel à ces cérémonies, alors que les rites religieux sont de la seule responsabilité des différents cultes.

Rappelons aussi que les gendarmes sont des militaires, aux termes de l'article L. 4121-2 du Code de défense, leurs « …opinions et croyances, notamment philosophiques, religieuses ou politiques, sont libres. Elles ne peuvent cependant être exprimées qu'en dehors du service et avec la réserve exigée par l'état militaire. Cette règle s'applique à tous les moyens d'expression. »

Ce guide est donc aussi en contradiction avec le Code de défense.

La place des représentants es-qualité de l’État, de la République, comme celle des Elus, si cérémonie religieuse il y a, n’est pas dans les cathédrales, les églises, les synagogues ni les mosquées, et les lois de la République ne peuvent varier, ni en fonction des opportunités, ni en fonction des circonstances locales.

Bien entendu, chaque citoyenne et chaque citoyen jouissant de sa liberté de conscience, les représentants de l’État, en civil, les Elus sans leurs écharpes tricolores, en dehors de l’exercice de leur fonction publique, peuvent participer à toute manifestation correspondant à leur conviction religieuse.

Nous souhaitons en conséquence, Monsieur le Ministre, le retrait de cette brochure et la confection d’une autre conforme aux principes de la loi de 1905, et connaître vos intentions pour permettre au corps préfectoral un strict respect de la laïcité et des lois de la République.

Veuillez recevoir, Monsieur le Ministre, nos respectueuses salutations laïques et républicaines.

 

Le Président de la Libre Pensée : Jean-Sébastien PIERRE,

 A Paris, le 3 juillet 2017

 Quand la République était encore laïque

 « Sur proposition de Georges Clémenceau, le Conseil des Ministres interdit aux membres du Gouvernement, au Président de la République et aux Présidents des chambres, d’assister au « Te Deum » à Notre-Dame de Paris pour célébrer la victoire du 11 novembre 1918 et honorer les morts de la guerre. »

Cette interdiction, fondée sur le principe de « Séparation des Églises et de l’État » n’avait donné lieu à aucun commentaire et seules Mmes Poincaré et Deschanel, qui n’exerçaient aucune fonction publique, y avaient assisté.

 

 

FÉDÉRATION NATIONALE

DE LA LIBRE PENSÉE

Membre de

l’Association Internationale de la Libre Pensée (AILP)

10/12 rue des Fossés-Saint-Jacques 75005 PARIS

Tél. : 01 46 34 21 50 – Fax : 01 46 34 21 84

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 – COMMUNIQUÉ DE PRESSE  (28 juillet 2017)

La ville de Lyon  toujours à l’heure

du Régime de Vichy ?

La Fédération nationale de la Libre Pensée organise chaque année du Centenaire de la Première Guerre mondiale de 1914-1918 au moins un colloque sur un thème lié aux 639 Fusillés pour l’exemple, aux mutins, au combat contre la guerre, contre toutes les guerres.

Cette année devait se tenir le 18 et 19 novembre 2017, le colloque sur « Pétain en 1917, Pétain en 1940 : quelle continuité ? ». Le CHRD, Centre Historique de la Résistance et de la Déportation (Lyon 7e) avait donné son accord de principe sans aucun problème, le meilleur accueil avait été fait à cette initiative de la Libre Pensée.

Mais en juillet 2017, visiblement sous pression de la ville de Lyon, la salle nous était retirée, « car la proximité du sujet avec la thématique du CHRD risque de créer des confusions dans l’esprit du public. » Quelles confusions ? Faut-il comprendre que la demande de réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple est un tabou à la Ville de Lyon ? Que le simple fait d’évoquer cette demande représente un danger pour l’ordre public ? Aucune explication n’a été fournie.

Les résistants qui se sont opposés au Régime de Vichy et à la Gestapo se sont pourtant battus pour la liberté ! Il ne faudrait pas non plus parler de Pétain, car « cela pourrait être source de confusion » ? Mais de confusion avec quoi et avec qui ?  Pétain serait-il devenu un sujet non-grata sur lequel il ne faudrait pas chercher à comprendre ? Faudrait-il recouvrir Pétain du manteau de Noé ?

Qu’est devenue la liberté d’expression dans la ville de la Résistance ?

Visiblement, le passé pose toujours problème à Lyon, capitale, s’il en fut de la Collaboration avec les nazis et de la répression contre la Résistance. On connaissait la Ville de Lyon comme celle de toutes les compromissions avec l’Eglise catholique ; et avec les évêques, on a toujours les séides de l’ex-maréchal Pétain. C’est l’éternelle histoire du sabre et du goupillon qui se rejoue sans cesse dans la ville du Primat des Gaules.

Naguère le Ministre de l’Intérieur était aussi celui du maintien de l’ordre, on l’a vu lors de la répression versaillaise contre la Commune de Paris et à la sanglante répression contre la Résistance entre 1940 et 1944.

L’ordre doit-il régner à Lyon

en empêchant la Libre Pensée de colloquer sur Pétain ?

Qu’en pense le Ministre de l’Intérieur qui a quelques attaches à Lyon ?

Malgré ces manœuvres qui déshonorent ceux qui les entreprennent, le colloque de la Libre Pensée aura bien lieu. Il se tiendra le samedi 25 novembre 2017 à Vénissieux.

La Libre Pensée appelle tous les laïques, les démocrates  et les partisans d’une authentique République à y venir nombreux et à le soutenir.

C’est aussi cela le devoir de mémoire !

   

FEDERATION NATIONALE

DE LA LIBRE PENSEE

Membre de l’Association Internationale de la Libre Pensée (I A F T A I L P )10/12 rue des Fossés-Saint-Jacques 75005 PARIS Tél. : 01 46 34 21 50 – Fax : 01 46 34 21 84

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FEDERATION DU RHÔNE DE LA LIBRE PENSEE ET D’ACTION SOCIALE

7, rue Major-Martin 69002 LYON

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Colloque

DE LA FEDERATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSEE

Pétain, 1917  – Pétain, 1940: quelle continuité?

Sous la présidence de Pierre ROY, Président d’Honneur de la Libre Pensée

Samedi 25 novembre 2017

                  Accueil à 8h30 ; Début des travaux de 9 H à 18 H.                       

              

 
   

                 La Libre Pensée s’est fixée pour but de faire un travail de vérité au milieu du déferlement des « reconstitutions » officielles diverses et variées où le ridicule le dispute souvent à l’autosatisfaction hypocrite d’une paix prétendument garantie par l’Union européenne.                                                                                                                                Les colloques de la Libre Pensée liés à la Guerre de 1914-1918 ont été inaugurés par celui de Soissons, en 2014, où les généraux fusilleurs, les Nivelle, les Foch, les Joffre, les Pétain ont été soumis à l’appréciation critique d’historiens et au jugement de l’Histoire, symbolisé par une déclaration et une sentence proposées par la Libre Pensée et adoptées par les participants. Puis est venu le colloque à Franchesse dans l’Allier sur le double thème des complaisances à la guerre venues de là où on ne les attendait pas et celui des résistances à cette démission des principaux dirigeants de la IIe Internationale, résistances très souvent occultées par l’Histoire officielle.

Les figures les plus notables de cette résistance du côté français (syndicalistes, révolutionnaires, militants, parlementaires) ont fait l’objet de communications tandis que d’autres resituaient les éléments principaux du contexte où cette résistance s’est manifestée. Il y eut le colloque de Saint-Nazaire où a été étudié le riche corpus historique -souvent négligé par les études historiques- sous le titre : « Mutins, déserteurs, pacifistes, antimilitaristes de tous les pays et de toutes les guerres : unissez-vous ! ». Puis, ont suivi les colloques de Marseille sur le thème : « Les colonies et leurs mobilisés dans la Grande Guerre » et, de Toulouse qui traita de : « La guerre contre les nations, la guerre entre les nations ». Le colloque de Lyon continue ce cycle qui ira jusqu’en 2018.

Les Actes de ce colloque seront publiés dans le cadre de la collection inaugurée par les actes de Soissons, suivie des actes des colloques de Franchesse et de Saint-Nazaire. Ainsi se constitue une collection dont la vocation est d’embrasser la totalité de ce que l’activité de la Libre Pensée en ce domaine a déjà produit et pourra produire, notamment à travers les colloques à venir.

Programme du colloque

    *  La véritable histoire de la bataille de Verdun par Georges-André Morin

   *  L’année 1917 en France et en Europe (y compris la Russie) par Christian Eyschen

   *  L’entrée en guerre des USA par David Gozlan

   *  Pétain, les Fusillés pour l’exemple, les Mutineries, la Courtine par Régis Parayre

   *  Pétain et Franco, Ambassadeur, Guerre du Rif, Guerre d’Espagne par Françoise Stora

   *  Pétain, Vichy, Hitler, la Collaboration par Philippe Besson

   *  Pétain et les principes du Droit républicain par Dominique Goussot

   *  Pétain et la Résistance par Pierre Girod

   *  Travail, Famille, Patrie, la Charte du Travail par Henri Huille

   *  Pétain contre l’Ecole laïque par Isabelle Alix

Le colloque sera suivi d'un pot fraternel

NOUS VOUS INVITONS À VOUS INSCRIRE DÈS MAINTENANT AU COLLOQUE EN REMPLISSANT LE BULLETIN D’INSCRIPTION CI-DESSOUS

Si vous n’êtes pas disponible, nous vous sollicitons pour soutenir financièrement cette initiative en remplissant le bon de soutien ci-dessous.

       

 

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Bulletin d’inscription au colloque de la libre pensee du 25 novembre 2017

à adresser impérativement à la Fédération du Rhône de la Libre Pensée pour participer au colloque

Je m’inscris au  colloque de la Libre Pensée du 25 novembre 2017. Je verse 10€ ou plus: ….........€, au titre des frais de participation et du soutien.

Nom : ………..………………………................................. Prénom : ……………………..….........…

Adresse : ……….…………............................. …........ …................................................................ 

Adresse mail:.......………………….............................. Association : …………………………………

Etablissez votre chèque à l’Ordre de Fédération du Rhône de la Libre Pensée, et adressez le à :     Libre Pensée 7, rue Major-Martin 69001 LYON

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BON DE SOUTIEN

Souscrivez et faites souscrire !

Je ne peux participer au colloque mais je soutiens cette initiative en versant ….  €.

Nom : ………..……………………………...................................... Prénom : ………………………

Adresse : ……….…………………………………………………….....................................................

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Etablissez votre chèque à l’Ordre  de  Fédération du Rhône de la Libre Pensée, et  adressez le à :    Libre Pensée 7, rue Major-Martin 69001 LYON


LIBRES PROPOS, LIBRES PENSEEs

LA SECURITE SOCIALE : OUI,

"ON S'EST BATTU POUR LA GAGNER, ON SE BATTRA POUR LA GARDER !"

                Avant la Sécurité Sociale :                    Depuis 1945 : de chacun selon ses moyens,

          Le morceau de pain de la charité.                               à chacun selon ses besoins.

En 2014, l'An II a publié, en plusieurs épisodes, un long article de notre camarade Denise BRUNETON consacré à l'histoire de la Sécurité sociale. Les attaques très graves, portées depuis et aujourd'hui contre cet acquis fondamental, arraché, à la sortie de la deuxième Guerre mondiale, dans une période quasi insurrectionnelle, mérite qu'un point soit fait.

 En 1945, la France exsangue a créé la Sécurité sociale.

Remboursant les soins à 80% que ce soit les frais d'hospitalisation ou bien les soins externes avec pour condition d'avoir travaillé 60 heures dans le trimestre.

Les cotisations salariales étaient de 6%. Le PIB était autour de 13 milliards d'euros.

Rappelons-nous : " La sécurité sociale est la garantie donnée à chacun qu’en toutes circonstances il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes. Trouvant sa justification dans un souci élémentaire de justice sociale, elle répond à la préoccupation de débarrasser les travailleurs de l’incertitude du lendemain, de cette incertitude constante qui crée chez eux un sentiment d’infériorité et qui est la base réelle et profonde de la distinction des classes entre les possédants sûrs d’eux-mêmes et de leur avenir et les travailleurs sur qui pèse, à tout moment, la menace de la misère. "

(Exposé des motifs de l’ordonnance du 4 octobre 1945) :

C'est pourquoi la Sécurité sociale a été créée et c'est ce pourquoi nous la défendons.

 

            Aujourd'hui la France, 5ème puissance mondiale, est 4ème dans le classement des 500 multinationales les plus puissantes. Les 20 premières multinationales ont un chiffre d'affaire de 1,250 milliards €.

Le PIB est largement supérieur à 2 000 milliards d'euros.

Les conditions à remplir sont de 150 heures travaillées dans un trimestre.

Vous consultez votre médecin traitant, s'il est un médecin généraliste conventionné exerçant en secteur 1 : vous êtes remboursé à 70 % du tarif conventionnel. De plus, pour toutes les consultations ou actes réalisés par un médecin, mais également sur les examens radiologiques et les analyses de biologie médicale, vous devez payer, en plus, 1 € au titre de la participation forfaitaire. Pour une boîte de médicaments : l'Assurance Maladie vous rembourse 65 %, et les médicaments sont déremboursés. Les frais de transport sont remboursés à 65 % dans la limite des tarifs de la Sécurité sociale. De plus le forfait journalier, institué le 1er avril 1983 à l'hôpital ne cesse d'augmenter. MITTERRAND était Président de la République et MAUROY, Premier ministre depuis le 22 mars de la même année. Depuis sa création, il n’a pas cessé d’augmenter, a un rythme beaucoup plus élevé que l’inflation. De 20 francs (soit environ 3 euros) à l’origine, il est passé à 18 euros.

Les cotisations salariales sont de 22% du salaire brut.

Les 500 milliards de son budget, tout régime confondu attise l'appétit de privatisation de la Sécurité sociale des gouvernements successifs.

Les plans sont toujours décidés, tour à tour par des gouvernements de droite, de gauche, au prétexte de redresser les comptes de la sécurité sociale, avec comme cible principale l'Assurance maladie, jusqu'à ce que l'Assurance vieillesse soit visée également, à partir de 1993. Un plan sur deux s'est traduit par une augmentation de cotisation. Mais, à l'inverse de ce qui s'était fait de 1945 à 1967, presque toutes les hausses, à partir de 1970, portèrent sur la part salariale des cotisations. Le montant des exonérations, qui représentait 4% du montant des cotisations patronales, en représente aujourd'hui 20%.  Grâce au Pacte de responsabilité, en 2015, les entreprises sont totalement exonérées de cotisations patronales de sécurité sociales pour les risques : famille, vieillesse et accidents du travail, dans la limité du SMIC ; ainsi que de la Contribution de solidarité pour l'autonomie et de la cotisation au fonds national d'aide au logement (FNAL) pour les salariés rémunérés au SMIC. Le bénéfice du CICE, dit « crédit d’impôts pour la compétitivité », équivaut à une baisse de 6 points des cotisations sociales pour ces mêmes entreprises. L'ensemble de ces dispositifs ramènent le taux de prélèvement social effectif acquitté par les employeurs à 10,55% au niveau du SMIC au lieu de 22%. La création de la CSG par Michel ROCARD en 1991, a permis de reporter le financement de la protection sociale sur les contribuables, un financement par l'impôt, au lieu d'être un risque supporté par les employeurs. C'est la voie ouverte à l'étatisation de la Sécurité sociale et de l'Assurance chômage qui de ce fait seraient de plus en plus soumises aux décisions austéritaires. C'est le cas, aussi, avec la CRDS, créée en 1996.

Les dépenses de santé sont présentées comme l'une des raisons principales du déficit de la Sécurité sociale

Aussi, le gouvernement actuel s'est fixé comme objectif :

  • • Descendre en deçà de 3% du PIB l'équilibre budgétaire de la Sécurité sociale en pour 2017.
  • • Atteindre l’équilibre budgétaire en 2017.

C'est pourquoi, continuant, la politique d'austérité du gouvernement HOLLANDE-VALLS: (Selon les informations publiées par le  journal Challenges le 27/02/2015)

  • • Le pacte de responsabilité ponctionne déjà 10 milliards sur la protection sociale dont 3 milliards aux hôpitaux et 500 millions aux EHPAD.
  • • La loi de l'ex-Ministre Touraine dans ce cadre a été imposée à marche forcée : les Groupements Hospitaliers de Territoires qui disloquent l'hôpital public ; la Chirurgie ambulatoire pour économiser 1 Md€.  Sur les 3 milliards d'économies prévues, 860 millions proviendraient de la diminution masse salariale (soit l'équivalent de  22.000 emplois): Sans oublier, le tiers payant généralisé censé faire la part belle au mutuelles et assurances privées , et les 300 millions d'euros ponctionnés sur le budget de l'association de formation des personnels hospitaliers et maisons de retraite (ANFH).

Le Président MACRON a annoncé des coupes budgétaires supplémentaires de 60 milliards d'euros sur les cinq années à venir :

  • • + 15 milliards sur l'assurance maladie ;
  • • + 10 milliards sur l'assurance chômage ;
  • • (+ 10 milliards sur les collectivités locales ; + 25 milliards sur les dépenses de l’État.)

Les conséquences de mesures sont connues et vécues :

  • • transfert vers les assurances privées pour ceux qui peuvent se les offrir ;
  • • déremboursement des médicaments ;
  • • asphyxie-dislocation des hôpitaux et dangereuse dégradation de la qualité et de la sécurité de la prise en charge des personnes âgées ; Dans de nombreux établissements, les personnels se mettent en grève, parfois sur des longues périodes contre les effets catastrophiques sur les conditions de prises ne charge et leurs conditions de travail. Les deux étant intimement liées.
  • • dégradation des retraites, des conditions d'indemnisation des chômeurs.

C'est le coût du travail qui est visé, donc ce qui le constitue : l'ensemble des acquis arrachés par les salariés en 1936 et 1945. L’élément constitutif essentiel du coût du travail, c'est la Sécurité sociale (Assurance maladie, accident du travail, Famille et Retraite). C'est pourquoi, cette politique destructrice des hôpitaux publics et de la Sécurité sociale est menée parallèlement à la réforme destruction du Code du travail. Comme syndicaliste et libre penseur, je considère que construire le rapport de force pour bloquer ces attaques sans précédent, engagées par le gouvernement en exercice, s'appuyant sur les contre-réformes réalisées par ses prédécesseurs, est vital pour défendre nos moyens d'existence de salariés ou retraités.

XAVIER HYVERT

L'Etat Profond ou le coup d'Etat permanent

La plupart des citoyens s'étonnent de ce que leurs désirs de réformes (à leur profit !) dûment exprimés par leurs votes ne soient jamais concrétisés.

Les progressistes américains connaissent bien la réponse : ils l'appellent "The Deep State", (l'État Profond) que l'on pourrait aussi appeler l'État Permanent, qui est de fait un coup d'état permanent.

Dans son essai éponyme, il a été défini en 2014 par Mike Lofgren, un "insider" très bien informé, car ancien employé du Congrès US : "C'est une association hybride d'éléments de haut niveau des gouvernements, de la finance et de l'industrie qui sont effectivement en mesure de gouverner les USA sans référence au consentement des gouvernés exprimé à travers le processus politique".

Il s'agit de l’oligarchie dominante (0,01 % des états-uniens), Wall-Street, la FED, la CIA, le FBI, le Pentagone, le complexe militaro-industriel, les puissants lobbies et leur « grande presse », etc. Ce n'est pas une cabale secrète : ses affiliés et partisans occupent des postes bien concrets, bien visibles, ils écrivent et parlent bien haut et fort dans les médias.

Car là-bas comme ici, ce sont des "élites" sorties toutes formatées des universités de "l'Ivy League" ou ici de nos "Grandes Écoles", dirigeants à très haut niveau dans tous les organismes étatiques ou privés qui forment l'ossature structurelle d'un pays et qui s'opposent à tout changement souhaité par les citoyens qui pourrait nuire à leurs pouvoirs, leurs finances, leurs carrières et leur confort.

Et cette configuration se reproduit aussi dans de nombreux pays où s'affrontent en sous-main des pouvoirs démocratiquement élus et des pouvoirs non élus mais simplement cooptés par leurs pairs.

Concrètement, là-bas comme chez nous, c'est par exemple le secrétaire général d'un ministère qui fait comprendre à son nouveau ministre que "ça va pas techniquement être possible" de réaliser ses belles idées et promesses à ses électeurs et s'empresse de ne pas les mettre en œuvre ou même de les enterrer.

Mais c'est le même personnage qui un jour, avec un revenu démultiplié ira exploiter son prestigieux carnet d'adresses acquis dans la fonction publique en partant pantoufler au conseil d'administration d'une prestigieuse banque privée, d'un fabricant d'armes, d'un lobby industriel ou de tout autre organisme qui vit des subventions, emprunts et commandes d'État. C'est-à-dire de l'argent public, celui des contribuables qui ne fraudent pas, paient leurs impôts et ne planquent pas leur argent dans le trou noir insondable des paradis fiscaux. Et peut-même être reviendra-t-il un jour pour un beau poste dans

l'État, toujours en connexion avec ses très bons amis haut-placés. Les américains appellent cela "the revolving door", la porte-tambour.

Au plus haut niveau européen cela donne par exemple un Barroso pantouflant sans honte chez Goldman-Sachs qui a œuvré à trafiquer les comptes publics de la Grèce pour permettre à celle-ci d'entrer indûment dans la zone €uro avec les tristes conséquences que l'on connaît, rendant plus misérable la vie quotidienne du peuple grec.

Toute sa longue carrière à l'UE, il a amplement mérité la copieuse prébende qui lui assurera avec bonne conscience une retraite dorée à l'or fin.

Le problème est que tout cela devient tellement voyant que de plus en plus de citoyens de nos "démocraties" rejettent ce système où ils voient que leur opinion et leur vote ne pèse plus rien : quels que soient les résultats des votes ou référendums, l'État Permanent les contournera, d’où l’abstention massivement croissante à chaque scrutin.

Pour ce hold-up il a tout l'argent qu'il refuse de redistribuer ou payer en impôts : les gigantesques gains de productivité dus à l'informatisation et l'automatisation de ces dernières décennies ont été confisqués au profit d'une oligarchie qui tient tous les leviers en main et n'a pas l'intention de lâcher prise ou de changer de cap, pas d'un iota. Cette oligarchie finance des campagnes électorales, contrôle l'essentiel de la machine à décerveler et les instituts de sondages qui préconditionnent les électeurs avant les scrutins, elle stipendie des hommes politiques et des journalistes sans morale trop heureux de la (et se) servir en propageant la vraie foi de notre ère, la doxa néolibérale, par de la "communication" qui est un mot jugé plus moderne et moins péjorativement connoté que "propagande".

Et devant la menace d’un tsunami de colère accumulée, de brillants communicants ont forgé un nouveau concept destiné à discréditer les critiques qui sont qualifiées de "théories du complot". Car, bien sûr, les complotistes ne sont pas ceux qui tacitement, ouvertement ou secrètement font tout pour saboter toute amélioration du sort des millions de gens qui ne peuvent compter que sur un travail quotidien pour vivre et faire vivre leur famille, non, ce sont ceux qui montrent à tous que le roi est nu.

Les "complotistes" dénoncés sont ceux (de toutes nationalités, US inclus) qui ayant compris comment marche le système se font un devoir d'en instruire leurs concitoyens soumis à ce rouleau compresseur, cette férule bureaucratique qui n'a plus rien à envier 

2017 04 AN II

AN II AVRIL 2017

EDITORIAL

Cet éditorial est écrit entre les deux tours de l’élection présidentielle. Rien à attendre – à nos yeux - des deux candidats en lice pour défendre la République laïque. Sans parler de la République sociale !

 L’une (à ma droite) pour des raisons trop évidentes. N’incarne-t-elle pas la falsification même du mot « laïcité » ? Elle a depuis belle lurette entrepris d’en baptiser sa croisade personnelle contre le Sarrazin.

 L’autre (j’allais dire : « à ma gauche ») pour ses conceptions affichées de soumission à la Doctrine sociale de l’Eglise. Pas moins dangereux sous des dehors disons …plus policés. Deux faces d’une même médaille.

On dédiera à M. Macron ces lignes, tirées du blog de la sociologue féministe Christine Delphy : « Et, si l’on parle d’intégrisme, quelle est en France, la religion qui menace vraiment la séparation des Eglises et de l’Etat ? C’est la plus ancienne sur le sol français, la plus nombreuse, la plus organisée : l’Eglise catholique. On nous effraie depuis 2004 avec la menace d’un « islam conquérant » qui voudrait remplacer le droit commun par la charia : la loi de Dieu. Si des musulmans poursuivent vraiment ce but, ils sont loin d’en avoir les moyens. (…) Quant à l’Eglise catholique, elle continue de vouloir s’occuper non seulement des affaires religieuses, qui appartiennent à son domaine, mais des délits et crimes, qui n’appartiennent pas à son domaines, « à l’interne », et au mépris de la loi commune. »

En témoigne sa gestion incestueuse des affaires de pédophilie, qui devraient pour elle se régler en famille - comme si l’Eglise pouvait constituer un « Etat dans l’Etat ». Ne pas reconnaître la loi républicaine pour lui substituer le Droit Canon, telle est sa ligne de conduite qui n’a jamais changé, … même si elle a eu soin de soigner sa communication ces dernières années, face à l’ampleur des scandales à répétition.

La campagne électorale des présidentielles aura fait apparaître un nouveau problème, dont l’émergence confirme malheureusement l’analyse de la Libre Pensée sur les conséquences de la loi El Khomri : le paternalisme d’entreprise est de retour, après plus d’un siècle où (Vichy mis à part), on avait pu croire le voir disparaître. Le PDG de l’entreprise PAPREC, celui-là même qui a imposé dans son entreprise une « Charte de la laïcité » interdisant toute expression politique et religieuse au sein de son entreprise, s’est autorisé à envoyer une lettre à ses salariés sur la façon dont ils devaient voter. « Je n'entends pas par ce courrier interférer dans vos choix politiques, mais vous fournir l'information qu'en tant que salarié du groupe PAPREC vous méritez » affirme-t-il. Pourtant le Code du Travail n'autorise aucun patron à utiliser le fichier des adresses personnelles ou professionnelles, postales ou électroniques de ses salariés, pour leur donner des leçons de morale politique.

Comme l’a indiqué la Fédération nationale de la Libre Pensée : « En clair, le PDG de PAPREC interdit à « ses » salariés toute expression de leurs opinions politiques, mais lui ne se gêne pas pour dire pour qui ne pas voter ! Il est évident que pour lui, « ses » salariés doivent suivre l’opinion du patron qu’il est. C’est bien le retour au XIXe Siècle. Qu’en l’occurrence, il s’agisse ici de Marine Le Pen ne peut interférer dans la défense de principes démocratiques. La liberté d’opinion, c’est la liberté de toutes les opinions. »

Empêcher le vote Le Pen, nous dira-t-on, c’est l’attitude républicaine qui consiste à « faire barrage au Front National ». Voire.

Ne soyons pas naïfs. La violation des principes se justifie toujours au nom des grands sentiments. On n’allait pas tarder à avoir la preuve que ce qui se joue ici n’a rien, mais rien à voir avec ce qu’on nomme de façon imbécile « la citoyenneté d’entreprise ». Le PDG de PAPREC n’allait pas tarder à avoir un imitateur en la personne du patron des boulangeries Paul, qui a ouvertement appelé ses salariés à voter … François Fillon ! (Le crime ne paie pas toujours.)

« Quand M. Fillon nous parle de la libération du travail, c’est la demande que fait l’ensemble du personnel (…). Simplifier le code du travail, c’est évident. Je me fais moi, ici, l’ambassadeur du personnel. »  Dire que les salariés ont peu apprécié cette déclaration est un euphémisme. L’un d’eux déclare : « Il vote pour qui il veut. Mais comment peut-il s’exprimer en notre nom ? »

Conclusion unanime : « Cela relève de la sphère privée.»

C’est bien notre avis !                             P.G. 

   LE BILLET DU TRESORIER

        Pour l’année 2017, il y a eu vote à l’Assemblée Générale de la Libre Pensée du Rhône le19 novembre d’une augmentation de la cotisation de deux euros.  POURQUOI ?

          Depuis 6 années, avec les activités internationales et nationales de la Fédération Nationale croissantes (que nous avons suivies et /où nous avons participé, les congrès nationaux de la LP ont voté régulièrement des hausses nationales que nous avons répercutées partiellement (on était à 70 euros depuis plusieurs années,  cela a réduit d’autant la cotisation locale). Afin de continuer notre combat  pour la défense de la loi de 1905, je vous invite à participer à cette hausse, à faire de nouveaux adhérents, à solliciter des soutiens financiers !

           Rappel : les cotisations peuvent être étalées sur plusieurs mois comme cela se fait déjà avec deux ou trois chèques). Mais il importe de les collecter le plus vite possible, afin de consacrer notre énergie aux tâches de défense de la laïcité : payer sa cotisation sans attendre est en soi un acte militant. Les retards sont souvent affaire de simple négligence, problème qui peut se régler facilement.

          Fraternellement,  J L Andrieu, trésorier départemental de la LP 69

Laïcité Rhône

VILLEURBANNE : l’enseignement privé en veut toujours plus !

Alors que l’enseignement catholique revendique une révision de son mode de financement par l’Etat par la voix de Pascal Balmand (secrétaire général de l’enseignement catholique), l’enseignement privé confessionnel poursuit son propre combat à Villeurbanne.

 

« Le problème ? explique M. Grignard (directeur général des services municipaux). C’est de calculer au plus juste les coûts assumés par la Ville. Un véritable casse-tête, que la collectivité préfèrerait résoudre dans une démarche de négociation avec les établissements scolaires. » 

L’Immaculée-Conception a choisi l‘affrontement.

NB : L’histoire ne dit pas si elle a demandé à Mme Vallaud-Belkacem de s’entremettre en sa faveur : la future ex-ministre de l’Education connaît bien la maison: …n’est-ce pas là qu’elle a choisi de scolariser ses enfants ?

 

Sainte-Thérèse, Mère-Thérésa, La Nativité, Beth-Menahem : autant d‘écoles privées en conflit avec la Ville à propos de la participation financière que verse cette dernière au titre des frais de fonctionnement (cf « Le Progrès » du 21 avril 17), et ce depuis 2002. C’est cependant l’Immaculée-Conception qui est le fer de lance de la croisade. Elle accuse la municipalité de sous-évaluer le montant des frais de fonctionnement entre 2003 et 2007 pour un montant de 286 000 euros. L’affaire est remontée devant le Conseil d’Etat depuis le 19 avril, alors qu’aucun terrain d’entente n’avait pu être trouvé entre les deux parties. Et les juges ont décidé de faire procéder à une énième expertise, récusée par la Ville.

Pour la défense de la laïcité : signez l’Appel des Laïques

http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2016N49240

Crèche Wauquiez : où en est-on ?

Le recours présenté par la Fédération a été déposé. L’instruction est en cours.

Rien de neuf pour le moment, si ce n’est l’arrêt de la Cour d’appel de Marseille déclarant illégale la présence de la crèche «Robert Ménard » dans le hall de la mairie de Béziers. L’emplacement a son importance et le hall municipal biterrois nous rappelle celui de notre Conseil régional (institution qui n’est certainement pas moins – ni plus- représentative de l’Etat républicain qu’une mairie, à l’évidence).

On se souvient que M. Wauquiez avait peuplé de personnages tout petits le décor de « sa » Nativité. Mais la taille ne compte pas. Et la Cour de Marseille a justement estimé que la présence de Marie et de Joseph suffisait à conférer un caractère religieux, et illégal, à la crèche de Béziers. Ne parlons même pas de l’enfant Jésus !

Bien sûr, nous avons l’impression d’enfoncer une porte ouverte.

Sauf peut-être celles de l’Eglise…

Qu’en pensent donc ces trois personnages sur la photo à gauche ? L’Esprit seul le sait.

Peut-être prient-ils pour le Salut de Laurent Wauquiez…

Pour notre part nous nous bornerons à reproduire le dernier communiqué de la Fédération nationale sur les crèches des bâtiments républicains :

 

Mais certains ont du mal à franchir les portes.

FÉDÉRATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSÉE

Membre de

l’Association Internationale de la Libre Pensée

10/12 rue des Fossés-Saint-Jacques 75005 PARIS

      – COMMUNIQUÉ DE PRESSE  (Paris, 8 avril 2017)

Crèches dans les bâtiments de la République :

Les faits sont têtus, les têtus sont défaits une nouvelle fois

La Cour administrative d’appel de Marseille vient de déclarer illégale la présence d’une crèche chrétienne dans le hall de la mairie de Béziers. La Fédération nationale de la Libre Pensée adresse ses félicitations à la Ligue des Droits de l’Homme qui vient d’obtenir une nouvelle victoire de la laïcité.

Ce jugement porte sur la présence d’une crèche en 2014.  Viendront ensuite les décisions administratives sur celle de 2016, notamment à l’initiative de deux libres penseurs de Béziers. Le chemin de croix de Robert Ménard sera long et douloureux, mais « sa » crèche finira inéluctablement au tombeau.

La Cour d’appel de Marseille s’est appuyée sur les deux arrêts du Conseil d‘Etat, obtenus par l’action de la Libre Pensée. Ce jugement d’illégalité fait suite à d’autres (Hénin-Beaumont, par exemple) qui se réfèrent tous explicitement aux arrêts du Conseil d‘Etat.

La preuve est faite :

la Libre Pensée a raison sur son analyse juridique

N'en déplaise aux commentateurs de salon et autres prétendus « laïques », plus acharnés à critiquer sans  comprendre les Arrêts du Conseil d'Etat ou parce qu'ils les dérangent qu'à agir concrètement contre le cléricalisme et les crèches dans les mairies en particulier, la victoire de la Libre Pensée est incontestable : les crèches n’ont pas leur place dans les bâtiments de la République ! Le jugement de Marseille indique que la seule présence des personnages de Marie et Joseph est constitutive du caractère de la Nativité chrétienne et que cela est contraire à l’article 28 de la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat.

Tous les jugements qui vont maintenant venir (Conseil régional de Rhône-Alpes-Auvergne, Beaucaire, Sorgues, etc.) iront dans le même sens. Robert Ménard n’en peut mais, et se prend pour un Tartarin de sous-préfecture, mais la laïcité sera respectée à Béziers. Le recours ménardien au Conseil d‘Etat ne mènera à rien : comment le Conseil d‘Etat pourrait-il se déjuger ? Cette tartufferie supplémentaire n’aura pour seul résultat que de dépenser un peu plus de fonds publics pour les frais d’avocat du maire de Béziers.

La Libre Pensée rappelle qu’elle n’a eu de cesse de combattre pour la défense de la loi de 1905 contre la présence d’une crèche dans le Hall de la Mairie de Béziers, en interpellant le Préfet dès 2014, en demandant officiellement au maire de retirer la dite-crèche, en rassemblant les laïques dans la ville.

La juridiction administrative, donnera inévitablement raison aux deux libres penseurs de Béziers qui l’ont saisie. Cela sera encore un clou supplémentaire dans le cercueil judiciaire de Robert Ménard.

lIBRES propos, libres pensées

L'UE et le mythe de la paix

 Devant l'insatisfaction montante des peuples européens se sentant piégés par une bureaucratie technocratique bien plus contraignante qu'anticipé, qui depuis les traités de Maastricht et Lisbonne leur a confisqué l'essentiel de leur souveraineté, l'UE recourt à des arguments fallacieux sur le Brexit.

En réalité la dichotomie entre les pro- et anti- Brexit se situe très prosaïquement dans leur intime perception rationnelle et quotidienne de ce que leur a apporté de positif ou enlevé cette construction supranationale hétéroclite, imprégnée de l'idéologie néolibérale, sous l'influence régressive antisociale des lobbies de la finance et du big-business, à la  démocratie biaisée, aux frontières évolutives et mal maitrisées, qui a perdu auprès de ses peuples toute puissance d'attraction, sauf pour ceux qui en sont (ou pour certains croient en être) les gagnants. 

Comme à chaque revers et à court d'arguments tangibles et convaincants, il lui en reste un seul,  chaque fois réchauffé : "l'UE nous a tenus à l'abri de la guerre !" cette plaie qui a tourmenté l'Europe jusqu'à en faire le principal théâtre de deux guerres mondiales. À l'évidence, il n'y a pas eu depuis 1945 de conflit armé sur le sol de ses pays fondateurs, recrus de guerres. Mais la vérité est que la guerre a été tenue à l'écart de l'Europe avant tout par l'équilibre fragile de la terreur pendant toute la Guerre Froide jusqu'à la fin de l'URSS en 1989.

Est-ce à dire que, depuis, l'UE est pacifique ?

Pas plus que les USA, dont nous ne sommes que des vassaux, qui aussi sont en paix (toute relative !)  chez eux mais qui concoctent des troubles partout ailleurs directement ou par l'intermédiaire de leurs peu recommandables complices (partis d'extrême-droite en Amérique latine, islamistes financés par l'argent de nos grands amis en démocratie, l'Arabie, le Qatar, pour finir de balkaniser le Moyen-Orient, milices néo-nazies en Ukraine, etc.) en vue d'objectifs géostratégiques et pétro-gaziers bien concrets. La fable pour naïfs d'interventions humanitaires par bombes a bon dos.

Mais l'UE est en première ligne des retombées de ces guerres et du chaos meurtrier engendré ! 

  Depuis la mutation de la CEE en UE en 1992, les USA et elle n'ont eu de cesse d'attiser les braises des communautarismes religieux et encourager des sécessions, par exemple en ex-Yougoslavie jusqu'à ce que celle-ci soit pulvérisée (c'était le but) dans la guerre civile et les bombardements de l'OTAN.    Depuis, l'OTAN a installé au Kosovo, territoire planant hors de toute loi internationale et en plein

chaos social sa 2ème plus grosse base en Europe, le camp Bondsteel, un Guantanamo-bis, hors droit !

   Et pensez à l'Irak, l'Afghanistan, la Lybie, la Syrie et autres pays où par pure charité chrétienne nos militaires ou l'OTAN ont posé leurs rangers ou largué leurs missiles et téléguidé leurs drones à grands coûts humains, y compris parmi nos soldats.

 

Contre les intérêts vitaux des peuples européens, l'UE escorte partout les faucons américains dans leur délire de mainmise économique sur la planète.

Et partout, tels des Don Quichotte, nous partons à l'assaut de tyrans qui oppriment leurs peuples.

 Mais résumons les choses et précisons-les bien : Il y a dans ce monde deux sortes de tyrans.

   Les bons leaders à qui l'on pardonne volontiers leurs excès et leurs crimes, car ils achètent quantité d'armes et d'équipements au complexe militaro-industriel atlantiste (contre lequel le général-président US Eisenhower mit solennellement en garde ses concitoyens en 1961) et ils abandonnent leur  monopole souverain de création monétaire aux banques privées occidentales. Comme nous…

   Ceux-là n'ont donc pas de souci à se faire sur leur pérennité : ils peuvent truquer leurs élections, tuer, emprisonner, envahir, piller, bombarder, opprimer, discriminer, censurer, massacrer, fouetter,  mutiler, décapiter sans indigner trop longtemps les médias "institutionnels". Et comme l'Arabie saoudite, ils peuvent même être élus à la tête du Panel du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU ! 

   Les mauvais leaders (qui sont parfois d'anciens bons) qui veulent, les fous, rester indépendants, acheter leurs équipements où ils veulent, envahir, opprimer, massacrer, mais… sans la bénédiction préalable de l'Empire et refusent obstinément que

l'on se mêle de contrôler leurs ressources naturelles, leurs banques centrales et leur monnaie (et ça, c'est le plus grave !).

Ils n'obéissent pas aux injonctions des véritables Maîtres du Monde : les "marchés financiers", Wall Street, la City, Fed, BCE, FMI, la Banque Mondiale, les "agences de notation", etc. Ils refusent l'endettement forcé et la privatisation imposée de leurs économies et de leurs richesses. 

  

Ceux-ci sont diabolisés, promis à des "révolutions populaires spontanées", des destitutions brutales, des ingérences "humanitaires" et à finir assassinés, pendus, empalés par une baïonnette ou au mieux au TPI à la Haye (surnommé le tribunal des africains tant il s'est spécialisé dans le seul jugement d'autocrates africains) pour y finir leur vie.

 

L'UE c'est la paix, vous en êtes bien sûr ?     RJ

AILP

7ème Congrès international de l’AILP

Paris, les 21, 22, 23, 24 septembre 2017

Lettre d’invitation des Porte-Parole de l’Association

internationale de la Libre Pensée

Mesdames, Messieurs,

Chers amis, chers camarades,

Nous avons le plaisir de vous informer de la tenue du 7ème Congrès de l’AILP qui se tiendra à Paris du 22 au 24 septembre 2017 dans des lieux symboliques (Bourse du Travail, Mairie du Xe Arrondissement, Université de Paris). Il sera précédé d’un colloque international de l’IRELP (Institut de Recherches et d’Etudes de la Libre Pensée) et d’un rassemblement square Garibaldi.

Colloque international de l’IRELP – 21 septembre 2017

Salle Léon Jouhaux – Annexe de la Bourse du Travail

67 rue Turbigo - 75003 Paris

« Libre Pensée et Libres Penseurs

Hier et aujourd’hui »

Sous la Présidence de Jean-Marc Schiappa, Président de l’IRELP