2017 12 AN II

  AN II 167 DECEMBRE 2017

Roger Cordier 

Nous saluons avec tristesse la mémoire de Roger Cordier, président du « Comité 1905 » pour la défense de la loi sur la laïcité. Roger nous a quittés le 2 décembre dernier, à 3 jours de son 79e anniversaire.

     Nous l’avions croisé encore dernièrement, sur le parvis de Fourvière, indigné par le renouvellement du vœu des Echevins, contre lequel il en avait appelé à la mobilisation laïque.

     Il nous écrivait, à l’occasion du 110e anniversaire de la loi de 1905 qui fut l’occasion du meeting de la salle Japy :

« Le Comité1905 Rhône-Alpes est solidaire de toutes les organisations ou associations manifestant pour l’abrogation de la loi Debré du 30 décembre 1959 autorisant le financement de l’enseignement privé sous contrat d’association.

     Comme doivent aussi être abrogés les accords Kouchner/Vatican sur la délivrance des diplômes universitaires ou la récente loi Carle, obligeant au financement par les communes, des frais de scolarité d’enfants scolarisés dans une autre commune que celle de leur résidence.

     La mal-nommée liberté de l’enseignement autorisant l’existence d’un enseignement privé à côté de l’enseignement public, il devrait en aller tout autrement de son financement.

Le Comité1905 Rhône-Alpes est fidèle à la formule :

« À enseignement public, fonds publics,

à enseignement privé fonds privés ».

 

EDITORIAL

Année après année, le climat se modifie…

Il ne s’agit pas dans cet éditorial de changement météorologique, mais du climat social et d’une tension nouvelle mettant en jeu les libertés démocratiques et le rapport classique aux questions de laïcité cadrées encore à ce jour  par la loi de 1905.

« Attaquer la France des clochers, c’est faire le jeu de l’islam radical » lisait-on le 23 novembre dernier sous la plume d’un dénommé Yves Thréard à la une d’un journal qui n’a rien d’une feuille de chou extrémiste, mais tout d’une institution bourgeoise. Le Figaro, c’est de lui qu’il s’agit, porte pourtant le nom du héros émancipateur créé par Beaumarchais, qui préfigurait alors les acteurs de la Révolution. Les nostalgiques de l’Ancien Régime ne sont plus si rares qu’on croit.

« Inquiétant pays que la France, écrit Thréard, où l’on s’écharpe, en 2017, pour une croix surplombant une statue de Jean- Paul II ! Au nom de la séparation des Églises et de l’État, quelques libres penseurs, ou qui se revendiquent comme tels, ont obtenu sa destruction. Quand ce n’est pas une croix, ce sont des crèches ou des crucifix qui suscitent, ici ou là, leur indignation. Iront-ils un jour jusqu’à réclamer en justice que la route des calvaires et enclos paroissiaux bretons soit rayée de la carte (…)?

En s’attaquant à la France des clochers, les militants d’une laïcité pure et dure défendent une cause absurde. Alors que la République vit en paix avec ses racines chrétiennes, pourquoi réveiller de vieux démons, provoquer une inutile polémique ? Leur acharnement à faire table rase de notre passé sert, en revanche, le jeu de ceux qui veulent nous pousser à renier nos origines, à effacer nos traditions, à contester notre culture.

Ceux-là portent l’étendard de l’islam radical. (…) Quand leurs armes ne sont pas mortelles, ils utilisent celles de notre arsenal législatif pour les retourner contre nous et notre conception de la liberté : défense des droits de l’homme, de l’égalité, de l’exercice des cultes… »

Passons sur l’appréciation portée sur de soi-disant libres penseurs « qui se revendiquent comme tels ( ?)» : on ne voit pas bien ce qui autorise ce monsieur à porter ce jugement. Sans doute, pour M. Thréard, est libre-penseur celui qui admet que soit bafouée la loi garantissant la liberté de conscience par la neutralité de l’Etat.

Comme le disait Jules Renard : « Libre Penseur. Penseur suffirait. » Hélas avec M. Thréard nous n’en sommes même pas là. Où a-t-il vu que nous réclamions la destruction des bâtiments religieux? Ne sait-il pas qu’en matière religieuse les boutefeux sont ceux qui ont choisi de braver la loi (et s’en vantent, comme Robert Ménard à Béziers, voir page 6)?

Nous sommes décidément  loin du « débat philosophique », et plus proche –s’il fallait choisir un genre littéraire – de la lettre de délation, de l’appel au meurtre ou du pamphlet à la Gringoire, riche en amalgames. Oui : Gringoire. Figaro est tombé bien bas !

Ce qui est stupéfiant, c’est qu’en écrivant (mais à propos de qui précisément ?) « Quand leurs armes ne sont pas mortelles, ils utilisent celles de notre arsenal législatif », M. Thréard ne semble pas se rendre compte que l’équation Terroristes islamiques = tenants de l’application de la loi de 1905, par simple transitivité, comme les juges du Conseil d’Etat ont donné raison aux seconds nommés, ces respectables magistrats sont forcément eux-mêmes de dangereux islamo-gauchistes.

C’est comme les juifs, c’est comme les trotskistes, c’est comme les francs-maçons : ils sont partout !

Mais, d’une certaine façon, il n’a peut-être pas tout à fait tort : il reste de nombreux citoyens – et même la majorité, n’en déplaise à M. Thréard !, attachés à la laïcité, à l’école républicaine, au droit du travail… Quelle que soit l’étiquette qu’on leur colle, vous allez voir, on risque de le dire de plus en plus souvent : «… Ils sont partout ! »          P.G.

Laïcité Rhône

Provocation à l’Hôtel de Région : la Libre Pensée du Rhône s’adresse au préfet

 

Cinq crèches dans le hall du Conseil Régional en en 2017-2018, contre une seule l’année précédente…

Cela ne rend pas la nouvelle exposition de l’artiste Laurent Wauquiez plus légale.

Depuis son voyage d’élu à Rome, notre inspiré président de Région fait décidément pour gagner sa part d’éternité en Paradis.

 O miracle de la multiplication des crèches ! O mystère de la transsubstantiation des lois républicaines !

 

 A Monsieur le Préfet du Rhône et Préfet de Région

Préfecture 106, rue Pierre Corneille     69003 LYON

Objet : atteinte à la laïcité - crèches au siège du Conseil régional

 Monsieur le Préfet,

Il y a un an, nous nous étions adressés à votre prédécesseur après l’installation d’une crèche chrétienne au siège du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, dévoilée au public le mercredi 14 décembre 2016. Cette installation, décidée à la seule initiative de M. le président du Conseil du Conseil régional, n’avait fait l’objet d’aucune délibération. De ce fait elle n’avait pu faire l’objet d’un contrôle de légalité par vos services.

Pour autant l’installation de cette crèche à l’entrée du siège d’une collectivité publique contrevenait clairement à l’arrêt du Conseil d’Etat du 9 décembre 2016, dont l’article 9 précise : « Dans l'enceinte des bâtiments publics, sièges d'une collectivité publique ou d'un service public, le fait pour une personne publique de procéder à l'installation d'une crèche de Noël ne peut, en l'absence de circonstances particulières permettant de lui reconnaître un caractère culturel, artistique ou festif, être regardé comme conforme aux exigences attachées au principe de neutralité des personnes publiques. » C’est la raison pour laquelle le Tribunal Administratif de Lyon, que nous avions saisi, a annulé le 6 octobre dernier la décision de M. Laurent Wauquiez, président LR du conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, d'installer sa crèche de Noël dans les locaux de l'Hôtel de région. Le Tribunal précisait qu’une telle installation n'était légalement possible que lorsqu'elle présente « un caractère culturel, artistique ou festif sans exprimer la reconnaissance d'un culte et ne marque aucune préférence religieuse ».

Le tribunal considérait qu'en l'espèce l'installation ne présentait pas de caractère culturel, artistique ni festif. Il soulignait que « la fabrication de santons par des artisans locaux ne suffit pas à démontrer le caractère artistique » de l’exposition et qu'aucune crèche n'avait jamais été installée dans les locaux du siège lyonnais de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

L’affaire aurait dû s’arrêter là.

Comme vous le savez, cinq crèches présentant un caractère clairement religieux ont été installées depuis le début du mois de décembre à l’Hôtel de région. Cette année encore, il n’y a pas eu de délibération du Conseil régional sur cette initiative, prise par son président pour des raisons qui lui sont probablement …« personnelles ».

Du reste l’installation d’une exposition artisanale de crèches aurait été mieux comprise dans tout autre lieu que le hall de l’Hôtel de Région. Cet emplacement était bien le dernier à choisir, à moins de vouloir entretenir une polémique bien stérile.

Monsieur le Préfet, nous savons que vous êtes attachés à la légalité républicaine et à l’application du principe de laïcité dont vous êtes le garant. La laïcité est un principe avec lequel on ne joue pas. Votre prédécesseur, M. Delpuech, nous avait précisé, le 11 janvier 2017 : « Quoi qu’il en soit je veillerai, à l’approche des veilles de Noël 2017, à ce que la règle de droit, éclairée par la jurisprudence, soit rappelée par mes services aux maires et aux différents élus exécutifs, dont le président du Conseil régional (souligné par nous). » 

Nous ignorons si ce rappel a eu lieu ou si vous avez été une seconde fois mis devant le fait accompli par le président du Conseil régional. Nous souhaiterions que vous nous communiquiez cette information, et quelle suite vous pouvez envisager de votre côté pour faire appliquer la loi. Quant à nous, nous saurons prendre, cette année encore, nos responsabilités (…).

Lyon, le 16 décembre 2017

 

A M. Laurent Wauquiez, président du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes

Objet : crèches installées au siège du Conseil régional

Monsieur le Président,

Cette année encore, vous avez organisé l’exposition de crèches chrétiennes à l’entrée du siège du conseil régional : non plus une seule, mais cinq. Ce qui ne rend pas votre décision plus légale.

Nous ne vous rappellerons que pour mémoire les avis du Conseil d’Etat du  9 novembre 2016, (préconisant l’interdiction de telles installations à caractère religieux en application du principe de Séparation des Eglises et de l’Etat, dans les bâtiments publics et les sièges d’une collectivité publique ou d’un service public). Vous les connaissez parfaitement et vous avez choisi de les ignorer.

Quel qu’en soit le prétexte, l’installation 2017 ne présente aucun caractère nouveau par rapport à 2016.

Sauf erreur de notre part, la décision d’installer ces crèches n’a fait l’objet d’aucune délibération.

Nous vous demandons de procéder à la désinstallation de cette exposition de crèches, qui aurait pu trouver sa place dans bien d’autres endroits que le hall de l’Hôtel de Région, sans susciter de polémiques (…).

 OINGT: une crèche en mairie 

 Il y a encore cette année, comme l'an passé, une crèche chrétienne dans les locaux de la Mairie du village d'OINGT-  en Beaujolais (à présent inclus dans la commune nouvelle de Val d’Oingt) !

Certes pas très ostentatoire (personnages mesurant 10 à12 cm), mais le fait est là.

Depuis la fusion, les habitants de Oingt n'ont plus droit qu'à une demi-journée d'ouverture de leur mairie. En compensation, ils ont toujours droit à leur crèche, à raison d'un mois complet par an.

Nul doute que les édiles nous rétorqueront que le phénomène des crèches à Oingt repose sur une tradition culturelle. Les commerçants ont coutume d’exposer des crèches derrière leurs vitrines.

Une tradition vieille de ... 30 ans ! Si on pouvait appeler « tradition » ce qui est tout simplement une loi, cette tradition aurait 112 ans. La « tradition » consiste à Oingt …à ignorer la loi depuis 30 ans.

Béziers : Ménard contraint de déplacer sa crèche

Annonce faite par Robert Ménard lui-même lundi 18 décembre dernier : il devra déménager la crèche installée dans le hall de sa mairie. La crèche sera réinstallée dans un autre bâtiment municipal. Saisi par la préfecture, le Tribunal administratif de Montpellier en avait ordonné le retrait sous 48 heures sous peine de 2000 € d’astreinte par jour de retard. « On se réserve le droit de faire appel, mais on va appliquer cette décision à la lettre : on enlève la crèche du hall et on va l’installer juste à côté. Elle est expulsée, on va lui trouver refuge. »

« Appliquer cette décision à la lettre » est une attitude à laquelle ne nous avait pas habitués, il faut croire que les menaces de sanction financières sont efficaces. En effet, le juge administratif s’est notamment appuyé sur des propos par lesquels Robert Ménard « manifest(ait) clairement sa volonté de ne pas tenir compte des décisions de justice ». Il avait pourtant été condamné pour l’installation de sa crèche municipale en 2014. La confirmation de ce jugement par le Conseil d’Etat n’a été rendue qu’en novembre dernier, dans la logique de ses arrêts précédents.

En 2015 et 2017, sa crèche était présentée comme « plus culturelle et festive », avec sapin et boite aux lettres pour le père Noël. A l’évidence, trop païen pour lui !

Auvergne-Rhône-Alpes : la clause Molière annulée par le T.A.

Laurent Wauquiez n’est pas seulement le promoteur affiché de l’enseignement privé, le maniaque de la crèche dans les bâtiments de l’Etat.. Dans le cadre de sa politique de « préférence régionale » menée en Auvergne-Rhône-Alpes (voir l’éditorial de l’An II n° 166), il est aussi celui qui entend mettre en œuvre la clause Molière sur les chantiers, adoptée en février dernier au Conseil Régional obligeant les ouvriers à parler français. Ses motivations : défense de notre belle langue française ? défense du droit du travail ? autre chose encore ? Dis-moi à quel électorat tu t’adresses, je te dirai quelle politique tu défends.

Le préfet de Région, Michel Delpuech, avait alors saisi le Tribunal Administratif (juste avant son départ pour Paris).  Le TA a rendu son verdict :pour les juges, la délibération a été adoptée « non pour assurer la protection de la santé et la sécurité des salariés, mais pour exclure les travailleurs détachés des marchés publics régionaux ». Le Tribunal juge l’objectif poursuivi contraire aux principes de liberté d’accès à la commande publique et d’égalité de traitement des candidats. Il parle enfin de « détournement de pouvoir » du fait que la mise en œuvre d’une telle clause ne pourrait s’effectuer que dans un cadre national.

La Région a fait appel du jugement.

Wauquiez et Vichy

Le 30 novembre, Wauquiez lançait un grand scrutin sur le site internet de la collectivité, afin  de savoir quel site, département par département, avait le plus contribué à l’histoire de France. Au total cinquante sites étaient proposés. Le s résultats ont été rendus publics en décembre.

Le résultat pour l’Allier est … (on ouvre l’enveloppe) : « Vichy ville de thermalisme » ! Cela ne s’invente pas.

Les séjours à l’hôtel, la thalassothérapie, les cures, tout cela fait partie du devoir de mémoire. Passant, souviens-toi, au moment de boire ton verre d’eau minérale.

Vœu déposé au conseil municipal du 21 décembre 2017

Présenté par les groupes Radical Génération Ecologie et Citoyens (RGEC), Communistes et Républicains (CR), et Olivier Glück.

Nous publions volontiers ce vœu, porté par Jonathan Bocquet, adjoint à la Jeunesse de Villeurbanne que les lecteurs de l’An II connaissent déjà. La question qu’on peut se poser est à présent la suivante : qu’est-ce qui empêcherait d’autres élus – quelle que soit la municipalité où ils siègent – d’adopter de telles prises de position ? Ce serait à l’honneur du camp républicain de renouer avec un combat trop longtemps abandonné, avec les résultats désastreux que l’on connaît.

Résultat des votes sur le vœu demandant l’abrogation des lois Carle et Debré

POUR :  groupes RGEC et PC (sans Marc Ambrogelly) + Olivier Glûck

Abstentions : Béatrice Vessiler et Zémorda Khelifi (EELV), Dominique Balanche et Frédéric Vermeulin (PS), Marc Ambrogelly (PC)

CONTRE : autres élus PS et apparentés, les groupes FN, LR et UDI, Emmanuelle Haziza (non-inscrite).

Chaque année, comme dans toutes les villes, notre conseil municipal est amené à voter une délibération actant le versement aux écoles privées d’une subvention prévue par les lois anti laïques Carle et Debré.

Alors que dans une démarche indécente, certaines écoles privées sur le territoire ont mené une bataille juridique pour grappiller toujours plus d’argent public pour leur prestation privée, nous dénonçons une situation de privilèges sans équivalent en Europe.

La loi Debré, votée le 31 décembre 1959, a donné à l’enseignement privé confessionnel le statut de « service public d’enseignement ».

Par ce dispositif, au mépris des principes républicains, l’État finance le principal concurrent de l’Enseignement public. C’est une concurrence « déloyale et faussée » par les pouvoirs publics eux-mêmes.

Désormais insérée dans le Code de l’Éducation, la loi du 31 décembre 1959 modifiée assure l’essentiel du financement des quelque 8 200 établissements privés d’enseignement sous contrat, presque tous confessionnels, qui accueillent un peu plus de deux millions d’élèves, soit 17% du total des effectifs scolarisés.

Aux termes de l’article 442-5 du code de l’Éducation issu de la loi du 31 décembre 1959, les collectivités territoriales prennent à leur charge « Les dépenses de fonctionnement des classes sous contrat […] dans les mêmes conditions que celles des classes correspondantes de l’enseignement public. ». Il s’agit des communes et des établissements publics de coopération intercommunale pour les classes élémentaires et, le cas échéant maternelles, des départements pour les collèges et des régions pour les lycées.

Comme souligné par de nombreux rapporteurs au budget, cela crée un biais en faveur de la fuite des écoliers vers le privé. En effet, le forfait communal est fondé sur le nombre d’élèves. Par conséquent, plus il y a d’inscrits dans le privé, plus le privé a d’argent et moins le public a d’argent. Plus l’écart se creuse au bénéfice du privé ce qui conduit mécaniquement à la détérioration des conditions d’études dans l’école publique et à un nombre croissant d’élèves dans l’enseignement privé.

A Villeurbanne, ce montant était de 776,18 euros en 2017. Un montant plus élevé donc que la moyenne nationale à 600€), d’autant qu’il faut rajouter les nouveaux montants prévus par le protocole d’accord. Au total en 2017, près d’un million d’euros ! Toutefois, celui-ci peut varier de 400 à 1 500 euros pour des raisons inexpliquées, sinon une interprétation généreuse de la loi par certains Élus. Les sommes alloués par les communes à l’enseignement privé du premier degré se comptent en centaines de millions d’euros.

En tant que collectivité municipale, nous ne pouvons évidemment pas déroger à la loi. En revanche, en tant qu’élu, il est de notre responsabilité de prendre position sur la loi et éventuellement de peser pour qu’elle évolue.

Nous ne souhaitons pas la remise en cause de l'existence de l'école libre. Chaque parent doit être en mesure de choisir pour ses enfants l’enseignement de son choix. En revanche, il ne revient pas à l’Etat, ou aux collectivités locales de financer la possibilité pour certains de sortir du régime de droit commun et du parcours républicain. Les laisser libre oui, les financer non.

Le 19 juin 1960, il y a 50 ans, les représentants de plus de 10 millions de citoyens pétitionnaires ont prononcé le serment suivant :

« Nous sommes 10 813 697 faisant le serment solennel : De manifester en toutes circonstances et en tous lieux leur irréductible opposition à cette loi contraire à l’évolution historique de la Nation ; De lutter sans trêve et sans défaillance jusqu’à son abrogation ; Et d’obtenir que l’effort scolaire de la République soit uniquement réservé à l’École de la Nation, espoir de notre jeunesse ».

Les promesses n’engagent que ceux y croient. Nous y croyons. C’est pourquoi, nous proposons que le conseil municipal de Villeurbanne réaffirme son attachement au serment de Vincennes. A l’école privée, fonds privés, A l’école publique, fonds publics. Et ainsi, que la ville de Villeurbanne se positionne en faveur de l’abrogation des lois Carle et Debré.

Participation de la Ville de Villeurbanne pour ses établissements privés dans l’enseignement élémentaire (année scolaire 2016-2017 :

Immaculée-Conception 260 796, 48 € pour « 336 élèves - La Nativité : 93 141, 60€ pour 120 élèves

Sainte-Thérèse : 83 051, 26 € pour 107 élèves - Mère-Teresa : 151 355, 10 € pour 195 élèves

Beth-Menahem : 93 141, 60 € pour 120 élèves - Ecole juive de Lyon : 287 186, 60 € pour 370 élèves

TOTAL : 968 672, 64 € pour 1248 élèves

Fédération de la Gironde de la Libre Pensée

Courriel : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

La Fédération de la Gironde de la Libre Pensée apporte son soutien aux enseignants du langonnais, injustement attaqués pour avoir interrompu la projection d’un film qui racontait la naissance de Jésus à travers les évangiles.

L’École de la République est laïque parce que neutre, en dehors des religions. De TOUTES les religions. L’enseignement de l’histoire des religions n’est pas le catéchisme.

L'école laïque se doit de rassembler, durant le temps scolaire consacré à l’apprentissage, les élèves par-delà leur diversité. Non de diviser, ce qu’entraînent les revendications religieuses, particularistes.

La loi de Séparation de 1905 est une loi de paix et d'équilibre, qui a écarté LES Églises des affaires de l'État (comme les lois scolaires de Jules Ferry avaient écarté les congrégations des affaires de l’École). L’État chez lui, l’Église chez elle, disait Victor Hugo.

La laïcité n'est en rien liberticide ni totalitaire, bien au contraire : elle laisse à chacun ses choix dans le domaine privé, intime, celui de sa liberté de conscience, donc de sa liberté de croire ou de ne pas croire.

Certains cherchent à cette occasion à réintroduire le sempiternel débat sur les « racines chrétiennes de la France », au mépris de la formidable et passionnante complexité de notre Histoire, réelle et non fantasmée. Ce n’est pas l’objet de la discussion.

Ces enseignants ont réagi correctement en interrompant la projection, pour en débattre ensuite avec les enfants (et les parents). Certes, il ont commis l’erreur de ne pas avoir visionné ce film avant sa projection; mais ont-ils pu le faire ? Cet acharnement contre eux est indécent et malsain.

La Libre Pensée rappelle à cette occasion que le mot « laïc » désigne un chrétien sans fonction religieuse dans l’Église : ni diacre, ni prêtre, ni évêque. Par contre laïque signifie non-confessionnel, partisan de la laïcité. La République est laïque, comme l’immense majorité des citoyens qui se reconnaissent dans la laïcité.

Bordeaux le 28 décembre 2017

Christian Baqué, président de la Fédération de la Gironde

 

libres propos, libres pensées

 

Les sensibilités religieuses blessées-Christianismes, blasphèmes et cinéma 1965-1988

de Jeanne Favret-Saada, ouvrage sorti en librairie le 6 Septembre 2017 aux éditions Fayard

Cet essai présente un grand intérêt pour de nombreuses raisons :

-        Il s’agit de véritables « enquêtes » très fouillées et très documentées sur l’idée de blasphème, suggérée principalement à travers 6 œuvres filmiques, cependant d’autres œuvres cinématographiques sont évoquées (voir le résumé de l’ouvrage sur Internet)

-        L’analyse de la notion de blasphème est toujours très précisément cernée par rapport au 7ème art, mais aussi par rapport aux affiches de ces films : donc importance du message visuel donné au public avant la projection.

-        Le choix de l’ethnologue-essayiste Jeanne Favret-Saada qui consiste à se restreindre à 6 œuvres permet d’avoir une connaissance approfondie, sérieuse et documentée sur des exemples très précis : la liste des références est impressionnante tant par la bibliographie que par les nombreuses notes de bas de pages. Toutes les sources sont annotées, justifiées, recoupées.

-        La période 1965-1988 permet de prendre du recul sur l’analyse des faits, des évènements : cela évite les réactions épidermiques mal contrôlées, comme on dit « à chaud ».

 Les 25 dernières pages sont consacrées à des œuvres diverses ou des violences engendrées par le fanatisme religieux (littérature, dessins, caricatures) après 1988, et sont une sorte de prolongation à la réflexion de l’ouvrage par exemple : assassinat de Theo Van Gogh et sa participation à un scénario de film intitulé Soumission (à ne pas confondre avec le roman de Michel Houellebecq !), les caricatures de Mahomet, etc. …

La liste serait encore longue pour énumérer toutes les qualités de cet ouvrage.

Ce qui ressort de cette lecture c’est la capacité de nuisance et l’énergie déployées par certains dévots fanatiques chrétiens (Catholiques, Pentecôtistes, etc.) pour empêcher qu’un film ne sorte sur les écrans. Le plus désolant, c’est que ces fous furieux se permettent de critiquer une œuvre… qu’ils n’ont pas vue, dont ils ne connaissent pas le script, ni le scénario !

Certains affirment (avant même que l’œuvre ne soit achevée) qu’ils ne la connaissent pas et qu’ils n’iront jamais la voir ! Il semble que pour être crédible, le minimum reste l’honnêteté intellectuelle : comment avancer des arguments pour démolir une œuvre alors qu’on ne la connaît pas ?

C’est une belle réflexion intelligente sur un fléau récurrent : l’ignorance qui mène à la désinformation (volontaire ou non) et qui engendre beaucoup de violence, bien des malheurs !

Bonne lecture.

Michèle FREYCHET

Pour une première approche de cet ouvrage :

  • · Emission de France Culture (à réécouter ou à podcaster) « La suite dans les idées» de Sylvain Bourmeau, émission du 9 Septembre 2017 (à 12h45) : l’auteure Jeanne Favret-Saada était l’une des deux invitées et présentait son essai
  • · Entretien avec Jeanne Favret-Saada dans Charlie Hebdo n°1314 du mercredi 27 Septembre 2017

2017 06 an II

AN II JUIN 2017

Editorial

Le magazine « La Région Auvergne-Rhône-Alpes » n° 1 (automne 2017) , est la nouvelle revue trimestrielle distribuée gracieusement. Cela commence bien : « Priorité à l’emploi local » titre la revue, avec cette explication : « La Région instaure la préférence régionale sur tous les chantiers des lycées, qu’elle pilote, mais aussi sur tous les travaux qu’elle finance, comme les transports routiers et ferroviaires ou les maisons de santé. »

Très étonnant puisque les règles régissant les marchés publics ne reconnaissent pas de préférences liées à des zones géographiques ni administratives. L'article 74 de la constitution reconnaît seulement le droit aux collectivités territoriales d'outre-mer dotées d'autonomie (COM-DA) de pratiquer une «  préférence régionale ». Ce principe a été introduit à titre exceptionnel en Nouvelle-Calédonie en 1998, puis étendu à la Polynésie française en 2004 et à Saint-Barthélemy en 2007. Encore est-il critiqué par certains juristes.

 Quand on cherche à en savoir plus, les deux pages internes consacrées au dossier nous éclairent mal. On apprend que l’objectif est d’atteindre 90 % d’achat local par la commande publique (mais comment ?) et aussi de lutter contre les travailleurs détachés (mais faut-il compter parmi eux le plombier breton ou le manutentionnaire provençal ?) et enfin : « Depuis mars, la Région a mis en place une brigade de contrôle sur les chantiers pour vérifier le respect des cartes professionnelles du BTP et l’usage du français par les ouvriers.(souligné par nous) »

Nous y voilà ! N’ayant pas la possibilité pour l’heure de faire reconnaître la « préférence nationale », M. Wauquiez passe par la Région. Ces annonces sont-elles sérieuses ? De telles propositions expriment sans doute le fond de la pensée de M. Wauquiez, mais il n’est pas interdit non plus d’y voir une part de provocation, …comme ce fut sûrement le cas dans l’affaire de la crèche à l’Hôtel de Région.

Le moins qu’on puisse dire des positions de M. Wauquiez est qu’elles ne brillent pas par le souci d’universalité. Elles représentent plutôt pour une forme de féodalisme libéral, marqué de catholicisme bien-pensant. Sa déclaration sur la place des lycées privés en dit long : « Les établissements privés signifient pour les parents une promesse forte : celle de pouvoir amener chaque élève vers la réussite. » Une déclaration d’amour stupéfiante qui confine à la profession de foi. 

« A mi-chemin entre la déclaration de foi et le prospectus publicitaire » : c’est d’ailleurs par ces termes que le Rapporteur public a qualifié le courrier par laquelle M. Wauquiez nous signifiait, en début d’année, son refus de désinstaller la crèche de Noël hors de l’Hôtel de Région, au mépris de la loi. Le président de la Région, on s’en souvient, avait parlé d’un « symbole des racines chrétiennes » de notre histoire.

Les lois sont nationales et assurent l’égalité entre tous les citoyens. La République est une, indivisible, laïque et sociale. Ces principes sont universels, quand bien même leur expression revêt des formes diverses, étant la résultante d’histoires nationales singulières.

Ces principes étaient au cœur des discussions menées lors du Congrès mondial de l’Association Internationale des Libres-Penseurs, tenu du 21 au 24 septembre à Paris En quatre jours, ce sont près de 250 participants, représentants de la Libre Pensée de tous les continents, qui ont assisté aux travaux de ce Congrès mondial.

Vu de la Région Auvergne-Rhône-Alpes de M. Wauquiez : …une autre planète ?                               P.G.

LAICITE RHONE 

Crèche Wauquiez : le Tribunal Administratif nous donne raison

Voir communiqué de la FNLP en pages 11 et 12 Nous reviendrons dans notre prochain n° sur le rapport accablant (pour la Région) du rapporteur public.

Lycée de Dardilly

Dépouillé au profit du lycée privé Jehanne de France, avec intervention directe de Mme la Rectrice pour bloquer la création d’une classe de 2de en Hôtellerie-Restauration.

Nous avons publié les faits et reçu des réactions indignées de laïques. Ainsi M. Bob Deville nous a demandé d’ajouter sa voix à la réprobation collective : « ... Je n'ai eu, toute ma vie professionnelle, qu'à me féliciter  de la fréquentation par mes anciens élèves du Lycée professionnel de Dardilly, et je ne comprends pas qu'on puisse imaginer de réduire cet établissement public qui n'a cessé de remplir exemplairement sa mission!

A l'Ecole publique fonds publics, à l'école privée, fonds privés! »

Nous n’avons pu être reçus au cours de l’été. Pour autant notre proposition  d’une délégation commune et représentative auprès du Rectorat reste valide. La discussion est en cours.                              

Aide aux lycées privés

La Région met le paquet : plus de distinction entre public et privé. Sur les aides versées, on trouvera en page 6 le communiqué des fédérations Auvergne-Rhône-Alpes de la Libre Pensée. La Région a par ailleurs décidé de doubler les dimensions de ses panneaux à l’entrée des lycées : celui de Jehanne de France mesure à peu près 1, 20 de haut sur 0, 80 de large.

Le privé à Saint-Priest

Comme l’analyse très bien le journal Le Progrès, « Projet de longue date, l’implantation d’un établissement privé dans l’est lyonnais prend forme. » Deux classes de 6e ont ouvert à Saint-Priest en établissement hors contrat, mais soutenu par La Xavière (établissement sous contrat, comme les structures sont poreuses !) et avec l’espoir d’accueillir 450 élèves à l’horizon 2025 et l’agrément de l’Inspection Académique pour passer sous contrat dès la rentrée prochaine.

Vœu des Echevins : les dévotions du ministre Collomb

Comme chaque 8 septembre, le vœu a été renouvelé sous forme d’une offrande à la Vierge Marie. Le gratin des élus régionaux était présent, répondant à l’appel de l’Eglise. Pour Georges Képénékian « la puissance symbolique de cette tradition résonne pour le maire de Lyon comme une évidence.» Pourtant, même si la présence du maire n’est pas une nouveauté, c’est loin d’être une tradition, et encore moins une évidence ! Herriot ne venait pas à Fourvière, et ce n’est que sous Pradel qu’on a renoué avec une pratique héritée de l’Ancien régime et remise un temps à l’honneur par le régime de Vichy.

Ce qui est encore moins traditionnel, c’est la présence d’un ministre de la République. M. Collomb est venu, ce qui a même provoqué l’étonnement embarrassé de Barbarin lui-même. Le ministre de l’Intérieur n’avait-il pas mieux à faire au moment où les cyclones ravageaient les îles des Antilles ? Etait-ce le moment de prier la Vierge ? Enseignements du jour : 1°) face à la colère céleste, Barbarin ne croit pas aux miracles, 2°) Collomb : si, sans doute ( ?)

Trahir la République et trahir les textes : même combat. Pour M. Képénékian « la loi de 1905 ne prône pas l’ignorance des autorités civiles et religieuses, mais à l’inverse, le respect et le dialogue ». Comment peut-on mentir avec autant d’aplomb ? Dans le texte de 1905 il n’est jamais question de « respect » ni de « dialogue », mais simplement du principe de  séparation (non-reconnaissance, qui n’est pas non plus l’irrespect).

Nous tenons le texte à la disposition de nos modernes échevins.

Laïcité au Puy

A l’occasion des fêtes mariales, Monsieur Michel Chapuis, Maire du Puy et digne successeur de M. Wauquiez, a organisé le 14 août 2017 une réception à la mairie du Puy des autorités religieuses présentes aux processions catholiques des 14 et 15 août.

Le 20 septembre dernier, la Fédération de la Libre Pensée de la Haute-Loire lui a adressé un courrier pour lui faire part de son désaccord. Elle s’est ensuite adressée au Préfet, lui rappelant que « vous représentez l’Etat et nous vous demandons de rappeler aux élus de notre département leur devoir de neutralité religieuse et de respect de la laïcité dans l’exercice de leurs fonctions. »

« Liberté de conscience » dans  l’enseignement privé : vraiment ?

On attend le jugement de la 6ème chambre civile de la Cour d’Appel de Lyon, qui devait être rendu le 18 octobre 2017 mais tarde à venir. La Libre Pensée du Rhône était présente à l’audience du 19 septembre 2017 aux côtés d’un enseignant du privé, M. G…  victime d’une mesure discriminatoire mettant directement en cause la liberté de conscience, et de son syndicat le SUNDEP qui l’a aidé pour exercer son recours. Le résultat est vivement attendu car il fera date, quel qu’en soit le résultat.

L’enseignement privé catholique tient à faire valider par une Cour de justice la possibilité de questionner les enseignants qu’il recrute à propos de leurs pratiques et convictions religieuses. Dans les conclusions développées lors de l’audience du 19 septembre, il donne un caractère religieux à la notion de caractère propre des établissements privés, notion par elle-même très contestable, alors que ni la Loi Debré de 1959, ni le Conseil constitutionnel du 23 novembre 1977, ni le Code l’éducation ne font référence à une position religieuse pour définir le caractère propre d’un établissement privé d’enseignement. C’est ce que l’avocat de M. G… a mis en avant de façon très documentée dans son travail de défense.

On voit que nous nous trouvons dans une contradiction juridique de taille ! La loi Debré reconnaît formellement  la liberté de conscience, et exige pouvoir recruter selon des critères religieux (voir l’An II n° 156). C’est ce problème que les juges de Lyon doivent à présent se coltiner. Nous y reviendrons plus en détail.

Enseignement privé ou pas, conformément à l’article 10 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi ».

FÉDÉRATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSÉE

Membre de l’Association Internationale de la Libre Pensée (AILP)

 

Le 6 octobre 2017

La Fédération nationale

de la Libre Pensée informe :

 Monsieur Laurent Wauquiez est Président du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes. Entre deux génuflexions, l’installation une crèche catholique dans le bâtiment de la Région et un voyage pour voir le pape à Rome avec Gérard Collomb (aujourd’hui Ministre de l’Intérieur du gouvernement Macron/Philippe), il se présente comme un « grand laïque ». A la façon de Marine Le Pen, de Manuels Valls et de tant d’autres supplétifs de l’Eglise catholique (ouverts ou cachés) qui ne parlent de laïcité que lorsqu’il s‘agit de l’Islam et qui ont les yeux de Chimène pour « l’Occident chrétien ».

Monsieur Wauquiez est un « laïc » (religieux sans soutane) qui « ne fait plus de distinction entre l’Ecole publique et l’école privée » (Dauphiné libéré du 3 octobre 2017). N’en déplaise aux nouveaux Croisés d’aujourd’hui, la laïcité passe d’abord par la défense de l’Ecole publique et le non-financement de l’Eglise et de ses œuvres (Article 2 de la loi de 1905 de Séparation des Eglises et de l’Etat). Des « laïques » comme Laurent Wauquiez, il y en a plein au Vatican et dans tous les gouvernements de la Ve République, de droite comme de gauche, ou d’ailleurs.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

DES FÉDÉRATIONS AUVERGNE-RHÔNE-ALPES DE LA LIBRE PENSÉE

Laurent Wauquiez

 grand argentier admiratif et inconditionnel

de l’enseignement privé!

Du jamais vu !

Nous connaissions Monsieur Wauquiez se prosternant devant le pape François, nous connaissions Monsieur Wauquiez installant une crèche catholique dans le Hall du Conseil Régional. Ce lundi 2 octobre, le voici qui annonce dans un communiqué de presse, en tant que Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, son soutien moral et financier aux lycées privés :  « Je crois fermement à la place de l’enseignement privé (…). Les établissements privés signifient pour les parents une promesse forte : celle de pouvoir amener chaque élève vers la réussite ». La Vice-Présidente, déléguée aux affaires scolaires, surenchérit : « La réussite du privé doit être un moteur pour l’ensemble du tissu éducatif régional ».

Ainsi, dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes, ce  ne serait plus l’Enseignement public qui aurait la mission d’assurer la réussite des élèves. La Région choisit délibérément l’enseignement privé,  à 95 % catholique, comme « moteur », l’École publique étant reléguée dans « le tissu éducatif » !

Et pour atteindre ce but, il n’y a pas de restrictions de budget pour les lycées privés! Bien au contraire, la région décide de les  financer à guichets ouverts ! Alors qu’il est précisé dans le même communiqué qu'en Auvergne-Rhône-Alpes, les élèves des lycées de l’enseignement privé représentent  seulement « 27,5 % de l’effectif des lycéens », pour «  44 % des lycées », la Région « décide d’augmenter le soutien à l’investissement  dans les lycées privés pour atteindre 13 millions d’euros  par an, soit une augmentation de plus de 60 % ». D’autre part « les forfaits d’externat seront maintenus au même niveau qu’en 2017 ».

Pire encore,  elle décide d’accorder « une enveloppe de 50 millions d’euros » supplémentaires aux lycées privés pour « la création ou l’extension de lycées privés dans des zones à forte tension démographique ». Ces crédits seront puisés dans l’enveloppe  d’un  « plan  d’investissement » sur 3 ans des lycées publics. Il faut rappeler que les crédits d’investissement des lycées privés, qui ne sont pas obligatoires, sont régis par des règles strictes selon la nature des lycées privés (lycée d’enseignement général, professionnel ou agricole) et à notre connaissance, c’est la première fois que des crédits d’investissements sont accordés aux lycées privés dans le cadre d’un plan concernant les lycées publics !

Rappelons que depuis des dizaines d’années, les millions d’euros octroyés par la Région aux lycées privés dans le cadre des investissements, sont directement intégrés dans le patrimoine des évêchés ou des congrégations auxquelles appartiennent ces lycées.

Nous avons calculé, à partir des documents publics issus des « Commissions permanentes »,  que la somme globale attribuée aux lycées privés en 2017 par le Conseil Régional  Auvergne-Rhône-Alpes pour leur fonctionnement et leur investissement était de 54 813 026 €. Près de 55 millions d’euros !

Et à partir de 2018, ce chiffre - déjà énorme - explosera littéralement pour atteindre un niveau totalement inédit, visant ainsi à faire de l’enseignement catholique la référence privilégiée pour un enseignement de qualité. C’est totalement inacceptable ! C’est un défi à l’égalité républicaine !

La Région Auvergne-Rhône-Alpes se place ainsi en excellente position pour devenir l’enfant chéri de l’Église catholique, obéissant ainsi au doigt et à l’œil au clergé catholique, par nature insatiable, et qui réclame pour ses établissements une proportion toujours plus forte du budget de l’Éducation Nationale.

N’oublions pas en outre que l’État, pour sa part, prend en charge tous les salaires sauf ceux des agents de service qui dépendent des communautés territoriales. Ce qui représente nationalement 8 124 083 131 € pour l’ensemble des établissements privés. Plus de 8 Milliards d'euros ponctionnés sur le budget de l’Éducation Nationale !

Rappelons que le régime de Vichy, de 1941 à 1944, a abondamment financé l’enseignement catholique. La loi Debré du 31 décembre 1959, en instaurant les contrats d’association entre l’Etat et les établissements d’enseignement privés, quant à elle, a mis à la charge de l’Etat leurs dépenses de personnel enseignant et le forfait d’externat des établissements du second degré, à celle des communes les frais de fonctionnement des classes de l’enseignement privé du premier degré, dans les mêmes conditions que dans l’enseignement public, et à celle des départements et des régions, les contributions couvrant le frais de personnel non-enseignant et de fonctionnement divers des collèges et des lycées.

De surcroît, la loi Falloux continue à s’appliquer pour soutenir l’investissement dans les lycées privés, tandis que les lois Astier et Rocard, sans limitation de montant, offrent aux collectivités publiques la possibilité d’aider les opérations immobilières des établissements privés d’enseignement technique et agricole. 

La Libre Pensée rappelle qu’en 1960, près de 11 millions de citoyens (la majorité du corps électoral de l'époque) avaient signé une pétition pour l’abrogation de la loi Debré, pour « que l’effort  scolaire de la République soit uniquement réservé à l’école de la nation, espoir de notre jeunesse. »

Aujourd’hui plus que jamais, alors que les moyens font cruellement défaut à l’École publique, dans la région Auvergne-Rhône-Alpes comme dans tout le territoire de la République :

FONDS PUBLICS À LA SEULE ÉCOLE LAÏQUE !

CEUX QUI VEULENT UNE ÉCOLE PRIVÉE DOIVENT LA PAYER !

LA LOI DEBRÉ, MÈRE DE TOUTES LES LOIS ANTI LAÏQUES,

DOIT ÊTRE ABROGÉE !

SIGNEZ L’APPEL DES LAÏQUES !

http://petitionpublique.fr/Default.aspx?pi=P2016N49240

  LE BILLET DU TRESORIER

        Pour l’année 2017, il y a eu vote à l’Assemblée Générale de la Libre Pensée du Rhône le19 novembre d’une augmentation de la cotisation de deux euros.  POURQUOI ?

          Depuis 6 années, avec les activités internationales et nationales de la Fédération Nationale croissantes (que nous avons suivies et /où nous avons participé, les congrès nationaux de la LP ont voté régulièrement des hausses nationales que nous avons répercutées partiellement (on était à 70 euros depuis plusieurs années,  cela a réduit d’autant la cotisation locale). Afin de continuer notre combat  pour la défense de la loi de 1905, je vous invite à participer à cette hausse, à faire de nouveaux adhérents, à solliciter des soutiens financiers !

           Rappel : les cotisations peuvent être étalées sur plusieurs mois comme cela se fait déjà avec deux ou trois chèques). Mais il importe de les collecter le plus vite possible, afin de consacrer notre énergie aux tâches de défense de la laïcité : payer sa cotisation sans attendre est en soi un acte militant. Les retards sont souvent affaire de simple négligence, problème qui peut se régler facilement.

          Fraternellement,  J L Andrieu, trésorier départemental de la LP 69

colloque petain                                                                                                  

FEDERATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSEE

Membre de l’Association Internationale de la Libre Pensée (I A F T A I L P )

10/12 rue des Fossés-Saint-Jacques 75005 PARIS libre Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.http://www.fnlp.fr


FEDERATION DU RHÔNE DE LA LIBRE PENSEE

7, rue Major-Martin 69002 LYON Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.– www.librepenseerhone

COLLOQUE DE LA FEDERATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSEE

Pétain 1917 – Pétain 1940 : quelle continuité ?

Sous la présidence de Pierre ROY, Président d’Honneur de la Libre Pensée

Samedi 25 novembre 2017 de 9 H à 18 H – Accueil dès 8H30

SALLE “le SPOT”

5, rue Pierre Dupont à 69190 SAINT-FONS

Bus : C12 ou 60 ou 93 – Arrêt Saint-Fons – 4 chemins

La Libre Pensée s’est fixée pour but de faire un travail de vérité au milieu du déferlement des

« reconstitutions » officielles diverses et variées où le ridicule le dispute souvent à l’autosatisfaction

hypocrite d’une paix prétendument garantie par l’Union européenne.

 

Les colloques de la Libre Pensée liés à la Guerre de 1914-1918 ont été inaugurés par celui de Soissons, en 2014, où les généraux fusilleurs, les Nivelle, les Foch, les Joffre, les Pétain ont été soumis à l’appréciation critique d’historiens et au jugement de l’Histoire, symbolisé par une déclaration et une sentence proposées par la Libre Pensée et adoptées par les participants.

Puis est venu le colloque à Franchesse dans l’Allier sur le double thème des complaisances à la guerre venues de là où on ne les attendait pas et celui des résistances à cette démission des principaux dirigeants de la

IIe Internationale, résistances très souvent occultées par l’Histoire officielle. Les figures les plus notables de cette résistance du côté français (syndicalistes, révolutionnaires, militants, parlementaires) ont fait l’objet de communications tandis que d’autres resituaient les éléments principaux du contexte où cette résistance s’est manifestée.

Il y eut le colloque de Saint-Nazaire où a été étudié le riche corpus historique -souvent négligé par les études historiques- sous le titre : « Mutins, déserteurs, pacifistes, antimilitaristes de tous les pays et de toutes les guerres : unissez-vous ! ». Puis, ont suivi les colloques de Marseille sur le thème : « Les colonies et leurs mobilisés dans la Grande Guerre » et, de Toulouse qui traita de : « La guerre contre les nations, la guerre entre les nations ».

Le colloque de Lyon continue ce cycle qui ira jusqu’en 2018. 

Les Actes de ce colloque seront publiés dans le cadre de la collection inaugurée par les actes de

Soissons, suivis des actes des colloques de Franchesse et de Saint-Nazaire ainsi que par ceux de celui de Toulouse. Vous pourrez les acquérir à la table de la librairie de la Libre Pensée au colloque de Lyon.

Ainsi se constitue une collection dont la vocation est d’embrasser la totalité de ce que l’activité de la Libre Pensée en ce domaine a déjà produit et pourra produire, notamment à travers les colloques à venir.

Programme du colloque

  • · La véritable histoire de la bataille de Verdun par Georges-André Morin
  • · L’année 1917 en France et en Europe (y compris la Russie) par Christian Eyschen
  • · L’entrée en guerre des USA par David Gozlan
  • · Pétain, les Fusillés pour l’exemple, les Mutineries, la Courtine par Régis Parayre
  • · Pétain et Franco, Ambassadeur, Guerre du Rif, Guerre d’Espagne par Jean-Marc Schiappa
  • · Pétain, Vichy, Hitler, la Collaboration par Philippe Besson
  • · Pétain et les principes du Droit républicain par Dominique Goussot
  • · Pétain et la Résistance par Pierre Girod
  • · Travail, Famille, Patrie, la Charte du Travail par Henri Huille
  • · Pétain contre l’Ecole laïque par Isabelle Alix

 

Le colloque sera suivi d'un pot fraternel

Nous vous invitons à vous inscrire dès maintenant au colloque en remplissant dès maintenant le

bulletin d’inscription ci-dessous, ou si vous ne pouvez participer, à soutenir financièrement cette

initiative en remplissant le bon de soutien ci-dessous:

……………………………………………………………………………………………………………………...

BULLETIN D’INSCRIPTION AU COLLOQUE

A remplir impérativement et à adresser à la Fédération du Rhône de la Libre Pensée pour participer au colloque

 

Je m’inscris au colloque de la Libre Pensée du 25 novembre 2017.

Je verse 10€ ou plus : ….........€ au titre des frais de participation et de soutien.

Nom : ………..……………………… Prénom : ………………………………………

Adresse : ……….…………….………………………………………………………….

Association : …………………………………………………………………………….

Chèque à l’Ordre de Fédération du Rhône de la Libre Pensée,

Adresse : Libre Pensée 7, rue Major-Martin 69001 LYON

………………………………………………………………………………………………………………...

BON DE SOUTIEN A LA LIBRE PENSÉE

Souscrivez et faites souscrire !

Je ne peux participer au colloque du 25 novembre 2017,

mais je soutiens cette initiative.

Nom : ………..……………………………. Prénom : ……………………………… Adresse : ……….………………………………………………………….…………

Association : ……………………………………………………………….………….

Je verse : ………………………….

Chèque à l’ordre de Fédération du Rhône de la Libre Pensée,

Adresse: Libre Pensée 7, rue Major-Martin 69001 LYON

……………………………………………………………………………………………………………………

communiqué de la fnlp

Crèches de Noël dans les bâtiments de la République : la messe n’est pas encore dite en Vendée, elle est bientôt finie à Lyon !

Laurent Wauquier a été sanctionné à Lyon, Bruno Retailleau ne l’est pas encore à Nantes au prix d’une méconnaissance de la jurisprudence du Conseil d’Etat.

 Le 9 novembre 2016, le Conseil d’État rendait deux arrêts par lesquels il a jugé que la présence d’une crèche chrétienne de Noël dans un bâtiment public est illégale au regard du principe de laïcité résultant des articles 1er de la Constitution du 4 octobre 1958 et 1er et 2 de la loi du 9 décembre 1905 concernant la Séparation des Églises et de l’État, dont l’article 28 interdit d’ailleurs expressément aux autorités publiques « à l’avenir, d’élever ou d’apposer aucun signe ou emblème religieux sur les monuments publics ou en quelque emplacement public que ce soit, à l’exception des édifices servant au culte, des terrains de sépulture dans les cimetières, des monuments funéraires ainsi que des musées ou expositions. »

Toutefois, le Conseil d’Etat a estimé que les crèches peuvent « revêtir une pluralité de significations ». Il a considéré que certaines d’entre elles peuvent notamment présenter « un caractère culturel, artistique ou festif, sans exprimer la reconnaissance d’un culte ou marquer une préférence religieuse », en sorte que leur exposition ne porte alors pas atteinte au principe de laïcité garantie par la Séparation des Églises et de l’État. A cette fin, les représentants des collectivités publiques doivent « tenir compte non seulement du contexte, qui doit être dépourvu de tout élément de prosélytisme, des conditions particulières de cette installation, de l'existence ou de l'absence d'usages locaux, mais aussi du lieu de cette installation. » Ces quatre critères sont cumulatifs.

 Victoire à Lyon

Le 7 octobre 2017, saisi d’un recours pour excès de pouvoir introduit par la Fédération de Libre Pensée et d’action sociale du Rhône et dirigé contre la décision du Président de la région Auvergne-Rhône-Alpes d’installer une crèche chrétienne dans le hall de cette collectivité, le Tribunal administratif de Lyon a fait une exacte application de la jurisprudence du Conseil d’État. Après avoir écarté les nombreuses fins de non-recevoir soulevées par le Président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, il a jugé qu’il ne ressortait pas des pièces du dossier que « l’installation de cette crèche dans l’enceinte de ce bâtiment public, siège d’une collectivité publique, [résultait] d’un usage local. En effet, aucune crèche de Noël n’a jamais été installée dans les locaux du siège lyonnais de la région Auvergne-Rhône-Alpes. »

Il a également considéré qu’aucun « autre élément [ne marquait] son inscription dans un environnement culturel, artistique ou festif » même si « la crèche a été réalisée par des artisans de la région et que [son] installation [permettait] l’exposition de leur savoir-faire. » Le Tribunal administratif de Lyon en conclut que « le Président de la région Auvergne-Rhône-Alpes en procédant à cette installation a méconnu l’article 28 de la loi du

9 décembre 1905 et les exigences attachées au principe de neutralité des personnes publiques. » 

 

Dissonance et incohérence à Nantes

Le 6 octobre 2017, la Cour administrative d’appel de Nantes (CAA) , saisie sur renvoi du Conseil d’État du litige opposant la Fédération départementale de Vendée de la Libre Pensée et le Département de la Vendée à propos de l’installation d’une crèche chrétienne dans le hall du siège de cette collectivité, n’a pas suivi aussi fidèlement que le Tribunal administratif de Lyon, la jurisprudence de la juridiction administrative suprême, qu’elle a feint néanmoins de respecter sans pour autant se déjuger.

Pourtant l’arrêt n° 395223 du Conseil d’Etat avait cassé la précédente décision de la CAA de Nantes, précisant qu’en statuant comme elle l’avait fait pour invalider la décision de 2014 du TA de Nantes, la CAA avait « entaché son arrêt d’une erreur de droit ». Rappelons que le TA de Nantes avait annulé la décision du « Président du Conseil général de la Vendée » … de ne pas « interdire l’installation d’une crèche de la nativité dans le hall de l’hôtel du département ». Une décision que nous avions considérée et que nous considérons toujours comme conforme à la lettre et à l’esprit de la loi de 1905 et de son article 28.

La CAA a-t-elle corrigé son « erreur de droit » ? Il n’en est rien, et c’est au contraire en commettant à nouveau, selon nous, une « erreur de droit » que la CAA de Nantes a maintenu sa position tendant à la dissolution des limites fixées par l’article 28 de la loi de 1905 et par la jurisprudence du Conseil d’Etat.

Sur conclusions conformes du rapporteur public, la Cour a confirmé sa première décision sans respecter totalement le raisonnement du Conseil d’Etat. Elle n’a pas clairement établi qu’étaient réunis les quatre critères permettant de déroger au principe d’interdiction de l’installation d’une crèche chrétienne dans un bâtiment public. En premier lieu, elle s’est bornée à dire que le Département expose une crèche dans le hall des locaux du département « depuis décembre 1990 […] durant la période de Noël », ce qui ne suffit pas à établir des usages locaux ni, a fortiori, une tradition dont le dictionnaire d’Émile Littré précise que celle-ci résulte « d’une transmission de génération en génération par la parole ou par l’exemple », soit sur une période bien supérieure à celle ici évoquée.

En deuxième lieu, la Cour administrative d’appel de Nantes a considéré que « cette crèche de 3 mètres sur 2 mètres [étant] située dans un hall d’une superficie de 1 000 m² ouvert à tous les publics et accueillant, notamment, les manifestations et célébrations laïques liées à la fête de Noël, en particulier l’Arbre de Noël des enfants des personnels départementaux et celui des enfants de la DDASS » ne méconnaissait pas l’obligation de neutralité pesant sur des personnes morales de droit public. Or, la taille de l’objet, offert au regard de « tous les publics », ne semble pas un critère de nature à atténuer ou effacer son caractère religieux.

En troisième lieu, avec une mauvaise foi évidente et sans crainte de se contredire, la Cour a indiqué que les dates de début et de fin d’installation de la crèche ne comportaient aucun message religieux, même si elle a évoqué, comme il vient d’être dit, « la période de Noël ». Enfin, elle a tenté sans y parvenir sérieusement à soutenir que cette crèche n’avait pas de caractère religieux en ayant recours à une rédaction pour le moins obscure : « son installation est dépourvue de tout formalisme susceptible de manifester un quelconque prosélytisme religieux» La présence dans une crèche de Marie, Joseph et Jésus, entourés du bœuf et de l’âne, reste un signe religieux évident, sauf pour la CCA de Nantes.

 

Pour toutes ces raisons, la Libre Pensée s’emploiera par tous les moyens à faire respecter la lettre et l’esprit des arrêts du Conseil d’État du 9 novembre 2016 qui ont été jusqu’à présent suivis partout, sauf à Nantes.

En conséquence, la Fédération de la Libre Pensée de Vendée, pleinement soutenue par la Fédération nationale de la Libre Pensée, saisira à nouveau le Conseil d’Etat qui cassera à coup sûr la décision de Nantes. Contrairement aux propos de certains journalistes qui semblent ne rien connaître au Droit, la partie n’est pas finie. Et Philippe de Villiers et Bruno Retailleau ne pourront pas dire de sitôt : Ite missa est.

Par ailleurs, la fameuse « tradition de la crèche » en Vendée n’existe que depuis les lois de décentralisation de 1982. Là aussi, la droite-extrême peut remercier la « gauche ». Quant à Laurent Wauquiez, avec sa « kolosale » finesse habituelle, il a indiqué : « Ce jugement est coupé de la réalité de notre pays : ce ne sont pas les crèches de Noël qui portent atteinte aujourd'hui à la laïcité en France ». En clair, c’est un « laïc » (religieux sans soutane) qui ne voit des atteintes à la laïcité que quand il s’agit des musulmans. Dans cette croisade qui n’ose pas dire son nom, il est largement accompagné par Manuel Valls et ses amis.

La laïcité ne se divise pas,

elle doit être respectée et appliquée partout !

Paris, le 10 octobre 2017

les amis d'etienne dolet

« LE MARTYRE D’ETIENNE DOLET »

roman historique de Jules Lermina

 Ouvrage de 450 pages, format 160/240, couverture 4 couleurs.

 

Nom, prénom……………………………………………………………………………………

Adresse……………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………Mail………………………………….

Nombre d’exemplaires : ……….. Je verse 16 € x…………=……….……€

 

Chèque à l’ordre de : Association Etienne Dolet,

chez Marcel Picquier, 7 avenue Berthelot,  69007 LYON

 

Venez à la FÊTE DOLET Hôtel des Associations, 7 rue Major-Martin, 69001 LYON

Le jeudi 14 décembre 2017 -de 18 à 21h

-Remise des livres

-Spectacle : le Destin réunit Dolet, Rabelais et Marot

-Verre de l’amitié - buffet

 

Pour l’organisation de la soirée, annoncez votre venue par mail :

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou tel : 0478589280)

Un roman-historique à lire et à offrir

    En 1904, Jules Lermina (1836-1915), homme de lettres de talent, libertaire, farouche républicain anticlérical, écrit ce roman dans le contexte de la bataille du vote de la loi de séparation des Églises et de l’État. Il est publié sous forme de feuilleton dans « l’Action », quotidien des républicains et libres penseurs.

     Il ne s’agit nullement d’une biographie académique mais d’un récit, très informé, enlevé, fidèle aux grands évènements de la vie d’Etienne Dolet, rendu passionnant par les mille péripéties tirées de l’imagination de l’écrivain, à la manière d’Alexandre Dumas.

     L’auteur restitue admirablement, jusque dans sa mort, la légendaire et emblématique figure des libertés qu’allait devenir le martyr de la Place Maubert.

     La défense de la liberté de pensée qui anime ce récit reste pleinement d’actualité.

SOUSCRIPTION

16 €, franco de port ; prix public : 21 €

(au choix : livre(s) envoyé(s) par la Poste ou retiré(s)

le 14 décembre lors de la Fête Dolet.)

entretien : Edouard Herriot

 

Entretien avec Eric Pommet, président du Cercle

Edouard Herriot de Lyon

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

06 60 62 48 71

L’An II : Peux-tu nous présenter, en quelques mots, ce qu'est le Cercle Edouard Herriot ? Quels sont les buts poursuivis ?

 Eric Pommet : Le Cercle Edouard Herriot est une association de loi 1901 crée en 1965 par ses amis. La première préoccupation a été d’ériger le buste d’Herriot de la place Jussieu. Une souscription a été lancée qui a eu un succès bien supérieur aux besoins ce qui a laissé une trésorerie pour développer des activités de mémoire :

  • · Perpétuer le souvenir d'Edouard Herriot afin de prendre toutes les initiatives propres à honorer sa mémoire, à célébrer son œuvre, à mettre en lumière son rôle et son action dans tous les domaines où ils se sont exercés
  • · Sauvegarder les principes démocratiques qu'il inspirait ou défendait, et de poursuivre, avec le concours des jeunes générations, l'œuvre d'éducation politique et de promotion sociale qu'il avait entreprise.

L’An II : Quels sont les projets en cours ?

 

EP : Le chantier de la laïcité nous semble primordial, c’est pourquoi nous proposons un banquet des laïques au mois de décembre prochain. [samedi 16 décembre 2017 au Café des Fédérations – NDLR]

D’autre part suite à la fermeture du siège historique du Parti Radical Socialiste, le Cercle a réuni quelques meubles, d’autres ont gardé quelques effets, nous réfléchissons à un moyen de les mettre en valeur dans un lieu mémoriel avec ou sans le soutien de la ville de Lyon.

L’An II : Comment juges-tu la situation actuelle du point de vue de l'idéal républicain et de la laïcité ?

 

EP : Nous ressentons un glissement insidieux des valeurs républicaines. En premier lieu sur le niveau de laïcité que de plus en plus certains souhaitent « aménager ». La plupart du temps cette volonté répond à des préoccupations électoralistes pour répondre à ceux qui ont des revendications qui ignorent (voire même piétinent) l’idéal républicain. Un autre glissement est sur le plan sécuritaire. Peu à peu s’installent des lois empreintes d’autoritarisme. Le répressif reprend du terrain sur la prévention. Sur un autre plan le Marché devient une « autorité supérieure » au détriment de l’humain. Les replis identitaires sont exacerbés par les inégalités de répartition des richesses. Les tentations belliqueuses grossissent, les guerres s’invitent de plus en plus dans l’espace médiatique et le quotidien. Enfin, le contexte français et la personnalité du Président nous font penser à une situation similaire à celle de la république de 1848 qui s’est conclue par une dictature (le second empire) !

L’An II : En quoi les valeurs poursuivies par le Cercle sont-elles actuelles ?

 

EP : De l’œuvre d’Herriot nous retenons quatre actions emblématiques : l’Education, l’action pour la Paix, la Laïcité et les Droits de l’Homme. Il nous semble évident que ces valeurs méritent d’entre entretenues en des temps où elles nous paraissent très attaquées.

 "Entre les peuples comme entre les les hommes, le problème du mur mitoyen est celui qui soulève le plus de difficultés."              (EH -Notes et Maximes, Hachette, 1961)

2017 06 AN II

AN II JUIN 2017

EDITORIAL

« Confusions… »

 Non, l’An II n’est pas devenu  trimestriel. Ce nunéro a pris du retard en raison d’un problème d’organisation du colloque Pétain qu’il nous a fallu résoudre en urgence.

La salle du Centre Historique de la Résistance et de la Déportation nous a été refusée par la Mairie de Lyon, et alors que la demande de salle s’apparentait à une location, le 1er contact ayant été pris en mai 2016

Motif invoqué ? « (…)  bien que cette manifestation ne soit ouverte qu’à vos seuls adhérents, la proximité du sujet avec la thématique du CHRD risque de créer des confusions dans l’esprit du public. » Nous aurions aimé savoir quelles étaient ces confusions possibles !  Par ailleurs aucune solution de repli ne nous a été proposée, et à l’heure actuelle, nous attendons toujours « l’explication » promise (paraît-il) par M. Jean-Dominique Durand, 1er adjoint délégué à la Mémoire, à la Culture et aux Anciens Combattants. S’il y a « confusion », elle n’est pas de notre fait.

Lorsque M. Durand organisait un colloque  l’Université Lyon 3 en 2004 sur « La séparation des Eglises et de l’Etat », l’une des séances était présidée par un évêque, l’ancien Recteur des Facultés catholiques, Christian Ponson (limogé au cours de l’affaire  Bissuel), y avait-il risque de confusion ? Ce n’est pas nous, mais la presse locale qui s’était interrogée (c’est dire). Et que penser des rencontres inter-religieuses de Sant’Egidio ou de la Conférence des Eglises européennes ?

Incontestablement certains tenants de la « Confusion des Eglises et de l’Etat » (qui ne vont pas  revendiquer ce terme) ont une vision très étonnante de la liberté d’expression.

Il est vrai que nous vivons une époque étrange. Deux faits le confirment ce mois-ci:

A propos d’un document sur le rôle de « l’Armée française auprès des populations », une question a été posée lors du Brevet des collèges : « Vous avez été choisi(e) pour représenter la France au prochain sommet de l’Union européenne. Vous êtes chargé(e) de réaliser une note pour présenter une mission des militaires français sur le territoire national ou à l’étranger. Montrez en quelques lignes que l’armée française est au service des valeurs de la République et de l’Union européenne. » Je ne sais pas combien de lecteurs de l’An II auraient une bonne note en EMC (Enseignement Moral et Civique) !

Le Lycée Professionnel de Dardilly a été dépouillé d’une de ses divisions en Hôtellerie – restauration … pour éviter la faillite du lycée privé présent sur le même créneau. On lira page suivante le communiqué de la Libre Pensée du Rhône sur cette situation inédite.

Quant à nous, nous ne l’acceptons pas.

Sur ce point… pas de confusion possible.    PG

LE BILLET DU TRESORIER

Pour l’année 2017, il y a eu vote à l’Assemblée Générale de la Libre Pensée du Rhône le19 novembre d’une augmentation de la cotisation de deux euros.  POURQUOI ? Depuis 6 années, avec les activités internationales et nationales de la Fédération Nationale croissantes (que nous avons suivies et /où nous avons participé, les congrès nationaux de la LP ont voté régulièrement des hausses nationales que nous avons répercutées partiellement (on était à 70 euros depuis plusieurs années,  cela a réduit d’autant la cotisation locale). Afin de continuer notre combat  pour la défense de la loi de 1905, je vous invite à participer à cette hausse, à faire de nouveaux adhérents, à solliciter des soutiens financiers !

 Rappel : les cotisations peuvent être étalées sur plusieurs mois comme cela se fait déjà avec deux ou trois chèques). Mais il importe de les collecter le plus vite possible, afin de consacrer notre énergie aux tâches de défense de la laïcité : payer sa cotisation sans attendre est en soi un acte militant. Les retards sont souvent affaire de simple négligence, problème qui peut se régler facilement.

          Fraternellement,  J L Andrieu, trésorier départemental

LA LP du rhône communique

cée Professionnel de Dardilly

Lycée Professionnel de Dardilly

La Libre Pensée du Rhône a appris l’initiative prise par Mme la Rectrice de l’Académie du Rhône de déposséder un lycée technique et professionnel public d’une de ses divisions, sans aucune autre raison (nous soulignons) que d’aider un lycée privé en difficulté. S’ils s’inscrivent dans une tradition bien ancrée d’attaques contre l’enseignement public et laïque, les faits laissent néanmoins pantois.

Le Lycée Professionnel François Rabelais de Dardilly est un établissement réputé, qui ne connaît aucun problème d’effectifs – tout au contraire ! et qui dispense, dans le domaine des métiers de bouche, un enseignement qualifiant assorti de taux de réussite élevés.

Or l’une des classes de 2de en hôtellerie-restauration devra fermer à la rentrée 2017, sur injonction de Mme la Rectrice, au motif que le lycée représente une concurrence trop forte pour le lycée confessionnel Jehanne de France, établissement privé sous contrat qui peine à maintenir ses effectifs. Rien d’étonnant puisque l’écart des taux de réussite au baccalauréat entre les deux établissements est de l’ordre de 15% en faveur de Rabelais, où l’enseignement est par ailleurs gratuit, comme il se doit dans l’enseignement public.

Même si les taux de réussite étaient inversés, rien ne justifierait de faire jouer une quelconque concurrence.

Le mot « concurrence » ressortit au monde de l’affairisme et de l’intérêt privé, en aucun cas à celui de l’enseignement.

L’école doit rester un sanctuaire dédié aux apprentissages, aux savoirs, à la formation du citoyen dont on se doit de respecter la liberté de conscience. De quel droit oblige-t-on des élèves, des familles à se tourner vers un enseignement d’inspiration confessionnelle, alors qu’ils ont fait choix du public et que rien ne s’y oppose ?

En prenant cette initiative, sans exemple dans le Rhône, Mme la Rectrice répondrait-elle aux vœux de M. Pascal Balmand, secrétaire général de l’enseignement catholique qui demandait, le 28 février dernier, une « révision de son mode de financement par l’État », déclarant en particulier : « L’enseignement catholique est-il réellement associé à la politique éducative de l’État ou n’est-il que plus ou moins toléré, par la force des choses, parce qu’on n’arrive pas à nous tordre le cou ? » Un comble quand on sait que le budget 2017 du ministère de l’Education nationale comporte 7 438 684 704 € détournés pour le financement de l’enseignement privé 1er et 2nd degrés, hors subventions locales. Au détournement de fonds, faudra-t-il ajouter le détournement d’élèves ? C’est pourtant ce qui se produit à Dardilly !

La Libre Pensée du Rhône voit dans cette situation ubuesque la confirmation que la loi Debré de 1959 « mère de toutes les lois anti-laïques », en organisant le financement d’une école privée à 95% confessionnelle, n’est depuis l’origine qu’une machine de guerre dirigée contre l’école publique et l’unité républicaine. Après la mise en concurrence, doit suivre logiquement le dépeçage de l’école publique. Si tant est qu’on y parvienne.

On espère que cet épisode restera sans lendemain. La Libre Pensée s’y emploiera, en intervenant auprès des autorités rectorales afin que la décision de fermer la classe de 2de soit rapportée. Elle alerte l’ensemble des associations républicaines et laïques sur la situation créée. Elle sait qu’elle pourra compter sur tous les citoyens signataires de « l’appel des laïques » restés fidèles au serment de Vincennes et au vieux principe républicain :

« Fonds publics à l’école publique, fonds privés à l’école privée ! »

Pour tout contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Communiqué national de la fnlp

Lettre à Monsieur Gérard Collomb, Ministre de l'Intérieur :

Les représentants de l'Etat doivent aussi respecter la laïcité !

 Monsieur le Ministre,

Une brochure intitulée « Règles protocolaires des membres du corps préfectoral », éditée par le ministère de l’Intérieur, dont vous êtes aujourd’hui responsable, donne de nombreuses indications aux membres de ce corps, préfets et sous-préfets, en particulier quant au port de l’uniforme.

Après avoir énuméré les circonstances où le port de l’uniforme est obligatoire, ce texte indique :

« Pour les autres circonstances, le port de l’uniforme est soumis à l’appréciation de chaque membre du corps préfectoral. Il convient d’opérer la conciliation nécessaire entre les usages locaux et le principe selon lequel l’uniforme sert à manifester solennellement votre fonction. Son port devra donc être réservé à des évènements et commémorations qui, sans avoir le caractère d’une cérémonie publique, peuvent revêtir un éclat particulier » (…).

Et, à la page suivante chapitre 1.2.4. « Tenue dans les lieux de culte » nous lisons :

« Dans le cas de cérémonies publiques qui seraient précédées ou suivies d'une cérémonie religieuse

(11 novembre, Sainte-Barbe, Sainte-Geneviève par exemple), ou pour tout événement qui vous amènerait à vous rendre dans un lieu de culte, il vous appartiendra de déterminer si votre présence en uniforme, qui peut être appréciée, est opportune, en prenant en compte les circonstances locales.

Par exemple, vous devrez, en principe, être en civil si vous vous rendez à la messe célébrant la nomination d'un nouvel évêque, sauf en Alsace-Moselle où l'usage veut que les membres du corps préfectoral soient en tenue.

Le membre du corps préfectoral qui assiste à une cérémonie religieuse en tant que représentant de l'État, en uniforme comme en civil, devra, au cours de la cérémonie, se comporter de la manière la plus neutre possible et s'abstenir de participer de manière active au culte. »

Suivent diverses recommandations selon que le membre du corps préfectoral se trouve dans une église, une synagogue ou une mosquée… 

 

Ces Règles protocolaires dont nous avons relevé ci-dessus quelques passages ne sont pas sans susciter des interrogations quant à leur légitimité au regard de la laïcité de nos institutions, notamment de la loi du 9 décembre 1905.

Ainsi d'ailleurs, le site officiel du Ministère de l'intérieur dont vous avez en charge les directives et recommandations, stipule contradictoirement aux Règles protocolaires, mais à juste titre, que :

« La laïcité, lit-on sur le site officiel du ministère de l’Intérieur, suppose la séparation de l’État et des organisations religieuses. L’ordre politique est fondé sur la seule souveraineté du peuple des citoyens, et l’État —qui ne reconnaît et ne salarie aucun culte— ne régit pas le fonctionnement interne des organisations religieuses. De cette séparation se déduit la neutralité de l’État, des collectivités et des services publics, non de ses usagers. La République laïque assure ainsi l’égalité des citoyens face au service public, quelles que soient leurs convictions ou croyances. »

(https://www.interieur.gouv.fr/Actualites/Dossiers/La-laicite)

En effet, la loi de Séparation des Églises et de l’État dispose que la République « ne reconnaît, ne subventionne ni ne salarie aucun culte ». Ce qui implique de la part de l’État une stricte neutralité vis-à-vis de toutes les religions, de leurs dignitaires, de leur hiérarchie.

A l’inverse, cette brochure « À l’usage du corps préfectoral » indique que, pour votre ministère de l’Intérieur, il n’y aurait aucun obstacle à la participation ès qualités de préfets et sous-préfets à des cérémonies religieuses et en uniforme… sauf pour « la nomination d’un nouvel évêque » !

Il s’agit là, sinon d’une incitation, au minimum d’un feu vert officiel, au mépris de la loi de Séparation, alors même, comme l’indique cette phrase de la brochure : « l’uniforme sert à manifester solennellement votre fonction ». C’est nous qui soulignons. La participation officielle de représentants de l’État, préfets ou sous-préfets (qui plus est en uniforme !), gendarmes en tenue, à des cérémonies religieuses est en contradiction évidente avec la loi de 1905. Elle donne un caractère officiel à ces cérémonies, alors que les rites religieux sont de la seule responsabilité des différents cultes.

Rappelons aussi que les gendarmes sont des militaires, aux termes de l'article L. 4121-2 du Code de défense, leurs « …opinions et croyances, notamment philosophiques, religieuses ou politiques, sont libres. Elles ne peuvent cependant être exprimées qu'en dehors du service et avec la réserve exigée par l'état militaire. Cette règle s'applique à tous les moyens d'expression. »

Ce guide est donc aussi en contradiction avec le Code de défense.

La place des représentants es-qualité de l’État, de la République, comme celle des Elus, si cérémonie religieuse il y a, n’est pas dans les cathédrales, les églises, les synagogues ni les mosquées, et les lois de la République ne peuvent varier, ni en fonction des opportunités, ni en fonction des circonstances locales.

Bien entendu, chaque citoyenne et chaque citoyen jouissant de sa liberté de conscience, les représentants de l’État, en civil, les Elus sans leurs écharpes tricolores, en dehors de l’exercice de leur fonction publique, peuvent participer à toute manifestation correspondant à leur conviction religieuse.

Nous souhaitons en conséquence, Monsieur le Ministre, le retrait de cette brochure et la confection d’une autre conforme aux principes de la loi de 1905, et connaître vos intentions pour permettre au corps préfectoral un strict respect de la laïcité et des lois de la République.

Veuillez recevoir, Monsieur le Ministre, nos respectueuses salutations laïques et républicaines.

 

Le Président de la Libre Pensée : Jean-Sébastien PIERRE,

 A Paris, le 3 juillet 2017

 Quand la République était encore laïque

 « Sur proposition de Georges Clémenceau, le Conseil des Ministres interdit aux membres du Gouvernement, au Président de la République et aux Présidents des chambres, d’assister au « Te Deum » à Notre-Dame de Paris pour célébrer la victoire du 11 novembre 1918 et honorer les morts de la guerre. »

Cette interdiction, fondée sur le principe de « Séparation des Églises et de l’État » n’avait donné lieu à aucun commentaire et seules Mmes Poincaré et Deschanel, qui n’exerçaient aucune fonction publique, y avaient assisté.

 

 

FÉDÉRATION NATIONALE

DE LA LIBRE PENSÉE

Membre de

l’Association Internationale de la Libre Pensée (AILP)

10/12 rue des Fossés-Saint-Jacques 75005 PARIS

Tél. : 01 46 34 21 50 – Fax : 01 46 34 21 84

       Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.http://www.fnlp.fr

 – COMMUNIQUÉ DE PRESSE  (28 juillet 2017)

La ville de Lyon  toujours à l’heure

du Régime de Vichy ?

La Fédération nationale de la Libre Pensée organise chaque année du Centenaire de la Première Guerre mondiale de 1914-1918 au moins un colloque sur un thème lié aux 639 Fusillés pour l’exemple, aux mutins, au combat contre la guerre, contre toutes les guerres.

Cette année devait se tenir le 18 et 19 novembre 2017, le colloque sur « Pétain en 1917, Pétain en 1940 : quelle continuité ? ». Le CHRD, Centre Historique de la Résistance et de la Déportation (Lyon 7e) avait donné son accord de principe sans aucun problème, le meilleur accueil avait été fait à cette initiative de la Libre Pensée.

Mais en juillet 2017, visiblement sous pression de la ville de Lyon, la salle nous était retirée, « car la proximité du sujet avec la thématique du CHRD risque de créer des confusions dans l’esprit du public. » Quelles confusions ? Faut-il comprendre que la demande de réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple est un tabou à la Ville de Lyon ? Que le simple fait d’évoquer cette demande représente un danger pour l’ordre public ? Aucune explication n’a été fournie.

Les résistants qui se sont opposés au Régime de Vichy et à la Gestapo se sont pourtant battus pour la liberté ! Il ne faudrait pas non plus parler de Pétain, car « cela pourrait être source de confusion » ? Mais de confusion avec quoi et avec qui ?  Pétain serait-il devenu un sujet non-grata sur lequel il ne faudrait pas chercher à comprendre ? Faudrait-il recouvrir Pétain du manteau de Noé ?

Qu’est devenue la liberté d’expression dans la ville de la Résistance ?

Visiblement, le passé pose toujours problème à Lyon, capitale, s’il en fut de la Collaboration avec les nazis et de la répression contre la Résistance. On connaissait la Ville de Lyon comme celle de toutes les compromissions avec l’Eglise catholique ; et avec les évêques, on a toujours les séides de l’ex-maréchal Pétain. C’est l’éternelle histoire du sabre et du goupillon qui se rejoue sans cesse dans la ville du Primat des Gaules.

Naguère le Ministre de l’Intérieur était aussi celui du maintien de l’ordre, on l’a vu lors de la répression versaillaise contre la Commune de Paris et à la sanglante répression contre la Résistance entre 1940 et 1944.

L’ordre doit-il régner à Lyon

en empêchant la Libre Pensée de colloquer sur Pétain ?

Qu’en pense le Ministre de l’Intérieur qui a quelques attaches à Lyon ?

Malgré ces manœuvres qui déshonorent ceux qui les entreprennent, le colloque de la Libre Pensée aura bien lieu. Il se tiendra le samedi 25 novembre 2017 à Vénissieux.

La Libre Pensée appelle tous les laïques, les démocrates  et les partisans d’une authentique République à y venir nombreux et à le soutenir.

C’est aussi cela le devoir de mémoire !

   

FEDERATION NATIONALE

DE LA LIBRE PENSEE

Membre de l’Association Internationale de la Libre Pensée (I A F T A I L P )10/12 rue des Fossés-Saint-Jacques 75005 PARIS Tél. : 01 46 34 21 50 – Fax : 01 46 34 21 84

libre Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. http://www.fnlp.fr

FEDERATION DU RHÔNE DE LA LIBRE PENSEE ET D’ACTION SOCIALE

7, rue Major-Martin 69002 LYON

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.www.librepenseerhone

Colloque

DE LA FEDERATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSEE

Pétain, 1917  – Pétain, 1940: quelle continuité?

Sous la présidence de Pierre ROY, Président d’Honneur de la Libre Pensée

Samedi 25 novembre 2017

                  Accueil à 8h30 ; Début des travaux de 9 H à 18 H.                       

              

 
   

                 La Libre Pensée s’est fixée pour but de faire un travail de vérité au milieu du déferlement des « reconstitutions » officielles diverses et variées où le ridicule le dispute souvent à l’autosatisfaction hypocrite d’une paix prétendument garantie par l’Union européenne.                                                                                                                                Les colloques de la Libre Pensée liés à la Guerre de 1914-1918 ont été inaugurés par celui de Soissons, en 2014, où les généraux fusilleurs, les Nivelle, les Foch, les Joffre, les Pétain ont été soumis à l’appréciation critique d’historiens et au jugement de l’Histoire, symbolisé par une déclaration et une sentence proposées par la Libre Pensée et adoptées par les participants. Puis est venu le colloque à Franchesse dans l’Allier sur le double thème des complaisances à la guerre venues de là où on ne les attendait pas et celui des résistances à cette démission des principaux dirigeants de la IIe Internationale, résistances très souvent occultées par l’Histoire officielle.

Les figures les plus notables de cette résistance du côté français (syndicalistes, révolutionnaires, militants, parlementaires) ont fait l’objet de communications tandis que d’autres resituaient les éléments principaux du contexte où cette résistance s’est manifestée. Il y eut le colloque de Saint-Nazaire où a été étudié le riche corpus historique -souvent négligé par les études historiques- sous le titre : « Mutins, déserteurs, pacifistes, antimilitaristes de tous les pays et de toutes les guerres : unissez-vous ! ». Puis, ont suivi les colloques de Marseille sur le thème : « Les colonies et leurs mobilisés dans la Grande Guerre » et, de Toulouse qui traita de : « La guerre contre les nations, la guerre entre les nations ». Le colloque de Lyon continue ce cycle qui ira jusqu’en 2018.

Les Actes de ce colloque seront publiés dans le cadre de la collection inaugurée par les actes de Soissons, suivie des actes des colloques de Franchesse et de Saint-Nazaire. Ainsi se constitue une collection dont la vocation est d’embrasser la totalité de ce que l’activité de la Libre Pensée en ce domaine a déjà produit et pourra produire, notamment à travers les colloques à venir.

Programme du colloque

    *  La véritable histoire de la bataille de Verdun par Georges-André Morin

   *  L’année 1917 en France et en Europe (y compris la Russie) par Christian Eyschen

   *  L’entrée en guerre des USA par David Gozlan

   *  Pétain, les Fusillés pour l’exemple, les Mutineries, la Courtine par Régis Parayre

   *  Pétain et Franco, Ambassadeur, Guerre du Rif, Guerre d’Espagne par Françoise Stora

   *  Pétain, Vichy, Hitler, la Collaboration par Philippe Besson

   *  Pétain et les principes du Droit républicain par Dominique Goussot

   *  Pétain et la Résistance par Pierre Girod

   *  Travail, Famille, Patrie, la Charte du Travail par Henri Huille

   *  Pétain contre l’Ecole laïque par Isabelle Alix

Le colloque sera suivi d'un pot fraternel

NOUS VOUS INVITONS À VOUS INSCRIRE DÈS MAINTENANT AU COLLOQUE EN REMPLISSANT LE BULLETIN D’INSCRIPTION CI-DESSOUS

Si vous n’êtes pas disponible, nous vous sollicitons pour soutenir financièrement cette initiative en remplissant le bon de soutien ci-dessous.

       

 

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Bulletin d’inscription au colloque de la libre pensee du 25 novembre 2017

à adresser impérativement à la Fédération du Rhône de la Libre Pensée pour participer au colloque

Je m’inscris au  colloque de la Libre Pensée du 25 novembre 2017. Je verse 10€ ou plus: ….........€, au titre des frais de participation et du soutien.

Nom : ………..………………………................................. Prénom : ……………………..….........…

Adresse : ……….…………............................. …........ …................................................................ 

Adresse mail:.......………………….............................. Association : …………………………………

Etablissez votre chèque à l’Ordre de Fédération du Rhône de la Libre Pensée, et adressez le à :     Libre Pensée 7, rue Major-Martin 69001 LYON

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

BON DE SOUTIEN

Souscrivez et faites souscrire !

Je ne peux participer au colloque mais je soutiens cette initiative en versant ….  €.

Nom : ………..……………………………...................................... Prénom : ………………………

Adresse : ……….…………………………………………………….....................................................

Adresse mail: ………………………......................... Association : ……………………………..........

Etablissez votre chèque à l’Ordre  de  Fédération du Rhône de la Libre Pensée, et  adressez le à :    Libre Pensée 7, rue Major-Martin 69001 LYON


LIBRES PROPOS, LIBRES PENSEEs

LA SECURITE SOCIALE : OUI,

"ON S'EST BATTU POUR LA GAGNER, ON SE BATTRA POUR LA GARDER !"

                Avant la Sécurité Sociale :                    Depuis 1945 : de chacun selon ses moyens,

          Le morceau de pain de la charité.                               à chacun selon ses besoins.

En 2014, l'An II a publié, en plusieurs épisodes, un long article de notre camarade Denise BRUNETON consacré à l'histoire de la Sécurité sociale. Les attaques très graves, portées depuis et aujourd'hui contre cet acquis fondamental, arraché, à la sortie de la deuxième Guerre mondiale, dans une période quasi insurrectionnelle, mérite qu'un point soit fait.

 En 1945, la France exsangue a créé la Sécurité sociale.

Remboursant les soins à 80% que ce soit les frais d'hospitalisation ou bien les soins externes avec pour condition d'avoir travaillé 60 heures dans le trimestre.

Les cotisations salariales étaient de 6%. Le PIB était autour de 13 milliards d'euros.

Rappelons-nous : " La sécurité sociale est la garantie donnée à chacun qu’en toutes circonstances il disposera des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes. Trouvant sa justification dans un souci élémentaire de justice sociale, elle répond à la préoccupation de débarrasser les travailleurs de l’incertitude du lendemain, de cette incertitude constante qui crée chez eux un sentiment d’infériorité et qui est la base réelle et profonde de la distinction des classes entre les possédants sûrs d’eux-mêmes et de leur avenir et les travailleurs sur qui pèse, à tout moment, la menace de la misère. "

(Exposé des motifs de l’ordonnance du 4 octobre 1945) :

C'est pourquoi la Sécurité sociale a été créée et c'est ce pourquoi nous la défendons.

 

            Aujourd'hui la France, 5ème puissance mondiale, est 4ème dans le classement des 500 multinationales les plus puissantes. Les 20 premières multinationales ont un chiffre d'affaire de 1,250 milliards €.

Le PIB est largement supérieur à 2 000 milliards d'euros.

Les conditions à remplir sont de 150 heures travaillées dans un trimestre.

Vous consultez votre médecin traitant, s'il est un médecin généraliste conventionné exerçant en secteur 1 : vous êtes remboursé à 70 % du tarif conventionnel. De plus, pour toutes les consultations ou actes réalisés par un médecin, mais également sur les examens radiologiques et les analyses de biologie médicale, vous devez payer, en plus, 1 € au titre de la participation forfaitaire. Pour une boîte de médicaments : l'Assurance Maladie vous rembourse 65 %, et les médicaments sont déremboursés. Les frais de transport sont remboursés à 65 % dans la limite des tarifs de la Sécurité sociale. De plus le forfait journalier, institué le 1er avril 1983 à l'hôpital ne cesse d'augmenter. MITTERRAND était Président de la République et MAUROY, Premier ministre depuis le 22 mars de la même année. Depuis sa création, il n’a pas cessé d’augmenter, a un rythme beaucoup plus élevé que l’inflation. De 20 francs (soit environ 3 euros) à l’origine, il est passé à 18 euros.

Les cotisations salariales sont de 22% du salaire brut.

Les 500 milliards de son budget, tout régime confondu attise l'appétit de privatisation de la Sécurité sociale des gouvernements successifs.

Les plans sont toujours décidés, tour à tour par des gouvernements de droite, de gauche, au prétexte de redresser les comptes de la sécurité sociale, avec comme cible principale l'Assurance maladie, jusqu'à ce que l'Assurance vieillesse soit visée également, à partir de 1993. Un plan sur deux s'est traduit par une augmentation de cotisation. Mais, à l'inverse de ce qui s'était fait de 1945 à 1967, presque toutes les hausses, à partir de 1970, portèrent sur la part salariale des cotisations. Le montant des exonérations, qui représentait 4% du montant des cotisations patronales, en représente aujourd'hui 20%.  Grâce au Pacte de responsabilité, en 2015, les entreprises sont totalement exonérées de cotisations patronales de sécurité sociales pour les risques : famille, vieillesse et accidents du travail, dans la limité du SMIC ; ainsi que de la Contribution de solidarité pour l'autonomie et de la cotisation au fonds national d'aide au logement (FNAL) pour les salariés rémunérés au SMIC. Le bénéfice du CICE, dit « crédit d’impôts pour la compétitivité », équivaut à une baisse de 6 points des cotisations sociales pour ces mêmes entreprises. L'ensemble de ces dispositifs ramènent le taux de prélèvement social effectif acquitté par les employeurs à 10,55% au niveau du SMIC au lieu de 22%. La création de la CSG par Michel ROCARD en 1991, a permis de reporter le financement de la protection sociale sur les contribuables, un financement par l'impôt, au lieu d'être un risque supporté par les employeurs. C'est la voie ouverte à l'étatisation de la Sécurité sociale et de l'Assurance chômage qui de ce fait seraient de plus en plus soumises aux décisions austéritaires. C'est le cas, aussi, avec la CRDS, créée en 1996.

Les dépenses de santé sont présentées comme l'une des raisons principales du déficit de la Sécurité sociale

Aussi, le gouvernement actuel s'est fixé comme objectif :

  • • Descendre en deçà de 3% du PIB l'équilibre budgétaire de la Sécurité sociale en pour 2017.
  • • Atteindre l’équilibre budgétaire en 2017.

C'est pourquoi, continuant, la politique d'austérité du gouvernement HOLLANDE-VALLS: (Selon les informations publiées par le  journal Challenges le 27/02/2015)

  • • Le pacte de responsabilité ponctionne déjà 10 milliards sur la protection sociale dont 3 milliards aux hôpitaux et 500 millions aux EHPAD.
  • • La loi de l'ex-Ministre Touraine dans ce cadre a été imposée à marche forcée : les Groupements Hospitaliers de Territoires qui disloquent l'hôpital public ; la Chirurgie ambulatoire pour économiser 1 Md€.  Sur les 3 milliards d'économies prévues, 860 millions proviendraient de la diminution masse salariale (soit l'équivalent de  22.000 emplois): Sans oublier, le tiers payant généralisé censé faire la part belle au mutuelles et assurances privées , et les 300 millions d'euros ponctionnés sur le budget de l'association de formation des personnels hospitaliers et maisons de retraite (ANFH).

Le Président MACRON a annoncé des coupes budgétaires supplémentaires de 60 milliards d'euros sur les cinq années à venir :

  • • + 15 milliards sur l'assurance maladie ;
  • • + 10 milliards sur l'assurance chômage ;
  • • (+ 10 milliards sur les collectivités locales ; + 25 milliards sur les dépenses de l’État.)

Les conséquences de mesures sont connues et vécues :

  • • transfert vers les assurances privées pour ceux qui peuvent se les offrir ;
  • • déremboursement des médicaments ;
  • • asphyxie-dislocation des hôpitaux et dangereuse dégradation de la qualité et de la sécurité de la prise en charge des personnes âgées ; Dans de nombreux établissements, les personnels se mettent en grève, parfois sur des longues périodes contre les effets catastrophiques sur les conditions de prises ne charge et leurs conditions de travail. Les deux étant intimement liées.
  • • dégradation des retraites, des conditions d'indemnisation des chômeurs.

C'est le coût du travail qui est visé, donc ce qui le constitue : l'ensemble des acquis arrachés par les salariés en 1936 et 1945. L’élément constitutif essentiel du coût du travail, c'est la Sécurité sociale (Assurance maladie, accident du travail, Famille et Retraite). C'est pourquoi, cette politique destructrice des hôpitaux publics et de la Sécurité sociale est menée parallèlement à la réforme destruction du Code du travail. Comme syndicaliste et libre penseur, je considère que construire le rapport de force pour bloquer ces attaques sans précédent, engagées par le gouvernement en exercice, s'appuyant sur les contre-réformes réalisées par ses prédécesseurs, est vital pour défendre nos moyens d'existence de salariés ou retraités.

XAVIER HYVERT

L'Etat Profond ou le coup d'Etat permanent

La plupart des citoyens s'étonnent de ce que leurs désirs de réformes (à leur profit !) dûment exprimés par leurs votes ne soient jamais concrétisés.

Les progressistes américains connaissent bien la réponse : ils l'appellent "The Deep State", (l'État Profond) que l'on pourrait aussi appeler l'État Permanent, qui est de fait un coup d'état permanent.

Dans son essai éponyme, il a été défini en 2014 par Mike Lofgren, un "insider" très bien informé, car ancien employé du Congrès US : "C'est une association hybride d'éléments de haut niveau des gouvernements, de la finance et de l'industrie qui sont effectivement en mesure de gouverner les USA sans référence au consentement des gouvernés exprimé à travers le processus politique".

Il s'agit de l’oligarchie dominante (0,01 % des états-uniens), Wall-Street, la FED, la CIA, le FBI, le Pentagone, le complexe militaro-industriel, les puissants lobbies et leur « grande presse », etc. Ce n'est pas une cabale secrète : ses affiliés et partisans occupent des postes bien concrets, bien visibles, ils écrivent et parlent bien haut et fort dans les médias.

Car là-bas comme ici, ce sont des "élites" sorties toutes formatées des universités de "l'Ivy League" ou ici de nos "Grandes Écoles", dirigeants à très haut niveau dans tous les organismes étatiques ou privés qui forment l'ossature structurelle d'un pays et qui s'opposent à tout changement souhaité par les citoyens qui pourrait nuire à leurs pouvoirs, leurs finances, leurs carrières et leur confort.

Et cette configuration se reproduit aussi dans de nombreux pays où s'affrontent en sous-main des pouvoirs démocratiquement élus et des pouvoirs non élus mais simplement cooptés par leurs pairs.

Concrètement, là-bas comme chez nous, c'est par exemple le secrétaire général d'un ministère qui fait comprendre à son nouveau ministre que "ça va pas techniquement être possible" de réaliser ses belles idées et promesses à ses électeurs et s'empresse de ne pas les mettre en œuvre ou même de les enterrer.

Mais c'est le même personnage qui un jour, avec un revenu démultiplié ira exploiter son prestigieux carnet d'adresses acquis dans la fonction publique en partant pantoufler au conseil d'administration d'une prestigieuse banque privée, d'un fabricant d'armes, d'un lobby industriel ou de tout autre organisme qui vit des subventions, emprunts et commandes d'État. C'est-à-dire de l'argent public, celui des contribuables qui ne fraudent pas, paient leurs impôts et ne planquent pas leur argent dans le trou noir insondable des paradis fiscaux. Et peut-même être reviendra-t-il un jour pour un beau poste dans

l'État, toujours en connexion avec ses très bons amis haut-placés. Les américains appellent cela "the revolving door", la porte-tambour.

Au plus haut niveau européen cela donne par exemple un Barroso pantouflant sans honte chez Goldman-Sachs qui a œuvré à trafiquer les comptes publics de la Grèce pour permettre à celle-ci d'entrer indûment dans la zone €uro avec les tristes conséquences que l'on connaît, rendant plus misérable la vie quotidienne du peuple grec.

Toute sa longue carrière à l'UE, il a amplement mérité la copieuse prébende qui lui assurera avec bonne conscience une retraite dorée à l'or fin.

Le problème est que tout cela devient tellement voyant que de plus en plus de citoyens de nos "démocraties" rejettent ce système où ils voient que leur opinion et leur vote ne pèse plus rien : quels que soient les résultats des votes ou référendums, l'État Permanent les contournera, d’où l’abstention massivement croissante à chaque scrutin.

Pour ce hold-up il a tout l'argent qu'il refuse de redistribuer ou payer en impôts : les gigantesques gains de productivité dus à l'informatisation et l'automatisation de ces dernières décennies ont été confisqués au profit d'une oligarchie qui tient tous les leviers en main et n'a pas l'intention de lâcher prise ou de changer de cap, pas d'un iota. Cette oligarchie finance des campagnes électorales, contrôle l'essentiel de la machine à décerveler et les instituts de sondages qui préconditionnent les électeurs avant les scrutins, elle stipendie des hommes politiques et des journalistes sans morale trop heureux de la (et se) servir en propageant la vraie foi de notre ère, la doxa néolibérale, par de la "communication" qui est un mot jugé plus moderne et moins péjorativement connoté que "propagande".

Et devant la menace d’un tsunami de colère accumulée, de brillants communicants ont forgé un nouveau concept destiné à discréditer les critiques qui sont qualifiées de "théories du complot". Car, bien sûr, les complotistes ne sont pas ceux qui tacitement, ouvertement ou secrètement font tout pour saboter toute amélioration du sort des millions de gens qui ne peuvent compter que sur un travail quotidien pour vivre et faire vivre leur famille, non, ce sont ceux qui montrent à tous que le roi est nu.

Les "complotistes" dénoncés sont ceux (de toutes nationalités, US inclus) qui ayant compris comment marche le système se font un devoir d'en instruire leurs concitoyens soumis à ce rouleau compresseur, cette férule bureaucratique qui n'a plus rien à envier 

2017 04 AN II

AN II AVRIL 2017

EDITORIAL

Cet éditorial est écrit entre les deux tours de l’élection présidentielle. Rien à attendre – à nos yeux - des deux candidats en lice pour défendre la République laïque. Sans parler de la République sociale !

 L’une (à ma droite) pour des raisons trop évidentes. N’incarne-t-elle pas la falsification même du mot « laïcité » ? Elle a depuis belle lurette entrepris d’en baptiser sa croisade personnelle contre le Sarrazin.

 L’autre (j’allais dire : « à ma gauche ») pour ses conceptions affichées de soumission à la Doctrine sociale de l’Eglise. Pas moins dangereux sous des dehors disons …plus policés. Deux faces d’une même médaille.

On dédiera à M. Macron ces lignes, tirées du blog de la sociologue féministe Christine Delphy : « Et, si l’on parle d’intégrisme, quelle est en France, la religion qui menace vraiment la séparation des Eglises et de l’Etat ? C’est la plus ancienne sur le sol français, la plus nombreuse, la plus organisée : l’Eglise catholique. On nous effraie depuis 2004 avec la menace d’un « islam conquérant » qui voudrait remplacer le droit commun par la charia : la loi de Dieu. Si des musulmans poursuivent vraiment ce but, ils sont loin d’en avoir les moyens. (…) Quant à l’Eglise catholique, elle continue de vouloir s’occuper non seulement des affaires religieuses, qui appartiennent à son domaine, mais des délits et crimes, qui n’appartiennent pas à son domaines, « à l’interne », et au mépris de la loi commune. »

En témoigne sa gestion incestueuse des affaires de pédophilie, qui devraient pour elle se régler en famille - comme si l’Eglise pouvait constituer un « Etat dans l’Etat ». Ne pas reconnaître la loi républicaine pour lui substituer le Droit Canon, telle est sa ligne de conduite qui n’a jamais changé, … même si elle a eu soin de soigner sa communication ces dernières années, face à l’ampleur des scandales à répétition.

La campagne électorale des présidentielles aura fait apparaître un nouveau problème, dont l’émergence confirme malheureusement l’analyse de la Libre Pensée sur les conséquences de la loi El Khomri : le paternalisme d’entreprise est de retour, après plus d’un siècle où (Vichy mis à part), on avait pu croire le voir disparaître. Le PDG de l’entreprise PAPREC, celui-là même qui a imposé dans son entreprise une « Charte de la laïcité » interdisant toute expression politique et religieuse au sein de son entreprise, s’est autorisé à envoyer une lettre à ses salariés sur la façon dont ils devaient voter. « Je n'entends pas par ce courrier interférer dans vos choix politiques, mais vous fournir l'information qu'en tant que salarié du groupe PAPREC vous méritez » affirme-t-il. Pourtant le Code du Travail n'autorise aucun patron à utiliser le fichier des adresses personnelles ou professionnelles, postales ou électroniques de ses salariés, pour leur donner des leçons de morale politique.

Comme l’a indiqué la Fédération nationale de la Libre Pensée : « En clair, le PDG de PAPREC interdit à « ses » salariés toute expression de leurs opinions politiques, mais lui ne se gêne pas pour dire pour qui ne pas voter ! Il est évident que pour lui, « ses » salariés doivent suivre l’opinion du patron qu’il est. C’est bien le retour au XIXe Siècle. Qu’en l’occurrence, il s’agisse ici de Marine Le Pen ne peut interférer dans la défense de principes démocratiques. La liberté d’opinion, c’est la liberté de toutes les opinions. »

Empêcher le vote Le Pen, nous dira-t-on, c’est l’attitude républicaine qui consiste à « faire barrage au Front National ». Voire.

Ne soyons pas naïfs. La violation des principes se justifie toujours au nom des grands sentiments. On n’allait pas tarder à avoir la preuve que ce qui se joue ici n’a rien, mais rien à voir avec ce qu’on nomme de façon imbécile « la citoyenneté d’entreprise ». Le PDG de PAPREC n’allait pas tarder à avoir un imitateur en la personne du patron des boulangeries Paul, qui a ouvertement appelé ses salariés à voter … François Fillon ! (Le crime ne paie pas toujours.)

« Quand M. Fillon nous parle de la libération du travail, c’est la demande que fait l’ensemble du personnel (…). Simplifier le code du travail, c’est évident. Je me fais moi, ici, l’ambassadeur du personnel. »  Dire que les salariés ont peu apprécié cette déclaration est un euphémisme. L’un d’eux déclare : « Il vote pour qui il veut. Mais comment peut-il s’exprimer en notre nom ? »

Conclusion unanime : « Cela relève de la sphère privée.»

C’est bien notre avis !                             P.G. 

   LE BILLET DU TRESORIER

        Pour l’année 2017, il y a eu vote à l’Assemblée Générale de la Libre Pensée du Rhône le19 novembre d’une augmentation de la cotisation de deux euros.  POURQUOI ?

          Depuis 6 années, avec les activités internationales et nationales de la Fédération Nationale croissantes (que nous avons suivies et /où nous avons participé, les congrès nationaux de la LP ont voté régulièrement des hausses nationales que nous avons répercutées partiellement (on était à 70 euros depuis plusieurs années,  cela a réduit d’autant la cotisation locale). Afin de continuer notre combat  pour la défense de la loi de 1905, je vous invite à participer à cette hausse, à faire de nouveaux adhérents, à solliciter des soutiens financiers !

           Rappel : les cotisations peuvent être étalées sur plusieurs mois comme cela se fait déjà avec deux ou trois chèques). Mais il importe de les collecter le plus vite possible, afin de consacrer notre énergie aux tâches de défense de la laïcité : payer sa cotisation sans attendre est en soi un acte militant. Les retards sont souvent affaire de simple négligence, problème qui peut se régler facilement.

          Fraternellement,  J L Andrieu, trésorier départemental de la LP 69

Laïcité Rhône

VILLEURBANNE : l’enseignement privé en veut toujours plus !

Alors que l’enseignement catholique revendique une révision de son mode de financement par l’Etat par la voix de Pascal Balmand (secrétaire général de l’enseignement catholique), l’enseignement privé confessionnel poursuit son propre combat à Villeurbanne.

 

« Le problème ? explique M. Grignard (directeur général des services municipaux). C’est de calculer au plus juste les coûts assumés par la Ville. Un véritable casse-tête, que la collectivité préfèrerait résoudre dans une démarche de négociation avec les établissements scolaires. » 

L’Immaculée-Conception a choisi l‘affrontement.

NB : L’histoire ne dit pas si elle a demandé à Mme Vallaud-Belkacem de s’entremettre en sa faveur : la future ex-ministre de l’Education connaît bien la maison: …n’est-ce pas là qu’elle a choisi de scolariser ses enfants ?

 

Sainte-Thérèse, Mère-Thérésa, La Nativité, Beth-Menahem : autant d‘écoles privées en conflit avec la Ville à propos de la participation financière que verse cette dernière au titre des frais de fonctionnement (cf « Le Progrès » du 21 avril 17), et ce depuis 2002. C’est cependant l’Immaculée-Conception qui est le fer de lance de la croisade. Elle accuse la municipalité de sous-évaluer le montant des frais de fonctionnement entre 2003 et 2007 pour un montant de 286 000 euros. L’affaire est remontée devant le Conseil d’Etat depuis le 19 avril, alors qu’aucun terrain d’entente n’avait pu être trouvé entre les deux parties. Et les juges ont décidé de faire procéder à une énième expertise, récusée par la Ville.

Pour la défense de la laïcité : signez l’Appel des Laïques

http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2016N49240

Crèche Wauquiez : où en est-on ?

Le recours présenté par la Fédération a été déposé. L’instruction est en cours.

Rien de neuf pour le moment, si ce n’est l’arrêt de la Cour d’appel de Marseille déclarant illégale la présence de la crèche «Robert Ménard » dans le hall de la mairie de Béziers. L’emplacement a son importance et le hall municipal biterrois nous rappelle celui de notre Conseil régional (institution qui n’est certainement pas moins – ni plus- représentative de l’Etat républicain qu’une mairie, à l’évidence).

On se souvient que M. Wauquiez avait peuplé de personnages tout petits le décor de « sa » Nativité. Mais la taille ne compte pas. Et la Cour de Marseille a justement estimé que la présence de Marie et de Joseph suffisait à conférer un caractère religieux, et illégal, à la crèche de Béziers. Ne parlons même pas de l’enfant Jésus !

Bien sûr, nous avons l’impression d’enfoncer une porte ouverte.

Sauf peut-être celles de l’Eglise…

Qu’en pensent donc ces trois personnages sur la photo à gauche ? L’Esprit seul le sait.

Peut-être prient-ils pour le Salut de Laurent Wauquiez…

Pour notre part nous nous bornerons à reproduire le dernier communiqué de la Fédération nationale sur les crèches des bâtiments républicains :

 

Mais certains ont du mal à franchir les portes.

FÉDÉRATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSÉE

Membre de

l’Association Internationale de la Libre Pensée

10/12 rue des Fossés-Saint-Jacques 75005 PARIS

      – COMMUNIQUÉ DE PRESSE  (Paris, 8 avril 2017)

Crèches dans les bâtiments de la République :

Les faits sont têtus, les têtus sont défaits une nouvelle fois

La Cour administrative d’appel de Marseille vient de déclarer illégale la présence d’une crèche chrétienne dans le hall de la mairie de Béziers. La Fédération nationale de la Libre Pensée adresse ses félicitations à la Ligue des Droits de l’Homme qui vient d’obtenir une nouvelle victoire de la laïcité.

Ce jugement porte sur la présence d’une crèche en 2014.  Viendront ensuite les décisions administratives sur celle de 2016, notamment à l’initiative de deux libres penseurs de Béziers. Le chemin de croix de Robert Ménard sera long et douloureux, mais « sa » crèche finira inéluctablement au tombeau.

La Cour d’appel de Marseille s’est appuyée sur les deux arrêts du Conseil d‘Etat, obtenus par l’action de la Libre Pensée. Ce jugement d’illégalité fait suite à d’autres (Hénin-Beaumont, par exemple) qui se réfèrent tous explicitement aux arrêts du Conseil d‘Etat.

La preuve est faite :

la Libre Pensée a raison sur son analyse juridique

N'en déplaise aux commentateurs de salon et autres prétendus « laïques », plus acharnés à critiquer sans  comprendre les Arrêts du Conseil d'Etat ou parce qu'ils les dérangent qu'à agir concrètement contre le cléricalisme et les crèches dans les mairies en particulier, la victoire de la Libre Pensée est incontestable : les crèches n’ont pas leur place dans les bâtiments de la République ! Le jugement de Marseille indique que la seule présence des personnages de Marie et Joseph est constitutive du caractère de la Nativité chrétienne et que cela est contraire à l’article 28 de la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat.

Tous les jugements qui vont maintenant venir (Conseil régional de Rhône-Alpes-Auvergne, Beaucaire, Sorgues, etc.) iront dans le même sens. Robert Ménard n’en peut mais, et se prend pour un Tartarin de sous-préfecture, mais la laïcité sera respectée à Béziers. Le recours ménardien au Conseil d‘Etat ne mènera à rien : comment le Conseil d‘Etat pourrait-il se déjuger ? Cette tartufferie supplémentaire n’aura pour seul résultat que de dépenser un peu plus de fonds publics pour les frais d’avocat du maire de Béziers.

La Libre Pensée rappelle qu’elle n’a eu de cesse de combattre pour la défense de la loi de 1905 contre la présence d’une crèche dans le Hall de la Mairie de Béziers, en interpellant le Préfet dès 2014, en demandant officiellement au maire de retirer la dite-crèche, en rassemblant les laïques dans la ville.

La juridiction administrative, donnera inévitablement raison aux deux libres penseurs de Béziers qui l’ont saisie. Cela sera encore un clou supplémentaire dans le cercueil judiciaire de Robert Ménard.

lIBRES propos, libres pensées

L'UE et le mythe de la paix

 Devant l'insatisfaction montante des peuples européens se sentant piégés par une bureaucratie technocratique bien plus contraignante qu'anticipé, qui depuis les traités de Maastricht et Lisbonne leur a confisqué l'essentiel de leur souveraineté, l'UE recourt à des arguments fallacieux sur le Brexit.

En réalité la dichotomie entre les pro- et anti- Brexit se situe très prosaïquement dans leur intime perception rationnelle et quotidienne de ce que leur a apporté de positif ou enlevé cette construction supranationale hétéroclite, imprégnée de l'idéologie néolibérale, sous l'influence régressive antisociale des lobbies de la finance et du big-business, à la  démocratie biaisée, aux frontières évolutives et mal maitrisées, qui a perdu auprès de ses peuples toute puissance d'attraction, sauf pour ceux qui en sont (ou pour certains croient en être) les gagnants. 

Comme à chaque revers et à court d'arguments tangibles et convaincants, il lui en reste un seul,  chaque fois réchauffé : "l'UE nous a tenus à l'abri de la guerre !" cette plaie qui a tourmenté l'Europe jusqu'à en faire le principal théâtre de deux guerres mondiales. À l'évidence, il n'y a pas eu depuis 1945 de conflit armé sur le sol de ses pays fondateurs, recrus de guerres. Mais la vérité est que la guerre a été tenue à l'écart de l'Europe avant tout par l'équilibre fragile de la terreur pendant toute la Guerre Froide jusqu'à la fin de l'URSS en 1989.

Est-ce à dire que, depuis, l'UE est pacifique ?

Pas plus que les USA, dont nous ne sommes que des vassaux, qui aussi sont en paix (toute relative !)  chez eux mais qui concoctent des troubles partout ailleurs directement ou par l'intermédiaire de leurs peu recommandables complices (partis d'extrême-droite en Amérique latine, islamistes financés par l'argent de nos grands amis en démocratie, l'Arabie, le Qatar, pour finir de balkaniser le Moyen-Orient, milices néo-nazies en Ukraine, etc.) en vue d'objectifs géostratégiques et pétro-gaziers bien concrets. La fable pour naïfs d'interventions humanitaires par bombes a bon dos.

Mais l'UE est en première ligne des retombées de ces guerres et du chaos meurtrier engendré ! 

  Depuis la mutation de la CEE en UE en 1992, les USA et elle n'ont eu de cesse d'attiser les braises des communautarismes religieux et encourager des sécessions, par exemple en ex-Yougoslavie jusqu'à ce que celle-ci soit pulvérisée (c'était le but) dans la guerre civile et les bombardements de l'OTAN.    Depuis, l'OTAN a installé au Kosovo, territoire planant hors de toute loi internationale et en plein

chaos social sa 2ème plus grosse base en Europe, le camp Bondsteel, un Guantanamo-bis, hors droit !

   Et pensez à l'Irak, l'Afghanistan, la Lybie, la Syrie et autres pays où par pure charité chrétienne nos militaires ou l'OTAN ont posé leurs rangers ou largué leurs missiles et téléguidé leurs drones à grands coûts humains, y compris parmi nos soldats.

 

Contre les intérêts vitaux des peuples européens, l'UE escorte partout les faucons américains dans leur délire de mainmise économique sur la planète.

Et partout, tels des Don Quichotte, nous partons à l'assaut de tyrans qui oppriment leurs peuples.

 Mais résumons les choses et précisons-les bien : Il y a dans ce monde deux sortes de tyrans.

   Les bons leaders à qui l'on pardonne volontiers leurs excès et leurs crimes, car ils achètent quantité d'armes et d'équipements au complexe militaro-industriel atlantiste (contre lequel le général-président US Eisenhower mit solennellement en garde ses concitoyens en 1961) et ils abandonnent leur  monopole souverain de création monétaire aux banques privées occidentales. Comme nous…

   Ceux-là n'ont donc pas de souci à se faire sur leur pérennité : ils peuvent truquer leurs élections, tuer, emprisonner, envahir, piller, bombarder, opprimer, discriminer, censurer, massacrer, fouetter,  mutiler, décapiter sans indigner trop longtemps les médias "institutionnels". Et comme l'Arabie saoudite, ils peuvent même être élus à la tête du Panel du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU ! 

   Les mauvais leaders (qui sont parfois d'anciens bons) qui veulent, les fous, rester indépendants, acheter leurs équipements où ils veulent, envahir, opprimer, massacrer, mais… sans la bénédiction préalable de l'Empire et refusent obstinément que

l'on se mêle de contrôler leurs ressources naturelles, leurs banques centrales et leur monnaie (et ça, c'est le plus grave !).

Ils n'obéissent pas aux injonctions des véritables Maîtres du Monde : les "marchés financiers", Wall Street, la City, Fed, BCE, FMI, la Banque Mondiale, les "agences de notation", etc. Ils refusent l'endettement forcé et la privatisation imposée de leurs économies et de leurs richesses. 

  

Ceux-ci sont diabolisés, promis à des "révolutions populaires spontanées", des destitutions brutales, des ingérences "humanitaires" et à finir assassinés, pendus, empalés par une baïonnette ou au mieux au TPI à la Haye (surnommé le tribunal des africains tant il s'est spécialisé dans le seul jugement d'autocrates africains) pour y finir leur vie.

 

L'UE c'est la paix, vous en êtes bien sûr ?     RJ

AILP

7ème Congrès international de l’AILP

Paris, les 21, 22, 23, 24 septembre 2017

Lettre d’invitation des Porte-Parole de l’Association

internationale de la Libre Pensée

Mesdames, Messieurs,

Chers amis, chers camarades,

Nous avons le plaisir de vous informer de la tenue du 7ème Congrès de l’AILP qui se tiendra à Paris du 22 au 24 septembre 2017 dans des lieux symboliques (Bourse du Travail, Mairie du Xe Arrondissement, Université de Paris). Il sera précédé d’un colloque international de l’IRELP (Institut de Recherches et d’Etudes de la Libre Pensée) et d’un rassemblement square Garibaldi.

Colloque international de l’IRELP – 21 septembre 2017

Salle Léon Jouhaux – Annexe de la Bourse du Travail

67 rue Turbigo - 75003 Paris

« Libre Pensée et Libres Penseurs

Hier et aujourd’hui »

Sous la Présidence de Jean-Marc Schiappa, Président de l’IRELP

2017 03 AN II

AN II 163 MARS 2017

EDITORIAL

 Le 10 février à Villeurbanne a eu lieu la rencontre des signataires du Rhône de « l’Appel des laïques ». On trouvera en page 9 le communiqué de la Fédération sur la tenue de cette rencontre.

Ainsi que l’indiquait notre camarade Pierre Roy, président de séance : « Ce meeting se tient à l’initiative de la Libre Pensée.  Mais il n’est pas une réunion de la Libre Pensée.

(…) Personnellement, outre les raisons de laïcité primordiales, que sont le respect de la loi de de 1905, respect qui induit un refus de la xénophobie, un refus du rejet de l’autre, le souci du respect de chacune et chacun dans ses convictions intimes (…), j’avais des raisons particulières pour signer.

Il y a par exemple le fait que, j’avais alors, 23 ans, militant de l’UNEF, et que comme participant lambda de la foule rassemblée le 19 juin 1960, sur la pelouse de Vincennes j’ai prêté serment.

Cela s’est appelé le Serment de Vincennes. »

Ainsi était cadré le rassemblement : un retour aux « fondamentaux » - comme lors du meeting de la salle Japy en décembre 2015. La revendication des fonds publics à l’école publique, des fonds privés en fait partie de ces fondamentaux. L’échange qui suivit a montré que lorsque les laïques assistent à une remise en cause de l’essentiel, ils sont capables de se retrouver. Or c’est bien au cœur du principe de Séparation que des coups ont été portés ces derniers mois en région désormais nommée « Auvergne Rhône-Alpes ».

Le meeting prenait donc de fait un caractère régional. La Libre Pensée de la Haute-Loire communiquait ainsi : « (…) La première violation a consisté pour 260 élus de diverses instances à participer à un voyage à Rome, organisé à l’initiative de deux leaders catholiques lyonnais, à savoir Barbarin et Gobillard, respectivement archevêque et évêque. Peu nous importe que ce pèlerinage soit combiné ou non en voyage d’affaires et ait pu avoir un impact économique.

Peu nous importe aussi que cette démarche, collective, soit qualifiée par WAUQUIEZ, président de la région, de « démarche personnelle pour aller voir le Pape et découvrir le fonctionnement du Vatican » (L’Eveil de la Haute-Loire du 2/12/16). Même si certains de ces néo-pèlerins ont payé leur déplacement, il est inadmissible qu’ils l’aient fait en tant qu’hommes politiques, en leur qualité d’élus, garants des lois républicaines et notamment de la loi de 1905 qui leur impose la neutralité religieuse.

(…) Il ne faut pas oublier la deuxième affaire, celle de la crèche du Conseil Régional. »

C’est clair. Et d’un autre point de vue, il ne faut pas oublier non plus que le cadre régional est celui qui organise le démembrement des services publics. Tout est lié.

D’un côté, Laurent Wauquiez installe sa crèche. De l’autre, il organise la disparition de la Formation Professionnelle pour Adultes (AFPA) au bénéfice des officines privées et patronales. En toute légalité puisque l’Etat, cet affreux Etat « jacobin » qui serait la cause de tous nos maux, s’est dessaisi de ses propres compétences en la matière.

Quant à l’Eglise, elle sait où sont ses intérêts. Elle bénéficie d’aides toujours plus importantes sous tous les prétextes : 9 millions d’euros pour l’aménagement de l’esplanade de Fourvière. Le « tourisme religieux » se porte bien. Dans le même temps, l’enseignement catholique demande une révision de son mode de financement par l’Etat.

La revue « Acteurs publics » a publié, le 1er mars, ce que devrait être la feuille de route du prochain ministre de l’Education nationale selon Pascal Balmand, secrétaire général de l’enseignement catholique. Après s’être félicité de la réforme « historique de 2014 (Refondation de l’école), il affirme qu’on peut aller « beaucoup plus loin » avec l’annualisation du temps de service des professeurs et la possibilité d’enseigner deux disciplines. Il espère bien être entendu.

L’Eglise, encore et toujours, persiste à se mêler des questions politiques. L’unité des laïques a commencé à se réaliser, elle risque d’être de plus en plus nécessaire !                  

         P.G.

Laïcité rhône

 Nous publions ci-dessous les courriers adressés par la Libre Pensée du Rhône à MM. Laurent Wauquiez (président de la Région AuRA) et Michel Delpuech (préfet du Rhône et préfet de Région), ainsi que les réponses de ces derniers. Ce sont ces documents qui fondent l’action lancée par la Fédération auprès de la justice administrative.

La Fédération nationale de la Libre Pensée s’est exprimée sur le sujet.

Nous publions bien entendu le texte de son communiqué national.

 

(Lyon, 22 décembre 2017)

 A M. Laurent Wauquiez, président du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes

Objet : Légalité de la crèche installée au siège du Conseil régional.

Monsieur le Président,

 Vous avez décidé l’installation d’une crèche chrétienne à l’entrée du siège du conseil régional, rendue visible au public depuis le mercredi 14 décembre dernier.

 Cette décision contrevient aux avis rendus par le Conseil d’Etat le  9 novembre dernier, lequel a rappelé que l’interdiction de telles installations à caractère religieux demeurait la règle, en application du principe de Séparation des Eglises et de l’Etat, « dans les bâtiments publics, sièges d’une collectivité publique ou d’un service public. »

Rien, dans le cas présent, ne saurait justifier que l’on déroge à cette règle constitutive de notre laïcité.

 La décision d’installer cette crèche n’a par ailleurs fait l’objet d’aucune délibération.

 C’est pourquoi nous vous demandons de procéder à la désinstallation de cette crèche, dont la qualité de réalisation n’est pas en cause, mais qui n’avait pas sa place dans ce cadre-là (…)

  (Le président, 13 janvier 2017)

 J’ai bien reçu votre courrier et vous en remercie. C’est avec beaucoup d’attention que j’ai pris connaissance de vos remarques relatives à l’installation d’une crèche de Noël à l’entrée de l’Hôtel de Région.

Cette crèche, c’est notre histoire et notre terroir. C’est bien pour nos enfants que pendant cette période il y ait cette dimension festive. Le Conseil d’Etat a lui-même indiqué que cela était possible dès lors qu’il existait cette dimension culturelle et historique forte. Ce qui est parfaitement le cas !

En effet, née au XIIIème siècle, la mise en scène de la Nativité s’est progressivement affirmée comme une tradition populaire incontournable des fêtes de fin d’année. Au cours du temps, la crèche est même devenue l’expression d’un art dans lequel les maîtres santonniers du sud de notre Région excellent, notamment du côté de la Drôme provençale.

Symbole de nos racines chrétiennes, expression d’un savoir-faire régional, cette crèche est une création de Cathy et Daniel AUBENAS, installés à La Roche de Glun dans la Drôme. Etables, chapelles, campaniles, mas, ils créent dans leur village de la Drôme des décors provençaux typiques et très réalistes.

Je vous prie de croire, cher Monsieur, en l’assurance de ma considération distinguée.

Lyon, 22 décembre 2017)

Monsieur le Préfet,

 Comme vous le savez, une crèche chrétienne a été installée au siège du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, rendue visible au public depuis le mercredi 14 décembre dernier. La décision d’installer cette crèche n’a pas fait l’objet de délibération. En ce sens elle s’apparente à la politique du « fait accompli ».

Cette crèche est située à l’entrée du siège d’une collectivité publique, ce qui contrevient à l’arrêt du Conseil d’Etat du 9 décembre 2016, dont l’article 9 précise : « Dans l'enceinte des bâtiments publics, sièges d'une collectivité publique ou d'un service public, le fait pour une personne publique de procéder à l'installation d'une crèche de Noël ne peut, en l'absence de circonstances particulières permettant de lui reconnaître un caractère culturel, artistique ou festif, être regardé comme conforme aux exigences attachées au principe de neutralité des personnes publiques. »

A l’évidence, ces conditions particulières ne sont pas réunies.

Tout d’abord, la crèche du Conseil régional présente un caractère incontestablement religieux puisqu’on y trouve les éléments constitutifs de la Nativité chrétienne.

Elle ne correspond à aucune tradition locale et crée même incontestablement un « précédent ».

En outre, aucune circonstance particulière n’imposait de la présenter précisément à l’Hôtel de région. D’autres crèches sont actuellement présentées à Lyon dans des locaux privés.

Nous nous adressons à vous, monsieur le Préfet, parce que vous êtes le garant de la légalité et de la laïcité républicaine, afin que soient respectées les décisions du Conseil d’Etat. Nous ne souhaitons pas que celles-ci soient mises à l’épreuve par des tentatives de dénaturation qui risqueraient de nous entraîner vers des polémiques sans fin.

Un simple rappel à la loi serait de nature à apaiser des tensions que nous ne souhaitons pas. Mais il est clair que la loi doit être respectée !

Sachez cependant qu’au cas où la règle républicaine ne prévaudrait pas, nous saurons prendre, pour notre part, toutes nos responsabilités. Nous ne souhaitons pas avoir à le faire.

La sagesse serait d’entendre simplement les préconisations de l’Association des Maires de France, pour qui les crèches ne doivent pas être installées dans les mairies. Ce principe vaut tout autant – sinon plus - pour un Conseil régional qui est l’émanation directe de l’Etat républicain.

Persuadés que vous mesurez l’importance de ce problème, nous vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à l'expression de notre haute considération.

Paris, le 15 janvier 2017

FÉDÉRATION NATIONALE

DE LA LIBRE PENSÉE

Membre de l’Association Internationale de la Libre Pensée (AILP)

– COMMUNIQUÉ DE PRESSE –

Crèche chrétienne au Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes :

Le Préfet de région valide la position de la Libre Pensée

On sait que le très clérical Laurent  Wauquiez ne recule devant rien pour se distinguer et faire parler de lui. Seul, ou quasiment seul, (ses collègues des Républicains ne l’ont guère suivi dans les départements de la Région), il s’est mis en tête de faire une nouvelle croisade en défense des « racines chrétiennes de la France » en installant une crèche chrétienne dans le hall du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes. Comme on ne juge jamais un arbre à ses racines, mais à ses fruits, cela va le conduire tout droit à une débâcle.

Delenda est « laïcitas » ?

Comme  Scipion l’Africain, Caton l’Ancien voulait, de manière obsessionnelle, en finir avec Carthage. Mais n’est pas Scipion l’Africain qui veut. Et Laurent Wauquiez ne va pas tarder à s’en apercevoir. La Libre Pensée lui a donc écrit pour qu’il fasse retirer cet emblème religieux (au sens de l’article 28 de la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat du 9 décembre 1905). Bien entendu, les oreilles et les yeux sans doute pleins des chants et des textes  de Minuit-Chrétien, il n’a pas répondu.

Quand le délai réglementaire de deux mois sera atteint suite à l’envoi de sa lettre, la Libre Pensée fera un recours au Tribunal administratif pour faire condamner cette violation de la laïcité. Il en sera de même à Béziers où Robert Ménard a cru malin de ruser, comme Laurent Wauquiez, en ne faisant pas une délibération pour installer une crèche chrétienne et en ne répondant pas non plus à l’injonction de la Libre Pensée. Mais n’est pas Bison futé  qui veut.

Gageons que sur la base des arrêts du Conseil d’Etat, prohibant la présence de crèches religieuses dans les bâtiments de la République, ces deux « Elus » devront rendre des comptes et que l’année prochaine, il n’y aura pas de crèches dans les bâtiments de la République. D’ailleurs, le Préfet de Région s’y est engagé. La Fédération nationale de la Libre Pensée n’est pas dans le commentaire, mais dans l’action.

La Libre Pensée avait, bien entendu, contacté les Préfets concernés qui sont les garants de la légalité dans leur circonscription administrative. Nous publions, ci-après, la réponse du Préfet Auvergne-Rhône-Alpes qui nous semble intéressante. Elle valide en tous points l’analyse et la démarche de la Libre Pensée qui a contesté la présence des emblèmes religieux au sein de la sphère publique.

Celui-ci n’a pu, en effet, exercer le contrôle de légalité, du fait que le Conseil régional n’a pas eu à connaitre d’une délibération officielle pour l’installation de la crèche. Le Préfet de l’Hérault nous a fait savoir aussi la même chose. Le problème sera donc réglé sur le fond par la justice administrative qui ne pourra que suivre les Arrêts du Conseil d’Etat.

(Le 11 janvier 2017)

Le Préfet de Région (M. Michel Delpuech)

A l’heure où la météo n’est guère clémente, c’est donc un avis de tempête juridique qui s’annonce pour Laurent Wauquiez et Robert Ménard.

Monsieur le Président,

Par courrier du 21 décembre 2016, vous appelez mon attention sur la décision prise par le président du conseil régional d’Auvergne Rhône Alpes d’installer une crèche chrétienne visible par le public au siège du conseil régional.

Le principe de laïcité et la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat créent, pour les personnes publiques, des obligations, en leur imposant notamment de veiller à la neutralité des agents publics et des services publics à l’égard des cultes, en particulier en n’en reconnaissant ni n’en subventionnant aucun. L’article 28 de la loi du 9 décembre 1905, qui a pour objet d’assurer la neutralité des personnes publiques à l’égard des cultes, s’oppose à l’installation par celles-ci, dans un emplacement public, d’un signe ou emblème manifestant la reconnaissance d’un culte ou marquant une préférence religieuse.

Dans ce cadre, le Conseil d’Etat est venu récemment, par un arrêt du 9 novembre 2016, préciser la portée de cette interdiction, en statuant sur l’installation d’une crèche dans les locaux d’un Conseil général, le Conseil d’Etat estime qu’une crèche de Noël est susceptible de revêtir une pluralité de significations, religieuse, certes, mais pas seulement. Le Conseil d’Etat estime aussi, qu’eu égard à cette pluralité de significations, l’installation d’une crèche de Noël, à titre temporaire, à l’initiative d’une personne publique, dans un emplacement public, est légalement possible lorsqu’elle présente un caractère culturel, artistique ou festif, sans exprimer la reconnaissance d’un culte ou marquer une préférence religieuse.

La crèche installée à l’Hôtel de région répondait-elle, ou non, à ces critères de légalité ?

Comme vous le soulignez, aucune délibération n’a, à ma connaissance, été votée ; la décision a donc été prise par le président du Conseil régional dans le cadre du fonctionnement courant de l’institution ; une telle décision ne donne pas lieu à transmission au représentant de l’Etat, ce qui ne permet pas l’exercice direct du contrôle de légalité et nécessite, pour être en capacité d’engager un contentieux, d’obtenir une décision, explicite ou implicite, de rejet d’un recours gracieux.

Au regard des délais, au regard des principes régissant par ailleurs les instances de référé, il m’était donc totalement impossible de me placer sur le terrain contentieux, a fortiori dans une situation dans lequel le caractère de conformité au droit ne reposent pas sur les faits eux-mêmes (l’installation d’une crèche) mais sur la qualification juridique à leur donner (sa signification), qualification juridique qui relève d’abord de l’auteur de l’acte, lequel, en l’espèce a affirmé agir conformément à la jurisprudence du Conseil d’Etat.

Les principes de laïcité et d’égalité sont les garants de la fraternité, et je partage, comme vous, le souci de lutter contre toutes les initiatives susceptibles de diviser nos compatriotes et de créer des tensions.

A cet égard, s’il est vrai que la crèche installée dans les locaux du Conseil régional a donné lieu à polémique, elle n’a pas cependant généré de troubles à l’ordre public.

Quoi qu’il en soit je veillerai, à l’approche des fêtes de Noël 2017, à ce que la règle de droit, éclairée par la jurisprudence, soit rappelée par mes services aux maires et aux différents élus exécutifs, dont le président du Conseil régional (…)

10 février 2017 : Meeting de « l’appel des laïques »

 Communication FO Rhône à l’occasion du meeting du 10 février à Villeurbanne dont le thème est : POUR LE RESPECT DE LA LAICITE

« Mesdames, Messieurs, Chers (es) Camarades, chers (es) Amis (es),

Ne pouvant être présent lors de ce meeting, je tiens néanmoins à vous apporter le salut laïque et empreint de camaraderie de l’Union Départementale des Syndicats FO du Rhône.

Il ressort que cette expression se place dans le champ direct de l’attachement de l’Organisation Syndicale FO au syndicalisme libre et indépendant.

Ce syndicalisme qui se réclame d’adhésion à la charte d’Amiens acte d’une volonté d’application laïque d’un militantisme qui s’occupe de la défense des intérêts matériels et moraux des salariés…de tous les salariés.

Alors que d’aucuns voudraient pouvoir installer des négociations sur « le fait religieux en entreprise », nous pensons que la séparation des sphères privées, personnelles, spirituelles et professionnelles doit s’appliquer.

Si l’on considère que la laïcité n’est pas une opinion, mais la liberté d’en avoir une… la laïcité permet que la sphère du travail ne soit pas impactée par des croyances, convictions ou pensées propres afin que le prosélytisme ne s’installe pas dans le quotidien des femmes et des hommes au travail.

En notre qualité de syndicalistes qui voulons défendre les intérêts matériels et moraux et qui souhaitons défendre les droits des salariés, la laïcité permet de garantir que les réclamations, revendications et travaux conduits dans le cadre des représentations exercées par les militantes et militants soient entendus et respectés.

La laïcité se voulant le vecteur des valeurs que sont la liberté, l’égalité et la fraternité permet aux employés, techniciens et cadres de toutes les entreprises ou au sein de la fonction publique de vivre leur quotidien professionnel sereinement et solidairement.

Comme certains l’ont déjà fait, j’ai signé la pétition à titre personnel.

Alors, oui faire respecter la laïcité, c’est permettre le respect de la liberté de conscience, le respect de la liberté de penser et ainsi appliquer au sein du monde du travail l’esprit de l’article 1er de la déclaration des droits de l’Homme et du citoyen « Les Hommes naissent et demeurent  libres et égaux en droits ».

Bon meeting et bons échanges »

Le Secrétaire Général

Pascal LAGRUE

Communiqué de la fédé du rhône

Le 10 FEVRIER 2017 – VILLEURBANNE – PALAIS DU TRAVAIL

A l’initiative de la Fédération du Rhône de la Libre Pensée

EN REPONSE A L’APPEL DES LAIQUES « Pour le respect de laïcité »

(http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2016N49240) signé par plus de 8000 citoyens et par

les associations historiques de la laïcité : la Ligue de l’Enseignement, la Ligue des Droits de l’Homme et l’Union rationaliste, La Libre Pensée ; les associations historiques membres du Comité  National d’Action Laïque (CNAL): la FCPE, la Ligue de l’Enseignement, le SE-UNSA ; les organisations syndicales qui refusent la régression sociale : la CGT, la CGT-FO, la FSU, l’UNEF, la FIDL, l’UNL. les principales organisations de l’économie sociale, notamment dans l’Éducation nationale, mais pas seulement :

Les mutuelles, la FNMF, la FMF, ESPER (ex-Cecomcen).

a eu lieu un Meeting de plus de 80 laïques pour un « FRONT COMMUN POUR LE RESPECT DE LA LOI DE 1905 DE SÉPARATION DES ÉGLISES ET DE L’ÉTAT», placé sous la présidence de

  • · Pierre ROY, libre penseur de la Loire, et introduit par (de gauche à droite sur la photo ci-dessous):
  • · Thibault GRAINDORGE, représentant l’association le Poing Commun,
  • · Daniel BOITIER, du Comité Central de la Ligue des Droits de l’Homme,
  • · Jacques GELLY, Président de l’Union des Fédérations Régionales des Œuvres Laïques,
  • · Gilles CHAMPION, Libre Penseur du Rhône,
  • · Par le message Pascal LAGRUE, secrétaire général du l’Union Départementale de la CGT-FO du Rhône,

signataires de l’APPEL DES LAÏQUES

Parmi les questions soulevées : le voyage récent de 250 élus régionaux au Vatican à l’invitation de Monseigneur Barbarin qui ne doit en aucun cas être banalisée. Décision a été prise de maintenir et d’élargir le front commun réalisé et d’organiser une conférence de presse commune sur les remises en cause de la loi de 1905 dans la région, dans le cadre des objectifs de l’Appel des Laïques.

pacifisme

Rassemblement -Hommage à Henry-Jean PREBOST, fusillé pour l’exemple, le 20 avril 2017, à la Nécropole de la Doua, à Villeurbanne, de 18 heures à 19 heures.

Le 20 avril 2015, à la Nécropole nationale de la Doua, les Unions Locales des syndicats CGT et CGT-FO ont organisé un RASSEMBLEMENT – HOMMAGE à Henry-Jean PREBOST, militant du Syndicat CGT des Maçons et Aides de Lyon et Banlieue, fusillé pour l’exemple le 20 avril 1915, en même temps que François FONTENAUD et Félix BAUDY et le caporal Antoine MORANGE : « les martyrs de Flirey » (*). MORANGE, comme PREBOST et BAUDY, était syndicaliste de la jeune CGT, née en 1895. Des cérémonies hommage ont, d’ailleurs, eu lieu à la même période à l’initiative des organisations syndicales CGT et CGT-FO dans les communes d’origines de MORANGE et BAUDY (**).

                        Si les « martyrs de Flirey », grâce à l’action acharnée du CGT des Maçons et Aides de Lyon et Banlieue et de l’ARAC, en particulier, ont été réhabilités, comme le rappelait Guy DUCROUX, représentant de l’Institut d’Histoire Sociale de la CGT du Rhône, le 20 avril 2015, sur la tombe de PREBOST, ce combat « (il) est tout aussi indispensable pour la réhabilitation des 600 soldats qui ont été abattus dans des conditions similaires. Ce qui nous uni doit être plus fort que ce qui nous divise.». En effet, aucune réhabilitation n’est intervenue pour les 634 fusillés pour l’exemple, ayant été condamné à mort pour ‘’désobéissance militaire’’, reconnus par le secrétariat d’Etat aux Anciens Combattants.

L’Association Laïque des Amis des Monuments Pacifistes du Rhône a pris l’initiative d’organiser, le jeudi 20 avril 2017, un dépôt de gerbe sur la tombe de Henry-Jean PREBOST, à la Nécropole nationale de la Doua,

Elle s’est adressée en ce sens aux organisations présentes en 2015.

Cet hommage renouvelé à ce martyr et à ses camarades, sera l’occasion d’exiger à nouveau la réhabilitation de tous les fusillés pour désobéissance militaire qui ne l’ont pas été.

 (*) Voir brochure de compte rendu réalisée par l’UL CGT-FO avec l’UL CGT de Villeurbanne présentant un compte-rendu détaillé du rassemblement-hommage à Henry-Jean PREBOST (avec les déclarations des syndicats et associations participants et photos) ainsi

(**) La brochure citée ci-dessus rend compte également des rassemblements-hommages de Royère-Vassivière (Creuse) et Champagnac (Haute-Vienne) en hommage, respectivement, à Félix BAUDY et Antoine MORANGE..

NOS ACTIVITES

Salle comble au Café des Fédérations, samedi 21 janvier, pour la traditionnelle « Tête de veau » républicaine.

« Nous sommes réunis en ce jour à l’occasion de l’anniversaire de la décollation du ci-devant Louis Capet, qui fut roi de France, à une époque où le pouvoir était de droit divin. La Grande Révolution française entamait un processus historique qui mit fin, dans le temps, à la fois à la monarchie et aussi au pouvoir de Dieu et de l’Eglise. »

notre banquet 2017

 

BANQUET REPUBLICAIN ET ANTICLERICAL

VENDREDI 14 avril,  dès 18 H 30

Tram T2, arrêt « Hôtel de Ville »

Parking à proximité

Maison des Sociétés (square Grimma)

– salle « Magnolias »  BRON

 Avec la participation de  Sandrine Dubois et de Sébastien Baylet

Menu à 15 euros  ( tarif « soutien » : 18 euros): apéritif, vin, charcuteries

d’Auvergne, salé aux lentilles et saucisses grillées, fromages, dessert, café…

Disponibles aussi : cochonnailles artisanales !

En direct d’un producteur auvergnat qui n’utilise pas les élevages industriels de porc: Saucisse sèche – boites de pâtés confit foie de porc – jarret – tranches jambon cru sous vide

 

Attention horaire !

Cette année encore, accueil et apéritif dès 18H30

Repas à 19H30

Nous devons rendre la salle à 23H

 

Et toujours une occasion d’échanges : le point sera fait sur la signature de « l’appel des laïques » et sur les initiatives de la Fédération

COMMENT S’INSCRIRE ?

Règlement par chèque à l'ordre de : Libre Pensée du Rhône

par courrier ou le soir du banquet

7 rue Major Martin - 69001 LYON

Ou confirmation  avant le 9 avril par mail à : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.,

 étienne dolet

Pas un sou pour Dolet - neuf millions de plus  pour la fondation Fourvière !

Le Progrès du 27 février 2017 annonce que la Fondation Fourvière va consacrer 18 millions d’euros à un ambitieux et coûteux projet intitulé   « Nouvel élan pour Notre Dame de Fourvière » et qu’elle attend NEUF MILLIONS de subventions de l’État et des collectivités territoriales.

  1. M. Wauquiez, président de la Région,  « réfléchit » à mettre deux millions au pot. On n’a pas encore de chiffres mais on peut se douter que le maire de Lyon, Gérard Collomb, saura se montrer généreux ! Ne vient-il pas de rencontrer le pape, en compagnie de M. Wauquiez et de son ami,  M. Barbarin !

Les amis d’Etienne Dolet savent (1) que l’association , le 16 octobre dernier, avait prié le maire de Lyon de  bien vouloir faire remettre en état le mur-façade très sale de l’école Dolet pour qu’ils puissent y faire enfin réaliser, à leurs frais,  la peinture du  BANQUET des HUMANISTES.

Précisons que l’immeuble municipal auquel appartient l’école Dolet date de 1977, et qu’il n’a pas été ravalé depuis, cela fait 40 ans, alors que la loi en fait une  obligation tous les dix ans.

L’adjointe déléguée « à la préservation et au développement du patrimoine », Nicole GAY, chargée de suivre le dossier, nous écrit le 3 février : «  A ce jour, aucun financement n’étant prévu pour faire ces travaux, il ne m’est pas possible d’accéder à votre demande pour l’immédiat » (2).

 

[…] «  aucun  financement n’étant prévu… ».  Nos petits édiles nous ont déjà servi ce prétexte qui cache, mal,  leur refus politique de ne plus accorder un sou ni une aide quelconque à une association liée à la défense de la laïcité et à la fédération de la Libre Pensée qui exige du maire, qui s’en moque,  le respect de la loi de 1905 interdisant de subventionner les cultes.

On ne tardera pas à en savoir un peu plus sur la part de la mairie dans le vote des neuf millions d’euros attendus des pouvoirs publics par la Fondation Fourvière…

Et, pour en revenir au projet de peinture murale du « Banquet des Humanistes », si Mme Nicole GAY, en tant qu’ « adjointe à la préservation du patrimoine » aura enfin  proposé à la commission  « immobilier et bâtiments », dont elle est présidente,  le vote des crédits de ravalement du mur de l’école Dolet.

Lyon , le 28 février 2017

 

 

Adhérez à l’association laïque des Amis d’Etienne Dolet

Par chèque de 10 € à l’ordre des Amis d’Etienne Dolet, chez Marcel Picquier, 7 avenue Berthelot-69007 LYON

  • (1) cf. l’AN II n° 161 de septembre-octobre 2016, p. 13
  • (2) « pour l’immédiat », comprendre : « demain on rase gratis ! »

Mail du 28 Février adressé à Mme Nicole GAY :

Objet : remise en état du mur de l’école Dolet, permettant la réalisation de la peinture murale Le Banquet des Humanistes.

Madame,

     Après réception de votre courrier du 3 février 2017 nous informant que vous ne pouvez donner suite à notre demande, en l’absence de “financement prévu”, nous souhaitons maintenir notre demande d’audience déposée le 28 décembre 2016.

    Il s’agit pour nous d’apprendre  si vous entendez, en tant qu’adjointe proposer à la Commission municipale “ Immobilier – bâtiments” dont vous êtes présidente, de se prononcer pour que les crédits de réfection du mur de l’école Dolet soient votés et à quelle date.

    Veuillez recevoir l’assurance de nos sentiments les meilleurs.

 - Marcel PICQUIER, président de l’association laïque des Amis d’Etienne Dolet 28 février 2017

Nouvelles de l’ADMD

Assemblée Générale de l’ADMD du Rhône

L’Assemblée Générale annuelle de l’Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité a eu lieu samedi 25 février à l’Hôtel Mercure, devant une salle comble de 200 personnes, sous la présidence de M. Hubert Sapin et en présence de Jean-Luc Roméro, président national de l’ADMD.

Etait également présent à la tribune M. Jean-Louis Touraine, député du Rhône (auteur d’un amendement en faveur du droit à l’euthanasie et au suicide assisté lors du débat sur la loi Léonetti à l’assemblée nationale).

L’ADMD comptait au 21 février 68742 adhérents en France, dont 2040 dans le Rhône. Un total considérable pour une association peu médiatisée, et au moment où la 3e mouture de la loi Léonetti pouvait faire craindre une baisse d’intérêt pour les questions liées à la fin de vie.

Oui, 3e mouture : lois du 4 juin 1999, du 4 mars 2002 et désormais du 2 février 2016, donnant de nouveaux droits aux patients et aux personnes en fin de vie, mais sans légaliser l’euthanasie ni le suicide assisté.

Comme l’a clairement explique Jean-Luc Roméro, la réalité est l’échec dans les faits de la politique de soins palliatifs. Faute du nombre de lits suffisant, 20 % des patients ont accès à ces soins dans 130 centres répartis sur le territoire. Mais si certaines régions bénéficient d’un taux d’accueil au-dessus de la moyenne (Région Parisienne, Nord dans une moindre mesure, voire le Rhône), c’est que d’autres sont devenues des déserts médicaux. En Guyane, département français, il n’existe aucun accès aux soins palliatifs !

Par ailleurs, si les soins palliatifs sont souvent utiles,  ils viennent aussi en contradiction avec le respect de la liberté de conscience. Ils sont même utilisés pour cela. Nul n’est maître réellement de sa fin de vie.

« Il n’est point de bonheur sans liberté ni de liberté sans courage », expliquait Hubert Sapin dans son allocution d’ouverture. Il poursuivait : « Cette citation de Périclès, homme d’état Grec, certes mort en 429 avant Jésus Christ, résume la philosophie de notre mouvement

Je pense que notre bonheur serait encore plus important et notre vie plus sereine si nous avions cette liberté de pouvoir disposer, véritablement, de notre fin de vie. Pour obtenir cette liberté, il faut du courage. Car il faut se battre, argumenter, discuter  auprès du corps médical qui progresse dans sa pratique en admettant que le patient peut avoir un avis et qu’il faut l’écouter et le respecter. Par contre, les parlementaires  semblent avoir une surdité prononcée concernant la volonté majoritaire de leurs citoyens et électeurs  de choisir leur ultime liberté.  

(…)  L’ADMD va, donc, de nouveau se mobiliser en cette année électorale pour connaître les avis des candidats à l’élection présidentielle et législatives : un site permettra de visualiser les positions prises par les candidats, un meeting (aura lieu) au cours duquel interviendront les candidats ou leur représentant à l’élection présidentielle se tiendra le 18 mars à Paris. Enfin, des semaines de mobilisation auront lieu durant les mois de mars, avril et mai (…) »

La LP du Rhône est intervenu pour rappeler son soutien traditionnel à l’ADMD quant à la revendication de liberté de conscience sur les questions de fin de vie, ce qui rejoint du reste son propre  combat autour de « l’appel des laïques ».

  1. M. Roméro (signataire de l’appel)  a exprimé son accord a expliqué pourquoi l’ADMD avait tenu à inscrire la « laïcité » dans ses statuts. Il a annoncé qu’une délégation de la Libre Pensée sera présente au meeting du 18 mars au Cirque d’Hiver.

2016 12 AN II

 AN II 162 de décembre 2016 

EDITORIAL

 « Dans l'enceinte des bâtiments publics, sièges d'une collectivité publique ou d'un service public, le fait pour une personne publique de procéder à l'installation d'une crèche de Noël ne peut, en l'absence de circonstances particulières permettant de lui reconnaître caractère culturel, artistique ou festif, être regardé comme conforme aux exigences qui découlent du principe de neutralité. »

Tels sont les mots du Conseil d'État du 9 novembre concernant l'installation des crèches de Noël à la mairie de Melun et au conseil général de la Vendée, donnant raison sur le fond à nos positions. Le principe de neutralité, qui ne prévaut jamais que depuis plus d’un siècle (depuis la loi de 1905) a été rappelé. Les deux collectivités ont été condamnées aux dépens, elles ont dû rembourser ses frais de justice à la Libre Pensée.

Celle-ci l’avait rappelé : « Dans les maisons communes des citoyens, la neutralité doit être respectée, il ne doit y avoir aucune espèce de présence religieuse

Or voici que l’encre utilisée pour ce double-jugement est à peine sèche que M. Laurent Wauquiez décide d'installer une crèche pour Noël dans le hall du Conseil régional.

 Cette crèche serait, pour son principal promoteur, une « vitrine du savoir-faire régional ».  A d’autres !

On croirait voir enfant qui commet une bêtise pour tester les limites des adultes : si ça passe, après je fais ce que je veux. Par exemple si j’arrive à faire croire que derrière cette installation il y a du « culturel » ou de la tradition locale. Et pour que ma ruse fonctionne, j’installe une très très très grosse crèche et au milieu, parmi une centaine de santons,  …un tout petit petit petit Jésus.

A peine visible, mais évidemment on le cherche, … et on ne voit que lui !

Voilà comment faire vivre, selon la présidence de l’assemblée « une tradition populaire incontournable des fêtes de fin d’année tout en respectant la position arrêtée par le conseil d’Etat». Pourtant, bien loin d’avoir apaisé la situation, ce n’est pas l’enfant qu’on a introduit dans la bergerie, mais le loup de la combine juridique. Le calcul est simple : demain, si Dieu est avec nous (comment ne le serait-il pas ?) on mettra des crèches partout, et pas seulement dans les cités mariales de Lyon et du Puy-en-Velay.

Un clou chasse l’autre, dit-on. Quelques jours plus tôt, M. Wauquiez avait souligné devant la presse qu’il avait payé son voyage au Vatican (en compagnie de 260 élus régionaux) sur ses deniers personnels. Histoire de tacler Gérard Collomb au passage, qui s’était fait payer le voyage par la municipalité en prétextant des rencontres à caractère économique. Histoire aussi de se donner l’apparence d’un laïque alors qu’il mijotait déjà son mauvais coup, donnant ordre à ses services de ne pas communiquer sur l’affaire de la crèche. Le communiqué des fédérations Auvergne-Rhône-Alpes  sur le voyage des (bienheureux ?) élus est reproduit en pages 7 et 8 de ce numéro.

Car c’est quand même en tant qu’élu, quoi qu’il en dise, que M. Wauquiez s’est rendu auprès du pape François.

Un enfant, on vous dit ! Un sale gosse qui se prend pour le divin enfant.

Personne ne s’y est trompé…

Comme le dit Le Progrès, « la crèche, symbole de paix, d’unité et d’espérance pour les chrétiens, redevient brutalement une source de discorde, bien loin des crèches d’églises et de familles.»

Le groupe PRG du conseil régional a le premier considèré cette installation comme « un caprice en même temps qu’une provocation à la laïcité et à la Loi de 1905 ». Bien d’autres réactions ont été entendues : celle du comité 1905, de la LDH, de Jean-François Debat, maire de Bourg-en-Bresse et chef de file des élus d’opposition qui a dénoncé une « énième provocation politique de Laurent Wauquiez » et ajouté qu’une « simple exposition aurait suffi ». Fort bien.  On nous excusera d’oublier des réactions qui ont été nombreuses.

… Mais il s’agit d’aller plus loin

La Libre Pensée, pour sa part, ne saurait se contenter de paroles indignées. Elle s’est adressée au préfet de région chargé de faire respecter la loi républicaine : c’est la lettre qu’on lira page suivante en « Laïcité Rhône et Région ». Par ailleurs elle a écrit à Laurent Wauquiez la lettre suivante :

 « Vous avez décidé l’installation d’une crèche chrétienne à l’entrée du siège du conseil régional, rendue visible au public depuis le mercredi 14 décembre dernier.

Cette décision contrevient aux avis rendus par le Conseil d’Etat le  9 novembre dernier, lequel a rappelé que l’interdiction de telles installations à caractère religieux demeurait la règle, en application du principe de Séparation des Eglises et

de l’Etat, « dans les bâtiments publics, sièges d’une collectivité publique ou d’un service public. »

Rien, dans le cas présent, ne saurait justifier que l’on déroge à cette règle constitutive de notre laïcité.

La décision d’installer cette crèche n’a par ailleurs fait l’objet d’aucune délibération.

C’est pourquoi nous vous demandons de procéder à la désinstallation de cette crèche, dont la qualité de réalisation n’est pas en cause, mais qui n’avait pas sa place dans ce cadre-là. »  

La balle est dans l’autre camp.

P.G.

LAICITE RHONE ET REGION

Lyon, le 22 décembre 2016

Objet : contrôle de légalité

           violation de la laïcité

 

A Monsieur le Préfet du Rhône et Préfet de Région

 Monsieur le Préfet,

 Comme vous le savez, une crèche chrétienne a été installée au siège du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, rendue visible au public depuis le mercredi 14 décembre dernier. La décision d’installer cette crèche n’a pas fait l’objet de délibération. En ce sens elle s’apparente à la politique du « fait accompli ».

Cette crèche est située à l’entrée du siège d’une collectivité publique, ce qui contrevient à l’arrêt du Conseil d’Etat du 9 décembre 2016, dont l’article 9 précise : « Dans l'enceinte des bâtiments publics, sièges d'une collectivité publique ou d'un service public, le fait pour une personne publique de procéder à l'installation d'une crèche de Noël ne peut, en l'absence de circonstances particulières permettant de lui reconnaître un caractère culturel, artistique ou festif, être regardé comme conforme aux exigences attachées au principe de neutralité des personnes publiques. »

A l’évidence, ces conditions particulières ne sont pas réunies.

Tout d’abord, la crèche du Conseil régional présente un caractère incontestablement religieux puisqu’on y trouve les éléments constitutifs de la Nativité chrétienne.

Elle ne correspond à aucune tradition locale et crée même incontestablement un « précédent ».

En outre, aucune circonstance particulière n’imposait de la présenter précisément à l’Hôtel de région. D’autres crèches sont actuellement présentées à Lyon dans des locaux privés.

Nous nous adressons à vous, monsieur le Préfet, parce que vous êtes le garant de la légalité et de la laïcité républicaine, afin que soient respectées les décisions du Conseil d’Etat. Nous ne souhaitons pas que celles-ci soient mises à l’épreuve par des tentatives de dénaturation qui risqueraient de nous entraîner vers des polémiques sans fin.

Un simple rappel à la loi serait de nature à apaiser des tensions que nous ne souhaitons pas. Mais il est clair que la loi doit être respectée !

Sachez cependant qu’au cas où la règle républicaine ne prévaudrait pas, nous saurons prendre, pour notre part, toutes nos responsabilités. Nous ne souhaitons pas avoir à le faire.

La sagesse serait d’entendre simplement les préconisations de l’Association des Maires de France, pour qui les crèches ne doivent pas être installées dans les mairies. Ce principe vaut tout autant – sinon plus - pour un Conseil régional qui est l’émanation directe de l’Etat républicain.

Persuadés que vous mesurez l’importance de ce problème, nous vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à l'expression de notre haute considération.                                                                    

VIERGE DE PUBLIER : une victoire de la Libre Pensée

La justice une nouvelle fois vient de donner raison à la Libre Pensée. Dans une décision du 24 novembre 2016, le Tribunal Administratif de Grenoble « enjoint à la commune de PUBLIER  de faire retirer du domaine public communal la statue de la Vierge portant l'inscription « Notre Dame du Léman veille sur tes enfants » dans un délai de 3 mois.

Une astreinte de 100€ par jour est prononcée à l'encontre de la commune en cas d’inexécution.

 Le juge a fait son travail : il applique la loi républicaine du 9 décembre 1905 de Séparation des Églises et de l’État en l'occurrence son article 28. Celle-ci a valeur constitutionnelle.

 Cette décision est logique et cohérente. La commune de PUBLIER et son maire Gaston LACROIX refusaient d'appliquer un premier jugement du 29 janvier 2015 qui déclarait illégale la construction d'un monument religieux dans un parc public.

 La République garantit la liberté de conscience des citoyens. Pour cela, les institutions : Etat – collectivités publiques- Administrations – Élus- doivent nécessairement respecter le principe de laïcité c'est-à-dire de neutralité. Le problème de l'existence ou de la non-existence d'un dieu ou d'une déesse n'est pas de la compétence d'un maire.

 La République ne saurait être ni catholique, ni protestante, ni musulmane, ni juive, ni bouddhiste, ni multiconfessionnelle.. ni même athée : la République est laïque, c'est-à-dire séparée des religions.

Elle ne reconnaît que les citoyens libres et égaux en droit depuis la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 et depuis l'abolition des privilèges par la Révolution.

 La Libre Pensée s'est félicitée des deux arrêts de principe du Conseil d’État du 9 novembre dernier qui ont réaffirmé la pleine validité de la loi de 1905. La jurisprudence est établie. Il n'y aura pas de crèches chrétiennes ni au Conseil général de Vendée-LR-, ni à la mairie de Melun-LR-, ni à la mairie d'Hénin-Beaumont-FN- ni dans aucun bâtiment de la République.

 La Libre pensée constate que l' écrasante majorité des maires dans les 36 000 communes respectent la loi républicaine. L'Association des Maires de France AMF présidée par François Baroin dans son « vade-mecum de la laïcité » rappelle les principes et le droit de la loi de 1905 et conseille aux élus de respecter la stricte neutralité définie dans l'article 28.

  commune de PUBLIER doit se mettre en conformité avec le droit et faire enlever cette statue religieuse hors du parc public communal qu'elle occupe illégalement. Cette violation de la loi date de 2011 et n'aurait jamais dû avoir lieu. Cette affaire n'a que trop duré et les citoyens aspirent à la concorde civile et républicaine.

Annemasse, le 2 décembre 2016

  LE BILLET DU TRESORIER

        Pour l’année 2017, il y a eu vote à l’Assemblée Générale de la Libre Pensée du Rhône le19 novembre d’une augmentation de la cotisation de deux euros.  POURQUOI ?

          Depuis 6 années, avec les activités internationales et nationales de la Fédération Nationale croissantes (que nous avons suivies et /où nous avons participé, les congrès nationaux de la LP ont voté régulièrement des hausses nationales que nous avons répercutées partiellement (on était à 70 euros depuis plusieurs années,  cela a réduit d’autant la cotisation locale). Afin de continuer notre combat  pour la défense de la loi de 1905, je vous invite à participer à cette hausse, à faire de nouveaux adhérents, à solliciter des soutiens financiers !

           Rappel : les cotisations peuvent être étalées sur plusieurs mois comme cela se fait déjà avec deux ou trois chèques). Mais il importe de les collecter le plus vite possible, afin de consacrer notre énergie aux tâches de défense de la laïcité : payer sa cotisation sans attendre est en soi un acte militant. Les retards sont souvent affaire de simple négligence, problème qui peut se régler facilement.

          Fraternellement,  J L Andrieu, trésorier départemental de la LP 69

  

communiqué de presse des Fédérations de la Libre Pensée de Rhône-Alpes et d’Auvergne

Laurent Wauquiez et Gérard Collomb s’en vont à Rome voir le pape,

comme Henri IV de Germanie à Canossa ?

Les masques finissent toujours par tomber un jour.

Les  médias informent que l’archevêque de Lyon, Philippe Barbarin (impliqué dans des affaires de pédophilie, mais couvert par le Pape) a décidé de convier 260 Élus politiques de tous bords, dans le cadre d’un pèlerinage catholique au Vatican pour fêter « le pèlerinage de la miséricorde », cette sortie cultuelle sera ponctuée par une audience du pape François.

Les organisateurs de ce charmant voyage épiscopal indiquent que : "Ce pèlerinage à Rome constituera un point de départ pour d’autres rencontres locales sur les thèmes de la Doctrine sociale de l’Église comme l’économie, l’écologie, la famille, le travail…"

On comprend bien que l’évêque de Vichy soit aussi de la partie : "Travail,  Famille, Patrie", cela doit rappeler des souvenirs à ses ouailles.

Le Maire de Lyon, Gérard Collomb (Parti socialiste et aussi sparring-partner d’Emmanuel Macron – membre du Comité de rédaction de la revue Esprit des Jésuites) sera accompagné de Laurent Wauquiez (Les Républicains, dont les positions sont plutôt à droite de « monseigneur » Lefebvre). Dans le voyage pontifical, il y aura aussi Christophe Guilloteau (Président LR du Conseil départemental du Rhône).

Mais que vont-ils faire à Rome ?

La réponse est donnée par l’Église dans son invitation aux élus : "Parfois les Élus peuvent se retrouver écartelés entre les décisions qu’ils doivent prendre, et – le cas échéant – leur engagement politique. Comment concilier les deux ? Notre déplacement au Vatican a pour but de les aider à trouver des réponses." L’évêque Pascal Roland de Belley-Ars précise : "Chaque évêque accompagnera les Élus de son diocèse et nous nous retrouverons tous ensemble pour partager des moments de ressourcements et de prière (Messe, veillée, audience avec le pape), rencontrer des cardinaux dont la fonction n’est pas étrangère à votre propre mission, visiter des sites et des lieux habituellement inaccessibles au grand public."

Il s’agit clairement pour ces Élus politiques d’aller chercher leurs ordres de mission pour faire triompher le point de vue du Vatican dans les affaires politiques et institutionnelles françaises. C’est le retour du cléricalisme le plus pur en violation de la loi de Séparation des Églises et de l’État de 1905.

Entendons-nous bien : que des élus politiques À TITRE PRIVÉ  aillent au Vatican voir le Pape, sur leurs deniers personnels (ce qui est loin d’être le cas, si l’on en croit la presse), la Libre Pensée n’aurait rien à y redire. Il s’agirait de l’exercice de la pleine liberté de conscience.

Mais là, il est clair que ce sont des élus politiques ÈS QUALITÉS qui vont voir le Pape.

C’est une violation de la laïcité institutionnelle.

Une bien triste comédie du pouvoir

Ces mêmes « Élus » n’ont que réprobation pour les « supposés musulmans », mais ils ont les yeux de Chimène pour l’Église catholique.

Ils ont chacun leur candidat pour l’élection présidentielle, mais ils se retrouvent tous dans le soutien à la Doctrine sociale de l’Église (inspirée  sans doute par le Très-Haut).

 Doctrine dont le dernier avatar s’appelle la loi El Khomri qui, en visant à détruire le Code du Travail, tente de remettre en place le corporatisme qui fut si cher au Régime de Vichy et qui s’appelait la Charte du Travail. Il n’est pas étonnant que la CFDT ait porté cette loi antisociale sur les fonts baptismaux du gouvernement Hollande / Valls / Macron / Gattaz / Berger. Tous les élus concernés par le tourisme papal n’ont rien à trouver à redire sur cette tentative de destruction du Code du Travail, laquelle a suscité une mobilisation syndicale d’ampleur et dans l’unité ouvrière.

 Côté cour : on se dispute aux élections - Côté jardin : on va ensemble au Vatican !

 La Libre Pensée tient à prévenir dès maintenant ceux qui seraient tentés d’utiliser des fonds publics pour financer ce pèlerinage cultuel. La Libre Pensée déférera immédiatement toute décision visant à financer cette activité cultuelle par les fonds publics. Que chacun se le tienne pour dit.

Plusieurs candidats, mais une seule Église catholique !

Telle est l’essence même du cléricalisme !

 La Libre Pensée exige le respect de la loi de 1905 !

(Lyon le 6 novembre 2016)

 IRELP

Institut de Recherches et d’Études de la Libre Pensée

204, rue du Château des Rentiers 75013 Paris

Gestionnaire de la bibliothèque d’Entraide et Solidarité

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

L’IRELP « a pour but de promouvoir, soutenir et favoriser les recherches privées et institutionnelles dans les domaines historiques, littéraires, artistiques, linguistiques, philosophiques, scientifiques, psychologiques, sociologiques, etc., se rapportant plus particulièrement à la Libre Pensée » (art. 2 des statuts).

« Vous connaissez l’Appel des Laïques, texte dont vous jugez l’importance et qui, à sa manière, souligne la place de l’IRELP. En ce sens, les adhésions 2017 sont nécessaires dès maintenant. Amitiés et bon solstice ! »

Jean-Marc Schiappa, Président de l’IRELP

Adhésion 2017 : 20 euros l’année

 

Nom……………………………………….Prénom………………………………….

Qualité…………………………………………………………………………………

Adresse………………………………………………………………………………..

Commune……………………………………………Code postal…………………..

Adresse électronique……………………………………………………………………

Chèque à envoyer IRELP 204 rue du Château des Rentiers 75013 Paris

Virement : coordonnées sur irelp.fr

Pétition nationale

L’Appel des Laïques pour le respect de la Laïcité

 La pétition « Pour le respect de la laïcité » a été proposée à la signature de tous ceux qui se réclamaient de la laïcité. Bien entendu, il ne pouvait intégrer ce que pensait tout le monde, mais rien de ce qu’il contenait ne pouvait trouver désaccord pour un authentique partisan de la loi de 1905. Ceux qui aspirent à l’union la plus large des militants de la laïcité l’ont donc contresigné sans problème. Cet Appel a reçu la signature des responsables des principales associations laïques, syndicales, mutualistes, de l’économie sociale. Il n’y a eu de notre part aucun ostracisme aucune exclusive. Il y a bien longtemps qu’un tel Appel des laïques n’avait pas connu un écho si important.

A l’occasion du 9 décembre 2016, jour anniversaire de la promulgation de la

loi de 1905 de Séparation des Eglises et de l’État

C’est peu de dire que la laïcité va mal : malmenée, manipulée, vilipendée, on n’ose plus s’affirmer laïque par peur des amalgames et des contresens. Principe de paix, elle serait devenue sujet de discorde. Principe d’unité par-delà les différences, on lui assigne des fins identitaires.

L’extrême-droite, de tradition pourtant anti-laïque depuis toujours, veut s’approprier le mot pour mieux distiller son venin xénophobe. Hier les juifs, les arabes, aujourd’hui les musulmans.

On ne peut se réclamer de la laïcité quand on soutient les prières de rue quand il s’agit de l’église Sainte Rita mais qu’on les condamne quand elles se font aux abords des mosquées.

On n’est pas laïque, quand on se fait le porte-parole des discours les plus réactionnaires du Vatican en appelant à la suppression du Planning familial.

Non, l’Islam ne serait pas par nature plus hermétique aujourd’hui à la laïcité que ne l’était le culte catholique en 1905.

La laïcité n’a pas à s’adapter à une religion, de même qu’aucun croyant ne peut réclamer de droits particuliers. La République est séparée des religions, elle n’a pas à organiser les cultes.

Nous, militants laïques, par-delà parfois des divergences d’analyse, en appelons à la constitution d’un front commun autour des fondements de la laïcité républicaine, telle que définie par la loi de 1905. Être laïque, c’est reconnaître que l’État assure en même temps la liberté de conscience - croyant et non croyant - et le libre exercice des cultes.

Être laïque, c’est affirmer que l’État ne doit reconnaître, salarier ou subventionner aucun culte. Par conséquent la République ne tranche pas parmi les cultes plus ou moins respectables : elle demeure indifférente dans la seule limite du respect de l’ordre public et des lois communes.

Ses Élus et représentants doivent conserver cette neutralité dans leurs fonctions. La République ne juge personne selon ses croyances ou appartenances présumées. Elle accorde à l’École publique la noble mission d’instruire les enfants : c’est par conséquent à elle que l’État doit accorder les fonds nécessaires aux défis que porte l’École aujourd’hui.

Nous, militants de la cause laïque, appelons à la plus grande vigilance contre toute tentative de détourner la laïcité de ses objectifs. En cette date anniversaire de la loi de 1905, nous en appelons au respect plein et entier  de ses principes fondateurs. La laïcité organise l’espace public et donne sens à la citoyenneté républicaine qui garantit la démocratie. Ce n’est ni une police de la pensée, ni une option philosophique parmi d’autres valeurs particulières.

La loi de 1905 est une loi de liberté qui permet toutes les autres libertés.

Elle doit donc être préservée.

 
 

L’Appel des laïques, lancé pour le 9 décembre 2016 à l’occasion du 111e anniversaire de la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat du 9 décembre 1905, n’a pas vocation à s’arrêter  ce jour-là. Il entend poursuivre le regroupement des partisans de la laïcité autour de principes  essentiels. C’est pourquoi, nous vous appelons à le contresigner et à le faire circuler largement pour recueillir de nouvelles signatures. Il faut amplifier la mobilisation laïque. Les initiateurs de cet Appel proposeront, bien sûr, des suites à cette initiative qui ne peut rester sans lendemain.

 

Signez et faites signer l’appel aux laïques ! 

nous vous appelons à la contresigner massivement :

http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2016N49240

ou à renvoyer votre signature avec un soutien financier auprès de la Libre Pensée du Rhône. En effet, au cours de la prochaine période, nous aurons certainement à prévoir des frais pour des démarches juridiques, mais aussi pour la campagne publique associant les signataires.

La Libre Pensée a besoin de votre soutien !

Nom Prénom

Code postal -  ville

Qualité

Soutien financier

       
       
       
       
       
       

L’Appel des Laïques « Pour le respect de la laïcité » a été proposé à la signature de tous ceux qui se réclamaient de la laïcité.  Bien entendu, il ne pouvait intégrer ce que pensait tout le monde, mais rien de ce qu’il contenait ne pouvait trouver désaccord pour un authentique  partisan de la loi de 1905. Ceux qui aspirent à l’union la plus large des militants de la laïcité l’ont donc contresigné sans problème.

 Cet Appel a reçu la signature des responsables des principales associations laïques, syndicales, mutualistes, de l’économie sociale. Il n’y a eu de notre part aucun ostracisme aucune exclusive. Il y a bien longtemps qu’un tel Appel des laïques n’avait pas connu un écho si important.

2016 11 AN 161

AN II 161 de novembre 2016

EDITORIAL

Manifester pour la réhabilitation des fusillés de la 1ère guerre mondiale, au fait, pour quoi faire ?

Par exigence de justice, bien sûr ! Mais pas seulement.

Chaque jour qui passe nous raconte ses drames liés à la situation des réfugiés venus en France d’Asie et d’Afrique, après avoir fui le contact direct de guerres qui semblent n’en jamais finir, ou tout simplement une situation économique rendue insupportable par les conflits en cours. Les autorités de la République semblent n’avoir d’autre solution que de déplacer ces populations, comme on déplace un problème.

Le Congrès national de la Libre Pensée 2016 de Bourg-lès–Valence a bien sûr condamné les bombardements et les destructions menés partout dans le monde. « La guerre est sur tous les continents et massacre des centaines de milliers d’hommes, de femmes, d’enfants et de vieillards. De plus, « Le déplacement forcé atteint un niveau sans précédent. 65,3 millions de personnes étaient déracinées à la fin de 2015" selon le rapport annuel du HCR de l'ONU (20 juin 2016). »

 « La Libre Pensée exprime sa totale empathie avec les migrants qui veulent fuir la barbarie et la mort. Elle en appelle à la solidarité internationale pour leur apporter aide et secours et pour faire respecter  leur désir d’installation dans le pays de leur choix. »

La guerre est une barbarie.

La Libre Pensée a rappelé son engagement anti-militariste et réaffirmé le principe du droit des peuples à disposer d‘eux-mêmes. Elle a exigé l’arrêt des interventions militaires extérieures dans tous les pays. « L’action ininterrompue et unitaire de la Libre Pensée pour la réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple est la marque d’une volonté de dire Non à la Guerre et de promouvoir le droit de dire Non à l’oppression et aux massacres de la barbarie militariste. »

Sommes-nous en guerre ? Curieuse question, après tout. Les populations du Moyen-Orient qui subissent les bombardements des « alliés » occidentaux, provoquant la destruction des villes et la mort de populations civiles ne se la posent pas. S’il y a guerre, elle est d’une certaine manière « unilatérale », sauf quand elle se rappelle à nous par l’action de terroristes fanatisés. Ou par la fuite panique de ces malheureux prêts à risquer leur vie pour entreprendre une traversée en bateau, ou simplement monter dans un camion sur une voie d’autoroute.

Il est une autre forme de violence : celle que dénonçait Jaurès contre le peuple, de la part des possédants. « Le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! Quelques hommes se rassemblent, à huis clos, dans la sécurité, dans l’intimité d’un conseil d’administration, et à quelques-uns, sans violence, sans gestes désordonnés, sans éclat de voix, comme des diplomates causant autour du tapis vert, ils décident que le salaire raisonnable sera refusé aux ouvriers ; ils décident que les ouvriers qui continueront la lutte seront exclus, seront chassés, (…). Cela ne fait pas de bruit ; c’est le travail meurtrier de la machine qui, dans son engrenage, dans ses laminoirs, dans ses courroies, a pris l’homme palpitant et criant ; la machine ne grince même pas et c’est en silence qu’elle le broie. »

Guerre organisée depuis les bureaux de l’Union européenne, et relayée par les gouvernements. On trouvera le texte du discours de Jaurès aux pages 10 et 11 de ce n° de l’An II.

Dès lors, Comment s’étonner de la crise politique qui secoue tous les partis institutionnels postulant aux présidentielles prochaines, à commencer par celui du président en exercice, qui vole au secours des intérêts patronaux et s’attache à satisfaire les desiderata de la Commission européenne ? Comment s’étonner que le même président – amnésique au sujet des « fusillés pour l’exemple » ait décidé d’exporter la guerre ?

Impossible, car tout est lié.           P.G.

LAICITe rhone  

Collomb et Wauquiez en audience pontificale

Le maire (PS) de Lyon et le président (LR) d’Auvergne/Rhône-Alpes rencontreront le Pape François, le 30 novembre prochain en compagnie de plus de 200 femmes et hommes politiques de la région. Non pas contraints et forcés, comme le futur Empereur Henri IV à Canossa, mais en réponse à l’invitation gracieuse de Mgr Barbarin, à l’occasion du « Jubilé de la miséricorde ».

D’après le magazine Lyon Mag, Monseigneur Barbarin affirmerait « ainsi un peu plus son importance, en étant le seul grand représentant des catholiques de France auprès du souverain pontife ». Il aura d’ailleurs été reçu quelques jours plus tôt au sujet des affaires de pédophilie.

Mais qu’est-ce qui fait courir M. Collomb ? Le diocèse explique que « parfois, les élus peuvent se retrouver écartelés entre les décisions qu’ils doivent prendre, et – le cas échéant – leur engagement catholique. Comment concilier les deux ? Notre déplacement au Vatican a pour but de les aider à trouver des réponses. » De la part de l’Eglise, il s’agit ouvertement d’une opération de corruption anti-laïque – ce qui ne saurait surprendre. Rien de nouveau de ce point de vue, si ce n’est que ce qui fut longtemps secret, puis discret, s’affiche désormais en place publique.

  1. M. Collomb répond présent et compte même laisser la Métropole prendre en charge sa rencontre avec François (1000 euros d’avion, de repas et d’hébergement pour chacun des participants), dans la mesure où « il aura à Rome plusieurs rendez-vous politiques et économiques ». Pour sa part, M. Wauquiez semble avoir mis la Région devant le fait accompli.

 FOURVIERE : nouveaux travaux sur fonds publics

 

La Fondation Fourvière a annoncé qu’elle allait se lancer dans un vaste et nouveau chantier : trois ans de travaux pour la réalisation d’un pavillon d’accueil, la création d’un centre d’exposition, de réception et de séminaires et la réalisation d’un parcours souterrain. « Il se trouvera en sous-sol de l’esplanade et retracera l’histoire du site et de son histoire », précise la Fondation Fourvière. « Les piétons auront davantage de place et un chemin belvédère contournera la basilique par son chevet »

Les travaux, prévus pour se terminer fin 2019, sont estimés à 16 millions d’euros sur cinq ans (2015-2020). Huit millions seront apportés par le diocèse de Lyon et les collectivités, et trois millions par le mécénat. Pour le reste, la Fondation lance un appel aux dons, comptant sur « la générosité du public ».

Pour la « petite » histoire (elle n’est jamais très grande avec le présentateur-essayiste lyonnais) : Stéphane Bern apporte son soutien au projet de rénovation, dont il est en quelque sorte le « parrain ». 

 

Stéphane Bern à

Fourvière

 

Messe municipale à Pusignan

Nos lecteurs nous signalent : la mairie, qui a déjà fait restaurer  les deux églises de la commune (soit plus de 200 000 euros) a cédé la salle municipale « Odyssée » à la paroisse de Pusignan, le 10 octobre dernier,  pour la « Messe de rentrée des trois paroisses » : Jons, Jonage et Pusignan.

Hélas ! Pusignan est loin d’être la première commune dans ce cas. Cette pratique s’est banalisée.

Interview de SYLVIE BOLEA

 

Sylvie Bolea est secrétaire nationale du SNFOEP (Syndicat National Force Ouvrière de l’Enseignement Privé). Son point de vue est particulièrement intéressant quand on sait que de nombreux enseignants travaillent comme contractuels dans le privé pour des raisons alimentaires et pas idéologiques ou religieuses.

 

L’An II - Sylvie, une réforme de l’évaluation des enseignants est en préparation. Quelles en seront les conséquences pour les personnels de l’enseignement privé ?

 S B : - Le chef d’établissement n’est pas notre employeur, il n’est pas non plus employé ni salarié du Rectorat. Il est salarié par l’OGEC (Organisme de Gestion de l’Enseignement Catholique) et il reçoit une lettre de mission de l’évêque. S’il assure désormais les entretiens d’évaluation, il y aura problème pour tous les personnels qui n’entendent pas s’investir dans tout ce qui relève de la catéchèse ou de la pastorale.

La loi Debré comporte la référence à la « liberté de conscience » des enseignants.

Ainsi un refus de participation à la pastorale ne peut pas être un motif de refus pour l’emploi ou la mutation d’un enseignant dans le privé.

Avec la grille d’évaluation « par compétences », le chef d’établissement pourra pénaliser l’enseignant.

C’est ce que permet par exemple l’item 7 : « Contribuer à l’action de la communauté éducative et coopérer avec les partenaires de l’école/l’établissement ».

 L’item 8 « Coopérer avec les parents d’élèves » aura des conséquences puisque les parents paient et vont donc se trouver en situation de « juger » l’enseignant.

 L’item 1 pose encore un autre problème (« Maîtriser les savoirs disciplinaires et leur didactique ») : de plus en plus les Inspecteurs Pédagogiques Régionaux invoquent les compétences disciplinaires pour refuser les validations de stage qui permettent l’emploi sur un contrat définitif.

Quant aux suppléants, ils seront encore plus corvéables. Le « caractère propre » des établissements et le rôle des chefs d’établissements s’en trouvent renforcés, sans autre contrôle que celui de la hiérarchie catholique.

 L’An II : - Peut-on, avec cette réforme, continuer à accepter la pseudo-justification de la loi Debré qui, selon ses défenseurs, « contribuerait à l’offre de service public » ?

 S B : - L’autonomie des établissements, voulue et revendiquée par l’enseignement catholique, risque d’accentuer le côté religieux de cet enseignement. Des livrets anti-IVG, édités au nom de la fondation Lejeune, ont fait polémique récemment dans les media. On peut s'attendre à d’autres incidents de ce genre.

 L’An II : - Penses-tu que la réforme du collège puisse avantager l’enseignement privé ?

 SB : - Je ne le pense pas, pour deux raisons : tout d’abord les DHG (Dotations Horaires Globales) sont délivrées par le Rectorat, selon la même règle pour le public et le privé ; d’autre part les classes sont tout aussi surchargées dans le privé. Cependant, comme celui-ci peut demander un paiement aux parents, il peut éventuellement proposer des options supplémentaires sur des heures « hors contrat ».

Il n’est pas du tout sûr que le s parents soient tous disposés à payer.

La seule chose qui ne s’applique pas, c’est l’organisation de la pause méridienne.

Cette question est liée au code de l’Éducation, où il est dit que les établissements privés ont le droit d’organiser la journée comme ils le souhaitent. C’est ce qui se passe dans le primaire avec la réforme des rythmes scolaires.

Communiqué national de la fnlp

 Crèches chrétiennes dans les bâtiments de la République :

Rendre des arrêts ou rendre des services ?

La Fédération nationale de la Libre Pensée, qui est à l’origine de la loi du 9 décembre 1905 de Séparation des Églises et de l’État, entend tout faire pour faire respecter la laïcité de l’État.

C’est pourquoi, elle est à la source des recours contentieux contre les décisions de collectivités publiques qui imposent la présence de crèches chrétiennes dans les bâtiments de la République.

Elle entend aller jusqu’au bout de cette affaire et épuiser toutes les voies de recours possibles.

 Les choses sont pourtant simples

La République est laïque et elle assure la liberté de conscience de tous les citoyens et citoyennes et de chaque citoyenne et citoyen. C’est pourquoi « l’État s’arrête où commence la conscience », selon la belle formule de Francis de Pressensé. La République est neutre en matière métaphysique.

Pour respecter la liberté de conscience de nos concitoyens, elle ne doit afficher aucune préférence religieuse.

Même un esprit étroit, réactionnaire et xénophobe, de quelqu’un concourant à une primaire présidentielle, devrait pouvoir comprendre cela.

Tel ne semble pas être le cas aujourd’hui, car derrière « l’affaire des crèches », il y a bien autre chose.

Il y a la volonté de quelques croisés en mal de mise à sac et de prise de Jérusalem, « pour bouter le Sarrazin hors de France », d’instituer une nouvelle guerre de religions dans notre pays.

En effet, comment peut réagir un de nos concitoyens d’origine arabo-musulmane, quand il assiste à une campagne hystérique pour traquer « tout signe de culture musulmane » (voile, burqa, burkini, main de Fatma) dans un domaine où il devrait être librement autorisé, puisqu’il ne dépend pas de la sphère publique que régit le principe de laïcité ;  alors que dans les endroits où la laïcité devrait s‘appliquer, à savoir  les bâtiments de la République, on autoriserait la présence de crèches chrétiennes, dont même un esprit simplet ne peut nier qu’il s’agit d‘un symbole chrétien ?

On voudrait inciter à des affrontements communautaristes qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

Il est vrai que pour justifier « l’état d’urgence permanent », rien de vaut une atmosphère de guerre civile entre « communautés religieuses ».

 Que va-t-il se passer maintenant juridiquement ?

Devant la cacophonie juridique instituée par des décisions d’instances de justice administrative qui, sur la base de mêmes faits en interprétant les mêmes textes de loi, aboutissent à des décisions contradictoires, on attend du Conseil d'État qu’il remettre de l’ordre dans le chaos juridique et qu’il fixe une ligne de droit.

C’est donc avec un certain étonnement que la Libre Pensée a pris connaissance des conclusions du Rapporteur au Conseil d'État qui préconise de casser les deux arrêts de Cour d’appel administrative et de rejuger les affaires. En matière footballistique, c’est remettre la balle au centre et demander que le match soit rejoué. Il n’y a donc objectivement aucune raison de penser que le trouble juridique cessera, puisqu’on recrée les conditions de son existence.

Par ailleurs, conditionner la présence de crèches chrétiennes dans les bâtiments de la République en demandant qu’elles ne soient pas « religieuses », c’est faire un tour de force qu’aucun magicien ne pourrait faire :

une crèche chrétienne est un symbole religieux : Marie,  Joseph, Jésus sont des personnages du Nouveau-Testament chrétien. La discussion reste ouverte sur l’âne et le bœuf.

La solution de sagesse consisterait à rappeler l’esprit et la lettre de la loi de 1905 et d ‘indiquer, comme l’a fait le vadémécum de l’Association des Maires de France : au nom de la laïcité, les crèches chrétiennes n’ont pas leur place dans les bâtiments de la République, maison commune de TOUS les citoyens, quelles que soient leurs opinions religieuses ou non-religieuses.

Il existe, quand même, suffisamment d'endroits où l’Église catholique peut mettre ses crèches, à commencer par ses églises, cela pourrait même y amener le public qui semble lui faire défaut. L’adage populaire ne dit-il pas : chacun chez soi ? Ce que Victor Hugo avait traduit par la formule : l’État chez lui, l’Église chez elle !

 La Laïcité ne peut être à géométrie variable selon la religion à laquelle elle s’applique

 Paris, le 21 octobre 2016

 

Fédération du Rhône de

la Libre Pensée et d’Action Sociale

 

Le monument aux morts  de Dardilly (Rhône) :

« Contre la guerre - A ses victimes -  A la fraternité  entre les peuples

Association Laïque des Amis des Monuments Pacifistes du Rhône

 

A l’initiative de la Fédération Nationale de la Libre Pensée

Pour la réhabilitation collective des

Fusillés pour l’Exemple de la Guerre 1914-1918

rassemblement national

le 11 novembre 2016 à 11h30

devant le monument aux morts pacifiste

de la commune de Gentioux (Creuse)

Durant la Première Guerre Mondiale (1914-1918), en quatre ans de conflit,

  • 195 000 soldats dont 35 000 officiers eurent affaire à la justice militaire.
  • 2 500 furent condamnés à mort pour désobéissance,
  • 639 furent fauchés par des balles françaises par les pelotons d’exécution pour l’exemple,
  • les os de milliers d’autres ont blanchi dans les bagnes d’Afrique du Nord.
  • A cela s’ajoutent les exécutions sommaires.

Une quarantaine de Fusillés pour l’exemple furent réhabilités jusque dans les années 1930.

Près de cent après, il en  reste  600 dont l’honneur  n’a pas été rétabli.

La Justice humaine exige que les 639 Fusillés pour l’exemple soient réhabilités collectivement par une démarche de la République.

Ils avaient le droit de dire NON à la guerre et aux massacres.

C’est ce droit de dire NON à l’horreur que la Libre Pensée et tous ceux qui combattent avec elle le Mouvement de la Paix, l’Association Républicaine des Anciens Combattants, l’Union Pacifiste de France, de nombreuses sections de la Ligue des Droits de l’Homme - veulent voir reconnu par l’acte solennel et symbolique de réhabilitation collective des 639 Fusillés pour l’exemple.

En 1998 Lionel Jospin déclarait qu’il fallait « réintégrer les fusillés pour l’exemple dans la mémoire collective». En 2008 Nicolas Sarkozy reconnaissait « que les fusillés pour l’exemple n’étaient pas des lâches ». Aujourd’hui François Hollande, tournant le dos à la réhabilitation, reniant l’engagement pris par le Président du Conseil général de Corrèze qu’il était, a fait installer un espace pour les fusillés au Musée des Invalides. Les fusilleurs et les fusillés sous le même toit !

Pour les descendants des fusillés pour l’exemple, pour leurs rendre honneur et dignité une seule mesure s’impose : la « Réhabilitation collective ! »

Il faudra bien qu’un jour, les gouvernements de droite ou de gauche réparent cette lâcheté, celle du refus de rendre justice pour les victimes des pelotons d’exécution. 

Ce rassemblement national à Gentioux dans la Creuseoù, depuis 1988 sans discontinuer, à l’initiative de la Libre Pensée, des centaines de pacifistes, d’antimilitaristes, de libres penseurs, de laïques et d’humanistes se rassemblent chaque 11 novembreen précèdera un autre, au cours du 2éme Trimestre 2017 sur la ligne de front, près du chemin des Dames à Roucy dans l’Aisne, où six soldats furent fusillés pour l’exemple. Il sera aussi  le prélude à la cérémonie qui verra l’inauguration du monument qui rendra hommage, honneur et justice aux 639 Fusillés pour l’exemple de 1914-1918 que la Fédération Nationale de la Libre Pensée a pris l’initiative d’ériger, quelque part sur la ligne de front.

La République réhabilitera les Fusillés ! Nous sommes aussi la République!

A Gentioux, nous célébrerons les mutineries de 1917 qui furent le sursaut des révoltes pacifistes et internationalistes de milliers de soldats qui refusaient de mourir pour des intérêts qui n’étaient pas les leurs.

Bien entendu, cela sera aussi l’occasion de rendre hommage aux soldats russes de la première brigade, qui se sont mutinés durant l’été 1917, dans le camp militaire de la Courtine, à quelques kilomètres de Gentioux, en constituant leur soviet. La Fédération de la Creuse de la Libre Pensée est d’ailleurs à l’origine de l’érection d’un monument à la Courtine, dont elle est propriétaire, qui rappelle cet évènement historique.

La Libre Pensée entend ainsi amplifier le mouvement profond qui vient de tout le pays pour la réhabilitation collective et qui compte déjà : 31 Conseils généraux, 6 Conseils régionaux, 2 000 Communes. Un sondage réalisé pour le compte du journal l’Humanité a montré que 75% des citoyens demandaient que Justice soit rendue aux Fusillés et à leurs familles.

Nous vous appelons à vous rassembler le 11 novembre, avec la Libre Pensée,  autour de monument aux morts pacifiste de La commune de Gentioux, pour :

  • · dénoncer la barbarie et la sauvagerie de la guerre, et exprimer notre refus des guerres, de toutes les guerres,
  • · manifester notre sentiment de révolte face au traitement honteux infligé aux réfugiés venant de territoires où sévissent les guerres dont les grandes puissances sont responsables,
  • · réaffirmer notre exigence de la réhabilitation collective des fusillés pour l’exemple de la guerre de 14-18.

INSCRIVEZ-VOUS

pour aller au Rassemblement national à Gentioux (Creuse), le 11 novembre 2016 !

Nous mettons en place un transport collectif

Les 110 rassemblements pacifistes traditionnels autour des monuments et des lieux symboliques pacifistes auront lieu aussi dans les villes et les villages, pour la plupart les 12 et 13 novembre 2016

A LYON RASSEMBLEMENT PACIFISTE TRADITIONNEL

à l’appel de la  LDH – l’ARAC – du MOUVEMENT DE LA PAIX – de la Fédération du Rhône de la LIBRE PENSEE – du Cercle E. HERRIOT et de  l’Association Laïque des Amis des Monuments Pacifistes du Rhône de l’Union Départementale F.O. et de L’Union Départementale C.G.T.

LE 12 NOVEMBRE APRES-MIDI

AU MONUMENT AUX MORTS DE LYON (Sur l’Ile du Souvenir au Parc de la Tête d’Or).

Un appel spécifique est en cours de finalisation avec les associations et organisations amies.

Question à l'étude

Proposée par la Fédération des Hauts-de-Seine

« Syndicalisme et Laïcité »

La laïcité est un système institutionnel qui vise à l’affirmation de la liberté de conscience et à l’émancipation de chacun. Elle affirme la neutralité de l’Etat et des services publics en matière  métaphysique.

Le syndicalisme vise, in fine,  à l’émancipation intégrale. Il regroupe les salariés indépendamment de leurs convictions métaphysiques. Voici ce que dit la Charte d’Amiens, adoptée en 1906, par la vieille CGT : « « Le Congrès confédéral d'Amiens confirme l'article 2, constitutif de la CGT :

« La CGT groupe, en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat... Le Congrès précise, par les points suivants, cette affirmation théorique : dans l'œuvre revendicatrice quotidienne, le syndicalisme poursuit la coordination des efforts ouvriers, l'accroissement du mieux-être des travailleurs par la réalisation d'améliorations immédiates, telles que la diminution des heures de travail, l'augmentation des salaires, etc. Mais cette besogne n'est qu'un côté de l'œuvre du syndicalisme : d'une part il prépare l'émancipation intégrale, qui ne peut se réaliser que par l'expropriation capitaliste, et d'autre part, il préconise comme moyen d'action la grève générale et il considère que le syndicat, aujourd'hui groupement de résistance, sera, dans l'avenir, le groupe de production et de répartition, base de réorganisation sociale.

Le Congrès déclare que cette double besogne, quotidienne et d'avenir, découle de la situation des

salariés qui pèse sur la classe ouvrière et qui fait, à tous les travailleurs, quelles que soient leurs opinions ou leurs tendances politiques ou philosophiques, un devoir d'appartenir au groupement essentiel qu'est le syndicat.

Comme conséquence, en ce qui concerne les individus, le Congrès affirme l'entière liberté pour le syndiqué, de participer, en dehors du groupement corporatif, à telles formes de lutte correspondant à sa conception philosophique ou politique, se bornant à lui demander, en réciprocité, de ne pas introduire dans le syndicat les opinions qu'il professe au dehors. En ce qui concerne les organisations, le Congrès déclare qu'afin que le syndicalisme atteigne son maximum d'effet, l'action économique doit s'exercer directement contre le patronat, les organisations confédérées n'ayant pas, en tant que groupements syndicaux, à se préoccuper des partis et des sectes qui, en dehors et à côté, peuvent poursuivre en toute liberté la transformation sociale ».

Y-a-t-il un rapport entre ces deux conceptions (Laïcité et Charte d’Amiens) ? Si oui, lequel ?

Le combat de défense de la laïcité a toujours été porté par le syndicalisme qui se réclame de la Charte d’Amiens. Pourquoi ?

Ce combat est-il toujours d’actualité et doit-il être réaffirmé ?

Y-a-t-il une rencontre possible et nécessaire entre la Libre Pensée et le Mouvement ouvrier syndical organisé ?

 « Violence patronale, violence ouvrière »

(Jaurès et Clemenceau, 1906)

Jean Jaurès : J’estime que l’action légale peut être aujourd’hui plus puissante, plus efficace que l’action convulsive. Nous voulons demander à la classe ouvrière de s’organiser légalement pour échapper à toute tentative et à toute possibilité de violence ; mais, Monsieur le Ministre de l’Intérieur, nous ne sommes pas, nous ne pouvons pas être les dupes de l’hypocrisie sociale des classes dirigeantes. [...]

Ce qu’elles entendent par le maintien de l’ordre…, ce qu’elles entendent par la répression de la violence, c’est la répression de tous les écarts, de tous les excès de la force ouvrière ; c’est aussi, sous prétexte d’en réprimer les écarts, de réprimer la force ouvrière elle-même et laisser le champ libre à la seule violence patronale.

Ah ! Messieurs, quand on fait le bilan des grèves, quand on fait le bilan des conflits sociaux on oublie étrangement l’opposition de sens qui est dans les mêmes mots pour la classe patronale et pour la classe ouvrière. Ah ! les conditions de la lutte sont terriblement difficiles pour les ouvriers !

La violence, pour eux, c’est chose visible…

 

  1. M. le Ministre de l’Intérieur (Georges Clemenceau) : Fressenneville (1) se voit, ce n’est pas un écart de langage, cela !

Jean Jaurès : Oui, Monsieur le Ministre, la violence c’est chose grossière…

  1. M. le Ministre de l’Intérieur : Cependant, elle ne vous frappe pas !

Jean Jaurès : … palpable, saisissable chez les ouvriers : un geste de menace, il est vu, il est retenu. Une démarche d’intimidation est saisie, constatée, traînée devant les juges. Le propre de l’action ouvrière, dans ce conflit, lorsqu’elle s’exagère, lorsqu’elle s’exaspère, c’est de procéder, en effet, par la brutalité visible et saisissable des actes. Ah ! Le patronat n’a pas besoin, lui, pour exercer une action violente, de gestes désordonnés et de paroles tumultueuses ! Quelques hommes se rassemblent, à huis clos, dans la sécurité, dans l’intimité d’un conseil d’administration, et à quelques-uns, sans violence, sans gestes désordonnés, sans éclat de voix, comme des diplomates causant autour du tapis vert, ils décident que le salaire raisonnable sera refusé aux ouvriers ; ils décident que les ouvriers qui continueront la lutte seront exclus, seront chassés, seront désignés par des marques imperceptibles, mais connues des autres patrons, à l’universelle vindicte patronale.

Cela ne fait pas de bruit ; c’est le travail meurtrier de la machine qui, dans son engrenage, dans ses laminoirs, dans ses courroies, a pris l’homme palpitant et criant ; la machine ne grince même pas et c’est en silence qu’elle le broie. [...]

La même opposition, elle éclate dans la recherche des responsabilités. De même que l’acte de la violence ouvrière est brutal, il est facile au juge, avec quelques témoins, de le constater, de le frapper, de le punir ; et voilà pourquoi toute la période des grèves s’accompagne automatiquement de condamnations multipliées.

Quand il s’agit de la responsabilité patronale – ah ! laissez-moi dire toute ma pensée, je n’accuse pas les juges, je n’accuse pas les enquêteurs, je n’accuse pas, parce que je n’ai pas pu pénétrer jusqu’au fond du problème, je n’accuse pas ceux qui ont été chargés d’enquêter sur les responsabilités de Courrières (2), et je veux même dire ceci, c’est que quel que soit leur esprit d’équité, même s’ils avaient le courage de convenir que de grands patrons, que les ingénieurs des grands patrons peuvent être exactement comme des délinquants comme les ouvriers traînés par charrettes devant les tribunaux correctionnels, même s’ils avaient ce courage, ils se trouveraient encore devant une difficulté plus grande, parce que les responsabilités du capital anonyme qui dirige, si elles sont évidentes dans l’ensemble, elles s’enveloppent dans le détail de complications, de subtilités d’évasion qui peuvent dérouter la justice. [...]

Ainsi, tandis que l’acte de violence de l’ouvrier apparaît toujours, est toujours défini, toujours aisément frappé, la responsabilité profonde et meurtrière des grands patrons, des grands capitalistes, elle se dérobe, elle s’évanouit dans une sorte d’obscurité.

Vous me disiez, monsieur le ministre, que nous vous accusions d’avoir caché un cadavre ; non, nous ne vous avons pas accusé d’avoir caché un cadavre, mais il y a 1 400 cadavres que la société capitaliste est en train de cacher ! »

  1. 1. Commune de la Somme où, en 1906, une grève dans la serrurerie avait provoqué une émeute. Le château du principal patron de la commune  fut incendié. Plusieurs grévistes furent arrêtés et incarcérés.
  2. 2. Commune du Pas-de-Calais qui fut le théâtre de la  plus meurtrière catastrophe minièred'Europe, le samedi 10 mars 1906, qui fit officiellement 1 099 morts. Un coup de grisou suivi d'un coup de poussier dévasta 110 kilomètres de galeries. Trois jours après l'explosion, les recherches pour retrouver les survivants furent abandonnées et une partie de la mine condamnée, pour étouffer l'incendie et préserver le gisement. Le 30 mars pourtant, vingt jours après l'explosion, treize rescapés réussissent à retrouver le puits par leurs propres moyens. Un quatorzième fut retrouvé quatre jours plus tard.  La catastrophe provoqua une crise politique et un mouvement social qui débouchèrent sur l'instauration du repos hebdomadaire.

l’idee libre

           
 

N° 314        Dossier « Rome-Washington »

 
 
     
     

Je souhaite m’abonner à l’Idée Libre

Tarifs : 4 n°/an : 16 euros Pour l’étranger : 21 euros Soutien : 18 euros

Règlement : CCP « Idée Libre » Paris 4665-19S Chèque à l’ordre de « L’Idée Libre »

A retourner à Libre Pensée, Abonnement Idée Libre, 10-12 rue des Fossés Saint Jacques, 75005 Paris.

En indiquant lisiblement Nom Prénom et adresse.

 
 

LIBRES PROPOS, LIBRES PENSEES

 

Populismes, migrations et interventions "libératrices" : tout est lié

 

Les européens s'alarment en général à juste titre de la montée des "populismes" liés aux graves crises économiques et migratoires de notre époque.

Mais ce populisme inquiétant qui fait tache d'huile (et fait tache !) ne fait que traduire le désarroi des peuples sur leur avenir et celui de leurs enfants.

Et comme toujours, beaucoup sont tentés à défaut d'alternatives démocratiques crédibles de faire confiance à des démagogues tendance autocrates leur promettant la fin de leurs inquiétudes. 

Curieusement le mot vilipendé "populisme" qui est usuellement rattaché à l'extrême-droite en Europe (pas toujours, il sert aussi à discréditer un peu à gauche, par exemple en mettant tout le monde dans le même sac...) n'a pas toujours eu la connotation péjorative qui lui est attribuée de nos jours. 

Il désignait initialement un courant progressiste né à la fin du XIXème siècle qui fut, en particulier aux USA, engagé dans les réformes sociales du "New Deal" ou du mouvement des Droits Civiques qui était légitimement attaché à soulager la misère des travailleurs pauvres condamnés à vivre dans des taudis comme des rats (comme souvent l'ont été nombre de nos propres ancêtres) et leur procurer des conditions de vie et de travail décentes. 

Quel esprit malveillant peut s'élever contre cela ?

Le mot "démagogues" fait donc très bien l'affaire pour désigner les profiteurs électoraux de tous bords qui fleurissent toujours quand les peuples doutent de leur avenir et de leurs dirigeants.

On s'étonne donc que dans nos pays en grave  crise démocratique où, grâce à la "concurrence libre et non faussée", "les travailleurs détachés", les délocalisations, les licenciements boursiers, la dérégulation sociale et fiscale, tous ces fléaux ayant été encouragés ou pour le moins non freinés ni entravés par les caciques de l'UE enfermés dans leur croyance aveugle en l'idéologie néolibérale, que le travail décemment payé et stable soit devenu un luxe inaccessible pour beaucoup. Et que les travailleurs, y compris les immigrés de vieille date, s'inquiètent d'un afflux incontrôlé de migrants pour  qui il est instamment demandé de faire de la place.

"Wir schaffen das !  -  On va se débrouiller !" a dit Mme Merkel à ses compatriotes dont beaucoup sont déjà astreints par force à de  minables petits boulots sous-payés sous peine de se voir supprimer leurs maigres allocations de survie (loi Hartz IV) et inquiets de voir arriver un flot démesuré et famélique de "gastarbeiter" (travailleurs-invités !) Et cela déclenche des polémiques sans fin sur leurs cultes, leurs coutumes, leurs langues et surtout leur capacité à s'intégrer, dont certaines aussi grotesques que sur le "burkini" que quasiment personne n'a jamais vu qu'en photos étalées dans une presse surtout avide de faire du buzz tout en en étouffant les questions de fond. Ceux qui s'interrogent sur l'infériorité supposée des victimes de ces conflits géostratégiques pétro-gaziers où la religion n'est là que pour fournir une motivation "spirituelle" à des  combattants, devraient s'intéresser un peu plus aux chefs-d'œuvre innombrables générés par les très anciennes civilisations d'où ils proviennent, de nos jours si méprisées par les imbéciles ignorants. 

Car la vraie et bonne question serait plutôt de se demander pourquoi des gens qui avaient dans leurs

pays des logements, des familles, des métiers, en bref une vie normale se précipitent en masse sur des routes terrestres et maritimes très dangereuses ou mortelles qui ne les amènent que dans des culs-de-sac avilissants et des situations kafkaïennes. 

Car la vocation et le désir de la très grande majorité des êtres  humains est bien de vivre dans le pays où ils sont nés et où ils parlent leur langue. Mais pour cela il faudrait qu'ils y aient des conditions de vie décentes et qu'il y règne la paix. Sauf les cas isolés de jeunes gens curieux et aventureux, l'émigration est toujours provoquée par une situation intenable dont les vraies causes sont à examiner.

Du Dr Mossadegh chassé par la CIA en Iran (1953) à la Syrie ravagée (depuis 2011) en passant par le dépeçage de la Yougoslavie, l'Irak et l'Afghanistan envahis, la Lybie détruite, le Honduras, l'Ukraine, le Brésil, etc, (la liste est interminable), où et qui sont les vrais instigateurs de cette kyrielle de "coups", de "regime change", d'expropriations, de spoliations de ressources, d'invasions, de tragédies, d'exodes, de renversements bien orchestrés de gouvernements légaux représentés à l'ONU, toutes ces actions violant pourtant délibérément les lois internationales interdisant de s'immiscer dans les affaires intérieures de nations souveraines ?

Et nous, français, que ferions-nous si une coalition étrangère se mêlait (et généralement à l'insu ou contre la volonté de leurs peuples qui paieront la note par leurs impôts, leur dette "souveraine" et l'austérité infligée à leur population), de vouloir changer par la tromperie, la duplicité ou la  force nos institutions, nos lois, notre gouvernement, même si celui-ci ne nous convient pas, pour nous imposer ses propres règles sous le fallacieux prétexte qu'elles seraient "meilleures" ? Pour qui ? Et en sommes-nous définitivement à l'abri ?       

 RJ

L’idée fixe des cléricaux : à bas 1789 !

 Sous la signature de Dominique Mentré,  président du Foyer ND des Sans-abri de Lyon,  dans leur bulletin  de sept. 2016, on  lit : «  Notre pays est aujourd’hui empêtré dans une confusion de langages et d’idées étroitement liée à la primauté du droit issu de 1789, où toute référence à plus grand que l’homme a été anéantie. »

 Ce  monsieur s’attaque évidemment à la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de  1789 que le pape Pie VI allait condamner parce qu’elle supprimait toute référence à Dieu, privait les hommes de toute transcendance , c’est-à-dire mettait fin au monopole politique de l’Église catholique.

Nos bons apôtres d’évêques viennent de diffuser une lettre pastorale de même style - comme par hasard - qui s’en prend vivement à la laïcité accusée de vouloir imposer «  une sorte de neutralisation religieuse de cette société, en expulsant le religieux de la sphère publique vers le seul domaine privé où il devrait rester caché… »

La LP nationale a répliqué  par  un communiqué :

«  Bien entendu, les Évêques ne peuvent accepter que la religion catholique soit reléguée à la seule sphère privée et ils revendiquent qu’elle reprenne la place dirigeante qu’elle avait, sous l’Ancien- Régime, dans  l’État et  la société. Car sous un discours masqué, c’est aussi la démocratie politique républicaine de délégation issue de la Révolution française qui est remise en cause. »                            

MP 19 octobre 2016

Etienne dolet

 AMIS d’ETIENNE DOLET, SALUT !

Nous ne sommes pas  de ceux qui renoncent jamais à la défense de la liberté de pensée et à la liberté d’expression. Le refus de la municipalité de LYON de voter une subvention pour la réalisation de la peinture murale du « BANQUET des HUMANISTES » ne nous arrêtera pas.

Je viens d’informer la municipalité  que  « l’association des Amis d’Etienne Dolet espère pouvoir conduire à son terme, matériellement et financièrement, le projet de peinture murale – le Banquet des Humanistes - sur le mur de l’école Etienne Dolet. Le projet, plus modeste pour être moins coûteux, respectera le cadre de l’accord de principe et de l’autorisation de réalisation fournis au nom de la municipalité par M. Jean-Louis Touraine, votre 1er adjoint  par courrier du 3 juillet 2013 (Ref : JLT/DD/MP). Il s’agira toujours d’honorer l’Humaniste Etienne DOLET au milieu de ses amis de la Renaissance, au nom de la défense de la liberté de pensée et de la liberté d’expression. »

Dans le même courrier nous demandons la remise en état du mur de l’école, travaux qui « peuvent être pris en compte techniquement » nous avait-on écrit à deux reprises.

Nous ne disposons pour l’instant que de la maquette du dessin déjà publié par nos soins en photo-montage. Il peut y en avoir d’autres.  On choisira. 

Nous ouvrirons une souscription en temps voulu. Les donateurs bénéficieront d’une remise d’impôts de 66%.

N’hésitez pas à donner votre avis.

Lyon  le 19 octobre 2016  - Marcel PICQUIER

Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

 

 

AN 160

AN II 160 DE JUILLET 2016

EDITORIAL

 « TOUS AUX ABRIS ! »

Etrange rentrée 2016 ! Jusqu’alors c’étaient les professeurs qui disaient aux élèves : « Ouvrez vos cartables ! ». Désormais ce sont les militaires. Le document reproduit ci-dessous a été distribué pour affichage dans les classes et prépare les exercices de confinement/prévus. On voudrait mettre en tête aux élèves que terrorisme est un phénomène « normal» en collège qu’on ne s’y prendrait pas autrement. .En collège, c’est peut-être ce qui conservera le plus un caractère « national » dans un enseignement marqué par la réforme et désorganisé par la mise en place d’horaires, de programmes, de « compétences » et d’organisation du travail locaux.

La Libre Pensée s’est prononcée pour la levée de l’état d’urgence. Il apparaît clairement que la surenchère sécuritaire est l’ultime argument de ceux qui entendent imposer un ordre social basé sur l’éclatement républicain et la liquidation des droits collectifs au travers de la loi dite « loi-travail » rejetée par tout ce que le monde ouvrier compte de syndicats réellement indépendants.

Le congrès de la Libre Pensée de Bourg-lès-Valence » l’a affirmé nettement (extrait):

« La Libre Pensée a condamné dès le début la mise en place de l’état d’urgence qui crée un état d’exception permanent contre les libertés démocratiques. Elle a agi aux côtés de la Ligue des Droits de l’Homme et d’une centaine d’associations pour sa levée et a protesté contre son renouvellement permanent.

La Libre Pensée a, récemment encore, en avril  2016, signé une déclaration commune avec la LDH et le Ligue de l’Enseignement réaffirmant : « Il ne faut pas toucher à la loi de 1905 ! Il faut défendre les libertés publiques ! ».

L’union nationale, suite aux barbares attentats, n’aura pourtant pas survécu à la réalité sociale du conflit d‘intérêts qu’on appelle la lutte des classes. Le corporatisme a été une nouvelle  fois mis en échec sur ce terrain-là aussi. »

Le congrès de Bourg-lès-Valence a décidé pour sa « question à l’étude » du congrès 2017 de se pencher sur les rapports entre la loi de 1905 et la Charte d’Amiens :

« Y-a-t-il un rapport entre ces deux conceptions (Laïcité et Charte d’Amiens) ? Si oui, lequel ?

Le combat de défense de la laïcité a toujours été porté par le syndicalisme qui se réclame de la Charte d’Amiens. Pourquoi ?

Ce combat est-il toujours d’actualité et doit-il être réaffirmé ?

Y-a-t-il une rencontre possible et nécessaire entre la Libre Pensée et le Mouvement ouvrier syndical organisé ? »

 , ce n’est pas un hasard :  

Paris verra en 2017 la tenue d’un autre congrès que celui de la Fédération nationale : celui de l’Association internationale de la Libre Pensée.  

Il s’agira de concrétiser les pas accomplis depuis Oslo. Ils sont considérables, à commencer par ce qui se réalise déjà en Amérique latine, qui a vu la réussite du congrès de Montevideo et la naissance de nouvelles sections.

Le 20 septembre 2015, la libre penseuse uruguayenne Victoria Cortatense, déclarait, dans le cadre du congrès de l’AILP, dans les jardins de l’hôpital italien de Montevideo:

 « Le monde entier assiste à des assauts contre la laïcité, la liberté de conscience et la libre pensée, pour cela aujourd’hui, nous devons redoubler notre engagement, de façon à ce que cette lutte nous trouvent unis face aux ennemis de la raison et que nos hommages ne soient pas de simples manifestations un jour par an, nous devons lever les drapeaux de la libre pensée plus haut tous les jours »

Rappelons que l’AILP a décidé trois campagnes permanentes :

ð   pour la défense et la mise en œuvre du principe de Séparation des Eglises et de l’Etat,

ð   contre le financement public des cultes,

ð   pour que justice soit rendue aux victimes des Eglises.

D’autres campagnes continueront à revêtir une importance particulière, pour l’AILP mais aussi en lien avec les associations amies : défense de la contraception et de l’IVG, droit de mourir dans la dignité, défense des sciences et de la théorie de l’Evolution.

La Fédération du Rhône y prendra toute sa part ! P.G.

LAICITE RHONE

Pédophilie diocésaine : où en est-on ?

On apprenait le 1er juillet que le citoyen Barbarin relevait quatre prêtres de leur ministère du diocèse de Lyon, après avis d’un collège d’experts. C’était le début d’une grande lessive annoncée. Pour les prêtres concernés, tous mis en cause publiquement au cours des derniers mois mais dont l’identité n’était pas révélée, les faits étaient connus de l’autorité judiciaire. Il est donc clair que c’est la peur du scandale – et rien d’autre – qui aura fait réagir l’autorité diocésaine. En effet, nul besoin d’un « collège d’experts » pour prendre la mesure de la crise.

Comme l’a déclaré l’une des victimes du père Jêrôme B. : « Tout ce que fait Barbarin, il le fait sous la pression. »

Barbarin a déclaré : « L’heure est venue de réexaminer les vieux dossiers et d’accomplir un grand travail de purification. » Cela doit se traduire par des mesures immédiates qui sont : 1°) la mise en place d’une « cellule d’écoute », 2°) celle d’un « collège d’experts » (magistrats, médecins, psychanalystes, encadrés par des dignitaires ecclésiastiques), 3°) un « accompagnement » du personnel du diocèse et des paroisses. D’autres mesures devraient compléter cette panoplie.

Signe des temps : les prêtres mis en cause pourraient faire l’objet d’une « procédure canonique » et retourner à l’état laïc. Ce n’est pas rien. Rappelons que l’Eglise a toujours considéré comme une abomination pour un prêtre de se défroquer.  Un prêtre est prêtre pour l’Eternité, il ne peut quitter l’Eglise. Même si, comme jusqu’à présent, il ne peut endurer le célibat sans commettre de crimes sur les mineurs confiés à sa garde.

Cela dit, d’un certain point de vue cela reste le problème de la seule Eglise, et ne concerne le citoyen que dans la mesure où la justice s’est trouvée circonvenue par une politique de dissimulation organisée. L’Eglise a toujours trouvé plus grave d’ébruiter les turpitudes de ses bergers que de protéger ses agneaux par le recours à la loi (la vraie, pas celle dont elle s’arroge le privilège au nom de Dieu).

Jusqu’où ira cette opération « mains propres » que l’on pourrait aussi bien appeler d’un nom plus païen « Ecuries d’Augias ». Car la tâche s’annonce herculéenne.

Une nouvelle cérémonie laïque ? …le vœu des échevins !

Que le lecteur ne se pince pas tout de suite. Un vœu des échevins symbole de laïcité, c’est en substance ce que vient d’expliquer Gérard Collomb, apostrophé par l’association « Le Poing commun » qui lui demandait, dans une lettre du 6 septembre 2016, d’expliquer la participation d’élus de la République à la fête de la Nativité et au renouvellement du vœu des échevins : acte qui vient illustrer symboliquement la soumission du pouvoir politique au pouvoir religieux par la remise d’un écu d’or à Fourvière.

La Fédération du Rhône de la Libre Pensée, en particulier dans les colonnes de l’An II, a régulièrement condamné cette atteinte hautement symbolique à la laïcité institutionnelle, fondée sur un certain nombre de mensonges historiques. Nous ne les rappellerons pas dans cet article ; il suffit de savoir que la médecine et l’hygiène ont considérablement progressé à Lyon à l’époque de la peste.

Gérard Collomb ne s’est pas démonté. Devant un parterre d’élus et de chefs d’entreprise, où figurait aussi le gouverneur militaire, il a répondu : « J'invite tous ceux qui s'interrogent sur la place des religions et sur la laïcité dans la société à relire Aristide Briand. Cette loi [celle de 1905] n'est pas une loi contre les religions mais [une loi] qui doit permettre à chacune et à chacun d'exercer la religion de son choix, ou d'en exercer aucune. »

Le maire de Lyon, fustigeant la « conception étroite » de la laïcité de ses détracteurs,  a repris des passages de l'homélie prononcée par l'archevêque de Paris, Mgr Vingt-Trois, lors de l'hommage au père Jacques Hamel, pour expliquer qu’une société ne pouvait pas se réduire à un consortium d’intérêt. Et de conclure : « Je vois bien tout ce qui peut diviser ou fragmenter une sociétéIci, à Lyon, pour nous la confluence n'est pas ce lieu seulement géographique mais aussi symbolique : la confluence des cultures, des idées, des spiritualités. C'est cela que marque l'esprit de Lyon. »

Plus c’est gros, plus ça passe 

Nous n’avons aucune envie de polémiquer avec le maire de Lyon, qui a déjà sa religion en la matière. Mais les poings se serrent (ou se lèvent) quand il ose se réclamer d’Aristide Briand, plus précisément du Briand  rapporteur de la loi de 1905.

Quant au parcours politique ultérieur de Briand abandonnant toute référence au socialisme – à l’instar d’un Emmanuel Macron – on comprend que cela séduise M. Collomb, mais ce n’est pas de cela qu’il s’agit !

Il suffit en effet de lire le texte de la loi ou celui des débats parlementaires pour voir que Briand n’aurait certes jamais eu l’idée d’empêcher M. Collomb de s’alimenter d’hosties ou de se désaltérer d’eau bénite si cela lui chantait, à condition qu’il le fît à titre privé. M. Collomb n’a pas bien compris ce qu’était la séparation.

Le 13 avril 1905, Aristide Briand répondait à un député qui proposait  de maintenir un concours financier au budget des cultes tout en affirmant la neutralité religieuse de l’Etat : « La majorité de la Chambre a considéré que l’Etat avait le droit de reprendre sa liberté pleine et entière et sans conditions. Nous avons dit et répété que les biens de l’Eglise n’avaient jamais été sa propriété. Ce fut la doctrine de la Révolution. Louis XIV lui-même l’avait affirmé. En reprenant la libre disposition de cette propriété, la nation a mis fin à la gestion de l’Eglise comme c’était son droit. Elle ne devait pour cela au clergé ni indemnité, ni réparation. La Convention au moment où elle a supprimé le service public du culte a fait disparaître en même temps les traitements du clergé.

Je trouve singulièrement grave qu’un républicain vienne à la tribune proclamer que l’Etat se fera voleur s’il supprime le budget des cultes. »

Ce député s’appelait Paul Beauregard. Aujourd’hui c’est M. Gérard Collomb qui arrose de subventions le dialogue inter-religieux et concourt au financement public des différents cultes. Une chose est sûre : cette « laïcité » à la sauce lyonnaise n’est certainement pas celle qu’aurait approuvée M. Aristide Briand !

libres propos, libres pensées

Journalisme ou bourrage de cerveaux disponibles ?


Le journal zurichois Zeit-Fragen a examiné la thèse du Dr. Uwe Krüger de l’Université de Leipzig, diplômé en sciences-po et journalisme, "Le pouvoir d'opinion", qui analyse les conditions de travail et de dépendance très, très problématiques des journalistes d'aujourd'hui dans le système euro-atlantiste et les accointances malsaines qui lient les élites politiques et celles des grands médias institutionnels : ils sont du même monde et ont les mêmes objectifs.

Un organe de presse comprend des cadres, comme dans n'importe quelle entreprise, chargés de tracer et faire respecter la ligne et des "pisse-copie" chargés de faire et d'écrire ce qu'on leur dit, quand on leur dit.

Aux uns les bons salaires, les honneurs et une très grande longévité professionnelle, aux autres les rémunérations à la pige, les CDD et une très grande insécurité existentielle. Cela calme les indociles.

Très rares sont les jeunes journalistes sortis d'écoles spécialisées qui disposent d'une vraie et vaste culture et du temps et des moyens nécessaires pour faire de l'investigation : place aux communicants chargés de "fabriquer du consentement" (Noam Chomsky) : faire accepter une "réforme", vendre une guerre, distordre une info, un sondage, éreinter un syndicat, etc.)

Les débats radio-TV se font entre gens du même bord, formatés à l'identique, à quelques divergences près visant à accréditer l'idée qu'il y a "débat".

Les émissions dérangeantes sont reprogrammées d'abord à des heures de faible écoute, puis si cela ne suffit pas à casser leur audience, supprimées.

Les micros et les interviews sont presque toujours proposés aux mêmes "experts" omniprésents du courant dominant, qui pontifient pour le compte de "groupes de réflexion" privés (mais pas d'argent).

Avec des objectifs différents, le principe de la propagande est exactement le même que celui de la publicité : répéter, répéter, répéter, pour faire entrer des désirs ou des crédos dans l'inconscient collectif.

Et de la propagande à la désinformation, il n'y a qu'un pas. Un point de vue partial ou un mensonge répétés urbi et orbi deviendront une vérité tellement admise que peu de gens la mettront en doute sans se voir accusés de "complotisme" ou de

"populisme"  qui font partie de ces anathèmes chargés d'opprobre destinés à disqualifier d'emblée

son auteur et étouffer dans l'œuf toute amorce d'expression contestataire.

Le détournement de vocabulaire est devenu la règle : paix, libertés, démocratie, république, droits, laïcité, réformes, etc., sont honteusement dévoyés pour semer la confusion dans les esprits crédules, peu curieux ou peu critiques et visent à mieux enterrer ces notions.

Mais, diront certains, il n'y a pas dans nos pays démocratiques de Ministère de la Propagande ou de l'Information, la presse est libre ! Certes…

Mais que l'on soit en démocratie ou en dictature, nous vivons avant tout dans un système économico-financier qui désire que ses intérêts, ses préceptes et ses objectifs ne soient pas ou pas trop contestés. 

Au lieu que les moyens d'informations soient contrôlés par un ministère dédié, il suffit que leur capital appartienne majoritairement à quelques très riches leaders de l'oligarchie régnante et le résultat est le même. Il leur aura suffi de faire main basse sur des médias légitimement respectés de longue date et d'y placer des gens qui, sans qu'on leur donne la moindre consigne, savent par conviction ou instinct (de conservation) ce qu'il faut écrire ou (surtout) escamoter. Résultat : 9 milliardaires contrôlent quasiment tous nos quotidiens, tous nos grands hebdos et  chaînes d'infos TV en continu.

Mais comme les citoyens sont des humains aussi intelligents que des "élites" générées par un système de sélection et de reproduction sociale faussé où l'origine, la formation, les réseaux, le népotisme sont déterminants, ils ne font dans leur majorité plus confiance à des médias qui sont, non seulement entre des mains privées (surtout d'éthique), mais en plus lourdement et arbitrairement subventionnés par nos impôts (sinon ils disparaîtraient à la vitesse d'un tsunami, tant la désaffection du public est grande).

La "grande presse" est en grande crise et ses tirages sont en berne : les gens ne s'y reconnaissent plus et se tournent vers Internet, dernier espace d'air (encore) oxygéné mais où la manipulation fleurit aussi.

D'un "grand" média à l'autre on entend la même musique, les mêmes paroles, les mêmes opinions  censées être majoritaires : au référendum de 2005 Laurent Ruquier a pu dire en riant stupidement : "Je voterai OUI, puisque tout le monde me dit qu'il faut le faire" ! Tel quel !

Et malgré un inimaginable et malhonnête matraquage médiatique où les "nonistes" passaient pour des benêts qui n'avaient rien compris au texte (en réalité trop bien !), le NON a gagné !

Mais ce n'était qu'un regrettable revers, bien corrigé depuis. Et quid du BREXIT ?

Démocratie, quand tu nous tiens !

Et on se rend bien compte que tout l'enjeu de ce déploiement hyper-coûteux n'est pas de convaincre la totalité de l'opinion, tâche évidemment impossible, mais d'en extraire les quelques grammes qui feront pencher la balance démocratique du "bon" côté.

Et ces grammes-là n'ont pas de prix !        

 

R.J.

 

 

 

 

 

L’Église contre la République : l’exemple de l’archevêché de Lyon

 

L’Église a été l’ennemie de la République dès sa proclamation le 21 septembre 1792. Et même avant ! L’Église de Lyon a été exemplaire dans ce combat. Trois archevêques, trois étapes : de la tragédie à la farce

 

I -Yves Alexandre de MARBEUF ( archevêque 1788-1799)

 

Cet aristocrate, homme d’Église, avait reçu de Louis XVI, la charge de ministre de la « Feuille », c’est à dire  de la répartition des bénéfices ecclésiastiques, plus  celle de préparer les nominations des évêques soumises par le roi au pape.

Lui-même devient archevêque de Lyon -  riche de 50 000 livres de rente annuelle – en1788.

Il ne mettra jamais  les pieds dans la ville, redoutant d’y être mal reçu. En effet,  dès la préparation de la réunion des États généraux, ce prélat conservateur s’était fait remarquer à Lyon en s'inquiétant des troubles et du désordre que cette initiative allait engendrer, à ses yeux. Des groupes de lyonnais l’avaient raillé dans une mascarade, et il craignait que sa venue provoque des émeutes.

Un citoyen, dans une lettre du 4 mars 1789,  restée anonyme, avait pourtant opposé aux instructions  royalistes et réactionnaires  de l’archevêque  une position,  laïque avant la lettre, dont le respect aurait  épargné à la Nation bien des conflits :

 

« Faut-il donc vous l’apprendre, Monseigneur, un évêque n’est pas un publiciste. Comme pasteur et ministre de J.C. il n’a aucun droit de s’immiscer dans les affaires civiles et politiques […] Vous

 

 

faites un criminel abus des paroles de l’Écriture pour émouvoir les esprits et allumer le flambeau de

la discorde ». (cité dans l’article Marbeuf du  Musée du Diocèse de Lyon, édition informatique).

Il choisira  bientôt l’émigration, refusant (le 5 décembre 1790) de rejoindre son siège, comme le lui avait enjoint le Directoire départemental de Rhône et Loire. Il ne renoncera pas pour autant à lutter contre la Révolution  et  la République, conduisant ses activités contre-révolutionnaires par l’intermédiaire de ses vicaires généraux, à qui il adresse instructions et mandements de 1789 à sa mort en1799 à Lübeck.

Certains de ses vicaires généraux sont arrêtés, d’autres émigrent ou se cachent. L’un deux, l’abbé LINSOLAS, revient à Lyon, clandestinement, le 21 novembre 1792. Il sera le plus zélé et le plus efficace  des vicaires généraux ; il  organisa la lutte clandestine de l’Église de Lyon et son soutien à la rébellion royaliste et girondine de 1793.

Il échappa à la répression de la Convention qui frappa cent six prêtres et religieux.

L’hommage rendu à Joseph Chalier, le martyr des jacobins,   vit rebondir la lutte-anticléricale : on  fit défiler un âne coiffé d’une  mitre et revêtu d’habits épiscopaux. La ville de Lyon, largement déchristianisée, devint un pays de mission.

 

II - Pierre GERLIER (archevêque 1937-1965)

 

Franchissons les années. L’acharnement antirépublicain ne se relâcha pas tout au long du XIXème  siècle, avant comme après l’instauration de la IIIème République en 1875 : le clergé et les notables de Lyon,  royalistes, ultramontains et piliers  de l’ordre moral, feront construire la basilique de Fourvière comme symbole de la volonté de reconquête catholique de la ville.

Pierre Gerlier fut nommé archevêque de Lyon en 1937. Il avait compris, dès sa jeunesse,  l’encyclique Rerum Novarum de Léon XIII (1891) jetant les bases de la doctrine sociale de l’Église, opposant à la lutte des classes, le corporatisme. Pour ne pas  disparaître dans un monde de plus en plus déchristianisé, l’Église devait  renoncer, dans un pays comme la France, à lutter pour le retour à l’Ancien Régime et se tourner vers les classes déshéritées. Gerlier, dans sa carrière, favorise  les mouvements d’action catholique  tels que la JOC, la JEC ou la JAC. Mais l’effondrement de la République en 1940 sera bien, pour lui, comme pour toute la hiérarchie, une « divine surprise » selon le mot de Charles Maurras.

Il accueillera le maréchal Pétain dans sa cathédrale le 18 novembre 1940 avec  la formule célèbre d’adhésion politique active de l’Église de France au nouveau régime : «  La France, c’est Pétain. Pétain, c’est la France ». La promulgation du programme corporatiste de la « Révolution Nationale » accompagnant    l’interdiction de tous les partis et syndicats,  la chasse aux Francs-Maçons, la dissolution des Écoles Normales d’instituteurs,  des associations démocratiques comme la Ligue des Droits de l’Homme, la Libre-Pensée etc. sera saluée devant le Congrès de la Ligue ouvrière chrétienne par le cardinal Gerlier qui a reconnu les bases de la doctrine sociale de l’Église : « Travail , Famille, Patrie, ces trois mots sont les nôtres. »

 

L’évolution de la guerre, les premières défaites de l’Allemagne nazie vont amener certains cercles catholiques à réviser leurs choix politiques. Mais  les liens idéologiques  entre l’Église et l’État de Vichy sont étroits, et profonde la duplicité de la hiérarchie.

Ils vont être révélés à Lyon, après la guerre,  par l’affaire Paul Touvier. Ce chef de la milice de Lyon a été un assassin et un gangster cupide. Il a fait tuer, entre autres, Victor Basch, président de la LDH clandestine et sept juifs en 1944 pour  venger l’exécution par la Résistance du Goebbels de Vichy, le sinistre  Philippe Henriot. Touvier  sera condamné à mort par contumace en 1946. Cependant il  échappera  à la justice, caché, dès septembre 1944,  par l’abbé Stéphane Vautherin,  dans la cachette aménagée sous le plancher de sa maison de Fourvière. Les complicités en sa faveur vont loin : il s’échappe du palais de justice en 1967, comme par miracle, le président Pompidou lui accordera la grâce présidentielle en 1971. Il sera protégé et caché jusqu’en 1989, par de multiples membres élevés du clergé, plusieurs évêques,  des bénédictins, des chartreux, des dominicains (au couvent d’Eveux) ou le Provincial des Jésuites.

Son  protecteur le plus fidèle et dévoué a été Mgr Charles Duquaire, qui,  après avoir été secrétaire du cardinal Gerlier, passera au service du  cardinal Villot, secrétaire d’État du pape Paul VI.

La commission d’enquête confiée à l’historien catholique  René Rémond  que l’archevêque Decourtray chargera, en1989,  de faire la vérité sur l’affaire épargnera Gerlier mais  ne pourra blanchir l’Église.

La duplicité de l’Église de Lyon et de son cardinal éclatera une fois de plus à la mort d’Herriot en 1957. Le cardinal Gerlier porte la honte d’avoir  voulu falsifier l’histoire  et faire croire qu’Édouard Herriot, laïque, athée et libre penseur notoire,  avait demandé des funérailles religieuses  sur son lit de mort, « en parfait état de lucidité ».

Des remous s’ensuivirent  pendant deux ans auxquels la veuve mit fin par cette phrase « Lorsque le cardinal lui a fait visite, le président n’avait plus sa conscience et ne pouvait reconnaître personne ». (Le Progrès 15 novembre 1959).

III Philippe BARBARIN – (archevêque depuis 2002)

A la date du 13 août, Le Progrès de Lyon, s’interroge : « Mais où est le cardinal Barbarin ? »

 

« Pas d’archevêque pour la procession ni pour la messe du 15 août, célébrée lundi à Fourvière. D’ordinaire, ce  jour-là, fête de l’Assomption, c’est bien le Primat des Gaules qui officie dans la basilique dédiée à Marie. Mais  cette année Philippe Barbarin n’est pas là… Il préside le pèlerinage de Lourdes… »

Absence bizarre ! On formulera l’hypothèse que le cardinal n’a pas pris  le risque de s’exposer aux lazzi et aux interpellations publiques de fidèles – comme ceux qui lui reprochent d’être resté sourd et aveugle pendant des années aux plaintes des victimes des prêtres pédophiles de son diocèse et de s’être refusé à porter ces actes criminels à la connaissance de la justice. Son prédécesseur, on l’a lu, de Marbeuf, n’avait pas osé affronter les lyonnais. 1789, c’était l’ouverture de la tragédie révolutionnaire.

En 2016, personne ne persécute l’Église, l’attitude de Philippe Barbarin relève de la farce.

Il a eu cette barbarinade incroyable, aveu qu’il connaissait les faits et qu’en les cachant, jusqu’à leur prescription, il agissait sciemment : « La majorité des faits, grâce à Dieu, sont prescrits … ».

Il ne semble pas que les actes coupables de ses prêtres aient beaucoup  alarmé les scrupules moraux  et chrétiens du cardinal, pourtant défenseur de l’ordre moral,  qui n’a jamais  manqué  de jouer les donneurs de leçons, pour dénoncer les IVG, l’avortement, comme le Droit à mourir dans la dignité ! Il s’est surpassé dans la campagne politique  contre la loi du mariage pour tous à laquelle il a participé au premier rang. Une autre de ses barbarinades passera à la postérité, à ce propos :

  • -
  • - «  Après, ils vont vouloir faire des couples à trois ou quatre. Après, un jour, peut-être, l’interdiction de l’inceste tombera. Il y aura des demandes incroyables qui commenceront à se faire jour. »

Un procureur de la République a clos le dossier le 1er août.

Si on peut parler de « farce », c’est parce que, sous la Révolution, l’archevêque aurait risqué sa peau  s’il avait manifesté contre la République, mais la Vème République n’a de République guère plus que le nom.

Le gouvernement affiche ses accointances avec les Eglises. Le cardinal a été ouvertement défendu aussi bien  par le maire « socialiste » de Lyon, Gérard Collomb, que par le président « L.R. » de la Région, Laurent Wauquiez, sans parler du pape. 

L’Église de Lyon a, depuis des années,  investi les institutions de la République : elle en a reçu des subventions énormes et Gérard Collomb a embauché comme adjoint l’ex-président de la Fondation Fourvière, Jean-Dominique Durand, un des premiers officiers de l’archevêché.

Le mot de la fin sera accordé à un prêtre retraité, présent à la réunion présidée par le Cardinal le 25 avril à Écully,  traitant  des affaires de pédophilie dans l’Église, Georges Favre.

Il a déclaré à des journalistes, se croyant spirituel mais révélant cyniquement la vérité sur les mœurs ecclésiastiques :

  • - « Ma position ? Je n’ai pas violé beaucoup d’enfants ; je suis assez clean à ce sujet-là. Heureusement, parce que vous auriez pu en faire partie, comme vous êtes très jeunes les uns et les autres ».
 

 

Pour rester dans le domaine de la farce, Philippe Barbarin  a tenu à faire connaître, dans le premier interview donné au Progrès  - en  2002 - , sa passion pour le personnage de Tintin, création du dessinateur belge Hergé, qui fut lui-même un personnage politique douteux.

Il a installé à l’archevêché un musée Tintin.

Ce héros inattendu du cardinal «lisse et conformiste, misogyne, antisémite et raciste », selon un journaliste,  lui aurait, de son propre aveu, tout appris de la vie et de la société !

Faut-il commenter ?               

M.P. –août 2016

Mata Hari, espionne d’opérette, fusillée pour raison d’État

 Au cours de leur combat pour la réhabilitation collective des fusillés « pour l’exemple » de la 1ère guerre mondiale, la Libre Pensée et les organisations démocratiques associées se sont vu opposer l’argument spécieux selon lequel, parmi les fusillés, se trouveraient des condamnés de droit commun  ou des espions.

Pour l’État-major, tout comme la fameuse Mata Hari, ces traîtres méritaient le poteau d’exécution !

Mais qu’en est-il de la célèbre espionne ?


On dispose maintenant d’une liste reconnue des condamnés présentés devant la justice militaire pour l’exemple, soldats victimes de l’arbitraire parce qu’ils refusaient d’aller à l’abattoir, choisis souvent parmi les « fortes têtes », quand ce n’était pas pour des peccadilles, voire au hasard et de façon totalement arbitraire.

Certes, Mata Hari n’entre en aucune façon dans la catégorie « chair à canon ». Avec elle, c’est d’une autre chair qu’il s’agit (que ne dédaignèrent pas Messimy, futur ministre de la guerre des gouvernements Caillaux et Viviani, ni Malvy, futur ministre de l’intérieur !) Huîtres, champagne, caviar et vodka, l’existence qu’elle mena avant et pendant la guerre est plutôt représentative de la condition des « planqués », viveurs et profiteurs de guerre enrichis.  Pourtant, à y regarder de plus près, son cas relève d’une autre forme de l’arbitraire militaire et manifeste la barbarie d’une époque où la vie humaine ne valait pas la valeur d’une cartouche.

Considérée longtemps par le grand public comme « l’espionne » de haut vol par excellence (popularisée par une abondante littérature et par le cinéma), elle est aujourd’hui tenue pour une espionne sans envergure ni professionnalisme, et – toutes questions de vertu ou de moralité financière mises à part – autant coupable que victime.

Un article paru dans la « Revue historique des Armées » se conclut sur ces mots : « Le 24 juillet [1917], le procès débute. Après une première séance publique, le procès se poursuit à huis clos à la demande de l’accusation.

L’affaire est rondement menée. Mornet dénonce en elle « la Salomé sinistre qui joue avec la tête du soldat français ». Mata Hari est condamnée à mort. La date d’exécution est fixée au lundi 15 octobre 1917.

Elle meurt avec dignité sous les balles des douze sous-officiers de zouaves qui composent le peloton d’exécution.

La demi-mondaine qui fut agent double, sans probablement avoir jamais réellement espionné, entre désormais dans l’histoire. » (1)

Quant aux accusations d’espionnage, le même André Mornet, avocat général qui obtint la tête de Mata Hari  (par la suite collabo et procureur du procès Pétain !)

devait reconnaître plus tard  qu’« il n’y avait pas là de quoi fouetter un chat ». Il s’agissait en effet de ragots,  de secrets de polichinelle ou d’informations trop générales et donc sans portée. Exemple : « On dit que les Français se préparent à une grande offensive. ».

Ainsi la Revue historique des Armées rejoint, un siècle après,  la position alors très isolée du journal « Le Bonnet rouge », d’inspiration libertaire et pacifiste, qui allait lui-même subir les foudres de la justice d’État.

Dans son n° du 16 juillet 1917, un certain Julien Sorel mettait en doute le rôle de la pseudo-espionne : « L’affaire est mystérieuse et, à la Sûreté, où nous avons voulu obtenir quelques renseignements, on observe le silence le plus énergique. Mata Hari espionne !

Cela ne semble guère possible. Elle n’était pas taillée pour jouer ce rôle. […] Se polir les ongles, se rosir les orteils, minutieusement épiler le triangle sacré, telles étaient les occupations de Mata Hari. » (2)

 Qui était Mata Hari ?

Margaretha Geertruida Zelle est née le 7 août 1876 à Leeuwarden aux Pays-Bas. Elle est la fille gâtée d’un père faussement affublé du titre de « baron » qui quittera le domicile conjugal après son divorce et sa banqueroute.

Margaretha, élevée comme une « reine » mais tombée bien vite dans une gêne relative, cherchera toute sa vie le luxe. Autre goût immodéré qui la perdra : le prestige de l’uniforme.

Elle épouse sur un coup de tête un officier, Rudolf Mac Leod, qu’elle suit aux Indes néerlandaises. Le ménage n’est pas heureux longtemps. De retour en Europe en 1903, Margaretha divorce de son capitaine, violent et ivrogne. Elle gagne Paris où elle débute comme danseuse de charme sous les apparences d'une princesse javanaise dénommée Mata Hari (« L'oeil de l'Aurore » en malais) parrainée par le riche orientaliste Émile Guimet.

Sous un alibi ethnographique, elle s’offre nue en scène à la déesse Siva. Cette conception du sacré plaît beaucoup aux riches messieurs  qui se l’arrachent pour des spectacles privés. Elle devient ainsi la coqueluche de Paris et des capitales européennes où elle se produit. Elle multiplie les liaisons et collectionne les protecteurs haut placés. Peu à peu, son étoile décline et ses besoins d’argent iront croissant.

 

 

Le début des ennuis

Lorsque la guerre éclate, en août 1914, Mata Hari se trouve à Berlin où elle a comme amant un officier du cru.  Sur le chemin du retour elle est approchée par les services secrets allemands. Sa carrière d’espionne ne sera pas brillante : avant même son 2e retour à Paris, elle est « grillée ». En fait elle se pique de rendre service tout en soutirant de l’argent aux services d’espionnage ou de contre-espionnage qu’elle s’imagine mener par le bout du nez. Sa sympathie pour la France ne fait guère de doute (sinon pour ses futurs accusateurs) mais va bien davantage à l’argent facile.

Si elle pouvait, elle livrerait volontiers aux Français des secrets diplomatiques ou militaires. Seulement voilà : soit on ne la prend pas au sérieux, soit on se méfie d’elle à cause de sa propension à inventer, dissimuler, embellir son rôle, et à son incurable naïveté.

On la surveille, on la piège pour connaître son jeu, et à l’occasion on la manipule pour désinformer l’adversaire. Rapidement et des deux côtés, on cherche à s’en débarrasser.

De toute façon ce n’est pas en couchant dans le lit d’un diplomate de haut rang, qui plus est en se vantant de son carnet d’adresses,  qu’on pénètre les secrets d’un conflit mondial.

Pour cette période, ses biographes divergent sur de très nombreux points de détail : il faut dire que ses petits mensonges, ses intrigues où la vie privée et amoureuse interfère avec les potins de la diplomatie internationale, rendent leur tâche complexe !

Seule constante : partout comme au Grand Hôtel de Paris, elle mène grand train, malgré son déclin irréversible sur la scène du grand monde.

Elle connaît une ultime passion pour un capitaine russe au service de la France, Vadim Maslov, âgé de 21 ans. Cette passion, coûteuse, l’amène à commettre de nouvelles imprudences.

Afin d’assouvir cette passion, d’autant que son amant a des soucis d’argent, elle se fait régulièrement envoyer de l’argent par un « protecteur » hollandais. Elle en a déjà reçu d’un peu tous les côtés –et même d’Allemagne - mais pas pour services rendus dans le renseignement. Cela finira de la perdre, car il lui sera impossible de prouver qu’elle n’a pas touché ces fortes sommes des mains de l’ennemi.

D’ailleurs est-ce cela qui intéresse l’état-major ?

Raison d’État

L’année 1917 est celle des mutineries. Personne ne comprend pourquoi la guerre s’éternise.  Pourquoi cette boucherie interminable ? Il faut à l’opinion publique des « coupables ». C’est le moment où « l’espionnite » devient la réponse à tous les problèmes, et le soupçon de trahison une paranoïa nationale. Grève des ouvrières de

l’armement à Paris ? Trahison ! Les bolcheviques en Russie ? Trahison ! L’ennemi est partout.

Nombreux sont les espions – et les espionnes- exécutés en 1917. Mata Hari ne sera pas la seule victime, mais elle est célèbre et donc une coupable idéale.

Qui plus est, elle est toujours de nationalité  néerlandaise. C’est une étrangère !

On connaît la suite : arrestation, procès bâclé, condamnation sans preuve. On était incapable de citer un seul « secret » livré aux Allemands par l’aventurière !

Parfois le roman d’espionnage côtoie le vaudeville. Auguste Messimy, le ministre de la guerre de 1914, est convoqué comme témoin au procès. Retenu chez lui par d’astucieux rhumatismes, il délègue son épouse qui lit sa lettre où il prétend n’avoir jamais rencontré Mata Hari. Celle-ci explose : « Ah, il ne m’a jamais connue, celui-là ! Eh bien ! il a un riche toupet ! »

Après l’exécution de l’espionne, le dossier s’est dégonflé. En 1937, la célèbre « Fraülein Doktor », qui travaillait pour le renseignement allemand à Anvers et à qui Mata Hari aurait dû rendre des comptes, affirma dans ses mémoires: « Pas une des nouvelles qu'elle a envoyées n'était utilisable, et ses informations n'ont eu pour nous aucun intérêt politique et militaire. »

L’histoire montra que les informations données étaient sans importance. Mata-Hari était une espionne d’opérette. A la scène elle s’était forgé un personnage fictif grâce à ses années passées en Indonésie.

Elle fit de même en en voulant « jouer dans la cour des grands », ceux qui mènent vraiment les destinées du monde. Elle paraît même n’avoir jamais soupçonné la gravité de ses actes, du moins à une époque où on fusillait sans hésiter au nom de la raison d’État.

En 2001, l’ancien résistant Léon Shirmann, qui a épluché les archives françaises et allemandes a rassemblé un dossier qui reprend tout ce qu’on pensait savoir sur Mata Hari (3).

Selon  son éditeur, Jean-Pierre Turbergue, « preuve serait faite que plusieurs membres du contre-espionnage français auraient délibérément menti sous serment pendant le procès, car "elle avait une attitude qui pouvait révolter les Français" en temps de guerre. » (Ce qui, en soi, n’est pas faux).

Depuis 1992, la fondation néerlandaise Mata Hari et la ville natale de la danseuse, Leeuwarden, ont engagé une requête en révision du procès.

En 2001, Marylise Lebranchu, ministre de la Justice, seule habilitée à donner suite à une démarche n'émanant pas des descendants de la condamnée, a rejeté la requête.

La demande  insistait sur le fait que les droits de la défense auraient été bafoués par la justice militaire. Tiens donc ! Nous aussi, nous en savons quelque chose.

 P.G.

 (1) Frédéric Guelton, « Le dossier Mata Hari », Revue historique des armées, 247 | 2007, 82-85.

  • (2) Cité par Jean-Marc Loubier « Mata Hari la Sacrifiée» - Acropole, 2000, p. 152.
  • (3) Léon Schirmann « Mata Hari - Autopsie d’une machination» 2001, ed. Italiques

Du Célibat polygamique  (3e partie)

Dans la 2e partie de cet article, nous en étions restés au concile de Trente (1545 – 1563) lequel décida :

« Si quelqu’un prétend que le mariage est préférable à la virginité ou au célibat, qu’il soit anathème ! »

C’était le triomphe du célibat. Pourtant des tentatives avaient eu lieu. Elles offrent des analogies étonnantes.

 Sirice d’abord, évêque de Rome de 384 à 399. Avec lui, pour la première fois un avis de l'évêque de Rome devenait une loi pour l'ensemble de l'Église. Il est le premier pape et l’auteur de la première décrétale connue (lettre pontificale sur des questions de discipline ou de droit canonique). 

Par ses missives il enjoignait aux évêques d'Afrique d’appliquer les canons conciliaires.

Le premier concernait précisément la consécration de l'évêque et l'obligation de chasteté des clercs.

Le second exigeait une enquête préalable sur les candidats aux ordres. Ainsi naît la papauté.

Les clercs n’en deviendraient guère plus vertueux.

Puis Grégoire VII (1073-1085) : connu comme un des grands papes de l’Histoire, autrement dit… comme un des plus fanatiques, Grégoire VII était préoccupé d’asseoir la primauté absolue de Rome. Il réforma l’Église en autocrate et pour cela il lui fallait un personnel « aux ordres ».

Notons que c’est sous son pontificat, en 1078,  que l’archevêque de Lyon fut élevé au titre de « primat des Gaules ». Rien d’étonnant, en somme,  à ce qu’il imposât l’ancienne coutume du célibat des prêtres (très inégalement observée) avec une rigueur toute particulière. Cette réforme ne dura pas et la nature reprit ses droits.

 Saint Jérôme, qui fut son contemporain, disait de Sirice : « C’est un imbécile ». Pierre Damien, collaborateur de Grégoire VII, appelait « saint Satan » ce prêtre qui aurait fait deux siècles plus tard un grand Inquisiteur très présentable.

Y a-t-il corrélation entre les jugements peu flatteurs portés sur ces deux pontifes, leur fanatisme, leurs volonté d’enrégimenter le clergé et leur souci de ne pas voir les clercs se reproduire par la voie naturelle ? Nous laisserons le lecteur méditer sur ces questions.

Encore le catholicisme n’était-il pas en danger sous Sirice ni sous Grégoire. Il en allait autrement au temps de la Réforme protestante.

Libre interprétation des Écritures, rejet de la simonie, des indulgences, de l’idolâtrie et de l’autorité papale, tout cela sur fond de révolte des cités et de provinces dans toute une partie de l’Europe : ce n’était plus une alerte comme au temps des grandes hérésies, mais un embrasement général. L’Église papiste devait réagir.

Le célibat des prêtres fut l’une des conséquences, cette fois définitive, de la Contre-réforme.

 Georges Las Vergnas cite à propos ce dicton espagnol : « Torero marié, torero fini» ainsi que les propos de Lyautey : « Un de mes hommes qui se marie est un homme diminué de moitié » (cette moitié étant précisément sa femme). 

Or il fallait à la papauté une armée nouvelle de clercs dévoués jusqu’au sacrifice, sans attaches matérielles ou familiales,  prêts à observer une obéissance complète : « perinde ac cadaver », ce qui signifie littéralement « à la manière d'un cadavre ».  Hormis dans quelques films d’épouvante, les cadavres n’ont pas de vie sexuelle.

Les justifications théologiques allaient suivre, au mépris des textes bibliques qui se ressentent encore de la méfiance juive envers le célibat, même chez les Apôtres : pour les Juifs il fallait « croître et se multiplier », une nombreuse descendance étant signe d’élection divine.

Il ne faudrait pas croire pourtant que les chrétiens furent les premiers à sacraliser la chasteté et appris à mortifier la chair. Certaines tendances du judaïsme, tels les Esséniens ou Thérapeutes, professaient déjà l’abstinence. Les cultes à mystère pouvaient aller plus loin encore : les prêtres de Cybèle et d’Attis, les Galles, pratiquaient l’auto-castration à l'occasion de la fête annuelle des sanguinaria. Si cela pouvait les rendre heureux !

Il ne faut pas oublier non plus que tous les guérisseurs, voyants, faiseurs de miracles comme le furent probablement certains des premiers personnages de l’Église, étaient assimilés à des magiciens. On leur demandait de protéger les récoltes, de guérir les maladies, de veiller aux sources. Et les magiciens ont toujours été situés par la superstition populaire hors de la société commune, obéissant à des règles de vie particulières. Cette singularité se retrouve dans bien des religions : sinon pourquoi aurait-on demandé aux Vestales d’être des Vierges consacrées ?

La théologie chrétienne considère elle aussi qu’on ne peut être à la fois marié à une épouse charnelle et à l’Église, corps mystique du Christ.

Le célibat requis de la part des prêtres allait se heurter à un dernier obstacle : la chasteté absolue est une grâce, comme le don de parler en langue ou celui de guérir les écrouelles.

Or on ne peut imposer une grâce, qui ne dépend pas de la volonté humaine, mais d’un choix divin. On passa outre : pour le prêtre pas d’échappatoire, et le résultat fut monstrueux.

Laissons le dernier mot (provisoirement) à Georges Las Vergnas : « Au lieu de la fuite, on impose aux clercs un perpétuel supplice de Tantale qui conduit la plupart d’entre eux à la névrose, beaucoup au libertinage, quelques-uns au crime. (…) C’est au défaut d’échappement, dit Gide, que la force sexuelle doit sa violence. »

Dans un prochain article nous verrons quelles formes revêt cette tension érotique et quelles déviations trop prévisibles en sont la conséquence.

 (à suivre)  

P.G.