2020 01 AN II

ÉDITORIAL

Avec la réforme des retraites, la valeur du point serait recalculée chaque année par une Caisse nationale de retraite universelle, dont le pilotage de celle-ci serait contraint par les lois de finances proposées par le gouvernement, et par la situation économique. Le risque d’une baisse du point pour raisons budgétaires existe. Règle d’or : le total des dépenses liées au versement des pensions serait fixé à un maximum de 13,8 % du PIB. Et ce, quel que soit le nombre de retraités.
Comme l’a écrit le secrétaire national de la CFE-CGC dans le journal patronal « Les Echos » : « En diminuant l’assiette de cotisation, en décrétant la baisse nécessaire de la répartition dans le PIB, en renvoyant le calcul des pensions à une seule valeur de point aussi aléatoire que les crises économiques à venir sont certaines, le projet de l’exécutif rend nécessaire l’établissement de régimes complémentaires par capitalisation. » C’est une bonne synthèse.
Ce sera aux « partenaires sociaux » de s’entendre pour fixer la valeur du point, sans quoi cette valeur sera fixée en dernier recours par le Parlement. Si cela ne se fait pas, Bruxelles montrera son mécontentement. L’Europe trouve que 13, 8%, c’est déjà trop !
C’est la subsidiarité. Bonne année quand même ! Et courage à ceux qui vont continuer à se mobiliser au cours des semaines à venir… P.G.
Communiqué de la fédération du Rhône de la Libre pensée
« Crèches Wauquiez 2019 » (27décembre 2019)
Pour la 4e année, une crèche a été installée mardi 3 décembre dans le hall d’accueil de l’Hôtel de Région, sur décision du président de la Région Auvergne - Rhône-Alpes.
Pareil à un gamin qui teste l’autorité parentale, M. Wauquiez semble jouer avec les limites de la jurisprudence pour dégrader le principe de laïcité. Le 5 octobre 2017, deux recours, déposés par la Fédération du Rhône de la Libre Pensée et par la Ligue des Droits de l’Homme, avaient pourtant conduit à condamner la Région pour l’installation d’une crèche chrétienne au sein d’un bâtiment de la République en décembre 2016. Le jugement rendu était en pleine conformité avec les avis rendus par le Conseil d’Etat : l’installation d’une crèche ne saurait être légale que dans des cas précis où elle aurait un caractère « culturel, artistique ou festif ». Aucune de ces conditions n’était remplie, et le jugement a été confirmé devant la Cour d’appel.
Nullement découragé, M. Wauquiez a récidivé en 2017 par l’installation de cinq crèches, jouant sur le fait qu’il s’agissait d’une « exposition » relevant des métiers d’art et de la tradition santonnière. Il reniait ainsi le caractère cultuel de son installation, pourtant revendiqué l’année précédente. La crèche installée était encore un « symbole de nos racines chrétiennes » (réponse écrite à une demande de recours amiable de la Libre Pensée). Ce n’était plus vrai en décembre 2017. Moyennant cette discrète apostasie, il obtenait satisfaction devant le Tribunal Administratif. Une crèche : non ! Cinq crèches : oui. C’est ainsi qu’on finasse avec les règles de la laïcité républicaine.
En décembre, dans la commune d’Oingt où existe pourtant une petite tradition d’exposition de crèches aux devantures des magasins, récente mais réelle, le maire-délégué de la Communauté de communes du Val d’Oingt a eu la sagesse de renoncer cette année à installer une crèche dans la mairie. Il a choisi – semble-t-il - d’entendre les remarques émanant de citoyens et libres-penseurs de sa commune. Voilà un exemple dont M. Wauquiez aurait pu s’inspirer !
M. Wauquiez affirme s’être mis en conformité avec la loi de 1905. Personne ne croira à cette tartufferie : après son pèlerinage d’élu au Vatican en 2013, c’est lui qui décida d’un plan massif d’aide aux lycées privés de la Région, essentiellement confessionnels. Il justifiait ses choix en déclarant : « La réussite du privé doit être un moteur pour l’ensemble du système éducatif. »
Pour la Libre Pensée, la reconduction des crèches à l’Hôtel de Région participe d’une entreprise cléricale qui se développe pour vider de son contenu la loi de 1905. Elle passe par les minables manœuvres qu’on observe ici et là autour des crèches, avec l’espoir, comme le dit le P. Stella-Bardillon, que « le contexte social tendu de cette fin d’année va éclipser les polémiques sur la laïcité. » Elle prendrait sa forme institutionnelle avec la dénaturation de la loi de 1905 concoctée dans les cuisines de l’Elysée, avec le double-objectif d’assurer un nouveau financement des cultes et de pousser un islam estampillé « républicain » à assurer certaines fonctions régaliennes de l’Etat.
La Libre Pensée n’est pas dupe des manigances du président de Région. Du reste, qui le serait ? Etant à l’initiative de la rédaction et de l’adoption de la Loi de 1905, elle restera vigilante sur l’application stricte de la loi, aussi bien dans sa lettre que dans son esprit. Elle sait qu’elle pourra compter sur la solidarité de l’ensemble des forces laïques qui se sont déjà mobilisées dans le Rhône pour dire, plus que jamais :
« Ne touchez pas à la loi de 1905 ! »
Appel du 9 décembre 2019 de la Ligue des droits de l’Homme, de la Ligue de l’enseignement et de la Libre pensée


Notre inquiétude est grande. Depuis maintenant de trop nombreuses années, la laïcité est l’objet de remises en cause qui en faussent le sens et la portée.
Ses plus anciens adversaires l’utilisent pour exclure une partie d’entre nous et en font l’étendard de leur haine raciste tandis que certains en contestent les fondements et veulent enfermer chacun dans des identités figées. D’autres enfin, y voient l’occasion de mettre en avant le fantasme d’une société amputée de toute diversité.
Aujourd’hui, ces discours et ces actes émanent d’acteurs politiques, associatifs et religieux, de penseurs célébrés, de femmes et d’hommes de tous horizons. Comme si l’urgence était à la multiplication de ces atteintes intolérables au contrat social !
Car c’est bien de cela dont il s’agit : adversaires et faux amis de la laïcité s’acharnent à saper ce que la République a mis plus de deux siècles à construire. Il est urgent d’y mettre un terme.
La laïcité est un principe issu des valeurs fondatrices de notre contrat politique commun.
La liberté, d’abord, car elle garantit à chacun une liberté de conscience absolue, de pratiquer, y compris publiquement, le culte de son choix ou d’en changer, comme le droit de n’en pratiquer aucun et de contester les dogmes et leurs pratiques.
L’égalité, car, en assurant la séparation des cultes et de l’état et la stricte neutralité de celui-ci vis-à-vis de ceux-là, elle implique de respecter les droits et libertés de toutes et tous sans discriminations.
La fraternité, car elle s’ancre dans l’universelle humanité qui précède en chacun de nous la diversité de nos appartenances.
Malgré les obstacles qu’ils ont rencontrés et qu’ils rencontrent encore, ces principes sont inséparables d’une société ouverte à l’Autre et respectueuse des choix de chacune et chacun. Les remettre en cause, au nom du soupçon, de l’amalgame ou de la haine de telle ou telle religion, en désignant celui ou celle qui serait l’ennemi de la République et de nos libertés, ne fera qu’alimenter la division, le ressentiment et la violence.
C’est pourquoi, nous réaffirmons notre attachement à l’esprit et à la lettre de la loi de 1905 et à sa conséquence, la neutralité de l’État et des services publics.
Nous en avons plus que jamais besoin pour affronter, ensemble, les défis posés aujourd’hui par l’urgence sociale, l’urgence environnementale, l’urgence démocratique
C’est pourquoi nous condamnons les actes et les propos qui feraient de la laïcité une arme d’exclusion ou de discriminations ou l’alibi d’une assignation à résidence, comme ceux qui justifieraient la prééminence d’un dogme sur les lois de la République.
C’est enfin pourquoi nous nous engageons à respecter et faire respecter ces principes et que nous appelons les pouvoirs publics à s’engager dans la même voie et à être irréprochables en la matière.

 

Avec le soutien de :
Syndicats : Confédération générale du travail (CGT), Fédération nationale de l'enseignement, de la culture et de la formation professionnelle Force ouvrière (Fnec FP-FO), Fédération syndicale unitaire (FSU), Syndicat des avocats de France (Saf), Union nationale des étudiants de France (Unef), Union syndicale solidaires
Partis : Ensemble !, Europe écologie les verts (EELV), Gauche démocratique et sociale (GDS), Génération.s, La France insoumise et groupe parlementaire de l’Assemblée nationale, Parti communiste français (PCF), Parti de gauche, Place publique
Associations : Action droits des musulmans (ADM), Amis du 68 rue de Babylone, APF France handicap, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort), Association France Palestine solidarité (AFPS), Association des Marocains de France (AMF), Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne (Attac), Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (Céméa), Centre de recherche et d’information pour le développement (Crid), Chrétiens pour une Eglise dégagée de l’école confessionnelle (Cedec), La Cimade, Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), Comité Adama Traoré, Comité national de liaison des régies de quartier (CNLRQ), Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d’éducation populaire (Cnajep), Confédération nationale du logement (CNL), Crap - Cahiers pédagogiques, L'Economie sociale partenaire de l'école de la République (L'Esper),Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), Fédération Léo Lagrange, Fédération nationale des associations solidaires d'action avec les Tsiganes et Gens du voyage (Fnasat-Gens du voyage), Fédération nationale des Francas, Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT), Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), Fondation Copernic, France Libertés - Fondation Danielle Mitterrand, Jeunesse étudiante chrétienne (Jec), Jeunesse au plein air (JPA), Mémorial 98, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Nous sommes aussi l’Eglise, Observatoire chrétien de la laïcité, Pas sans nous, Le Planning familial, Solidarité laïque, SOS Racisme, Union rationaliste.
La faculté catholique de Lyon s’étend, avec l’appui financier et institutionnel de la Région.
Nous publions avec intérêt l’appel lancé à l’initiative de nos camarades savoyards :

NON AU FINANCEMENT PUBLIC
de la construction d'une Université catholique à Annecy
« Fonds publics à l’École Publique, fonds privés à l'école privée »

Les contribuables soussignés, militants laïques, associatifs, syndicalistes, élus et citoyens :
• informés par la presse d'un projet de construction d'une Université privée catholique à ANNECY qui serait financée à 50 % par des fonds publics
• informés des détails donnés le 14 novembre à la Maison diocésaine dans une conférence de presse en présence de M. l’Évêque d'Annecy, des responsables de l'enseignement privé et d'élus des
collectivités locales
• informés du montant de l'investissement de 10 millions d'euros, dont la moitié avec des fonds publics. Le département de Haute-Savoie s’est engagé à apporter 1,5 million d’euros, l’Agglo
d’Annecy 1,5 million d'euros et la Région Auvergne-Rhône-Alpes 2 millions d’euros.
Les soussignés considèrent :
• qu'il s'agit d'une entorse à la loi de 1905 de Séparation des Églises et de l’État. La loi de 1905
institue la République laïque. Elle garantit la liberté de conscience des citoyens, libres de croire
ou de ne pas croire et elle institue la neutralité de l’État dans son article 2 :
« La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte »
• que les fonds publics, qui sont le produit de l’impôt donc l'argent des citoyens, doivent être
réservés uniquement au financement des services publics qui manquent cruellement de moyens en
suivant le principe républicain :
« Fonds publics à l’École Publique, fonds privés à l'école privée »
Les soussignés estiment :
• que le besoin d'une Université Publique est reconnu en Haute-Savoie. L’État et les Collectivités
doivent consacrer les fonds publics nécessaires pour construire une Université Publique de plein
exercice et digne de ce nom.
A chaque rentrée universitaire, des milliers d'étudiants subissent la sélection et une orientation non
choisie, et bien souvent restent sans affectation faute de places avec la loi ORE et le dispositif Parcoursup.
Les bacheliers hauts-savoyards sont contraints de s'externaliser à Chambéry, Grenoble ou Lyon pour
rester dans le service public mais beaucoup renoncent faute de moyens financiers pour leur transport et
leur hébergement.
L'Université souffre d'asphyxie budgétaire et manque cruellement de moyens, de postes, de locaux… et de bourses pour les étudiants dont beaucoup vivent sous le seuil de pauvreté (1 sur 5). L'étudiant de Lyon qui s'est immolé par le feu entraînant la révolte légitime de toute la jeunesse est là pour nous le rappeler.
Adopté le 9/12/ 2019 (jour-anniversaire du vote de la loi de 1905) par : LDH – FOL – Libre Pensée - FCPE – FSU - FO – CGT - Solidaires

TUNA ALTINEL : lettre de la Libre Pensée du Rhône à
M. le Consul général de Turquie (87 rue de Sèze Lyon 6e)
« Monsieur le Consul général,
La Fédération du Rhône de la Libre Pensée a été informée de la situation préoccupante de M. Tuna Altinel, maître de conférences turc en mathématiques à l’Université Lyon I – Claude Bernard, membre actif des « Universitaires pour la paix » et pacifiste convaincu.
M. Altinel a été arrêté le 10 mai 2019 à l’occasion d’un retour au pays natal, et placé en détention préventive pour « appartenance à une organisation terroriste », chef d’inculpation requalifié depuis « propagande terroriste ». Son passeport lui a été retiré et, après une période de détention, il est aujourd’hui en attente d’une nouvelle audience de son procès, prévue le 24 janvier 2020. Il risque entre un et cinq ans de prison.
Son « crime » semble avoir été son rôle de traducteur au cours d’un débat tenu à Villeurbanne le 21 février 2019 organisé par l’association « Amitiés franco-kurdes » auquel participait, parmi d’autres un député en exil du parti Démocratique des Peuples. En France, de tels échanges sont parfaitement légaux, et même salutaires à nos yeux car ils participent du dialogue démocratique.
La Libre Pensée du Rhône, profondément attachée à la liberté de conscience, vous demande d’intervenir pour que son passeport soit restitué sans conditions à M. Tuna Altinel, afin qu’il puisse librement circuler, et pour qu’il soit mis fin à toute forme de harcèlement à son encontre.
Ce serait se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des Droits de l’homme, que la Turquie a du reste ratifiée (…) »

Questions à François Devaux : "La Parole libérée"

 

L’An II : Quelle est l’actualité juridique de vos actions ? 

Du 13 au 17 janvier il y aura le procès de Preynat et le 28 novembre le procès en appel de M. Barbarin.

C’est Barbarin qui est au cœur de ce qui nous intéresse, car il représente le système, au-delà des délits de Preynat. Notre expertise juridique met en avant la notion "de continuité de délit de non dénonciation ", bien plus forte que la notion "d'instantanéité de délit", ne serais ce que pour la durée de prescription.

Mais c'est pas gagné. Mais s'il le faut on ira en cassation. 

 

L’An II : Que peux- tu nous dire des actions vis à vis de Ferrer, directeur de la doctrine de la foi à Rome ? 

Cette action est portée par les parties civiles individuelles, soutenues par l’association. Et il y a eu 3 tentatives pour lui faire remettre une citation à comparaître. La seconde a nécessité de faire traduire et certifier conforme, la citation à comparaître en espagnol et italien, je vous laisse imaginer le coût de ces 70 pages. Pour la 3e on a fait appel à la valise diplomatique car le Vatican est un état. Mais comme Ferrer n’a pas signé l’avis de réception de la requête, la justice française ne peut pas statuer. 

 

L’An II : Pour conclure...

Le Chemin de notre action est difficile, on est face à une forte puissance, l'action militante demande beaucoup aussi, on prend sur soi. Mais on continue !

 

l'admd et la libre pensée

Déclaration de la Fédération du Rhône de la Libre Pensée

Représentée par Xavier Hyvert, à l’occasion de la 12ème Journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité, à la réunion publique ADMD (en présence de J-L ROMERO (Pdt national ADMD) et J-L TOURAINE (Député LREM) le 2 novembre 2019, à l’Espace citoyen de la Mairie du 8ème arrdt de Lyon.

 

« Monsieur le Président Jean-Luc ROMERO, Président de l’ADMD, Monsieur Hubert Sapin, son Délégué du Rhône, Monsieur le Député Jean-Louis Touraine, chers ami(e)s de l’ADMD, Mesdames et Messieurs, les liens entre la Libre Pensée et l’ADMD sont anciens et puissants.

Ils reposent sur une même vision humaine et laïque : le droit de choisir sa destinée en toute conscience.

Ni l’ADMD, ni la Libre Pensée n’ont une vision pessimiste de l‘Histoire et de la vie. Bien au contraire, si nous nous préoccupons de la fin de vie, c’est parce que nous voulons une Humanité heureuse qui s’assume pleinement et qui ne permette pas que d’autres dictent nos choix.

 

Et, comme l’écrivait M. le Député de la 3ème circonscription du Rhône : « il est temps maintenant de sortir de l’hypocrisie qui prive certains d’une aide souhaitée et qui impose à tous une agonie pénible. Il convient de donner aux malades en fin de vie la libre disposition de leur corps et, c’est essentiel, de leur destin. »

Mettant ces actes en accord avec ses écrits, il contribua au dépôt d’un projet de loi le 27 septembre 2017 dont l’article unique énonce : « Toute personne majeure et capable, en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une douleur physique ou une souffrance psychique insupportable, peut demander, dans les conditions prévues au présent titre, à bénéficier d’une assistance médicalisée active à mourir. »

 

Ce droit de mourir dans la dignité, que l’ADMD porte haut et fort, est un droit démocratique des plus essentiels.  La Libre Pensée partage pleinement le point de vue de votre Président, Jean-Luc Romero.

Si la revendication de la dépénalisation de l’euthanasie est une condition nécessaire, elle n’est plus une condition suffisante.

 

La problématique de l’IVG nous a ouvert le chemin à parcourir.

Il fallait obtenir la dépénalisation de l’avortement. Et dans ce mouvement, la conscience humaine a obtenu que cela soit considéré comme un acte médical à part entière et remboursé par la Sécurité sociale. Sans cela, le droit à l’IVG serait un droit sans effet. Il ne faut jamais s’arrêter en chemin, si on veut obtenir satisfaction.

Même si on sait que le droit à l’IVG est sans cesse remis en cause par des politiques d’austérité, sous-tendues par des idéologies réactionnaires et obscurantistes.

Et nous savons tous que le droit à mourir dans la dignité a les mêmes adversaires que ceux qui s’opposent depuis toujours au droit à l’IVG.

 

Oui, il faut revendiquer l’aide active à mourir, car sans elle, le droit à l’euthanasie resterait un vain mot, un droit sans effet. Après différentes études, on pouvait espérer que le projet de loi bioéthique traiterait du problème de la fin de vie :

  • avec l’avis du Conseil Economique Social et Environnemental d’avril 2018 on pouvait, comme l’ADMD se réjouir : avec sa « sédation profonde explicitement létale », il s’agissait de créer un nouveau droit qui consisterait en un soin ultime, un droit sous condition à une euthanasie (acte pratiqué par le médecin) ou à un suicide assisté (acte pratiqué par la personne elle-même). Cet avis du CESE avait validé tant
  • - les constats sur la fin de la vie en France et à l’étranger que les recommandations de l’ADMD en matière de nécessaire évolution des dispositifs accordés aux Français arrivés à la fin de leur vie
  • - ainsi qu’une « dépénalisation conditionnelle de l’aide à mourir ».
  • celle de l’Agence de la bio-médecine, en janvier 2018,
  • celle réalisée par le Conseil d’État, en juin 2018,
  • et l’avis rendu par le Comité Consultatif National d’Ethique, en septembre 2018, au terme des Etats-généraux consacrés à cette question et en particulier l’Opinion du « Comité citoyen sur la fin de vie » mis en place dans ce cadre: «Les deux-tiers d’entre nous tiennent la position suivante : « Nous souhaitons donc que la loi puisse ouvrir la possibilité au suicide assisté et à l’euthanasie au sein des alternatives de la fin de vie, et de les intégrer aux possibilités des directives anticipées sous les conditions suivantes :

- L’ouverture au suicide assisté et à l’euthanasie ne doit pas remettre en cause la possibilité d’avoir accès à des soins palliatifs de qualité sur l’ensemble du territoire.

 

-  Il convient de s’assurer que le patient ait bien pris connaissance des conséquences de son choix, accompagné de son médecin traitant et d’une personne de confiance. Ces droits doivent être limités aux patients atteints d’une maladie incurable, avec une espérance de vie inférieure à six mois. »

 

Des millions de citoyens le demandent (au moins deux sondages) et cela militait également pour que l’Assemblée nationale s’en empare une nouvelle fois :

  • l’étude IFOP d’octobre 2014 pour l’ADMD l’a largement démontré.
  • C’est confirmé par celui de mars 2019, réalisé par IPSOS pour ‘’Lire la Politique’’, intitulé « La situation des libertés publiques en France » : 96% des Français se déclarent en faveur de la légalisation de l’euthanasie).

 

Nous connaissons la présence d’une réaction influente et active au sein de la mission d’information de l’Assemblée nationale sur la révision de la loi relative à la bioéthique.  Des spécialistes auto-proclamés de la morale y défendent leurs valeurs cléricales. (M. Touraine, vous êtes bien placé pour le savoir !)

Cela explique sans doute que la mission ait écarté de son champ d’information l’aide médicale à mourir en faveur des personnes en fin de vie, atteintes d’un mal incurable à l’origine de souffrances physiques et psychiques intolérables :  « Nous pouvons et devons toujours prendre soin des vivants, sans raccourcir leur vie de nous-mêmes mais sans non plus résister à leur mort.– François » et, d’ailleurs la Conférence des Evêques de France reprend à son compte que: « L’agonisant ne demande en général pas à mourir. Inconscient, même s’il râle, il ne souffre le plus souvent plus ».

Ces mêmes résistances expliquent sans doute que mardi 15 octobre 2019, la loi qui a été adoptée, sur le point qui nous préoccupe ce matin, a tourné le dos à l’aspiration majoritaire de la population.

Le CCNE et le Conseil d’État avaient au moins examiné cette question.

 

La Fédération nationale de la Libre Pensée (FNLP) a regretté fortement que la question ait été rejetée sans autre examen. Aussi, il convient de le réaffirmer, le législateur doit ouvrir aux patients atteints d’une maladie incurable entraînant des souffrances insupportables, le droit de bénéficier, à leur demande, d’une aide médicale à mourir.

  • Au regard de la liberté de conscience reconnue à tout individu par la loi de séparation des Eglises et de l’Etat du 9 décembre 1905 et compte tenu également de la dépénalisation du suicide depuis la Révolution française, la sédation profonde et continue ne répond pas à tous les cas de détresse des patients face à la maladie.
  • C’est pourquoi, à l’instar de ce qui se pratique dans des pays voisins, notamment la Belgique et la Suisse, la LP est favorable à la création d’un droit à une aide à mourir en faveur des malades atteints de maladies incurables et subissant des souffrances insupportables.

Oui, comme le concluait la Tribune cosignée par 156 députés, dont M. Jean-Louis Touraine, issus d'horizons divers, parue dans Le Monde du 28 février 2018 : « Il est temps de sortir de l’hypocrisie qui prive certains d’une aide souhaitée et qui impose à tous une agonie pénible. Il convient de donner aux malades en fin de vie la libre disposition de leur corps et, c’est essentiel, de leur destin. ». Je vous remercie. »

notre librairie

Nous vous proposons deux ouvrages récents qui feront date :

       Le 1er : "Chauny, le 6 avril 2019" (Éditions de la Libre Pensée) 64 pages ; 15 € + port

Cet ouvrage retrace la journée d'inauguration du 6 avril à laquelle vous avez peut-être participé !

Le 2ème : "De Genthioux à Chauny, autour des monuments pacifistes de France"

(Éditions de la Fédération nationale laïque des monuments) 434 pages ; 35 € port compris.

C'est un hommage aux monuments pacifistes, contre la guerre et la barbarie, antimilitariste, dû au travail inlassable de Danielle et Pierre Roy ; c'est le seul ouvrage aussi complet sur le sujet.

  • Le cinquième volume des "Actes des colloques de la L.P." sur la guerre de 14-18 vient de sortir

(Éditions de la Libre Pensée) 495 pages ; 20 € port compris.

Cet ouvrage est divisé en deux parties :

  • - La 1ère partie (colloque de Dijon) décortique le traité de Versailles, fauteur de guerre, facteur de révolutions, et ses conséquences historiques et politiques.
  • - La 2ème partie (colloque d'Aix en Provence) traite de l'armée d'Orient et du Front d'Orient.

Les 5 volumes des "Actes des Colloques" constituent une énorme compilation de connaissances, éléments historiques et analyses sur cette Grande Boucherie qu'a été la guerre de 1914-1918, et aussi une manière de rendre hommage à la mémoire de toutes les victimes, et finalement de se positionner contre l'abomination, l'absurdité, la barbarie de la guerre.

Sont encore disponibles :

Actes du colloque de Soissons (2014) :                                    8 €    (275 pages)

Actes du colloque de Franchesse et Saint-Nazaire (2015) :       12 €   (475 pages)

Actes du colloque d'Aix en Provence et de Toulouse (2016) :   12 €   (475 pages)

Actes du colloque de Lyon (Pétain) :                                      15 €   (495 pages)

       
   
 
 
 

Nous signalons que  quelques ouvrages des Actes du colloque de 2006 "Vanini – Dolet – Bayle" sont encore disponibles (5 €) (104 pages).

C'est toujours d'actualité !

C'est notre camarade Marcel Picquier qui est l'auteur des 28 pages sur Etienne Dolet. res

 
 

 

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Et sur son site national www. Fnlp.fr

libres propos, libres pensées

 libres p"L'opinion, ça se travaille ! " (suite)

 

Dans un article précédent, nous avons présenté Edward BERNAYS, double neveu de FREUD qui fut un maître-expert en manipulation de l'opinion.

Voici un bel exemple de ses "coups" : l'American Tobacco Company, le trust US contrôlant alors le tabac, s'avisant que le tabou social interdisant aux femmes de fumer en public limitait fâcheusement son chiffre d'affaires à la seule moitié masculine des USA, missionna Bernays pour améliorer cela.

Il s'y prit de la façon suivante : en 1929 à New-York, avant la grande parade annuelle de Pâques, il persuada au préalable le groupe des suffragettes qui défilaient pour revendiquer les droits des femmes, de cacher des cigarettes pour les sortir d'un coup et les allumer devant la foule stupéfaite et les nombreux reporters, journalistes et photographes à l'affût, car prévenus à l'avance qu'un coup d'éclat surprise et retentissant allait avoir lieu.

L'impact fut énorme et la presse et la radio en parlèrent pendant des semaines. Les suffragettes expliquèrent à tous vents que les cigarettes ainsi allumées étaient leurs "flambeaux de liberté" (torches of freedom). Immédiatement, les ventes explosèrent, car fumer était soudainement devenu un symbole de rébellion et de liberté de penser.

La cigarette ainsi promue d'un seul coup signe ostensible d'émancipation, les femmes venaient de gagner le droit fondamental de ruiner leur santé.

Les suffragettes "libérées" d'un tabou social oppressif, ainsi que leurs supporters mâles gagnés dans la foulée par la nouvelle symbolique libertaire de la cigarette purent ainsi contribuer à améliorer notablement la bottom-line des bilans comptables de l'American Tobacco Company, sans se douter un instant qu'ils avaient été bernés par Bernays (et qu'il y avait des droits bien plus vitaux à revendiquer).

Edward Bernays vécut 104 ans et a consacré sa vie à utiliser les avancées en psychologie collective pour les mettre au service des entreprises, des partis politiques et autres entités désireuses d'amener les foules à adopter des comportements voulus et s'est enrichi en étant persuadé qu'avec la manipulation de l'opinion il faisait œuvre utile d'éducation et d'information, car quand on trompe ainsi le monde, il vaut bien mieux avoir bonne conscience.

Il pensait tout aussi sincèrement que les foules étaient collectivement incapables de réfléchir et encore moins de se gouverner et qu'il valait mieux que le pouvoir soit concentré "entre les mains des plus capables" (traduisez : des plus riches).

    Il s'agissait de faire en sorte que "la masse" se contente de choisir parmi les membres des classes supérieures les "hommes responsables", auxquels il reviendra le soin de gérer la richesse de la nation.

    Pour qu'elle se contente de jouer ce rôle, il sera nécessaire d'opérer une "vraie révolution dans la pratique de la démocratie" (Walter Lippmann), à savoir la manipulation de l'opinion pour "fabriquer du consentement", comme LE moyen indispensable pour gouverner le peuple en pseudo-démocratie.

"Le public doit être mis à sa place, écrit Lippmann, afin que les hommes responsables puissent vivre sans craindre d'être piétinés ou encornés par le troupeau de bêtes sauvages". Pas moins !

Et de nos jours divers médiacrates ou "chiens de garde" (cf. Paul Nizan) de luxe, grassement payés par leurs patrons, les milliardaires qui possèdent l'essentiel de nos médias nous désinforment en nous racontant des fables qui, hélas ! peuvent s'avérer mortifères : des millions de gens voient leurs vies ravagées par des guerres, des "coups" et "sanctions" juste parce que les foules occidentales l'acceptent : Afghanistan, Irak, Syrie, Iran, Libye, Yémen, Palestine…, la liste des cibles de leur vindicte est interminable, ce qui selon un simple iranien de rencontre (un sage !), "ne reflète que les conflits d'intérêts de nos dirigeants". Faux ?

    Les médias modernes sont de formidables outils qui pourraient servir à informer, éduquer, distraire, cultiver. Mais de nos jours ils ont été kidnappés par une minorité à qui ont déjà été laissées les clés d'un autre outil de pouvoir qui est l'argent, la finance.

    Sous le prétexte que cela leur donnait la capacité "d'investir et de créer des emplois", ils s'en sont servis pour saisir le pouvoir de contrôler nos vies, nos idées, nos déplacements, notre consommation et pour finir nos libertés, de plus en plus menacées.

    Ainsi, dans un paysage médiatique dévasté où la plupart des journalistes sont anxieux de garder leur emploi souvent très mal payé, précaire ou à la pige, l'autocensure est une sage garantie de survie, alors que certains "journalistes", "économistes" et autres pseudo "experts" empochent de grasses prébendes de dizaines ou même centaines de milliers d'euros pour influencer les foules par des articles, des livres ou des "débats" biaisés organisés pour discrètement (mais pas toujours) détourner l'opinion, diffamer et glisser des peaux de bananes aux partis critiques du pouvoir, gilets jaunes, syndicats et autre réfractaires à cette mainmise. C'est de l'information, ça ?   RJ


 

Un bel exemple de "journalisme" en marche : ce que l'on dit… et ce que l'on ne dit pas

 

   Vu à la TV le 3/11/19 sur la 5 : lors du volet de C-Politique sur les élections américaines, une "journaliste" présenta la jeune députée US d'origine portoricaine Alexandria Ocasio-Cortez (AOC), étoile montante de la gauche américaine, comme "Ocasio-Cortez, l'ancienne serveuse". Terminé !

   AOC qui a, faute d'argent, abandonné ses études supérieures, a effectivement dû travailler comme serveuse dans le Bronx pauvre où elle est née (et est l'élue surprise du Bronx-Queens) et elle poursuit opiniâtrement un but ouvertement socialiste et anticapitaliste (de très gros mots aux USA), anti-pauvreté, environnemental, etc., elle n'hésite pas à lever le poing dans les meetings et pourtant "l'ancienne serveuse" a un cursus universitaire dont ladite "journaliste" n'oserait même pas rêver.

   Jugez-en : à 18 ans, en 2007, un astéroïde a été baptisé à son nom (23238 Ocasio-Cortez) par le célèbre Massachusetts Institute of Technology MIT. Elle avait remporté le deuxième prix d'un concours de la Intel International Science and Engineering Fair avec un projet scientifique en microbiologie qu'elle avait commencé lorsqu'elle était encore lycéenne et aspirait alors à devenir gynécologue.

   Mais un stage de quatre mois dans une maternité de brousse au Niger la bouleversa, lui fit prendre conscience que c'est la politique et l'économie qui sont à la base de toute transformation sociale et elle changea ses buts : elle est en 2011 diplômée cum laude (avec honneur), 4ème de sa classe en Économie et Relations internationales de l'Université des Arts et des Sciences de Boston.

   Le décès de son père qui l'aidait financièrement l'obligea alors à abandonner ses études et travailler.

   D'une incroyable pugnacité, AOC s'engage au sein des Democratic Socialists of America et devient en 2018 à 29 ans avec 78% des voix ! la plus jeune candidate jamais élue au Congrès malgré un budget électoral de 194.000 $ contre les

3,4 millions $ de son adversaire (14% des voix !).

    Un séisme national ! Et elle n'est pas la seule à être ainsi élue dans des conditions similaires qui ridiculisent tous les "sondages" des prop-médias aux ordres de leurs maîtres hyper-milliardaires.

Mais ravaler en "l'ancienne serveuse" un parcours aussi remarquable et inspirant mais qui dérange le système en place, c'est tellement plus parlant ! Et honnête ?                RJ

 

 

 

 

2019 11 AN II

éDITORIAL

Depuis des semaines, la campagne xénophobe parée des plumes de la laïcité s’étale dans les media. Mais c’est bien de la liberté d’expression qu’il s’agit. Dans cette corrida où d’aucuns rêvent de mettre à mort les libertés démocratiques pourtant garanties par la constitution, le voile est agité comme une muleta.

Agression d’une femme voilée par un élu RN au Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, projets d’interdiction de listes politiques, amendements et projets de loi de tous  bords sur fond de suspicion généralisée et d’appel à la délation, la réaction fait flèche de tout bois. A l'université de Cergy-Pontoise, on diffuse un formulaire destiné à détecter les « signaux faibles de radicalisation.» Au Sénat une proposition de loi est déposée pour interdire les signes religieux chez les accompagnants scolaires, qui sont pourtant des bénévoles sans aucun statut lié à la Fonction publique : une idée que M. Blanquer juge « contre-productive » aux dernières nouvelles. Au sénat toujours, Bruno Retailleau, président du groupe LR, préconise d’interdire à certaines listes dites « communautaires » de se présenter aux élections.

Cela ne va pas sans contradictions, et des plus insurmontables. De même qu’il est difficile aux « catho-laïques » (appelons-les ainsi) de refuser aux musulmans les subventions dont eux-mêmes profitent, de même l’interdiction de listes posera problème : la « manif pour tous » n’a-t-elle pas déjà investi l’espace électoral ? Où serait la différence ? Qu’importe ! certain(e)s sont prêt(e)s à tous les sacrifices. La députée LR Valérie Boyer fait son chemin de Damas à l’envers. Porteuse d’un pendentif cruciforme, elle assure approuver l’idée de soumettre les élus à une « stricte neutralité » dans l'exercice de leur mandat, elle en arrive à déclarer : « Si retirer ma croix permet de lutter contre l'islam politique, alors je l'accepterai. »

 
 

Notons que ces néo-laïques d’opportunité observent un silence de carpe sur les avantages fiscaux accordés aux cultes dans les avant-projets communiqués par le gouvernement.

Nicolas Cadène, rapporteur de l’Observatoire de la laïcité, a raison de déclarer : « Un cap a été franchi. Outre que la parole est très libérée, ce qui m'inquiète, ce sont les propositions de loi qui veulent imposer une police vestimentaire. Certains s'affirment défenseurs de la laïcité, mais défendent une tout autre chose.  (…)  Les élus pensent qu'ils connaissent la loi, mais ce n'est pas toujours le cas. Cela aboutit à des volontés de légiférer alors qu'il n'y en a pas besoin. » Ignorance involontaire ? C’est à démontrer !

Toutes ces polémiques, artificiellement et savamment entretenues, trouvent leur pendant dans la répression contre la contestation sociale, qu’elle soit le fait des gilets jaunes ou –de façon de plus en plus nette – celui de catégories sociales en lutte pour leur dignité, pour leurs revendications et bien souvent pour le bien commun dans le cadre du service public. Voilà que même les sapeurs-pompiers en viennent à subir les violences d’Etat.

Violences qu’il vaut mieux qualifier de « politiques » que de «policières » ! Après tout, policiers et CRS ne font qu’obéir à des ordres.

 

 

Un coup de force contre la laïcité semble donc imminent, et pourtant d’une certaine façon improbable. Car il relève d’une réelle difficulté face à l’opposition des principales associations laïques sur des positions que la Libre Pensée a rappelées et défendues depuis le début.  La coopération des associations cultuelles n’est pas non plus acquise, qui veulent conserver leur souveraineté. La loi de 1905 sera-t-elle remise en cause : formellement non, du moins quant à ses deux premiers articles. Le gouvernement peut agir par voie réglementaire, décrets ou ordonnances. Et jusqu’où ira-t-il ? Nous n’en savons rien.

Du reste, le pire n’est pas toujours sûr. Et nous ne partons pas battus.

Notre tâche, pour l’heure : échanger avec tous les laïques, convaincre les citoyens conscients d’avoir à préserver leurs acquis démocratiques, préparer la mobilisation, continuer à affirmer  haut et fort :

Ne touchez pas à la loi de 1905 !

P.G.

soirée du 20 septembre

Communiqué

Lyon, le 23 septembre 2019

 

Le 20 juin 2019, à la Maison des Familles de Vénissieux, une cinquantaine de personnes ont participé à la Rencontre-débat organisée par la Fédération du Rhône de la Libre Pensée pour réagir au projet du Président de la République de modifier la Loi de 1905, pilier essentiel de notre République depuis plus de 110 ans.

 

 

Sous la présidence de Pierre GIROD, Benoit SCHNECKENBURGER philosophe, libre-penseur, membre de la France insoumise, a introduit le débat sur la laïcité et la loi de 1905, en rappelant : « Il s’agit bien d’un principe – non de valeurs ou encore moins d’un dogme ! La laïcité est l’une des solutions historiques à la question des relations entre le politique et le religieux. Il s’agit pour moi d’une des conditions nécessaires à l’exercice de la souveraineté démocratique : seule une loi issue de la volonté populaire est légitime. Le politique doit donc être soustrait aux influences de dogmes, et par conséquent l’État doit-être séparé des Églises. Le deuxième point, c’est qu’elle conditionne la possibilité d’une vie commune, une res publica, pacifiée. N’oublions pas que la loi de 1905 est venue clore, après la Révolution de 1789, plusieurs siècles de guerres de religions, au moment même d’ailleurs où l’affaire Dreyfus semblait en déclencher une nouvelle. Et enfin, la laïcité relève de la liberté : elle assure le droit fondamental à la liberté de conscience, laquelle concerne tout autant et indifféremment non-croyants, agnostiques ou croyants. »

Xavier HYVERT, délégué par la Fédération du Rhône de la Libre Pensée au congrès de la Fédération Nationale de la Libre Pensée réuni du 26 au 30 août 2019 à Alizay dans l’Eure, après avoir détaillé le contenu du projet remettant en cause les principes essentiels de la loi de 1905, conclu son intervention en indiquant : « les congressistes ont lancé un APPEL AU MOUVEMENT LAÏQUE, aux syndicats, aux associations philosophiques, aux militants de la laïcité, à tous les laïques, à toutes celles et ceux qui se réclament de la défense et de la pérennité de la loi du 9 décembre 1905 de Séparation des Eglises et de l‘Etat « ne baissons pas la garde. Renforçons la mobilisation laïque dans l’unité la plus large ! » Dans ce domaine comme dans d’autre, la division est la seule arme du gouvernement ! et pose la question : « Ne faut-il pas préparer dès maintenant une marche nationale à Paris ? Pour dire, ensemble : Ne touchez pas à la loi de 1905 !»

Après un large débat, de nombreuses contributions et questions, les participants ont pris connaissance des deux messages :

- Le premier de la Fédération des Œuvres laïques du Rhône : « Chers amis, chers militants, République, et malgré un recul face à la réaction des organisations laïques, la vigilance et la mobilisation sont plus que jamais nécessaires. Aussi, fidèle à ses valeurs : la laïcité, la citoyenneté et la solidarité, la Fédération de Oeuvres Laïques du Rhône et de la Métropole de Lyon, composante départementale de la Ligue de l’enseignement, se trouvera toujours avec celles et ceux qui les défendent. Ne touchons pas à une loi qui - si elle appliquée avec l’esprit qu’elle sous-tend – permet à tous nos concitoyens, quelles que soient leurs origines, leurs croyances ou leurs convictions,  de bien vivre dans notre République. Par définition, la République française est une communauté de citoyens, ne laissons pas nous imposer une communauté de communautés. Seul un rapport de forces, regroupant toutes les structures attachées au respect de la Loi de 1905, peut empêcher ce qui est envisagé. Pour le Conseil d’administration. Jacques Gelly. »

Le second de la Fédération du Rhône de la Ligue des Droits de l’Homme : « Je suis désolé de ne pouvoir y assister. Mais tu voudras bien transmettre à l’ensemble des participants que la LDH est tout à fait d’accord avec vos différentes positions notamment en ce qui concerne la laïcité il faut être vigilant quant aux modifications que le gouvernement veut apporter à la loi de séparation des églises et de l’Etat.la loi qui existe actuellement nous convient parfaitement et vouloir la modifier semble-t-il sera dans un sens rétrograde. Une avancée a été obtenue en ce qui concerne la justice quand Monsieur Balkany a pu être incarcéré mais il reste beaucoup à faire dans ce pays en ce qui concerne l’indépendance du parquet mais surtout beaucoup à faire en ce qui concerne la police. Le constat est sans appel, les manifestations sont ressenties par les gouvernants comme une atteinte à leur pouvoir non comme une expression de la démocratie. Au nom de l’ensemble des militants de la LDH je vous donc une rencontre débat très fructueuse avec notre soutien complet. » William Goldberg, président de la fédération 69 LDH.

La soirée s’est poursuivie par un banquet des plus animé, d’une cinquantaine de convives.

 

algérie Libertés démocratiques

Pour la libération des détenus politiques en Algérie.

Un débat à la Bourse du Travail

 

     Depuis le début du soulèvement citoyen en Algérie en février dernier, des dizaines et des dizaines de militants ont été emprisonnés en raison de leurs positions et actions politiques. Des dizaines et dizaines de militants, de citoyens, un héros de la lutte d’indépendance comme Lakhdar Bouregaâ, des chefs de partis comme Louisa Hanoune du PT (Parti des Travailleurs), ou Karim Tabbou, de l’UDS, des activistes, des jeunes, comme Samira Messouci, élue du RCD (Rassemblement pour la Culture et la Démocratie), souvent pour le simple port du drapeau amazigh, sont maintenus arbitrairement depuis des mois dans les prisons pour leurs opinions, pour leurs positions politiques…

     Pour soutenir les Algériens et exiger la libération de Lakhdar Bouregaâ, Louisa Hanoune, Samira Messouci et de tous les détenus pour délits d'opinion, une réunion publique a eu lieu jeudi 5 septembre 2019 à la Mairie du 1er arrondissement, en présence de Mme Nathalie Perrin-Gilbert (maire du 2e arrondissement) devant une salle pleine à craquer.

     Jeudi 26 septembre au consulat d’Algérie à Lyon, rue Vauban, plus de 100 personnes étaient réunies pour la libération de Louisa Hanoune, Lakhdar Bouregaâ, Samira Messouci, Karim Tabbou et de tous les détenus d’opinion en Algérie, pour le respect des libertés démocratiques et du droit de manifester.

     Ce rassemblement était organisé avec le soutien de la Fédération du Rhône de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), de la Fédération du Rhône de la Libre Pensée, du Mouvement de la Paix, du Forum de Solidarité Euroméditerranéenne (FORSEM), du Parti Ouvrier Indépendant (POI 69), du Groupe de réflexion et d'actions métropolitain (GRAM), du Collectif des Algériens de France (CAF), de l’U.D. CGT du Rhône, de l’U.D.Force Ouvrière du Rhône, du NPA 69, de La France Insoumise Lyon 8ème, d’Europe Ecologie Les Verts (EELV 69), d’Ensemble ! 69 et des associations Tamurt et Jean El Mouhoub Amrouche,

 

     Dans la foulée de cette mobilisation, le Forum de Solidarité Euroméditerranéenne organisait une conférence : « L’Algérie, une révolution pacifique inédite » en présence de Lahouari Addi, sociologue et de Tahar Khalfoune, juriste. C’était ce mercredi 23 octobre, à la Bourse du Travail de Lyon.

Les interventions introductives et le débat avec la salle montraient comment le régime militaire en place, a confisqué la démocratie depuis la guerre d’indépendance au détriment du pouvoir civil. On comprenait aussi comment les prochaines « élections » présidentielles ne trompaient personne sur la nature réelle du régime, conduisant le pays dans une impasse dont seule une révolution démocratique peut le tirer. Une révolution de la jeunesse, aussi mûre que déterminée, et souvent bien loin des clichés colportés en occident par les media.

     Difficile de résumer ce débat d’une grande richesse, c’est pourquoi nous avons souhaité donner la parole à Tahar Khalfoune, l’un des initiateurs de cette soirée.

La Parole à Tahar Khalfoune


L’An II : Tahar, pourrais-tu te présenter à nos lecteurs ?

Je suis juriste, universitaire et auteur de nombreuses publications dont la dernière est « Mélanges en l’honneur de l’historien Gilbert Meynier » (l’Harmattan, mai 2019). Gilbert Meynier, ami de l’Algérie et de l’avis même de ses collègues est l’un des meilleurs spécialistes de l’histoire franco-algérienne.

L’An II : Quel regard portes-tu sur la mobilisation qui a commencé en France, et spécialement à Lyon, en solidarité avec le peuple algérien et pour la libération des détenus politiques ?

Les liens historiques, culturels, la proximité géographique et surtout les liens humains (un français sur six a un lien direct avec l’Algérie, et en retour un Algérien sur sept a des attaches en France !) entre la France et l’Algérie ne peuvent laisser indifférente la société française face au soulèvement citoyen qui agite l’Algérie depuis plus de huit mois. Un soulèvement qui a forcé l’admiration des peuples du monde entier par son caractère rassembleur, unitaire et surtout pacifique et par la détermination inébranlable des Algériens à dégager le régime. Un régime disqualifié, à bout de souffle et sans rémission possible. Le soutien de la société française est d’autant plus nécessaire qu’il existe une tradition de son engagement à l’étranger à travers l’action de ses organisations dès lors qu’est constatée une violation des droits humains.

En l’occurrence, malgré le caractère pacifique manifeste de l’insurrection citoyenne, les autorités n’ont pas hésité à arrêter Lakhdar Bouregaa, un vétéran de la guerre d’indépendance, Louisa Hanoune, dirigeante du Parti des travailleurs, Karim Tabou, porte-parole de l’Union démocratique et sociale, Abdelwahab Fersaoui, président du Rassemblement action jeunesse, Samira Messouci, élue du Rassemblement pour la culture et la démocratie à Tizi Ouzou… Et plus d’une centaine d’Algériens arrêtés depuis février 2019 pour avoir exprimé leurs opinions critiques ou pour avoir brandi tout simplement l’emblème amazigh. Cet état de violation caractérisée des droits humains crée un devoir de solidarité et de soutien aux Algériens dans leur lutte admirable pour leur dignité.

À Lyon, nous organisons depuis plusieurs mois des rassemblements et des conférences avec nombre d’organisations françaises et algériennes, comme la Fédération du Rhône de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), la Fédération du Rhône de la Libre Pensée, l’Union départementale Force Ouvrière (FO) du Rhône, le Mouvement de la Paix, le Forum de Solidarité Euroméditerranéenne (FORSEM), le Parti Ouvrier Indépendant (POI 69), Ensemble ! 69, le Groupe de réflexion et d'actions métropolitain (GRAM), l’Association Jean El Mouhoub Amrouche, le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA 69), l’Europe Écologie Les Verts (EELV69), La France Insoumise Lyon 8ème, l’Union départementale CGT du Rhône… pour informer et sensibiliser l’opinion publique sur la révolution en marche en Algérie et pour exiger les détenus pour délits d’opinion.

L’An II : Il a été dit, lors de la conférence du 23 octobre, que les élections n'auraient pas lieu - ou que même si elles auraient lieu, elles n'auraient aucune crédibilité. Es-tu optimiste sur la capacité du peuple algérien à imposer une constituante ?

     En effet, le rejet du scrutin présidentiel du 12 décembre prochain est affirmé massivement et sans détours tous les mardis et vendredis lors des imposantes marches hebdomadaires. En s’attachant à organiser à tout prix l’élection présidentielle le 12 décembre prochain, quand bien même elle est fortement contestée et sa tenue reportée à deux reprises, le chef d’état-major de l’armée manifeste clairement une volonté de passer en force pour régénérer le régime. L’Algérie a organisé depuis son indépendance 10 scrutins présidentiels, mais aucune n’a refondé le régime sur de nouvelles bases, celles d’un État de droit et démocratique tant attendu par les Algériens.      Si d’aventure, cette élection n’est pas reportée de nouveau puisqu’elle est massivement rejetée, le risque est grand de voir s’installer à la tête de l’État en 2020 un président politiquement faible, car souffrant d’un déficit de légitimité du fait du taux exceptionnellement élevé d’abstentions et de fraudes qui auront entaché ce scrutin.

     Aujourd’hui force est de constater que s’il y a une question qui fait l’unanimité au sein des manifestants, des organisations politiques, syndicales et associatives…, c’est le rejet de ce régime et les ingrédients d’une rupture sont plus que jamais réunis. Et en période révolutionnaire, et c’est bien le cas en l’occurrence, ce sont souvent les assemblées constituantes qui sont sollicitées. De toutes les dispositions de la constitution, seuls deux articles (7 [1]et 8[2]), disposant clairement que la souveraineté et le pouvoir constituant appartenant au peuple, sont instamment convoqués par les manifestants qui exigent leur application sur-le-champ.

     Et il n’y a rien de plus contraire à la révolution en cours que de conserver la constitution du régime, alors qu’elle est d’autant plus caduque que plusieurs millions d’Algériens réclament à cor et à cri depuis huit mois le démantèlement du régime et ses symboles, au premier rang desquels sa constitution.

     L’assemblée constituante est sans doute l’un des procédés les plus à même de provoquer une rupture avec l’ordre constitutionnel antérieur et de marquer symboliquement et politiquement le passage à l’ordre juridico-politique nouveau et de mettre ainsi fin aux pratiques bonapartistes d’octroi de constitutions par le fait qu’elle procède d’une assemblée élue et non du fait du prince, dont les constitutions que l’Algérie a connues sont l’illustration. Celles-ci ont toutes été octroyées. La technique consiste à coopter d'abord un homme issu très souvent des rangs de l'armée, « élu » ensuite président de la République par des procédés souvent peu respectueux du suffrage universel. Quelques années plus tard, il octroie une constitution au peuple en prenant le soin de la soumettre à l'approbation des électeurs par un référendum.      Enfin, se doter d’une nouvelle constitution est, certes, nécessaire pour rompre avec les instruments juridiques et politiques de l’ancien régime, mais cela ne suffira pas à garantir son effectivité - véritable talon d’Achille de toutes les constitutions adoptées jusque-là - quand bien même elle serait l’œuvre d’une assemblée constituante.

     Encore faudra-t-il veiller à sa stricte application, notamment lors des premiers mois de son adoption, car un arbre planté de travers ne saurait monter droit. Une authentique Cour constitutionnelle, composée de juristes professionnels, professeurs en droit, magistrats…) doit prendre ab initio soigneusement garde à la constitutionalité des premières décisions politiques dès l’entrée en vigueur de la nouvelle loi fondamentale.

 

  1. Le peuple est la source de tout pouvoir. La souveraineté nationale appartient exclusivement au peuple ».
  2. « Le pouvoir constituant appartient au peuple… ».

 

les amis d'étienne dolet

« Je voudrais faire élever sur une place publique de Lyon une statue à Etienne DOLET,

le grand humaniste, l’homme de pensée et de courage, le martyr de la place Maubert. »

(Edouard HERRIOT à Auguste RODIN – 12 octobre 1908)

Association laïque des amis d'Etienne Dolet

       
 
 
 
 

À M. le Maire de Lyon, Gérard Collomb,

À Mme le Maire du 3° arrondissement, Catherine Panassier,

À MM. les adjoints à la Culture et au Patrimoine, M. Loïc Graber et M. Jean-Dominique Durand.

 

Objet : Le Banquet des Humanistes, en hommage à Etienne Dolet

Lyon, le 23 octobre 2019

 
 

 

Je vous prie de bien vouloir reconsidérer la décision de la Ville de Lyon qui nous été transmise par Mme le Maire du 3° arrondissement, suivant laquelle :

« la Ville de Lyon […] refuse la création de nouvelles œuvres d’art nécessitant un entretien  et ne s’inscrit pas non plus dans une démarche d’œuvre temporaire sur le mur d’une école ».

L’application aveugle, immédiate, d’une telle décision aurait pour résultat d’interdire la réalisation de l’œuvre du « Banquet des Humanistes, en hommage à Etienne Dolet » sur le mur de l’école Dolet.

La mesure se comprend mais elle ne peut s’appliquer au cas qui nous intéresse :

  • 1- La mairie centrale a donné l’autorisation de cette réalisation en 2012 et ne l’a jamais remise en question. Elle ne peut revenir sur sa parole.
  • 2- Invitée, par Mme le Maire du 3ème, à participer à une commission de travail sur ce sujet, en février 2019, l’association, qui a pris à sa charge le coût de l’œuvre et son installation, a fait réaliser, à ses frais, une maquette du tableau nécessaire à la commission. La réalisation de l’œuvre, toute prête à être finalisée, a donc été engagée avec l’aval municipal,
  • 3- La décision municipale s’expliquerait par le refus d’assurer l’entretien de l’œuvre. Mais notre œuvre, de dimensions modestes, placée en hauteur à l’abri des tags, ne nécessitera aucun entretien puisqu’il s’agit non d’une fragile peinture murale mais de l’impression d’encres de couleurs sur plaques de dibond, résistantes à la chaleur, au gel, à la sécheresse et à la pluie.

Le refus de la municipalité de respecter l’accord donné et son engagement pourrait apparaître comme un déni de démocratie et une insulte à la mémoire des Humanistes de la Renaissance et d’Etienne Dolet, martyr de la liberté d’expression et de l’indépendance de la pensée.

Il nous faudrait alors faire appel à l’opinion démocratique.

Mais vous ne retiendrez pas un tel choix car il serait tout le contraire de la politique constante des maires républicains de la Ville de Lyon, d’hommage et respect envers Dolet et ses amis, depuis Antoine GAILLETON qui a créé la Rue Dolet, Edouard HERRIOT qui a voulu élever un monument à l’humaniste ou Gérard COLLOMB qui a accompagné les initiatives de notre association.

Nous demandons que soit différée, pour ce qui regarde l’implantation du « Banquet des Humanistes », la décision de refus de toute nouvelle œuvre d’art, afin que l’association, en accord avec les services, puisse mener à son terme, dans les meilleurs délais, la réalisation du projet.

Veuillez agréer, avec nos remerciements, nos salutations républicaines.

Marcel PICQUIER, président de l’Association

Association laïque lyonnaise des Amis d’Etienne Dolet,

 
 

chez Marcel Picquier, 7 avenue Berthelot 69007 – Lyon - Mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. – tél : 04 78 58 92 80

Image de notre maquette du Banquet des Humanistes

(Sans les modifications acceptées : reconnaissance des personnages avec leurs noms, suppression de la silhouette de Dolet en filigrane sous l’inscription mémorielle) 

 L’image commémore cette belle journée de février 1537, où Etienne Dolet fut fêté à Paris par dix des plus grands savants et hommes de lettres de son temps, dont Rabelais, Bérauld, Budé, Marot, les seuls représentés ici, avec Visagier, organisateur du Banquet. 

 

 

Attachés aux libertés nouvelles, ces hommes de la Renaissance donnaient une image de paix et de concorde en un siècle de querelles, de persécutions et bientôt de guerres de religion.

   Ce jour fut un jour de gloire pour Etienne Dolet qui venait d’obtenir une grâce royale et pour l’audace de ses idées. Nous avons donc voulu donner une allure fringante, même s’il était déjà marqué par la maladie, à cet homme jeune, de vingt-huit ans, déjà illustre, appelé à devenir une figure emblématique des libertés, comme le souligne l’inscription mémorielle.

   L’écolière qui l’accueille fait la jonction entre le passé et notre présent. Elle symbolise la transmission des valeurs défendues par Dolet et ses amis, valeurs toujours menacées et toujours à défendre. 

tuna altinel

L’enseignant-chercheur en mathématiques de l’université Claude-Bernard Lyon 1 Tuna Altinel a été incarcéré le 11 mai 2019 en Turquie pendant ses vacances. On lui reprochait d’avoir participé, en février, à un événement organisé à Villeurbanne par l’association des Amitiés kurdes, et d’avoir signé, en janvier 2016, un appel indiquant « Nous, enseignants-chercheurs de Turquie, ne serons pas complices de ce crime » à savoir l'intervention des forces militaires turques dans des provinces du sud-est de la Turquie depuis l'été 2015.Le 11 juillet était organisé, à Lyon, un rassemblement pour la libération de Tuna Altinel, en présence d’unecentaine de personnes à l’appel du comité lyonnais pour la libération de Tuna Altinel. La Libre Pensée du Rhône y était naturellement présente (voir L’An II de juin 2019).

 « Tuna Altınel, rappelaient les organisateurs, maître de conférences à l’université Claude Bernard Lyon 1 depuis 1996 et membre de l’Institut Camille Jordan (…). Il est un mathématicien internationalement reconnu ; comme enseignant, sa clarté et son sérieux sont des modèles. Il est également engagé dans la défense des droits humains dans le mouvement des « Universitaires pour la paix ».  Tuna Altinel a été libéré en septembre mais reste poursuivi pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste ». En cause, la réunion publique qui s’est déroulée à Villeurbanne en février. La seconde audience de son procès est prévue pour le 19 novembre. 

 

Communiqué de la fnlp

Débaptisation dans l’Église catholique

 

Pour en finir avec un privilège clérical exorbitant, Campagne : un cas pour une cause !

Savez-vous que ….

La législation est censée progresser de manière constante pour protéger les droits des individus au respect de leur vie privée. C’est ainsi que s’est mis en place, sous l’égide de l’Union européenne, le Règlement général de protection des données (RGPD).

Les administrations, les services publics, les associations, les partis, les syndicats, les Obédiences maçonniques ont maintenant obligation, entre autres, de demander l’autorisation de leurs usagers ou membres pour collecter et garder des informations personnelles sur les individus.

Il est même prévu la possibilité que ces données puissent être effacées à la demande des intéressés.

C’est ce qu’on appelle « le droit à l’oubli ».

Mais savez-vous que les Églises chrétiennes sont les seules structures qui échappent à ces obligations légales ?

La Libre Pensée n’a cessé d’agir à côté des personnes qui souhaitaient voir supprimer dans les registres paroissiaux (sous la responsabilité et le contrôle des diocèses) la mention de leur baptême, baptême qui leur avait été imposé alors qu’ils étaient enfants, c’est-à-dire sans qu’ils aient pu donner leur consentement éclairé. Avant l’entrée en vigueur du RGPD, elle avait notamment préconisé de modifier le deuxième alinéa de l’article 31 de la loi du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés afin d’y préciser que les organismes religieux ne pourraient conserver d’informations nominatives, dès lors que leurs anciens membres en demanderaient l’effacement. 

La Libre Pensée constate que les registres paroissiaux sont des fichiers de fait, sans que jamais l’Église catholique n’ait demandé leur accord aux personnes qui y figurent.

C’est une dérogation exorbitante du droit commun et du principe d’égalité.

La bataille a été rude contre l’Église catholique, mais celle-ci a été contrainte de mettre en marge des registres paroissiaux : « a renié son baptême ».

Ce fut une première étape qui n’a pas été simple à obtenir. Mais cette situation nouvelle permettait de créer un fichier des « apostats », ce qui est contradictoire avec le respect de la vie privée des individus. Imaginons que nous revivions les affres noires d’une période comme le Régime de Vichy, quels risques pourraient courir les personnes qui auraient « renié » leur appartenance au catholicisme ?

Rappelons que nombre de juifs ont pu être sauvés des rafles par de faux certificats de baptême.

Que se passerait-il avec des « vraies attestations de reniement » du culte catholique ?

C’est pourquoi, le Libre Penseur René Lebouvier avait demandé, sur la base de cette avancée, que soit effacée à tout jamais des registres de l’Église la mention de son baptême qu’il avait renié, dès son âge de raison. Il ne voulait pas que son nom figure dans un quelconque document de l’Église catholique, tant il était révolté par le cynisme de cette institution qui ne parle que de morale, mais qui évite de se l’appliquer à elle-même (dans les affaires de crimes de pédophilie, entre autres).

C’est ainsi qu’en première instance au Tribunal de Coutances, René Lebouvier avait obtenu gain de cause, au motif que cette inscription portait atteinte à la vie privée.

Toutefois, la Cour d’Appel de Caen a infirmé le jugement de Première instance et la Cour de Cassation a entériné cette décision. La Cour de cassation parlant même, à propos du baptême, de « fait historique qu’on ne pouvait effacer » en mentionnant le baptême.

 

Y aurait-il deux jugements possibles, selon que vous êtes catholiques ou pas ?...

Devant ce déni de justice, la Libre Pensée a décidé d’aller jusqu’au bout pour faire reculer l’Église catholique dans ses prétentions exorbitantes et inégalitaires.

La Libre Pensée va mener deux actions dans le temps si nécessaire :

  • - Une saisine de la CNIL d'un cas exemplaire sur la débaptisation pour qu’elle s'assure, au vu du RGPD, du respect par l’Église catholique des droits de la personne concernée ainsi que de ses obligations en matière de tenue de fichiers.
  • - Le cas échéant, faire une action judiciaire d'un cas exemplaire sur la débaptisation, en allant jusqu’au bout des procédures : Première instance, Cour d’Appel et Cour de Cassation si besoin, y compris à l’étranger, puisque nous avons, des cas en Algérie, en Australie et en Italie.

 

Mais pour cela, il faut 10 000€ pour toutes les actions à mener

Nous vous appelons à verser massivement si vous êtes attachés à la défense de la liberté de conscience. La question des moyens financiers ne doit pas être un obstacle à l’établissement de la Justice, au respect du principe de l‘Égalité et à la défense de la liberté de conscience.

Le message de l’Église catholique et de ces affidés est clair : dès que vous êtes baptisés, même et surtout sans votre consentement, vous appartenez ad vitam aeternam à l’Église catholique et jamais personne ne pourra effacer ce fait. C’est la religion obligatoire qui vous poursuivra même dans la tombe et pendant des générations et des générations après vous. Alors que l’Église catholique s’effondre, elle entend imposer un lien éternel avec ceux qui ont eu le malheur de croiser sa route.

Elle entend imposer son talon de fer, alors que la société toute entière la rejette.

En voici deux exemples :

  • - ■ En 2000, il y a eu 400.327 baptêmes d’enfants de 0 à 7 ans
  • - En 2017, il n’y en a plus que 208.009 (Source : Conférence des Évêques de France)
  • - ■ En 1970, 90% des enfants en France faisaient le catéchisme
  • - En 1982, ils n’étaient plus que 60%
  • - En 1990 : 43%
  • - En 2019 : 17 % (Source Communio, revue catholique internationale)

Pour la Libre Pensée, l’objectif est de faire reconnaître que les Églises sont des associations comme les autres, avec les mêmes droits et les mêmes obligations que les autres.

En aidant la Libre Pensée, vous aiderez la démocratie et la liberté de conscience.

Versez massivement pour la liberté !

 

Bon de soutien à l’action en justice de la Libre Pensée

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Je verse : ………………€. Chèque à l’ordre de la Libre Pensée (Mettre Débaptisation au dos du chèque). Envoyer à : Libre Pensée 10/12 rue des fossés Saint-Jacques 75005 Paris.

À votre demande, un reçu fiscal vous sera délivré.

 

Libres propos, libres pensées

"L'opinion, ça se travaille ! "

 

Cette phrase prononcée par un général de l'OTAN sert de titre en 2000 à un opuscule de Serge Halimi sous-titré "Les médias, l'OTAN et la guerre du Kosovo". Il expose les mensonges propagés par les médias pour nous vendre les conflits extérieurs.

Car en démocratie, le pouvoir légalement élu est censé ne pas brutaliser ses citoyens (quoi que…). Pour obtenir leur consentement à agir contre eux et leurs propres intérêts, il convient donc de les en convaincre insidieusement afin de les persuader d'adhérer délibérément à leur servitude volontaire.

Mais cela nécessite qu'ils ne soient pas trop pourvus d'esprit d'analyse critique, qu'ils aient l'attention détournée vers des sujets superficiels et éphémères montés en épingle, qu'ils soient éduqués mais juste assez pour faire fonctionner la machine capitaliste sans surtout avoir l'idée de la contester.

Edward BERNAYS, né à Vienne, double neveu de Freud dont il exploita abondamment le nom, est l'auteur de "Propaganda" (du latin "Prõpãgõ", propager) paru en 1928 à New York. Le chapitre n°1 s'intitule : "Organiser le chaos" (sic) ! Inconnu du public, c'est pourtant le manuel de référence des "communicants" en politique. Noam Chomsky le cite dans son livre "De la propagande" (2001) :

"Nous devons insuffler aux gens une philosophie de la futilité et nous assurer qu'ils seront intéressés exclusivement par les choses superficielles de la vie et les effets de mode du consumérisme. Ils doivent chercher à satisfaire ce que l'on appelle des besoins imaginaires. Nous créons ces besoins, puis obtenons d'eux qu'ils se focalisent dessus. Cela acquis, ils ne nous dérangeront plus". Assez clair ?

Ses manuels d'intox figuraient dans la bibliothèque de Goebbels qui s'en inspira pour sa campagne de diffamation haineuse contre les juifs allemands.

Bernays qui fut le chantre du "gouvernement invisible des élites", (c.-à-d. de l'oligarchie, qu'on appelait alors aux USA "les barons voleurs") est reconnu comme de loin le principal théoricien du "spin doctoring", c'est-à-dire la manipulation de l'info, des médias et de l'opinion publique pour, entre autres, gagner les quelques dixièmes de % d'opinion qui en démocratie feront la différence.

Ensuite, le pouvoir exécutif élu pourra faire ce que lui dicte le "gouvernement invisible", qui tient l'argent (pour acheter et corrompre) et tous les grands médias (pour anesthésier l'opinion) mais il faut d'abord absolument gagner les élections.

Car comme en sport, il y a toujours en politique une part inconnue d'incertitude (les rivalités sont nombreuses), qu'il faut réduire au strict minimum par de la "communication", mot politiquement bien plus acceptable par le public que "propagande".

Mais quand on voit l'abyssale et crasse médiocrité intellectuelle, l'absence d'humanité de la plupart des dirigeants politiques issus de ces manipulations, on ne peut que constater que cela marche. Hélas !

Un des moyens est de dénoncer les coupables des tristes maux qui nous accablent : crise économique hautement sélective, précarité croissante, inégalités intolérables, santé et retraites menacées, chômage élevé par délocalisations, donc désindustrialisation, privatisation-pillage des biens publics, changement de climat bien perceptible, immigration incontrôlée etc… mais évidemment pas les vrais coupables !

Diffamer immigrants, opposants, services publics, fonctionnaires, syndicats, musulmans, tout est bon.

Ainsi (entre autres…) notre propagande bien à nous nous dresse depuis peu contre la Chine qui réprime si durement des manifestants qui veulent la démocratie, (mais pas chez nous ? Gilets Jaunes : 10.000 arrestations, 1.800 condamnés, 200 blessés graves dont 25 mutilés !), cette Chine qui nous vole nos industries, nos emplois, donc notre prospérité.

 

Mais la Chine n'a fait qu'accepter avec joie le marché qu'on lui a proposé ! : offrir sa pléthore de main d'œuvre pas chère et (supposée) docile, en échange des capitaux et technologies nécessaires à l'installation clés en mains d'usines low cost sur son sol. Grâce à cette géniale stratégie la Chine est en train de viser la place de 1ère puissance mondiale !

Ce deal faisandé à relent raciste (on supposait les chinois incapables de se hisser à notre niveau) a considérablement enrichi nos capitalistes "libéraux" tout en affaiblissant nos structures sociales, pendant qu'une économie de marché "mixte" mais sous la tutelle exclusive et ferme d'un État chinois très dirigiste, évoluait à pas de géant en formant, éduquant et sortant de leur misère immémoriale des centaines de millions de ses citoyens, donnant amplement raison à Lénine : "Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle on les pendra".

Il suffisait pour cela de leur faire entrevoir de fabuleux profits à court terme : leur patriotisme ne peut résister à de gros dividendes, même si cela ruine les vies de millions de leurs concitoyens.

 

 

Les déficits commerciaux abyssaux des pays occidentaux avec la Chine ne sont que le résultat pourtant très logiquement prévisible des efforts de leurs capitalistes pour optimiser leurs profits.

L'épicentre de tout cela, les États-Unis, ont ainsi perdu 40% de leurs emplois manufacturiers, des millions de jobs très qualifiés ont été exportés pour satisfaire la soif inextinguible de profits de leurs actionnaires, sans le moindre égard pour l'american way of life de leurs compatriotes, de + en + souvent voués à la précarité sociale ou une pauvreté abjecte.

Mais en quarante ans, entre 1978 et 2018, la rémunération des PDG américains a augmenté en dollars constants en moyenne de 940%, celle de leurs salariés de 12% ! (Economy Policy Institute, USA). 25 managers de la finance gagnent DEUX FOIS PLUS que L'ENSEMBLE des enseignants de maternelle et les trois Américains les plus riches possèdent plus de richesse que la moitié inférieure de la société américaine. C'est normal ?

La Chine n'est, et de loin, pas irréprochable mais dans le même temps elle a sorti 770 millions de ses citoyens de l'extrême pauvreté (une population équivalente aux USA + l'UE à 27 !) démontrant que le sacro-saint "laisser-faire-le-marché" néolibéral ne fait, lui, que creuser les inégalités).

Et les ÉNORMES gains de productivité réalisés grâce aux nouvelles technologies ont été en Occident empochés sans vergogne et sans la moindre idée d'en faire profiter les producteurs réels des biens et services, ceux qui travaillent et font marcher la machine économique.

Alors, comment expliquer ou camoufler tout cela sans recourir à l'enfumage de l'opinion ?

C'est vraiment la faute de la Chine ?       R.J.

 

 

 

 

 

 

 

2019 08 an II

éDITORIAL

 

L’affaire « De Rugy » est un des événements qui ont défrayé la chronique de juillet, avec la révélation de dîners fastueux dans un cadre qui tenait autant de la fête privée que de la communication politique.

Rien d’illégal, nous dit-on, …ou si peu. Pour le pouvoir l’affaire est terminée. Pas de quoi fouetter un chat. Il n’y a pas d’affaire « De Rugy », et même pas d’affaire « Rugy » tout court. En même temps que son portefeuille, le ministre a perdu sa particule. L’heure n’est pas à étaler les privilèges …du moins dans les media.

L’entre-soi des possédants

L’affaire est terminée… là où peut-être elle ne fait que commencer. Car le problème n’est pas tant le prix du homard ni des bouteilles à 500 € que de la relation incestueuse entre milieux d’affaires, lobbies, décideurs occultes et les relais qu’ils ont trouvés au même de l’Etat, et qu’ils ont contribué eux-mêmes à sélectionner : un De Rugy par exemple, ex-candidat aux primaires de la gauche qui s’était engagé à soutenir celui qui sortirait vainqueur de l’élection. Ce fut Hamon.

De Rugy en profita pour tourner casaque et se rallier à Macron. Comme dit l’un des personnages dans la série « Kaamelot » : « Quand est-ce qu’on trahit ? » Pour De Rugy, la réponse est à l’évidence : « le plus vite possible ». On jugea en haut lieu qu’il ferait un bon ministre.

Comme l’écrit Juan Branco, qui a expliqué comment le « produit » Macron avait été fabriqué et programmé par les Niel, Bernard Arnault et la caste oligarchique qui dispose désormais en France de la quasi-totalité des media : « En ces mondes, la question des compétences devient secondaire, tant on voit à quel point les individus sont conditionnés par des réseaux d’allégeance et de contre-allégeance qui leur retirent toute autonomie. » Un monde où tout s’achète et tout se vend, comme les charges d’Ancien Régime.

Branco, qui connaît bien son sujet pour être lui-même issu du « sérail » explique également comment ladite caste apprend à pérenniser ses privilèges, dès l’enfance, dans des établissements scolaires qui n’ont rien à voir avec votre collège de secteur. Réservés aux rejetons de la moyenne, haute, voire très haute bourgeoisie, ils cultivent l’entre-soi par un recrutement entièrement contrôlé, et par des droits d’inscription prohibitifs. A l’Ecole alsacienne où Branco a été élève, les professeurs sont payés par nos impôts et l’établissement sous contrat « se contente de prélever une dîme de 2700 euros par an pour en organiser le vivre-ensemble ». L’école se trouve à deux pas des jardins du Luxembourg.

Si vous voulez vous retrouver seulement entre gens fréquentables, les établissements à connaître à Paris ont pour nom Stanislas, Notre-Dame -de-Sion, Saint-Dominique, Saint-Louis de Gonzague. Ils sont plus rares en Province mais on se doit de mentionner La Providence à Amiens, qui s’enorgueillit d’avoir formé le petit Emmanuel.

Encore et toujours : défendre la loi de 1905

Comment pourrait-on faire confiance à ces gens pour garantir la laïcité ? Sans parler de l’élitisme républicain dans son sens le plus noble qui passe par un véritable système d’instruction publique, et par des diplômes nationaux et anonymes ? On connaît les coups que le ministre Blanquer vient encore de porter au bac, non sans menacer de lourdes sanctions les professeurs récalcitrants.

Pour la Libre-Pensée, il en va de même de la loi de 1905. Celle-ci a déjà été partiellement dénaturée, sous différents gouvernements. Malgré un recul apparent face à la mobilisation des laïques à l’automne dernier, rien n’est garanti. C’est sur les actes qu’il faudra juger, et que l’on peut même juger déjà : la loi de 1905 ne sera pas pour nous un objet de négociation.

Ni dans sa lettre, ni dans son application effective.

Nous aurons l’occasion d’y revenir lors de notre rencontre du 20 septembre à Vénissieux. Tous les laïques, tous les républicains y seront les bienvenus.

Une bonne nouvelle pour finir : la Région a été déboutée en appel dans l’affaire de la crèche Wauquiez à l’Hôtel de Région.

La loi de 1905 est toujours debout !       

 P.G.

liberté d'expression

 

Le 11 juillet était organisé, à Lyon place de la République, un rassemblement pour la libération de Tuna Altinel, en présence d’une centaine de personnes.

 

« Tuna Altınel, maître de conférences à l’université Claude Bernard Lyon 1 depuis 1996 et membre de l’Institut Camille Jordan, a été emprisonné samedi 11 mai 2019 par les autorités turques. Il est un mathématicien internationalement reconnu ; comme enseignant, sa clarté et son sérieux sont des modèles. Il est également engagé dans la défense des droits humains dans le mouvement des « Universitaires pour la paix ».

Tuna Altınel est poursuivi par la justice turque pour avoir signé en janvier 2016 l’appel « Nous, enseignants-chercheurs de Turquie, ne serons pas complices de ce crime » qui dénonce l'intervention des forces militaires turques dans certaines provinces du sud-est de la Turquie à partir de l'été 2015 (rapport du HCDH de l'ONU) et demande la reprise des pourparlers pour que la paix soit rétablie » comme l’indique son comité de soutien.

Signataires : Association Culturelle Mésopotamie, Amitiés Kurdes de Lyon Rhône Alpes, Association France Kurdistan du Rhône, Comité universitaire de soutien à Tuna Altinel, Ligue des droits de l’homme Rhône, Comités génération-s de la métropole de Lyon, Ensemble ! Rhône, Europe Écologie Les Verts 69, Parti Communiste Français du Rhône, Confédération nationale du travail Rhône, Union départementale CGT 69, Union Syndicale Solidaire du Rhône

Texte de la déclaration de Xavier Hyvert, représentant la Libre Pensée :

 

« La Fédération du Rhône de la Libre Pensée s’associe à la demande de libération de Mr Tuna Altınel, professeur de mathématiques, enseignant à Lyon I. Pour les mêmes raisons…

ð  qu’en France, nous sommes au côté des associations, des syndicats, pour exiger l’arrêt de la répression, qui n’est certes pas nouvelle mais qui a atteint un niveau de violence inconnu depuis la guerre d’Algérie, contre les mouvements sociaux,

ð   que nous avons manifesté à Lyon le 13 avril avec de nombreuses associations, syndicats et partis pour demander le retrait de la loi liberticide mal-dite « anticasseurs » qui devrait plutôt s’appeler loi anti manifestants.

ð   Et que nous n’acceptons pas non plus que des enseignants soient arrêtés pour avoir dénoncé un projet de loi qui détruit l’école.

ð   que nous demandons avec les syndicats, les associations, les démocrates, comme dans plus de 70 pays, la libération de Louisa Hanoune et de tous prisonniers d’opinions en Algérie, au côté du peuple algérien engagé dans ce que l’on peut appeler une révolution ;

Nous demandons la libération de M. Tuna Altınel emprisonné, comme le précise son comité de soutien, pour avoir signé en janvier 2016 l’appel

« Nous, enseignants-chercheurs de Turquie, ne serons pas complices de ce crime » qui dénonce l'intervention des forces militaires turques dans certaines provinces du sud-est de la Turquie à partir de l'été 2015 et demande la reprise des pourparlers pour que la paix soit rétablie.

La liberté d’expression est un droit humain fondamental énoncé à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, comme vient de le rappeler l’Unesco.

Cet Article 19 énonce que : « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. »

Parce que nous défendons cette liberté première et fondamentale qui s’appelle la liberté de conscience, le droit de dire non, non à la guerre, non aux guerres d’aujourd’hui qui obéissent à la même logique qui faisait écrire à Anatole France : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels », ces guerres qui sont la misère des peuples : avec les syndicats, les associations, les citoyens, ces collègues, et son comité de défense nous exigeons la liberté pour Tuna Altinel. »

libres propos, libres pensées

Démocratie directe, Laïcité et État-Nation Souverain : des notions indissociables

 

En France la situation créée par la révolte brusque et inattendue des Gilets Jaunes divise de facto les partisans de la démocratie en deux camps

   Les "légitimistes" qui pensent que Macron ayant été élu démocratiquement, il a donc le droit de faire ce qu'il veut durant son mandat, (y compris brader notre patrimoine public et notre souveraineté sur le territoire, sur l'exemple du très (trop) discret Traité franco-allemand d'Aix la Chapelle du 22/01/19).

   Les "révocateurs" qui pensent qu'un président démocratiquement élu mais qui agit sciemment à l'encontre de leurs intérêts et des espoirs mis en lui par une majorité d'électeurs (bien à défaut dans son cas !) ne doit pas rester en place et doit être soumis à un référendum citoyen où le peuple souverain tranchera s'il mérite de rester par Oui ou par Non.

Car la démocratie n'est pas une :

Le vote des sénateurs argentins en août 2018 contre la légalisation de l'avortement nous en apprend beaucoup sur la démocratie et ses variantes, variables, variées et bien trop souvent avariées.

En effet, dans un pays où les avortements illégaux sont estimés entre 350.000 et 500.000 par an, une (meule de) paille ! la population argentine y étant très majoritairement favorable, la chambre des députés ayant voté en sa faveur quelques semaines plus tôt, il a suffi du véto de CINQ sénateurs pour renvoyer la question dans les limbes. Dehors la loi !

Avec (évidemment !) en soutien l'appui public et largement relayé du bon pape argentin François le 1er, ce pape réputé si "progressiste" et tant choyé par les médias, qui pontifie à Rome en faisant des bulles derrière les murs bien clos et les secrets honteux bien gardés de son "État" du Vatican, créé en 1929 par la bonne grâce de Mussolini. Un gage de démocratie !

Alors qu'en Suisse voisine la question aurait fait l'objet d'une votation populaire et que le verdict (positif ou négatif, qu'importe !) eût été net et sans appel, puisque reflétant réellement la conviction la plus intime de la majorité de la population, il a suffi en Argentine de cinq gérontes réactionnaires pour balayer un consensus général pourtant majoritaire.

Mais aux USA c'est encore bien mieux !

À la Cour Suprême qui tranche in fine les questions de société du même type, il peut suffire d'UNE voix (ils sont neuf) d'un juge NOMMÉ À VIE par le bon vouloir d'un Président, pour imposer SA propre vision du monde aux 325.000.000 d'américains !

Nommés par Trump, Neil Gorsuch, et Brett Kavanaugh, jeunes quinquas, représentent la droite chrétienne la plus réactionnaire et antisociale et ils ont de très longues années de sévices devant eux.

Le 27 juin 2019, la Cour Suprême sollicitée sur la question décréta par 5 voix contre 4 que le problème ultra-bouillant du "gerrymandering" (charcutage électoral) et du "disenfranchisement" (radiation ou refus abusif d'inscription d'électeurs) n'était pas de son ressort, abandonnant ainsi les vannes encore plus grandes ouvertes à ces procédés déjà largement pratiqués par maints barons locaux dans divers états.

Pour un pays qui veut imposer au monde sa démocratie et son capitalisme (mais surtout par bombes, menaces, coercition, corruption, chantage et pillage), c'est vraiment très, très prometteur !

Lesdits Conseils Constitutionnels ou équivalents sont ainsi partout bien trop souvent les tout derniers bastions du conservatisme régressif contre les volontés de vrais changements démocratiques et sociaux, exprimées clairement par leurs peuples.

 

Démocratie et souveraineté sont indispensables :

Mais revenons en Suisse : Marianne Wüthrich, docteur en Droit, publie un article dans Zeit-Fragen, "L'État souverain est indispensable", vibrant plaidoyer pour la défense de l'État-nation suisse et sa démocratie directe qu'elle estime gravement menacés par les sirènes et pressions européistes néo-libérales en vue de la signature d'un Accord-cadre : pourquoi en effet s'accrocher à l'État-nation souverain alors que le monde est ouvert comme il ne l'a jamais été, alors que des politiciens suisses, des professeurs de droit, des diplomates, des "groupes de réflexion" (financés par qui ?) déclarent que la souveraineté jalouse et ancestrale de leur petit pays est obsolète dans un monde globalisé et, dit-elle "qu’ils désirent donc scier eux-mêmes la branche sur laquelle ils sont confortablement assis" ?

Elle pense qu'au contraire c'est justement parce que le monde est plus ouvert que jamais que l'État nation doit exercer plus que jamais et au plus près des citoyens son office de régulation de la société.

Elle rappelle qu'un État-nation souverain se définit par "une population vivant dans des frontières fixes (circonscrivant son électorat) et se soumettant volontairement aux lois qu'elle se donne", c'est-à-dire l'exact inverse de ce qu'est l'UE : une construction supranationale floue, aux frontières fluctuantes et mal contrôlées, largement perméables aux concurrences déloyales, importations frelatées, fraudes, fuites fiscales, trafics d'êtres humains, où les peuples sont en concurrence sociale et fiscale et mis sous la tutelle de lois sur lesquelles ils n'ont plus aucune prise - comme c'est (encore) le cas en Suisse.

Mais, s'inquiète-t-elle, jusqu'à quand ?

Car chacun sait chez nous qu'une grande majorité des lois votées au Parlement français ne sont que la simple promulgation de "directives" prérédigées par Bruxelles - et généralement à notre détriment.

Avec en perspective le morcellement programmé de longue date des États-nations en "régions" soi-disant "autonomes" (mais surtout impuissantes !).

Par concept, selon elle, "l’État-nation est le garant des droits fondamentaux, des lois, de leur application par les tribunaux, des pensions de retraite, de l’organisation du territoire, de la politique sociale, de la gestion et de l'entretien des infrastructures (pensez donc aux victimes du viaduc privé (d'entretien) de Gênes !) ainsi que de son approvisionnement et de la gestion des déchets".

Comme la laïcité, l'État-nation n'est donc qu'un principe rationnel d'organisation de la société qui n'a absolument rien à voir avec le chauvinisme raciste et nationaliste exclusif et discriminatoire.

Rappelons aussi que les citoyens sont collectivement héritiers et propriétaires de tout ce que possède leur État et que leurs élus et fonctionnaires n'en sont que les gestionnaires, hélas pas toujours scrupuleux.

   Privatiser ce qui a été payé par le labeur et l'impôt, ce n'est pas créer de l'activité entrepreneuriale, ce qui serait (paraît-il) la vertu première du capitalisme, c'est simplement transférer la propriété collective aux intérêts privés, c'est donc piller la population.

Et sous prétexte "d'économies" on propose chez nous (et pourquoi donc ?) de réduire drastiquement le nombre de parlementaires alors que la population augmente et a besoin au contraire de représentants bien plus proches et plus soucieux de leur quotidien.

Selon Marianne Wüthrich, la conséquence en est le manque de respect généralisé des populations face à des institutions qui ne fonctionnent plus à leur profit. Quand le mot très chargé de positivité "réformes" devient synonyme de "régressions sociales", peut-il en être autrement ?

 

"Le manque d’estime face à l’État mène dans une impasse. Nous créons des marchés au-delà de la taille contrôlable ; nous établissons des règles mondiales ne prenant nullement en compte la diversité réelle des besoins et des préférences ; nous affaiblissons les États-nations traditionnels sans les remplacer par autre chose de plus efficient".

Les profondes et croissantes inégalités et injustices générées par la mondialisation ont des causes profondes liées à la faiblesse des États face à d'énormes entités marchandes supranationales devenues bien plus puissantes qu'eux, où l'argent indécent accaparé par une minuscule minorité achète de l'influence médiatique, du pouvoir politique, de l'impunité judiciaire et fiscale et finit ainsi par supplanter le droit de vote individuel des citoyens.

Le résultat en est l'asthénie de nos démocraties qui réside dans l'absence croissante de participation des citoyens à la gestion de leurs propres affaires, celles-ci étant abandonnées à de supposés "experts" et à du personnel politique professionnalisé sponsorisé, élu, réélu par l'argent électoral intéressé de leurs mécènes, car ce sont eux qui font (et défont) les lois.

Et (est-ce le but ?) partout des citoyens modestes découragés s'abstiennent de plus en plus de voter.

Mais les parlements seront toujours aussi pleins !

 

Et elle nous met solennellement en garde :

"Là où les États-nations échouent, les effondrements économiques et les guerres civiles en sont les conséquences".

À bon entendeur…

RJ

 

 

2019 05 an II

EDITORIAL

Mardi 26 février, la Libre Pensée reçue par l’Observatoire de la laïcité (alors qu’elle ne l’a jamais été sur ces questions par la Présidence de la république), mettait « en garde contre l’éclatement du cadre républicain dans le cadre d’une loi qui favoriserait les cadres concordataires. »

Depuis, Emmanuel Macron a déclaré renoncer à toute modification de la loi de 1905, ce qu’il a confirmé jeudi 25 avril lors de sa conférence de presse organisée en clôture du « grand débat national ». La tendance serait même à « renforcer la loi », ce qui ne peut qu’éveiller notre méfiance. Si on renforce, on modifie. Ou s’agit-il d’autre chose ?

Un travail avec les associations et un contrôle accru « des financements venant de l'étranger » seraient les axes retenus. Une nouvelle fois, seul le culte musulman poserait difficulté et constituerait une menace. Or la Libre Pensée, en accord avec l’ensemble des associations ayant signé l’appel « ne touchez pas à la loi de 1905 ! » considère que le titre V de la loi « Police des cultes » répond suffisamment aux questions soulevées par les menaces à l’ordre public.

La Fédération nationale avait déjà attiré l’attention des laïques lors de la mise en place des assises de l’Islam, quand le 25 juin 2018, « dans la continuité du discours qu’il a prononcé à la rupture du jeûne par la Conseil français du culte musulman », le ministre de l’Intérieur avait publié un communiqué annonçant la tenue « d’assises territoriales » ayant pour objet « d’aborder les thèmes de la représentation institutionnelle de l’Islam de France, de la gouvernance des lieux de culte, du financement du culte et de la formation des ministres du culte  (…) dans la continuité des instances de dialogue organisées depuis 2015.»

Il s’agit donc de poursuivre dans la voie d’une « laïcité » indéfiniment négociée, mettant en présence dans la même instance de dialogue les représentants des différents cultes entre lesquels un équilibre devra être trouvé. Le cadre n’est plus celui de la loi républicaine garantissant une stricte neutralité, mais celui d’accommodements entre gens « raisonnables », les religions étant réputées sages par nature. Et peu importe si elles approuvent toutes peu ou prou la phrase prononcée par Philippe Barbarin au sujet du mariage gay : « Le Parlement n’est pas Dieu le Père. »

Et pendant ce temps-là…

Le projet de loi « pour une école de la confiance » prépare le regroupement d’écoles maternelles et élémentaires au plan communal ou intercommunal, la création de regroupements d’écoles et d’un collège au sein « d’un même établissement public local d’enseignement » baptisé « établissement public des savoirs fondamentaux » (EPSF), là où « les communautés éducatives l’estiment utile ».

De nouvelles économies seraient réalisées pour l’État, avec moins de fonctionnaires (un seul chef d’établissement pour plusieurs écoles). Le chef d’établissement de l’EPLE cumulerait les compétences attribuées au directeur d’école et celles du principal du collège. Les compétences du Conseil d’Administration fusionneraient celles du C.A. du collège et celles du conseil d’école, et établiraient l’autonomie pédagogique, financière et administrative de l’EPLE. Organisation de la concurrence.

Ce serait par là-même la mise sous tutelle pédagogique, administrative et financière de l’Ecole communale et de ses personnels, et un nouveau coup porté à la liberté pédagogique des enseignants, à leur statut, à leur indépendance et à leur neutralité.

Il s’agirait donc d’une rupture du lien historique commune-école, et de la fin de l'école communale, laïque et républicaine, instituée avec les lois Ferry de 1882 et Goblet de 1886, la fin de notre système républicain d’écoles communales laïques.

Tout cela logiquement complété par le cadeau aux écoles privées confessionnelles, au détriment des collectivités et de l’Ecole publique laïque, d’une scolarité obligatoire à 3 ans obligeant le financement des écoles maternelles privées par les communes, et par l’ouverture à la concurrence des « jardins d’enfants » qui pourront assumer cette scolarité en lieu et place de la maternelle !

Et tout cela, bien entendu, « sans toucher à la loi de 1905 » !

PG

Communiqué LP du Rhone

 
 

A Lyon, samedi 13 avril,

comme à Paris, comme dans tout le pays,

un millier de citoyens ont manifesté,

   malgré toutes les tentatives de l’empêcher,

en particulier de la part de la Préfecture

 

 

 
 

 

À l’appel de : LIGUE DES DROITS DE L'HOMME (LDH69), UD-CGT69, LIBRE PENSÉE DU RHÔNE, MOUVEMENT ENSEMBLE!69 (E!69), NOUVEAU PARTI ANTICAPITALISTE (NPA), PARTI OUVRIER INDÉPENDANT (POI), PARTI DE GAUCHE DU RHÔNE, UD-CNT 69, SYNDICAT DE LA MAGISTRATURE-Section de Lyon, FRANCE INSOUMISE, ATTAC69, PLANNING FAMILIAL, SOLIDAIRES RHÔNE, COMMISSION JUSTICE DES GILETS JAUNES DES ASSEMBLEES DE LYON, PARTI COMMUNISTE FRANCAIS (PCF), GROUPE GRAINE D’ANAR DE DE LA FÉDÉRATION ANARCHISTE, GROUPE DE RÉFLEXION ET D'ACTION MÉTROPOLITAINE (GRAM)

 

 

POUR LA LIBERTE DE MANIFESTER

L’ABROGATION DE LA LOI ANTI-MANIFESTANTS

LA FÉDÉRATION DU RHÔNE DE LA LIBRE PENSEE DANS LE CORTEGE

La Fédération du Rhône est fière d’avoir contribué, au côté des dizaines d’organisations du mouvement ouvrier et démocratiques, à ce que cette manifestation puisse avoir lieu, le même jour, à Lyon comme dans toute la France.

 

POUR L’ARRET DE LA REPRESSION ET DE L’UTILISATION DES LBD

La Fédération du Rhône de la Libre Pensée condamne les violences policières extrêmes subies par les manifestants samedi 13 avril à Toulouse. Il fallait à l’évidence éviter, dans cette ville, comme ailleurs, que ce réalise la jonction entre les Gilets Jaunes, les organisations qui avaient appelé à manifester contre la loi anti-manifestants et pour défendre le droit de manifester.

La Fédération du Rhône de la Libre Pensée, dans les mêmes termes que le collectif des organisations dans le Rhône a utilisé dans son communique du 15 mars 2019, « condamne la répression intolérable que le gouvernement mène contre les manifestations du samedi des gilets jaunes, avec des centaines de blessés graves : personnes éborgnées, mains arrachées … auxquelles nous apportons notre soutien et notre solidarité. »

Et, comme, à « Lyon, nous avons apporté toute notre solidarité notamment à Daniela, à Thomas et à Ludovic gravement blessés », comme nous exprimons notre solidarité à Geneviève Legay, blessée à Nice, nous apportons la même solidarité aux nombreux blessés de Toulouse où les manifestants ont été gazés, attaqués au LBD et au canon à eau sans discontinuer toute l’après-midi comme le montre les vidéos qui circulent.

Oui, la loi « adoptée par l’Assemblée nationale qui prétend encadrer le droit de manifester reste, malgré la censure du Conseil constitutionnel, une atteinte grave aux libertés publiques et à l’équilibre des pouvoirs. »

La Fédération du Rhône de la Libre Pensée est prête, au lendemain de cette manifestation, à apporter son soutien, dans l’unité des organisations ouvrières et démocratiques, aux initiatives pour :

Arrêter cette répression, qui va crescendo, contre les manifestants !

Défendre le droit de manifester !

Obtenir l’abrogation de la loi anti-manifestants et de toutes les dispositions liberticides.

Publication

« Insoumission – Émancipation – Laïcité »

Un précis de laïcité par Benoît Schneckenburger

On connaît Benoît Schneckenburger, libre-penseur, spécialiste de philosophie matérialiste et politique, récemment interviewé dans la revue « La Raison ». On se souvient aussi qu’il est intervenu le 22 novembre 2018 lors de la conférence de défense de la loi de 1905 en tant que l’un des initiateurs de « l’appel des laïques ».

Militant de la France Insoumise, Benoît Schneckenburger est candidat « FI » aux prochaines élections européennes. C’est un peu à l’usage de ses camarades FI qu’il publie ce bref ouvrage, présenté le jeudi 11 avril lors d’une conférence-apéro au Bar à Vins Vieille Canaille (Lyon 7e). De façon claire et concise, l’auteur passe en revue tous les fondamentaux sur la laïcité en général et sur les problèmes actuels en particulier, en dénonçant les dérives dues à l’ignorance et à l’hypocrisie.

Ou pour employer les mots de l’auteur : ses « renoncements » et ses « falsifications ».

Conférence brève, mais dense dans son contenu, à l’image de l’ouvrage présenté !

Ouvrage disponible auprès de l’éditeur :

www.bruno-leprince.fr

(114 pages – 8 euros)

 

La laïcité va mal. Elle est aujourd’hui attaquée, manipulée, détournée, et au nom de réformes « pragmatiques » elle risque de perdre toute sa substance. Pourtant elle s’inscrit dans une longue tradition philosophique et politique et permet un modèle institutionnel qui assure la liberté de conscience, de culte et la paix. Pour la défendre, et retrouver toute l’émancipation qu’elle rend possible, cet ouvrage revient sur les multiples attaques qui la menacent. Il propose d’en retracer les fondements idéologiques et de montrer par quels principes juridiques elle permet de résoudre les difficultés inhérentes à nos sociétés. Il faudra alors passer de la défense à l’offensive : la laïcité reste un modèle pour l’école, la société et doit être promue en Europe.      BS

 

 

libres propos, libres pensées

Débaptisation ou Apostasie ?

 
   

 

libres propos, libres pensées

En 2011 notre camarade libre-penseur René Lebouvier obtenait satisfaction auprès du tribunal de grande instance de Coutances, qui jugeait que la mention de son baptême devait être effacée des registres. Il avait dans un premier temps demandé au curé de Fleury et à l’évêque de Coutances de porter la mention : « a renié son baptême le 31 mai 2001 » en marge de la transcription dans le registre de l’Église. Il demanda ensuite la radiation totale en 2009 de manière à ne plus figurer dans aucun des fichiers tenus par l’Église catholique. Mais en 2013 la cour d’appel de Caen invalidait ce jugement. Le juge d’appel estimait en effet qu’aucune « divulgation fautive » des informations consignées sur le registre des baptêmes n‘était établie.

Il jugeait au surplus que l’Église n’avait pas violé les dispositions de la loi du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés.

 

René Lebouvier était ensuite débouté en Cour de cassation et condamné aux dépens.

Quant à la Cour européenne, sans formuler aucune motivation, elle se déclarait incompétente pour choisir entre la loi des hommes et le droit canon. Elle reconnaissait ainsi qu’il s’agissait bien de droit canon lequel, pas plus que la charia, n’a pas sa place dans la République.

Il semble que les demandes de débaptisation soient devenues beaucoup plus nombreuses ces derniers mois.

Mais le fait nouveau est qu’elles ne sont plus formulées par des athées ou agnostiques, mais par des croyants.

Les tombereaux de révélations déversés sur les affaires de mœurs dans l’Église suffisent à expliquer un phénomène dont il est difficile de mesurer la portée.

Du reste l’Église reconnaît le droit à être radié des fichiers de baptême, mais sans aller jusqu’à effacer les noms. Elle avance pour cela des problèmes techniques (qui ne trompent personne) et le fait que le baptême ayant eu lieu, il est un « fait historique » dès qu’il est consigné : elle s’appuie pour cela sur la jurisprudence.

 

Mais il est un autre problème : c’est l’utilisation du terme générique « Apostasie » pour toutes les demandes de débaptisation, même pour celles qui émanent de citoyens n’ayant jamais été croyants.

Or « l’apostat » est celui qui a renié sa religion. Problématique pour des croyants, il est inacceptable pour des athées ou des agnostiques. Consonnant avec le mot « renégat », il possède même une connotation sulfureuse qui nous renvoie à l’empereur-philosophe Julien dit « l’Apostat ».

Julien, très tolérant et pas plus mauvais souverain qu’un autre – bien loin de là ! - voulut rétablir les cultes païens. Mortellement blessé par une flèche dont on s’est demandé si elle n’était pas venue de son propre camp (une flèche chrétienne), lors d’une bataille en Orient, il mourut en 363 à 31 ans environ.

       
 

Par l’emploi du mot « apostasie », l’Église montre bien qu’elle continue à considérer tous les baptisés comme des brebis égarées. Loin d’être un registre administratif neutre, les registres restent la trace écrite de la prétention de l’Église à diriger les consciences, toutes les consciences. Et sa simple existence continue de représenter une atteinte à la vie privée.                                     P.G.

 
   

APOSTASIE (définition donnée par le Littré)

 1°   Changement de religion, et particulièrement abandon de la foi chrétienne. ♦ Par ses paroles il revint de son apostasie.

 2°   Action d'un religieux qui renonce à ses vœux.

 3°   Par extension, désertion d'un parti, abandon d'une doctrine, d'une opinion.

 
 

 

 

Le Second Anschluss : l'édifiante "réunification - privatisation" de la RDA

 

En l'an 2000, l'Allemagne constata avec effroi que ses résultats à l'étude PISA de l'OCDE (évaluation comparative des systèmes scolaires) étaient désastreux alors que la toute proche Finlande obtenait la meilleure note.

Ses ministres, pédagogues, experts et journalistes se précipitèrent alors vers ce petit pays afin de lui soutirer le secret de son succès, pour s'entendre dire que son système était largement inspiré du système éducatif de l'ex-RDA !

Ceci est absolument caractéristique de ce qu'a été la "réunification" allemande tant vantée : au lieu de faire une synthèse rationnelle des meilleurs aspects des deux systèmes en présence, les allemands de l'Ouest partirent du principe que leur modèle était le meilleur des mondes possibles et ont tout jeté au rebut : les institutions, les entreprises, la culture, l'identité, l'histoire et les hommes avec, avec un seul souci : en effacer toute trace au plus vite.

L'économiste italien V. Giacché a publié un livre très documenté titré "Le second Anschluss" d'où il ressort que la "réunification" a bien plus ressemblé à une agressive conquête coloniale ou à une OPA hostile, celle-ci étant définie en bon langage capitalistique comme "l'annexion par incorporation pure et simple d'un concurrent par un autre, en l'éliminant pour s'emparer de ses parts de marché".

L'Allemagne met volontiers en avant tout ce qu'a coûté la réunification à ses contribuables, mais bien moins tout ce qu'elle a rapporté à ses entreprises : l'accès inespéré aux marchés des pays de l'Est européen, à une main d'œuvre hautement qualifiée et peu payée et à de la sous-traitance bon marché, ceci expliquant amplement sa position centrale à nouveau dominante en Europe, perdue en 1945 (et à quel prix !) avec son apocalyptique défaite.

La petite RDA et ses 16 millions d'habitants était, contrairement à la légende tant colportée par les médias CAC40, loin d'être économiquement à l'agonie : entre autres elle était le 5ème exportateur de machines-outils au monde et était de loin l'économie la plus avancée du bloc de l'Est.

Si ses habitants réclamaient à grands cris des réformes en matière de libertés, exprimaient leur ras-le-bol de la surveillance omniprésente de la Stasi, leur besoin de s'exprimer librement et d'influencer les décisions politiques, ils n'exigeaient pas dans leur majorité la réunification, qui leur fut servie par ce que Naomi Klein appelle "la Stratégie du Choc" : profiter de troubles politiques ou de catastrophes naturelles et de l'effet induit de sidération des populations pour les amener à accepter des décisions ou des "réformes" qui ne sont pas dans leur intérêt.

La réunification qui prit le monde entier par surprise (y compris les citoyens de la RDA) fut en réalité l'objet d'un deal perdant entre Gorbatchev et George Bush I contre la promesse verbale que, réunification accomplie, l'OTAN ne s'étendrait pas plus à l'Est. Sans eux, rien n'eût été possible. On connait maintenant la validité de cette promesse !

Helmut Kohl s'est ensuite chargé avec zèle de la réunification politique (ou plutôt de l'annexion). Une fois celle-ci réalisée, il fallait prendre le contrôle socio-économique de l'ex-RDA (DDR).

Pour cela, il a suffi d'établir la parité immédiate et sans transition des marks Ouest et Est : 1 pour 1.

Comme le mark DDR était une monnaie faible, la RDA a perdu ainsi du jour au lendemain tous ses débouchés traditionnels, n'étant plus du tout compétitive (ses prix ont augmenté dans la nuit de 350 à 400% !) livrant d'un coup son marché intérieur et à l'export aux innombrables produits et services des entreprises capitalistes de l'Ouest.

Il ne restait alors plus qu'à liquider tout l'énorme patrimoine et avoirs appartenant à l'État (par exemple les sols et sous-sols, qui ne pouvaient faire l'objet de transactions en RDA socialiste).

Peu connu : il y avait toutefois un très important tissu de 36.000 PMI et PME privées en RDA.

Ainsi les fonds injectés des années durant par l'État de la RDA à taux de 0,5% dans ses propres entreprises pour financer leurs investissements (comparables à des fonds propres injectés par des actionnaires) devinrent miraculeusement de la dette, baptisée "vieille dette" dont les banques d'État entre temps privatisées et rachetées pour une bouchée de pain par des banques de l'Ouest s'empressèrent de réclamer 10% d'intérêt annuel.

Par exemple (entre bien d'autres !), une banque d'État de Berlin-Est privatisée pour 49 millions de DM, se retrouva à la tête d'un portefeuille de 11,5 milliards de DM de cette "vieille dette" totalement inventée et illégitime à recouvrer, garantie par les contribuables ! Car leur faire cautionner ou renflouer les banques privées est une belle tradition très répandue dans les pays capitalistes !

La privatisation de tous les avoirs mobiliers et immobiliers de l'État Est-allemand fut confiée à la Treuhand (Société Fiduciaire) qui en seulement quatre ans d'existence a cassé la quasi-totalité de l'économie de la RDA dans des conditions totalement irréversibles et reconnues depuis comme absolument scandaleuses (fraudes, pas de contrôle d'antécédents judiciaires ou de compétences des acheteurs, corruption, favoritisme, biens bradés sans aucune enchère et largement sous-estimés) la laissant en peu de temps selon l'auteur dans un état comparable à la destruction de richesses et de capacités de production causées par une guerre !

Selon l'auteur italien, elle se trouve depuis dans une situation permanente bien pire que le Mezzogiorno, le sud italien caractérisé par la désindustrialisation, une économie durablement anémique, une économie parallèle mafieuse, un chômage endémique extrêmement élevé, la désertification, l'émigration et la dénatalité.

Ce que confirme l'historien Nicolas Offenstadt, auteur du livre "Le pays disparu. Sur les traces de la RDA" qui parle, trente ans après la réunification, d'un "territoire toujours en friches" et "d'un écrasement symbolique visible partout".

La population de l'ex-RDA a depuis diminué de 25%, passant de 16 à 12 millions, elle a vieilli, le parc immobilier et industriel est excédentaire, sa main d'œuvre la plus qualifiée a émigré à l'Ouest par nécessité et la natalité a chuté dramatiquement.

De très grosses agglomérations ont vu en 4 ans fondre leurs emplois industriels (la région de Halle où travaillaient 110.000 personne a vu ce chiffre tomber à 17.000, à Leipzig de 90.000 à 10.000 !) et actuellement 47 % des adultes de l'ex-RDA dépendent pour survivre d'aides sociales, ce qui permet de mieux comprendre trente ans après la chute du mur une Ostalgie (nostalgie de l'Est) persistante et la montée apparemment inexorable des partis dits "populistes" ou "néo-nazis".

En même temps que la "liberté", les allemands de l'Est ont aussitôt découvert l'insécurité sociale et le chômage qui était inexistant et même interdit par leur Constitution ! Mais la notion de liberté a-t-elle un sens quand vous êtes pauvre ou au chômage ?

La très grande majorité des élites administratives, économiques, scientifiques, universitaires, etc. suspectées de "collaboration" ont été jetées à la rue par un processus revanchard et aveugle bien plus large et sévère que la soi-disant et superficielle "dénazification" des élites après 1945 (grâce à la Guerre Froide, nombre de dignitaires nazis avaient été très bien recyclés à l'Ouest de diverses façons) et à de très rares exceptions près été remplacées à tous niveaux de responsabilités par des Wessis, des allemands de l'Ouest, ce qui justifie l'appellation par l'auteur de "prise de contrôle colonial" du pays.

Depuis, pour masquer ces graves méfaits et ce fiasco éclatant, les énormes dégâts économiques et humains causés, les statistiques sont copieusement manipulées et le gouvernement allemand a décidé de ne plus publier de sondages sur les sentiments des Ossis, les ex-citoyens de la RDA qui se sentent (2 sur 3, sauf à Berlin) toujours considérés comme des citoyens de seconde zone, selon ces sondages !

Car ceux-ci mettent régulièrement en exergue que l'Allemagne réunifiée néo-libérale, capitale Berlin, soutient de moins en moins la comparaison !

Car leur ressenti général a posteriori est que :

"Il y avait de sérieuses réformes à faire, mais on y vivait bien. Pour à la sécurité sociale, les crèches partout y compris usines et universités, l'éducation professionnelle et supérieure gratuites, l'accès à la culture pour tous, les rapports sociaux, l'égalité hommes-femmes, le soutien aux familles, la protection contre la criminalité, la justice sociale, la RDA avait plus de côtés positifs que négatifs".

     Le miroir aux alouettes de l'apparente corne d'abondance capitaliste avait donc admirablement fonctionné, mais la prospérité promise ne fut pas au rendez-vous pour la plupart, loin de là.

Largement soutenues par l'Ouest, comme en Pologne où l'Église catholique de Jean-Paul II a été à la manœuvre des contestations, les églises luthériennes et évangéliques de la RDA ont mené depuis leurs lieux de culte l'agitation qui a abouti à la "réunification" (Angela Merkel, universitaire, docteur en physique formée en RDA et un des très rares exemple d'élites de l'Est ayant percé en RFA, est fille de pasteur).

Et les archives de la Treuhand (ou ce qu'il en reste, car elles ont été volontairement largement dispersées) ne s'ouvriront qu'en 2050, quand tous les protagonistes de cette époque, voleurs et volés, auront disparu de la scène. Il n'y aura alors plus d'Ossis, plus d'Ostalgie, plus d'histoires, cela ne sera plus que de l'Histoire. Du passé, quoi !

En bref, une réussite exemplaire méconnue !

 

Mais… à propos ! Cela ne vous évoque rien ?

Dissolution d'États souverains dans une union néo-libérale, privatisation forcenée à la découpe de tous leurs patrimoines, casse acharnée de leurs services publics et sociaux, éducation publique en ruines, monnaie fiduciaire unique qui étouffe des économies trop inégales, délocalisations induisant la dramatique désindustrialisation de nos régions, austérité imposée uniquement aux classes moyennes et populaires, les conduisant à un déclin progressif, scandaleuses inégalités (voir OCDE) en hausse constante, retour organisé au grand galop des religions comme auxiliaires des pouvoirs dans des domaines jusqu'ici publics, montée inexorable des extrémismes, n'est-ce pas là JUSTEMENT tout ce que l'UE est peu à peu en train de nous servir ? Tirons-en au moins la leçon !               RJ

2019 03 an II

Jeudi 10 janvier dernier, le gouvernement a présenté aux représentants des cultes les axes de la réforme qu’il veut engager autour de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat. Etaient présents douze invités (catholiques, protestants, orthodoxes, juifs, musulmans, bouddhistes) auxquels « Emmanuel Macron a remis une note de trois pages synthétisant les contours de la réforme, destinée à favoriser une meilleure organisation du culte musulman » (Le Monde, 11 janvier 2019). Tel quel.

Ce n’est donc plus seulement à l’Etat (même de manière indue) mais  aux catholiques, aux protestants, aux bouddhistes et aux israëlites d’organiser le culte musulman ? C’est bien étrange. On nous cache quelque chose.

Attendre d’un président qui affirme vouloir « réparer » le lien de nos institutions avec l’Eglise qu’il renforce la laïcité, voilà un autre sujet de perplexité, pour le moins.

La note remise était intitulée : « Renforcer la laïcité, garantir le libre exercice du culte » et affirmait la volonté de l’exécutif de « conforter les principes de 1905 » sans toucher aux articles 1 et 2 de la loi. Cette affirmation de principe vise d’abord à amadouer les associations « laïques » qui se sont opposées à toute retouche de la loi de 1905.

Et pour cause ! Le régime des associations « loi 1905 » serait rendu plus attractif. Elles bénéficieraient de la garantie d’emprunt et des baux emphytéotiques administratifs (par lesquels les mairies aident les associations à construire un lieu de culte). Elles pourraient détenir des immeubles de rapport – une source de financement aujourd’hui interdite. Pour bénéficier de ces avantages, elles devraient voir reconnue par le préfet leur qualité d’association cultuelle, en s’engageant à « respecter non seulement l’ordre public, mais aussi les droits et libertés garantis par la Constitution. »

C’est donc bien d’une « labellisation » qu’il s’agit, et d’une aide  au financement de tous les cultes.

Notre projet législatif ne crée aucune ingérence dans l’organisation du culte proprement dit », indique l’exécutif. Simplement, pour préserver l’ordre public, les sanctions prévues au titre de la « police des cultes » seraient renforcées. Ainsi, des propos appelant à la haine seraient passibles d’un an d’emprisonnement et de 60 000 euros d’amende. Serait facilitée la dissolution d’associations (loi 1901 comme 1905) qui ne feraient pas cesser des troubles à l’ordre public dans leurs locaux.

Pour cela, nul besoin de réécrire la loi de 1905. Une mise à jour du code pénal suffit.

Le document affirme que les associations qui gèrent un lieu de culte ne seraient pas obligées d’opter pour le régime prévu par la loi de 1905. Ceux qui demeureraient en « loi 1901 » devraient respecter de nouvelles obligations, dans la présentation de leur été comptable.

Ceci concerne les associations « 1901 », ce qui est un autre problème. Là encore, nul besoin de mettre en cause la loi de 1905, sauf s’il s’agit de la rendre « plus attractive » financièrement, ce qui ne manquera pas de satisfaire tous les cultes.

Confirmation : « Nous ne sommes plus seulement dans la consultation, mais dans la concertation, se félicite François Clavairoly, le président de la Fédération protestante de France. Et nous sommes maintenant tous d’accord pour dire qu’il faut adapter le cadre dans lequel s’exercent les cultes, sans toucher aux grands principes de liberté et de séparation. » Tous d’accord ? Au nom de qui parle M. Clavairoly ? Au nom des cultes ? Au nom des institutions ? Certainement pas au compte des associations laïques qui ont lancé l’appel du 14 novembre et se sont aussitôt rendues devant les préfectures pour dire :

« La loi de 1905 repose sur deux principes essentiels que doit mettre en oeuvre la République pour garantir à tous la liberté de conscience :

La non-reconnaissance des cultes

Le non-financement des religions

Ne touchez pas à la loi de 1905 ! »

Tout ça dans un climat délétère…

Dire que le gouvernement Macron traite les associations laïques avec désinvolture est un euphémisme. Les Eglises sont mieux considérées. Il est vrai que c’est avec leur concours, en bonne « concertation », qu’on réinterprète la laïcité. On attend alors de la Libre Pensée, et d’autres associations laïques et démocratiques, qu’elles servent de caution à l’opération de com gouvernementale.

Une preuve en a été donnée les lundi 18 et mardi 19 février derniers, après les insultes adressées par un manifestant au philosophe Alain Finkielkraut et d’autres actes antisémites. Il s’agissait de l’organisation d’une réunion avec les « représentants des cultes, des associations laïques, de la Libre Pensée et des Obédiences maçonniques. »

La condamnation de l’antisémitisme ne se discute pas. Mais la forme importe, et même beaucoup. La Libre Pensée n’était pas au courant qu’elle était initiatrice de cette réunion organisée dans l’urgence. Le procédé du ministre de l’intérieur était pour le moins cavalier ! Il s’en est s excusé, mais a persisté à considérer comme normal de convoquer les cultes et les associations laïques, de rédiger en leur nom un projet de déclaration, à signer dans un délai de trois heures.

Ainsi le gouvernement décide, les Eglises exécutent et les associations laïques soutiennent ! Voilà une ingérence concordataire caractérisée dans la vie des religions, et un irrespect total de l’indépendance des associations. Où est la Séparation des Eglises et de l’Etat ?

Les responsables de la FNLP informaient alors qu’ils ne se rendraient pas à la réunion dans ces circonstances. Ils ne signeront pas non plus « l’appel de Beauvau ».

La liberté de conscience mise en cause

D’autant que la lutte contre l’antisémitisme commence à prendre un tour inattendu... Des exactions et profanations inacceptables ayant eu lieu à un moment opportun  pour l’exécutif, on a entendu dans les medias tout un discours sur la résurgence des « forces obscures » libérées par le mouvement social. Pour certains la « bête immonde » n’est jamais bien loin ; elle semble avoir remplacé le Diable auquel l’Eglise elle-même ne croit plus.

Emmanuel Macron rappelait le 22 lors du dîner du CRIF, sans guère nuancer son propos par la suite : « Je l'ai dit lors du 75e anniversaire de la rafle du Vel d'Hiv, l'antisionisme est une des formes modernes de l'antisémitisme. »

L’UJFP (Union juive française pour la paix) organisation juive, laïque et, universaliste,  lui avait répondu par avance, quatre jours avant de façon cinglante :

« Nous sommes juifs et nous sommes antisionistes

Nous sommes Juifs, héritiers d’une longue période où la grande majorité des Juifs ont estimé que leur émancipation comme minorité opprimée, passait par l’émancipation de toute l’humanité.

(…) Nous sommes antisionistes parce que nous refusons la séparation des Juifs du reste de l’humanité.

Au moment où ceux qui défendent inconditionnellement la politique israélienne malgré l’occupation, la colonisation, le blocus de Gaza, les enfants arrêtés, les emprisonnements massifs, la torture officialisée dans la loi … préparent une loi liberticide assimilant l’antisémitisme qui est notre histoire intime à l’antisionisme,

 Nous ne nous tairons pas. »

Quand on sait que l’UJFP a compté dans ses rangs des personnalités comme Pierre Vidal-Naquet ou Stéphane Hessel, voilà que les positions de M. Macron prennent un tour beaucoup plus pétainiste !

Et quand on entend M. Macron s’enflammer contre ces Gilets Jaunes « capables du pire » (les mots sont pesés) et traitant de complices criminels ceux qui persistent à manifester pour leur pouvoir d’achat, pour la défense des services publics (acquis de 1945 – qu’en penserait Stéphane Hessel ?), tous passibles d’arrestations arbitraires et soumis à des opérations de fichage, la face pétainiste de l’exécutif se précise encore. Le projet de loi à venir entend subordonner le droit individuel à manifester à l’autorité des préfets, sans jugement : lire à ce sujet le communiqué ci-après).

Voilà qui nous ramène loin en arrière !  P.G.

vie de la fédération

Le congrès annuel de la fédération du Rhône a eu  lieu samedi 19 janvier 2019

L’ ordre du jour comportait le rapport moral et d'activité de la fédération, adopté à l’unanimité après une large discussion sur la situation générale et les propositions pour 2019 :

    Campagne en défense de la loi de 1905

    Déplacement à Chauny

Le rapport financier et le rapport de la commission de contrôle ont également été adoptés à l’unanimité.

Après une large discussion sur nos charges financières et en particulier celle que représente celle de l’An II (impression et envoi aux adhérents), il a été décidé d’augmenter le montant de la cotisation à 80 € en 2020, le montant pour 2019 étant de 74 €. Toutes les dernières augmentations que nous avons connues ont correspondu à l’augmentation de la part de la Fédération Nationale. Il s’ensuit un retard que nous sommes à présent contraints de rattraper.

Mandat a été donné au Bureau pour poursuivre l’envoi de l’An II par voie numérique, afin d’équilibrer les comptes, et de prendre toutes mesures utiles pour cela. Comme certains d’entre vous l’ont déjà fait, chaque adhérent peut accepter la version papier numérique seule. Sans accord explicite de votre part, la version papier sera bien sûr envoyée.

Le Bureau a décidé d’augmenter le montant de l’abonnement papier à 15 € (soit 3 € au n°) pour un total de cinq numéros annuels (février, avril, juin, septembre, décembre).

Comme chaque année, afin de pouvoir se consacrer aux tâches militantes toujours plus nombreuses, il est souhaitable que le renouvellement des cotisations se fasse dans les premières semaines de l’année nouvelle, au pire avant la fin du 1er trimestre.  D’autant que cette année, les tâches que nous avons à assumer dans le cadre des orientations et objectifs que nous nous sommes donnés sont nombreuses et lourdes:

ð   tenir notre place dans la bataille pour la défense de la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat attaquée dans ses fondements; réunir les conditions d’une riposte nationale et unie.

ð   inaugurer le monument en hommage aux Fusillés pour l’exemple, avec les associations amies

ð   renforcer notre association en organisant diverses initiatives, réunions, centrales ou locales.

Il nous faut donc, à la fois renforcer nos capacités budgétaires et disposer d’une trésorerie suffisante.

  • Aux adhérents qui n’ont pu être présents lors de l’assemblée de reprise de carte, il est demandé, dans toute la mesure du possible, d’adresser le renouvellement de la cotisation 2019. Il est possible de procéder au paiement en 1 ou plusieurs fois, et donc (dans la même enveloppe) 1, 2 ou 3 chèques.

Information à tous les adhérents :

  • Il faudra, dès réception de la carte d’adhérent qui sera remise à réception de la cotisation, retourner le « volet à signer par l’adhérent », (par la poste, email, scan du document, remise en main propre) de la carte dûment, signée. Le reçu fiscal vous sera alors remis.

Cette contrainte indépendante de notre volonté découle du Règlement Général sur la Protection des Données du 25 mai 2018 (RGPD) imposant la collecte et la centralisation à la Fédération Nationale du volet signé par l’adhérent, la Fédération Nationale étant dans l’obligation de tenir un registre des reçus fiscaux délivrés. Pour 2020, le problème se règlera plus simplement.

"Grâce à Dieu…" un film de François Ozon

"Grâce à Dieu, les faits sont prescrits", telles furent les paroles prononcées par le cardinal Barbarin, inconscient de l'énormité de cette phrase, en parlant du procès du curé Preynat, ancien responsable de scouts, accusé de multiples actes de pédophilie, procès actuellement toujours en cours.

Les avocats de Preynat ont tenté de faire reporter la sortie du film (Grand prix du film au Festival de Berlin 2019) après le verdict du procès, procédure qui pourrait bien durer des années grâce aux multiples recours, ce qui aurait évidemment signifié la mort-née du film.

Celui-ci retrace le combat de l'association "La parole libérée" formée d'anciens scouts abusés par le curé, qui reconnaît lui-même sans peine qu'il est atteint d'une perversion maladive, mais l'Église a tout fait pour masquer ses actes.

L'histoire débute lorsque Alexandre, père de famille et bon catholique ayant surmonté grâce à son succès professionnel ses traumatismes d'enfant abusé, découvre par la presse que le

 

père Preynat revient à Lyon et est toujours au contact d'enfants. Scandalisé, mais ne trouvant au fil de multiples entretiens avec la hiérarchie catholique, dont Barbarin, qu'une écoute hypocrite et des paroles lénifiantes sans résultat concret, ni même auprès de sa propre famille qui l'accuse de remuer la merde, il décide de porter plainte auprès de la justice, ce qui déclenche une enquête de police officielle.

Sachant pertinemment qu'il n'était pas la seule victime du prédateur, il recherche d'autres victimes, ce qui remue chez tous des souvenirs qu'ils tentaient d'enfouir profondément dans les tréfonds de leur inconscient.

Certains y ont échappé par le suicide, d'autres sont psychologiquement brisés avec toutes les déviances sociales que cela implique. Le résultat est la création de leur association, car "grâce à Dieu", tous les faits ne sont pas prescrits.

Le film est l'histoire de leur combat pour la reconnaissance des faits par l'Église, de leurs succès et échecs, et de leur pleine conscience de s'attaquer à une institution extrêmement puissante et bien soutenue par une grande partie de l'élite politique lyonnaise.

À voir, donc !                                                                                                                                                                RJ

pacifisme

LE 6 AVRIL, TOUS A CHAUNY (AISNE)

où nous inaugurerons le monument pour la réhabilitation des fusillés pour l’exemple

 

Dans le Rhône, plus de 1600€ ont été collectés pour contribuer à ce que soit érigé ce monument en hommage aux Fusillés pour l’exemple de la guerre 1914-1918.

 

Nous remercions chaleureusement les citoyens, les amis, les camarades, les personnalités, les associations, les syndicats pour leur importante contribution à cette campagne qui va permettre l’érection d’un monument en hommage à ces soldats abattus par des balles françaises parce qu’ils voulaient simplement que la boucherie s’arrête. Nous remercions en particulier :

  • • La Section Interprofessionnelle des Retraités CGT de Vénissieux, la Section Cheminots des Retraités CGT de Vénissieux, le Mouvement de la Paix de Vénissieux
  • • Madame Michèle PICARD, Maire de Vénissieux, qui a soutenu sur ses deniers personnels ainsi que Monsieur GERIN, ancien député,

Nous mesurons ce que représente ce soutien financier pour un citoyen, une association, un syndicat, dans la conjoncture présente et quand de difficiles et onéreuses batailles sont menées pour s’opposer aux remises en cause majeures dont sont l’objet les acquis sociaux et démocratiques fondamentaux.

 

Cela n’a été possible que parce que depuis de nombreuses années, ensemble, associations amies et syndicats - Association Laïque des Amis des Monuments Pacifistes du Rhône, Fédération du Rhône de la Libre Pensée, Union Départementale des Syndicats CGT du Rhône, Union Départementale des Syndicats CGT-FO du Rhône, Institut d’Histoire Sociale CGT du Rhône, Comité du Rhône de l’Association Républicaine des Anciens combattants, Fédération du Rhône de la Ligue des Droits de l’Homme, Cercle Edouard Herriot, le Poing Commun, en particulier dans les rassemblements pacifistes annuels du 11 novembre - agissent ensemble, en particulier dans les rassemblements pacifistes annuels du 11 novembre, pour exiger la Réhabilitation collective des Fusillés pour l’exemple; inscrivant leur action dans le cadre du combat contre la guerre, contre toutes les guerres et pour l’arrêt de celles d’aujourd’hui.

 

Ces contributions, dans le Rhône, ont participé à ce que les sommes nécessaires à la conception, à la réalisation, à l’installation du monument soient réunies.

 

Une campagne de près de trois années, autour d’une initiative de la Fédération Nationale de la Libre Pensée, lancée lors de son congrès annuel de 2015 pour aboutir à cette réussite importante qui n’a pu être enregistrée que grâce au soutien des citoyens pacifistes, bien au-delà de la Libre Pensée et des Associations Amis des Monuments Pacifistes.

 

Presque au terme de cette bataille, il nous reste à réussir l’inauguration de ce monument

Ce monument rappellera, clairement, que des citoyens-soldats ont été abattus et leur famille mis au ban de la société parce qu’ils refusaient de mourir pour des industriels, parce qu’ils étaient conscients que « la guerre est le massacre de gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui eux se connaissent mais ne se massacrent pas » (Paul Valéry)

Ce monument symbolisera la volonté majoritaire dans le pays, l’approbation des citoyens, des associations pacifistes, des syndicats que justice soit rendue, que soient réhabilités les Fusillés pour l’exemple abattus devant le front des troupes, car comme l’a montré feu le Général André BACH : « à la terreur engendrée par les combats, l’État-major opposa la terreur de l’exécution pour abandon de poste devant l’ennemi ».

Ce monument rendra hommage aux soldats coloniaux car un des personnages en porte l’uniforme.

 

100 ANS APRÈS CES TRAGIQUES ÉVÈNEMENTS

 

Alors que dans notre pays, le mot "réhabilitation" n’a toujours pas été prononcé ; alors que tous les gouvernements de la Vème République ont tourné le dos à la réhabilitation des Fusillés pour l’exemple, à l’approbation majoritaire existant dans le pays, aux dizaines de Conseils généraux ayant émis un vœu dans ce sens, comme à celles des Conseils régionaux, aux milliers de communes, à celle exprimée par 60 descendants de fusillés (représentant 32 familles), nous répondrons à l’appel de Louis Barthas :

« Et dans les villages on parle déjà d’élever des monuments de gloire, d’apothéose aux victimes de la grande tuerie, à ceux, disent les patriotards, qui « ont fait volontairement le sacrifice de leur vie », comme si les malheureux avaient pu choisir, faire différemment.

Je ne donnerai mon obole que si ces monuments symbolisaient une véhémente protestation contre la guerre, l’esprit de la guerre et non pour exalter, glorifier une telle mort afin d’inciter les générations futures à suivre l’exemple de ces martyrs malgré eux. »  

(Les carnets de guerre de Louis Barthas, 19e cahier, Tonnelier -La Découverte 2008)

       
 
 
 
 

 

Photo publiée sur le Site officiel de la Ville de Chauny.

 

Pendant presque toute la guerre, Chauny s’est trouvée sur la ligne de front.

 

En 1917, la ville a été détruite. Il n’en restait que des ruines.

 

La population qui était de 10 696 habitants en 1911, est passée à 5 645 en 1921.

 

 

Programme de la journée d’inauguration du 6 avril 2019 à Chauny

¦ à 11H, inauguration officielle par M. le maire de Chauny, Marcel Lalonde, suivie d’un vin d’honneur en mairie,

¦ à 12H30, banquet républicain à Chauny (voir bon ci-dessous pour l’inscription au repas)

¦ à 15H, inauguration par la LP et les associations amies (ARAC, UPF, Mouvement de la Paix, LDH, CGT, CGT-FO, FSU)

 

Un abri, comportant des toilettes et permettant de prendre son casse-croute, a été sollicité auprès de la commune pour ceux qui ne pourraient participer au banquet.

 

Pour la délégation du Rhône, tenant compte des délais de route importants, notre objectif est d’arriver, sinon pour l’inauguration officielle, en tout cas avant 15 heures pour participer à l’inauguration par les associations et syndicats.

 

Évaluation du coût du voyage en minibus : un aller-retour en minibus de Lyon à Chauny (596 Km) coûte environ 900€ (avec 3 chauffeurs assurés – Carburant et péages compris).

Cela donne une idée du montant global du financement à trouver pour auto-financer totalement le voyage.

 

Des informations plus précises seront données bientôt, mais pour ce faire nous avons besoin de connaître le plus vite possible le nombre approximatif de participants.

 

 

BON D’INSCRIPTION ET / OU DE SOUTIEN

À LA DÉLÉGATION DU RHÔNE QUI IRA À L’INAUGURATION

DU MONUMENT EN HOMMAGE AUX FUSILLÉS POUR L’EXEMPLE

LE 6 AVRIL 2019 A CHAUNY, DANS L’AISNE

À remplir et à joindre à votre chèque

Je m’inscris pour faire partie de la délégation à Chauny et je verse : ……………

Je soutiens la montée à Chauny, et je verse : ………………

NOM : ……………………………………………………………… PRÉNOM ……………………………………………

ASSOCIATION, SYNDICAT : …………………………………………………………………………………………………

ADRESSE : ………………………………………………………………………………………….………………………

COURRIEL : …………………………………………………………..………. TÉLÉPHONE : ……………….……………….

Merci de libeller votre chèque à l’ordre de : « Fédération du Rhône de la Libre Pensée »

À envoyer ou remettre à : Xavier Hyvert, 24, rue Marcel Sembat 69100 VILLEURBANNE

(Association Laïques des Amis des Monuments Pacifistes du Rhône)

Contact : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. – 06 76 09 86 44

 

Un documentaire relatant toutes les étapes de la construction du monument, de sa conception à son inauguration, est en cours de réalisation : interview du sculpteur Frédéric Thibault, des descendants des fusillés, des responsables des associations. Il sera disponible à l’été 2019.

 

Le livre de Danielle et Pierre Roy : « De Gentioux à Chauny » sera disponible. Il est possible d’en passer commande à l’adresse suivante, afin d’éviter des frais de port :

AEMHFE 49 rue Quentin Barré 02100 St Quentin

En joignant un chèque de ... x 30 euros à l'ordre de FNLP

 

Quelques renseignements pratiques (pour ceux qui iraient par leurs propres moyens) :

¦ Le monument se situe dans le parc Notre Dame, à 5 minutes de la gare.

¦ Train : Paris- Chauny 8h34 - 9h51 ; Chauny - Paris 17h09 -18h26 ou 17h53- 19h41.

¦ Peu d'hôtels à Chauny (L'Inattendu, autour de 100 €) ; sinon le Bellevue à Coucy le Château (N70 €), le Florence à St Quentin (N55 €) ; le Campanile à Soissons ou à Laon (N45 €).

¦ Pour le banquet, il faut s'inscrire. Ne seront prises en compte que les inscriptions accompagnées du paiement de 25 €. Menu : apéritif, ficelle picarde, carbonnade flamande, fromages dessert, café, vin compris. La salle du banquet se situe 168 avenue Jean Jaurès à Chauny.

Ne tardez pas, le nombre de places est limité. Pour tout renseignement : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

La parole à l'admd

           
   

Interview de M. Hubert Sapin,

président de l’ADMD

(Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité)

 
 
 
 
 
   

L’An II : - Hubert Sapin, vous êtes président de l'ADMD du Rhône. Tout d'abord, je souhaite que vous vous présentiez à nos lecteurs de l'AN II, le bulletin de la Libre Pensée du Rhône, qui ne vous connaîtraient pas.

 
 

 

 

Hubert Sapin : - Je suis né en mai 1968 et j’ai adhéré à l’ADMD en 1988. J’ai, en effet, eu l’occasion de perdre des proches durant mon enfance et mon adolescence (grands-parents paternels, oncles) et surtout ma mère à 17 ans. J’ai donc réfléchi assez tôt sur ma fin de vie de manière sereine en sachant qu’un jour je pourrai être confronté à la maladie ou au handicap.

L’An II : - Où en est l'ADMD du Rhône ? Quelles sont les actions qu'elle mène régulièrement ?

Hubert Sapin : - La délégation du Rhône de l’ADMD organise une permanence le 1er jeudi du mois de 15 à 17 h 30 au palais du travail de Villeurbanne (9 place Goujon). De même, il y a une réunion annuelle (la prochaine aura lieu le 27 avril) ainsi qu’une distribution de tracts, un pique-nique le 1er samedi de septembre et une manifestation a lieu le 2 novembre (plantation d’un arbre ou lâcher de ballons) lors de la journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité. 

L’An II :  - Vous allez arriver au terme de votre mandat. Quel bilan tirez-vous de cette période de responsabilité ?

Hubert Sapin : - Lorsque j’ai pris la tête de la délégation du Rhône en 1992, il y avait 800 adhérents. Désormais nous sommes 2200. La communication se faisait alors par courrier exclusivement. Désormais, le contact se fait grâce aux SMS, mails et Internet ce qui permet de diffuser rapidement une information. Enfin, il y a de plus en plus de jeunes de 18 à 36 ans qui rejoignent l’ADMD.

L’An II :  - Venons-en à l'actualité : la mission d'information de l'Assemblée nationale vient de déposer son rapport, établi par M. Jean-Louis Touraine. La mission d'information aborde de nombreux points, mais elle a écarté de son champ d'information l'aide médicale à mourir. Comment interpréter, selon vous, ce nouveau report d'une demande approuvée pourtant par une grande majorité des français ?

Hubert Sapin : - Je ne suis pas étonné par la mise à l’écart dans le cadre des lois de bioéthique de l’aide active à mourir. La fin de vie était abordée lors des débats qui ont précédé le rapport de la mission parlementaire mais je crois que cela avait pour but de calmer nos concitoyens en leur laissant espérant une avancée législative.

L’An II : - Restez-vous optimiste pour l'avenir ?

Hubert Sapin : - J’essaye d’être optimiste malgré les appels que je reçois de la part d’adhérents qui n’ont d’autres solutions que d’envisager de s’exiler en Suisse et qui ne peuvent attendre le vote d’une loi. L’espoir repose sur les 156 parlementaires qui soutiennent la proposition de loi déposée par M. TOURAINE.

L’An II : - Une refonte de la loi de 1905 est annoncée, alors que le président a parlé de la "réparation du lien avec l'Église" ? Pensez-vous que loi de 1905 soit menacée? Etes-vous d'accord avec le mot d'ordre : "Ne touchez pas à la loi de 1905 » ?

Hubert Sapin : - L’ADMD a inscrit dans l’article 1 de ses statuts qu’elle est une association Laïque. J’avoue ne pas comprendre pourquoi la loi de 1905 est remise en cause.

Retrouvez la Libre Pensée sur France Culture

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Et sur son site national www. Fnlp.fr

libres propos, libres pensées

 

Le cardinal "à la Triste Figure" et la fin du pouvoir judiciaire ecclésiastique

"C’ÉTAIT MIEUX AVANT", au bon vieux temps, quand le Clergé catholique dispensait la justice dans ses tribunaux ecclésiastiques des Officialités, appuyés sur l’Inquisition ou Saint-Office au Vatican.

       
 
 
 
   

Le procès en Correctionnelle fait au cardinal Barbarin pour non-dénonciation des crimes de pédophilie d’un de ses prêtres a établi la vérité :

au lieu de s’adresser au Procureur de la République et dénoncer des actes pédophiles connus depuis longtemps à l’archevêché, le cardinal a rusé, attendant la prescription des faits, les dissimulant à la justice, bref, a réagi en homme d’Église, s’en remettant au droit canon.

Il ne voulait pas parler à l’audience mais la présidente l’a emporté :

 
 

 

"J'ai alerté Rome […]. Rome a répondu qu'il fallait retirer sa charge pastorale à Bernard Preynat. […].

Seul le pape a le droit d'exclure quelqu'un de son état clérical », a expliqué le cardinal Barbarin"

Il "a alerté Rome". Ainsi, c’est l’Officialité et la Curie romaine qui auraient le droit de juger les crimes d’un prêtre, en application du droit canon. Le cardinal ne s’est surtout pas adressé au tribunal de la République, pour ne pas risquer, c’est son mot, "un scandale public". C’est réussi !

On ignore ce que décidera le tribunal, la procureure n’ayant, à l’étonnement de beaucoup, requis aucune peine, mais ce procès a eu, entre autres mérites, celui de renforcer l’arrêt de jurisprudence de la Cour de Cassation du 17 décembre 2002 :

En 2001, une perquisition, dans les locaux de l’Officialité du diocèse de Lyon, le 6 août 2001, ce qui était une première judiciaire, avait permis de s’emparer des dossiers, de "l’enquête canonique" dans une affaire de viol imputé à un prêtre. Le prédécesseur du cardinal Barbarin, le cardinal Billé, outré, avait attaqué en justice au nom du secret pastoral, privilège clérical, dans une enquête uniquement destinée à la hiérarchie ecclésiastique et fini par perdre en Cassation : le droit canon, les tribunaux des Officialités, n’ont plus aucun privilège ni droit pour rendre la justice ou l’entraver dans notre pays.

La puissance de la justice ecclésiastique, Etienne Dolet l’avait subie, quand l’Officialité de Lyon en octobre 1542, l’avait condamné à mort. Il avait pu faire "appel comme d’abus", auprès du roi - la justice civile royale commençait à disputer sa puissance judiciaire à l’Église – mais la haine cléricale de l’Inquisition restait bien vivante et le poursuivit jusqu’au bûcher.

Vive la République laïque ! Amis de Dolet, la bataille se poursuit : Macron veut s’attaquer à la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905 !

 

PS : un extrait d’une lettre de la Curie romaine - Congregatio Pro Clericis - datée du 8 septembre 2001 (publiée dans la revue GOLIAS) adressée à Pierre Pican, évêque de Bayeux ; elle s’applique à Philippe Barbarin.

 

"Je vous félicite de n’avoir pas dénoncé un prêtre à l’administration civile […] En effet la relation entre les prêtres et leur évêque n’est pas professionnelle, c’est une relation sacramentelle qui crée des liens très spéciaux de paternité spirituelle."

Prêtres et Hôtesses de l'Air, même combat ?

"L'article 12 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme dispose qu'à partir de l'âge nubile, l'homme et la femme ont le droit de se marier et de fonder une famille."

Dans les années 60, il existait une clause de célibat dans les contrats d'hôtesses de l'air, parce que leur employeur estimait qu'il serait plus difficile pour une hôtesse de l'air mariée et de surcroît mère, "d'être totalement disponible pour exercer sa profession". Jusqu'au jour où… une hôtesse s'est rebellée, s'est mariée et a porté plainte. Et a gagné. Une héroïne !

Dans un arrêt du 30 avril 1963, la Cour d'Appel de Paris a jugé de la nullité des clauses de célibat dans tous les contrats de travail, hôtesses de l'air ou autres, et en l'occurrence ceux d'Air France.

Par la suite, le Conseil constitutionnel a reconnu la constitutionnalité de la totale liberté matrimoniale (celle de se marier ou de ne pas se marier, sans y être soumis(e) par une contrainte). C'est assez clair ?

Ceci réglait donc définitivement le problème des clauses professionnelles indues imposant le célibat.

Le cas de l'Église catholique est encore bien pire, puisque si les hôtesses de l'air devaient par contrat renoncer à se marier ou avoir des enfants pour des raisons "pratiques" (pour leur employeur !) ce qui les conduisait à l'obligation de démissionner, il ne leur était point demandé de rester chastes. En plus !

Car dans tous les débats sur le célibat des prêtres et religieuses, une question n'est jamais posée : est-il légal d'exiger par statut le célibat ET la chasteté ?

Dans un acte à titre professionnel, (car les prêtres sont bien des employés de l'Église, rémunérés pour leur fonction) la loi refuse d'admettre ces clauses.

En cas contraire, ces contrats sont nuls en droit.

Les prêtres ont donc légalement le droit de se marier sans être professionnellement punis pour cela.

Comment se fait-il donc que ce qui a été jugé totalement illégal et même inconstitutionnel pour ce qui concerne les hôtesses de l'air et toutes les autres professions ne le soit toujours pas pour les religieux(ses) de la confession catholique ?

Parce qu'une fois de plus cette religion se place elle-même au-dessus du vote des lois républicaines séculières et se protège à l'intérieur par sa propre "justice" et est protégée à l'extérieur par une omerta généralisée (mais n'est-ce pas là un mot italien ?).

Rappelons les mots fameux de Sarkozy, le célèbre chanoine du Latran (20 décembre 2007) : “Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé […] parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance", entre autres stupidités lénifiantes.

Or c'est bien cette omerta généralisée, et même au plus haut niveau de l'État comme on le voit, qui est responsable des honteuses pratiques actuellement et heureusement dénoncées dans le monde entier (cf. le film "Grâce à Dieu", par ex.).

Il tombe sous le sens de quiconque doté d'un minimum de raison, que les affaires sexuelles dans l'Église catholique sont reliées à la promesse d'abstinence (la tant vantée "radicalité du sacrifice") imposée statutairement à des hommes et des femmes faits de chair et de sang comme tout un chacun, donc soumis à des besoins et pulsions sexuels que la nature (donc Dieu ?) impose à tous les êtres vivants, y compris aux sermonnaires de l'Église catholique.

Vouloir exiger la chasteté d'un être humain est comme vouloir l'empêcher de dormir ou manger : certains pourront (peut-être) résister, d'autres non.

Comment alors ne pas comprendre qu'une relation sexuelle étant l'affaire du contexte social ambiant et d'opportunité, les religieux catholiques de tous poils en sont donc réduits à leur environnement le plus proche, c'est-à-dire leur paroisse ou bien pire aux enfants qui leur sont confiés à des fins "éducatives" (et dans confier, il y a bien la notion de confiance ?).

Si les prêtres fautifs sont juridiquement les seuls responsables des délits sexuels qu'ils commettent en contravention avec la loi et avec leur promesse (bien oubliée) de chasteté, c'est toutefois bien leur Église (leur employeur) qui leur impose par statut la situation de grande misère sexuelle et de frustration permanente dans laquelle ils se trouvent.

Or c'est bien pour des raisons "pratiques", (hypocritement camouflées en "théologie") pour l'employeur, ici l'Église catholique, (comme dans le cas des hôtesses de l'air !), que le célibat fut imposé après des siècles (et des siècles) de mariage de ses prêtres, (presque toutes les autres branches du christianisme n'ont pas renoncé au mariage de leurs prêtres) : un homme seul est bien plus malléable qu'un couple soudé, il sera bien plus facilement corvéable, déplaçable, il aura besoin de bien moins de moyens d'existence que s'il a un ménage avec les nombreux enfants voulus par Dieu à élever, il ne désirera pas divorcer, son héritage familial, s'il en a un, reviendra à l'Église, etc. Du pain bénit !

Mais c'était compter sans la nature humaine, cette très imparfaite création de Dieu...            RJ

 

an II janvier 2019 echo des benitiers

ÉCHOS DES BéNITIERS

 

Querelles orthodoxes

Jean-Michel Dhimoila, ancien moine de 48 ans, a été condamné par la 6e chambre du tribunal correctionnel de Lyon, pour « dénonciation calomnieuse ».

L’ancien moine a écopé d’une amende de 1 000 € et d’1 € symbolique de dédommagement, pour ses propos tenus contre Nikolaos Kakavelakis, représentant de l’église grecque orthodoxe à Lyon depuis 2012.

L’ancien moine dénonçait des supposées dérives, à longueur de blog et de courrier, en particulier auprès de l’ambassade de Grèce à Paris, l’employeur du prêtre. « C’était devenu une obsession, un acharnement », a plaidé l’avocat de la partie adverse, le 20 novembre dernier. La thèse du lanceur d’alerte, avancée par la défense, n’a pas été retenue par le tribunal. M. Dhimoila ne s’y était pas présenté, mais il a annoncé qu’il ferait appel.

 

Gangs of Chicago

À Chicago et dans tout l’Illinois, l'ampleur du scandale des prêtres pédophiles n’en finit pas de finir (comme de la Californie à la Nouvelle-Angleterre). Vendredi 14 décembre, la justice américaine a publié les noms de 700 membres du clergé de l’Illinois accusés d'agression sur mineur. Parmi eux, 185 sont prêtres visés par des « accusations sérieuses ».

La procureure de l'Illinois avait lancé une enquête en août. Ses services ont épluché les archives des six diocèses. Leurs conclusions sont accablantes, même dans ce qui n’est encore qu’un rapport d’étape.

En effet « la plupart des cas n'ont pas fait l'objet d'enquêtes appropriées, ou n'en ont pas du tout fait l'objet » indique la procureure en regrettant que la justice n'ait pas été saisie.

Elle note également le manque de respect et de transparence des autorités ecclésiastiques.

 

Plus blanc que blanc

Le cardinal Blase Cupich, archevêque de Chicago, a montré toute son intrépidité en publiant immédiatement un communiqué de contrition. Puis, soulignant que la grande majorité des agressions avaient eu lieu plusieurs décennies avant, il s’est vanté d'être, avec ses prédécesseurs « à la pointe de la réponse au scandale des abus sexuels dans l'Église depuis près de trois décennies ».

 

Nouveau monde

L’enquête de l’Illinois avait été lancée après un rapport sur l'Église de Pennsylvanie qui avait suscité une onde de choc. Les révélations du Boston Globe de 2002, popularisées dans le film Spotlight, avaient libéré la parole des victimes à Boston …et ailleurs.

Depuis, de nombreux prêtres ont été exclus du clergé et poursuivis en justice. L'Église a versé des sommes importantes pour dédommager les victimes. On a même craint le défaut de paiement.

Rebelote cet été, les services du procureur de Pennsylvanie ont détaillé les abus perpétrés par plus de 300 prêtres sur un millier d'enfants au cours de plusieurs décennies.

L'archevêque de Washington, le cardinal Donald Wuerl, accusé d'avoir contribué à étouffer le scandale, a dû démissionner. Des listes noires ont été publiées et une dizaine d'États ont initié des investigations.

 

Grâce à Dieu

Inspiré de l’histoire des victimes lyonnaises de pédophilie dans l’Église, le film « Grâce à Dieu », tourné dans la plus grande discrétion, est une fiction inspirée des affaires de pédophilie dans le diocèse de Lyon.

Sa sortie est prévue le 20 février.

 « Le film est un portrait de ces hommes abusés, comment ils ont vécu avec leur traumatisme, comment ils ont libéré leur parole et quelles ont été les conséquences familiales et sociales. Ce film est vraiment raconté du point de vue des victimes », confiait François Ozon au journal Le Progrès le 5 octobre.

Le fait générateur du film est l’affaire Preynat. Le prêtre avait été mis en examen en janvier 2016 pour des agressions sexuelles sur des scouts lyonnais entre 1986 et 1991.

Le procès de ceux qui l’ont couvert aura lieu du 7 au 9 janvier 2019 (à moins d’une manœuvre de dernière minute du Saint-Esprit, qui ne manque pas d’expédients). Comparaîtront le cardinal Barbarin et six autres prévenus pour non-dénonciation de ces agressions. Puis viendra le procès de Preynat lui-même.

 
 

L’innocence flétrie

« Ma démarche est juste d’empêcher la sortie avant le procès » indique l’avocat du père Preynat. « C’est un problème de respect de principes essentiels. On ne peut pas empêcher l’information ni la création. Il n’existe pas de possibilité d’interdire un documentaire, sauf en cas d’atteinte disproportionnée.

Et c’est au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel de trancher (…) Sortir une fiction pour relater des faits correspondant à un procès qui va se tenir à court terme, et qui a été hypermédiatisé au travers de la communication des victimes, c’est quelque chose qui peut porter atteinte à la présomption d’innocence ».

 

 

 

Dans le secret des Borgia

On n’en est pas loin, puisque tout s’est passé à la Chapelle sixtine.

Le Vatican a lancé une enquête pour soupçons de blanchiment, fraude aggravée et détournement de fonds sur le produit des concerts visant le directeur administratif et financier du Chœur de la Chapelle sixtine.

Le directeur musical, Massimo Palombella, est lui aussi directement mis en cause. Des accusations de mauvais traitements ont été portées par des parents de petits chanteurs à l’encontre du « maestro ». Ratzinger frère l’avait déjà prouvé avec son chœur de Ratisbonne : la musique n’adoucit pas les mœurs ecclésiastiques.

 

Déménagement de la Madone Paul Bert- Baraban

Depuis que l’immeuble de l’ancienne Charade, rues Paul-Bert et Baraban, a dû être démoli puis rebâti, des habitants du quartier se sont interrogés sur le sort réservé à la madone installée à l’angle des deux rues.

Au cours d’une réunion sur le devenir des bâtiments, Thierry Philip, maire du 3e, a depuis longtemps précisé qu’elle serait sauvegardée et proposée à la paroisse voisine.

L’ancienne Vierge a donc rejoint l’église du Sacré-Cœur. L’Église y perdrait-elle ?

Non, car la madone sera remplacée par une nouvelle œuvre plus ambitieuse de l’artiste Christine Cornillon : une « Vierge de Miséricorde » protégeant des enfants.

Ce n’est pas un luxe, avec tout ce qui se passe de nos jours.

AN II janvier 2019

Numéro 172

De Frimaire à Nivôse de l'An 227

Novembre-Décembre 2018

 

L’année 2018 s’est terminée dans une crise sociale que personne n’avait prévue, du moins sous la forme qu’elle a prise du soulèvement des « gilets jaunes ». Un soulèvement de « petites gens » sans engagement politique, sans autre motivation que l’angoisse de ne pas pouvoir terminer la fin du mois, celle de l’endettement et des privations sans espoir.

 

« Grand débat national »

Nul n’avait pressenti la forme que prendrait la révolte populaire, nul n’en connaît les prolongements futurs. Le but de cet éditorial n’est pas d’en sonder les ressorts politiques, mais de s’interroger sur un dévoiement possible qu’on devine de la part des tenants de l’ordre social et institutionnel. Un « grand débat national » est annoncé. Il aura lieu jusqu’à la mi-mars et portera sur quatre thèmes : transition écologique, fiscalité, organisation de l’État, et démocratie et citoyenneté (dont l’immigration). Il fait incontestablement écho à la soif de démocratie que ressentent des millions de nos concitoyens frustrés par le fonctionnement du jeu politique depuis des décennies de Ve République, mais il est surtout une réponse de non-recevoir aux doléances populaires. Il suffit de jeter un coup d’œil sur les « réseaux sociaux » pour voir quel scepticisme déjà il suscite. Du reste personne n’y croit, à commencer par … Chantal Jouanno elle-même qui a fait part de ses doutes au gouvernement.

 

À double tranchant

Cela ne signifie pas, bien entendu, que les plus graves problèmes politiques ne vont pas s’inviter à ce qui tiendra lieu de consultation.

Rien de plus dangereux que de laisser s’ouvrir les cahiers de doléances ! En 1789, Louis XVI l’a appris à ses dépens, en prenant la décision de convoquer les États-Généraux pour apaiser les tensions croissantes que la France connaissait.

Mais ceci est (peut-être ?) une autre histoire.

« Des débats seront organisés dans chaque ville ou chaque quartier, explique le gouvernement. »

En parallèle, il faudrait que dans chaque région se tienne une assemblée délibérante de citoyens.

Y siégeront des citoyens tirés au sort et des acteurs de la société civile, qui rassembleront les

propositions et les voteront. Celles-ci seront à leur tour rassemblées dans un « rapport général avec constat, vision de la société exprimée et propositions ». Mais bien sûr, « une fois les conclusions remontées au niveau national, l’exécutif choisira ce qu’il retiendra ou non. »

Et cahin-caha, se maintiendra comme ça jusqu’aux élections européennes. Peu de chance que le pouvoir des institutions financières internationales soit remis en cause. Et pas davantage qu’on trouve l’homme providentiel, le « sauveur suprême » quand c’est tout un système qui est failli.

 

Le choc des classes

Or les revendications des gilets jaunes portaient depuis l’origine sur le pouvoir d’achat. Quand une mère de famille isolée ne peut plus subvenir aux dépenses minimales incompressibles, tremble au moindre recommandé expédié par la Poste, culpabilise pour avoir offert un paquet de bonbons à ses enfants et s’enfonce chaque mois davantage dans l’endettement sans perspective d’en sortir, cela ne relève plus du débat. Cela n’est pas une idée, c’est un fait. À tel point que cette angoisse s’étend à des millions de salariés, de chômeurs, de précaires qui souffrent en plus du démantèlement des services publics, et qu’elle est également comprise par les trois quarts de la population française déclarant sympathiser avec la révolte sociale. 

 

Et la loi de 1905 dans tout ça ?

La perspective de révision de la loi de 1905 semble avoir été oubliée avec les événements survenus depuis la fin novembre, d’autant que l’idée de revenir sur la Séparation des Églises et de l’État était à cent mille lieues des revendications exprimées dans la rue et sur les ronds-points.

Pour autant le projet de révision de la loi de 1905 n’est pas abandonné pour autant, pas davantage que la réforme des retraites ni celle de l’État.

On devine que l’offensive de re-cléricalisation pourrait s’adosser (frauduleusement) au « grand débat national » - intégrant l’immigration- pour dénaturer la loi de 1905 au nom de la « lutte contre l’extrémisme ». On a assez vu dans le passé comment une large consultation pouvait amener des résultats aberrants, mettant sur un même plan toutes les contributions en les orientant sur des réponses définies à l’avance.

Ce fut le cas avec la « refondation de l’École » qui a conduit à mettre en place la réforme des rythmes scolaires, puis celles du collège et du lycée … avec le succès que l’on sait ! De même on n’est plus étonné de voir comment une consultation de tous les partenaires sur les régimes de retraite aboutit à prôner l’individualisation des droits.

 

Au nom de la laïcité

Les questions sécuritaires et l’état d’urgence, « économique » ou autre, autoriseraient une première entorse autour du culte du musulman, après quoi s’appliquerait la logique concordataire. Toujours au nom de la laïcité, bien entendu.

Car l’État, dans sa forme actuelle, rêve toujours d’encadrer les cultes pour leur faire jouer le rôle de régulateurs sociaux que n’ont pas pu jouer, dans la crise des « gilets jaunes », les « corps intermédiaires » que sont classiquement les syndicats, les associations, les élus locaux et d’autres formes de représentation constituées comme interfaces entre l’État et le citoyen.

C’est le cas en France, et la loi de 1905 le garantit, mais il suffit de tourner le regard vers d’autres pays d’Europe pour voir qu’il n’en va pas de même partout : en Grèce c’est l’Église orthodoxe qui assure de fait le service social.

Un rêve de M. Emmanuel Macron ?

Peut-être, à ceci près que celui-ci est catholique …et que nous sommes toujours en France !    PG

10 décembre 2018 :la délégation reçue à la préfecture du Rhône


La délégation a été reçue par Mme Caroline GADOU, directrice de Cabinet du Préfet du Rhône. Elle était constituée de: MM P. Girod, Pdt LP du Rhône, Jacques Gelly, membre du bureau de la FOL du Rhône “au titre de la    Ligue de l’Enseignement et de la FOL du Rhône“, Eric Pommet, pdt du Cercle E. Herriot, Pierre Triollier, représentant de l’association “Le Poing Commun“, Xavier Hyvert, membre du bureau LP du Rhône. En voici quelques points saillants, forcément incomplets puisque l’entrevue a duré une heure vingt :

Pdt LP 69 : Nous vous remercions pour l’organisation de cette rencontre, dans un contexte que nous savons difficile pour vos services. (…) Nous sommes inquiets en apprenant que les piliers sur lesquels repose la loi de 1905 pourraient être ébranlés : non-reconnaissance des cultes, non-financement des cultes. Si c’était le cas, la loi ne serait pas amendée mais dénaturée.

Mme la DIR. CAB.: « A ce stade nous ne sommes saisis d’aucun texte précis. Je ne pourrais vous donner d’indication que sur l’ambiance générale. Je ferai remonter ce que vous allez déclarer. Il existe une réflexion en cours au niveau des administrations centrales et particulièrement du Ministère de l’Intérieur.

Représentant L.E. : C’est tout ce que vous demandions: nous recevoir et faire remonter.

Mme la DIR. CAB.  : « A ce stade nous ne sommes saisis d’aucun texte précis. Je ne pourrais vous donner d’indication que sur l’ambiance générale. Je vais faire remonter ce que vous allez déclarer. Il existe une réflexion en cours au niveau des administrations centrales et particulièrement du Ministère de l’Intérieur. Je vous parlerai du contexte.

Représentant L.E. : Dès avant 1905, la Ligue de l’enseignement s’est résolument engagée pour la séparation des Églises et de l’État. Depuis l’adoption de la loi, nous nous sommes constamment mobilisés pour la défense de la liberté de conscience qu’elle assure. Cette liberté est fondamentale. Elle assure à chacune et à chacun le droit de se référer à la conviction philosophique ou à la religion de son choix. (…) Cette loi de 1905 a fait école dans le monde entier. Ses principes sont gravés dans ses deux 1ers articles : Art.1 « La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public. » Art.2 « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. » (…) Au travers d’allusions, de discours ressemblant à des ballons d’essai, d’échos dans la presse, et maintenant d’annonce d’un texte en cours de rédaction, il apparaît que les principes posés dans la loi pourraient, à nouveau, être remis en questions.

Quelques vérités face à ces annonces imprécises : s’il s’agit de mieux encadrer des dérives intégristes mettant en cause les valeurs de la République, le titre V de la loi, intitulé « Police des cultes » fournit l’arsenal juridique suffisant. S’il s’agit de financer les cultes de quelque manière que ce soit, on entre alors dans une procédure concordataire que la loi de 1905 avait précisément pour but d’abolir. Il s’agirait alors d’un reniement majeur qui conduirait à reconnaître de fait des religions en les finançant et à contredire ainsi le principe de neutralité de l’État.

Notre position ne consiste pas seulement à rappeler ces principes, y compris dans leurs modalités concrètes d’application. Elle consiste à demander l’application effective de la loi dans toutes ses dimensions.

DIR. CAB.: Lorsque la loi a été votée, la situation était différente : pas autant de musulmans. L’outillage juridique donné par la loi de 1905 n’est plus adapté à la situation Il existe des demandes d’étendre le Concordat. Mais le gouvernement a toujours fermé la porte.

Cette réflexion sur faut-il modifier ou nom la loi de 1905 s’explique par la difficulté importante de réguler le culte musulman. Il n’est pas structuré comme les autres religions vis à vis de l’Etat et vis à vis d’eux-mêmes. Il faut donc donner un cadre.

Question à résoudre : faut-il renforcer le CFCM (qui n’a pas répondu aux attentes - système électoral bizarre) ou le remplacer ? Autre question : comment assurer la présence en France d’imams qui maîtrisent la langue française, soient imprégnés de la culture française alors que nous avons souvent affaire fonctionnaires d‘ Etats étrangers ? De plus, il y a un foisonnement d’associations.

Il existe des mouvements très radicaux à certains endroits. Nous cherchons les bons leviers. Il existe un avant-projet de loi que je n’ai pas. Le but c’est de trouver des solutions pragmatiques.

Représentant L.E. : (…) Le gouvernement a ignoré les corps intermédiaires. On en voit aujourd’hui le résultat. Il se retrouve face à la masse. Nous sommes parmi ces corps.

Pdt LP : Ce qui nous inquiète, c’est que des dispositions soient prises contre UNE religion, alors que des atteintes graves sont commises par nos élus au compte d’une autre religion, la religion catholique (pour mémoire : Vœu des Echevins, crèche chrétienne à l’Hôtel de Région, élus au Vatican, financement des lycées privés). Il faudrait d’abord que nos élus  respectent la loi.

DIR. CAB. : La liberté de conscience est à défendre partout et toujours. Mais on n’a pas tous les instruments pour lutter. La loi. / Les élus quand ils vont aux cérémonies religieuses, c’est parce qu’ils sont invités par les autorités religieuse. Et toutes les religions sont traitées à égalité.

Représentant L.E. : Intervient par rapport à la rencontre aux Bernardins et relit l’article 35 titre V de la loi de 1905 sur la police des cultes pour insister sur le fait que tous les moyens sont présents et qu’il n’y a nul besoin d’en rajouter ou de modifier la loi.

DIR. CAB.: Le problème n’est pas si simple. L’article que vous citez ne concerne que les ministres du culte. Or il existe toutes sortes de gens qui tiennent des discours islamistes sans qu’il soit possible de les identifier comme des représentants de la religion.  La loi sanctionne les responsables religieux mais pas les associations. Il existe des Imams autoproclamés. (…) Nous sommes face à une augmentation de la religiosité qui pose des problèmes nouveaux. L’organisation du CFCM n’a pas donné de résultats satisfaisants. Mais il est certain que le problème doit être traité sérieusement et qu’entre l’encadrement des religions et le respect des principes de la loi, « il y a un équilibre à trouver » et donc un risque.

Pdt LP : si l’on crée un statut particulier pour le culte musulman et hors des religions reconnues en Alsace, quid des Témoins de Jéhovah, des scientologues, des évangélistes et autres ? On ne peut que multiplier les problèmes. 

DIR. CAB.: Le président veut pousser le culte musulman à s’organiser. On n’attend pas un document. Il faut peut-être voir les députés. Il existe un groupe de travail au sein des députés de « LREM ». Peut-être Mme BRUGNERA dans le Rhône. Intervention probable du pdt sur cette question au début de l’année prochaine. Mais pas de consultation prévue sur le sujet pour le moment.

Un dossier complet est remis à Mme la directrice de cabinet. Celle-ci remercie la délégation pour l’intérêt de cet échange, dont elle ne manquera pas de faire état.

Notre commentaire:  la discussion a été riche, elle a porté largement sur les questions liées au culte musulman. Cependant  à aucun moment il n’a été répondu sur les nouveaux modes de financement, dispositions fiscales, etc.) Faut-il y voir un signe sur un aspect du projet beaucoup plus difficile à faire passer? Dans tous les cas, la mobilisation continue.


De la laïcité en entreprise à la sauce lyonnaise 


Alain Mérieux et le financement de l’Université Catholique de Lyon

En 2011, la faculté alias université catholique de Lyon devait réunir 65 millions d’euros pour bâtir son campus sur l’ancienne prison Saint-Paul. Elle avait été préférée au groupe Partouche  qui souhaitait y implanter son casino « Pharaon ». Mais c’est la catho qui a pu toucher le pactole, dans un secteur identifié pour son attractivité au cœur des enjeux urbains de Lyon : le nouveau quartier Confluences.

La construction du futur campus de 35 000 m² devait commencer à la rentrée 2012 pour accueillir, à la rentrée 2015,  les pôles droit, sciences économiques et sociales, sciences, la bibliothèque universitaire, le département de formation continue de CPE Lyon et l’Observatoire social de Lyon. Il restait à réunir les fonds nécessaires.
La vente des actuels locaux de la « catho », rue du plat, permettait d’en réunir une partie.  C’est à la Sofade, entreprise immobilière propriété du groupe   Dentressangle que la catho a vendu les locaux …et racheté le terrain de la maison d’arrêt.  N. Dentressangle fait partie du réseau des grands  patrons catholiques de la ville.  Le nouveau recteur de la Catho comptait aussi sur l’aide du conseil régional Rhône-Alpes et du conseil général. Ses vœux seront exaucés. Enfin le mécénat privé permet de boucler le budget. Alain Mérieux, président des laboratoires Mérieux, aide alors la faculté catholique de Lyon de façon spectaculaire. Il déclare alors : « J’essaie d’aider l’Université catholique de Lyon à trouver des financements pour son futur campus. D’abord, leur Ecole supérieure de biologie, biochimie et biotechnologie a formé la plupart des techniciens de laboratoire travaillant chez bioMérieux et leurs diplômés trouvent tous des débouchés. Ensuite, c’est aussi ma religion. »

Un supplément du journal Le Progrès du 18 décembre 2018 intitulé « Les secrets du business catholique » revient sur les raisons pour lesquelles les réseaux chrétiens »sont si puissants à Lyon ». Alain Mérieux y est décrit comme le seul Lyonnais capable de collecter 10 millions d’euros auprès d’entreprises pour boucler le financement du déménagement de la faculté catholique. Parmi les autres grands patrons, sont cités Erik Roux de Bézieu (dirigeant de l’agence Syntagme), Thierry de la Tour d’Artaise (patron de SEB), Norbert Dentressangle ; et tous anciens élèves des Maristes : Jean-Christophe Aguettant (Céanothe), Brice Robert, Jérôme Bocuse ou Olivier Ginon (PDG du groupe GL Events). Un autre mouvement, celui des Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens (EDC), compteraient quelque 200 membres.

Comme le confiait un prêtre du diocèse : « Il n’y a pas de souci du tout à se faire pour les finances de l’église de Lyon. Il faut reconnaître au cardinal Barbarin un grand mérite : il est très fort pour aller chercher des donateurs et l’industriel Alain Mérieux est toujours là pour le soutenir. »

Question : à l’heure où d’aucuns veulent promouvoir des « chartes de la laïcité en entreprise » opposées aux droits et libertés des salariés, que penser de ces chefs d’entreprises qui disposent des fonds de leurs sociétés en fonction de leurs convictions

Les Vœux de la Libre Pensée

2019 : Bonne Année laïque !

1959 : Vote de la Loi Debré 2019 : Plus de 12 milliards d’Euros de fonds publics détournés vers l’enseignement privé

 

Libres propos, libres pensées

Un regard inédit et éclairant sur la Guerre de 14-18

Dans son livre "La Grande Guerre des Classes", l'historien belgo-canadien Jacques Pauwels donne un éclairage inédit sur les vraies causes de la guerre de 14-18, à contre-courant de la thèse selon laquelle la guerre aurait éclaté soudain, par hasard, un beau jour d'été, déclenchée par l'assassinat à Sarajevo de l'archiduc François-Ferdinand, l'héritier de l'empire austro-hongrois : comme par un fatal malentendu tragique, l'engrenage infernal des traités d'alliances aurait entraîné les nations européennes, puis le reste du monde dans cette effroyable et très imprévisible boucherie de millions d'hommes jeunes.

Il en fait remonter en réalité les vraies racines à la Révolution française et la succession ultérieure de guerres, contre-révolutions, révolutions et révoltes sociales qui ont profondément marqué l'Europe, la monstrueuse guerre de 14-18 n'étant que le bouquet final et tardif du XIXème siècle. Il met surtout en cause les concurrences féroces des impérialismes pour s'approprier le monde et ses ressources et parallèlement leurs craintes (fondées) de nouvelles révolutions ou de fortes revendications des peuples assoiffés de justice sociale et de démocratie, la guerre (comme entité) devant servir de contre-feu.

 

Exemple : pourquoi l'entrée en guerre de la GB ?

Au tournant du XXème siècle une énergie nouvelle émergeait : le pétrole. Et l'immense flotte britannique qui contrôlait toutes les mers du globe fonctionnait au charbon, dont le Royaume Uni ne manquait pas : l'expression anglaise "to carry coals to Newcastle" (transporter du charbon à Newcastle) équivaut à "amener du sable au Sahara". Mais de pétrole, encore point. Pour moderniser la flotte, il fallait avoir recours à des sources extérieures, la plus disponible étant les USA, en plein boom pétrolier.

Mais l'amitié avec ce pays n'était que de façade : c'est une ancienne colonie britannique émancipée par une très longue et dure guerre (1775-1783) qui profita traîtreusement des guerres napoléoniennes pour envahir le Canada anglophone en vue de s'en emparer, guerre (1812-1815) qui se termina par le traité de Gand qui officialisait le statu quo ante.

Mais, surtout, c'était un challenger, un concurrent sérieux et en expansion trop rapide de la domination économique mondiale de l'Empire britannique.

Il y en avait bien aussi en Perse (Iran) mais il fallait le partager avec la Russie tsariste. Restait la riche Mésopotamie (l'actuel Irak) dans l'empire ottoman.

Celui-ci, en totale déliquescence se laissait dépouiller de territoires sans même réagir mais là, le pétrole était préempté par son bon allié l'Allemagne qui d'ailleurs construisait pour cela un chemin de fer devant aller de Bagdad à Berlin par la Serbie.

Car l'Allemagne aussi avait l'ambition de détrôner le Royaume-Uni comme impératrice des mers : elle construisait à grands pas une flotte ultramoderne au pétrole. Le seul frein possible était donc la guerre pour la couper de la Mésopotamie et se l'annexer.

 

Mais comment annoncer aux britanniques qu'il fallait faire la guerre à l'Allemagne ? Après la dynastie des Stuart (1371-1714), la monarchie devient allemande : la dynastie des Hanovre (1714-1901), renommée Saxe-Cobourg-Gotha en 1901 fut rebaptisée Windsor en 1917 à cause de la guerre. Guillaume II était le cousin germain du roi George V et le petit-fils de la reine Victoria, fille de la princesse Victoria de Saxe-Cobourg-Saalfeld, son mari était le prince Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, la famille Mountbatten sont leurs cousins les von Battenberg au nom anglicisé suite à la guerre, etc...

Autrement dit, malgré une "Entente cordiale" affectée (1904), les britanniques étaient avant 1914 nettement plus germanophiles qu'amis de la France, l'ancestrale rivale, l'ennemie jurée de l'Angleterre.

 

Mais l'ambition démesurée du Kaiser, le cher "cousin germain" Guillaume II ne pouvait plus être ignorée : il fallait bien se rapprocher de ces maudits français qui, justement, se cherchaient des alliés contre une Allemagne à nouveau menaçante.

Nécessité fait loi et il est bien connu que les États n'ont pas d'amis, rien que des intérêts. Donc, OK pour aider les français à contrôler la Manche et les côtes atlantiques et leur envoyer quelques troupes.

Après que l'Allemagne eût attaqué la France, on comptait sur celle-ci et son alliée la Russie pour lui régler rapidement son compte. Mais la France comptait aussi sur les britanniques pour tenir leurs engagements.

Mais, toujours, comment faire voter le parlement britannique en faveur d'une guerre à l'Allemagne ? Et alliés avec la France ! Le public et la presse n'y était pas prêts… du tout. Et là, divine surprise : les allemands eurent la mauvaise idée de piétiner la petite Belgique neutre pour envahir la France, neutralité garantie par le traité de Londres (1839).

Le prétexte inespéré était là, tout trouvé !

À peine la guerre votée, leurs troupes venues d'Inde et d'Égypte étaient déjà au Levant, leur front le plus crucial. Les rebellions arabes contre les ottomans (1916-1918) furent coordonnées par le fameux "archéologue" T.E. Lawrence "d'Arabie" avec promesses d'États arabes "libres".

Mais des promesses faites aussi aux sionistes... (déclaration Balfour, 1917). Et par les accords secrets Sykes-Picot de 1916, ils promirent les bas-morceaux du Moyen-Orient aux français (Syrie-Liban) pour en garder le précieux pétrole de l'Irak, du Koweït et d'Arabie. Well done !                          RJ

AN II juillet 2018

ÉDITORIAL


Ces lignes sont écrites alors qu’un scandale d’Etat fait trembler les institutions. On ne sait pas ce que nous réserve encore l’affaire Benalla … qui n’est du reste qu’une affaire Macron. Mais nous voyons bien que la fonction présidentielle risque d’en être durablement affaiblie.
L’intercession de sainte Pétronille ne sera pas de trop pour préserver notre nouveau chanoine des coups de vent que lui réserve le monde réel. Rappelons que Pétronille est cette prétendue fille de l’apôtre Pierre qui veille sur les destinées de la France « fille aînée de l’Eglise » depuis son mausolée situé au Vatican. Sous l’Ancien Régime, elle était reconnue patronne des rois de France, puis patronne nationale de la France aux yeux des autorités catholiques.
Le corps de sainte Pétronille est conservé dans la « nouvelle Saint-Pierre » du Vatican, où en 1889, le pape Léon XIII a fait suspendre devant son autel une lampe dont la flamme doit toujours restée allumée. Elle y brûle encore aujourd’hui. Il y est gravé la phrase : « Elle semble toujours prier sans cesse pour la France ». C’est là que pour la France, chaque année, une messe est célébrée. Le reste du temps, Léon XIII méditait sur sa doctrine sociale.
Chanoine honoraire de Saint-Jean de Lyon
Outre son titre de « premier et unique chanoine honoraire de l’archi-basilique de Saint-Jean-de-Latran », Emmanuel Macron détient le privilège de pouvoir entrer à cheval dans la basilique. Autres titres honorifiques moins connus, il devient proto-chanoine de la cathédrale d’Embrun, chanoine honoraire de la cathédrale de Saint-Jean-de-Maurienne et proto-chanoine de la basilique Notre-Dame de Cléry. Il est aussi chanoine ad honores de Saint-Hilaire de Potiers, de Saint-Julien du Mans, de Saint-Martin de Tour, de Saint-Maurice d’Angers, de Saint-Étienne de Chalons et de Saint-Germain-des-Prés à Paris, et … le saviez-vous ? de Saint-Jean de Lyon ! Il a même le pouvoir de représenter le pape lui-même lorsqu’un nonce est créé cardinal.
Certes, comme ses prédécesseurs, le président Macron n’aura cure de faire valoir ces prérogatives. Il ne les a pas refusées non plus. Depuis l’Elysée, une Cour parallèle se substitue à l’exécutif et défie le Parlement. Ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, assistait au vœu des Echevins le 8 septembre dernier à Fourvière. Il n’avait même plus « l’excuse » d’être maire de Lyon. C’est ainsi qu’on se comporte en Macronie.
Et en même temps…
Cent mille bacheliers sont sur le carreau pour n’avoir pas eu de réponse à leurs vœux sur la plateforme Parcoursup (chiffres du 17 juillet), alors que le baccalauréat disparaît comme premier diplôme universitaire basé sur des épreuves nationales et anonymes. Les cheminots n’en finissent pas de s’opposer à la réforme du ferroviaire. Celle de la Sécurité Sociale, à transformer en super-assurance individuelle se prépare, dans l’inquiétude croissante de ses initiateurs. Les uns après les autres, les éléments de la protection sociale sont remis en cause…
Jaurès considérait qu’il ne pouvait pas y avoir de République laïque sans République sociale. A en juger par ce qui est du social pour le « Président des Riches », on se dit que la loi de 1905, déjà affaiblie, risque de subir de mauvais coups. Plus que jamais.
Anecdotique ? L’encadré ci-dessous n’est qu’un exemple parmi tant d’autres de la banalisation des atteintes à la laïcité :

« Pro felici ac prospero statu Galliae » communie-t-on chaque année au Vatican lors d’une messe spéciale « à l’intention du bonheur et de la prospérité de la France ».
On verra bien si les prières suffisent.
P.G.

 VIE DE LA FEDERATION

16 juin 2018 : AG de la Fédération préparatoire au congrès national

L’assemblée annuelle de préparation au congrès national, a mandaté Xavier Hyvert pour porter les mandats de la fédération. Celle-ci a adopté à l’unanimité d’approuver le rapport moral et d’activité « Construire pour comprendre ». Le congrès national aura lieu à Saint-Herblain (Loire-Atlantique) du 22 au 25 août prochains.
Un autre point était prévu à l’Ordre du Jour, celui du changement de formule de l’An II : les frais d’impression et d’envoi pèsent depuis des années sur le budget de la fédération et nécessitent une adaptation. Nous avons réfléchi à la possibilité d’envoyer le bulletin aux adhérents simplement sous forme numérique (avec leur accord exprès, bien entendu), ce qui constituerait une économie importante.
Un abonnement numérique au tarif annuel de 3 euros sera désormais proposé aux non-adhérents. Il sera complémentaire du site de la fédération.

Les adhérents de la fédération peuvent donner leur accord pour recevoir la version électronique uniquement. Plusieurs l’ont déjà fait. Bien entendu, dans le cas contraire, les adhérents continueront à recevoir la version papier de l’An II.

APPEL DU TRESORIER

Merci à tous de penser au versement de votre adhésion ! Même si c’est étalé sur 2 ou 3 chèques pour la somme de 72 euros (abonnements An II et La Raison inclus).
L’Assemblée Générale a voté pour 2019 une future augmentation de 3 euros.
► Nos comptes ont besoin d’un remontant !
► La Libre Pensée nationale, par ses actions nationales et internationales, effectue des prélèvements élevés (il ne nous reste que 5, 5 euros sur chaque carte !).
► Tout soutien supplémentaire est, bien sûr, le bienvenu !
► Faites de la publicité pour nos actions, faites adhérer à la Libre Pensée !

 

Messe dans les locaux communaux : est-ce légal ?

Ce document est extrait de la brochure édité par la FNLP et l’Association Nationale des Elus Locaux Amis de la Libre Pensée « Guide de la laïcité à l’usage des élus républicains et des citoyens »
Mise à disposition de locaux publics
Une association religieuse peut-elle utiliser une salle communale pour l’exercice de son culte ?

Eh bien … oui et non ! Selon le ministre de l’Intérieur (réponse à la question écrite n° 03698, JO Sénat 23 octobre 1997), « il s’agit là d’une simple faculté pour la commune, qui n’est pas tenue de satisfaire les demandes en ce sens […]. Sous cette réserve, une association confessionnelle peut […] bénéficier de la mise à disposition de locaux communaux pour l’exercice de son culte. La participation directe de la commune à l’organisation de célébrations religieuses constituerait, en revanche, une atteinte au principe de laïcité (Trib Adm de Châlons-sur-Marne, 18 juin 1996, Association Agir c/ Ville de Reims RDP 1997) ».
Le maire peut donc « décider d’exclure de ce droit les organismes exerçant des offices religieux dans le but de mettre l’utilisation des locaux appartenant à la commune à l’abri de querelles politiques ou religieuses » (Conseil d’État, 21 mars 1990, Commune de La Roque Rec. p. 74).
Mais dans le même temps, selon le ministre de l’Intérieur (cf. réponse précédente), « la commune doit […], sauf si une discrimination est justifiée par l’intérêt général, veiller à l’égalité de traitement entre les associations qui sollicitent l’utilisation de locaux communaux, dans sa décision d’octroi ou de refus».
(…) Attention : la mise à disposition gratuite d’un bien public pour pratiquer un culte est de toute évidence illicite et doit être considérée comme une subvention déguisée dès lors que l’occupation de ce bien public est généralement payante. La mise à disposition gratuite est contraire à l’interdiction d’aider les cultes et à la prohibition des libéralités (CE, 26 mai 1911, Commune de Heugas, Lebon p. 624).
Ainsi, en mars 2011, la Libre Pensée a rappelé au Maire d’Évreux que le prêt gratuit de salles communales à l’Association des musulmans d’Évreux, pour y tenir des conférences religieuses, était contraire à la loi de 1905 (subvention indirecte). En revanche, rien ne s’oppose à ce que des organismes religieux utilisent le domaine public ou privé moyennant le paiement des mêmes sommes que les autres utilisateurs dans le respect du principe d’égalité.
Notre commentaire : il s’agit là d’un constat relatif au droit existant, mais on peut aussi considérer, comme le relève le « Guide », qu’un certain nombre de dispositions nouvelles vont dans le sens d’un affaiblissement de la loi de 1905. Dans le cas de Vauxrenard, deux questions se posent :
1) La mise à disposition d’une salle municipale, qui plus est appartenant à l’ensemble comportant la mairie et l’école publique, ne relève-t-elle pas d’une subvention déguisée lorsqu’elle s’accompagne de l’attribution d’un bail emphitéotique à une association dont la mission ne relève ni du service public ni de « l’intérêt général »? Il est vrai que l’attribution d’un tel bail à une association cultuelle est devenue possible depuis quelques années, mais pas à une société immobilière chargée de gérer les biens de ladite association. Or c’est un tel montage qui a eu lieu à Vauxrenard.
2) Quid du fait qu’il existe déjà une église dans la commune ? Doit-on considérer qu’on est dans une situation d’urgence ou relevant de la sécurité dès lors que le motif allégué est seulement la difficulté de chauffer l’église paroissiale ? A notre connaissance la question ne s’est jamais posée en ces termes !

Procès Barbarin : on joue les prolongations (bis)
Le procès du cardinal Barbarin reporté une nouvelle fois ?
Le cardinal Barbarin, mis en cause pour non-dénonciation d’actes pédophiles dans son diocèse, devait initialement comparaître devant le tribunal correctionnel de Lyon entre le 4 et le 6 avril dernier, en compagnie de six co-prévenus dont le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi au Vatican, l’Espagnol Luis Francisco Ladaria Ferrer. Le procès avait été reporté une première fois à début janvier 2019, la citation à comparaître de Ferrer n’ayant pu être traduite à temps.
Or une audience dite « de consignation » doit fixer en amont du procès le montant de l’amende éventuelle dans le cas où le tribunal jugerait la procédure abusive. Cette audience devait avoir lieu le 3 septembre prochain. Ferrer n’ayant toujours pas reçu sa citation à comparaître, elle pourrait à nouveau être renvoyée à une date ultérieure ! (Chacun sait que les magistrats sont des étourdis.)

Le personnel du rectorat et l’enseignement privé

Ces lignes fournissent quelques éléments de réflexion sur des atteintes à la laïcité constatées par le service Gestion du remplacement (maîtres délégués) de la Direction des Etablissements de l'Enseignement Privé (DEEP) du rectorat.
Le SAAR de Lyon est un organisme auto-proclamé par le diocèse (ci-dessous, un extrait de leur site):
Au nom de l'Institution, nous vous disons :
« Bienvenue dans l'Enseignement Catholique »

Le SAAR est le Service d'Accueil et d'Aide au Recrutement de l'Enseignement Catholique de l'académie de Lyon.
Il travaille en partenariat avec :
- Pour l'Enseignement Catholique : Les Directeurs diocésains, les chefs d'établissement, les organismes de formation, la commission de l'emploi.
- Pour l'Education nationale : les Universités/ESPE et le Rectorat (Division des établissements de l'enseignement privé : DEEP)
C'est donc auprès du SAAR que vous pourrez obtenir l'aide dans vous avez besoin dans vos différentes démarches concernant l'entrée dans l'Enseignement Catholique.)
Ce « service » prétend aider le rectorat en matière de recrutement, placé pourtant sous l'autorité de Mme la rectrice d'académie - conformément au règlement. Il suscite des candidatures en ciblant notamment un public de candidats à concours de l'enseignement privé du second degré sous contrat. Les personnels ont appris par exemple qu'à des étudiants, futurs candidats à un concours dans la discipline éducation musicale, il avait été affirmé que sans le pré-accord collégial, ils ne pourraient se présenter au concours.
Ce pré-accord collégial n'est autre qu'un blanc-seing de l'enseignement catholique pour pouvoir enseigner dans leurs établissements. Le problème, c'est que des candidats se sont plaints de ces pressions, n'étant nullement convaincus par une quelconque religion.
S'agissant des dossiers de candidature à suppléances des éventuels futurs maîtres délégués, ils voient fleurir dans les lettres de motivation des « valeurs chrétiennes qui les porteront dans leur engagement dans l'enseignement », ou voient carrément figurer dans les dossiers le document de pré-accord collégial. Ils doivent maintenir leur fermeté à ce sujet en demandant de rédiger des lettres de motivation sans aucune allusion à une appartenance religieuse. En effet, le service Gestion du remplacement recrute des maîtres délégués qui doivent être à même d'enseigner dans les établissements confessionnels comme non confessionnels de l'enseignement privé. Ils ne tiennent donc pas compte de ce fameux pré-accord collégial qui n'est pas une pièce administrative !
Signalons enfin qu’ une circulaire ministérielle récente engage les personnels à laisser aux chefs d'établissements de l'enseignement privé la possibilité de recruter directement des maîtres délégués en cas de difficulté à pourvoir des emplois dans des disciplines en en tension, telles les lettres modernes ou les mathématiques. L'avis des inspecteurs, IPR ou IEN, relatifs à la capacité pédagogique de ces remplaçants passerait donc au second plan…Une circulaire, n'ayant aucune valeur juridique ne saurait à ce jour ôter à la rectrice d'académie son autorité en matière de recrutement, octroyée par décret…
LA FEDERATION A ABBEVILLE
LE 30 JUIN 2018, A ABBEVILLE (SOMME) EN CELEBRANT LE CHEVALIER DE LA BARRE, LA LIBRE PENSEE DEFEND LA LAÏCITE !
POUR LA DEFENSE DE LA LOI DE 1905
DE SEPARATION DES ÉGLISES ET DE L’ÉTAT
Le rassemblement de la Libre Pensée à Abbeville est la première étape de la mobilisation pour faire échouer les attaques contre la loi de 1905.

La Fédération du Rhône de la Libre Pensée était représentée par 3 camarades
Le monument élevé en 1907(*) en hommage au Chevalier de la Barre
Nicole AURIGNY,
Vice- Présidente de la Libre Pensée

(*) Les inscriptions sur le monument (de haut en bas) :« Monument élevé par le prolétariat » ; « A l’émancipation intégrale de la pensée humaine » ;« En commémoration du martyre du Chevalier de la Barre supplicié à Abbeville le 1er juillet 1766, à l’âge de 19 ans pour avoir omis de saluer une procession. »
Le rassemblement de la Fédération nationale de la Libre Pensée s’est tenu le samedi 30 juin 2018 devant le monument en hommage au Chevalier de la Barre.
Puis, les participants ont défilé jusqu’au Pavé La Barre en centre-ville sur laquelle est inscrit « Sur cette place le 1er juillet 1766 fut supplicié et exécuté le Chevalier DE LA BARRE », où Jean-Marc Schiappa, Président de l’Institut de Recherche et d’Etudes de la Libre Pensée (IRELP) a prononcé un hommage à celui qui fut défendu par Voltaire.
Nous publions des extraits du discours de Nicole Aurigny, vice-Président de la Libre Pensée devant le Monument La Barre (le discours est publié sur le site de la fédération Nationale)
« Citoyennes, citoyens, chers amis, chers camarades,
je vous apporte le salut fraternel de la Fédération nationale de la Libre Pensée. … En juin 1766, l’arrêt de la Cour du parlement, à Paris, confirme la sentence d’Abbeville : le Chevalier de la Barre est condamné à « faire amende honorable, avoir la langue coupée, la tête tranchée, et son corps ensuite jeté avec la tête dans un bûcher pour y être brûlés. » La seule différence avec la sentence d’Abbeville : le Chevalier ne sera pas brûlé vif. Le 1er juillet 1766, dès 5h du matin, le Chevalier de la Barre est soumis à un dernier interrogatoire ; il subit la question ordinaire et extraordinaire (cf. le monument), avant d’être conduit sur la place d’Abbeville, au supplice auquel il a été condamné.
Première leçon : obtenir la liberté de penser exigeait au 18è Siècle la fin de la monarchie de droit divin, la séparation du trône et de l’autel. Aujourd’hui aussi, elle exige la Séparation des Eglises et de l’Etat, la défense de la loi de 1905. Deuxième leçon : pour respecter la liberté de conscience, il faut que l’espace public soit libre de tout objet religieux. Là aussi, c’est une anticipation de la loi de 1905.
Ces deux points nous ramènent au présent : commémorer le Chevalier de La Barre est particulièrement actuel.
Le 9 avril 2018, aux Bernardins, le Président de la République a déclaré qu’il voulait « réparer le lien abimé » entre l’Eglise catholique et l’Etat. C’est une déclaration de guerre contre la laïcité, contre la loi de 1905 qui la garantit, et qui établit que le lien est rompu entre les Eglises et l’Etat. Ce mauvais coup est en préparation : « Les mois à venir seront décisifs » a ajouté le président. Voyons la situation : en application de la loi Debré, le budget 2019 de la République va offrir 12 milliards environ à l’école confessionnelle, concurrente de l’Ecole de la République. Et les attaques se multiplient contre l’Ecole : le ministre Blanquer ne craint de prôner l’enseignement des religions à l’école ; il est prêt à ouvrir l’élaboration des programmes aux représentants des cultes ; il supprime des heures de cours, s’attaque au bac, organise la sélection à l’entrée de l’université ; il accroît l’embrigadement et le conditionnement idéologique des élèves en instaurant une « semaine consacrée à la défense » et un « stage dans une association caritative » pour les collégiens et les élèves de seconde. Mais contrôler la conscience des élèves ne suffit pas. Il faut contrôler la conscience des salariés. « L’entreprise est une communauté de destins entre dirigeants et salariés, actionnaires et parties prenantes, fournisseurs et clients » dit le Président de la République. Remplacer la République par une série de communautés, c’est ce que Pétain prônait avec la « communauté de travail » où « le bien commun » devait « s’élever au-dessus des intérêts particuliers ».
C’est la doctrine sociale de l’Eglise. Depuis un an, le Président de la République a participé ès qualités, au dîner de rupture du jeûne du Ramadan, au 500è anniversaire de la Réforme, au dîner du Conseil représentatif des Institutions Juives de France, à la Conférence des Evêques catholiques avant de se rendre au Vatican pour recevoir le titre de Chanoine de St Jean de Latran. Que cherche-t-il sinon un retour en arrière. Ne veut-il pas établir des concordats, abolir la séparation entre la sphère publique et la sphère privée. Le lien serait réparé, au détriment des libertés et en premier lieu de la liberté de conscience, au profit d’une société considérée comme un corps unique, régi par les mêmes principes.
Aujourd’hui, ce rassemblement pour honorer le Chevalier de La Barre est un premier pas de la mobilisation que nous allons organiser pour la défense de la laïcité, dans la plus large unité. La Libre Pensée est pour l’union la plus large quand la laïcité est menacée. C’est pourquoi, nous avons lancé avec d’autres l’Appel des laïques en décembre 2016. Cet appel a recueilli les signatures de plus de 10 000 militants et responsables des associations laïques, syndicats, mutuelles. Un tel front commun ne s’était pas vu depuis fort longtemps.
Cela veut dire que les temps changent et que chaque militant de la laïcité le comprend, il faut se rassembler pour faire échouer les remises en cause de la Loi de 1905, ce qui ne manquera pas d’arriver prochainement.
Mais pour cela, il faut bannir toute forme de sectarisme et de donneurs de leçons. Ni dieu, ni maître, ni gourou. Ce rassemblement est le premier que nous faisons contre le sectarisme et le dogmatisme. La Libre Pensée a pris contact avec la Ligue des Droits de l’Homme, avec la Ligue de l’enseignement et bien d’autres encore. Nous allons nous rencontrer bientôt pour envisager que le prochain rassemblement de l’année prochaine devant le Monument en hommage au Chevalier de la Barre soit véritablement unitaire, avec ceux qui veulent l’union bien sûr, et pas avec les diviseurs.
Ce ne sont pas les causes laïques à défendre qui manquent, c’est la volonté d’union qui fait parfois défaut. Sur la base de l’Appel des laïques qui a rassemblé, dans sa diversité, le mouvement laïque, rassemblons-nous, organisons-nous.
Tenons-nous prêts : Ne touchez pas à la loi de 1905 ! La loi Debré doit être abrogée !
Plus que jamais : A bas la Calotte ! Et vive la Sociale !
Pour la défense de la loi de 1905 de Séparation des Églises et de l’État :
Rejoignez la Libre Pensée ! »

 

PACIFISME

 

L’ASSOCIATION LAÏQUE DES AMIS
DES MONUMENTS PACIFISTES DU RHÔNE,
FONDÉE IL Y A VINGT-CINQ ANS, A TENU SON ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
LE 18 MAI 2018 AU PALAIS DU TRAVAIL DE VILLEURBANNE

 

L’Assemblée a tiré le bilan des nombreuses initiatives prises au cours des 12 mois passés :

• Le 20 avril 2017, nous sommes retournés sur la tombe de Henry-Jean PREBOST, au cimetière de la Doua, comme nous l’avions fait en 2015, avec les UD CGT et CGT-FO du Rhône, les UL CGT, et CGT-FO de Villeurbanne, l’institut d’Histoire Sociale de la CGT du Rhône, la Fédération du Rhône de la LDH, la Fédération du Rhône de la LP, la Section de la LDH de Villeurbanne - Est Lyonnais.
• Le 8 mai 2017 : devant le monument aux morts de Villié-Morgon avec les UL CGT de Villefranche et de l’Arbresle, les UL FO de Tarare, la Fédération du Rhône de la LP, avec le soutien des UD CGT et CGT-FO du Rhône et auquel participait Bob Deville, militant laïque et ancien et longtemps président de la FOL dans le Rhône.
• Le 11 novembre 2017, sur l’Isle du Souvenir au Parc de la Tête d’Or, nous étions environ 90, à l’appel des UD CGT et CGT-FO, de l’IHS-CGT du Rhône, de l’ARAC, du Mouvement de la Paix, de la Fédération du Rhône de la LDH et du Cercle Edouard Herriot.
• Sans oublier la participation au rassemblement national le 24 juin 2017, à la Courtine, dans la Creuse, où avec la Fédération nationale de la LP, nous avons rendu hommage aux soldats russes mutinés durant l’été 1917.

La participation des 17 adhérents présents à la discussion a permis de dégager un plan d’activité pour les 12 mois à venir :

• Tenir une réunion publique sur la question de la réhabilitation et des monuments pacifistes du Rhône à Villeurbanne vers fin septembre- octobre.
• Organiser le rassemblement pacifiste du 11 novembre 2018, devant le monument aux morts de Villeurbanne nouvellement découvert comme monument pacifiste.
• Soutenir l’initiative de la Fédération Nationale de la Libre Pensée d’ériger un monument en hommage aux fusillés pour l’exemple et participer à la constitution de la délégation du Rhône qui participera à l’inauguration en 2019 à CHAUNY.
• Adresser une lettre aux municipalités, à la Métropole et au Nouveau Rhône pour leur demander de prendre position pour la réhabilitation collective et soutenir financièrement l’érection de monument de Chauny.

Xavier Hyvert, Président de l’Association Laïque des monuments pacifistes du Rhône

 

LIBRES PROPOS, LIBRES PENSÉES

Billy Graham : Évangile de la Peur et Obéissance à la Volonté de Dieu


"Nous vendons le plus grand produit sur terre. Pourquoi ne devrions-nous pas le promouvoir aussi efficacement que nous promouvons une savonnette ?" Billy Graham, Saturday Evening Post, 1963.


Les Etats-Unis, terre de haute spiritualité comme chacun le sait, viennent de perdre un de leurs plus grands esprits : leur plus célèbre télé-évangéliste Billy Graham, retourné à Dieu à l'âge vénérable de 99 ans, toutefois bien recru de maux et de Parkinson. Il faisait partie du réseau serré de ces prédicateurs évangélistes qui répandent la bonne parole US dans le monde entier, c'est-à-dire l'adhésion des masses candides à Jésus - et à la bonne doxa néolibérale. Cet homme que Dieu avait comblé (surtout d'argent, il laisse un empire financier colossal basé sur l'insondable crédulité humaine) avait lui-même été lancé comme une savonnette par des grands patrons de la presse et de la finance : le magnat de la presse Randolph Hearst, (qui servit de modèle au film "Citizen Kane" de Orson Welles), cherchant une icône médiatique toute fraîche pour promouvoir sa propagande pro-capitaliste, pro-agressions US et sa haine anti-communiste avait remarqué sous une tente évangéliste le talent prometteur du jeune homme, et l'avait illico recommandé à son ami Henry Luce, autre grand magnat réactionnaire de la presse US, ainsi qu'à Bernard Baruch, grand financier de Wall Street avec le pressant mot d'ordre, "Poussez Graham !". Ce qui fut fait, presto.
En effet, l'homme avait toutes les qualités requises pour faire entrer dans le "cerveau spirituel disponible" de millions de gens les belles idées de ses généreux sponsors : capitalisme über alles, crainte de Dieu, le Paradis (mais au ciel) et la haine du Mal représenté par les idéaux des humanistes, libres penseurs, socialistes, communistes, etc., tous ceux qui préfèreraient que le Paradis soit ici-bas.
Son vibrant "message d'amour du prochain" consistait pour l'essentiel à inspirer la crainte divine que ce pasteur insufflait à ses innombrables brebis : peur d'un dieu colérique et vengeur, peur de la "tentation du mal", mais (et surtout) peur des communistes et des socialistes, des syndicats, des catholiques (des concurrents !), des homosexuels, de l'intégration raciale, etc. et enfin, peur de la mort. Et pour apaiser ces peurs il promettait la vie éternelle par "l'acceptation de Jésus" et l'espérance en son retour ultime comme unique espoir de sauver l'Humanité. Et de faire quelques menus dons à son église qui, cumulés, faisaient des millions de dollars. De plus il avait l'excellente habitude de citer inlassablement les deux premiers versets des Romains 13 de la Nouvelle Version Américaine de la Bible qui stipule que chacun doit accepter que le gouvernement en exercice émane de la volonté de Dieu et que s'y opposer est donc s'opposer à Dieu !
Cette posture était tellement favorable aux pouvoirs installés que toute sa vie il eut porte ouverte chez douze présidents US, ainsi que chez Edgar Hoover, patron du FBI où il recueillait tous leurs désidératas électoraux : par ex. dézinguer en télé-chaire les candidats électoraux inopportuns.
Il soutint à fond le Maccarthysme et ses excès, était ami-ami avec les représentants des lobbies des armes et du pétrole, soutint mordicus Nixon jusqu'à ce que celui-ci fut contraint à la démission, etc.
En cela, il était en totale contradiction avec un autre prédicateur évangéliste, Martin Luther King qui, alors qu'il était emprisonné à Birmingham (USA) fit remarquer dans une lettre ouverte que les gouvernements nazis ou autres scélérats pouvaient aussi être légaux (et donc aussi adoubés par Dieu ?)
Mais cette contradiction flagrante ne pouvait gêner les ouailles de Billy Graham qui acceptaient toutes ses paroles, homélies, conseils, prédictions, anathémisations, peurs, pensées prédigérées, sans avoir à y réfléchir : parole d'évangéliste est parole d'Évangile !
Toute sa longue vie, il a vendu toutes les guerres décidées par les gouvernements US sans jamais mettre en doute leur pertinence ou légitimité.
D'abord ami avec son homologue noir Martin Luther King Jr, son soutien s'évapora très vite quand celui-ci commença à prêcher la désobéissance civile face à des situations sociales moralement insupportables : la guerre du Vietnam, le combat pour les droits civiques, le racisme, la ségrégation, l'injustice, la pauvreté, les taudis, etc.
C'est sans doute ce qui explique qu'il mourut assassiné par balle à 39 ans dans un modeste motel à Memphis pendant que Billy Graham poursuivait sa très longue et très indigne vie, couvert d'honneurs, d'hommages officiels, d'ouailles en transes et de millions et millions de dollars.
Et last but not least, il a quitté ce monde en laissant derrière lui un pays où la religion joue maintenant dans la politique un rôle beaucoup plus important que ce n'était le cas dans les années cinquante. Beau bilan d'une vie, non ? RJ