EDITORIAL
Mardi 26 février, la Libre Pensée reçue par l’Observatoire de la laïcité (alors qu’elle ne l’a jamais été sur ces questions par la Présidence de la république), mettait « en garde contre l’éclatement du cadre républicain dans le cadre d’une loi qui favoriserait les cadres concordataires. »
Depuis, Emmanuel Macron a déclaré renoncer à toute modification de la loi de 1905, ce qu’il a confirmé jeudi 25 avril lors de sa conférence de presse organisée en clôture du « grand débat national ». La tendance serait même à « renforcer la loi », ce qui ne peut qu’éveiller notre méfiance. Si on renforce, on modifie. Ou s’agit-il d’autre chose ?
Un travail avec les associations et un contrôle accru « des financements venant de l'étranger » seraient les axes retenus. Une nouvelle fois, seul le culte musulman poserait difficulté et constituerait une menace. Or la Libre Pensée, en accord avec l’ensemble des associations ayant signé l’appel « ne touchez pas à la loi de 1905 ! » considère que le titre V de la loi « Police des cultes » répond suffisamment aux questions soulevées par les menaces à l’ordre public.
La Fédération nationale avait déjà attiré l’attention des laïques lors de la mise en place des assises de l’Islam, quand le 25 juin 2018, « dans la continuité du discours qu’il a prononcé à la rupture du jeûne par la Conseil français du culte musulman », le ministre de l’Intérieur avait publié un communiqué annonçant la tenue « d’assises territoriales » ayant pour objet « d’aborder les thèmes de la représentation institutionnelle de l’Islam de France, de la gouvernance des lieux de culte, du financement du culte et de la formation des ministres du culte (…) dans la continuité des instances de dialogue organisées depuis 2015.»
Il s’agit donc de poursuivre dans la voie d’une « laïcité » indéfiniment négociée, mettant en présence dans la même instance de dialogue les représentants des différents cultes entre lesquels un équilibre devra être trouvé. Le cadre n’est plus celui de la loi républicaine garantissant une stricte neutralité, mais celui d’accommodements entre gens « raisonnables », les religions étant réputées sages par nature. Et peu importe si elles approuvent toutes peu ou prou la phrase prononcée par Philippe Barbarin au sujet du mariage gay : « Le Parlement n’est pas Dieu le Père. »
Et pendant ce temps-là…
Le projet de loi « pour une école de la confiance » prépare le regroupement d’écoles maternelles et élémentaires au plan communal ou intercommunal, la création de regroupements d’écoles et d’un collège au sein « d’un même établissement public local d’enseignement » baptisé « établissement public des savoirs fondamentaux » (EPSF), là où « les communautés éducatives l’estiment utile ».
De nouvelles économies seraient réalisées pour l’État, avec moins de fonctionnaires (un seul chef d’établissement pour plusieurs écoles). Le chef d’établissement de l’EPLE cumulerait les compétences attribuées au directeur d’école et celles du principal du collège. Les compétences du Conseil d’Administration fusionneraient celles du C.A. du collège et celles du conseil d’école, et établiraient l’autonomie pédagogique, financière et administrative de l’EPLE. Organisation de la concurrence.
Ce serait par là-même la mise sous tutelle pédagogique, administrative et financière de l’Ecole communale et de ses personnels, et un nouveau coup porté à la liberté pédagogique des enseignants, à leur statut, à leur indépendance et à leur neutralité.
Il s’agirait donc d’une rupture du lien historique commune-école, et de la fin de l'école communale, laïque et républicaine, instituée avec les lois Ferry de 1882 et Goblet de 1886, la fin de notre système républicain d’écoles communales laïques.
Tout cela logiquement complété par le cadeau aux écoles privées confessionnelles, au détriment des collectivités et de l’Ecole publique laïque, d’une scolarité obligatoire à 3 ans obligeant le financement des écoles maternelles privées par les communes, et par l’ouverture à la concurrence des « jardins d’enfants » qui pourront assumer cette scolarité en lieu et place de la maternelle !
Et tout cela, bien entendu, « sans toucher à la loi de 1905 » !
PG
Communiqué LP du Rhone
|
|
POUR LA LIBERTE DE MANIFESTER
L’ABROGATION DE LA LOI ANTI-MANIFESTANTS
|
POUR L’ARRET DE LA REPRESSION ET DE L’UTILISATION DES LBD
La Fédération du Rhône de la Libre Pensée condamne les violences policières extrêmes subies par les manifestants samedi 13 avril à Toulouse. Il fallait à l’évidence éviter, dans cette ville, comme ailleurs, que ce réalise la jonction entre les Gilets Jaunes, les organisations qui avaient appelé à manifester contre la loi anti-manifestants et pour défendre le droit de manifester.
La Fédération du Rhône de la Libre Pensée, dans les mêmes termes que le collectif des organisations dans le Rhône a utilisé dans son communique du 15 mars 2019, « condamne la répression intolérable que le gouvernement mène contre les manifestations du samedi des gilets jaunes, avec des centaines de blessés graves : personnes éborgnées, mains arrachées … auxquelles nous apportons notre soutien et notre solidarité. »
Et, comme, à « Lyon, nous avons apporté toute notre solidarité notamment à Daniela, à Thomas et à Ludovic gravement blessés », comme nous exprimons notre solidarité à Geneviève Legay, blessée à Nice, nous apportons la même solidarité aux nombreux blessés de Toulouse où les manifestants ont été gazés, attaqués au LBD et au canon à eau sans discontinuer toute l’après-midi comme le montre les vidéos qui circulent.
Oui, la loi « adoptée par l’Assemblée nationale qui prétend encadrer le droit de manifester reste, malgré la censure du Conseil constitutionnel, une atteinte grave aux libertés publiques et à l’équilibre des pouvoirs. »
La Fédération du Rhône de la Libre Pensée est prête, au lendemain de cette manifestation, à apporter son soutien, dans l’unité des organisations ouvrières et démocratiques, aux initiatives pour :
Arrêter cette répression, qui va crescendo, contre les manifestants !
Défendre le droit de manifester !
Obtenir l’abrogation de la loi anti-manifestants et de toutes les dispositions liberticides.
Publication
« Insoumission – Émancipation – Laïcité »
Un précis de laïcité par Benoît Schneckenburger
On connaît Benoît Schneckenburger, libre-penseur, spécialiste de philosophie matérialiste et politique, récemment interviewé dans la revue « La Raison ». On se souvient aussi qu’il est intervenu le 22 novembre 2018 lors de la conférence de défense de la loi de 1905 en tant que l’un des initiateurs de « l’appel des laïques ».
Militant de la France Insoumise, Benoît Schneckenburger est candidat « FI » aux prochaines élections européennes. C’est un peu à l’usage de ses camarades FI qu’il publie ce bref ouvrage, présenté le jeudi 11 avril lors d’une conférence-apéro au Bar à Vins Vieille Canaille (Lyon 7e). De façon claire et concise, l’auteur passe en revue tous les fondamentaux sur la laïcité en général et sur les problèmes actuels en particulier, en dénonçant les dérives dues à l’ignorance et à l’hypocrisie.
Ou pour employer les mots de l’auteur : ses « renoncements » et ses « falsifications ».
Conférence brève, mais dense dans son contenu, à l’image de l’ouvrage présenté !
|
|
libres propos, libres pensées
Débaptisation ou Apostasie ?
libres propos, libres pensées
En 2011 notre camarade libre-penseur René Lebouvier obtenait satisfaction auprès du tribunal de grande instance de Coutances, qui jugeait que la mention de son baptême devait être effacée des registres. Il avait dans un premier temps demandé au curé de Fleury et à l’évêque de Coutances de porter la mention : « a renié son baptême le 31 mai 2001 » en marge de la transcription dans le registre de l’Église. Il demanda ensuite la radiation totale en 2009 de manière à ne plus figurer dans aucun des fichiers tenus par l’Église catholique. Mais en 2013 la cour d’appel de Caen invalidait ce jugement. Le juge d’appel estimait en effet qu’aucune « divulgation fautive » des informations consignées sur le registre des baptêmes n‘était établie.
Il jugeait au surplus que l’Église n’avait pas violé les dispositions de la loi du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés.
René Lebouvier était ensuite débouté en Cour de cassation et condamné aux dépens.
Quant à la Cour européenne, sans formuler aucune motivation, elle se déclarait incompétente pour choisir entre la loi des hommes et le droit canon. Elle reconnaissait ainsi qu’il s’agissait bien de droit canon lequel, pas plus que la charia, n’a pas sa place dans la République.
Il semble que les demandes de débaptisation soient devenues beaucoup plus nombreuses ces derniers mois.
Mais le fait nouveau est qu’elles ne sont plus formulées par des athées ou agnostiques, mais par des croyants.
Les tombereaux de révélations déversés sur les affaires de mœurs dans l’Église suffisent à expliquer un phénomène dont il est difficile de mesurer la portée.
Du reste l’Église reconnaît le droit à être radié des fichiers de baptême, mais sans aller jusqu’à effacer les noms. Elle avance pour cela des problèmes techniques (qui ne trompent personne) et le fait que le baptême ayant eu lieu, il est un « fait historique » dès qu’il est consigné : elle s’appuie pour cela sur la jurisprudence.
Mais il est un autre problème : c’est l’utilisation du terme générique « Apostasie » pour toutes les demandes de débaptisation, même pour celles qui émanent de citoyens n’ayant jamais été croyants.
Or « l’apostat » est celui qui a renié sa religion. Problématique pour des croyants, il est inacceptable pour des athées ou des agnostiques. Consonnant avec le mot « renégat », il possède même une connotation sulfureuse qui nous renvoie à l’empereur-philosophe Julien dit « l’Apostat ».
Julien, très tolérant et pas plus mauvais souverain qu’un autre – bien loin de là ! - voulut rétablir les cultes païens. Mortellement blessé par une flèche dont on s’est demandé si elle n’était pas venue de son propre camp (une flèche chrétienne), lors d’une bataille en Orient, il mourut en 363 à 31 ans environ.
|
|||
|
|||
Le Second Anschluss : l'édifiante "réunification - privatisation" de la RDA
En l'an 2000, l'Allemagne constata avec effroi que ses résultats à l'étude PISA de l'OCDE (évaluation comparative des systèmes scolaires) étaient désastreux alors que la toute proche Finlande obtenait la meilleure note.
Ses ministres, pédagogues, experts et journalistes se précipitèrent alors vers ce petit pays afin de lui soutirer le secret de son succès, pour s'entendre dire que son système était largement inspiré du système éducatif de l'ex-RDA !
Ceci est absolument caractéristique de ce qu'a été la "réunification" allemande tant vantée : au lieu de faire une synthèse rationnelle des meilleurs aspects des deux systèmes en présence, les allemands de l'Ouest partirent du principe que leur modèle était le meilleur des mondes possibles et ont tout jeté au rebut : les institutions, les entreprises, la culture, l'identité, l'histoire et les hommes avec, avec un seul souci : en effacer toute trace au plus vite.
L'économiste italien V. Giacché a publié un livre très documenté titré "Le second Anschluss" d'où il ressort que la "réunification" a bien plus ressemblé à une agressive conquête coloniale ou à une OPA hostile, celle-ci étant définie en bon langage capitalistique comme "l'annexion par incorporation pure et simple d'un concurrent par un autre, en l'éliminant pour s'emparer de ses parts de marché".
L'Allemagne met volontiers en avant tout ce qu'a coûté la réunification à ses contribuables, mais bien moins tout ce qu'elle a rapporté à ses entreprises : l'accès inespéré aux marchés des pays de l'Est européen, à une main d'œuvre hautement qualifiée et peu payée et à de la sous-traitance bon marché, ceci expliquant amplement sa position centrale à nouveau dominante en Europe, perdue en 1945 (et à quel prix !) avec son apocalyptique défaite.
La petite RDA et ses 16 millions d'habitants était, contrairement à la légende tant colportée par les médias CAC40, loin d'être économiquement à l'agonie : entre autres elle était le 5ème exportateur de machines-outils au monde et était de loin l'économie la plus avancée du bloc de l'Est.
Si ses habitants réclamaient à grands cris des réformes en matière de libertés, exprimaient leur ras-le-bol de la surveillance omniprésente de la Stasi, leur besoin de s'exprimer librement et d'influencer les décisions politiques, ils n'exigeaient pas dans leur majorité la réunification, qui leur fut servie par ce que Naomi Klein appelle "la Stratégie du Choc" : profiter de troubles politiques ou de catastrophes naturelles et de l'effet induit de sidération des populations pour les amener à accepter des décisions ou des "réformes" qui ne sont pas dans leur intérêt.
La réunification qui prit le monde entier par surprise (y compris les citoyens de la RDA) fut en réalité l'objet d'un deal perdant entre Gorbatchev et George Bush I contre la promesse verbale que, réunification accomplie, l'OTAN ne s'étendrait pas plus à l'Est. Sans eux, rien n'eût été possible. On connait maintenant la validité de cette promesse !
Helmut Kohl s'est ensuite chargé avec zèle de la réunification politique (ou plutôt de l'annexion). Une fois celle-ci réalisée, il fallait prendre le contrôle socio-économique de l'ex-RDA (DDR).
Pour cela, il a suffi d'établir la parité immédiate et sans transition des marks Ouest et Est : 1 pour 1.
Comme le mark DDR était une monnaie faible, la RDA a perdu ainsi du jour au lendemain tous ses débouchés traditionnels, n'étant plus du tout compétitive (ses prix ont augmenté dans la nuit de 350 à 400% !) livrant d'un coup son marché intérieur et à l'export aux innombrables produits et services des entreprises capitalistes de l'Ouest.
Il ne restait alors plus qu'à liquider tout l'énorme patrimoine et avoirs appartenant à l'État (par exemple les sols et sous-sols, qui ne pouvaient faire l'objet de transactions en RDA socialiste).
Peu connu : il y avait toutefois un très important tissu de 36.000 PMI et PME privées en RDA.
Ainsi les fonds injectés des années durant par l'État de la RDA à taux de 0,5% dans ses propres entreprises pour financer leurs investissements (comparables à des fonds propres injectés par des actionnaires) devinrent miraculeusement de la dette, baptisée "vieille dette" dont les banques d'État entre temps privatisées et rachetées pour une bouchée de pain par des banques de l'Ouest s'empressèrent de réclamer 10% d'intérêt annuel.
Par exemple (entre bien d'autres !), une banque d'État de Berlin-Est privatisée pour 49 millions de DM, se retrouva à la tête d'un portefeuille de 11,5 milliards de DM de cette "vieille dette" totalement inventée et illégitime à recouvrer, garantie par les contribuables ! Car leur faire cautionner ou renflouer les banques privées est une belle tradition très répandue dans les pays capitalistes !
La privatisation de tous les avoirs mobiliers et immobiliers de l'État Est-allemand fut confiée à la Treuhand (Société Fiduciaire) qui en seulement quatre ans d'existence a cassé la quasi-totalité de l'économie de la RDA dans des conditions totalement irréversibles et reconnues depuis comme absolument scandaleuses (fraudes, pas de contrôle d'antécédents judiciaires ou de compétences des acheteurs, corruption, favoritisme, biens bradés sans aucune enchère et largement sous-estimés) la laissant en peu de temps selon l'auteur dans un état comparable à la destruction de richesses et de capacités de production causées par une guerre !
Selon l'auteur italien, elle se trouve depuis dans une situation permanente bien pire que le Mezzogiorno, le sud italien caractérisé par la désindustrialisation, une économie durablement anémique, une économie parallèle mafieuse, un chômage endémique extrêmement élevé, la désertification, l'émigration et la dénatalité.
Ce que confirme l'historien Nicolas Offenstadt, auteur du livre "Le pays disparu. Sur les traces de la RDA" qui parle, trente ans après la réunification, d'un "territoire toujours en friches" et "d'un écrasement symbolique visible partout".
La population de l'ex-RDA a depuis diminué de 25%, passant de 16 à 12 millions, elle a vieilli, le parc immobilier et industriel est excédentaire, sa main d'œuvre la plus qualifiée a émigré à l'Ouest par nécessité et la natalité a chuté dramatiquement.
De très grosses agglomérations ont vu en 4 ans fondre leurs emplois industriels (la région de Halle où travaillaient 110.000 personne a vu ce chiffre tomber à 17.000, à Leipzig de 90.000 à 10.000 !) et actuellement 47 % des adultes de l'ex-RDA dépendent pour survivre d'aides sociales, ce qui permet de mieux comprendre trente ans après la chute du mur une Ostalgie (nostalgie de l'Est) persistante et la montée apparemment inexorable des partis dits "populistes" ou "néo-nazis".
En même temps que la "liberté", les allemands de l'Est ont aussitôt découvert l'insécurité sociale et le chômage qui était inexistant et même interdit par leur Constitution ! Mais la notion de liberté a-t-elle un sens quand vous êtes pauvre ou au chômage ?
La très grande majorité des élites administratives, économiques, scientifiques, universitaires, etc. suspectées de "collaboration" ont été jetées à la rue par un processus revanchard et aveugle bien plus large et sévère que la soi-disant et superficielle "dénazification" des élites après 1945 (grâce à la Guerre Froide, nombre de dignitaires nazis avaient été très bien recyclés à l'Ouest de diverses façons) et à de très rares exceptions près été remplacées à tous niveaux de responsabilités par des Wessis, des allemands de l'Ouest, ce qui justifie l'appellation par l'auteur de "prise de contrôle colonial" du pays.
Depuis, pour masquer ces graves méfaits et ce fiasco éclatant, les énormes dégâts économiques et humains causés, les statistiques sont copieusement manipulées et le gouvernement allemand a décidé de ne plus publier de sondages sur les sentiments des Ossis, les ex-citoyens de la RDA qui se sentent (2 sur 3, sauf à Berlin) toujours considérés comme des citoyens de seconde zone, selon ces sondages !
Car ceux-ci mettent régulièrement en exergue que l'Allemagne réunifiée néo-libérale, capitale Berlin, soutient de moins en moins la comparaison !
Car leur ressenti général a posteriori est que :
"Il y avait de sérieuses réformes à faire, mais on y vivait bien. Pour à la sécurité sociale, les crèches partout y compris usines et universités, l'éducation professionnelle et supérieure gratuites, l'accès à la culture pour tous, les rapports sociaux, l'égalité hommes-femmes, le soutien aux familles, la protection contre la criminalité, la justice sociale, la RDA avait plus de côtés positifs que négatifs".
Le miroir aux alouettes de l'apparente corne d'abondance capitaliste avait donc admirablement fonctionné, mais la prospérité promise ne fut pas au rendez-vous pour la plupart, loin de là.
Largement soutenues par l'Ouest, comme en Pologne où l'Église catholique de Jean-Paul II a été à la manœuvre des contestations, les églises luthériennes et évangéliques de la RDA ont mené depuis leurs lieux de culte l'agitation qui a abouti à la "réunification" (Angela Merkel, universitaire, docteur en physique formée en RDA et un des très rares exemple d'élites de l'Est ayant percé en RFA, est fille de pasteur).
Et les archives de la Treuhand (ou ce qu'il en reste, car elles ont été volontairement largement dispersées) ne s'ouvriront qu'en 2050, quand tous les protagonistes de cette époque, voleurs et volés, auront disparu de la scène. Il n'y aura alors plus d'Ossis, plus d'Ostalgie, plus d'histoires, cela ne sera plus que de l'Histoire. Du passé, quoi !
En bref, une réussite exemplaire méconnue !
Mais… à propos ! Cela ne vous évoque rien ?
Dissolution d'États souverains dans une union néo-libérale, privatisation forcenée à la découpe de tous leurs patrimoines, casse acharnée de leurs services publics et sociaux, éducation publique en ruines, monnaie fiduciaire unique qui étouffe des économies trop inégales, délocalisations induisant la dramatique désindustrialisation de nos régions, austérité imposée uniquement aux classes moyennes et populaires, les conduisant à un déclin progressif, scandaleuses inégalités (voir OCDE) en hausse constante, retour organisé au grand galop des religions comme auxiliaires des pouvoirs dans des domaines jusqu'ici publics, montée inexorable des extrémismes, n'est-ce pas là JUSTEMENT tout ce que l'UE est peu à peu en train de nous servir ? Tirons-en au moins la leçon ! RJ