éDITORIAL
Depuis des semaines, la campagne xénophobe parée des plumes de la laïcité s’étale dans les media. Mais c’est bien de la liberté d’expression qu’il s’agit. Dans cette corrida où d’aucuns rêvent de mettre à mort les libertés démocratiques pourtant garanties par la constitution, le voile est agité comme une muleta.
Agression d’une femme voilée par un élu RN au Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, projets d’interdiction de listes politiques, amendements et projets de loi de tous bords sur fond de suspicion généralisée et d’appel à la délation, la réaction fait flèche de tout bois. A l'université de Cergy-Pontoise, on diffuse un formulaire destiné à détecter les « signaux faibles de radicalisation.» Au Sénat une proposition de loi est déposée pour interdire les signes religieux chez les accompagnants scolaires, qui sont pourtant des bénévoles sans aucun statut lié à la Fonction publique : une idée que M. Blanquer juge « contre-productive » aux dernières nouvelles. Au sénat toujours, Bruno Retailleau, président du groupe LR, préconise d’interdire à certaines listes dites « communautaires » de se présenter aux élections.
Cela ne va pas sans contradictions, et des plus insurmontables. De même qu’il est difficile aux « catho-laïques » (appelons-les ainsi) de refuser aux musulmans les subventions dont eux-mêmes profitent, de même l’interdiction de listes posera problème : la « manif pour tous » n’a-t-elle pas déjà investi l’espace électoral ? Où serait la différence ? Qu’importe ! certain(e)s sont prêt(e)s à tous les sacrifices. La députée LR Valérie Boyer fait son chemin de Damas à l’envers. Porteuse d’un pendentif cruciforme, elle assure approuver l’idée de soumettre les élus à une « stricte neutralité » dans l'exercice de leur mandat, elle en arrive à déclarer : « Si retirer ma croix permet de lutter contre l'islam politique, alors je l'accepterai. »
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Un coup de force contre la laïcité semble donc imminent, et pourtant d’une certaine façon improbable. Car il relève d’une réelle difficulté face à l’opposition des principales associations laïques sur des positions que la Libre Pensée a rappelées et défendues depuis le début. La coopération des associations cultuelles n’est pas non plus acquise, qui veulent conserver leur souveraineté. La loi de 1905 sera-t-elle remise en cause : formellement non, du moins quant à ses deux premiers articles. Le gouvernement peut agir par voie réglementaire, décrets ou ordonnances. Et jusqu’où ira-t-il ? Nous n’en savons rien.
Du reste, le pire n’est pas toujours sûr. Et nous ne partons pas battus.
Notre tâche, pour l’heure : échanger avec tous les laïques, convaincre les citoyens conscients d’avoir à préserver leurs acquis démocratiques, préparer la mobilisation, continuer à affirmer haut et fort :
Ne touchez pas à la loi de 1905 !
P.G.
soirée du 20 septembre
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Sous la présidence de Pierre GIROD, Benoit SCHNECKENBURGER philosophe, libre-penseur, membre de la France insoumise, a introduit le débat sur la laïcité et la loi de 1905, en rappelant : « Il s’agit bien d’un principe – non de valeurs ou encore moins d’un dogme ! La laïcité est l’une des solutions historiques à la question des relations entre le politique et le religieux. Il s’agit pour moi d’une des conditions nécessaires à l’exercice de la souveraineté démocratique : seule une loi issue de la volonté populaire est légitime. Le politique doit donc être soustrait aux influences de dogmes, et par conséquent l’État doit-être séparé des Églises. Le deuxième point, c’est qu’elle conditionne la possibilité d’une vie commune, une res publica, pacifiée. N’oublions pas que la loi de 1905 est venue clore, après la Révolution de 1789, plusieurs siècles de guerres de religions, au moment même d’ailleurs où l’affaire Dreyfus semblait en déclencher une nouvelle. Et enfin, la laïcité relève de la liberté : elle assure le droit fondamental à la liberté de conscience, laquelle concerne tout autant et indifféremment non-croyants, agnostiques ou croyants. »
Xavier HYVERT, délégué par la Fédération du Rhône de la Libre Pensée au congrès de la Fédération Nationale de la Libre Pensée réuni du 26 au 30 août 2019 à Alizay dans l’Eure, après avoir détaillé le contenu du projet remettant en cause les principes essentiels de la loi de 1905, conclu son intervention en indiquant : « les congressistes ont lancé un APPEL AU MOUVEMENT LAÏQUE, aux syndicats, aux associations philosophiques, aux militants de la laïcité, à tous les laïques, à toutes celles et ceux qui se réclament de la défense et de la pérennité de la loi du 9 décembre 1905 de Séparation des Eglises et de l‘Etat « ne baissons pas la garde. Renforçons la mobilisation laïque dans l’unité la plus large ! » Dans ce domaine comme dans d’autre, la division est la seule arme du gouvernement ! et pose la question : « Ne faut-il pas préparer dès maintenant une marche nationale à Paris ? Pour dire, ensemble : Ne touchez pas à la loi de 1905 !»
Après un large débat, de nombreuses contributions et questions, les participants ont pris connaissance des deux messages :
- Le premier de la Fédération des Œuvres laïques du Rhône : « Chers amis, chers militants, République, et malgré un recul face à la réaction des organisations laïques, la vigilance et la mobilisation sont plus que jamais nécessaires. Aussi, fidèle à ses valeurs : la laïcité, la citoyenneté et la solidarité, la Fédération de Oeuvres Laïques du Rhône et de la Métropole de Lyon, composante départementale de la Ligue de l’enseignement, se trouvera toujours avec celles et ceux qui les défendent. Ne touchons pas à une loi qui - si elle appliquée avec l’esprit qu’elle sous-tend – permet à tous nos concitoyens, quelles que soient leurs origines, leurs croyances ou leurs convictions, de bien vivre dans notre République. Par définition, la République française est une communauté de citoyens, ne laissons pas nous imposer une communauté de communautés. Seul un rapport de forces, regroupant toutes les structures attachées au respect de la Loi de 1905, peut empêcher ce qui est envisagé. Pour le Conseil d’administration. Jacques Gelly. »
Le second de la Fédération du Rhône de la Ligue des Droits de l’Homme : « Je suis désolé de ne pouvoir y assister. Mais tu voudras bien transmettre à l’ensemble des participants que la LDH est tout à fait d’accord avec vos différentes positions notamment en ce qui concerne la laïcité il faut être vigilant quant aux modifications que le gouvernement veut apporter à la loi de séparation des églises et de l’Etat.la loi qui existe actuellement nous convient parfaitement et vouloir la modifier semble-t-il sera dans un sens rétrograde. Une avancée a été obtenue en ce qui concerne la justice quand Monsieur Balkany a pu être incarcéré mais il reste beaucoup à faire dans ce pays en ce qui concerne l’indépendance du parquet mais surtout beaucoup à faire en ce qui concerne la police. Le constat est sans appel, les manifestations sont ressenties par les gouvernants comme une atteinte à leur pouvoir non comme une expression de la démocratie. Au nom de l’ensemble des militants de la LDH je vous donc une rencontre débat très fructueuse avec notre soutien complet. » William Goldberg, président de la fédération 69 LDH.
La soirée s’est poursuivie par un banquet des plus animé, d’une cinquantaine de convives.
algérie Libertés démocratiques
Pour la libération des détenus politiques en Algérie.
Un débat à la Bourse du Travail
Depuis le début du soulèvement citoyen en Algérie en février dernier, des dizaines et des dizaines de militants ont été emprisonnés en raison de leurs positions et actions politiques. Des dizaines et dizaines de militants, de citoyens, un héros de la lutte d’indépendance comme Lakhdar Bouregaâ, des chefs de partis comme Louisa Hanoune du PT (Parti des Travailleurs), ou Karim Tabbou, de l’UDS, des activistes, des jeunes, comme Samira Messouci, élue du RCD (Rassemblement pour la Culture et la Démocratie), souvent pour le simple port du drapeau amazigh, sont maintenus arbitrairement depuis des mois dans les prisons pour leurs opinions, pour leurs positions politiques…
Pour soutenir les Algériens et exiger la libération de Lakhdar Bouregaâ, Louisa Hanoune, Samira Messouci et de tous les détenus pour délits d'opinion, une réunion publique a eu lieu jeudi 5 septembre 2019 à la Mairie du 1er arrondissement, en présence de Mme Nathalie Perrin-Gilbert (maire du 2e arrondissement) devant une salle pleine à craquer.
Jeudi 26 septembre au consulat d’Algérie à Lyon, rue Vauban, plus de 100 personnes étaient réunies pour la libération de Louisa Hanoune, Lakhdar Bouregaâ, Samira Messouci, Karim Tabbou et de tous les détenus d’opinion en Algérie, pour le respect des libertés démocratiques et du droit de manifester.
Ce rassemblement était organisé avec le soutien de la Fédération du Rhône de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), de la Fédération du Rhône de la Libre Pensée, du Mouvement de la Paix, du Forum de Solidarité Euroméditerranéenne (FORSEM), du Parti Ouvrier Indépendant (POI 69), du Groupe de réflexion et d'actions métropolitain (GRAM), du Collectif des Algériens de France (CAF), de l’U.D. CGT du Rhône, de l’U.D.Force Ouvrière du Rhône, du NPA 69, de La France Insoumise Lyon 8ème, d’Europe Ecologie Les Verts (EELV 69), d’Ensemble ! 69 et des associations Tamurt et Jean El Mouhoub Amrouche,
Dans la foulée de cette mobilisation, le Forum de Solidarité Euroméditerranéenne organisait une conférence : « L’Algérie, une révolution pacifique inédite » en présence de Lahouari Addi, sociologue et de Tahar Khalfoune, juriste. C’était ce mercredi 23 octobre, à la Bourse du Travail de Lyon.
Les interventions introductives et le débat avec la salle montraient comment le régime militaire en place, a confisqué la démocratie depuis la guerre d’indépendance au détriment du pouvoir civil. On comprenait aussi comment les prochaines « élections » présidentielles ne trompaient personne sur la nature réelle du régime, conduisant le pays dans une impasse dont seule une révolution démocratique peut le tirer. Une révolution de la jeunesse, aussi mûre que déterminée, et souvent bien loin des clichés colportés en occident par les media.
Difficile de résumer ce débat d’une grande richesse, c’est pourquoi nous avons souhaité donner la parole à Tahar Khalfoune, l’un des initiateurs de cette soirée.
La Parole à Tahar Khalfoune
L’An II : Tahar, pourrais-tu te présenter à nos lecteurs ?
Je suis juriste, universitaire et auteur de nombreuses publications dont la dernière est « Mélanges en l’honneur de l’historien Gilbert Meynier » (l’Harmattan, mai 2019). Gilbert Meynier, ami de l’Algérie et de l’avis même de ses collègues est l’un des meilleurs spécialistes de l’histoire franco-algérienne.
L’An II : Quel regard portes-tu sur la mobilisation qui a commencé en France, et spécialement à Lyon, en solidarité avec le peuple algérien et pour la libération des détenus politiques ?
Les liens historiques, culturels, la proximité géographique et surtout les liens humains (un français sur six a un lien direct avec l’Algérie, et en retour un Algérien sur sept a des attaches en France !) entre la France et l’Algérie ne peuvent laisser indifférente la société française face au soulèvement citoyen qui agite l’Algérie depuis plus de huit mois. Un soulèvement qui a forcé l’admiration des peuples du monde entier par son caractère rassembleur, unitaire et surtout pacifique et par la détermination inébranlable des Algériens à dégager le régime. Un régime disqualifié, à bout de souffle et sans rémission possible. Le soutien de la société française est d’autant plus nécessaire qu’il existe une tradition de son engagement à l’étranger à travers l’action de ses organisations dès lors qu’est constatée une violation des droits humains.
En l’occurrence, malgré le caractère pacifique manifeste de l’insurrection citoyenne, les autorités n’ont pas hésité à arrêter Lakhdar Bouregaa, un vétéran de la guerre d’indépendance, Louisa Hanoune, dirigeante du Parti des travailleurs, Karim Tabou, porte-parole de l’Union démocratique et sociale, Abdelwahab Fersaoui, président du Rassemblement action jeunesse, Samira Messouci, élue du Rassemblement pour la culture et la démocratie à Tizi Ouzou… Et plus d’une centaine d’Algériens arrêtés depuis février 2019 pour avoir exprimé leurs opinions critiques ou pour avoir brandi tout simplement l’emblème amazigh. Cet état de violation caractérisée des droits humains crée un devoir de solidarité et de soutien aux Algériens dans leur lutte admirable pour leur dignité.
À Lyon, nous organisons depuis plusieurs mois des rassemblements et des conférences avec nombre d’organisations françaises et algériennes, comme la Fédération du Rhône de la Ligue des Droits de l’Homme (LDH), la Fédération du Rhône de la Libre Pensée, l’Union départementale Force Ouvrière (FO) du Rhône, le Mouvement de la Paix, le Forum de Solidarité Euroméditerranéenne (FORSEM), le Parti Ouvrier Indépendant (POI 69), Ensemble ! 69, le Groupe de réflexion et d'actions métropolitain (GRAM), l’Association Jean El Mouhoub Amrouche, le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA 69), l’Europe Écologie Les Verts (EELV69), La France Insoumise Lyon 8ème, l’Union départementale CGT du Rhône… pour informer et sensibiliser l’opinion publique sur la révolution en marche en Algérie et pour exiger les détenus pour délits d’opinion.
L’An II : Il a été dit, lors de la conférence du 23 octobre, que les élections n'auraient pas lieu - ou que même si elles auraient lieu, elles n'auraient aucune crédibilité. Es-tu optimiste sur la capacité du peuple algérien à imposer une constituante ?
En effet, le rejet du scrutin présidentiel du 12 décembre prochain est affirmé massivement et sans détours tous les mardis et vendredis lors des imposantes marches hebdomadaires. En s’attachant à organiser à tout prix l’élection présidentielle le 12 décembre prochain, quand bien même elle est fortement contestée et sa tenue reportée à deux reprises, le chef d’état-major de l’armée manifeste clairement une volonté de passer en force pour régénérer le régime. L’Algérie a organisé depuis son indépendance 10 scrutins présidentiels, mais aucune n’a refondé le régime sur de nouvelles bases, celles d’un État de droit et démocratique tant attendu par les Algériens. Si d’aventure, cette élection n’est pas reportée de nouveau puisqu’elle est massivement rejetée, le risque est grand de voir s’installer à la tête de l’État en 2020 un président politiquement faible, car souffrant d’un déficit de légitimité du fait du taux exceptionnellement élevé d’abstentions et de fraudes qui auront entaché ce scrutin.
Aujourd’hui force est de constater que s’il y a une question qui fait l’unanimité au sein des manifestants, des organisations politiques, syndicales et associatives…, c’est le rejet de ce régime et les ingrédients d’une rupture sont plus que jamais réunis. Et en période révolutionnaire, et c’est bien le cas en l’occurrence, ce sont souvent les assemblées constituantes qui sont sollicitées. De toutes les dispositions de la constitution, seuls deux articles (7 [1]et 8[2]), disposant clairement que la souveraineté et le pouvoir constituant appartenant au peuple, sont instamment convoqués par les manifestants qui exigent leur application sur-le-champ.
Et il n’y a rien de plus contraire à la révolution en cours que de conserver la constitution du régime, alors qu’elle est d’autant plus caduque que plusieurs millions d’Algériens réclament à cor et à cri depuis huit mois le démantèlement du régime et ses symboles, au premier rang desquels sa constitution.
L’assemblée constituante est sans doute l’un des procédés les plus à même de provoquer une rupture avec l’ordre constitutionnel antérieur et de marquer symboliquement et politiquement le passage à l’ordre juridico-politique nouveau et de mettre ainsi fin aux pratiques bonapartistes d’octroi de constitutions par le fait qu’elle procède d’une assemblée élue et non du fait du prince, dont les constitutions que l’Algérie a connues sont l’illustration. Celles-ci ont toutes été octroyées. La technique consiste à coopter d'abord un homme issu très souvent des rangs de l'armée, « élu » ensuite président de la République par des procédés souvent peu respectueux du suffrage universel. Quelques années plus tard, il octroie une constitution au peuple en prenant le soin de la soumettre à l'approbation des électeurs par un référendum. Enfin, se doter d’une nouvelle constitution est, certes, nécessaire pour rompre avec les instruments juridiques et politiques de l’ancien régime, mais cela ne suffira pas à garantir son effectivité - véritable talon d’Achille de toutes les constitutions adoptées jusque-là - quand bien même elle serait l’œuvre d’une assemblée constituante.
Encore faudra-t-il veiller à sa stricte application, notamment lors des premiers mois de son adoption, car un arbre planté de travers ne saurait monter droit. Une authentique Cour constitutionnelle, composée de juristes professionnels, professeurs en droit, magistrats…) doit prendre ab initio soigneusement garde à la constitutionalité des premières décisions politiques dès l’entrée en vigueur de la nouvelle loi fondamentale.
- Le peuple est la source de tout pouvoir. La souveraineté nationale appartient exclusivement au peuple ».
- « Le pouvoir constituant appartient au peuple… ».
les amis d'étienne dolet
« Je voudrais faire élever sur une place publique de Lyon une statue à Etienne DOLET,
le grand humaniste, l’homme de pensée et de courage, le martyr de la place Maubert. »
(Edouard HERRIOT à Auguste RODIN – 12 octobre 1908)
Association laïque des amis d'Etienne Dolet
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Je vous prie de bien vouloir reconsidérer la décision de la Ville de Lyon qui nous été transmise par Mme le Maire du 3° arrondissement, suivant laquelle :
« la Ville de Lyon […] refuse la création de nouvelles œuvres d’art nécessitant un entretien et ne s’inscrit pas non plus dans une démarche d’œuvre temporaire sur le mur d’une école ».
L’application aveugle, immédiate, d’une telle décision aurait pour résultat d’interdire la réalisation de l’œuvre du « Banquet des Humanistes, en hommage à Etienne Dolet » sur le mur de l’école Dolet.
La mesure se comprend mais elle ne peut s’appliquer au cas qui nous intéresse :
- 1- La mairie centrale a donné l’autorisation de cette réalisation en 2012 et ne l’a jamais remise en question. Elle ne peut revenir sur sa parole.
- 2- Invitée, par Mme le Maire du 3ème, à participer à une commission de travail sur ce sujet, en février 2019, l’association, qui a pris à sa charge le coût de l’œuvre et son installation, a fait réaliser, à ses frais, une maquette du tableau nécessaire à la commission. La réalisation de l’œuvre, toute prête à être finalisée, a donc été engagée avec l’aval municipal,
- 3- La décision municipale s’expliquerait par le refus d’assurer l’entretien de l’œuvre. Mais notre œuvre, de dimensions modestes, placée en hauteur à l’abri des tags, ne nécessitera aucun entretien puisqu’il s’agit non d’une fragile peinture murale mais de l’impression d’encres de couleurs sur plaques de dibond, résistantes à la chaleur, au gel, à la sécheresse et à la pluie.
Le refus de la municipalité de respecter l’accord donné et son engagement pourrait apparaître comme un déni de démocratie et une insulte à la mémoire des Humanistes de la Renaissance et d’Etienne Dolet, martyr de la liberté d’expression et de l’indépendance de la pensée.
Il nous faudrait alors faire appel à l’opinion démocratique.
Mais vous ne retiendrez pas un tel choix car il serait tout le contraire de la politique constante des maires républicains de la Ville de Lyon, d’hommage et respect envers Dolet et ses amis, depuis Antoine GAILLETON qui a créé la Rue Dolet, Edouard HERRIOT qui a voulu élever un monument à l’humaniste ou Gérard COLLOMB qui a accompagné les initiatives de notre association.
Nous demandons que soit différée, pour ce qui regarde l’implantation du « Banquet des Humanistes », la décision de refus de toute nouvelle œuvre d’art, afin que l’association, en accord avec les services, puisse mener à son terme, dans les meilleurs délais, la réalisation du projet.
Veuillez agréer, avec nos remerciements, nos salutations républicaines.
Marcel PICQUIER, président de l’Association
Association laïque lyonnaise des Amis d’Etienne Dolet,
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chez Marcel Picquier, 7 avenue Berthelot 69007 – Lyon - Mail : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. – tél : 04 78 58 92 80
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Attachés aux libertés nouvelles, ces hommes de la Renaissance donnaient une image de paix et de concorde en un siècle de querelles, de persécutions et bientôt de guerres de religion.
Ce jour fut un jour de gloire pour Etienne Dolet qui venait d’obtenir une grâce royale et pour l’audace de ses idées. Nous avons donc voulu donner une allure fringante, même s’il était déjà marqué par la maladie, à cet homme jeune, de vingt-huit ans, déjà illustre, appelé à devenir une figure emblématique des libertés, comme le souligne l’inscription mémorielle.
L’écolière qui l’accueille fait la jonction entre le passé et notre présent. Elle symbolise la transmission des valeurs défendues par Dolet et ses amis, valeurs toujours menacées et toujours à défendre.
tuna altinel
L’enseignant-chercheur en mathématiques de l’université Claude-Bernard Lyon 1 Tuna Altinel a été incarcéré le 11 mai 2019 en Turquie pendant ses vacances. On lui reprochait d’avoir participé, en février, à un événement organisé à Villeurbanne par l’association des Amitiés kurdes, et d’avoir signé, en janvier 2016, un appel indiquant « Nous, enseignants-chercheurs de Turquie, ne serons pas complices de ce crime » à savoir l'intervention des forces militaires turques dans des provinces du sud-est de la Turquie depuis l'été 2015.Le 11 juillet était organisé, à Lyon, un rassemblement pour la libération de Tuna Altinel, en présence d’unecentaine de personnes à l’appel du comité lyonnais pour la libération de Tuna Altinel. La Libre Pensée du Rhône y était naturellement présente (voir L’An II de juin 2019).
« Tuna Altınel, rappelaient les organisateurs, maître de conférences à l’université Claude Bernard Lyon 1 depuis 1996 et membre de l’Institut Camille Jordan (…). Il est un mathématicien internationalement reconnu ; comme enseignant, sa clarté et son sérieux sont des modèles. Il est également engagé dans la défense des droits humains dans le mouvement des « Universitaires pour la paix ». Tuna Altinel a été libéré en septembre mais reste poursuivi pour « propagande en faveur d’une organisation terroriste ». En cause, la réunion publique qui s’est déroulée à Villeurbanne en février. La seconde audience de son procès est prévue pour le 19 novembre.
Communiqué de la fnlp
Débaptisation dans l’Église catholique
Pour en finir avec un privilège clérical exorbitant, Campagne : un cas pour une cause !
Savez-vous que ….
La législation est censée progresser de manière constante pour protéger les droits des individus au respect de leur vie privée. C’est ainsi que s’est mis en place, sous l’égide de l’Union européenne, le Règlement général de protection des données (RGPD).
Les administrations, les services publics, les associations, les partis, les syndicats, les Obédiences maçonniques ont maintenant obligation, entre autres, de demander l’autorisation de leurs usagers ou membres pour collecter et garder des informations personnelles sur les individus.
Il est même prévu la possibilité que ces données puissent être effacées à la demande des intéressés.
C’est ce qu’on appelle « le droit à l’oubli ».
Mais savez-vous que les Églises chrétiennes sont les seules structures qui échappent à ces obligations légales ?
La Libre Pensée n’a cessé d’agir à côté des personnes qui souhaitaient voir supprimer dans les registres paroissiaux (sous la responsabilité et le contrôle des diocèses) la mention de leur baptême, baptême qui leur avait été imposé alors qu’ils étaient enfants, c’est-à-dire sans qu’ils aient pu donner leur consentement éclairé. Avant l’entrée en vigueur du RGPD, elle avait notamment préconisé de modifier le deuxième alinéa de l’article 31 de la loi du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés afin d’y préciser que les organismes religieux ne pourraient conserver d’informations nominatives, dès lors que leurs anciens membres en demanderaient l’effacement.
La Libre Pensée constate que les registres paroissiaux sont des fichiers de fait, sans que jamais l’Église catholique n’ait demandé leur accord aux personnes qui y figurent.
C’est une dérogation exorbitante du droit commun et du principe d’égalité.
La bataille a été rude contre l’Église catholique, mais celle-ci a été contrainte de mettre en marge des registres paroissiaux : « a renié son baptême ».
Ce fut une première étape qui n’a pas été simple à obtenir. Mais cette situation nouvelle permettait de créer un fichier des « apostats », ce qui est contradictoire avec le respect de la vie privée des individus. Imaginons que nous revivions les affres noires d’une période comme le Régime de Vichy, quels risques pourraient courir les personnes qui auraient « renié » leur appartenance au catholicisme ?
Rappelons que nombre de juifs ont pu être sauvés des rafles par de faux certificats de baptême.
Que se passerait-il avec des « vraies attestations de reniement » du culte catholique ?
C’est pourquoi, le Libre Penseur René Lebouvier avait demandé, sur la base de cette avancée, que soit effacée à tout jamais des registres de l’Église la mention de son baptême qu’il avait renié, dès son âge de raison. Il ne voulait pas que son nom figure dans un quelconque document de l’Église catholique, tant il était révolté par le cynisme de cette institution qui ne parle que de morale, mais qui évite de se l’appliquer à elle-même (dans les affaires de crimes de pédophilie, entre autres).
C’est ainsi qu’en première instance au Tribunal de Coutances, René Lebouvier avait obtenu gain de cause, au motif que cette inscription portait atteinte à la vie privée.
Toutefois, la Cour d’Appel de Caen a infirmé le jugement de Première instance et la Cour de Cassation a entériné cette décision. La Cour de cassation parlant même, à propos du baptême, de « fait historique qu’on ne pouvait effacer » en mentionnant le baptême.
Y aurait-il deux jugements possibles, selon que vous êtes catholiques ou pas ?...
Devant ce déni de justice, la Libre Pensée a décidé d’aller jusqu’au bout pour faire reculer l’Église catholique dans ses prétentions exorbitantes et inégalitaires.
La Libre Pensée va mener deux actions dans le temps si nécessaire :
- - Une saisine de la CNIL d'un cas exemplaire sur la débaptisation pour qu’elle s'assure, au vu du RGPD, du respect par l’Église catholique des droits de la personne concernée ainsi que de ses obligations en matière de tenue de fichiers.
- - Le cas échéant, faire une action judiciaire d'un cas exemplaire sur la débaptisation, en allant jusqu’au bout des procédures : Première instance, Cour d’Appel et Cour de Cassation si besoin, y compris à l’étranger, puisque nous avons, des cas en Algérie, en Australie et en Italie.
Mais pour cela, il faut 10 000€ pour toutes les actions à mener
Nous vous appelons à verser massivement si vous êtes attachés à la défense de la liberté de conscience. La question des moyens financiers ne doit pas être un obstacle à l’établissement de la Justice, au respect du principe de l‘Égalité et à la défense de la liberté de conscience.
Le message de l’Église catholique et de ces affidés est clair : dès que vous êtes baptisés, même et surtout sans votre consentement, vous appartenez ad vitam aeternam à l’Église catholique et jamais personne ne pourra effacer ce fait. C’est la religion obligatoire qui vous poursuivra même dans la tombe et pendant des générations et des générations après vous. Alors que l’Église catholique s’effondre, elle entend imposer un lien éternel avec ceux qui ont eu le malheur de croiser sa route.
Elle entend imposer son talon de fer, alors que la société toute entière la rejette.
En voici deux exemples :
- - ■ En 2000, il y a eu 400.327 baptêmes d’enfants de 0 à 7 ans
- - En 2017, il n’y en a plus que 208.009 (Source : Conférence des Évêques de France)
- - ■ En 1970, 90% des enfants en France faisaient le catéchisme
- - En 1982, ils n’étaient plus que 60%
- - En 1990 : 43%
- - En 2019 : 17 % (Source Communio, revue catholique internationale)
Pour la Libre Pensée, l’objectif est de faire reconnaître que les Églises sont des associations comme les autres, avec les mêmes droits et les mêmes obligations que les autres.
En aidant la Libre Pensée, vous aiderez la démocratie et la liberté de conscience.
Versez massivement pour la liberté !
Bon de soutien à l’action en justice de la Libre Pensée
Nom : …………………………………………………..
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Je verse : ………………€. Chèque à l’ordre de la Libre Pensée (Mettre Débaptisation au dos du chèque). Envoyer à : Libre Pensée 10/12 rue des fossés Saint-Jacques 75005 Paris.
À votre demande, un reçu fiscal vous sera délivré.
Libres propos, libres pensées
"L'opinion, ça se travaille ! "
Cette phrase prononcée par un général de l'OTAN sert de titre en 2000 à un opuscule de Serge Halimi sous-titré "Les médias, l'OTAN et la guerre du Kosovo". Il expose les mensonges propagés par les médias pour nous vendre les conflits extérieurs.
Car en démocratie, le pouvoir légalement élu est censé ne pas brutaliser ses citoyens (quoi que…). Pour obtenir leur consentement à agir contre eux et leurs propres intérêts, il convient donc de les en convaincre insidieusement afin de les persuader d'adhérer délibérément à leur servitude volontaire.
Mais cela nécessite qu'ils ne soient pas trop pourvus d'esprit d'analyse critique, qu'ils aient l'attention détournée vers des sujets superficiels et éphémères montés en épingle, qu'ils soient éduqués mais juste assez pour faire fonctionner la machine capitaliste sans surtout avoir l'idée de la contester.
Edward BERNAYS, né à Vienne, double neveu de Freud dont il exploita abondamment le nom, est l'auteur de "Propaganda" (du latin "Prõpãgõ", propager) paru en 1928 à New York. Le chapitre n°1 s'intitule : "Organiser le chaos" (sic) ! Inconnu du public, c'est pourtant le manuel de référence des "communicants" en politique. Noam Chomsky le cite dans son livre "De la propagande" (2001) :
"Nous devons insuffler aux gens une philosophie de la futilité et nous assurer qu'ils seront intéressés exclusivement par les choses superficielles de la vie et les effets de mode du consumérisme. Ils doivent chercher à satisfaire ce que l'on appelle des besoins imaginaires. Nous créons ces besoins, puis obtenons d'eux qu'ils se focalisent dessus. Cela acquis, ils ne nous dérangeront plus". Assez clair ?
Ses manuels d'intox figuraient dans la bibliothèque de Goebbels qui s'en inspira pour sa campagne de diffamation haineuse contre les juifs allemands.
Bernays qui fut le chantre du "gouvernement invisible des élites", (c.-à-d. de l'oligarchie, qu'on appelait alors aux USA "les barons voleurs") est reconnu comme de loin le principal théoricien du "spin doctoring", c'est-à-dire la manipulation de l'info, des médias et de l'opinion publique pour, entre autres, gagner les quelques dixièmes de % d'opinion qui en démocratie feront la différence.
Ensuite, le pouvoir exécutif élu pourra faire ce que lui dicte le "gouvernement invisible", qui tient l'argent (pour acheter et corrompre) et tous les grands médias (pour anesthésier l'opinion) mais il faut d'abord absolument gagner les élections.
Car comme en sport, il y a toujours en politique une part inconnue d'incertitude (les rivalités sont nombreuses), qu'il faut réduire au strict minimum par de la "communication", mot politiquement bien plus acceptable par le public que "propagande".
Mais quand on voit l'abyssale et crasse médiocrité intellectuelle, l'absence d'humanité de la plupart des dirigeants politiques issus de ces manipulations, on ne peut que constater que cela marche. Hélas !
Un des moyens est de dénoncer les coupables des tristes maux qui nous accablent : crise économique hautement sélective, précarité croissante, inégalités intolérables, santé et retraites menacées, chômage élevé par délocalisations, donc désindustrialisation, privatisation-pillage des biens publics, changement de climat bien perceptible, immigration incontrôlée etc… mais évidemment pas les vrais coupables !
Diffamer immigrants, opposants, services publics, fonctionnaires, syndicats, musulmans, tout est bon.
Ainsi (entre autres…) notre propagande bien à nous nous dresse depuis peu contre la Chine qui réprime si durement des manifestants qui veulent la démocratie, (mais pas chez nous ? Gilets Jaunes : 10.000 arrestations, 1.800 condamnés, 200 blessés graves dont 25 mutilés !), cette Chine qui nous vole nos industries, nos emplois, donc notre prospérité.
Mais la Chine n'a fait qu'accepter avec joie le marché qu'on lui a proposé ! : offrir sa pléthore de main d'œuvre pas chère et (supposée) docile, en échange des capitaux et technologies nécessaires à l'installation clés en mains d'usines low cost sur son sol. Grâce à cette géniale stratégie la Chine est en train de viser la place de 1ère puissance mondiale !
Ce deal faisandé à relent raciste (on supposait les chinois incapables de se hisser à notre niveau) a considérablement enrichi nos capitalistes "libéraux" tout en affaiblissant nos structures sociales, pendant qu'une économie de marché "mixte" mais sous la tutelle exclusive et ferme d'un État chinois très dirigiste, évoluait à pas de géant en formant, éduquant et sortant de leur misère immémoriale des centaines de millions de ses citoyens, donnant amplement raison à Lénine : "Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle on les pendra".
Il suffisait pour cela de leur faire entrevoir de fabuleux profits à court terme : leur patriotisme ne peut résister à de gros dividendes, même si cela ruine les vies de millions de leurs concitoyens.
Les déficits commerciaux abyssaux des pays occidentaux avec la Chine ne sont que le résultat pourtant très logiquement prévisible des efforts de leurs capitalistes pour optimiser leurs profits.
L'épicentre de tout cela, les États-Unis, ont ainsi perdu 40% de leurs emplois manufacturiers, des millions de jobs très qualifiés ont été exportés pour satisfaire la soif inextinguible de profits de leurs actionnaires, sans le moindre égard pour l'american way of life de leurs compatriotes, de + en + souvent voués à la précarité sociale ou une pauvreté abjecte.
Mais en quarante ans, entre 1978 et 2018, la rémunération des PDG américains a augmenté en dollars constants en moyenne de 940%, celle de leurs salariés de 12% ! (Economy Policy Institute, USA). 25 managers de la finance gagnent DEUX FOIS PLUS que L'ENSEMBLE des enseignants de maternelle et les trois Américains les plus riches possèdent plus de richesse que la moitié inférieure de la société américaine. C'est normal ?
La Chine n'est, et de loin, pas irréprochable mais dans le même temps elle a sorti 770 millions de ses citoyens de l'extrême pauvreté (une population équivalente aux USA + l'UE à 27 !) démontrant que le sacro-saint "laisser-faire-le-marché" néolibéral ne fait, lui, que creuser les inégalités).
Et les ÉNORMES gains de productivité réalisés grâce aux nouvelles technologies ont été en Occident empochés sans vergogne et sans la moindre idée d'en faire profiter les producteurs réels des biens et services, ceux qui travaillent et font marcher la machine économique.
Alors, comment expliquer ou camoufler tout cela sans recourir à l'enfumage de l'opinion ?
C'est vraiment la faute de la Chine ? R.J.