ÉDITORIAL
" Les riches sont faits pour être très riches et les pauvres pour être très pauvres » s’exclamait un personnage incarné par Louis de Funès dans « la Folie des Grandeurs ».
Ce personnage était un argentier rapace et collecteur d’impôts au temps du Grand siècle espagnol.
Personnage de comédie certes, mais qui vaut par un fond de réalité historique. Epoque bénie pour les possédants, où l’or surabondant venu du Nouveau mode a fini par tout scléroser. L’or était volé aux murs des temples incas, produit avec le minerai dont l’extraction était imposée aux Indiens asservis, gardés par des molosses, épuisés par le travail.
Puis le « Siècle d’Or » s’est achevé sur la réalité d’un déclin inexorable et profond pour l’Espagne. « En Europe, il y eut la peste noire, d’interminables guerres, écrit Éric Vuillard. De toutes parts, la société n’était que castes, droits d’aînesse, hiérarchies inflexibles. Il y avait les impôts, la famine, la concurrence entre les hommes, le fanatisme religieux, la proscription des Juifs, la persécution des Maures, des hérétiques. Aucun dénouement ne semblait possible.
Les rois tenaient solidement leurs trônes. Et si les trônes ne sont, comme on l’a dit, que des morceaux de bois et de tissu, ces morceaux de bois n’étaient pas assez secs pour brûler. » Ils brûlèrent pourtant.
Les conquistadors de l’ère moderne fabriquent l’or par les procédés les plus sophistiqués. Des opérations de courtage instantanées permettent la valorisation des capitaux en une microseconde en transférant des fonds d’un paradis fiscal à une banque, d’un fonds de pension à une multinationale.
Et bientôt, ou plutôt et déjà, l’Intelligence Artificielle est utilisée à l’extraction de plus-value la plus scientifiquement organisée de l’Histoire. Et si la guerre doit servir leurs intérêts, aucune barrière morale ne la préviendra.
La misère gagne du terrain. Pas seulement en France, mais partout. On vient d’apprendre que Londres comptait aujourd’hui 30 000 SDF. Des familles sont jetées à la rue du jour au lendemain. Dans le même temps les écarts de fortune ne cessent d’augmenter. Un visiteur venu d’une autre planète penserait sans doute que oui, en effet, « « Les riches sont faits pour être très riches et les pauvres pour être très pauvres. »
Tout cela procède d’une logique mécanique. Tout aussi mécaniquement, la remise en cause des libertés publiques, des acquis sociaux et démocratiques, de la paix, de la liberté de conscience devient pour les possédants une condition de leur survie. Ils trouvent un peu partout des exécutants fidèles. En France, MM. Macron, Darmanin et consorts seraient d’assez bons élèves s’ils avaient les moyens de leur politique. Ce n’est pas le cas.
À notre modeste mesure, nous contribuerons à le démontrer.
P.G.
Marche unitaire le 23 septembre 2023
Pour la fin du racisme systémique, des violences policières, pour la justice sociale et les libertés publiques
Le meurtre de Nahel, tué par un policier à bout portant le 27 juin 2023 à Nanterre, a mis de nouveau la lumière sur ce qui doit cesser : le racisme systémique, les violences policières, et les inégalités sociales que creuse la politique de Macron.
Une politique néolibérale imposée par des méthodes autoritaires, des lois sécuritaires et une doctrine du maintien de l’ordre décriée jusque dans les plus grandes instances internationales. Une politique régressive qui fait le lit de l’extrême-droite et piétine toujours plus nos libertés publiques, notre modèle social, notre avenir face à l’effondrement écologique.
En première ligne des victimes de ces choix politiques, les habitants, et notamment les jeunes des quartiers populaires et des territoires ultramarins, qui subissent de plein fouet l’aggravation de toutes les inégalités sociales dans un contexte économique d’inflation, de hausse des loyers, des prix de l’énergie et de politiques d'urbanisme brutales.
Les réformes de la Macronie accentuent la pauvreté en durcissant notamment l’accès aux prestations sociales.
La scandaleuse réforme de l’assurance chômage en est un exemple significatif alors que la précarité au travail augmente.
Les révoltes dans les quartiers populaires ne peuvent s’analyser que dans ce contexte global. Les habitants de ces quartiers, et notamment les mères isolées, pallient bien souvent seuls les carences de services publics dont la destruction s’accélère de jour en jour.
À côté de cela, de nombreuses violences sont perpétrées contre les populations : délocalisation et destruction de l’emploi, évasion et fraude fiscale, mode de vie des ultras riches écocidaire, supers profits des multinationales, modes de production hyper polluants responsables de la crise climatique. Et pour cela, l’Etat laisse faire ! De plus, les populations racisées et / ou issues des classes sociales défavorisées, des quartiers populaires, des zones rurales et périurbaines appauvries, des territoires ultramarins sont victimes de violences institutionnelles et systémiques, notamment policières.
La politique répressive de l'Etat est encore renforcée par le dernier remaniement ministériel, qui a élargi les compétences du ministère de l’Intérieur à la ville, l'Outre-mer et la citoyenneté. La répression s’étend avec toujours plus d’intensité et de violences policières, d’interdictions de manifester, contre le mouvement social et écologiste, comme lors de la lutte contre la réforme des retraites rejetée par l'immense majorité des travailleur-ses et leurs syndicats et à Sainte-Soline.
La liberté associative, directement et indirectement, est de plus en plus mise en cause.
Cette situation est d’autant plus inquiétante que l’institution policière paraît hors de contrôle du pouvoir politique.
Des déclarations factieuses de certains syndicats de policiers suite au meurtre de Nahel aux déclarations du Directeur général de la police nationale et à celle du Préfet de police de Paris ainsi que le ministre de l’intérieur, c’est l’institution policière qui aujourd’hui remet en cause l’État de droit, plutôt que de mettre fin à l’impunité des auteurs de violences policières.
Nos organisations syndicales, associations, collectifs, comités de quartiers populaires, de victimes de violences policières et partis politiques se mobilisent ensemble dans la durée pour la convergence des justices antiraciste, sociale et écologique, féministes et pour que cessent les politiques sécuritaires et anti sociales.
La crise démocratique, sociale, politique que nous traversons est très grave. Nous ne pouvons accepter qu’il y ait encore d’autres morts comme Nahel, ou d'autres blessés, victimes des violences policières.
Nous appelons à reprendre la rue samedi 23 septembre, à organiser des manifestations ou d’autres initiatives sur tout le territoire, pour faire front ensemble contre la répression des contestations sociales démocratiques et écologiques, pour la fin du racisme systémique, des violences policières, et pour la justice sociale climatique, féministe et les libertés publiques.
Nous exigeons des réponses immédiates et dans l’urgence :
– abrogation de la loi de 2017 sur l’assouplissement des règles en matière d’usage des armes à feu par les forces de l’ordre ;
– une réforme en profondeur de la police, de ses techniques d’intervention et de son armement
– le remplacement de l’IGPN par un organisme indépendant de la hiérarchie policière et du pouvoir politique ;
– la création d’un service dédié aux discriminations touchant la jeunesse au sein de l’autorité administrative présidée par le Défenseur des droits et le renforcement des moyens de lutte contre le racisme, y compris dans la police ;
- Un plan d’investissement public ambitieux dans les quartiers populaires et sur l’ensemble du territoire pour rétablir les services publics, le financement des associations et des centres sociaux.
Marchons toutes et tous ensemble le 23 septembre !
Nota : Cet appel a été adopté par un très nombre d’associations, dont la liste n’est pas définitive. Nous aurons l’occasion de la communiquer début septembre ; de même que le parcours en discussion
La police aux frontières aurait-elle une vision singulière de la laïcité ?
De retour des Cyclades, je me rappelle un précédent retour de vacances de Tunisie ou d'Italie lors duquel une scène m'avait marqué lors du contrôle de la police aux frontières (PAF) à l'aéroport LYS (Lyon). Les prénoms sont bien sûrs fictifs.
Tout commence quand Jean-Kevin arrive au contrôle. Le fonctionnaire de police lui demande de retirer sa casquette. C'est bien normal, on doit être découvert pour permettre de vérifier plus facilement la conformité de la photo du document présenté. Viennent ensuite Fatima et Rachida, femmes voilées. Le fonctionnaire leur demande également de se découvrir. C'est bien normal, dans un état laïc, l'adhésion de l'usager à une croyance moyenâgeuse n'est pas un motif valable pour bénéficier d'une modalité de contrôle dérogatoire.
Là où ça se gâte c'est quand Huguette et Gertrude, deux "bonnes sœurs" couvertes d'une sorte de cornette, passent le contrôle sans qu'on leur demande de se découvrir. Leur croyance moyenâgeuse à elles semble donner un super-pouvoir face à cette autorité de la République censée appliquer la laïcité à tous les étages.
Quant à savoir si c'est le fonctionnaire à titre individuel qui est en tort ou si c'est sa hiérarchie qui chie sur la laïcité dans ses consignes... je n'ai pas la réponse. En tout cas j'ai mal à ma République...
Billet paru sur le blog d’un libre-penseur du Rhône « fraifrai » - mardi 25 juillet 2023.
ABUSéS DE L’éGLISE
L’affaire des vitraux (suite)
« Alors que nous communiquons depuis un an et demi sur la nécessité d’associer les victimes et le collectif des victimes dans les déposes des productions du pédo-criminel Louis Ribes, tout prouve que les acteurs de la société civile et religieuse souhaitent que rien ne change et que rien ne changera. »
Les vitraux signés par le pédocriminel Ribes ont été déposés à Dième, mais les victimes n’ont pas été associées à cet événement pourtant nécessaire à leur reconstruction. Le collectif des victimes de Louis Ribes soutenu par Be Brave France demande «à la presse, aux médias et « à toute personne soucieuse de faire reculer la pédo-criminalité » de relayer cette information.
« Les victimes du pédo-criminel Louis Ribes se sentent encore une fois humiliées et méprisées par l’Église catholique et son fonctionnement , par l’état et son silence. »
Éléments communiqués par Luc Gemet,
Au nom du collectif des victimes de Louis Ribes, soutenu par Be Brave France.
Que dire de plus ? Voici deux éléments qui mettent encore plus en lumière l’immobilisme de l’Église, et celui du gouvernement français d’autre part face aux observations de l’ONU.
1- Immobilisme de l'Église
Comme nous l’écrivions dans notre n° précédent, Mgr Gobillard, évêque-auxiliaire de Lyon, a quitté le diocèse de Lyon. Il évangélise à présent les Jeux Olympiques de Paris. Objectif : "Témoigner avec force du Christ" à l’occasion de ces « holy games ». Remportera-t-on des médailles miraculeuses ? On pourrait en rire.
Pour les victimes de l’Eglise, la situation est plus triste.
C’est Thierry Brac de la Perrière qui a été nommé à Lyon comme évêque-auxiliaire. Ce n’est pas lui qui procurera à l’Église un pseudo-certificat de virginité. Il a pourtant des atouts, étant issu d’une des plus grandes familles lyonnaises.
La famille Brac a été anoblie par l'échevinage de la ville de Lyon en 1737 (source Wikipedia).
Elle est toujours représentée à Lyon au xxie siècle.
Parmi les différentes branches de la famille Brac on relève « deux échevins de Lyon, un fermier général, des savants, des officiers, un bâtonnier de l'ordre des avocats de Lyon, des chevaliers de Saint-Louis et de la Légion d'honneur, des médecins, etc. »
Sans plus de commentaire, voici l’article paru dans le Dauphiné libéré du samedi 8 juillet 2023 :
LYON - Thierry Brac de la Perrière, évêque auxiliaire : sa nomination fait réagir
Lundi 26 juin, Thierry Brac de la Perrière, évêque de Nevers depuis 12 ans, a été nommé, à la suite de sa démission de ce poste, évêque auxiliaire de Lyon par le pape François. Cette nomination a fait réagir puisqu’il faisait partie des six prévenus du procès Barbarin de 2019, pièce de l’affaire Preynat.
Trois ans après l’affaire Bernard Preynat, condamné en 2020 pour agressions sexuelles sur mineurs, la nomination de Thierry Brac de la Perrière comme évêque auxiliaire du diocèse de Lyon provoque une controverse.
L’homme, qui a déjà occupé ce poste de 2003 à 2011 au côté de Philippe Barbarin, a comparu au côté de l’ancien archevêque de Lyon en 2019 pour « non-dénonciation » de ces agressions sexuelles.
La justice a considéré que l’infraction était constituée mais les faits, prescrits. L’évêque Thierry Brac de la Perrière avait été mis au courant des « comportements anormaux » de Preynat par une des anciennes victimes en 2011 mais, se défendra-t-il plus tard : « J’ai entendu M. Duverger dans un cadre de ministre du culte qui reçoit des confidences, donc je ne me sentais pas l’obligation de dénoncer. »
Il dira aussi pendant ce 2e jour du procès, le 8 janvier 2019 : « Je suis accusé de non-dénonciation. Mais je ne pouvais dénoncer des faits que je ne connaissais pas. Je m’estime innocent. »
Celui qui était devenu évêque de Nevers en 2011 avait annoncé, le 28 décembre dernier, qu’il allait prendre un congé sabbatique pendant six mois. Sa nomination à Lyon fait suite à sa démission de cette charge.
« C’est incroyable, ils sont en train de tout casser et vont perdre l’adhésion de tout le monde », a réagi François Devaux, membre fondateur de l’association La Parole libérée, auprès du Figaro.
Le diocèse de Lyon précise que le poste d’évêque auxiliaire est un titre. « Mais, ainsi qu’il l’a demandé lui-même d’ailleurs, il n’aura pas de mission de gouvernance dans le diocèse de Lyon. Thierry Brac de la Perrière ne sera par exemple pas membre du conseil épiscopal et sera simplement nommé curé d’une paroisse », ajoute le diocèse.
2 - Le gouvernement face au comité des Droits de l’enfant
Début juillet, une centaine de mineurs, dans l’attente d’une audience devant le juge des enfants pour faire reconnaitre leur minorité, dormaient sous des tentes dans les rues de Lyon, dans des conditions sordides aggravées par la canicule. Une centaine d'autres vivaient dans des squats. Tous sont abandonnés des institutions.Comme l’a souligné l’association de soutien, initiateurs d’une pétition, le Comité des droits de l'Enfant de l'ONU a pourtant demandé à l'Etat français de prendre des mesures afin de garantir que tout mineur soit considéré et protégé comme tel jusqu'à décision définitive d'un juge. Pour faire valoir leur droit fondamental à une protection, ces jeunes ont manifesté plusieurs fois devant la Métropole et la Préfecture. A leurs délégations, chacune de ces institutions a opposé une fin de non-recevoir, même à leur demande minimale de mise à l'abri et en sécurité.
Le délai de six mois expirait le 25 juillet. Nous sommes au mois d’août, et toujours rien. Cela ne surprendra pas.
Cette situation est identique à celle des victimes de l’Église. Les questions posées par le Comité des Droits de l’Enfant, en 2020 puis à nouveau en 2023, sur les mesures à prendre par le gouvernement sur les crimes des prêtres pédo-criminels en France, sont toujours sans réponse. Notre ami Keith Porteous Wood a conduit ce travail avec opiniâtreté, en vain. Pour combien de temps ? Deux parlementaires français ont interpellé le gouvernement sur cette absence de réponse, à partir d’un texte que nous avions préparé. Même absence de réponse. La France n’honore pas sa signature.
En région lyonnaise aujourd’hui, environ 180 mineur(e)s non accompagné(e)s se retrouvent sans droit, sans aucune ressource ni prise en charge institutionnelle. Le collectif mineurs/migrants pose la question : « Comment comprendre que la Métropole de Lyon qui se revendique accueillante et dispose d’un budget de près de quatre milliards d’euros, ne prenne pas en charge ces jeunes qui, selon les conventions internationales, européennes et la loi française, doivent être protégé.es ? »
Conclusion de l’appel lancé par le collectif des mineurs migrants (contresigné par la FNLP)
La Libre Pensée du Rhône exprime son soutien à l’action du collectif qui demande, entre autres choses, l'explicitation dans la loi du respect de la présomption de minorité pour la personne se déclarant mineure isolée, comme le préconise la Défenseure des Droits, la Cour Européenne des Droits de l'Homme et le Comité des Droits de l'Enfant de l'ONU ; et « en attendant cette clarification légale, que la Métropole de Lyon et la Préfecture mobilisent les moyens nécessaires pour que ce principe soit respecté et qu'aucun.e mineur.e ne se trouve abandonné.e à la rue dans le territoire métropolitain. »
Il leur a été signifié en préfecture le mépris du gouvernement pour les recommandations de l’ONU ou de la défenseur des droits. La Métropole justifie les 200 mineurs à la rue par les 100 qu’elle prend en charge.
Selon elle, « plus ferait un appel d’air. »
Le rapporteur spécial
Le Rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants est un expert indépendant nommé par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Il s’agit dans ce cas précis de Felipe González Morales, rapporteur spécial sur les droits de l’homme des migrants depuis 2017, professeur de droit international. Ce mandat a été créé en 1999 par la Commission des Droits de l’Homme, en vertu de la résolution 1999/44. Le mandat du Rapporteur spécial couvre tous les pays, qu’un État ait ou non ratifié la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille du 18 décembre 1990.
Abusés de l'Église : les nouvelles recommandations de l'ONU
Le Comité des Droits de l’Enfant vient de publier ses observations finales sur la France. Voici quelques éléments transmis par Keith Porteous Wood :
À la suite de démarches effectuées par la National Secular Society, le Comité des Droits de l’Enfant des Nations unies a déclaré qu’il « reste gravement préoccupé par les informations faisant état du nombre disproportionnellement faible de condamnations pour des cas d’abus sexuels perpétrés par des membres du personnel religieux de l’Église catholique, par rapport aux informations faisant état de l’ampleur des abus et du faible nombre d’indemnisations accordées aux victimes. ».
L’Église elle-même a reconnu qu’il n’y avait eu que 214 condamnations de ce type depuis 1950 (https://www.ciase.fr/medias/Ciase-Rapport-5-octobre-2021-Les-violences-sexuelles-dans-l-Eglise-catholique-France-1950-2020.pdf page 143) par rapport à son estimation de 330 000 victimes (ibid. page 135) et donc vraisemblablement environ un million de cas d’abus. Cette proportion minuscule de condamnations est une mise en accusation de toutes les branches du système judiciaire français : la police, les procureurs et les tribunaux. Il est difficile d’échapper à la conclusion que l’Église est largement au-dessus de la loi.
Le Comité « prie instamment l’État partie de … veiller à ce que tous les cas d’abus sexuels commis sur des enfants de moins de 18 ans soient signalés, fassent l’objet d’une enquête et soient poursuivis, y compris les abus perpétrés par des personnes de confiance, telles que le personnel de l’Église catholique. »
Nous saluons cette initiative, car le fait que les auteurs d’abus échappent à la justice a pour conséquence directe qu’ils continuent d’abuser et que l’Église reconnaît que les abus se poursuivent. L’action des bras de la justice est d’autant plus importante que l’Église n’a même pas demandé que les personnes soupçonnées d’abus soient dénoncées à la justice séculière. Bien au contraire, nous avons démontré au Comité qu’une omerta (à laquelle le « cercle de confiance » fait allusion) est en place avec la complicité de la hiérarchie. Aucun membre de l’Église qui dénonce un abuseur présumé ne peut espérer conserver son poste.
Le Comité fait référence aux « rares indemnisations accordées aux victimes [de l’Église] » et demande instamment « des recours et un soutien appropriés pour les enfants victimes d’abus sexuels, ainsi qu’une indemnisation adéquate. » Non seulement il y a eu très peu d’indemnisations, mais elles ont été accordées pour des montants ridiculement bas. Le Comité s’est également inquiété du fait que les délais de prescription constituent un obstacle aux poursuites.
La commission a recommandé de suivre la recommandation du rapport de l’Église et « d’ouvrir, si nécessaire, une enquête indépendante dirigée par l’État sur les violations. » Compte tenu de la gravité de l’ampleur des abus et de l’insuffisance de la réponse apportée par l’Église et l’État, nous demandons instamment qu’une enquête indépendante menée par l’État examine toutes les préoccupations susmentionnées.
Keith Porteous Wood Président (UK) National Secular Society
Libres propos, libres pensées
20ème Anniversaire de la Guerre d'Irak.2 : des Astres au Désastre Ukrainien
Pour avoir réalisé "Le Voyage dans la Lune" de Jules Verne, l'Amérique a fait rêver le monde entier, mais depuis qu'elle a décidé de soumettre à la domination tyrannique du dollar notre planète (encore) bleue que près de 200 États partagent, elle le fait cauchemarder. L'année 2023 marque le vingtième anniversaire de leur agression illégale de l'Irak, car non autorisée (ni sanctionnée !) par l'ONU, qui depuis a perdu toute crédibilité : elle est en léthargie profonde, créant ainsi une forme de jurisprudence.
Le grand reporter américain Chris HEDGES, prix Pulitzer, comme Seymour "SY" HERSH, cf. "Le Sabotage des Nord Stream" (AN II n°194), connait bien le Moyen Orient et parle l'arabe. Il dut quitter le New York Times sur son refus de relayer les mensonges de G.W BUSH et sa camarilla sur les armes de destruction massive. Il sait de quoi il parle : il avait assisté en personne aux inspections par la Commission spéciale de l'ONU (UNSCOM) qui avait supervisé leur destruction totale ! Saddam Hussein avait cru ainsi échapper à la hargne américaine. Erreur fatale.
Il dit en conséquence qu'il est totalement d'accord pour envoyer POUTINE à la Cour Pénale Internationale (les USA n'y adhèrent pas, et pour cause !) à condition que BUSH soit dans la cellule d'à côté, si possible avec toute sa clique, dont aucun n'a jamais été inquiété pour leurs mensonges et décisions criminelles, car dit-il, leurs crimes contre l'humanité sont au XXIème siècle absolument incomparables.
En effet, le bilan criminel de la RUSSIE post-soviétique fait bien pâle figure à côté des millions de morts, blessés, réfugiés des guerres US, y compris les dizaines de milliers parmi leurs soldats, tués, handicapés, victimes de traumatismes SSPT, et plus de 30.000 suicidés (plus que de morts au combat !)
Selon l'étude "COSTS OF WAR" du WATSON Institute de l'Université (Ivy League) BROWN, Rhode Island) : "Le coût total estimé de morts directes et indirectes des guerres post-11 septembre s'élève à 4,5 – 4,6 millions et ce n'est pas fini (sic)."
Tortures, "sanctions" générant de graves pénuries mortifères, des millions de réfugiés errant de par le monde, traumatisés à vie, boat people noyés en mer par milliers, sans compter les destructions d'infrastructures civiles et les pillages culturels générés par les guerres d'Irak, Afghanistan, Libye, Syrie, Somalie, Yémen, etc. C'est "le prix à payer ! " dixit Madeleine Albright. L'humiliant Vietnam est déjà bien oublié…
Des décennies d'intrigues, de mensonges, de complots ("qui n'existent pas !"), de "regime change", de censure
des médias mainstream, de manipulations des opinions, d'agressions armées, directement ou by proxy, pour toujours finir en horribles désastres humains et sociaux mais (essentiel !) toujours porteurs d'ÉNORMES profits privés. Mais le rêve américain est mort et ils l'ont eux-mêmes tué en semant le chaos partout.
L'UKRAINE est la dernière VICTIME de ces désastres programmés. Pourquoi l'Ukraine ?
Parce qu'il s'agit d'un "maillon faible", un pays très composite tiraillé entre Est et Ouest, situé opportunément aux marches d'une Russie post-URSS devenue rétive à l'hégémonie US, suite à une décennie économique catastrophique sous la houlette de bienveillants "experts en économie de marché" occidentaux qui l'ont roulée dans la farine et détroussée.
Elle a tardivement compris qu'elle ne serait jamais admise dans le Big Club occidental, parce que les USA avaient sur elle et ses immenses ressources naturelles, exploitées ou potentielles, bien d'autres visées.
À la question de Merkel : "Quelle est votre plus grosse erreur ?" Poutine répondit : "De vous avoir fait confiance !" le "vous" englobant tout l'Occident.
Les russes aux yeux dessillés ont alors réalisé que leur principale et vitale ressource, l'énergie, leur était payée en pétrodollars, la devise mondiale pour l'énergie qui donne un privilège exorbitant aux USA :
"Les pétrodollars désignent les dollars américains obtenus par les pays exportateurs de pétrole dans le cadre de leurs contrats libellés en dollars, destinés à être réinvestis dans le système financier international, et notamment aux États Unis". (Wikipédia)
C'est une monnaie de singe qui n'est émise que par pur jeu d'écriture ou par la planche à billets (voir l'abyssale dette américaine qui ne sera JAMAIS remboursée), car c'est depuis 1971 et la fin de l'étalon-or un gigantesque système de PONZI : on crée du dollar fictif qui n'est garanti que par… du vent.
Inquiets pour leurs revenus investis en dollars US, ils ont alors commencé peu à peu à se débarrasser de leurs très (trop) importants fonds libellés en cette monnaie.
Et les premières "sanctions" en 2014 leur ont confirmé qu'ils avaient eu raison d'être méfiants pour leurs investissements : confisqués, saisis, gelés !
Une décision US d'une incommensurable stupidité : cela signalait aux États du monde entier que leurs
précieux actifs placés en occident y étaient en otage et pas du tout en sécurité ! Même l'Arabie, "l'indéfectible alliée" l'a pigé. Mais cela équivalait pour les USA à un geste d'hostilité inqualifiable et un très mauvais exemple, bien trop dangereux pour être toléré :
Saddam Hussein et Kadhafi avaient aussi essayé de vendre leurs ressources naturelles en se passant de l'incontournable dollar, mais "ils ont eu des problèmes" : ils en sont morts et leurs trop riches pays sont en ruines et pour longtemps ! Les zélotes de la "Vraie Démocratie" veillaient : la "Vraie Foi" moderne, quoi !
Mais pas question de faire tuer des boys pour punir la Russie, bien trop risqué : les citoyens US n'aimeraient pas et le GI devient dur à recruter. Et la Russie n'est pas l'Irak et la Lybie : Napoléon et Hitler y ont durement et définitivement mordu la poussière (et la boue !)
Le mieux était donc de la déstabiliser en lui créant des misères à ses marges : en rapprocher les missiles de l'OTAN, faire financer par des "ONG-sic" la "révolution orange" (2004) puis bien organiser et financer le coup d'État de droite baptisé "révolution" de Maïdan (2014), imposer les "sanctions" qui devaient effondrer en quelques semaines son économie (c'est loupé !), couper définitivement ses liens avec l'UE, son plus important client d'énergie, (ça c'est fait ! et tant pis pour l'économie ainsi estropiée de l'UE !) et essayer de déstabiliser la société russe de l'intérieur dans l'espoir qu'elle se soulève et qu'un nouveau gouvernement servile de type ELTSINE-bis reprenne le manche.
Mais très majoritairement l'opinion russe a compris le danger et ne veut plus revenir à cela. Elle ne veut pas un Maïdan à Moscou : car ils savent trop bien ce qu'est le VRAI Rêve Américain, rêvé en toutes lettres par BREZINSKI dans son livre "Le Grand Échiquier", par la RAND Corporation et autres Think Tanks US ! : démanteler ce gigantesque pays sous-peuplé au sous-sol trop riche en quelques petits États croupions à leur botte. Après on s'occupera de la Chine…
Les Ukrainiens profondément divisés feront l'affaire, car l'Ukraine était le champ de bataille by proxy idéal : un État hétérogène qui n'avait jamais existé, créé ex nihilo dans le chaos de 1917, érigé en République Socialiste Soviétique en 1922, constitué de territoires polonais, tchèques, hongrois, roumains, etc. pris au hasard de l'histoire, des guerres et des traités avec un surprenant "cadeau de noces" soviétique, les riches oblasts russes de Kharkov, Lougansk, Donetsk, Kherson, Nikolaïev, Odessa, etc. : des russes devenus ukrainiens par un oukase soviétique sans avoir rien demandé ! La Crimée, russe depuis 1783 ne lui sera "donnée" qu'en 1954 par un décret illégal de l'ukrainien Khrouchtchev car jamais ratifié par les 3 parlements, (Russie, Ukraine, Crimée) contre la volonté des Criméens très majoritairement russophones et donc farouchement outrés de cette annexion brutalement imposée. L'Ukraine, devenue indépendante depuis 1991, est donc un patchwork sans identité homogène de langues, religions, ethnies, cultures, idéologies toxiques, minée comme les Balkans le furent de haines et divisions ancestrales, profondément imprégnée d'une corruption quasi institutionnelle (il est vrai que la Russie l'est à peine moins…), de trafics divers, en bref le genre de situation où il est facile de semer les graines de la guerre civile à condition d'y mettre le prix, la planche à billets sans limites du dollar y pourvoyant.
Toutes les libertés civiles, partis d'opposition, presse et syndicats libres y ont disparu dans la violence depuis le coup d'État de Maïdan de 2014. (ODESSA, 2 mai 2014, Maison des Syndicats : 48 morts, 247 blessés.) Et nous y défendons le plus sérieusement du monde sa
"Démocratie" (Made in USA !)
Suivis aveuglément par les "élites" vassalisées et serviles d'une l'UE moralement, politiquement et économiquement soumise et l'organisation dite "de défense", l'OTAN dont ils ont le commandement, les USA avaient multiplié les provocations, depuis son extension à l'Est en dépit des promesses (sans traité, mais enregistrées dans d'innombrables verbatim !) faites à Gorbatchev de "no more move from an inch" (de ne plus avancer d'un pouce) après la réunification de l'Allemagne, malgré les avertissements récurrents russes fixant des "lignes rouges" (2007, 2008...) jusqu'au coup d'État de 2014 qui est le début "dans le dur" de cette guerre, d'abord civile, en Ukraine.
Ce "Piège de Thucydide" (pousser à la guerre) provoquera l'intervention russe pour protéger le Donbass rebelle au coup d'État des très violents bombardements par l'armée ukrainienne et les milices néo-nazies : 14.000 morts civils, 37.000 blessés, 1.000.000 de réfugiés, "ignorés" par nos médias.
À leur goût bien trop de factieux et néo-nazis dans ce coup d'État, zélateurs du très célébré défunt criminel et collabo nazi Stepan BANDERA (depuis 2014 il a à son nom pléthore de statues, avenues, places, etc.) Eux n'ont pas oublié leurs morts des batailles homériques contre l'Allemagne nazie de Moscou, Stalingrad, Léningrad, Koursk, Odessa, Kharkov, etc...
Nul ne sait évidemment comment tout cela va se terminer, mais il est DÉJÀ SÛR que l'Ukraine en sortira exsangue, dépeuplée, ruinée, dépecée, endettée et pillée et qu'elle ne s'en remettra pas avant des décennies, si elle subsiste. Si la Russie récupère in fine Odessa, port créé par Catherine II (souvenez-vous du cuirassé Potemkine en 1905 !) elle n'est plus viable. Alors on passera à un autre "chaos créateur", donc à un autre peuple à tromper, utiliser, profiter, sacrifier.
La routine US, quoi ! RJ