ÉDITORIAL
Une convention-cadre avec les établissements privés sous contrat, portant sur la période 2022-2027, a été adoptée vendredi 16 décembre au Conseil régional.
Avant 2016, le soutien régional aux lycées privés était de 8 millions d’euros par an.
Laurent Wauquiez, président de Région a, dès 2016, fait le choix d’investir pour les lycées privés d’Auvergne-Rhône-Alpes à hauteur des subventions au public, avec égal accès à tous les dispositifs régionaux.
Entre 2016 et 2021, 188 millions d’euros ont été débloqués pour l’enseignement privé.
Ce soutien vient d’être réaffirmé via l’adoption d’une "convention pluriannuelle de confiance". L’investissement sera de 120 millions d’euros pour l’enseignement privé entre 2022 et 2027.
Exemples de projets portés par le privé et soutenus par la Région : construction du nouveau lycée Sainte-Marie à Meyzieu, soutenu à hauteur de 2,8 millions, reconstruction du lycée professionnel Notre-Dame-du-Château de Monistrol-sur-Loire, financé à 50% par la Région, soit 5,8 millions d’euros, ouverture de nouvelles classes au lycée Sainte-Famille à la Roche-sur-Foron, financée à hauteur de 223 000 € par la Région.
Et « en même temps » (dirait Macron) …
Le Contrat d’Engagement Républicain de la Région AURA vient s’imposer aux associations pour prétendre aux subventions de la Région.
Ce CER est distinct de celui qui a été adopté légalement et transmis aux préfectures.
C’est déjà un problème. Dans une (première ?) version du CER AURA, il est question d’interdire toute « tenue vestimentaire prosélyte » dans l’espace public, mesure qui outrepasse le texte du CER national. Mais des associations ont signé une convention qui ne comporte pas cette mention.
Notons que la notion de tenue « prosélyte » est elle-même fort problématique : comment la définir ?
À partir de quelle longueur de tissu ?
Questions insolubles qui ont été abordées lors de la conférence donnée par Christian Eyschen le 14 octobre à Villeurbanne. Le caractère totalitaire du CER y a été démontré, en ce qu’il entend imposer un contrôle au nom de « valeurs » relevant d’une idéologie d’état, et distinctes des « principes » clairement identifiés, au nombre desquels la laïcité institutionnelle.
Par une « Adresse aux maires », la Libre Pensée suggère aux élus territoriaux de ne pas appliquer le CER, en acte de résistance.
Elle soutiendra toute initiative des associations contre le CER, qu’il émane de directives régionales ou nationales. Elle a décidé de s’adresser à l’ensemble du monde associatif.
À ce propos : une conférence commune LDH et Libre Pensée Libre Pensée sur la loi "séparatisme" contre les associations et la liberté de conscience a eu lieu à St-Etienne, dont le contenu était très proche de celle de Villeurbanne.
La Libre Pensée a réalisé une brochure qui contient les exposés des deux intervenants, les questions de l’assistance et les réponses des deux intervenants, Christian Eyschen et Daniel Boitier, de la LDH (16 pages, 2 €).
Vous pouvez la demander par mail à l’adresse Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..
Et pour avoir un exemple d’hypocrisie à l’état pur, il suffira de rapprocher les mesures pro-privé évoquées au début de cet article de l’engagement n° 1 du CER « AURA » :
RESPECT DES LOIS DE LA RÉPUBLIQUE
Le respect des lois de la République s’impose à tout bénéficiaire de subventions régionales, qui ne doit entreprendre ni inciter à aucune action manifestement contraire à la loi, violente ou susceptible d’entraîner des troubles graves à l'ordre public.
"Le bénéficiaire s’engage à ne pas se prévaloir de convictions politiques, philosophiques ou religieuses pour s’affranchir des règles communes régissant ses relations avec les autres collectivités publiques.
Il interdit le port de tenues vestimentaires traduisant une quelconque forme de prosélytisme religieux dans un équipement public, à l’exception des représentants des cultes. Il s’engage à ne pas remettre en cause le caractère laïque de la République."
Ultra-laïcité en-deçà des murs du privé, cléricalisme au-delà !
P.G.
crimes de l’église
Repentance, repentance… On n’est pas au bout d’en voir la fin.
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L’Église se défend
Les « débats » initiés sur les réseaux sociaux ne sont pas toujours de haut niveau, c’est le moins qu’on puisse dire.
La Libre Pensée a été victime d’attaques venues de milieux proches des instances de réparation. Nos actions entraînent logiquement une réaction.
Deux affirmations très surprenantes : la Libre Pensée serait aux mains de la franc-maçonnerie (le GOF serait surpris d’apprendre cela !) et n’aurait pas de légitimité pour demander la réparation des crimes d’Église parce qu’elle est …une organiation anticléricale ! (Sur ce point, au moins ce n’est pas une calomnie).
Qui donc pourrait bien avoir intérêt à développer de tels arguments ?
On se le demande.
Lyon, 10 novembre 2022, la Libre Pensée avec les victimes de l’Église :
« L’Église doit payer ! L’Église peut payer ! »
Jeudi 10 novembre a eu lieu la journée organisée par la Libre Pensée du Rhône et « l’Association des abusés de l’Église – Tous ensemble ! », avec la participation de Keith Porteous Wood, président de la National Secular Society britannique, et porte-parole de l’Association Internationale de la Libre Pensée, accrédité auprès de l’ONU et auteur de rapports internationaux sur les crimes d’Église.
Après la conférence de presse du matin, la réunion publique s’est tenue sous la présidence de Maître Jean Sannier, avocat de victimes, qui a tenu un discours critique sur les limites du rapport de M. Jean-Marc Sauvé, rapport qui n’engage en rien les réparations par l’Église.
Il s’agissait d’abord d’alerter l’opinion sur les crimes sexuels de l’institution catholique. Il fallait dénoncer la faillite de cette dernière à apporter une vraie écoute et une réparation aux victimes à la hauteur des préjudices subis, compte tenu du nombre et de la gravité des faits. Chaque semaine continue d’ailleurs à donner lieu à de nouvelles révélations !
Comme le déclarait Nanou Couturier, présidente de l’association : « Peut-on encore croire en la sincérité de cette institution qui a sciemment menti et dissimulé et qui continue via l’affaire Santier dévoilée par la presse ces dernières semaines ? Nous le redisons ici, l’institution catholique n’a ni les compétences professionnelles et encore moins les qualités humaines pour gérer ce genre d’affaires. »
Les deux instances de réparation créées par l’Église, l’INIRR et la CRR, apparaissent donc comme des paravents destinés à protéger l’institution et ses deniers.
L’association a pu détailler ses revendications, parmi lesquelles : une expertise médico-légale individualisée réalisée par des professionnels pour chaque victime, l’indemnisation des survivants parfois en situation de grande précarité qui est la conséquence des traumatismes liés à ces agressions, un provisionnel pour les soins médicaux et psychologiques (parfois à vie) de manière urgente, distincte et sans préjudice de toute indemnisation à venir ; sans oublier le suivi des recommandations du rapport Sauvé, par exemple la prévention des crimes. C’est peu dire que nous sommes loin du compte, et l’Église refuse toute expertise indépendante.
Mais au-delà, c’est la responsabilité de l’État français qui apparaît de plus en plus comme le principal obstacle à un vrai traitement du problème. S’il ne s’agissait que de cas isolés, cela se comprendrait, mais avec l’ampleur et le caractère « systémique » relevés par le rapport de la CIASE, la responsabilité de la hiérarchie catholique à tous les niveaux est engagée. L’Église ne saurait être juge et partie. Il ne s’agit pas de laïcité (le viol, que l’on sache, n’a rien à voir avec la liberté religieuse) mais d’ordre public. Il s’agit de victimes en souffrance et de potentielles victimes en danger. On aurait donc pu s’attendre à la création d’une commission d’enquête parlementaire, comme cela aurait certainement été le cas pour d’autres sectes ou religions.
Le gouvernement n’a jamais répondu aux questions du Comité des Droits de l’Enfant de l’ONU, ce qu’il est pourtant tenu de faire. Keith Porteous Wood étant à l’origine de ces questions, s’est longuement exprimé sur la situation à l’échelle mondiale, très disparate, mais où des réponses ont été apportées, comme en Nouvelle-Zélande ou en Australie, à un degré moindre en Europe. Mais qu’en est-il de l’Afrique et de l’Asie ? Les rapports présentés à Lyon par Keith Porteous Wood sont à présent en ligne sur le site de la FNLP. Il y démontre le caractère dérisoire, et invraisemblable du nombre de prêtres mis en cause : pourquoi sont-ils si peu nombreux compte tenu du nombre de victimes ? Il reste des zones d’ombre à explorer, en France et ailleurs.
Et d’abord quant au rôle de l’État : chacun en est persuadé, et c’est un acquis de cette journée du 10 novembre, il ne peut plus se taire. C’est pourquoi une question au gouvernement sera posée par un parlementaire (lettre reproduite en annexe) sur les demandes précises de l’ONU.
Question au gouvernement
Le 6 novembre 2020, le comité des droits de l’enfant de l’ONU s’est adressé au gouvernement français pour lui demander de lui remettre avant le 30 octobre 2021, un rapport incluant les abus sexuels du clergé sur des enfants. Cette demande (recommandation 21 ci-dessous) précise ce sur quoi le rapport doit porter. Il doit préciser quelles sont : « les enquêtes menées sur les abus sexuels commis par des membres du clergé, les poursuites intentées, et les peines imposées aux auteurs de tels actes, les délais de prescription applicables, les réparations accordées, y compris les indemnisations et les mesures de réadaptation, et les mesures prises pour protéger les enfants contre le risque de subir des abus sexuels de la part de membres du clergé. »
Le comité de l’ONU considère donc de facto que l’état français ne peut pas laisser l’Église être juge et partie dans des affaires qui touchent à l’ordre public et à caractère souvent criminel, à une échelle sans précédent. Le rapport de la CIASE présenté par M. Jean-Marc Sauvé le 5 octobre 2021 fait état, rappelons-le, de 330 000 victimes depuis 1950. Ces victimes des abus sexuels de l’église sont des citoyens français à part entière et la responsabilité du gouvernement est engagée. Le rapport de la CIASE a caractérisé comme « systémique » le problème des abus sexuels commis par des représentants du clergé, ce qui interdit de considérer les nombreuses affaires qui continuent à être révélées comme une collection de déviances individuelles devant être traitées au cas par cas. Nous ne pouvons pas considérer l’Église catholique, ni les instances de dédommagement qu’elle a mises en place (INIRR et CRR) comme légitimes pour rendre une justice qui ressortit aux compétences de l’État régalien. Et nous constatons que ce sont des initiatives individuelles de victimes qui ont conduit à la condamnation initiale du cardinal Philippe Barbarin, acquitté en appel.
À ce jour aucune réponse sur ce point précis (les crimes d’Église) n’a été donnée dans la réponse de l’état français au comité des Droits de l’Enfant. Or la convention passée entre l'ONU et les États-parties font obligation à ceux-ci d'apporter une réponse précise et détaillée à toutes les questions posées, comme cela est clairement formulé dans son article 44.
Nous vous demandons donc de nous indiquer quand l’état français, représenté par son gouvernement, va établir ce rapport en réponse à la demande du Comité des Droits de l’Enfant.
vCommuniqué commun
Pour une laïcité de liberté et d’émancipation
La Ligue des droits de l’Homme, Solidarité laïque, l'Union rationaliste, la Vigie de la Laïcité et la Fédération nationale de la Libre pensée sont signataires d'un communiqué commun "Pour une laïcité de liberté et d’émancipation", daté du 8 décembre 2022 :
La LDH (Ligue des droits de l’Homme), la Fédération nationale de la Libre pensée, la Vigie de la Laïcité, Solidarité laïque et l’Union rationaliste n’ont cessé de rappeler leur attachement à la loi du 9 décembre 1905, loi de liberté et d’émancipation. Leur opposition à toute modification substantielle remettant en cause l’esprit de ce texte fondateur de l’identité républicaine s’inscrit dans une perspective plus large de défense de toutes les libertés publiques.
Or, force est de constater que, sous la pression d’une lecture idéologique imposée par une partie de la classe politique et par certains chroniqueurs ou polémistes, relayée par des médias à la ligne éditoriale douteuse, se confirme une dérive sécuritaire, parfois même teintée de xénophobie, qui n’a rien à voir avec la laïcité telle que reprise par notre Constitution en 1958.
Pour certains, la laïcité doit se muer en marqueur identitaire au travers d’un élargissement de la neutralité de l’administration publique à, potentiellement, l’ensemble du champ social.
Ainsi la loi du 24 août 2021 « confortant le respect des principes de la République », dite « loi séparatisme », vient encore renforcer les contraintes, imposées au nom d’un ordre public, à l’exercice des libertés fondamentales réduites à de simples proclamations. Elle ne modifie pas moins de 17 codes et un certain nombre de lois essentielles. Nombre de libertés publiques s’en trouve affectées : liberté de conscience et de culte, liberté d’expression, liberté d’association, droit à l’instruction, libre administration des collectivités territoriales. Le déféré « laïcité » qui vient, ironiquement, prendre place à côté du référé « liberté » accroît la capacité offerte aux préfets de contrôler les actes et décisions des collectivités territoriales ; le « contrat » d’engagement républicain (CER), que toute association qui sollicite une subvention publique doit signer, vient contredire le caractère libéral de la loi de 1901 ; les nouveaux contrôles pesant sur les associations cultuelles tendent vers un régime d’autorisation préalable contre-productif et attentatoire au principe de séparation.
La LDH (Ligue des droits de l’Homme), la Fédération nationale de la Libre pensée, la Vigie de la Laïcité, Solidarité laïque et l’Union rationaliste s’inquiètent sur le devenir d’une laïcité devenue aux yeux des pouvoirs publics un instrument de contrainte et de conformation. Plus que jamais, elles dénoncent les dévoiements et dérives qu’elles constatent dans le débat public et affirment leur volonté de défendre la pleine laïcité, principe non partisan de liberté et de paix civile.
Signataires : Fédération nationale de la Libre pensée, LDH (Ligue des droits de l’Homme), Solidarité laïque, Union rationaliste, Vigie de la Laïcité
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féminisme
Le 5 décembre à VILLEFONTAINE : conférence sur le féminisme
« Figures lyonnaises trop oubliées du combat féministes »
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Vous connaissez déjà :
Virginie BARBET, internationaliste, anarchiste et libre-penseuse (voir L’An II n°183)
Philomène ROZAN, dirigeante de la grande grève des ovalistes de 1869, simple ouvrière qui partage avec Virginie Barbet le douteux « privilège » d’avoir été écartée d’un congrès de l’AIT par les hommes de la fraction de Bakounine – contre la préconisation de Marx !
Marie BONNEVIAL (photo de droite), républicaine, syndicaliste, libre-penseuse (voir l’An II n° 182)
Savez-vous que… ?
Julie-Victoire DAUBIÉ (dite parfois Victoire Daubié ou Julie Daubié), née le 26 mars 1824 dans les Vosges, et décédée en 1874, a été la première femme française à s'inscrire aux épreuves du baccalauréat à Lyon en 1861, et la première à l'obtenir le 17 août 1861. C'est aussi la première licenciée ès lettres le 28 octobre 1871, à l'époque où les cours à la Sorbonne n’étaient pas ouverts aux femmes.
Jeanne DESPARMET-RUELLO a dirigé le premier lycée de jeunes filles de Lyon, désormais connu sous le nom de lycée Édouard Herriot. Elle avait suivi des cours de mathématiques à une époque où ni les études, ni les disciplines scientifiques n’étaient ouvertes aux femmes. Elle obtient son baccalauréat puis sa licence. Elle devient directrice de trois établissements scolaires, dont les deux premiers lycées de jeunes filles de France à Montpellier puis à Lyon. Que de difficultés ! Elle doit faire du porte-à-porte pour recruter ses premières élèves. Elle termine sa vie à Villeurbanne. Claire PAUL, professeur agrégée de lettres au lycée Édouard Herriot, a écrit sa biographie.
Valentine de SAINT-POINT, née Anna Jeanne Valentine Marianne VERCELL (1875, Lyon 2e –1953, Le Caire) a été une figure importante de la Belle Époque. Écrivaine, poétesse, peintre, dramaturge, critique d'art, chorégraphe, conférencière, journaliste, et féministe, elle est la première femme à traverser l'Atlantique en avion. Elle a organisé des ballets au Metropolitan Opera de New York avant de s'installer au Caire en 1924. Progressivement redécouverte, elle est connue pour être la première femme à avoir rédigé un manifeste futuriste, Le Manifeste de la femme futuriste.
Elle a achevé son existence sous le nom de Rawhiya NOUR-el-DINE (« Zélatrice de la lumière divine »). Convertie à l’islam …mais toujours aussi libre, féministe et ingérable. Demandez au gouvernement égyptien de l’époque.
On pourrait ajouter, à des titres divers : Clémence LORTET, Hélène de MONTGEROULT, Elisabeth ROCHE, Jane GRAND… Il reste du travail !
Libres propos, libres pensées
La privatisation de tout : le meilleur moyen de se débarrasser de la démocratie
"Les faiseurs d’opinion européens reflètent le résultat de 70 ans d’américanisation. Surtout en Allemagne, mais aussi en France et ailleurs, depuis des décennies, les États-Unis repèrent systématiquement les jeunes de la relève, les invitent à devenir des "Young Leaders", les invitent aux États-Unis, les endoctrinent à "nos valeurs", et les font se sentir comme des membres de la grande famille transatlantique. Ils sont mis en réseau dans des postes de très haut niveau dans la politique et les médias."
(Diana JOHNSTONE, journaliste américaine spécialiste des questions européennes et slaves.)
Les U-Européens doivent donc vivre avec cela : des élites politiques et médiatiques (les "clercs" dont Julien BENDA dénonce la trahison dès 1927) complices et dissimulatrices sous influence étrangère, déconnectées des intérêts les plus vitaux de leurs propres peuples, des médias kidnappés par des oligarques, chargés de formater l'opinion et un cynisme dominant.
La catastrophique et honteuse ère néo-libérale que nous vivons a été inaugurée par le couple infernal Thatcher et Reagan qui ont réussi à persuader leurs "chers électeurs" que "l'État n'est pas la solution de leurs problèmes, C'EST le problème".
D'une théorie économique inspirée par les idées libérales de Friedrich Hayek, et promue par "l'École de Chicago" et son gourou Milton Friedman, dont les idées alors jugées absurdes étaient raillées par le courant keynésien dominant à l'époque, ils ont réussi (grâce à l'aide financière intéressée de ses futurs bénéficiaires !) à propager, surtout dans le monde occidental, une idéologie quasi religieuse, convainquant les électeurs que le néolibéralisme "c'est la liberté et la prospérité", que c'est bon pour eux, et que "l'État social" c'est le diable, l'ennemi juré de leurs "vrais" intérêts. Pour leur malheur, ils l'ont cru !
Ils ont aussi réussi à leur faire croire que le New Deal, certes très imparfait, mais néanmoins une réelle avancée sociale dont ils avaient pourtant bénéficié était une tyrannie étatique.
Mais l'histrion Reagan, en déclamant les textes rédigés pour lui par ses puissants commanditaires, "oubliait" de conclure ses tirades par : "l'État c'est le problème… du capitalisme", car il se mêlait alors encore trop de vouloir réguler sa tendance naturelle aux excès. C'est fini !
La soi-disant "Construction Européenne" inspirée par Jean Monnet et autres sbires des USA n'a été en actes que la déconstruction de tout l'échafaudage progressiste mis en place après la guerre dans nos pays au profit des classes populaires et moyennes.
L'État-nation démocratique, expression sommitale d'élections libres, est censé gouverner "par le peuple et pour le peuple"… s'il n'a pas été corrompu par l'argent qui achète les faiseurs d'opinion et de lois qui votent de généreuses subventions qui bénéficient aux plus riches qui deviennent littéralement intouchables (mais pas dans le sens hindouiste !).
Guy METTAN journaliste suisse indépendant, s'inquiète d'une tendance similaire dans son propre pays. Il écrit : "En France, les médias sont concentrés dans les mains d’une poignée d’oligarques qui cumulent la grande majorité des aides étatiques (trois milliards d’euros d’aides directes et indirectes par an depuis 2010) - Jamais une poignée de milliardaires lourdement subventionnés par l'État n’a eu une emprise aussi forte sur la presse française".
Le célèbre journaliste allemand Paul SETHE voyait son métier comme "la conscience de la nation" mais il écrivit dans une lettre au Spiegel (1965) "Notre liberté de la presse, c’est la liberté pour certains riches individus de diffuser leurs opinions."
Malcolm X :"Si vous ne faites pas attention, les journaux (les médias) vous feront détester les gens qui sont opprimés et aimer ceux qui les oppriment."
Il suffit pour cela d'appliquer le beau principe de subsidiarité, selon lequel une autorité centrale ne doit effectuer que les tâches qui ne peuvent être réalisées par un échelon subalterne, (privé et subventionné, bien sûr), principe néolibéral très cher à l'UE, inspiré de la "Doctrine Sociale" de l'Église. Amen.
En échange de l'autorisation régalienne d'acheter des médias qui seront donc largement subventionnés, ceux-ci se chargeront du contrôle du contenu. Plus besoin de censure, l'autocensure suffira : les journalistes qui défendent si bien la "liberté de la presse" ailleurs, garderont bien en tête que le prix à payer pour leur liberté d'écrire est… leur emploi. Ils deviennent, volontairement ou non, les rouages financièrement contraints d'un système corrompu. Leurs "Devoirs" inscrits dans la Charte de Déontologie de Munich qui est le serment d'Hippocrate des journalistes passent ainsi presto aux oubliettes. Idem pour les réseaux dits "sociaux" qui feront le tri entre les opinions "politiquement correctes" et les opinions dites "complotistes"… qui ne le sont pas.
Ernst-Udo KAUFMANN, lecteur allemand du bimensuel suisse Zeit-Fragen donne ainsi son avis : "Quasiment par miracle, la Suisse a réussi à se tenir à l’abri des deux guerres mondiales. Défendre les droits démocratiques acquis par le peuple suisse en est donc d’autant plus important, même à présent. Depuis des décennies, la clique au pouvoir (en occident), qui souscrit au nom d’élite, aspire à la suprématie mondiale. En 1913, c’est justement cette "élite" qui avait arraché à l’État américain le droit d’émettre la monnaie par un vote manipulé (1). Depuis, moyennant le versement d’intérêts, l’État US doit emprunter l’argent créé à partir de rien à la FED (Federal Reserve), ce qui le met à la merci de cette dernière tandis que les prêteurs s’enrichissent et deviennent exubérants, aspirant à la domination. Pour cette raison, la démocratie devient pour eux encombrante. Ceux qui nous conduisent à la prochaine guerre veulent avoir les mains libres. Rien d’étonnant à ce qu’ils se sentent gênés par la démocratie directe suisse." (2)
(1) Rappelons que le 4/06/1963, J.F.KENNEDY avait signé l’ordre exécutif 11110 l'opposant au conglomérat de BANQUES PRIVÉES INDÉPENDANTES constituant la FED depuis 1913, avec objectif de remettre le dollar sous la tutelle du Trésor Public US. Pas de chance, le 22/11/1963, il était opportunément assassiné par un fanatique solitaire. Depuis, aucun président n'a osé reprendre l'idée...
(2) La Suisse (plus si "neutre" !) est depuis des lustres sous pression, (y compris de ses propres élites !) pour intégrer notre si désirable UE… et l'OTAN, ce que le "souverain suprême" (le peuple suisse) a toujours (jusqu'à ce jour) refusé. L'auteur cite Gustav Heinemann : "Ce sont les dominants qu’il faut surveiller, non pas ceux qu’ils dominent."
Un des outils utilisés pour spolier les citoyens de leur pouvoir souverain est donc la privatisation
des biens publics qu'ils ont financés par leurs impôts. Les citoyens aspirent à la justice sociale et à une meilleure vie, et les Services Publics sont sous la tutelle élue du démos : éducation gratuite, santé publique, retraites, routes, transports publics, infrastructures, parcs publics, gestion de l'eau, de l'électricité, poste, etc., toutes choses essentielles au fonctionnement d'une société civilisée et qui devraient être tenues soigneusement à l'écart du marché, mais qui sont considérées par le Capital comme d'énormes profits potentiels, sources indûment séquestrées par l'État-nation démocratique depuis bien trop longtemps.
Mais la clique de Reagan a vite compris qu'ils ne parviendraient jamais à convaincre les électeurs US de renoncer à leurs Public Services si chèrement préservés (jusqu'alors) des serres du capitalisme.
Alors, sous le prétexte très largement médiatisé de soi-disant " : (sic) moins d'impôts, meilleure gestion, moins chère, plus légère, plus efficace", la lente et insidieuse privatisation des services publics, volontairement et progressivement anémiés par absence d'investissements et réduction des personnels leur a permis de le faire, sans la moindre consultation référendaire comme c'eût été obligatoirement et constitutionnellement le cas en Suisse.
Ils promeuvent sans relâche leur soi-disant et sacro-sainte "démocratie"… mais sans le peuple !
Dépouiller l'État de ses leviers pour influer sur la marche de la société pour le bien commun, c'est dépouiller la population de son pouvoir et transférer sa richesse collective, contre l'avis général attesté par maints sondages, à une minorité d'oligarques, éternels ennemis jurés de la Démocratie. RJ
étienne dolet et de la barre
TÉMOIGNAGE : LE PÉCHÉ DE LA CHAIR
Nous sortions de la chapelle, après l’office, pour nous rendre au réfectoire, en silence, dans l’attitude modeste qui s’imposait, en égrenant un chapelet. Pour ma part je faisais semblant de participer à cette activité pieuse, à laquelle j’étais déjà indifférent. J’étais concentré à écrire dans ma tête des alexandrins destinés à la tragédie « cornélienne que je m’étais résolu à rédiger.
En levant les yeux, j’eus la surprise d’apercevoir sur la terrasse qui dominait la cour que nous traversions, un de nos condisciples, Pierre Henriet, planté, sans mouvement, comme gelé, il faisait très froid.
Pierre était un bon ami pour moi, depuis notre première rencontre, nous étions arrivés le même jour dans l’Institution, trois ans plus tôt.
Que faisait-il là ? Il me revint alors que le Frère Directeur avait dans son homélie du matin, dénoncé un coupable, accusé du « péché de la chair » - une « brebis galeuse » - l’un d’entre nous, peut-être. Je n’avais alors pas attaché d’intérêt.
Il fallait, dit le Directeur, le chasser sans tarder, de peur qu’il corrompe tout le troupeau.
Pouvait-il s’agir de mon ami ? je ne comprenais pas ce qui avait pu se passer pour conduire le Directeur à prendre la décision brutale de mettre à la porte cet élève comme un dangereux pestiféré.
Le « PECHE DE LA CHAIR » le crime absolu à ses yeux, j’ignorais, dans mon innocence, à peu près totalement de quoi il s’agissait.
Je n’osai pas quitter les rangs pour aller m’informer auprès du « coupable ». Lors de la récréation de 10 heures il était toujours sur la terrasse, à la même place, plié dans un vieux pardessus, piétinant, frigorifié, se donnant des claques dans le dos pour tenter de se réchauffer. Il fallait faire quelque chose. Il n’allait pas rester dans ce froid plus longtemps. Echappant à la surveillance du Frère de service dans la cour, je réussis à rassembler quelques-uns d’entre nous et à les décider de se rendre en délégation chez le Frère Directeur pour le prier de mettre fin au traitement cruel subi par notre camarade. Il refusa vivement, le pêcheur devait expier sa faute ; devant notre forte indignation, il finit par accepter de retirer Henriet du froid, à la condition qu’il ne revoie aucun d’entre nous.
On ne le revit plus.
Je n’ai jamais oublié cet évènement qui fut marquant dans ma vie. Je tentai vainement de retrouver cet ami, plus tard. Il refusa de parler au téléphone en entendant mon nom. A la lumière des informations actuelles sur les turpitudes et abus sexuels des prêtres et religieux, des évêques impliqués, j’avancerai une hypothèse, fondée sur mes souvenirs. Dans notre Institution, le matin, après le petit déjeuner se déroulaient les corvées de propreté. Henriet était chargé de ramasser les balayures. Ainsi faisait-il le tour des couloirs, des escaliers, des salles de classe, des dortoirs et, enfin, des chambres privées des religieux. N’a-t-il pu être, en ces occasions, la proie de l’un d’entre eux ?
Le Directeur mis au courant a choisi, comportement clérical traditionnel, de protéger sa congrégation et de faire porter la responsabilité de ces violences sexuelles à la victime. Cet événement est très vieux – il date de mars 1944 – je le rappelle comme témoignage qui peut participer à notre campagne contre les Tartuffe et Barbarin.
Lyon, 28 novembre 2022 – Marcel PICQUIER
En publiant ce texte transmis par Marcel PICQUIER, nous rappelons que la recherche d’un lieu d’exposition permanent à la fresque « Etienne DOLET » se poursuit. Peut-être, si cela se confirme en janvier, à l’ESPE de Lyon (ancienne Ecole normale d’Instituteurs de la rue Anselme).
L’association a rempli la plupart de ses buts et a été dissoute cette année. Les fonds restants ont été laissés à la disposition de la Libre Pensée. La mémoire d’Etienne Dolet ne sera pas oubliée, pas plus que celle du chevalier de la Barre, dont la statue sera réinstallée par la Fédération nationale à sa place originelle du Sacré-Cœur à Paris, devant la basilique.
Le Bureau de la LP du Rhône a décidé d’un versement à la souscription nationale.
À toutes celles et à tous ceux que le classement de la basilique du Sacré –Cœur de Montmartre en « monument historique » révolte et qui veulent agir
Selon le site fémina-fr : « Une décision du ministère de la Culture qui intervient sans surprise après l’autorisation de la Commission nationale du patrimoine et de l’architecture jeudi 8 décembre, ainsi que l’avis favorable de la Ville de Paris (2011)…. La basilique du Sacré-Cœur est en effet depuis toujours au cœur d’un conflit mémoriel pour son lien avec la Commune de Paris. Le monument a été édifié à partir de 1877 sur la butte de Montmartre, lieux qui a également été le théâtre de la répression sanglante qui a mis fin à la Commune quelques années plus tôt. À gauche, beaucoup y voient le symbole de l’« ordre moral » répressif de l’époque. »
Toutes les contorsions grotesques de la Mairie de Paris, alliée au pouvoir macroniste en cette circonstance n’y changeront rien : cet acte éminent politique est le deuxième assassinat de la Commune de Paris.
Ce ne sont pas des pierres que l’on protège de l’usure du temps, c’est un message qui se perpétue : La Commune de Paris est impie, elle doit payer pour ses fautes, la Basilique, c’est la rédemption revendiquée.
Depuis Rerum novarum (1991) qui condamnait le syndicalisme ouvrier, le socialisme et la lutte des classes à Divinis redemptoris (1937) qui condamnait « le communisme comme intrinsèquement pervers », ce sont tous les mouvements d’émancipation humaine qu’a condamné le Vatican pour promouvoir une société d’ordre corporatiste. C’est pourquoi, le Vatican a toujours soutenu toutes les dictatures à travers le temps et sur tous les continents.
La Commune de Paris, c’est la liberté et la laïcité !
Il y a 152 ans, le prolétariat parisien montait à l’assaut du ciel contre la réaction, le cléricalisme et le Vieux-monde. Pendant deux mois, une semaine et quelques jours, la classe ouvrière dressait le programme révolutionnaire enfin d’un véritable gouvernement ouvrier du peuple, pour le peuple, par le peuple, c’était « la forme enfin trouvée » du gouvernement du prolétariat (Marx)
La Commune de Paris interdisait le travail de nuit, luttait contre l’exploitation capitaliste, fondait l’Ecole laïque et décrétait, pour la deuxième fois dans l’histoire du pays, la Séparation des Églises et de l’État. Son œuvre fut immense et a ouvert le chemin aux peuples du monde.
Hier, comme aujourd’hui
Les tenants du Vieux-monde, de l’Église et du capitalisme veulent faire tourner la roue de l’Histoire à l’envers. Ils entendent détruire tous les acquis sociaux sur l’autel des intérêts du patronat. Comment ne pas voir que les libertés démocratiques disparaissent sous tous les prétextes possibles et que le seul avenir qui est offert à la jeunesse est l’embrigadement par le SNU ?
Comment ne pas être indignés et saisis d’effroi quand on voit les manifestations de superstition de l’Église catholique à travers le pays, souvent en présence d’Elus de la République qui foulent aux pieds la Séparation des Églises et de l’État, et qui processionnent, s’agenouillent et communient devant des emblèmes tout droit sortis des sacristies et des tabernacles du Moyen-Âge ? La superstition et la réaction sont de nouveau unies contre la science et le progrès humain.
La Commune de Paris a dressé l’ébauche prometteuse de mesures sociales qui se sont concrétisées plus tard dans le Code du Travail. Etre fidèle au combat des Communards, c’est être aux côtés de tous ceux qui, salariés, lycéens, étudiants, jeunes, refusent que l’on détruise ce qui a été construit par nos ainés pour un monde meilleur et plus éclairé.
Être fidèle à la Commune de Paris, c’est refuser « l’union sacrée » et défendre les acquis sociaux, syndicaux, démocratiques et laïques.
Tel est le combat de la Libre Pensée
Ni dieu, ni maître ! A bas la Calotte et vive la Sociale !
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C’est pour mener ce combat qu’en 1905, la Libre Pensée fit ériger la statue du Chevalier de la Barre devant le parvis de la Basilique du Sacré-Cœur : cause contre cause, classe contre classe, liberté contre tyrannie, laïcité contre cléricalisme !
Rendre hommage au Chevalier de la Barre, brûlé à Abbeville le 1er juillet 1766, c’est rendre hommage à son geste d’homme libre. En refusant de saluer une procession, il a affirmé sa liberté de conscience publiquement, il a revendiqué pour tout homme la liberté d’expression. Ce geste, simple en apparence, est si important, si fondamental par tout ce qu’il a déclenché, qu’il lui valut la mort.
En 1897, un Comité du monument La Barre se forme ; il comprend des militants ouvriers, des libres penseurs, des Communards comme Jean Allemane, des dreyfusards, notamment le sénateur Auguste Delpech, un des fondateurs de la Ligue des Droits de l’homme.
En 1904, le Conseil municipal reprend possession d’un terrain de 5 000m2 devant le « Sacré-Cœur », terrain que l’archevêché de Paris s’est indument approprié. Il affirme, en outre, sa volonté de placer la statue du Chevalier dans l’axe de l’entrée principale afin de contrer la domination de l’Église sur le paysage parisien.
Le 3 septembre 1905, des milliers de Libres Penseurs, français, belges, italiens, anglais hongrois, allemands, argentins, tchèques, défilent devant la maquette de la statue du Chevalier. On est trois mois avant le vote de la loi de 1905 de Séparation des Églises et de l’État. La date n'est pas innocente. En effet, cette journée qui sera grandiose (25 000 manifestants), précède le Congrès international des Libres Penseurs des 4, 5 et 6 septembre 1905. Les congressistes étaient tous là, de même que de nombreux Francs-Maçons du Grand Orient de France. Tous sont reçus à la Mairie de Paris (plusieurs conseillers municipaux font partie des organisateurs du congrès et de la manifestation). Paris avait été choisi pour le congrès de 1905, car on savait que la Séparation y serait bientôt votée.
Le 4 novembre 1906 a lieu l’inauguration de la statue réalisée par le sculpteur Armand Bloch. Le Chevalier de La Barre est représenté enchaîné au poteau de son supplice, épaules et pieds nus, jambe droite et poignet droit partiellement brisés par la question à laquelle il a été soumis. Le Dictionnaire philosophique de Voltaire est à ses pieds.
Cette statue déclenche la fureur cléricale ; Léon Bloy écrit qu’il s’agit de la « profanation » du Sacré-Cœur par des « bandes énormes de crapules [venues] défiler pleutrement » devant « la sotte image de ce petit salaud de Chevalier de La Barre. ». L’atelier du sculpteur subit plusieurs attaques et la statue est souillée de peinture blanche, de minium…
Sous le prétexte de réaménager le sommet de la Butte, l’Église finit par obtenir que la statue soit déplacée dans un square proche.
En 11 octobre 1941, le gouvernement de Vichy promulgue la loi sur l'enlèvement des statues métalliques en vue de leur fonte. Mais ce ne sont pas toutes les statues qui ont cet "honneur", les saints et les saintes, les rois et les reines, Jeanne d’Arc, sont épargnés.
Par contre, les Humanistes, les Philosophes, les Victimes de l'intolérance cléricale y passent : le Chevalier de La Barre, Etienne Dolet, Voltaire, Rousseau, Condorcet, Victor Hugo, Zola, Diderot, Marat, Gambetta, Fourrier, Lavoisier, Brocat, Maria Deraismes...
L’Institut de Recherches et d’Etudes de l’IRELP (IRELP) commente) : « Cette disparition commune des formulations libre-penseuses, à quelques mois de distance, ne peut être le fruit du hasard. Et d’un certain point de vue, l’actuelle statue du Chevalier de la Barre au pied du Sacré-Cœur (square Nadar) n’est pas la réplique de l’originale, qui illustrait le martyre du Chevalier, mais une image goguenarde, narquoise, alors que le Chevalier de la Barre est entré dans l’histoire non pour avoir été un des multiples libertins du XVIIIe siècle, mais pour avoir été assassiné par l’Église. Nous avons pourtant entendu dans une cérémonie dire que le tricorne que portaient certains participants à la manifestation symbolisait l’union des athées, des agnostiques et des croyants, ce qui, en l’honneur du Chevalier de la Barre, assassiné par les représentants officiels des croyants est un tour de force. »
On le voit à travers ce rappel du passé : le Chevalier de La Barre est le symbole constant de la lutte contre le cléricalisme, contre l’obscurantisme, et notre initiative de remettre le Chevalier de la Barre a sa place d’origine n’est pas la commémoration un peu vaine d’un crime du passé, mais un appel à l’action toujours nécessaire pour le respect de la liberté de pensée.
Souscription nationale
La Fédération nationale de la Libre Pensée prend l’initiale de lancer une souscription pour la remise sous sa forme originelle et à sa place originale de la Statue du Chevalier de la Barre à Montmartre devant la basilique dite du « Sacré-Cœur ». Celle-ci sera mise en place le 7 avril 2023 lors du Colloque international « En finir avec les Concordats en Europe, et les religions établies et officielles et les biens et avantages terrestres des Églises ! » Comme en 1904, pour la statue originale, la Libre Pensée appelle les laïques, les démocrates, les républicains, tous les partisans de la défense de la liberté de conscience à souscrire massivement pour nous permettre cette remise en place. Après la cérémonie de remise en place, nous déposerons cette statue dans un lieu à l’abri des intempéries, mais largement ouvert au public.
Pour « l’émancipation intégrale de la pensée humaine », comme le proclame fièrement le monument en mémoire du Chevalier de La Barre à Abbeville dans la Somme, pour la liberté absolue de conscience, la Libre Pensée mène le combat, fidèle à ce qu’écrivait Victor Hugo : « L’État chez lui, l’Église chez elle »
En érigeant, en remettant ce symbole à sa place historique, même de manière momentanée, c’est sur tout le combat laïque de près de 150 ans que la Libre Pensée veut honorer.
C’est pourquoi elle vous appelle à souscrire massivement.
La Fédération nationale de la Libre Pensée
Chèque à l’ordre de « Libre Pensée » (Mettre au dos « Statue La Barre » et à envoyer à : Libre Pensée 10/12 rue des Fossés-Saint-Jacques – 75005 Paris. Ou faire un virement (RIB joint). Un reçu fiscal vous sera délivré sur demande. Ou faire un don par notre site Web : https://www.fnlp.fr/faire-un-don-pour-la-libre-pensee/