ÉDITORIAL

Avec la réforme des retraites, la valeur du point serait recalculée chaque année par une Caisse nationale de retraite universelle, dont le pilotage de celle-ci serait contraint par les lois de finances proposées par le gouvernement, et par la situation économique. Le risque d’une baisse du point pour raisons budgétaires existe. Règle d’or : le total des dépenses liées au versement des pensions serait fixé à un maximum de 13,8 % du PIB. Et ce, quel que soit le nombre de retraités.
Comme l’a écrit le secrétaire national de la CFE-CGC dans le journal patronal « Les Echos » : « En diminuant l’assiette de cotisation, en décrétant la baisse nécessaire de la répartition dans le PIB, en renvoyant le calcul des pensions à une seule valeur de point aussi aléatoire que les crises économiques à venir sont certaines, le projet de l’exécutif rend nécessaire l’établissement de régimes complémentaires par capitalisation. » C’est une bonne synthèse.
Ce sera aux « partenaires sociaux » de s’entendre pour fixer la valeur du point, sans quoi cette valeur sera fixée en dernier recours par le Parlement. Si cela ne se fait pas, Bruxelles montrera son mécontentement. L’Europe trouve que 13, 8%, c’est déjà trop !
C’est la subsidiarité. Bonne année quand même ! Et courage à ceux qui vont continuer à se mobiliser au cours des semaines à venir… P.G.
Communiqué de la fédération du Rhône de la Libre pensée
« Crèches Wauquiez 2019 » (27décembre 2019)
Pour la 4e année, une crèche a été installée mardi 3 décembre dans le hall d’accueil de l’Hôtel de Région, sur décision du président de la Région Auvergne - Rhône-Alpes.
Pareil à un gamin qui teste l’autorité parentale, M. Wauquiez semble jouer avec les limites de la jurisprudence pour dégrader le principe de laïcité. Le 5 octobre 2017, deux recours, déposés par la Fédération du Rhône de la Libre Pensée et par la Ligue des Droits de l’Homme, avaient pourtant conduit à condamner la Région pour l’installation d’une crèche chrétienne au sein d’un bâtiment de la République en décembre 2016. Le jugement rendu était en pleine conformité avec les avis rendus par le Conseil d’Etat : l’installation d’une crèche ne saurait être légale que dans des cas précis où elle aurait un caractère « culturel, artistique ou festif ». Aucune de ces conditions n’était remplie, et le jugement a été confirmé devant la Cour d’appel.
Nullement découragé, M. Wauquiez a récidivé en 2017 par l’installation de cinq crèches, jouant sur le fait qu’il s’agissait d’une « exposition » relevant des métiers d’art et de la tradition santonnière. Il reniait ainsi le caractère cultuel de son installation, pourtant revendiqué l’année précédente. La crèche installée était encore un « symbole de nos racines chrétiennes » (réponse écrite à une demande de recours amiable de la Libre Pensée). Ce n’était plus vrai en décembre 2017. Moyennant cette discrète apostasie, il obtenait satisfaction devant le Tribunal Administratif. Une crèche : non ! Cinq crèches : oui. C’est ainsi qu’on finasse avec les règles de la laïcité républicaine.
En décembre, dans la commune d’Oingt où existe pourtant une petite tradition d’exposition de crèches aux devantures des magasins, récente mais réelle, le maire-délégué de la Communauté de communes du Val d’Oingt a eu la sagesse de renoncer cette année à installer une crèche dans la mairie. Il a choisi – semble-t-il - d’entendre les remarques émanant de citoyens et libres-penseurs de sa commune. Voilà un exemple dont M. Wauquiez aurait pu s’inspirer !
M. Wauquiez affirme s’être mis en conformité avec la loi de 1905. Personne ne croira à cette tartufferie : après son pèlerinage d’élu au Vatican en 2013, c’est lui qui décida d’un plan massif d’aide aux lycées privés de la Région, essentiellement confessionnels. Il justifiait ses choix en déclarant : « La réussite du privé doit être un moteur pour l’ensemble du système éducatif. »
Pour la Libre Pensée, la reconduction des crèches à l’Hôtel de Région participe d’une entreprise cléricale qui se développe pour vider de son contenu la loi de 1905. Elle passe par les minables manœuvres qu’on observe ici et là autour des crèches, avec l’espoir, comme le dit le P. Stella-Bardillon, que « le contexte social tendu de cette fin d’année va éclipser les polémiques sur la laïcité. » Elle prendrait sa forme institutionnelle avec la dénaturation de la loi de 1905 concoctée dans les cuisines de l’Elysée, avec le double-objectif d’assurer un nouveau financement des cultes et de pousser un islam estampillé « républicain » à assurer certaines fonctions régaliennes de l’Etat.
La Libre Pensée n’est pas dupe des manigances du président de Région. Du reste, qui le serait ? Etant à l’initiative de la rédaction et de l’adoption de la Loi de 1905, elle restera vigilante sur l’application stricte de la loi, aussi bien dans sa lettre que dans son esprit. Elle sait qu’elle pourra compter sur la solidarité de l’ensemble des forces laïques qui se sont déjà mobilisées dans le Rhône pour dire, plus que jamais :
« Ne touchez pas à la loi de 1905 ! »
Appel du 9 décembre 2019 de la Ligue des droits de l’Homme, de la Ligue de l’enseignement et de la Libre pensée


Notre inquiétude est grande. Depuis maintenant de trop nombreuses années, la laïcité est l’objet de remises en cause qui en faussent le sens et la portée.
Ses plus anciens adversaires l’utilisent pour exclure une partie d’entre nous et en font l’étendard de leur haine raciste tandis que certains en contestent les fondements et veulent enfermer chacun dans des identités figées. D’autres enfin, y voient l’occasion de mettre en avant le fantasme d’une société amputée de toute diversité.
Aujourd’hui, ces discours et ces actes émanent d’acteurs politiques, associatifs et religieux, de penseurs célébrés, de femmes et d’hommes de tous horizons. Comme si l’urgence était à la multiplication de ces atteintes intolérables au contrat social !
Car c’est bien de cela dont il s’agit : adversaires et faux amis de la laïcité s’acharnent à saper ce que la République a mis plus de deux siècles à construire. Il est urgent d’y mettre un terme.
La laïcité est un principe issu des valeurs fondatrices de notre contrat politique commun.
La liberté, d’abord, car elle garantit à chacun une liberté de conscience absolue, de pratiquer, y compris publiquement, le culte de son choix ou d’en changer, comme le droit de n’en pratiquer aucun et de contester les dogmes et leurs pratiques.
L’égalité, car, en assurant la séparation des cultes et de l’état et la stricte neutralité de celui-ci vis-à-vis de ceux-là, elle implique de respecter les droits et libertés de toutes et tous sans discriminations.
La fraternité, car elle s’ancre dans l’universelle humanité qui précède en chacun de nous la diversité de nos appartenances.
Malgré les obstacles qu’ils ont rencontrés et qu’ils rencontrent encore, ces principes sont inséparables d’une société ouverte à l’Autre et respectueuse des choix de chacune et chacun. Les remettre en cause, au nom du soupçon, de l’amalgame ou de la haine de telle ou telle religion, en désignant celui ou celle qui serait l’ennemi de la République et de nos libertés, ne fera qu’alimenter la division, le ressentiment et la violence.
C’est pourquoi, nous réaffirmons notre attachement à l’esprit et à la lettre de la loi de 1905 et à sa conséquence, la neutralité de l’État et des services publics.
Nous en avons plus que jamais besoin pour affronter, ensemble, les défis posés aujourd’hui par l’urgence sociale, l’urgence environnementale, l’urgence démocratique
C’est pourquoi nous condamnons les actes et les propos qui feraient de la laïcité une arme d’exclusion ou de discriminations ou l’alibi d’une assignation à résidence, comme ceux qui justifieraient la prééminence d’un dogme sur les lois de la République.
C’est enfin pourquoi nous nous engageons à respecter et faire respecter ces principes et que nous appelons les pouvoirs publics à s’engager dans la même voie et à être irréprochables en la matière.

 

Avec le soutien de :
Syndicats : Confédération générale du travail (CGT), Fédération nationale de l'enseignement, de la culture et de la formation professionnelle Force ouvrière (Fnec FP-FO), Fédération syndicale unitaire (FSU), Syndicat des avocats de France (Saf), Union nationale des étudiants de France (Unef), Union syndicale solidaires
Partis : Ensemble !, Europe écologie les verts (EELV), Gauche démocratique et sociale (GDS), Génération.s, La France insoumise et groupe parlementaire de l’Assemblée nationale, Parti communiste français (PCF), Parti de gauche, Place publique
Associations : Action droits des musulmans (ADM), Amis du 68 rue de Babylone, APF France handicap, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort), Association France Palestine solidarité (AFPS), Association des Marocains de France (AMF), Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne (Attac), Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (Céméa), Centre de recherche et d’information pour le développement (Crid), Chrétiens pour une Eglise dégagée de l’école confessionnelle (Cedec), La Cimade, Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF), Comité Adama Traoré, Comité national de liaison des régies de quartier (CNLRQ), Comité pour les relations nationales et internationales des associations de jeunesse et d’éducation populaire (Cnajep), Confédération nationale du logement (CNL), Crap - Cahiers pédagogiques, L'Economie sociale partenaire de l'école de la République (L'Esper),Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), Fédération Léo Lagrange, Fédération nationale des associations solidaires d'action avec les Tsiganes et Gens du voyage (Fnasat-Gens du voyage), Fédération nationale des Francas, Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT), Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR), Fondation Copernic, France Libertés - Fondation Danielle Mitterrand, Jeunesse étudiante chrétienne (Jec), Jeunesse au plein air (JPA), Mémorial 98, Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap), Nous sommes aussi l’Eglise, Observatoire chrétien de la laïcité, Pas sans nous, Le Planning familial, Solidarité laïque, SOS Racisme, Union rationaliste.
La faculté catholique de Lyon s’étend, avec l’appui financier et institutionnel de la Région.
Nous publions avec intérêt l’appel lancé à l’initiative de nos camarades savoyards :

NON AU FINANCEMENT PUBLIC
de la construction d'une Université catholique à Annecy
« Fonds publics à l’École Publique, fonds privés à l'école privée »

Les contribuables soussignés, militants laïques, associatifs, syndicalistes, élus et citoyens :
• informés par la presse d'un projet de construction d'une Université privée catholique à ANNECY qui serait financée à 50 % par des fonds publics
• informés des détails donnés le 14 novembre à la Maison diocésaine dans une conférence de presse en présence de M. l’Évêque d'Annecy, des responsables de l'enseignement privé et d'élus des
collectivités locales
• informés du montant de l'investissement de 10 millions d'euros, dont la moitié avec des fonds publics. Le département de Haute-Savoie s’est engagé à apporter 1,5 million d’euros, l’Agglo
d’Annecy 1,5 million d'euros et la Région Auvergne-Rhône-Alpes 2 millions d’euros.
Les soussignés considèrent :
• qu'il s'agit d'une entorse à la loi de 1905 de Séparation des Églises et de l’État. La loi de 1905
institue la République laïque. Elle garantit la liberté de conscience des citoyens, libres de croire
ou de ne pas croire et elle institue la neutralité de l’État dans son article 2 :
« La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte »
• que les fonds publics, qui sont le produit de l’impôt donc l'argent des citoyens, doivent être
réservés uniquement au financement des services publics qui manquent cruellement de moyens en
suivant le principe républicain :
« Fonds publics à l’École Publique, fonds privés à l'école privée »
Les soussignés estiment :
• que le besoin d'une Université Publique est reconnu en Haute-Savoie. L’État et les Collectivités
doivent consacrer les fonds publics nécessaires pour construire une Université Publique de plein
exercice et digne de ce nom.
A chaque rentrée universitaire, des milliers d'étudiants subissent la sélection et une orientation non
choisie, et bien souvent restent sans affectation faute de places avec la loi ORE et le dispositif Parcoursup.
Les bacheliers hauts-savoyards sont contraints de s'externaliser à Chambéry, Grenoble ou Lyon pour
rester dans le service public mais beaucoup renoncent faute de moyens financiers pour leur transport et
leur hébergement.
L'Université souffre d'asphyxie budgétaire et manque cruellement de moyens, de postes, de locaux… et de bourses pour les étudiants dont beaucoup vivent sous le seuil de pauvreté (1 sur 5). L'étudiant de Lyon qui s'est immolé par le feu entraînant la révolte légitime de toute la jeunesse est là pour nous le rappeler.
Adopté le 9/12/ 2019 (jour-anniversaire du vote de la loi de 1905) par : LDH – FOL – Libre Pensée - FCPE – FSU - FO – CGT - Solidaires

TUNA ALTINEL : lettre de la Libre Pensée du Rhône à
M. le Consul général de Turquie (87 rue de Sèze Lyon 6e)
« Monsieur le Consul général,
La Fédération du Rhône de la Libre Pensée a été informée de la situation préoccupante de M. Tuna Altinel, maître de conférences turc en mathématiques à l’Université Lyon I – Claude Bernard, membre actif des « Universitaires pour la paix » et pacifiste convaincu.
M. Altinel a été arrêté le 10 mai 2019 à l’occasion d’un retour au pays natal, et placé en détention préventive pour « appartenance à une organisation terroriste », chef d’inculpation requalifié depuis « propagande terroriste ». Son passeport lui a été retiré et, après une période de détention, il est aujourd’hui en attente d’une nouvelle audience de son procès, prévue le 24 janvier 2020. Il risque entre un et cinq ans de prison.
Son « crime » semble avoir été son rôle de traducteur au cours d’un débat tenu à Villeurbanne le 21 février 2019 organisé par l’association « Amitiés franco-kurdes » auquel participait, parmi d’autres un député en exil du parti Démocratique des Peuples. En France, de tels échanges sont parfaitement légaux, et même salutaires à nos yeux car ils participent du dialogue démocratique.
La Libre Pensée du Rhône, profondément attachée à la liberté de conscience, vous demande d’intervenir pour que son passeport soit restitué sans conditions à M. Tuna Altinel, afin qu’il puisse librement circuler, et pour qu’il soit mis fin à toute forme de harcèlement à son encontre.
Ce serait se conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des Droits de l’homme, que la Turquie a du reste ratifiée (…) »

Questions à François Devaux : "La Parole libérée"

 

L’An II : Quelle est l’actualité juridique de vos actions ? 

Du 13 au 17 janvier il y aura le procès de Preynat et le 28 novembre le procès en appel de M. Barbarin.

C’est Barbarin qui est au cœur de ce qui nous intéresse, car il représente le système, au-delà des délits de Preynat. Notre expertise juridique met en avant la notion "de continuité de délit de non dénonciation ", bien plus forte que la notion "d'instantanéité de délit", ne serais ce que pour la durée de prescription.

Mais c'est pas gagné. Mais s'il le faut on ira en cassation. 

 

L’An II : Que peux- tu nous dire des actions vis à vis de Ferrer, directeur de la doctrine de la foi à Rome ? 

Cette action est portée par les parties civiles individuelles, soutenues par l’association. Et il y a eu 3 tentatives pour lui faire remettre une citation à comparaître. La seconde a nécessité de faire traduire et certifier conforme, la citation à comparaître en espagnol et italien, je vous laisse imaginer le coût de ces 70 pages. Pour la 3e on a fait appel à la valise diplomatique car le Vatican est un état. Mais comme Ferrer n’a pas signé l’avis de réception de la requête, la justice française ne peut pas statuer. 

 

L’An II : Pour conclure...

Le Chemin de notre action est difficile, on est face à une forte puissance, l'action militante demande beaucoup aussi, on prend sur soi. Mais on continue !

 

l'admd et la libre pensée

Déclaration de la Fédération du Rhône de la Libre Pensée

Représentée par Xavier Hyvert, à l’occasion de la 12ème Journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité, à la réunion publique ADMD (en présence de J-L ROMERO (Pdt national ADMD) et J-L TOURAINE (Député LREM) le 2 novembre 2019, à l’Espace citoyen de la Mairie du 8ème arrdt de Lyon.

 

« Monsieur le Président Jean-Luc ROMERO, Président de l’ADMD, Monsieur Hubert Sapin, son Délégué du Rhône, Monsieur le Député Jean-Louis Touraine, chers ami(e)s de l’ADMD, Mesdames et Messieurs, les liens entre la Libre Pensée et l’ADMD sont anciens et puissants.

Ils reposent sur une même vision humaine et laïque : le droit de choisir sa destinée en toute conscience.

Ni l’ADMD, ni la Libre Pensée n’ont une vision pessimiste de l‘Histoire et de la vie. Bien au contraire, si nous nous préoccupons de la fin de vie, c’est parce que nous voulons une Humanité heureuse qui s’assume pleinement et qui ne permette pas que d’autres dictent nos choix.

 

Et, comme l’écrivait M. le Député de la 3ème circonscription du Rhône : « il est temps maintenant de sortir de l’hypocrisie qui prive certains d’une aide souhaitée et qui impose à tous une agonie pénible. Il convient de donner aux malades en fin de vie la libre disposition de leur corps et, c’est essentiel, de leur destin. »

Mettant ces actes en accord avec ses écrits, il contribua au dépôt d’un projet de loi le 27 septembre 2017 dont l’article unique énonce : « Toute personne majeure et capable, en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une douleur physique ou une souffrance psychique insupportable, peut demander, dans les conditions prévues au présent titre, à bénéficier d’une assistance médicalisée active à mourir. »

 

Ce droit de mourir dans la dignité, que l’ADMD porte haut et fort, est un droit démocratique des plus essentiels.  La Libre Pensée partage pleinement le point de vue de votre Président, Jean-Luc Romero.

Si la revendication de la dépénalisation de l’euthanasie est une condition nécessaire, elle n’est plus une condition suffisante.

 

La problématique de l’IVG nous a ouvert le chemin à parcourir.

Il fallait obtenir la dépénalisation de l’avortement. Et dans ce mouvement, la conscience humaine a obtenu que cela soit considéré comme un acte médical à part entière et remboursé par la Sécurité sociale. Sans cela, le droit à l’IVG serait un droit sans effet. Il ne faut jamais s’arrêter en chemin, si on veut obtenir satisfaction.

Même si on sait que le droit à l’IVG est sans cesse remis en cause par des politiques d’austérité, sous-tendues par des idéologies réactionnaires et obscurantistes.

Et nous savons tous que le droit à mourir dans la dignité a les mêmes adversaires que ceux qui s’opposent depuis toujours au droit à l’IVG.

 

Oui, il faut revendiquer l’aide active à mourir, car sans elle, le droit à l’euthanasie resterait un vain mot, un droit sans effet. Après différentes études, on pouvait espérer que le projet de loi bioéthique traiterait du problème de la fin de vie :

  • avec l’avis du Conseil Economique Social et Environnemental d’avril 2018 on pouvait, comme l’ADMD se réjouir : avec sa « sédation profonde explicitement létale », il s’agissait de créer un nouveau droit qui consisterait en un soin ultime, un droit sous condition à une euthanasie (acte pratiqué par le médecin) ou à un suicide assisté (acte pratiqué par la personne elle-même). Cet avis du CESE avait validé tant
  • - les constats sur la fin de la vie en France et à l’étranger que les recommandations de l’ADMD en matière de nécessaire évolution des dispositifs accordés aux Français arrivés à la fin de leur vie
  • - ainsi qu’une « dépénalisation conditionnelle de l’aide à mourir ».
  • celle de l’Agence de la bio-médecine, en janvier 2018,
  • celle réalisée par le Conseil d’État, en juin 2018,
  • et l’avis rendu par le Comité Consultatif National d’Ethique, en septembre 2018, au terme des Etats-généraux consacrés à cette question et en particulier l’Opinion du « Comité citoyen sur la fin de vie » mis en place dans ce cadre: «Les deux-tiers d’entre nous tiennent la position suivante : « Nous souhaitons donc que la loi puisse ouvrir la possibilité au suicide assisté et à l’euthanasie au sein des alternatives de la fin de vie, et de les intégrer aux possibilités des directives anticipées sous les conditions suivantes :

- L’ouverture au suicide assisté et à l’euthanasie ne doit pas remettre en cause la possibilité d’avoir accès à des soins palliatifs de qualité sur l’ensemble du territoire.

 

-  Il convient de s’assurer que le patient ait bien pris connaissance des conséquences de son choix, accompagné de son médecin traitant et d’une personne de confiance. Ces droits doivent être limités aux patients atteints d’une maladie incurable, avec une espérance de vie inférieure à six mois. »

 

Des millions de citoyens le demandent (au moins deux sondages) et cela militait également pour que l’Assemblée nationale s’en empare une nouvelle fois :

  • l’étude IFOP d’octobre 2014 pour l’ADMD l’a largement démontré.
  • C’est confirmé par celui de mars 2019, réalisé par IPSOS pour ‘’Lire la Politique’’, intitulé « La situation des libertés publiques en France » : 96% des Français se déclarent en faveur de la légalisation de l’euthanasie).

 

Nous connaissons la présence d’une réaction influente et active au sein de la mission d’information de l’Assemblée nationale sur la révision de la loi relative à la bioéthique.  Des spécialistes auto-proclamés de la morale y défendent leurs valeurs cléricales. (M. Touraine, vous êtes bien placé pour le savoir !)

Cela explique sans doute que la mission ait écarté de son champ d’information l’aide médicale à mourir en faveur des personnes en fin de vie, atteintes d’un mal incurable à l’origine de souffrances physiques et psychiques intolérables :  « Nous pouvons et devons toujours prendre soin des vivants, sans raccourcir leur vie de nous-mêmes mais sans non plus résister à leur mort.– François » et, d’ailleurs la Conférence des Evêques de France reprend à son compte que: « L’agonisant ne demande en général pas à mourir. Inconscient, même s’il râle, il ne souffre le plus souvent plus ».

Ces mêmes résistances expliquent sans doute que mardi 15 octobre 2019, la loi qui a été adoptée, sur le point qui nous préoccupe ce matin, a tourné le dos à l’aspiration majoritaire de la population.

Le CCNE et le Conseil d’État avaient au moins examiné cette question.

 

La Fédération nationale de la Libre Pensée (FNLP) a regretté fortement que la question ait été rejetée sans autre examen. Aussi, il convient de le réaffirmer, le législateur doit ouvrir aux patients atteints d’une maladie incurable entraînant des souffrances insupportables, le droit de bénéficier, à leur demande, d’une aide médicale à mourir.

  • Au regard de la liberté de conscience reconnue à tout individu par la loi de séparation des Eglises et de l’Etat du 9 décembre 1905 et compte tenu également de la dépénalisation du suicide depuis la Révolution française, la sédation profonde et continue ne répond pas à tous les cas de détresse des patients face à la maladie.
  • C’est pourquoi, à l’instar de ce qui se pratique dans des pays voisins, notamment la Belgique et la Suisse, la LP est favorable à la création d’un droit à une aide à mourir en faveur des malades atteints de maladies incurables et subissant des souffrances insupportables.

Oui, comme le concluait la Tribune cosignée par 156 députés, dont M. Jean-Louis Touraine, issus d'horizons divers, parue dans Le Monde du 28 février 2018 : « Il est temps de sortir de l’hypocrisie qui prive certains d’une aide souhaitée et qui impose à tous une agonie pénible. Il convient de donner aux malades en fin de vie la libre disposition de leur corps et, c’est essentiel, de leur destin. ». Je vous remercie. »

notre librairie

Nous vous proposons deux ouvrages récents qui feront date :

       Le 1er : "Chauny, le 6 avril 2019" (Éditions de la Libre Pensée) 64 pages ; 15 € + port

Cet ouvrage retrace la journée d'inauguration du 6 avril à laquelle vous avez peut-être participé !

Le 2ème : "De Genthioux à Chauny, autour des monuments pacifistes de France"

(Éditions de la Fédération nationale laïque des monuments) 434 pages ; 35 € port compris.

C'est un hommage aux monuments pacifistes, contre la guerre et la barbarie, antimilitariste, dû au travail inlassable de Danielle et Pierre Roy ; c'est le seul ouvrage aussi complet sur le sujet.

  • Le cinquième volume des "Actes des colloques de la L.P." sur la guerre de 14-18 vient de sortir

(Éditions de la Libre Pensée) 495 pages ; 20 € port compris.

Cet ouvrage est divisé en deux parties :

  • - La 1ère partie (colloque de Dijon) décortique le traité de Versailles, fauteur de guerre, facteur de révolutions, et ses conséquences historiques et politiques.
  • - La 2ème partie (colloque d'Aix en Provence) traite de l'armée d'Orient et du Front d'Orient.

Les 5 volumes des "Actes des Colloques" constituent une énorme compilation de connaissances, éléments historiques et analyses sur cette Grande Boucherie qu'a été la guerre de 1914-1918, et aussi une manière de rendre hommage à la mémoire de toutes les victimes, et finalement de se positionner contre l'abomination, l'absurdité, la barbarie de la guerre.

Sont encore disponibles :

Actes du colloque de Soissons (2014) :                                    8 €    (275 pages)

Actes du colloque de Franchesse et Saint-Nazaire (2015) :       12 €   (475 pages)

Actes du colloque d'Aix en Provence et de Toulouse (2016) :   12 €   (475 pages)

Actes du colloque de Lyon (Pétain) :                                      15 €   (495 pages)

       
   
 
 
 

Nous signalons que  quelques ouvrages des Actes du colloque de 2006 "Vanini – Dolet – Bayle" sont encore disponibles (5 €) (104 pages).

C'est toujours d'actualité !

C'est notre camarade Marcel Picquier qui est l'auteur des 28 pages sur Etienne Dolet. res

 
 

 

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Et sur son site national www. Fnlp.fr

libres propos, libres pensées

 libres p"L'opinion, ça se travaille ! " (suite)

 

Dans un article précédent, nous avons présenté Edward BERNAYS, double neveu de FREUD qui fut un maître-expert en manipulation de l'opinion.

Voici un bel exemple de ses "coups" : l'American Tobacco Company, le trust US contrôlant alors le tabac, s'avisant que le tabou social interdisant aux femmes de fumer en public limitait fâcheusement son chiffre d'affaires à la seule moitié masculine des USA, missionna Bernays pour améliorer cela.

Il s'y prit de la façon suivante : en 1929 à New-York, avant la grande parade annuelle de Pâques, il persuada au préalable le groupe des suffragettes qui défilaient pour revendiquer les droits des femmes, de cacher des cigarettes pour les sortir d'un coup et les allumer devant la foule stupéfaite et les nombreux reporters, journalistes et photographes à l'affût, car prévenus à l'avance qu'un coup d'éclat surprise et retentissant allait avoir lieu.

L'impact fut énorme et la presse et la radio en parlèrent pendant des semaines. Les suffragettes expliquèrent à tous vents que les cigarettes ainsi allumées étaient leurs "flambeaux de liberté" (torches of freedom). Immédiatement, les ventes explosèrent, car fumer était soudainement devenu un symbole de rébellion et de liberté de penser.

La cigarette ainsi promue d'un seul coup signe ostensible d'émancipation, les femmes venaient de gagner le droit fondamental de ruiner leur santé.

Les suffragettes "libérées" d'un tabou social oppressif, ainsi que leurs supporters mâles gagnés dans la foulée par la nouvelle symbolique libertaire de la cigarette purent ainsi contribuer à améliorer notablement la bottom-line des bilans comptables de l'American Tobacco Company, sans se douter un instant qu'ils avaient été bernés par Bernays (et qu'il y avait des droits bien plus vitaux à revendiquer).

Edward Bernays vécut 104 ans et a consacré sa vie à utiliser les avancées en psychologie collective pour les mettre au service des entreprises, des partis politiques et autres entités désireuses d'amener les foules à adopter des comportements voulus et s'est enrichi en étant persuadé qu'avec la manipulation de l'opinion il faisait œuvre utile d'éducation et d'information, car quand on trompe ainsi le monde, il vaut bien mieux avoir bonne conscience.

Il pensait tout aussi sincèrement que les foules étaient collectivement incapables de réfléchir et encore moins de se gouverner et qu'il valait mieux que le pouvoir soit concentré "entre les mains des plus capables" (traduisez : des plus riches).

    Il s'agissait de faire en sorte que "la masse" se contente de choisir parmi les membres des classes supérieures les "hommes responsables", auxquels il reviendra le soin de gérer la richesse de la nation.

    Pour qu'elle se contente de jouer ce rôle, il sera nécessaire d'opérer une "vraie révolution dans la pratique de la démocratie" (Walter Lippmann), à savoir la manipulation de l'opinion pour "fabriquer du consentement", comme LE moyen indispensable pour gouverner le peuple en pseudo-démocratie.

"Le public doit être mis à sa place, écrit Lippmann, afin que les hommes responsables puissent vivre sans craindre d'être piétinés ou encornés par le troupeau de bêtes sauvages". Pas moins !

Et de nos jours divers médiacrates ou "chiens de garde" (cf. Paul Nizan) de luxe, grassement payés par leurs patrons, les milliardaires qui possèdent l'essentiel de nos médias nous désinforment en nous racontant des fables qui, hélas ! peuvent s'avérer mortifères : des millions de gens voient leurs vies ravagées par des guerres, des "coups" et "sanctions" juste parce que les foules occidentales l'acceptent : Afghanistan, Irak, Syrie, Iran, Libye, Yémen, Palestine…, la liste des cibles de leur vindicte est interminable, ce qui selon un simple iranien de rencontre (un sage !), "ne reflète que les conflits d'intérêts de nos dirigeants". Faux ?

    Les médias modernes sont de formidables outils qui pourraient servir à informer, éduquer, distraire, cultiver. Mais de nos jours ils ont été kidnappés par une minorité à qui ont déjà été laissées les clés d'un autre outil de pouvoir qui est l'argent, la finance.

    Sous le prétexte que cela leur donnait la capacité "d'investir et de créer des emplois", ils s'en sont servis pour saisir le pouvoir de contrôler nos vies, nos idées, nos déplacements, notre consommation et pour finir nos libertés, de plus en plus menacées.

    Ainsi, dans un paysage médiatique dévasté où la plupart des journalistes sont anxieux de garder leur emploi souvent très mal payé, précaire ou à la pige, l'autocensure est une sage garantie de survie, alors que certains "journalistes", "économistes" et autres pseudo "experts" empochent de grasses prébendes de dizaines ou même centaines de milliers d'euros pour influencer les foules par des articles, des livres ou des "débats" biaisés organisés pour discrètement (mais pas toujours) détourner l'opinion, diffamer et glisser des peaux de bananes aux partis critiques du pouvoir, gilets jaunes, syndicats et autre réfractaires à cette mainmise. C'est de l'information, ça ?   RJ


 

Un bel exemple de "journalisme" en marche : ce que l'on dit… et ce que l'on ne dit pas

 

   Vu à la TV le 3/11/19 sur la 5 : lors du volet de C-Politique sur les élections américaines, une "journaliste" présenta la jeune députée US d'origine portoricaine Alexandria Ocasio-Cortez (AOC), étoile montante de la gauche américaine, comme "Ocasio-Cortez, l'ancienne serveuse". Terminé !

   AOC qui a, faute d'argent, abandonné ses études supérieures, a effectivement dû travailler comme serveuse dans le Bronx pauvre où elle est née (et est l'élue surprise du Bronx-Queens) et elle poursuit opiniâtrement un but ouvertement socialiste et anticapitaliste (de très gros mots aux USA), anti-pauvreté, environnemental, etc., elle n'hésite pas à lever le poing dans les meetings et pourtant "l'ancienne serveuse" a un cursus universitaire dont ladite "journaliste" n'oserait même pas rêver.

   Jugez-en : à 18 ans, en 2007, un astéroïde a été baptisé à son nom (23238 Ocasio-Cortez) par le célèbre Massachusetts Institute of Technology MIT. Elle avait remporté le deuxième prix d'un concours de la Intel International Science and Engineering Fair avec un projet scientifique en microbiologie qu'elle avait commencé lorsqu'elle était encore lycéenne et aspirait alors à devenir gynécologue.

   Mais un stage de quatre mois dans une maternité de brousse au Niger la bouleversa, lui fit prendre conscience que c'est la politique et l'économie qui sont à la base de toute transformation sociale et elle changea ses buts : elle est en 2011 diplômée cum laude (avec honneur), 4ème de sa classe en Économie et Relations internationales de l'Université des Arts et des Sciences de Boston.

   Le décès de son père qui l'aidait financièrement l'obligea alors à abandonner ses études et travailler.

   D'une incroyable pugnacité, AOC s'engage au sein des Democratic Socialists of America et devient en 2018 à 29 ans avec 78% des voix ! la plus jeune candidate jamais élue au Congrès malgré un budget électoral de 194.000 $ contre les

3,4 millions $ de son adversaire (14% des voix !).

    Un séisme national ! Et elle n'est pas la seule à être ainsi élue dans des conditions similaires qui ridiculisent tous les "sondages" des prop-médias aux ordres de leurs maîtres hyper-milliardaires.

Mais ravaler en "l'ancienne serveuse" un parcours aussi remarquable et inspirant mais qui dérange le système en place, c'est tellement plus parlant ! Et honnête ?                RJ