AN II AVRIL 2017

EDITORIAL

Cet éditorial est écrit entre les deux tours de l’élection présidentielle. Rien à attendre – à nos yeux - des deux candidats en lice pour défendre la République laïque. Sans parler de la République sociale !

 L’une (à ma droite) pour des raisons trop évidentes. N’incarne-t-elle pas la falsification même du mot « laïcité » ? Elle a depuis belle lurette entrepris d’en baptiser sa croisade personnelle contre le Sarrazin.

 L’autre (j’allais dire : « à ma gauche ») pour ses conceptions affichées de soumission à la Doctrine sociale de l’Eglise. Pas moins dangereux sous des dehors disons …plus policés. Deux faces d’une même médaille.

On dédiera à M. Macron ces lignes, tirées du blog de la sociologue féministe Christine Delphy : « Et, si l’on parle d’intégrisme, quelle est en France, la religion qui menace vraiment la séparation des Eglises et de l’Etat ? C’est la plus ancienne sur le sol français, la plus nombreuse, la plus organisée : l’Eglise catholique. On nous effraie depuis 2004 avec la menace d’un « islam conquérant » qui voudrait remplacer le droit commun par la charia : la loi de Dieu. Si des musulmans poursuivent vraiment ce but, ils sont loin d’en avoir les moyens. (…) Quant à l’Eglise catholique, elle continue de vouloir s’occuper non seulement des affaires religieuses, qui appartiennent à son domaine, mais des délits et crimes, qui n’appartiennent pas à son domaines, « à l’interne », et au mépris de la loi commune. »

En témoigne sa gestion incestueuse des affaires de pédophilie, qui devraient pour elle se régler en famille - comme si l’Eglise pouvait constituer un « Etat dans l’Etat ». Ne pas reconnaître la loi républicaine pour lui substituer le Droit Canon, telle est sa ligne de conduite qui n’a jamais changé, … même si elle a eu soin de soigner sa communication ces dernières années, face à l’ampleur des scandales à répétition.

La campagne électorale des présidentielles aura fait apparaître un nouveau problème, dont l’émergence confirme malheureusement l’analyse de la Libre Pensée sur les conséquences de la loi El Khomri : le paternalisme d’entreprise est de retour, après plus d’un siècle où (Vichy mis à part), on avait pu croire le voir disparaître. Le PDG de l’entreprise PAPREC, celui-là même qui a imposé dans son entreprise une « Charte de la laïcité » interdisant toute expression politique et religieuse au sein de son entreprise, s’est autorisé à envoyer une lettre à ses salariés sur la façon dont ils devaient voter. « Je n'entends pas par ce courrier interférer dans vos choix politiques, mais vous fournir l'information qu'en tant que salarié du groupe PAPREC vous méritez » affirme-t-il. Pourtant le Code du Travail n'autorise aucun patron à utiliser le fichier des adresses personnelles ou professionnelles, postales ou électroniques de ses salariés, pour leur donner des leçons de morale politique.

Comme l’a indiqué la Fédération nationale de la Libre Pensée : « En clair, le PDG de PAPREC interdit à « ses » salariés toute expression de leurs opinions politiques, mais lui ne se gêne pas pour dire pour qui ne pas voter ! Il est évident que pour lui, « ses » salariés doivent suivre l’opinion du patron qu’il est. C’est bien le retour au XIXe Siècle. Qu’en l’occurrence, il s’agisse ici de Marine Le Pen ne peut interférer dans la défense de principes démocratiques. La liberté d’opinion, c’est la liberté de toutes les opinions. »

Empêcher le vote Le Pen, nous dira-t-on, c’est l’attitude républicaine qui consiste à « faire barrage au Front National ». Voire.

Ne soyons pas naïfs. La violation des principes se justifie toujours au nom des grands sentiments. On n’allait pas tarder à avoir la preuve que ce qui se joue ici n’a rien, mais rien à voir avec ce qu’on nomme de façon imbécile « la citoyenneté d’entreprise ». Le PDG de PAPREC n’allait pas tarder à avoir un imitateur en la personne du patron des boulangeries Paul, qui a ouvertement appelé ses salariés à voter … François Fillon ! (Le crime ne paie pas toujours.)

« Quand M. Fillon nous parle de la libération du travail, c’est la demande que fait l’ensemble du personnel (…). Simplifier le code du travail, c’est évident. Je me fais moi, ici, l’ambassadeur du personnel. »  Dire que les salariés ont peu apprécié cette déclaration est un euphémisme. L’un d’eux déclare : « Il vote pour qui il veut. Mais comment peut-il s’exprimer en notre nom ? »

Conclusion unanime : « Cela relève de la sphère privée.»

C’est bien notre avis !                             P.G. 

   LE BILLET DU TRESORIER

        Pour l’année 2017, il y a eu vote à l’Assemblée Générale de la Libre Pensée du Rhône le19 novembre d’une augmentation de la cotisation de deux euros.  POURQUOI ?

          Depuis 6 années, avec les activités internationales et nationales de la Fédération Nationale croissantes (que nous avons suivies et /où nous avons participé, les congrès nationaux de la LP ont voté régulièrement des hausses nationales que nous avons répercutées partiellement (on était à 70 euros depuis plusieurs années,  cela a réduit d’autant la cotisation locale). Afin de continuer notre combat  pour la défense de la loi de 1905, je vous invite à participer à cette hausse, à faire de nouveaux adhérents, à solliciter des soutiens financiers !

           Rappel : les cotisations peuvent être étalées sur plusieurs mois comme cela se fait déjà avec deux ou trois chèques). Mais il importe de les collecter le plus vite possible, afin de consacrer notre énergie aux tâches de défense de la laïcité : payer sa cotisation sans attendre est en soi un acte militant. Les retards sont souvent affaire de simple négligence, problème qui peut se régler facilement.

          Fraternellement,  J L Andrieu, trésorier départemental de la LP 69

Laïcité Rhône

VILLEURBANNE : l’enseignement privé en veut toujours plus !

Alors que l’enseignement catholique revendique une révision de son mode de financement par l’Etat par la voix de Pascal Balmand (secrétaire général de l’enseignement catholique), l’enseignement privé confessionnel poursuit son propre combat à Villeurbanne.

 

« Le problème ? explique M. Grignard (directeur général des services municipaux). C’est de calculer au plus juste les coûts assumés par la Ville. Un véritable casse-tête, que la collectivité préfèrerait résoudre dans une démarche de négociation avec les établissements scolaires. » 

L’Immaculée-Conception a choisi l‘affrontement.

NB : L’histoire ne dit pas si elle a demandé à Mme Vallaud-Belkacem de s’entremettre en sa faveur : la future ex-ministre de l’Education connaît bien la maison: …n’est-ce pas là qu’elle a choisi de scolariser ses enfants ?

 

Sainte-Thérèse, Mère-Thérésa, La Nativité, Beth-Menahem : autant d‘écoles privées en conflit avec la Ville à propos de la participation financière que verse cette dernière au titre des frais de fonctionnement (cf « Le Progrès » du 21 avril 17), et ce depuis 2002. C’est cependant l’Immaculée-Conception qui est le fer de lance de la croisade. Elle accuse la municipalité de sous-évaluer le montant des frais de fonctionnement entre 2003 et 2007 pour un montant de 286 000 euros. L’affaire est remontée devant le Conseil d’Etat depuis le 19 avril, alors qu’aucun terrain d’entente n’avait pu être trouvé entre les deux parties. Et les juges ont décidé de faire procéder à une énième expertise, récusée par la Ville.

Pour la défense de la laïcité : signez l’Appel des Laïques

http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2016N49240

Crèche Wauquiez : où en est-on ?

Le recours présenté par la Fédération a été déposé. L’instruction est en cours.

Rien de neuf pour le moment, si ce n’est l’arrêt de la Cour d’appel de Marseille déclarant illégale la présence de la crèche «Robert Ménard » dans le hall de la mairie de Béziers. L’emplacement a son importance et le hall municipal biterrois nous rappelle celui de notre Conseil régional (institution qui n’est certainement pas moins – ni plus- représentative de l’Etat républicain qu’une mairie, à l’évidence).

On se souvient que M. Wauquiez avait peuplé de personnages tout petits le décor de « sa » Nativité. Mais la taille ne compte pas. Et la Cour de Marseille a justement estimé que la présence de Marie et de Joseph suffisait à conférer un caractère religieux, et illégal, à la crèche de Béziers. Ne parlons même pas de l’enfant Jésus !

Bien sûr, nous avons l’impression d’enfoncer une porte ouverte.

Sauf peut-être celles de l’Eglise…

Qu’en pensent donc ces trois personnages sur la photo à gauche ? L’Esprit seul le sait.

Peut-être prient-ils pour le Salut de Laurent Wauquiez…

Pour notre part nous nous bornerons à reproduire le dernier communiqué de la Fédération nationale sur les crèches des bâtiments républicains :

 

Mais certains ont du mal à franchir les portes.

FÉDÉRATION NATIONALE DE LA LIBRE PENSÉE

Membre de

l’Association Internationale de la Libre Pensée

10/12 rue des Fossés-Saint-Jacques 75005 PARIS

      – COMMUNIQUÉ DE PRESSE  (Paris, 8 avril 2017)

Crèches dans les bâtiments de la République :

Les faits sont têtus, les têtus sont défaits une nouvelle fois

La Cour administrative d’appel de Marseille vient de déclarer illégale la présence d’une crèche chrétienne dans le hall de la mairie de Béziers. La Fédération nationale de la Libre Pensée adresse ses félicitations à la Ligue des Droits de l’Homme qui vient d’obtenir une nouvelle victoire de la laïcité.

Ce jugement porte sur la présence d’une crèche en 2014.  Viendront ensuite les décisions administratives sur celle de 2016, notamment à l’initiative de deux libres penseurs de Béziers. Le chemin de croix de Robert Ménard sera long et douloureux, mais « sa » crèche finira inéluctablement au tombeau.

La Cour d’appel de Marseille s’est appuyée sur les deux arrêts du Conseil d‘Etat, obtenus par l’action de la Libre Pensée. Ce jugement d’illégalité fait suite à d’autres (Hénin-Beaumont, par exemple) qui se réfèrent tous explicitement aux arrêts du Conseil d‘Etat.

La preuve est faite :

la Libre Pensée a raison sur son analyse juridique

N'en déplaise aux commentateurs de salon et autres prétendus « laïques », plus acharnés à critiquer sans  comprendre les Arrêts du Conseil d'Etat ou parce qu'ils les dérangent qu'à agir concrètement contre le cléricalisme et les crèches dans les mairies en particulier, la victoire de la Libre Pensée est incontestable : les crèches n’ont pas leur place dans les bâtiments de la République ! Le jugement de Marseille indique que la seule présence des personnages de Marie et Joseph est constitutive du caractère de la Nativité chrétienne et que cela est contraire à l’article 28 de la loi de Séparation des Eglises et de l’Etat.

Tous les jugements qui vont maintenant venir (Conseil régional de Rhône-Alpes-Auvergne, Beaucaire, Sorgues, etc.) iront dans le même sens. Robert Ménard n’en peut mais, et se prend pour un Tartarin de sous-préfecture, mais la laïcité sera respectée à Béziers. Le recours ménardien au Conseil d‘Etat ne mènera à rien : comment le Conseil d‘Etat pourrait-il se déjuger ? Cette tartufferie supplémentaire n’aura pour seul résultat que de dépenser un peu plus de fonds publics pour les frais d’avocat du maire de Béziers.

La Libre Pensée rappelle qu’elle n’a eu de cesse de combattre pour la défense de la loi de 1905 contre la présence d’une crèche dans le Hall de la Mairie de Béziers, en interpellant le Préfet dès 2014, en demandant officiellement au maire de retirer la dite-crèche, en rassemblant les laïques dans la ville.

La juridiction administrative, donnera inévitablement raison aux deux libres penseurs de Béziers qui l’ont saisie. Cela sera encore un clou supplémentaire dans le cercueil judiciaire de Robert Ménard.

lIBRES propos, libres pensées

L'UE et le mythe de la paix

 Devant l'insatisfaction montante des peuples européens se sentant piégés par une bureaucratie technocratique bien plus contraignante qu'anticipé, qui depuis les traités de Maastricht et Lisbonne leur a confisqué l'essentiel de leur souveraineté, l'UE recourt à des arguments fallacieux sur le Brexit.

En réalité la dichotomie entre les pro- et anti- Brexit se situe très prosaïquement dans leur intime perception rationnelle et quotidienne de ce que leur a apporté de positif ou enlevé cette construction supranationale hétéroclite, imprégnée de l'idéologie néolibérale, sous l'influence régressive antisociale des lobbies de la finance et du big-business, à la  démocratie biaisée, aux frontières évolutives et mal maitrisées, qui a perdu auprès de ses peuples toute puissance d'attraction, sauf pour ceux qui en sont (ou pour certains croient en être) les gagnants. 

Comme à chaque revers et à court d'arguments tangibles et convaincants, il lui en reste un seul,  chaque fois réchauffé : "l'UE nous a tenus à l'abri de la guerre !" cette plaie qui a tourmenté l'Europe jusqu'à en faire le principal théâtre de deux guerres mondiales. À l'évidence, il n'y a pas eu depuis 1945 de conflit armé sur le sol de ses pays fondateurs, recrus de guerres. Mais la vérité est que la guerre a été tenue à l'écart de l'Europe avant tout par l'équilibre fragile de la terreur pendant toute la Guerre Froide jusqu'à la fin de l'URSS en 1989.

Est-ce à dire que, depuis, l'UE est pacifique ?

Pas plus que les USA, dont nous ne sommes que des vassaux, qui aussi sont en paix (toute relative !)  chez eux mais qui concoctent des troubles partout ailleurs directement ou par l'intermédiaire de leurs peu recommandables complices (partis d'extrême-droite en Amérique latine, islamistes financés par l'argent de nos grands amis en démocratie, l'Arabie, le Qatar, pour finir de balkaniser le Moyen-Orient, milices néo-nazies en Ukraine, etc.) en vue d'objectifs géostratégiques et pétro-gaziers bien concrets. La fable pour naïfs d'interventions humanitaires par bombes a bon dos.

Mais l'UE est en première ligne des retombées de ces guerres et du chaos meurtrier engendré ! 

  Depuis la mutation de la CEE en UE en 1992, les USA et elle n'ont eu de cesse d'attiser les braises des communautarismes religieux et encourager des sécessions, par exemple en ex-Yougoslavie jusqu'à ce que celle-ci soit pulvérisée (c'était le but) dans la guerre civile et les bombardements de l'OTAN.    Depuis, l'OTAN a installé au Kosovo, territoire planant hors de toute loi internationale et en plein

chaos social sa 2ème plus grosse base en Europe, le camp Bondsteel, un Guantanamo-bis, hors droit !

   Et pensez à l'Irak, l'Afghanistan, la Lybie, la Syrie et autres pays où par pure charité chrétienne nos militaires ou l'OTAN ont posé leurs rangers ou largué leurs missiles et téléguidé leurs drones à grands coûts humains, y compris parmi nos soldats.

 

Contre les intérêts vitaux des peuples européens, l'UE escorte partout les faucons américains dans leur délire de mainmise économique sur la planète.

Et partout, tels des Don Quichotte, nous partons à l'assaut de tyrans qui oppriment leurs peuples.

 Mais résumons les choses et précisons-les bien : Il y a dans ce monde deux sortes de tyrans.

   Les bons leaders à qui l'on pardonne volontiers leurs excès et leurs crimes, car ils achètent quantité d'armes et d'équipements au complexe militaro-industriel atlantiste (contre lequel le général-président US Eisenhower mit solennellement en garde ses concitoyens en 1961) et ils abandonnent leur  monopole souverain de création monétaire aux banques privées occidentales. Comme nous…

   Ceux-là n'ont donc pas de souci à se faire sur leur pérennité : ils peuvent truquer leurs élections, tuer, emprisonner, envahir, piller, bombarder, opprimer, discriminer, censurer, massacrer, fouetter,  mutiler, décapiter sans indigner trop longtemps les médias "institutionnels". Et comme l'Arabie saoudite, ils peuvent même être élus à la tête du Panel du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU ! 

   Les mauvais leaders (qui sont parfois d'anciens bons) qui veulent, les fous, rester indépendants, acheter leurs équipements où ils veulent, envahir, opprimer, massacrer, mais… sans la bénédiction préalable de l'Empire et refusent obstinément que

l'on se mêle de contrôler leurs ressources naturelles, leurs banques centrales et leur monnaie (et ça, c'est le plus grave !).

Ils n'obéissent pas aux injonctions des véritables Maîtres du Monde : les "marchés financiers", Wall Street, la City, Fed, BCE, FMI, la Banque Mondiale, les "agences de notation", etc. Ils refusent l'endettement forcé et la privatisation imposée de leurs économies et de leurs richesses. 

  

Ceux-ci sont diabolisés, promis à des "révolutions populaires spontanées", des destitutions brutales, des ingérences "humanitaires" et à finir assassinés, pendus, empalés par une baïonnette ou au mieux au TPI à la Haye (surnommé le tribunal des africains tant il s'est spécialisé dans le seul jugement d'autocrates africains) pour y finir leur vie.

 

L'UE c'est la paix, vous en êtes bien sûr ?     RJ

AILP

7ème Congrès international de l’AILP

Paris, les 21, 22, 23, 24 septembre 2017

Lettre d’invitation des Porte-Parole de l’Association

internationale de la Libre Pensée

Mesdames, Messieurs,

Chers amis, chers camarades,

Nous avons le plaisir de vous informer de la tenue du 7ème Congrès de l’AILP qui se tiendra à Paris du 22 au 24 septembre 2017 dans des lieux symboliques (Bourse du Travail, Mairie du Xe Arrondissement, Université de Paris). Il sera précédé d’un colloque international de l’IRELP (Institut de Recherches et d’Etudes de la Libre Pensée) et d’un rassemblement square Garibaldi.

Colloque international de l’IRELP – 21 septembre 2017

Salle Léon Jouhaux – Annexe de la Bourse du Travail

67 rue Turbigo - 75003 Paris

« Libre Pensée et Libres Penseurs

Hier et aujourd’hui »

Sous la Présidence de Jean-Marc Schiappa, Président de l’IRELP