AN II 162 de décembre 2016
EDITORIAL
« Dans l'enceinte des bâtiments publics, sièges d'une collectivité publique ou d'un service public, le fait pour une personne publique de procéder à l'installation d'une crèche de Noël ne peut, en l'absence de circonstances particulières permettant de lui reconnaître caractère culturel, artistique ou festif, être regardé comme conforme aux exigences qui découlent du principe de neutralité. »
Tels sont les mots du Conseil d'État du 9 novembre concernant l'installation des crèches de Noël à la mairie de Melun et au conseil général de la Vendée, donnant raison sur le fond à nos positions. Le principe de neutralité, qui ne prévaut jamais que depuis plus d’un siècle (depuis la loi de 1905) a été rappelé. Les deux collectivités ont été condamnées aux dépens, elles ont dû rembourser ses frais de justice à la Libre Pensée.
Celle-ci l’avait rappelé : « Dans les maisons communes des citoyens, la neutralité doit être respectée, il ne doit y avoir aucune espèce de présence religieuse.»
Or voici que l’encre utilisée pour ce double-jugement est à peine sèche que M. Laurent Wauquiez décide d'installer une crèche pour Noël dans le hall du Conseil régional.
Cette crèche serait, pour son principal promoteur, une « vitrine du savoir-faire régional ». A d’autres !
On croirait voir enfant qui commet une bêtise pour tester les limites des adultes : si ça passe, après je fais ce que je veux. Par exemple si j’arrive à faire croire que derrière cette installation il y a du « culturel » ou de la tradition locale. Et pour que ma ruse fonctionne, j’installe une très très très grosse crèche et au milieu, parmi une centaine de santons, …un tout petit petit petit Jésus.
A peine visible, mais évidemment on le cherche, … et on ne voit que lui !
Voilà comment faire vivre, selon la présidence de l’assemblée « une tradition populaire incontournable des fêtes de fin d’année tout en respectant la position arrêtée par le conseil d’Etat». Pourtant, bien loin d’avoir apaisé la situation, ce n’est pas l’enfant qu’on a introduit dans la bergerie, mais le loup de la combine juridique. Le calcul est simple : demain, si Dieu est avec nous (comment ne le serait-il pas ?) on mettra des crèches partout, et pas seulement dans les cités mariales de Lyon et du Puy-en-Velay.
Un clou chasse l’autre, dit-on. Quelques jours plus tôt, M. Wauquiez avait souligné devant la presse qu’il avait payé son voyage au Vatican (en compagnie de 260 élus régionaux) sur ses deniers personnels. Histoire de tacler Gérard Collomb au passage, qui s’était fait payer le voyage par la municipalité en prétextant des rencontres à caractère économique. Histoire aussi de se donner l’apparence d’un laïque alors qu’il mijotait déjà son mauvais coup, donnant ordre à ses services de ne pas communiquer sur l’affaire de la crèche. Le communiqué des fédérations Auvergne-Rhône-Alpes sur le voyage des (bienheureux ?) élus est reproduit en pages 7 et 8 de ce numéro.
Car c’est quand même en tant qu’élu, quoi qu’il en dise, que M. Wauquiez s’est rendu auprès du pape François.
Un enfant, on vous dit ! Un sale gosse qui se prend pour le divin enfant.
Personne ne s’y est trompé…
Comme le dit Le Progrès, « la crèche, symbole de paix, d’unité et d’espérance pour les chrétiens, redevient brutalement une source de discorde, bien loin des crèches d’églises et de familles.»
Le groupe PRG du conseil régional a le premier considèré cette installation comme « un caprice en même temps qu’une provocation à la laïcité et à la Loi de 1905 ». Bien d’autres réactions ont été entendues : celle du comité 1905, de la LDH, de Jean-François Debat, maire de Bourg-en-Bresse et chef de file des élus d’opposition qui a dénoncé une « énième provocation politique de Laurent Wauquiez » et ajouté qu’une « simple exposition aurait suffi ». Fort bien. On nous excusera d’oublier des réactions qui ont été nombreuses.
… Mais il s’agit d’aller plus loin
La Libre Pensée, pour sa part, ne saurait se contenter de paroles indignées. Elle s’est adressée au préfet de région chargé de faire respecter la loi républicaine : c’est la lettre qu’on lira page suivante en « Laïcité Rhône et Région ». Par ailleurs elle a écrit à Laurent Wauquiez la lettre suivante :
« Vous avez décidé l’installation d’une crèche chrétienne à l’entrée du siège du conseil régional, rendue visible au public depuis le mercredi 14 décembre dernier.
Cette décision contrevient aux avis rendus par le Conseil d’Etat le 9 novembre dernier, lequel a rappelé que l’interdiction de telles installations à caractère religieux demeurait la règle, en application du principe de Séparation des Eglises et
de l’Etat, « dans les bâtiments publics, sièges d’une collectivité publique ou d’un service public. »
Rien, dans le cas présent, ne saurait justifier que l’on déroge à cette règle constitutive de notre laïcité.
La décision d’installer cette crèche n’a par ailleurs fait l’objet d’aucune délibération.
C’est pourquoi nous vous demandons de procéder à la désinstallation de cette crèche, dont la qualité de réalisation n’est pas en cause, mais qui n’avait pas sa place dans ce cadre-là. »
La balle est dans l’autre camp.
P.G.
LAICITE RHONE ET REGION
Lyon, le 22 décembre 2016
Objet : contrôle de légalité
violation de la laïcité
A Monsieur le Préfet du Rhône et Préfet de Région
Monsieur le Préfet,
Comme vous le savez, une crèche chrétienne a été installée au siège du Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, rendue visible au public depuis le mercredi 14 décembre dernier. La décision d’installer cette crèche n’a pas fait l’objet de délibération. En ce sens elle s’apparente à la politique du « fait accompli ».
Cette crèche est située à l’entrée du siège d’une collectivité publique, ce qui contrevient à l’arrêt du Conseil d’Etat du 9 décembre 2016, dont l’article 9 précise : « Dans l'enceinte des bâtiments publics, sièges d'une collectivité publique ou d'un service public, le fait pour une personne publique de procéder à l'installation d'une crèche de Noël ne peut, en l'absence de circonstances particulières permettant de lui reconnaître un caractère culturel, artistique ou festif, être regardé comme conforme aux exigences attachées au principe de neutralité des personnes publiques. »
A l’évidence, ces conditions particulières ne sont pas réunies.
Tout d’abord, la crèche du Conseil régional présente un caractère incontestablement religieux puisqu’on y trouve les éléments constitutifs de la Nativité chrétienne.
Elle ne correspond à aucune tradition locale et crée même incontestablement un « précédent ».
En outre, aucune circonstance particulière n’imposait de la présenter précisément à l’Hôtel de région. D’autres crèches sont actuellement présentées à Lyon dans des locaux privés.
Nous nous adressons à vous, monsieur le Préfet, parce que vous êtes le garant de la légalité et de la laïcité républicaine, afin que soient respectées les décisions du Conseil d’Etat. Nous ne souhaitons pas que celles-ci soient mises à l’épreuve par des tentatives de dénaturation qui risqueraient de nous entraîner vers des polémiques sans fin.
Un simple rappel à la loi serait de nature à apaiser des tensions que nous ne souhaitons pas. Mais il est clair que la loi doit être respectée !
Sachez cependant qu’au cas où la règle républicaine ne prévaudrait pas, nous saurons prendre, pour notre part, toutes nos responsabilités. Nous ne souhaitons pas avoir à le faire.
La sagesse serait d’entendre simplement les préconisations de l’Association des Maires de France, pour qui les crèches ne doivent pas être installées dans les mairies. Ce principe vaut tout autant – sinon plus - pour un Conseil régional qui est l’émanation directe de l’Etat républicain.
Persuadés que vous mesurez l’importance de ce problème, nous vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à l'expression de notre haute considération.
VIERGE DE PUBLIER : une victoire de la Libre Pensée
La justice une nouvelle fois vient de donner raison à la Libre Pensée. Dans une décision du 24 novembre 2016, le Tribunal Administratif de Grenoble « enjoint à la commune de PUBLIER de faire retirer du domaine public communal la statue de la Vierge portant l'inscription « Notre Dame du Léman veille sur tes enfants » dans un délai de 3 mois.
Une astreinte de 100€ par jour est prononcée à l'encontre de la commune en cas d’inexécution.
Le juge a fait son travail : il applique la loi républicaine du 9 décembre 1905 de Séparation des Églises et de l’État en l'occurrence son article 28. Celle-ci a valeur constitutionnelle.
Cette décision est logique et cohérente. La commune de PUBLIER et son maire Gaston LACROIX refusaient d'appliquer un premier jugement du 29 janvier 2015 qui déclarait illégale la construction d'un monument religieux dans un parc public.
La République garantit la liberté de conscience des citoyens. Pour cela, les institutions : Etat – collectivités publiques- Administrations – Élus- doivent nécessairement respecter le principe de laïcité c'est-à-dire de neutralité. Le problème de l'existence ou de la non-existence d'un dieu ou d'une déesse n'est pas de la compétence d'un maire.
La République ne saurait être ni catholique, ni protestante, ni musulmane, ni juive, ni bouddhiste, ni multiconfessionnelle.. ni même athée : la République est laïque, c'est-à-dire séparée des religions.
Elle ne reconnaît que les citoyens libres et égaux en droit depuis la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 et depuis l'abolition des privilèges par la Révolution.
La Libre Pensée s'est félicitée des deux arrêts de principe du Conseil d’État du 9 novembre dernier qui ont réaffirmé la pleine validité de la loi de 1905. La jurisprudence est établie. Il n'y aura pas de crèches chrétiennes ni au Conseil général de Vendée-LR-, ni à la mairie de Melun-LR-, ni à la mairie d'Hénin-Beaumont-FN- ni dans aucun bâtiment de la République.
La Libre pensée constate que l' écrasante majorité des maires dans les 36 000 communes respectent la loi républicaine. L'Association des Maires de France AMF présidée par François Baroin dans son « vade-mecum de la laïcité » rappelle les principes et le droit de la loi de 1905 et conseille aux élus de respecter la stricte neutralité définie dans l'article 28.
commune de PUBLIER doit se mettre en conformité avec le droit et faire enlever cette statue religieuse hors du parc public communal qu'elle occupe illégalement. Cette violation de la loi date de 2011 et n'aurait jamais dû avoir lieu. Cette affaire n'a que trop duré et les citoyens aspirent à la concorde civile et républicaine.
Annemasse, le 2 décembre 2016
LE BILLET DU TRESORIER
Pour l’année 2017, il y a eu vote à l’Assemblée Générale de la Libre Pensée du Rhône le19 novembre d’une augmentation de la cotisation de deux euros. POURQUOI ?
Depuis 6 années, avec les activités internationales et nationales de la Fédération Nationale croissantes (que nous avons suivies et /où nous avons participé, les congrès nationaux de la LP ont voté régulièrement des hausses nationales que nous avons répercutées partiellement (on était à 70 euros depuis plusieurs années, cela a réduit d’autant la cotisation locale). Afin de continuer notre combat pour la défense de la loi de 1905, je vous invite à participer à cette hausse, à faire de nouveaux adhérents, à solliciter des soutiens financiers !
Rappel : les cotisations peuvent être étalées sur plusieurs mois comme cela se fait déjà avec deux ou trois chèques). Mais il importe de les collecter le plus vite possible, afin de consacrer notre énergie aux tâches de défense de la laïcité : payer sa cotisation sans attendre est en soi un acte militant. Les retards sont souvent affaire de simple négligence, problème qui peut se régler facilement.
Fraternellement, J L Andrieu, trésorier départemental de la LP 69
communiqué de presse des Fédérations de la Libre Pensée de Rhône-Alpes et d’Auvergne
Laurent Wauquiez et Gérard Collomb s’en vont à Rome voir le pape,
comme Henri IV de Germanie à Canossa ?
Les masques finissent toujours par tomber un jour.
Les médias informent que l’archevêque de Lyon, Philippe Barbarin (impliqué dans des affaires de pédophilie, mais couvert par le Pape) a décidé de convier 260 Élus politiques de tous bords, dans le cadre d’un pèlerinage catholique au Vatican pour fêter « le pèlerinage de la miséricorde », cette sortie cultuelle sera ponctuée par une audience du pape François.
Les organisateurs de ce charmant voyage épiscopal indiquent que : "Ce pèlerinage à Rome constituera un point de départ pour d’autres rencontres locales sur les thèmes de la Doctrine sociale de l’Église comme l’économie, l’écologie, la famille, le travail…"
On comprend bien que l’évêque de Vichy soit aussi de la partie : "Travail, Famille, Patrie", cela doit rappeler des souvenirs à ses ouailles.
Le Maire de Lyon, Gérard Collomb (Parti socialiste et aussi sparring-partner d’Emmanuel Macron – membre du Comité de rédaction de la revue Esprit des Jésuites) sera accompagné de Laurent Wauquiez (Les Républicains, dont les positions sont plutôt à droite de « monseigneur » Lefebvre). Dans le voyage pontifical, il y aura aussi Christophe Guilloteau (Président LR du Conseil départemental du Rhône).
Mais que vont-ils faire à Rome ?
La réponse est donnée par l’Église dans son invitation aux élus : "Parfois les Élus peuvent se retrouver écartelés entre les décisions qu’ils doivent prendre, et – le cas échéant – leur engagement politique. Comment concilier les deux ? Notre déplacement au Vatican a pour but de les aider à trouver des réponses." L’évêque Pascal Roland de Belley-Ars précise : "Chaque évêque accompagnera les Élus de son diocèse et nous nous retrouverons tous ensemble pour partager des moments de ressourcements et de prière (Messe, veillée, audience avec le pape), rencontrer des cardinaux dont la fonction n’est pas étrangère à votre propre mission, visiter des sites et des lieux habituellement inaccessibles au grand public."
Il s’agit clairement pour ces Élus politiques d’aller chercher leurs ordres de mission pour faire triompher le point de vue du Vatican dans les affaires politiques et institutionnelles françaises. C’est le retour du cléricalisme le plus pur en violation de la loi de Séparation des Églises et de l’État de 1905.
Entendons-nous bien : que des élus politiques À TITRE PRIVÉ aillent au Vatican voir le Pape, sur leurs deniers personnels (ce qui est loin d’être le cas, si l’on en croit la presse), la Libre Pensée n’aurait rien à y redire. Il s’agirait de l’exercice de la pleine liberté de conscience.
Mais là, il est clair que ce sont des élus politiques ÈS QUALITÉS qui vont voir le Pape.
C’est une violation de la laïcité institutionnelle.
Une bien triste comédie du pouvoir
Ces mêmes « Élus » n’ont que réprobation pour les « supposés musulmans », mais ils ont les yeux de Chimène pour l’Église catholique.
Ils ont chacun leur candidat pour l’élection présidentielle, mais ils se retrouvent tous dans le soutien à la Doctrine sociale de l’Église (inspirée sans doute par le Très-Haut).
Doctrine dont le dernier avatar s’appelle la loi El Khomri qui, en visant à détruire le Code du Travail, tente de remettre en place le corporatisme qui fut si cher au Régime de Vichy et qui s’appelait la Charte du Travail. Il n’est pas étonnant que la CFDT ait porté cette loi antisociale sur les fonts baptismaux du gouvernement Hollande / Valls / Macron / Gattaz / Berger. Tous les élus concernés par le tourisme papal n’ont rien à trouver à redire sur cette tentative de destruction du Code du Travail, laquelle a suscité une mobilisation syndicale d’ampleur et dans l’unité ouvrière.
Côté cour : on se dispute aux élections - Côté jardin : on va ensemble au Vatican !
La Libre Pensée tient à prévenir dès maintenant ceux qui seraient tentés d’utiliser des fonds publics pour financer ce pèlerinage cultuel. La Libre Pensée déférera immédiatement toute décision visant à financer cette activité cultuelle par les fonds publics. Que chacun se le tienne pour dit.
Plusieurs candidats, mais une seule Église catholique !
Telle est l’essence même du cléricalisme !
La Libre Pensée exige le respect de la loi de 1905 !
(Lyon le 6 novembre 2016)
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« Vous connaissez l’Appel des Laïques, texte dont vous jugez l’importance et qui, à sa manière, souligne la place de l’IRELP. En ce sens, les adhésions 2017 sont nécessaires dès maintenant. Amitiés et bon solstice ! »
Jean-Marc Schiappa, Président de l’IRELP
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Pétition nationale
L’Appel des Laïques pour le respect de la Laïcité
La pétition « Pour le respect de la laïcité » a été proposée à la signature de tous ceux qui se réclamaient de la laïcité. Bien entendu, il ne pouvait intégrer ce que pensait tout le monde, mais rien de ce qu’il contenait ne pouvait trouver désaccord pour un authentique partisan de la loi de 1905. Ceux qui aspirent à l’union la plus large des militants de la laïcité l’ont donc contresigné sans problème. Cet Appel a reçu la signature des responsables des principales associations laïques, syndicales, mutualistes, de l’économie sociale. Il n’y a eu de notre part aucun ostracisme aucune exclusive. Il y a bien longtemps qu’un tel Appel des laïques n’avait pas connu un écho si important.
A l’occasion du 9 décembre 2016, jour anniversaire de la promulgation de la
loi de 1905 de Séparation des Eglises et de l’État
C’est peu de dire que la laïcité va mal : malmenée, manipulée, vilipendée, on n’ose plus s’affirmer laïque par peur des amalgames et des contresens. Principe de paix, elle serait devenue sujet de discorde. Principe d’unité par-delà les différences, on lui assigne des fins identitaires.
L’extrême-droite, de tradition pourtant anti-laïque depuis toujours, veut s’approprier le mot pour mieux distiller son venin xénophobe. Hier les juifs, les arabes, aujourd’hui les musulmans.
On ne peut se réclamer de la laïcité quand on soutient les prières de rue quand il s’agit de l’église Sainte Rita mais qu’on les condamne quand elles se font aux abords des mosquées.
On n’est pas laïque, quand on se fait le porte-parole des discours les plus réactionnaires du Vatican en appelant à la suppression du Planning familial.
Non, l’Islam ne serait pas par nature plus hermétique aujourd’hui à la laïcité que ne l’était le culte catholique en 1905.
La laïcité n’a pas à s’adapter à une religion, de même qu’aucun croyant ne peut réclamer de droits particuliers. La République est séparée des religions, elle n’a pas à organiser les cultes.
Nous, militants laïques, par-delà parfois des divergences d’analyse, en appelons à la constitution d’un front commun autour des fondements de la laïcité républicaine, telle que définie par la loi de 1905. Être laïque, c’est reconnaître que l’État assure en même temps la liberté de conscience - croyant et non croyant - et le libre exercice des cultes.
Être laïque, c’est affirmer que l’État ne doit reconnaître, salarier ou subventionner aucun culte. Par conséquent la République ne tranche pas parmi les cultes plus ou moins respectables : elle demeure indifférente dans la seule limite du respect de l’ordre public et des lois communes.
Ses Élus et représentants doivent conserver cette neutralité dans leurs fonctions. La République ne juge personne selon ses croyances ou appartenances présumées. Elle accorde à l’École publique la noble mission d’instruire les enfants : c’est par conséquent à elle que l’État doit accorder les fonds nécessaires aux défis que porte l’École aujourd’hui.
Nous, militants de la cause laïque, appelons à la plus grande vigilance contre toute tentative de détourner la laïcité de ses objectifs. En cette date anniversaire de la loi de 1905, nous en appelons au respect plein et entier de ses principes fondateurs. La laïcité organise l’espace public et donne sens à la citoyenneté républicaine qui garantit la démocratie. Ce n’est ni une police de la pensée, ni une option philosophique parmi d’autres valeurs particulières.
La loi de 1905 est une loi de liberté qui permet toutes les autres libertés.
Elle doit donc être préservée.
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Signez et faites signer l’appel aux laïques !
nous vous appelons à la contresigner massivement :
http://www.petitionpublique.fr/?pi=P2016N49240
ou à renvoyer votre signature avec un soutien financier auprès de la Libre Pensée du Rhône. En effet, au cours de la prochaine période, nous aurons certainement à prévoir des frais pour des démarches juridiques, mais aussi pour la campagne publique associant les signataires.
La Libre Pensée a besoin de votre soutien !
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L’Appel des Laïques « Pour le respect de la laïcité » a été proposé à la signature de tous ceux qui se réclamaient de la laïcité. Bien entendu, il ne pouvait intégrer ce que pensait tout le monde, mais rien de ce qu’il contenait ne pouvait trouver désaccord pour un authentique partisan de la loi de 1905. Ceux qui aspirent à l’union la plus large des militants de la laïcité l’ont donc contresigné sans problème.
Cet Appel a reçu la signature des responsables des principales associations laïques, syndicales, mutualistes, de l’économie sociale. Il n’y a eu de notre part aucun ostracisme aucune exclusive. Il y a bien longtemps qu’un tel Appel des laïques n’avait pas connu un écho si important.