« Honneur aux justes ! Honte aux génocidaires ! »
Dimanche matin 8 septembre, une soixantaine de militants autour du Collectif 69 de soutien au peuple palestinien se sont présentés devant l'Hôtel de Ville de Lyon, où avait lieu une remise de médaille de "Juste parmi les Nations." La médaille, remise A titre posthume à Robert et Henriette Joly et Jean Flocard (représentés par leurs descendants) est une distinction décernée par l'Etat d'Israël à des personnes non juives qui ont sauvé des juifs persécutés par l'occupant nazi. « Quiconque sauve une vie, sauve l’univers tout entier » est la devise apposée sur la médaille.
Or, s'il est légitime de reconnaître et de distinguer ces Justes qui ont sauvé des vies juives au péril de la leur, il est particulièrement choquant que la médaille soit remise par l’ambassadeur d'un Etat coupable des crimes qui se perpétuent tous les jours à Gaza et en Cisjordanie. Les médailles devaient être remises par Osnat Ménashé, directrice du département de diplomatie publique près de l’Ambassade d’Israël en France, que l’on pouvait voir sur des photos avec des soldats à Gaza. Elle a finalement été remplacée par un ministre conseiller à l’ambassade.
« Honneur aux justes ! Honte aux génocidaires ! »
Voilà le message des militants rassemblés, décliné sous plusieurs angles sur des panneaux présentés au public. Comme le disait le communiqué en forme de lettre ouverte adressé par le collectif à M. Grégory Doucet, maire de Lyon : « Les justes d’aujourd’hui réclament d’une même voix le cessez le feu immédiat, permanent à Gaza et la fin de l’occupation israélienne. »
Dans les salons de l’Hôtel de Ville, le discours de M. Doucet donnait une autre tonalité : « En ces temps troublés où l’on assiste à une résurgence de l’antisémitisme et plus largement à une montée de rejets violents de nature raciste et xénophobe, les Justes continuent de nous livrer un éclatant témoignage de ce que l’esprit d’entraide et le sens de la fraternité peuvent triompher de la pire des barbaries. » Rien sur la barbarie bien actuelle du génocide, rien qui ait pu froisser l’oreille du représentant de l’ambassadeur d’Israël. Au moment où celui-ci a pris la parole, une voix s’est levée et un drapeau palestinien a été brandi, tenu par une militante de 77 ans brutalement expulsée et victime de coups.
Antisémitisme ?
Ou aurait pu croire, à entendre les discours tenus, que les opposants à la présence de l’ambassadeur étaient quasiment des terroristes antisémites, conformément à une rhétorique mensongère qu’on nous serine depuis des mois. Dans la réalité, on notait la présence de Tsedek et celle de l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix). La presse locale (Le Progrès) n’en a pas fait mention. La présence de Mme Nicole Kahn (90 ans) était pourtant remarquée et remarquable, elle qui fut sauvée par des Français et considère que l’Etat français a seul légitimité de distribuer des distinctions à des résistants français. Elle écrit simplement : « Que vient faire l’Etat d’Israël dans notre histoire et celle des justes qui ont résisté au génocide ? »
Tout est dit. La Libre-Pensée du Rhône a exprimé tout son soutien à l’initiative du collectif Palestine 69, et continuera à se mobiliser comme elle le fait à l’occasion de tous les rassemblements et manifestations.
Lyon, le 9 septembre 2024