ÉCHOS des BÉNITIERS

 

Easy riders

Le 18 février, le principal mouvement scout des Etats-Unis, Boy Scouts of America (BSA) (2.200.000 adhérents âgés de 5 à 21 ans) a annoncé déposer le bilan, plombé par des accusations révélées en 2012 et qui ont depuis donné lieu à une série de procès.

Fin janvier, une experte engagée aux USA pour compiler les accusations d'abus sexuels, avait indiqué qu'elle avait identifié 7.819 agresseurs présumés et 12.254 victimes entre 1944 et 2016.

Cela dit, ces chiffres n’impressionnent plus personne, on est dans les standards habituels.

 
 

L'organisation a choisi la procédure de sauvegarde pour pouvoir poursuivre son activité et créer un fonds d'indemnisation des victimes. Selon le Los Angeles Times, le document déposé auprès du tribunal fédéral des défaillances d'entreprises de l'État du Delaware estime le passif de l'organisation entre 100 et 500 millions de dollars. « Il fut une époque où des individus ont profité des programmes des BSA pour porter atteinte à des enfants », écrit l'organisation.

En 2012, des milliers de pages de documents avaient été publiées par le Los Angeles Times montrant que l'organisation des scouts américains avait couvert pendant des décennies de nombreux abus sexuels commis par des milliers d'encadrants bénévoles.

Il était alors question de quelque 5.000 « dossiers de la perversion », correspondant à autant d'agresseurs sexuels présumés parmi les chefs scouts.

 

 

Ces informations avaient été tenues secrètes par la direction des BSA, qui n'avaient rien signalé aux autorités. L'organisation se bornait régulièrement à écarter les coupables supposés.

Les BSA n'ont pas indiqué quel montant ils entendaient consacrer au fonds d'indemnisation des victimes, dont la création devra être validée par un juge.

Les actions en justice se sont multipliées contre les BSA ces dernières années, notamment à la faveur de modifications législatives dans plusieurs États qui ont allongé les délais de prescriptions pour les agressions sexuelles sur mineurs.

Positions des missionnaires

D’après Le Progrès du 11 février 2020 qui parle de curés « Don Camillo », trois puis quatre prêtres de la communauté Saint-Martin, porteront la soutane à La Mulatière, Oullins et Pierre-Bénite au 1er septembre. Renfort bienvenu pour le diocèse de Lyon en difficulté.

La communauté est déjà présente à Meyzieu depuis 2012. En septembre 2018, un de leurs membres y était nommé curé pour l’ensemble paroissial de Meyzieu, Jons, Jonage et Pusignan.

Cette Communauté Saint-Martin est une association de prêtres et de diacres formés au sein de leur communauté, et envoyés au service des diocèses de France, d’Italie et de Cuba.

Sa maison-mère est située à Evron en Mayenne depuis 2014.

Elle forme plus de 100 séminaristes dans son séminaire et compte aujourd'hui 126 prêtres et diacres.

Elle est surtout l’une des composantes les plus actives de La Manif Pour Tous, dont le Directeur diocésain était d’ailleurs porte-parole dans le Loir-et-Cher. 

 « La Rotative », site d’échanges d’informations locales de Tours, titrait récemment : « Des curés intégristes formés avec de l’argent public pour endoctriner les enfants ! »

D’après le site, « la communauté se trouve à la tête d’un joli patrimoine financier et immobilier (l’abbaye d’Evron aurait été acquise pour environ 3 millions d’euros) grâce à ses généreux donateurs suisses (comme L’Association des Amis de la Communauté Saint-Martin, qui a son siège à Fribourg) ou encore grâce aux possibilités offertes en France par la défiscalisation et la complaisance des autorités politiques, administratives et académiques (par déclaration à l’Inspection académique du Loir-et-Cher en date du 01/09/1993), les curés avaient eu la bonne idée de créer un " établissement privé d’enseignement supérieur de philosophie et de théologie " qui leur permettait de recevoir des dons ouvrant droit à avantages fiscaux pour former leurs séminaristes. »

 

Droit d’asile

L'archevêque de Toulouse, Mgr. Robert Le Gall a rappelé dimanche 2 février au respect des églises comme « lieux de paix et d'asile », après une intrusion policière la veille, « par inadvertance » selon la préfecture, dans le porche de Notre-Dame-du-Taur lors d'une manifestation des Gilets jaunes.

« Hier, des manifestants se sont réfugiés dans l'église Notre-Dame-du-Taur, proche du Capitole à Toulouse. Les forces de l'ordre sont entrées dans le porche de cette église. Dans le climat de violence que nous vivons dans notre ville depuis plus d'un an tous les samedis, tout en reconnaissant le difficile travail accompli par ces forces de l'ordre dans notre pays, j'appelle chacun à plus de calme dans une volonté de dialogue », a communiqué l'archevêque, qui a rappelé que « nos églises restent des lieux de paix et d'asile qui doivent être respectés comme tels. » 

 

Benoit XVI persiste…

Au moment de sa renonciation en 2013, il avait promis de se réfugier dans le silence et la prière.

Mais voilà : dans un ouvrage paru chez Fayard (Des profondeurs de nos cœurs), Joseph Ratzinger, 92 ans, s’accroche au célibat des prêtres. Un « cri d'alarme » perçu urbi et orbi comme une pierre dans le jardin du pape François.

En octobre dernier, un synode à Rome avait évoqué la possibilité d'ordonner prêtres des hommes déjà mariés dans les zones reculées de l'Amazonie, pour pallier le manque de vocations.

Et Jorge Mario Bergoglio doit trancher cette épineuse question, bien embarrassante pour celui qui déclarait il y a un an : « Je préfère donner ma vie que de changer la loi sur le célibat. »

« Le célibat est indispensable. Je ne peux pas garder le silence », justifie l'impotent Benoit XVI, alors que pour le cardinal guinéen Sarah, co-auteur de l’ouvrage, les conséquences seront lourdes :

« Tout affaiblissement du principe du célibat, même limité à une seule région, ne saurait être une exception mais une rupture, une blessure dans la cohérence interne du sacerdoce », expliquait-il au Figaro. Sarah occupe le poste de préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.

 

… mais ne signe pas

Un premier rétropédalage du côté de Benoit XVI a vite été observé. Le secrétaire de l'ancien pontife a déclaré que, « sur les instructions du pape émérite », il avait demandé au cardinal Sarah de « contacter les éditeurs du livre et de leur demander de retirer le nom de Benoît XVI en tant que coauteur du livre et de retirer sa signature de l'introduction et des conclusions également. ». Problème : Sarah publie les courriers échangés avec l'ex-Saint-Père attestant leur accord sur le célibat des prêtres.

« Considérant les polémiques », très vives depuis l’annonce de la publication, le cardinal Sarah a finalement décidé le retrait du nom de Benoît XVI parmi les auteurs, et ce à la demande de Benoît XVI. Le texte demeure « absolument inchangé ».

Dans la soirée du 13 janvier 2020, des journalistes espagnols, citant une « source très proche » de Benoît XVI, avaient mis en doute la collaboration réelle du cardinal Robert Sarah et de Benoît XVI, avançant notamment que Sarah avait caché ses véritables motivations, à savoir la rédaction du livre à « quatre mains ». Le cardinal guinéen, avait répondu à ces assertions en publiant trois lettres échangées entre lui et le pape émérite comme preuves de leur « proche collaboration ».

 

C’est la Faute à Voltaire !

Depuis sa quasi-démission il y a sept ans, Ratzinger est resté une figure de référence dans les franges les plus conservatrices de l'Église catholique, sérieusement hostiles à l'élection du jésuite François à la tête du Saint-Siège et à ses politiques d'ouverture (notamment vers l'Islam).

Et après quelques années de silence, les prises de position de Benoît XVI n'ont plus été réservées à ses seuls visiteurs au monastère Mater Ecclesia, à l'abri dans les jardins du Vatican. En avril dernier, il créait déjà la polémique en publiant un long commentaire pointant la révolution sexuelle de 1968 et l'effondrement de la foi en Occident comme causes des scandales de pédophilie dans l'Église catholique.