ECHOS DES BéNITIERS

 AN II 169 AVRIL 2018

« Brûlons la métisse ! »

 
 

Scandale à Orléans : la jeune femme qui doit incarner Jeanne d’Arc lors des « fêtes Johanniques » de 2018 a été victime d’insultes racistes sur les réseaux sociaux dès l’annonce de sa participation.

La presse a parlé d’un « déferlement de propos insultants ».

 

La jeune femme se nomme Mathilde Edey Gamassou. Elle n’est même pas anglaise !

Mais d’origine béninoise par son père et polonaise par son père. Tout ça est très cosmopolite.

Le procureur de la République d’Orléans a ouvert une enquête pour « incitation et provocation à la haine raciale ». Deux comptes Twitter sont visés par la procédure. 

Les auteurs des tweets racistes encourent cinq ans de prison. Aux oubliettes !

 Prenez et touchez, ceci est mon flingue

Chez nous, on bénit les cartables et les machines à sous. En Pennsylvanie, à Newfoundland, ce sont les armes à feu. Une cérémonie a été organisée par le World Peace and Unification Sanctuary.

Le révérend Sean Moon, fils du messie autoproclamé Sun Myung Moon et créateur de l'Unification Church, a prié pour «un royaume de police de paix et de milice de paix où les citoyens, à travers le droit divin de garder et de se déplacer avec des armes, pourront se protéger mutuellement et protéger la prospérité humaine

Des mécréants d’une école primaire située à proximité ont préféré déplacer leurs élèves pour la journée, prétextant craindre des incidents durant la bénédiction.

Des manifestants ont osé parlé de « secte religieuse armée ». Il faut savoir que depuis les récentes

tueries de masse l’hérésie anti-armes gagne du terrain aux USA. Il y a des croisades qui se perdent.

 Les trois p’tits loups et le grand méchant cochon

Un prêtre de 45 ans a été mis en examen dans le Gard pour « corruption de mineurs » et « chantage », faits passibles de 7 ans de prison. Le procureur a demandé le placement sous contrôle judiciaire du prêtre, dont la paroisse n'a pas été précisée.

Corruption de mineurs ? Rien que de très banal en apparence. Le piège à jouvenceaux l’est moins.

L’affaire a éclaté lorsque trois jeunes adolescents ont expliqué avoir été attirés sur internet par une jeune fille de leur âge sous pseudo féminin. Or la donzelle était en fait le prêtre quadragénaire, visiblement bien conservé. Pour la (le) séduire, les trois mineurs ont donc fourni au prêtre des photos où ils s’étaient dénudés. Après quoi l’homme de Dieu est suspecté d'avoir fait chanter l’un des jeunes en le menaçant de diffuser les images sur les réseaux sociaux.

Ce sont des parents, alertés par leur fils, qui auraient dénoncé les faits. Le groupement de gendarmerie du Gard a réussi à identifier les adresses IP des ordinateurs, et le prêtre a été confondu. Nous aussi.

Les voies du malin sont bien ténébreuses.

 "Compelle intrare"

Révélé par le Journal du Dimanche : le facétieux Premier ministre Edouard Philippe a lancé un défi à Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, avec une bouteille de vin comme enjeu. Il s’agissait, lors des Questions au gouvernement le 21 janvier dernier, de citer le philosophe saint Augustin.

Pari tenu ! Apostrophé sur son projet de loi sur l'asile, Collomb a ouvert son propos par cette citation : « J'aimais aimer et, aimant aimer, je cherchais qui aimer. »  Augustin, pour Collomb, « C’est un grand philosophe qui disait : "Amabam amare et amans amare quid amarem quaerebam". »

Augustin est accessoirement l’inventeur du dogme du péché originel, sans lequel nous ignorerions notre culpabilité foncière. Et aussi, ce qui ne doit pas déplaire à notre ministre de l’Intérieur, le premier Père de l’Église à avoir appelé à la répression des hérétiques par le bras armé de l’autorité impériale. Les paysans pauvres d’Afrique du nord s’étaient révoltés au nom de l’évêque Donat contre le clergé de la Province. « Compelle intrare : force-les à entrer (dans l’Église). »

Répression ou soumission pour le salut de leur âme, au nom de l’Amour augustinien.

 Esclavage urbi

Les sœurs (généralement de façon anonyme) n'hésitent pas à comparer leur quotidien à une forme d'esclavage au service des cardinaux et des évêques.

Selon sœur Marie, certaines nonnes, effrayées à l'idée de mettre leurs familles dans l'embarras en dénonçant les religieux, ne tiennent que « grâce à la prise d'anxiolytiques ».

Sœur Cécile revendique un salaire : « Je n'hésite plus à dire que je désire être payée. Il ne s'agit pas de viser la richesse, mais nous voulons vivre dignement et simplement ». Et d'ajouter : « Derrière tout cela se cache l'idée qu'une femme vaut moins qu'un homme et, en particulier dans l'Église catholique, qu'un prêtre est tout et une nonne rien ».

 

Pour la première fois, jeudi 1er mars, des religieuses du Vatican ont dénoncé, via L'Osservatore Romano, quotidien du Vatican, leurs conditions de travail, l’absence de salaire et les phénomènes d'inégalités flagrantes entre hommes et femmes au sein de l'Église catholique.

Des religieuses docteures en théologie sont cantonnées soir et matin aux corvées ménagères.

 

Esclavage orbi

Le Pape a plaidé pour « libérer les esclaves d’aujourd’hui », sous forme d’un « dialogue ouvert » devant la commission internationale catholique sur les migrations. « La libération des miséreux, des oppressés et de ceux qui sont persécutés est une partie intégrante, aujourd’hui comme hier, de la mission que Dieu a confié à l’Église », a rappelé le Pape, qui a simplement oublié de parler du sort des religieuses. C’est ballot ! Surtout que son intervention tombait le 8 mars, journée de la femme.

 Il faut rendre à César…

Le Saint-Sépulcre, présumé site du tombeau du Christ, a été fermé au public, dimanche 25 février à midi, dans la vieille ville de Jérusalem-Est. Les responsables des trois Églises chrétiennes qui administrent ce lieu hautement touristique dénoncent des mesures fiscales prises par l’exécutif israélien.

La mairie de Jérusalem veut faire payer des impôts sur certaines propriétés des Églises considérées comme « commerciales ». Le litige porte sur un arriéré de paiement de 152 millions d’euros.

Sur le parvis, Théophile III, le patriarche grec orthodoxe de Jérusalem, Nourhan Manougian, son homologue arménien orthodoxe et Francesco Patton, le custode de Terre sainte (supérieur de l’ordre

catholique des Franciscains), ont justifié, dans un communiqué conjoint, une décision « sans précédent », en réponse à « la campagne systématique contre les Églises et les communautés chrétiennes de Terre sainte » menée par Israël.

Vexés d’être considérés comme de vulgaires marchands du temple, les autorités religieuses du

St Sépulcre ont décidé d’aller à l’affrontement. « En signe de protestation, nous avons décidé de

prendre cette mesure sans précédent de fermer l’église du Saint-Sépulcre. »