C’est dans l’institution militaire que résonnent nos échos de germinal.
Cet article est dédié à l’actuel chanoine du Latran.
Il existe à Versailles une chapelle animée par l'association canonique Saint Jean Bosco, Cette chapelle « Notre-Dame des Armées » offre à ces fidèles une vie quasi-paroissiale et où on célèbre encore la liturgie romaine de 1962.
Cette chapelle est le lieu où la Vierge Marie, accompagnée de St Michel et de Ste Thérèse, est apparue et a parlé à une certaine Marcelle Lanchon, 23 ans, devenue depuis « vierge consacrée ». C’était le 8 septembre 1914, fête de la Nativité, mais aussi journée glorieuse sur le plan militaire puisqu’au même moment la Vierge arrêtait les Allemands sur la Marne, aux portes de Paris.
On voit que la Vierge Marie avait clairement choisi d’aider les Français.
"Si, en union avec mon divin Fils, j'aime toutes les nations qu'il a rachetées de son Sang, vois comme je chéris particulièrement ta chère patrie. Mon Fils désire que l'on fasse des images et des statues me représentant ainsi, et qu'on m'invoque sous le vocable de Reine de France. Si l'on répond à ce nouveau désir de son divin Cœur, la France redeviendra tout particulièrement mienne. Je la prendrai à jamais sous ma maternelle protection et mon Fils se plaira à répandre sur elle d'abondantes bénédictions."
la Vierge se manifesta à nouveau en 1916, deux ans jour pour jour après son apparition à Marcelle Lanchon. L’évêque de Versailles approuva officiellement la « Pieuse union des Adoratrices du Sacré-Cœur » et permit d’imprimer l’image de « Marie Reine de France », ainsi que le texte de la prière révélée au cours des apparitions.
S’il n’y eut jamais de suite canonique définitive, c’est peut-être que la Vierge n’avait pas tenu toute ses promesses. Après 1918, il était difficile d’invoquer ses abondantes bénédictions. Sauf peut-être aux négociations du traité de Versailles. Il est vrai que la Vierge y était chez elle.
Les trois secrets de Fatima
Comme la Vierge Marie se plaît à prendre la parole aux moments des guerres, un mot sur Fatima :
Fatima, c’est toute une histoire, trop longue à raconter dans le cadre de ces Echos. Revenons simplement sur les fameux « secrets » révélés par la Vierge Marie à trois petits bergers illettrés, en 1917 au Portugal.
Le 13 octobre 1917, elle annonça à la petite Lucia que la guerre mondiale était enfin terminée, depuis le dimanche précédent. Comme quoi il est parfois difficile, même à la mère de Dieu, de prédire le présent. Les foules ne sont pas rancunières et se pressent encore de nos jours au sanctuaire de Fatima.
Pour le 2ème secret, on en a un résumé et un jugement sans appel dans ce que disait le théologien italien Enzo Bianchi dans la Repubblica : « Un Dieu qui pense révéler en 1917 que les chrétiens seront persécutés et qui ne parle pas de la Shoah et des six millions de juifs n’est pas un Dieu crédible. » Et voilà Dieu habillé pour l’hiver.
Car pour l’Eglise catholique, c’est toujours Dieu qui parle, pas d’embrouille.
Le 3ème secret ne devait être révélé qu’après 1960, et on sait que le pape ne jugea pas opportun d’en publier le texte, écrit en portugais dialectal. Le secret n’a été révélé qu’en mai 2000. On apprit donc que c’est la Vierge Marie qui déjoua l’attentat perpétré contre le pape Jean-Paul II le 13 mai 1981. Pour la précision de l’événement, il ne faudra pas être trop regardant : la victime est désignée comme « l’évêque vêtu de blanc », ce qui est digne de Nostradamus. On ne comprend pas pourquoi il n’aurait pas fallu attendre le 14 mai au matin pour annoncer au mode la révélation, c’était vraiment le bon moment !
Mais la révélation du 3ème secret est restée un bide, entraînant la consternation jusque dans les rangs catholiques. Ainsi le dominicain Jean Cardonnel, dans une tribune du Monde (3 juin 2000) déclarait intolérable d’entendre « que la Sainte Mère de Dieu ait pu détourner les balles faites pour tuer le pape alors qu’elle n’aurait pas levé le petit doigt pour arrêter l’extermination de millions de juifs et la traite ignoble de millions de noirs. »
Jean-Paul II n’a jamais désavoué Fatima, tout en gardant une certaine distance. Il déclarait dix-neuf ans plus tard : « je désire une fois de plus célébrer la bonté du Seigneur envers moi, quand, durement frappé ce 13 mai 1981, je fus sauvé de la mort. »
Le pape François s’est rendu à Fatima lors des JMJ, le 5 août 2023. La presse a relevé qu’il avait créé la surprise « en choisissant d’éviter totalement le thème de la guerre, dans un lieu pourtant hautement symbolique, où trois voyants trois voyants disent avoir entendu la Vierge leur demander de consacrer la Russie au cœur immaculé de Marie. » Prudence à tous les niveaux.
En attendant la prochaine révélation, le fait est là : les apparitions de la Vierge sont toujours reconnues par l’Église !