ÉCHOS DES BéNITIERS

Ce mois-ci, les échos résonnent à n’en plus finir. Ils font trembler les murs.

Le rapport Sauvé est passé par là, avec sa litanie d’abus, de viols et de turpitudes que seule l’Église paraît découvrir. Nous prions nos lecteurs qui n’en seraient pas lassés de se reporter directement au texte du rapport, nos colonnes constituant un support dérisoire face à l’ampleur des faits.

Nous nous contenterons de quelques échos sur la confession, et de faits divers en marge du rapport. 

 

Bel exemple !

(Document reproduit par le « Canard enchaîné »)

« Mais priez, mes enfants. Dieu vous exaucera en peu de temps.  Mon fils se laisse toucher »

Telle est la phrase apparue au ciel en lettres d’or à quatre enfants de Pontmain, commune de Mayenne, le 18 janvier 1871. 

La Vierge s’était montrée à leurs yeux comme je vous vois, sous la forme d’une belle dame vêtue d’une robe bleue semée d’étoiles.

À l’époque elle apparaissait souvent. Depuis elle s’est lassée.

L’affiche reproduite ci-contre est une invitation à participer au pèlerinage de Pontmain. Elle a été produite par le diocèse de Sées, dans l’Orne, que nous ne féliciterons pas pour son bon goût.

 

 

Quand on aime on ne compte pas

D’après une enquête du Times publiée en septembre, un prêtre de l’Église catholique a été arrêté et assigné à résidence pour un délit financier dans la ville toscane de Prato.

Francesco Spagnesi est accusé d’avoir volé 100 000 euros dans les caisses de sa paroisse pour se procurer des drogues pour des orgies. Le prêtre de 40 ans a reconnu avoir fourni du GHB, dite « la drogue du viol », lors de parties fines, mais nie avoir pioché dans les caisses de sa paroisse.

Quelque 200 personnes ont été interrogées par les autorités italiennes.

Elles ont participé à ces soirées. Le suspect vivait en colocation avec un complice. Ce dernier, dénoncé par une source anonyme, a révélé à la police qu’il avait importé un litre de GHB des Pays-Bas, drogue de synthèse courante dans les soirées « chem-sex », où des gays s’adonnent à des activités sexuelles, en raison de ses effets euphorisants.

 

Vade retro 5G

Deux moines d'un couvent catholique intégriste du Rhône ont été mis en examen pour avoir saboté des antennes-relais par hostilité au déploiement de la 5G. Selon le parquet de Villefranche-sur-Saône, les deux hommes ont reconnu avoir mis le feu à un pylône téléphonique dans la nuit du 14 au 15 septembre à Saint-Forgeux. La nuit suivante, nos deux capucins ont été pris en flagrant délit à tenter d'incendier une antenne dans la commune d’Ancy.

Présentés à un juge d'instruction, ils ont reconnu les faits, expliquant avoir agi « pour prémunir la population des effets nuisibles » de la 5G. Ils ont été mis en examen pour « destruction et tentative de destruction par moyen incendiaire » et « association de malfaiteurs » et placés sous contrôle judiciaire.

Ils font partie d'une communauté capucine basée au couvent Saint-François, à Villié-Morgon, rattaché au mouvement intégriste de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X. Ils auraient voulu agir pour le bien-être de l'humanité, les ondes étant « très nocives à la santé ». Une porte-parole du couvent a évoqué « un acte isolé et une erreur de jeunesse »". Les deux hommes sont pourtant âgés de 39 et 40 ans !

Confessions pastorales

L’abbé Jury écrivait (cité par Henri Perrodo-Le Moyne, dans « La Vérité sur la Confession ») :

Quand j’étais persuadé que la pureté était une loi pour tous les prêtres, chaque fois qu’un prêtre venait se confesser à moi, j’éprouvais angoisse et dégoût. En voilà encore un qui va me dire : « Je me suis procuré une pollution » ou « J’ai tripoté un petit garçon ou ma nièce, mais je ne sais pas si je l’ai fait délibérément : Je m’en accuse comme Dieu le connaît. »

Hélas ! c’était ça neuf fois sur dix. Aussi fuyais-je ce ministère. Je ne le fuis pas moins aujourd’hui, mais pour d’autres raisons je ne peux pas leur dire : « Ça n’a aucune importance ! On vous a imposé une vie impossible. »

Montrer les vices de la continence, montrer que tous les prêtres en sont atteints et donner au public le moyen de se rendre compte facilement, à première vue, des désordres créés par la continence. Quand le public pourra se dire : « L’abbé Un tel a tel vice, je ne puis me confesser à lui », l’Église sera obligée de supprimer sa loi.

Les confessions de Bolloré

La presse l’a largement relayé : quand ses proches s’étonnent de voir le patriarche « se comporter en pirate du lundi au samedi et en grenouille de bénitier le dimanche », courbé sur son prie-Dieu aux messes, qu’il ne manque jamais, Bolloré père répond sans fard : « La religion catholique est formidable : je pèche, je me confesse, je recommence. »

Le grand remplacement arrive

Depuis 2010, sur la tour nord de la primatiale Saint-Jean à une douzaine de mètres du sol, on peut apercevoir sous forme de gargouille le visage d'un certain Ahmed Benzizine, qui fut chef de ce chantier de rénovation.

Une tradition remontant au Moyen-Âge consiste pour les tailleurs de pierre à représenter certains de ceux qui ont travaillé sur le chantier des cathédrales. C’est une marque d’amitié et de reconnaissance.

Ahmed Benzizine étant musulman (et croyant), ses compagnons ont gravé dans la pierre l’inscription « Dieu est grand » …en français et en arabe.

       
 

Il n’y a là aucune provocation. Le tailleur de pierre explique dans Libération qu'« il n'y a pas que des catholiques qui travaillent sur les églises, il y a toujours beaucoup de musulmans, en échafaudage ou en maçonnerie ». Et l’archevêché n’a rien eu à redire.

Pourtant, à l’époque, quelques catholiques lyonnais (en particulier le mouvement des Jeunes Identitaires de Lyon), se sont étranglés devant la sculpture. Sur leur site internet, ils ont dénoncé le fait qu'« à Lyon, les musulmans se paient le luxe de s'approprier nos églises, en toute tranquillité et avec la complicité des autorités catholiques »… « Allahou Akhbar ! »

 
   
 
 

 

 

Du beau monde

Reinhard Marx, archevêque de Munich et Freising et « porte-parole des réformateurs », (Le Monde du 10/06/2021) est un des très hauts dignitaires de l’Église romaine au Vatican.

Président de la Commission des épiscopats de la communauté européenne de 2012 à 2018 et président de la Conférence épiscopale allemande de 2014 à 2020, il participe au conclave de 2013 qui élit le pape François et fait partie, depuis cette date, d'un groupe de neuf prélats chargés d’épauler le pape dans la réforme de la Curie romaine et la révision de la constitution apostolique Pastor Bonus.

Le 8 mars 2014, il est nommé membre et coordinateur du Conseil pour l'économie

Le 12, il est nommé président de la Conférence épiscopale allemande, jusqu’à l’an dernier, lorsqu’il a refusé de se présenter pour un second mandat.

Il vient de démissionner de sa charge d’évêque.

 

Ébranlements dans l’Église

   Aux développements qui ont précédé le procès Barbarin s’ajoute cette démission retentissante.  

Le cardinal Reinhard Marx a prié le Pape « d’accepter sa renonciation à sa charge d’évêque. »

Il s’agit bien d’une crise profonde.  Dans sa lettre de démission, Marx écrit au Pape vouloir « assumer la coresponsabilité de la catastrophe des agressions sexuelles commises par des représentants de l’Église au cours des dernières décennies », avant d’ajouter :

   « Les enquêtes et les expertises de ces dix dernières années n’ont cessé de me montrer qu’il y a eu à la fois des défaillances personnelles et des erreurs administratives, mais aussi une défaillance institutionnelle. L’Église n’a pas su en assumer la responsabilité “systémique”. Les polémiques et discussions plus récentes ont montré que certains représentants de l’Église ne veulent pas accepter cette coresponsabilité ni par conséquent la faute commune de l’Institution. Par conséquent, ils refusent tout type de réforme et d’innovation en ce qui concerne la crise liée aux abus sexuels. »

 

Réponse du pape

François a refusé la démission.

 « Et si vous êtes tenté de penser qu’en confirmant votre mission et en n’acceptant pas votre démission, cet évêque de Rome (votre frère qui vous aime) ne vous comprend pas, pensez à ce que Pierre a ressenti devant le Seigneur quand, à sa manière, il a présenté sa démission : "éloignez-vous de moi, je suis un pécheur", et écoutez la réponse : "sois le berger de mes brebis" » conclut le pape.

Le retour de l’Antéchrist

   (Lu sur Catho-Info) « Alors que les médias présentent le pape François comme un homme doux, bon et attentif aux pauvres, aux réfugiés, aux démunis et à toutes les formes d’exclusion, curieusement son discours sur le démon et les péchés est totalement ignoré. C’est pourtant bien un seul et même discours puisque le démon conduit au péché et au mal qui gangrènent le monde et en font un monde perclus d’exclusions. Or depuis son accession sur le trône de saint Pierre, le pape François ne cesse de montrer du doigt le démon et le péché. »

  

   Et le 11 novembre le pape est allé à la racine du mal, mettant à l’index l’Antéchrist. « Un nom violent que l’on croyait oublié et passé de mode, tant on le laisse aux millénaristes de tous poils.

Pourtant, l’Antéchrist existe bel et bien et s’oppose au Christ Lui-même, le défigure, le combat, comme il le fit sur la Croix, ou contre saint Michel... »

« Traditionis Custodes », le motu proprio du pape François

Le pape François a annoncé vendredi 16 juillet un encadrement plus strict de la messe ancienne en latin, revenant sur un décret de 2007 de son prédécesseur Benoît XVI qui avait largement donné satisfaction aux catholiques traditionalistes. Il estime que les concessions accordées dans le passé aux traditionalistes, dans un souci d’unité de l’Église, ont été utilisées de manière abusive au mépris du Concile Vatican II, pour « renforcer les différences, construire des oppositions ».

   Le pape Benoît XVI, qui s’est déclaré « attristé », avait justifié sa décision par un souci de « réconciliation » au sein de l’Église catholique, 19 ans après le schisme des adeptes de l’évêque Marcel Lefebvre, décédé en 1991, qui avait refusé Vatican II.

Dans son nouveau décret, le pape François précise que les évêques des diocèses auront désormais la compétence exclusive d’autoriser les messes des traditionalistes, et dans quelles conditions.

Sans le latin, sans le latin…

   Pierre-Maël et Aymeric, deux frères étudiants sur Lille, sont agacés : « Notre pape sort de réanimation et choisit de détruire ce que son prédécesseur a fait », déplorent-ils avant d’ajouter : « Mais ici dans le Nord, ça ne devrait pas trop être embêtant car nous avons signé une convention d’occupation avec l’évêché… »

   Ces fidèles pourront-ils continuer à célébrer la messe comme précédemment ? « On verra bien ce que fait l’évêque », répond Emmanuel, 51 ans, qui a retrouvé la foi il y a une vingtaine d’années grâce à la messe traditionnelle.

 

Apparition à Lourdes

Emmanuel Macron est le premier président de la Ve République à avoir été accueilli au sanctuaire de Notre-Dame de Lourdes, au mois de juillet. Il a échangé pendant une heure et demie avec les pèlerins présents sur l’esplanade face à la basilique et à la grotte où la Vierge est apparue à Bernadette Soubirous, en 1858. Au cours de leur visite dans la ville mariale, Jacques Chirac et François Hollande n’avaient pas visité les sanctuaires.

 

Dans les bas-fonds de la ville de Londres

   L’affaire de l’immeuble de Londres, un procès hors-norme pour le Vatican.

La justice vaticane a ouvert, mardi 27 juillet, le procès de la tentaculaire affaire de l’immeuble de Londres, qui aurait coûté des dizaines et des dizaines de millions d’euros au Saint-Siège.

Détournement de fonds, malversations ou encore corruption, autant d’accusations dont devra répondre la dizaine d’accusés parmi lesquels le cardinal Becciu.

   La Secrétairerie d’État, incontournable administration centrale du Saint-Siège, s’est trouvée engluée dans des montages financiers hasardeux, engendrant des dizaines, voire des centaines de millions d’euros de pertes. C’est la question, en partie du moins, à laquelle devra répondre le procès, tenu dans une salle des Musées du Vatican.

   L’affaire avait été confirmée en novembre 2019 par François lui-même. Le pape avait alors envisagé des « problèmes de corruption », mais il était loin de se douter de l’ampleur du problème, ni du nombre de personnes impliquées.

Elle s’est vraiment révélée en septembre 2020, lorsque le cardinal Angelo Becciu, préfet de la Congrégation des causes des saints, que le pape avait contraint à la démission.

   L’acte de mise en accusation permet de mieux comprendre le scandale. À partir de 2013, la Secrétairerie d’État se lance dans des investissements d’autant plus hasardeux que ses responsables n’ont aucune connaissance particulière en la matière. Ce dicastère « est composé d’un management dépourvu de compétences financières, à plus forte raison parce qu’il s’agit de prélats », indique le document.

   Conséquence : la Secrétairerie d’État « a agi sans les précautions minimales que même la plus naïve des personnes aurait cherché à avoir. » Tragique idée, alors que le dicastère romain s’est retrouvé conseillé par des collaborateurs corrompus et des investisseurs sans scrupule.

   Les investissements se font largement au-dessus des valeurs du marché et les revenus ne reviennent pas vers la Secrétairerie d’État, tandis que les intermédiaires s’enrichissent et que des employés corrompus du Vatican touchent des commissions. Et tout cela, avec l’argent du denier de Saint-Pierre.

Le début d’une invraisemblable affaire à tiroirs …dont on n’a pas fini de parler !

 

Procès renvoyé à octobre 

La justice du Vatican a tenu mardi 27 juillet la première audience du procès de la tentaculaire affaire de Londres. Après une longue journée consacrée à des questions de procédures, il a été décidé de renvoyer le procès au 5 octobre prochain.