ÉCHOS DES BéNITIERS

 

Le foot c’est sacré

La scène a conquis les fidèles de l’église de Barberino di Mugello, près de Florence.

Lors de la messe de Noël, le curé, grand fan de la Fiorentina, a réinterprété l’Évangile pour célébrer le carton de la Viola face à la Juventus (3-0) le 22 décembre. 

Le prêtre a remplacé le nom des trois rois mages par ceux des buteurs de la rencontre, y compris celui du malheureux latéral brésilien de la Vieille Dame, auteur d’un but contre son camp.

« Je ne veux pas mélanger le sacré et le profane, mais aujourd'hui les rois mages s'appellent Vlahovic, Alex Sandro et Cáceres », a déclaré l’homme d’Église, comme l’a rapporté le Corriere dello Sport.

Fan de San Lorenzo, le pape François, qui a sa carte de socio à Boca Juniors, a sûrement apprécié.

Et pendant ce temps-là, certains attendent encore la venue de Messi !

 

Bon pour une réprimande

L'ancien prêtre Bernard Preynat, 75 ans, avait été condamné à cinq ans de prison pour 20 ans d’agressions sexuelles sur mineurs, le 16 mars 2020.

Il n'a jamais été incarcéré et pourrait ne jamais l'être : son avocat a demandé l'avis d'un collège d'experts pour déterminer si son état de santé était compatible avec une détention. Il était pourtant apparu en bonne santé il y a un an lors de son procès devant le tribunal de Grande Instance de Lyon. 

Après sa condamnation, Preynat avait fait appel de la décision sans être placé en détention, avant de renoncer à cette procédure en novembre 2020. Il pourrait ne jamais connaître la prison.

Et pour cause d'insolvabilité, il ne payera pas non plus de dommages et intérêts.

 

« Compte tenu de l’âge de Preynat, une expertise sera ordonnée par le juge de l’application des peines (JAP) pour savoir si son état de santé est compatible avec l’exécution de la peine », a précisé son avocat Me Doyez, confirmant des informations de la radio RCF.

 

« Vous êtes condamné, vous êtes reconnu coupable, vous avouez les faits et vous voulez vous dédouaner d'aller en prison, en plus de ne pas pouvoir indemniser les victimes... C'est juste fou », a réagi l’une des victimes. « Après toutes ces années de procédure, cela peut donner l'impression aux victimes que la montagne a accouché d'une souris » a commenté l’un des avocats.  

 

Secret des dieux

C'est la fin du secret d'État ou plus précisément la fin du secret pontifical sur les abus sexuels.

Mardi 17 décembre, le pape François a levé le secret sur les délits d’agressions sexuelles dans l’Église catholique, tout en maintenant « un minimum de confidentialité ».  Au Vatican, on parle « d'un tournant historique ». 
Le secret pontifical, appelé parfois secret du pape, est une règle de confidentialité protégeant les informations sensibles relatives à la gouvernance de l'Église universelle, selon la définition du site Le forum catholique : « En substance, les raisons qui avaient conduit le législateur ecclésiastique à introduire, parmi les matières sujettes au secret pontifical, les délits les plus graves » comme les agressions sexuelles « cèdent le pas face à des valeurs qui sont considérées aujourd'hui comme plus élevées et dignes d'une protection particulière », comme « la primauté de la personne humaine blessée

« Les plaintes, les témoignages et les documents des procès concernant les agressions" sexuelles et qui faisaient jusqu'à présent l'objet du secret pontifical pourront désormais être livrés aux magistrats de la justice civile des divers pays », a déclaré le pape François.              
Il a été décidé que la détention de matériel pédopornographique impliquant des mineurs de moins de 18 ans serait désormais considérée comme un grave délit, alors qu'auparavant la limite d'âge était de 14 ans.

Entre 14 et 18 ans, ce n’était pas un « grave délit ». Le souverain pontife a néanmoins affirmé à maintes reprises qu'il existait une limite impossible à dépasser : le secret de la confession demeure absolu, ce qui exclut une dénonciation de faits rapportés en confession.

 

 

 

Cachez ce saint que je ne saurais voir

Le pape argentin impose cependant un minimum d'attention, exigeant que "les informations" sur ces affaires soient "traitées de manière à garantir la sécurité, l'intégrité et la confidentialité (...) afin de protéger la bonne réputation, l'image et la vie privée de toutes les personnes concernées ».       
Qu’est-ce que cela signifie ? Le même jour, François a décidé la levée du secret pontifical et accepté la démission, pour « limite d'âge », de l'ambassadeur du Vatican en France Luigi Ventura.

Celui-ci est sans doute âgé, nous ne le contestons pas, mais il a surtout fait l'objet d'une enquête pour agressions sexuelles à Paris. 

 

Entre le bœuf et l’âne

Deux nouveaux santons ont fait leur apparition à Fourvière : Jeanne Garnier et saint Irénée, père de l’Église de Lyon. Le Progrès du 24 décembre 2020 nous informe : « En 202 [donc après les martyrs de 177], le 2e évêque de Lyon est à son tour martyrisé. »

Manifestement, on n’apprend plus aux journalistes à vérifier leurs sources. On ne connaît pas l’année de la mort d’Irénée (on sait seulement qu’il n’existe plus de texte de sa main après 202).

Ses restes pourraient bien ne pas être authentiques – même si on a établi le contraire …en 1410.

Et la seule mention d’une persécution à son endroit vient d’une légende du Vème ou du VIème siècle, qui aurait fait 19 000 victimes, non compté les femmes et les petits enfants.

Les Lyonnais n’en ont pas gardé le souvenir. « Rien ne permet donc d’affirmer qu’Irénée est mort pour sa foi » écrivait Jean Etèvenaux, dans un ouvrage préfacé par le cardinal Decourtray.

En résumé, une seule source connue : l’eau bénite.

 

Du sabre au goupillon

Olivier Jacques Marie de Germay est le nouvel archevêque de Lyon. Né en 1960 à Tours, il est fils d’un général de division. Après des études en classes préparatoires au Prytanée national militaire de La Flèche, il intègre l'École spéciale militaire de Saint-Cyr à Coëtquidan en 1981 (promotion Grande Armée), d'où il sort officier en 1983. Servant dans les forces parachutistes, au 1er régiment de hussards parachutistes, à partir de 1986, il est déployé notamment au Tchad, en Centrafrique et en Irak.

À la Toussaint 1990, alors qu’il se prépare à prendre le commandement d’une unité parachutiste, il découvre sa vocation et renonce à sa carrière militaire. Il passe par le séminaire de Paray-le-Monial en 1991, le Séminaire universitaire Pie XI, l'Institut catholique de Toulouse puis le Séminaire français de Rome et à l'Institut pontifical Jean-Paul II. Il est ordonné prêtre pour le diocèse de Toulouse le 17 mai 1998 et obtient une licence de théologie morale à Rome en 1999. Ses charges le conduisent à Toulouse, puis à Ajaccio, où il est nommé évêque en 2012. Le 22 octobre 2020, la Conférence des évêques de France annonce que le pape François a nommé Olivier de Germay archevêque de Lyon.

 

Sans pitié !

Réaction du « Mouvement révolutionnaire pour la défense des droits des Afrodescendants et des Africains Anti-Impérialisme, Anti-Néocolonialisme luttant contre la négrophobie et le racisme » :

« Des criminels commandos qui tuent en Afrique deviennent saint par la grâce de l’opus dei »

Olivier CERTAIN de GERMAY de CIRFONTAINE, membre des commandos d’Afrique des forces parachutistes de 1981 à 1991, est intervenu dans des actions brutales et meurtrières, au TCHAD, au Cap VERT, au CONGO, en COTE D'IVOIRE, au MALI, en MAURITANIE, en CENTRAFRIQUE, au SÉNÉGAL.

« De père en fil, les GERMAY ont pris part à des missions-exactions meurtrières et assassines contre les populations africaines en servant les commandos de l’armée française nostalgique du colonialisme, prétendant à chaque fois mener des missions humanitaires et de maintien de la paix. »

La devise de son commando est « sans pitié ».

Nous y reviendrons.