Pour une loi de liberté, d’égalité, de Fraternité
En FRANCE, CHAQUE PERSONNE DOIT AVOIR LE DROIT DE DÉCIDER ET DE FAIRE RESPECTER SON LIBRE CHOIX DE PARCOURS DE VIE JUSQU'AU BOUT.
La tribune du meeting le 24 mai au Palais du Travail de Villeurbanne. De gauche à droite :
Dominique GOUSSOT, Vice-Président de la FNLP et animateur de sa Commission juridique
Jean Louis TOURAINE, Professeur émérite de médecine, député honoraire, membre du Comité d’honneur de l’ADMD
Xavier HYVERT, animateur de la réunion pour la Fédération du Rhône de la Libre Pensée,
Sylvie LONGEON -CURCI, Déléguée du Rhône pour l’ADMD
Fabien LAPERRIERE, Responsable Relations Institutionnelles et ESS Rhône-Alpes MGEN
Les intervenants des associations présentes (Libre-Pensée, ADMD, MGEN) ont partagé leurs points de vue et échangé avec la salle. Toutes signataires du pacte progressiste, elles s’étaient engagées ensemble à faire accéder par la loi:
- Au respect de la liberté de choisir et d’agir des personnes, de façon éclairée et sans pression.
- À l’effectivité des droits des personnes en situation de fin de vie, en particulier : l’accès aux soins palliatifs sur tout le territoire en termes d'égalité, le respect des directives anticipées et des volontés exprimées.
- À la légalisation d’une aide active à mourir pour les personnes atteintes d’une maladie grave et incurable qui, en conscience et librement, la demanderaient.
Il apparaissait que la loi en préparation sur la fin de vie était en bonne voie d’achèvement, et devait permettre, pour la première Fois en France, le droit de décider et de faire respecter son libre choix de parcours de vie jusqu’au bout. Ce droit, longtemps contesté par des opposants liés à la hiérarchie catholique, était soutenu par une immense majorité de Français.
Après la décision du président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale, dimanche 9 juin, Jonathan Denis, président de l’ADMD, a fait part de son immense déception.
La dissolution, dit-il, a « pour effet d’arrêter de manière immédiate et définitive l’examen du projet de loi relatif à l’accompagnement des malades et de la fin de vie qui entamait aujourd’hui sa troisième semaine, avec un vote solennel fixé au 18 juin. » Tout est à recommencer, puisque le texte en cours de lecture tombe automatiquement. Jonathan Denis entend interpeller les chefs des partis afin de leur demander d’intégrer cette demande de la société dans leur programme et de s’engager très clairement à faire aboutir, dans les meilleurs délais, une loi qui autorise chacun à rester maître de son parcours de fin de vie.
La Libre Pensée a assuré l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité de son soutien inconditionnel pour obtenir l’Aide Active à Mourir avec le plein respect des Directives anticipées en application du Principe du plein respect de la Liberté de conscience
« Nous choisissons de nous allier pour constituer une force progressiste et républicaine.
Nous nous retrouvons sur la base de valeurs et de convictions communes et en appelons :
- Au respect de la liberté de choisir et d’agir des personnes, de façon éclairée et sans pression.
- À l’effectivité des droits des personnes en situation de fin de vie, en particulier : l’accès aux soins palliatifs sur tout le territoire en termes d'égalité, le respect des directives anticipées et des volontés exprimées.
- À la légalisation d’une aide active à mourir pour les personnes atteintes d’une maladie grave et incurable qui, en conscience et librement, la demanderaient.
Il importe qu'en France, chaque personne ait le droit et puisse réellement décider et faire respecter son libre choix de parcours de vie jusqu’au bout. »
Extrait du Pacte progressiste, signé le 20 mars 2023 par 18 organisations et constitué au 15 novembre 2023, par vingt-six associations, autour de MGEN et de l’ADMD dont les présidents, Matthias Savignac et Jonathan Denis, sont les deux co-porte-paroles.
L’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité,
La Mutuelle Générale de l’Education Nationale
La Fédération du Rhône de la Libre Pensée
Le Groupe de Villeurbanne de la Libre Pensée
Avec
Jean Louis TOURAINE
Professeur émérite de médecine,
Député honoraire,
Membre du Comité d’honneur de l’ADMD,
Auteur de l’ouvrage « Donner la vie, choisir sa mort, pour une Bioéthique de liberté », aux Editions Erès
Dominique GOUSSOT
Vice-Président de la Fédération Nationale de la Libre Pensée,
Animateur de sa Commission juridique.
Sylvie LONGEON-CURCI
ADMD - Déléguée du Rhône
Fabien LAPERRIERE
Mutuelle Générale de l’Education
Vous invitent à débattre le 24/05/2024 à 19 H
Salle des conférences, au Palais du Travail, Place Lazare-Goujon, à Villeurbanne
Intervention de la Libre Pensée à la soirée-débat sur la fin de vie organisée à Ste Foy lès Lyon le 29 avril 2024 par le député Cyrille Isaac-Sibille
Monsieur le Député, mesdames, messieurs,
Je vous remercie Monsieur le Député, d’avoir organisé ces réunions avec le cadre d’écoute mutuelle que vous avez fixé. .
Je m’exprime ici comme citoyen, militant de la Libre Pensée du Rhône. Je voudrais rebondir sur ce qu’a dit le dernier intervenant au sujet de la clause de conscience. La clause de conscience individuelle du médecin doit être respectée mais ne doit pas être entrainer la remise en cause d’un droit. Si on prend l’exemple de l’IVG, un médecin peut refuser de pratiquer un IVG mais il doit indiquer à la personne qui la sollicite où elle va pouvoir s’adresser. Un hôpital doit organiser un centre d’IVG. La clause de conscience ne s’applique pas à l’institution.
Ce sont ces mêmes principes qui doivent présider au respect des volontés individuelles en matière de fin de vie. Car, « Il n’y a pas de principe supérieur dans notre République qui oblige les patients en fin de vie à vivre leurs souffrances jusqu’au bout. » Le choix de sa fin de vie est une liberté démocratique serait-elle à conquérir. L’individu doit être libre dans une société libre.
Dans cette perspective, la Libre Pensée partage la position qui veulent obtenir qu’une loi visant à légaliser l’euthanasie et le suicide assisté et à assurer un accès universel aux soins palliatifs soit votée par le Parlement, comme le réclament 90% des Français interrogés par l’institut de sondage Ifop en juin 2023.
Avec le vote d’une telle loi, les Français bénéficieraient de leur ultime liberté, comme les Néerlandais, les Belges, les Luxembourgeois et les Suisses en disposent dans leur propre pays. En l’état, le projet de loi prévoit pour demander l’aide à mourir, il faudra être capable de discernement, avoir un pronostic vital engagé à court ou moyen terme et ressentir des souffrances réfractaires aux traitements.
Cela exclut de fait les personnes atteintes de maladie neuro-dégénératives ou rares. Pour elles, il sera soit trop tôt - leur pronostic vital ne sera alors pas engagé - soit trop tard - elles ne seront alors plus capables de discernement, la maladie entraînant des déficits cognitifs.
Nous posons la question, pourquoi cette exclusion, contraire aux valeurs universalistes de la République ? Les personnes en situation de maladie grave et incurable, souffrant physiquement ou psychologiquement, doivent être traitées de manière égalitaire. Pourquoi certaines pourraient être aidées en France, alors que d’autres devraient continuer à chercher une solidarité en Belgique, en Suisse ou, en France, dans la clandestinité ? Il convient que chacun puisse trouver une réponse en France. La condition de pronostic vital engagé doit donc être levée : médicalement, il est très complexe à déterminer, et dans les faits, cela reviendrait à laisser le choix aux médecins et non aux patients. Les personnes malades doivent pouvoir déterminer elles-mêmes le moment où leurs souffrances deviennent trop insupportables pour continuer à vivre, et demander alors à être aidées à mourir. Les directives anticipées rédigées en conscience doivent être prises en compte dès lors que la personne ne sera plus en capacité de s’exprimer, ce qui est d’ailleurs l’objectif premier de ces directives. Si la personne malade doit être au centre alors elle doit l’être aussi des soins d’accompagnement mis en œuvre pour son confort physique, psychique et social : l’aide à mourir doit également être possible dans le cadre de cet accompagnement.
Pour nous, comme pour les membres du Pacte progressiste, l’aide à mourir constitue bien le soin ultime dès lors qu’elle répond à la demande d’une personne malade, qui ne peut guérir et qui ne peut plus tolérer ses souffrances. Il est nécessaire que cette demande puisse être formulée par des directives anticipées rédigées en
conscience, ou directement par la personne capable de discernement au moment où elle l’aura choisi.
L’écoute, l’empathie et le respect sont autant de marqueurs essentiels de notre relation à l’autre, de notre humanité. Permettre à une personne en souffrance une aide ultime, relève de la solidarité. Au nom des principes républicains, nous pensons qu’il est nécessaire de faire évoluer le projet de loi pour que chaque personne en France puisse effectivement être libre de son accompagnement de fin de vie,
traitée de manière égalitaire et solidaire. En France, chaque personne doit avoir le droit de décider et de faire respecter son libre choix de parcours de vie jusqu’au bout. Je vous remercie.