UNIFORMES A L ECOLE : le POUR et le CONTRE
L'uniforme à l'école : pourquoi pas ?
Comme d'habitude, la droite macronienne s'y entend à brouiller les cartes et s'emparer de symboles détournés de leurs buts et significations originelles : on sait ce qu'il en est de la laïcité kidnappée à des fins sectaires douteuses. Dans la foulée du CNU, une nouvelle polémique est apparue, bien susceptible de chauffer les esprits, l'uniforme à l'école.
Uniforme scolaire, bonne ou mauvaise idée ?
Qui a quelque peu voyagé dans le monde a constaté que la plupart des pays ont opté pour l'uniforme dans leur système scolaire sans que les enfants ne se sentent diminués ou opprimés, bien au contraire : il leur confère même dans le tiers-monde un statut privilégié, celui d'être scolarisés. Et fiers de l'être.
Doit-on voir dans l'uniforme à l'école si répandu une volonté de conditionnement et de "militarisation" ou, bien plus prosaïquement, la recherche d'une égalité vestimentaire destinée à invisibiliser ou atténuer les différenciations sociales ?
L'argument "militarisation" ne tient pas s'il n'y a pas arrière-pensée de caporalisation des esprits (salut au drapeau, garde-à-vous, prières, etc.) et dans la mesure où nombre d'activités éminemment civiles
(et syndiquées…) portent sans rechigner ni déchoir un uniforme au travail : pompiers, Poste, SNCF, personnels des hôpitaux, équipages aériens, hôtellerie, contrôleurs, juges, avocats, etc.
Oublions donc les querelles idéologiques stériles et regardons plutôt les avantages concrets de l'uniforme à l'école républicaine : il peut et doit être un symbole d'égalité des chances en estompant les différences visibles des milieux sociaux d'origine ; réduire le casse-tête pécuniaire des parents face à la prégnance omniprésente des modes, marques et logos ; lutter contre les rackets et la violence que cela génère ; prévenir la sexualisation précoce de l'habillement, les abus verbaux afférents et la négligence vestimentaire ; supprimer les causes de compétition vestimentaire ; prescrire une norme de propreté corporelle ; signaler l'ingérence d'intrus à intentions malsaines dans les écoles, etc…
Et dernier point, mais non le moindre, régler d'emblée et sans discussion possible le problème des codes, signes et symboles vestimentaires religieux que tentent d'imposer des mouvances obscurantistes extérieures ou des familles. Cela entraîne une saine neutralité vestimentaire et met l'accent sur une éducation précoce à l'égalité entre tous.
Et comme pour la neutralité laïque qui nous est chère, en dehors de l'école chacun fait ce qui lui plaît, plaît, plaît... RJ
CONTRE A propos des essais d’uniformes à l’école
Dans le beau film HAIR de MILOS FORMAN, il y a une scène d’ouverture où l’on voit des jeunes américains brûler leur ordre de convocation pour partir se battre au VIETNAM en 1967.
Cette révolte de la jeunesse américaine est universelle, dans le sens où elle exprime un refus de la jeunesse de se faire « caporaliser » pour sauver le monde libre du « péril communiste ».
Quel lien avec les tentatives de l’uniforme à l’école ?
Depuis des dizaines d’années, la bourgeoisie en France accumule des contre réformes contre l’école publique et globalement, le devoir d’instruire la jeunesse, pour que chaque génération soit libre de faire ses choix, en toute conscience.
Alors les bonnes âmes se lamentent devant ce qu’ils appellent « l’ensauvagement » de la société et des jeunes. Alors il faut « les redresser » pour qu’ils apprennent à vivre dans la société.
C’est la stratégie fort coûteuse par ailleurs, du SNU, service national universel, pris sur le temps scolaire, pour apprendre à la jeunesse à marcher au pas, saluer le drapeau et OBEIR.
C’est dans cette logique qu’arrivent les « essais » d’uniforme à l’école, fort cher aussi avec 200 euros d’argent public par uniforme.
Mais, sacré nom d’une pipe, que les décideurs élus se contentent de leur donner les moyens d’instructions pour que librement, les jeunes décident eux-mêmes, s’ils doivent se révolter contre l’ordre établi ou l’accompagner !
Il est vrai qu’il est difficile de rétablir les sinistres « maisons de redressement » !
J’écarte d’emblée les arguments sur autrefois « on avait des blouses ». Oui, à la campagne, on avait des blouses, mais c’était pour protéger nos rares vêtements de l’encre et autres tâches. Et j’écarte aussi « la course à l'échalote » des jeunes qui s’habillent de « façon coûteuse » pour être à la mode et « humilier » des plus pauvres qui ne peuvent pas suivre la mode : si vous avez fréquenté des jeunes devant les établissements scolaires, il y a un éclectisme dans leurs vêtements, on s’habille comme on veut !
Alors jeunes de France, s’il vous plait de faire comme les jeunes américains de 1967 avec leurs ordres de mobilisation, de nombreux citoyens libres et de bonnes mœurs vous soutiendraient !
Et les premiers retours montrent un rejet massif des parents d'école primaire ou de collégiens, lycéens disant NON au SNU et à l'uniforme...et tant mieux !
Vive la liberté de penser, de parler et de s’habiller librement ! BRUYERE