Mardi 16 avril, a eu lieu à Charly une cérémonie autour de la désinstallation des vitraux signés du père Ribes.
Au cours des années 70 à 90, ce pédocriminel décédé en 1994 avait sévi sur trois diocèses, jouant de son statut « d’artistes » pour abuser et souvent violer des dizaines de jeunes victimes (70 se sont manifestées à ce jour, d’autres ne veulent plus en entendre parler). Les faits se sont produits à l’occasion de « poses » pour la réalisation de dessins, peintures ou de vitraux restés visibles dans une dizaine d’églises de la région.
Comme le rappelait Danaï Gemet dans une lettre à la députée Delphine Goulet : « Les modèles, que nous pouvons voir reproduits aujourd’hui dans ses toiles, dont celle du chemin de croix, étaient des enfants. Lors de la réalisation de ses production Louis Ribes invitait les enfants à venir voir; évolution et les rendus de ces productions. Ce prétexte lui permettait de faire venir les enfants sur ses jambes et de les abuser et/ou violer. La réalisation de ces peintures se faisaient donc avant pendant et après les viols. Selon nos calculs les victimes devraient, être un peu plus de 300. La plus grosse affaire pédocriminelle découverte en France selon Le Nouvel Obs. »
Les victimes n’ont jamais oublié, elles ont demandé que disparaissent les traces d’un passé insupportable. A l’issue d’un long combat, les vitraux sont peu à peu retirés des églises concernées : après Dième et Ste-Catherine, c’est à Charly que le démontage est en cours, en attendant d’autres sites pour lesquels le processus est en cours. Il ne reste qu’un cas problématique : Givors, où le maire s’est opposé à la demande des victimes.
Progrès notable : alors que le diocèse ne voulait pas voir s’ébruiter cette affaire, elle doit faire aujourd’hui amende honorable, et s’est engagée à financer l’ensemble des travaux.
Comme l’a montré la Libre Pensée, elle doit, elle peut assurer l’indemnisation des victimes. Les travaux relatifs aux vitraux ne sont qu’une goutte d’eau : il reste le problème des indemnisations individuelles, pour lesquelles des progrès sont en cours. Mais sont-elles à la hauteur ? On est encore loin du compte, alors que le gouvernement français continue à se taire, ne daignant même pas répondre aux questions posées par le Comité des Droits de l’enfant de l’ONU, rappelées à deux reprises par des députés. En vain, jusqu’à présent.
Ci-dessous : le bas d’un des vitraux de Charly, où l’on distingue la signature du P. Ribes. On le comprendra, nous n’avons pas voulu reproduire l’œuvre entière.