L'Église catholique à Lyon et son patrimoine

Le magazine "Nouveau Lyon" de juin 2018 publie une vaste et intéressante enquête sur le patrimoine catholique à Lyon, qui permet de se faire une idée de l'importance de cet héritage du somptueux passé de l'Église de Lyon, qui se voyait au XIXème siècle comme "la petite Rome française", mais de nos jours en pleine restructuration financière et immobilière.

Conséquence de la loi de 1905, les bâtiments religieux les plus emblématiques de toute religion, ceux consacrés au culte, appartiennent pour une grande part au domaine public : la cathédrale Saint-Jean appartient à l'État, 27 églises de Lyon sur 53 à la ville, la basilique à la Fondation Fourvière et la chapelle de l'Hôtel-Dieu aux Hospices Civils.

Selon l'enquête, le diocèse est constitué de 1.200 biens dont 630 églises. Mais seules les 87 églises bâties après 1905 lui appartiennent, ce qui dans la position actuelle de la religion catholique, touchée de plein fouet par la désaffection pour son culte qui n'est plus guère pratiqué qu'à de grands évènements (mariages, baptêmes, communions, enterrements, commémorations diverses, etc.), l'effondrement des vocations de nouveaux prêtres, les scandales sexuels à répétition, est une divine bénédiction en la soulageant des frais d'entretien de toutes ces églises quasi-vides, sans prêtres et rarement ouvertes.

Les britanniques ont déjà depuis bien longtemps transformé nombre de leurs églises en bibliothèques, théâtres, fast-foods, centres de fitness, boutiques, centres commerciaux, habitations atypiques, etc., ce qui démontre qu'ils ont, eux aussi, largement abandonné l'obligatoire messe dominicale d'antan.

Il semble qu'un mouvement similaire s'amorce en France, vu le nombre de lieux de culte vendus ou à vendre à l'encan, ce qui crée une niche immobilière inédite. Par exemple à la Croix Rousse l'église St Bernard désacralisée est en cours de travaux et va être transformée en bureaux sous forme de boxes, ce qui, selon l'auteur, "consacre l'aspect réversible de l'aménagement". On ne sait jamais ! Un miracle ?

Dans ces églises, le diocèse a la jouissance gratuite des parties dédiées au culte (pour en garantir la liberté) mais l'entretien général est à la charge du propriétaire, c'est-à-dire l'État ou les communes.

Il y a quelques années une visite à la mairie de Lyon nous apprit en confidence que la Fondation Fourvière en céderait volontiers la propriété à la ville pour un €uro symbolique, tant les coûts d'entretien dus aux moult malfaçons d'origine sont lourds.

Par chance, ou plus probablement par la grâce d'un lobbying efficace et divinement appuyé, le bâtiment a été classé monument historique en 2014, (ouf !) ce qui lui permet maintenant d'obtenir des aides d'État et de défiscaliser les dons. Contribuables, à l'aide !

L'incontournable chantre du catholicisme, Jean-Dominique Durand, adjoint au maire en charge du Patrimoine fut le président de la Fondation Fourvière pendant plus de dix ans. Nul doute que le patrimoine catholique lyonnais sera bien défendu et bien doté, (au nom de la Culture et du Tourisme, bien sûr !)

La Fondation possède en outre à Fourvière d'autres bâtiments dont la Maison Carrée, le Bâtiment d'Angle où se trouve son administration et une boutique de bondieuseries pour les touristes qui doit être agrandie, la Maison des chapelains, les jardins du Rosaire et quelques immeubles et appartements à Lyon provenant des legs de très dévots (et riches) propriétaires. Malgré le (relatif) appauvrissement de l'Église lyonnaise, il n'en resta pas moins que le patrimoine restant lui appartenant est encore très important, alimenté de plus chaque année par des legs dont la moitié se font en biens immobiliers. 

L'institution catholique investirait cinq millions d'euros annuellement dans son parc immobilier : elle vend, réhabilite et constitue des pôles pastoraux.

Par exemple, l'immense et imposant ex-séminaire St Irénée de Sainte-Foy-lès-Lyon où fut logé Jean-Paul II en 1986 a été acquis en 2008 pour 7 millions d'euros par un investisseur qui en fit une centaine de logements. Le produit a contribué à créer un séminaire provincial bien plus modeste et réaliste à Fourvière.

Jouxtant l'ancien séminaire de Ste-Foy la bien nommée a été créé un complexe hôtelier trois étoiles dans l'ancienne annexe, située dans un joli parc de cinq ha avec une belle vue : cent chambres, deux dortoirs, un resto de 300 places, destiné à recevoir des réunions confessionnelles, des séminaires (au sens moderne du terme), des expositions, un centre d'affaires, etc… sans oublier, bien sûr, la chapelle.

L'enseignement à tous les niveaux est aussi un axe très important pour l'influence de l'Église de Lyon.

On apprend ainsi que près d'un quart des élèves du Rhône fréquente les écoles catholiques, contre 17% au niveau national ! L'exemple-type est la reprise des prisons de Perrache par leur "université", la Catho.

Sans parler du domaine de la santé, les cliniques, maisons médicalisées ou de retraite placées sous le patronage de quelque saint(e) pour y veiller. Faute de peuple, qui l'a désertée en masse, l'Église mise sur ses nombreux affidés dans les couloirs du pouvoir.

Allons, l'Église n'a pas dit son dernier mot et la promotion active de la division de la population en tribus communautaires a encore de beaux jours devant elle, les (bons) élus y veillent.         RJ 

Colloque sur les questions de Bioéthique

Le Jeudi 12 Juillet 2018 à la Mairie du 6ème arrondissement a eu lieu un colloque « sur l’apport potentiel des spiritualités laïques à la réflexion éthique sur les sujet du début de vie (PMA, GPA et levée d’anonymat des dons de gamètes), du milieu de vie (don et greffe d’organes, neurosciences et Intelligence Artificielle) et de la fin de vie (liberté d’aller et venir versus sécurité, aide médicale à mourir et les soins palliatifs).»

La Libre Pensée du Rhône y était représentée. Passons sur le fait que l’expression « spiritualité laïque » n’a aucun sens, puisque la spiritualité, quelle qu’en soit la forme, ne peut se vivre que sur le mode de la conscience individuelle et n’a rien à voir avec un principe juridique.

L’important était ailleurs : une authentique réflexion collective où notre camarade Xavier Hyvert, représentant la fédération, a rappelé les positions de la Libre Pensée, lesquelles se sont révélées, sur chaque point, au cœur des débats.

Nous nous contenterons, faute de place, de quelques points de repère :

GPA : « Pour la LP, la loi doit permettre aux femmes seules et aux femmes homosexuelles d’accéder aisément à la maternité, la loi doit s’employer, non pas seulement à réparer l’infertilité diagnostiquée d’un couple hétérosexuel mais à répondre au désir d’enfant des femmes en âge de procréer.(…) la LP propose de rendre légale la gestation pour autrui dès lors qu’elle ne résulte pas d’une convention, à titre onéreux ou gratuit, mais du rapprochement par un tiers désintéressé de femmes prêtes à porter un enfant (…) ».

 

Droit à l’aide à mourir : « A l’instar de ce qui se pratique dans des pays voisins, notamment la Belgique et la Suisse, la FNLP est favorable à la création d’un droit à une aide à mourir en faveur des malades atteints de maladies incurables et subissant des souffrances insupportables.

Plus que jamais, le service public, créé par la Révolution française comme moyen de mettre en œuvre les principes de liberté, d’égalité, de fraternité, et de laïcité demeure la condition indispensable de leur mise en œuvre et doit être renforcé plutôt qu’appauvri, limité, rogné, « impuissanté », détruit. »

 

Fin de vie : « (…) si l’encadrement légal et réglementaire parait suffisant, la réalisation de conditions adaptées à une prise en charge respectueuse du droit d’aller et venir en EHPAD dépend du choix des pouvoirs publics de développer une offre publique de prise en charge dotée de personnels suffisants. »

Le 8 septembre, contre la présence des élus lyonnais au Vœu des Echevins

Avec d’autres organisations laïques et à l’appel du collectif laïque Auvergne-Rhône-Alpes, la fédération était présente sur le parvis de Fourvière, où les élus locaux – M. Képénékian en tête - ont été copieusement hués.

Cérémonie religieuse de Sainte-Geneviève : courrier aux autorités

 (Photo Le Progrès)

La Fédération s’est adressée au général Philippe Guimbert, chef de Région de gendarmerie Rhône-Alpes, et au colonel Thibaut Lagrange, chef du groupement de gendarmerie départementale :

            « Aux termes des deux premiers alinéas de l’article L. 4121-2 du code de la défense « Les opinions ou croyances, notamment philosophiques, religieuses ou politiques [des militaires] sont libres. / Elles ne peuvent cependant être exprimées qu'en dehors du service et avec la réserve exigée par l'état militaire. Cette règle s'applique à tous les moyens d'expression. Elle ne fait pas obstacle au libre exercice des cultes dans les enceintes militaires et à bord des bâtiments de la flotte. » Il suit de ces dispositions que les militaires de la gendarmerie nationale ne sont pas autorisés à manifester publiquement leurs convictions religieuses pendant le service et doivent même, en dehors de celui-ci, faire preuve de retenue, étant observé qu’ils peuvent pratiquer le culte de leur choix dans les enceintes militaires dans le cadre de l’aumônerie instituée par la loi du 8 juillet 1880.

               Notre fédération a constaté que ces dispositions ont été violées dans le passé. Un "Bref" du pape Jean XXIII du 18 mai 1962 désignant Geneviève comme la patronne des gendarmes, des célébrations religieuses, dont la presse locale rend souvent largement compte, ont lieu chaque année dans de nombreux départements français, en présence fréquemment des autorités civiles. Des compagnies et des escadrons des groupements de la gendarmerie départementale et de la gendarmerie mobile du département du Rhône ont assisté eux aussi, en tenue et pendant le service, à des offices religieux célébrés publiquement, encore en 2017.

               Notre fédération vous demande donc de donner toutes instructions utiles aux officiers placés sous votre commandement pour rappeler leur devoir de réserve, notamment en matière religieuse, aux militaires de leurs compagnies et escadrons.

Ces instructions pourront, naturellement, indiquer que chacun d’eux peut pratiquer le culte de son choix en dehors du service ou dans le cadre de l’aumônerie militaire créée par la loi du 8 juillet 1880. »

…NOUS ATTENDONS LA REPONSE !

NB : C’est la paroisse de Sathonay qui est en charge de la protection des gendarmes rhodaniens. Le Père Henry Teste de Sagey, appartenant au diocèse aux armées est chargé d’assurer une présence d’Église au sein de la caserne.

Le 14 octobre au Mont-Verdun avec le Mouvement la Paix

Extrait du discours de Mme Cavillon, pour le mouvement de la Paix : « 68 ans après l’Appel de Stockholm, après une dizaine d’année de travail menée dans le cadre de ICAN (Campagne Internationale pour l’Abolition des Armes nucléaires) par 468 organisations dans le monde dont une cinquantaine en France, le 7 juillet 217, 73 ans après les bombardements atomiques américains d’Hiroshima et Nagasaki, un traité visant à interdire les armes nucléaires a été adopté à l’ONU par 122 pays.    

Pour ce travail et ce succès, les organisations membres de ICAN ont obtenu le Prix Nobel de la Paix le 6 octobre 2017.

(…) Nous citoyen-ne-s, élu-e-s et partenaires rassemblés devant les lieux où se prépare le crime de guerre nucléaire, déclarons « C’est le début de la fin des armes nucléaires »

Vous, Président, devez vous engager à

- ne plus faire régner la terreur avec la dissuasion nucléaire

- abandonner le financement de la violence nucléaire au détriment des droits humains

- à cesser la pollution irréversible de notre environnement

- à ne pas continuer à risquer la vie des générations futures

Monsieur le Président de la République, si vous aimez cette planète vous signerez le Traité d’interdiction des armes nucléaires. »

La Libre Pensée se prononce pour la suppression de tous les budgets d’armement. Nécessité d’autant plus pressante qu’on assiste à la mise en cause de tous les droits sociaux et des services publics.

A Saint-Fons avec la Ligue des Droits de l’Homme, en mémoire du massacre des Algériens du 17 octobre 1961

Le 17 octobre 1961, une manifestation pacifique de plusieurs milliers d’Algériens endimanchés défilait depuis plusieurs lieux de Paris pour l’indépendance de l’Algérie. Aucun des participants ne portait d’armes. L’image des cadavres repêchés dans la Seine allait rester dans toutes les mémoires.
La répression, sous l’autorité du Préfet de police Maurice Papon, allait être impitoyable.

Les estimations vont de plusieurs dizaines à plusieurs centaines de morts. Fait largement occulté depuis, à l’instar des massacres du 8 mai 1945 à Sétif, Guelma et Kherrata

Une stèle à la mémoire des victimes à été érigée le 17 octobre 2011 à Saint-Fons. Elle est l’une des rares qui existent en France et mériterait d’être plus connue. Notons que si d’anciens élus étaient présents, comme M. Mongenot, ancien maire de Saint-Fons, la municipalité actuelle n’était pas représentée

LIBRES PROPOS, LIBREs PENSéEs

Charade : ils sont trop nombreux, ils vivent trop vieux, ils ont trop de pognon.

Qui sont-ils ?

Indice n°1 : Ce sont des êtres humains. Indice n° 2 : « Ils vivent dans un des « 35 pays membres de l’OCDE (1) … où l’espérance de vie au moment de la retraite est la plus élevée. » Indice n°3 : Ils vivent dans un de ces pays « où les hommes partent le plus tôt à la retraite, juste après 60 ans (les françaises partent un peu plus tard que les Slovaques, les Belges et les Polonaises). » Réponse : ce sont les retraités de France.

 

Cette deuxième caractéristique, certains la considèrent comme devant être provisoires.

En effet, « … La dernière synthèse de l’OCDE sur le sujet, parue l’an dernier, le montre. … La France est le pays de l’OCDE où la dépense publique de retraite est la plus élevée derrière l’Italie, où le taux de pauvreté (défini par un revenu de moins de moitié que le revenu médian) des plus de 65 ans est le plus bas, où enfin le niveau de vie des plus de 65 ans est le plus élevé par rapport par rapport à l’ensemble de la population (ration de 103% contre 88% pour l’OCDE). Tout ceci n’est sans doute pas tenable. ».

C’est sans doute pourquoi : « Il n’est pas question ici de la volonté d’Emmanuel Macron d’aller vers un autre système de retraite. Chaque euro cotisé donnerait le même droit à retraite, dans le public comme dans le privé, pour un salarié comme pour un indépendant. » et aussi « Ce projet va dans la bonne direction car ce nouveau monde serait plus juste, plus simple, plus transparent. Il bute sur une foule de choix délicats (pension de réversion, prise en compte de la pénibilité, carrières longues, majorations pour enfants, etc.). Il va rencontrer l’opposition de ceux qui profitent des injustices – et ils sont nombreux. Mais il est souhaitable. » (La Chronique de Jean-Marc Vittori dans les Echos du mardi 11 septembre 2018.)

 

Ce gouvernement sort de la période de congés sérieusement accablé, sinon affaibli par les « affaires », les démissions de ministres à répétition et les sondages catastrophiques, et prétend tout de même poursuivre dans la voie du démantèlement de l’ensemble des conquêtes sociales (Tous les secteurs sont attaqués : Sécurité sociale, Services publics et en particulier, école publique (primaire, collèges, lycées), Hospitalisation publique, les EHPAD (2) ; les Conventions collectives et les statuts)

 

On peut le dire : toutes les couches laborieuses sont impactées dans leurs conditions élémentaires d’existence, celles de leurs enfants, leurs conditions de travail.

Et, à l’évidence, la haute finance, au service de laquelle elle est prévue, attend beaucoup de la réforme des systèmes de retraites, puisque l’objectif serait de faire baisser d’au moins deux points de PIB (3) le volume global des pensions, soit une baisse espérée de 15,9% du volume global des pensions pour les 16,1 millions de retraités (Traduit pas une projection du Conseil d’orientation des retraites – Rapport annuel – juin 2018, tablant sur une baisse de 13,8% à 11,2% du PIB d’ici 2070).

 

Pour aboutir à ce résultat, rien de mieux qu’un système de retraite par points, car : « Le système par points, en réalité, ça permet une chose qu’aucun homme politique n’avoue : ça permet de baisser chaque année le montant des points, la valeur des points et donc de diminuer le niveau des pensions. » (Grand oral devant les patrons de François Fillon, candidat à « la primaire de la droite ». (Public Sénat)

En effet, avec un tel système, le salaire perçu chaque année permettrait d’obtenir un certain nombre de points en fonction de la « valeur d’achat » du point. Ce nombre de points, cumulés au long de la carrière, et multipliés par la valeur de liquidation du point au moment de faire valoir ses droits donnera le montant de la retraite.

C’est le gouvernement qui fixera le montant de la valeur de liquidation du point.

Dès lors, pour le salarié, plus aucune certitude n’existerait plus sur le montant de sa retraite.

Le calcul se fera sur l’ensemble de la carrière et non sur les meilleures années (actuellement, les 25 meilleures dans les salariés du privé, les 6 derniers mois pour les fonctionnaires) : ce sera une baisse importante des niveaux de pensions. Les salariés, les fonctionnaires seraient donc condamnés à travailler beaucoup plus longtemps pour éviter de se retrouver avec une trop faible retraite.

 

Nul besoin, avec un tel système, de modifier l’âge légal de départ à la retraite.

D’ailleurs Monsieur Jean-Paul Delevoye, ancien artisan de la « Réforme Fillon » de 2003, nommé ‘’Haut-commissaire à la réforme des retraites’’ par le Président de la République a déclaré, dans le quotidien ‘’Le Parisien’’ : « Dans un système à points, la notion de durée disparait ».

Nous avons entendu la promesse gouvernementale de respecter la retraite par répartition et de préserver le niveau des retraites. Mais un système par points n’est-ce pas, tout simplement les mains libres données au gouvernement pour baisser le montant des pensions.

 

Une baisse aussi importante des pensions dans le contexte d’austérité, contraindra les salariés qui le pourront à souscrire des produits spéculatifs aggravant, d’ailleurs ainsi, l’incertitude quant au montant des pensions. Pour ceux qui ne le pourront pas c’est la misère assurée.

Au moment où est annoncée la réforme des systèmes de retraite, et pas seulement en France, la Commission Européenne pousse à l’élargissement des fonds individuels de retraite (= fonds de pensions) et le gouvernement MACRON/PHILIPPE dans le projet de loi PACTE introduit un volet concernant l’épargne retraite au service des appétits spéculatifs.

 

La retraite par points : c’est la voie ouverte aux retraites par capitalisation.

Un régime universel de retraite signifierait la disparition de tous les régimes particuliers existants, du Code des pensions civiles et militaires des fonctionnaires de l’État, du régime spécial de la Caisse Nationale de Retraite des Collectivités Locales (C.N.R.A.C.L.) des personnels des hôpitaux publics et des agents des collectivités territoriales.

 

  • - Or, le Code des Pensions Civiles et Militaires est consubstantiel du statut des fonctionnaires de l’État.

Dissoudre le Code des Pensions Civiles et Militaire dans un régime devenu unique c’est, pour un gouvernement, rechercher les moyens de ne plus rattacher les fonctionnaires de l’enseignement, des finances publiques, de la sécurité, …, au budget de la République. La CNRACL, régime spécial de la Sécurité sociale est indissociable des statuts de fonctionnaires territoriaux et hospitaliers.

  • - S’il existe des régimes spéciaux, c’est parce que, en 1945, les créateurs de la Sécurité sociale ont veillé à ce qu’aucun salarié ne voit ses droits réduits par la nouvelle législation.

Ainsi, par exemple, les cheminots ont conservé, dans le cadre d’un régime spécial, les dispositions favorables acquises grâce à leurs combats victorieux (grève de1941 …). L’idée étant que celui-ci cesse lorsque tous les salariés pourraient bénéficier de mêmes avantages. Aujourd’hui, c’est l’inverse que l’on nous promet.

 

Ce ‘‘projet de réforme’’ arrive à la suite des nombreuses contre-réformes qui appliquées depuis 1993 et aggravées par la hausse de la CSG en 2018, ont considérablement réduit le pouvoir d’achat des retraités.

Selon l’INSEE (enquête d’avril 2015), entre 1993 et 2014, le rapport entre le volume des pensions et celui des salaires a baissé de 10 points, du fait des mesures prises en vingt ans.

 

Les libres penseurs, comme tout travailleur, ne peuvent être qu’attachés à l’existence des statuts de fonctionnaires (au travers, en particulier, de l’obligation de neutralité), et aux Services publics ; car sans ceux-ci, la laïcité institutionnelle, instituée par la loi du 8 décembre 1905 de Séparation des Eglises et de l’Etat et que l’on le sait promise à une offensive prochaine, ne serait qu’un vœu pieux.

 

Si vous créez des droits, mais s’il n’y a pas un outil qui permette de les mettre en application : ceux-ci restent effectivement de belles aspirations spirituelles n’ayant aucune chance se réaliser.

  • - Le droit à l’instruction implique l’existence de l’école publique.
  • - Le droit aux soins ne peut exister sans les hôpitaux et ceux qui y travaillent.
  • - Le droit à une prise en charge en sécurité et de qualité en maison de retraite.
  • - Le droit à un enterrement civil ne peut exister sans cimetières municipaux.

 

Il y a une idée, un principe : l’égalité en droit et un moyen, le Service Public.

Ses bases ont été jetées par la Révolution française qui a pour la première fois établi la Séparation des Eglises et de l’Etat. La deuxième fois, c’est avec la Commune de 1871, écrasée dans le sang. La troisième, c’est avec la loi de 1905.

Dans ces conditions, a-t-on un autre choix que de s’opposer à la destruction du système de retraite par répartition tel qu’il existe encore aujourd’hui et d’exiger :

 

‘‘NE TOUCHEZ PAS A NOS RETRAITES ET NON A LA RETRAITE PAR POINTS’’.

 

De ce point de vue, les Libres penseurs, attachés au Service publics à la loi de 1905, ne peuvent qu’être partie prenante dans la bataille qui s’annonce pour défendre la retraite arrachée par la classe ouvrière, comme la sécurité sociale, en 1945. Les libres penseurs ne peuvent qu’apporter leur soutien aux confédérations syndicales qui organisent cette bataille essentielle.

 

Nous ne pouvons que le constater : tous les piliers de la République sont l’objet d’une sape systématique.

 

Dans une telle situation, comme le congrès national de la Libre Pensée qui s’est réuni à Saint-Herblain (44) réuni du 22 au 25 août 2018, l’a mis à son ordre du jour, ne sommes-nous pas amenés à nous poser la question: Quelle république sauvera la laïcité ?

 

(Extraits de la Résolution que la Question A l’Étude adoptée à l’unanimité des congressistes)

 « Le constat est clair : la Ve République est bonapartiste, antidémocratique, antisociale et anti laïque.

Elle est conçue pour mettre en œuvre le corporatisme totalitaire. Ce ne sont ni les différents présidents, ni les différents gouvernements qui adoptant et s’adaptant à ces institutions ne pourront en changer le caractère réactionnaire, le fondement antidémocratique.

Cette « monarchie élective », reposant sur le recours à l’homme providentiel, est très éloignée des principes fondateurs de la République. Elle a, dès sa mise en œuvre, accéléré les attaques contre l’école publique laïque mais aussi contre la liberté de conscience, la liberté d’expression, la liberté d’association, la liberté syndicale.

En soixante ans de Vème République, nombre de ces libertés ont été écornées, malmenées, remises en cause.

La laïcité n’a pas échappé à ces tentatives de destruction et d’effritement. » … « Jean Jaurès, dans un discours de 1898, nous dit que le seul moyen de sauver la République laïque, « c’est d’aller à la République vraie, à la République du peuple, à la République sociale ». 

 

Cette République sera celle : - Qui sera avant tout sociale car l’émancipation des travailleurs doit être en premier lieu économique - Qui donnera les moyens concrets aux travailleurs de mettre en œuvre les principes républicains fondamentaux de liberté, d’égalité et de laïcité - Qui rétablira dans sa plénitude la loi de 1905 et luttera contre le rétablissement des privilèges des religions en rejetant toute politique d'exception de type concordataire - Qui redonnera tous leurs moyens aux services publics qui sont à la base de la justice sociale - Qui redonnera tous ses moyens à l’Ecole publique et laïque en abrogeant la loi Debré et toutes les lois antilaïques et qui répondra au mot d'ordre: « Fonds publics à l’Ecole publique, Fonds privés à l’Ecole privée ». - Qui luttera contre toute dérive corporatiste et communautariste et contre l’individualisation des rapports sociaux - Qui rétablira la République dans son unité, garante de l’égalité entre les citoyens - Qui garantira toutes les libertés individuelles et en premier lieu l'absolue liberté de conscience. La République qui sauvera la laïcité, sera celle qui mettra en œuvre les principes constitutionnels de Liberté, Egalité, Fraternité. » Tout est dit.

Appuyé sur ce rappel : le congrès de la Libre pensée, pour sa part, a répondu à la question : « La démocratie, c’est un gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple » (Abraham Lincoln). Il faut redonner la parole au peuple. Il convient donc de renouer avec l’œuvre révolutionnaire et démocratique de nos aînés : mettre en œuvre une Assemblée Constituante souveraine dont le peuple décidera librement la forme et le contenu. « La souveraineté réside dans le peuple ; elle est une et indivisible, imprescriptible et inaliénable » (article 25, Constitution 1793), elle ne peut résider ailleurs, ni dans les couloirs de la Commission européenne, ni dans les bureaux de la Banque Centrale, du FMI, de l’Élysée ou de Matignon. »

 Quelle république sauvera la laïcité ? Comment sauver la République laïque ?

 En tout cas, en ne laissant pas toucher au système de retraite et de Sécurité sociale de 1945.

 Xavier Hyvert, libre penseur et syndicaliste.

  • (1) OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques
  • (2) EHPAD : Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes
  • (3) PIB : Le produit intérieur brut (PIB) est l'un des agrégats majeurs des comptes nationaux.  La comptabilité nationale étant une représentation schématique et quantifiée de l'activité économique d'un pays. Elle consiste en une mesure des flux monétaires représentatifs de l'économie d'un pays pendant une période donnée, en principe, une année et les regroupe dans des totaux nommés agrégats.