2025 02 24 LETTRE A LA REGION AURA
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Lyon, le 24 janvier 2025
Objet : Demande de documents administratifs
A M. Fabrice PANNEKOUCKE, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes
Monsieur le président,
L'objet de notre demande est de faire la lumière sur la politique menée par la région Auvergne Rhône-Alpes en matière de financement des établissements privés sous contrat.
Il ne s'agit pas tant pour nous de connaître quels sont les montants consacrés aux dépenses obligatoires destinées au fonctionnement de ces établissements, que d'avoir un peu de visibilité sur un aspect qui à nos yeux pose problème : les subventions dites « facultatives ».
Il se trouve que la région Auvergne Rhône-Alpes que vous présidez est celle qui, sur l'ensemble du territoire de la République, a versé la somme la plus importante aux lycées privés entre 2016 et 2023, et de très loin par rapport à la région Ile-de-France par exemple (260 millions d'euros contre 70 millions). Les lycées privés sous contrat de la région arborent ainsi le panneau « La Région finance l’enseignement privé ».
Le précédent président de la Région, M. Laurent Wauquiez, avait lui-même justifié ce choix en déclarant devant le Conseil régional : « Les familles doivent avoir une liberté de choix. Moi, j'aide de la même manière un établissement du public qu'un établissement du privé. »
Certes, l'article L. 151-4 du code de l'éducation, issu de l'article 69 de la loi Falloux du 15 mars 1850, stipule que les établissements d'enseignement général du second degré privé peuvent obtenir des communes, des départements, des régions ou de l'Etat des locaux et une subvention, sans que cette subvention puisse excéder le dixième des dépenses annuelles de l'établissement. Mais il ne s’agit pas de dotations obligatoires.
La loi du 12 avril 2000 relative aux relations des citoyens avec les administrations rend obligatoire la convention à conclure entre l'autorité administrative, en l'occurrence la région Auvergne Rhône-Alpes que vous représentez, et le bénéficiaire de la subvention, quel que soit son objet.
Afin d'établir toute la clarté sur la politique menée par la région Auvergne Rhône-Alpes dans ce domaine qui a déjà fait l’objet d’un rapport parlementaire de la part des députés Vannier et Weissberg, nous vous serions reconnaissants de nous communiquer quels furent les montants alloués aux lycées privés de la Région pour les aides supérieures à 23000 euros (qui obligent donc à conclure une convention), à quel titre et selon quelle convention, pour les années civiles 2022, 2023 et 2024.
Cette demande porte sur le financement des lycées d’enseignement général, mais aussi sur les établissements techniques, professionnels et agricoles. Ces aides, relevant des lois Rocard de 1984 et Astier de 1919 et n’étant de fait soumis à aucune limite, à nos yeux posent question. C’est pourquoi nous souhaitons que toute transparence soit faite.
Nous vous rappelons que la communication de ces données est garantie aux citoyens et aux citoyennes par la loi de 1978 sur le droit d'accès aux documents administratifs et comptons sur votre diligence à faire appliquer la loi de la République dans ce domaine comme dans tous les autres.
Nous vous prions d'agréer Monsieur le Président l'expression de notre considération laïque et républicaine.
Pour la Fédération du Rhône de la Libre Pensée,
Le président,
Pierre GIROD
2025 02 25 LETTRE AU MAIRE DE LYON
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Objet : Demande d’informations et d’entrevue
A M. Grégory Doucet, maire de Lyon,
Copie à Mme Stéphanie Léger, adjointe à l’Education
Monsieur le Maire,
L'objet de notre demande est d’avoir des précisions sur la politique menée par la municipalité en matière de financement des écoles privées sous contrat et hors contrat.
En premier lieu, le principe de parité obligeant à une égalité de financement par la collectivité des écoles publiques et privées sous contrat, nous souhaitons connaître le montant de la contribution communale versée aux secondes (montant qui n’apparaît pas, sauf erreur de notre part, sur le site de la ville).
Ce montant est-il complété par des subventions facultatives ou des aides en nature ? Dans l’affirmative, la ville accorde-t-elle certaines d’entre elles sur le fondement des orientations de la lettre de mission consacrée à l'éducation, relatives notamment à la « rénovation des bâtiments avec l'adjoint délégué à la transition écologique et patrimoine et de végétalisation des cours d'école », aux espaces récréatifs ou aux « offres périscolaires et extrascolaires notamment sur les temps d'accueil des élèves » (le soir, le mercredi, ou pendant les périodes de vacances scolaires).
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Comme ce document précise que chaque proposition doit faire l'objet « d'un chiffrage précis qui devra s'intégrer dans les contraintes budgétaires de la ville », nous vous saurions gré de nous communiquer ces évaluations.
En second lieu, nous souhaitons connaître les financements alloués par la ville aux établissements privés hors contrat.
Nous sommes inquiets du déséquilibre grandissant entre les effectifs des deux systèmes scolaires placés de plus en plus clairement en situation de concurrence déloyale. Pour de multiples raisons, la place occupée par l’école privée sous contrat s’accroissant d’année en année de façon lente, mais inéluctable, nous aimerions connaître votre point de vue sur ce sujet qui pose un problème de laïcité, et par là-même de cohésion républicaine. Car nous osons croire que ce problème ne vous a pas échappé.
C’est pourquoi, outre la communication claire des données demandées, nous demandons une entrevue, dès que cela sera possible.
Nous vous prions d'agréer, Monsieur le Maire, l'expression de notre considération laïque et républicaine.
Pour la Fédération du Rhône de la Libre Pensée,
Le président,
Pierre GIROD
2025 03 LE COUT D UN MISSILE
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Modestes propositions pour faire des économies
Et exporter la mort
Quelle connerie la paix !
(un poète anonyme)
Nous traversons une grave crise financière, comme on nous l’explique chaque jour. Et avec la guerre en Ukraine, nous sommes loin d’avoir levé les fonds nécessaires. C'est pourquoi nous devons réfléchir à des sources d'économie innovantes. Or, c'est un grand problème dans ce pays, les enfants scolarisés dans notre système d'éducation coûtent trop cher, même si on les aime bien. Tout cet argent gaspillé, quel crève-cœur !
Songez que la dépense annuelle par élève ou apprenti dans les premiers ou 2nd degrés est de 9300 €. Un élève de moins et cela permettrait presque de financer l'achat d'un missile antichar Malyutka (10024€). Pour un élève de lycée (11 940 €) on arriverait presque à se payer un missile Konkurs (13 000 $). Ce serait même tout à fait possible en faisant disparaître un élève de lycée professionnel (13 760€).
Bien sûr, nous sommes loin du coût d'un missile sol-air à très courte portée mistral 8 qui est un produit français dont nous sommes fiers, et dont le coût unitaire est de 41000€ pour le poste de tir portable et de 160 900€ pour la munition. Avec ces tarifs, c'est presque une classe entière qu'il faudrait faire disparaître. Mais l’enjeu en vaut la chandelle.
Certes, il est une autre source d'économie possible : c'est de toucher aux postes d'enseignants. Quand on songe que chaque année le coût d'un stagiaire à temps plein est de 13308 € dans le primaire comme dans le secondaire, on imagine le montant de l’économie à réaliser. Un professeur des écoles ou un certifié en fin de carrière nous coûte 30 056 €. Ce n'est pas négligeable. Et si on parle des agrégés, alors là bingo ! Le traitement d'un stagiaire annuel est de 26 868 € et au 11e échelon : 49 320 € pour l'année. Huit postes comme ça en moins et on peut s‘offrir un missile air-air à courte portée AIM-9X block II "Sidewinder" (409 300 €).
Un tel missile détecte ses cibles par la chaleur. Il est particulièrement efficace en combat air-air rapproché, et peut être embarqué sur de nombreux appareils, dont des hélicoptères. Pourquoi se priver ?
Ces solutions paraissent si évidentes qu'on s'étonne que personne ne les ait proposées.
Quoique… P.G.
2025 03 LE DRAPEAU ROUGE A LYON
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LE DRAPEAU ROUGE A LYON
Les Lyonnais savent peu que le drapeau rouge a flotté durant six mois pleins sur l’Hôtel de Ville, du 4 septembre 1870 au 3 mars 1871, sans compter un épisode plus tardif, de moins de 48 heures, au moment de l’insurrection parisienne. Moins encore que drapeau flottait dans les localités circonvoisines. Rien à ce jour ne rappelle ces événements. Et pourtant le drapeau rouge … flottait partout.
Depuis la fin du XIXe siècle, ce drapeau a cristallisé l’essentiel des luttes politiques.
En 1871, le drapeau tricolore est devenu l’emblème des versaillais, alors que le rouge devenait clairement celui de la révolution sociale. Puis il s’est affirmé comme celui du socialisme international. Il l’est toujours, et l’on chante toujours Le Drapeau rouge de Paul Brousse (« Regardez, regardez, le voilà… »). Il fut brandi au Congrès général des organisations socialistes françaises, le 3 décembre 1899, salle Japy, quand fut chantée pour la première fois L’Internationale.
Ce n’est pas par amour de l’émeute et des étendards, écrit Jean-Baptiste Clément, que j’arbore ici le drapeau rouge des revendications sociales qui flotta victorieux pendant plus de deux mois à l’Hôtel de Ville de Paris en 1871, après avoir été mitraillé en juin 1848 par les bourgeois multicolores. Loin de disparaître, il se redresse plus écarlate que jamais après chaque étape de nos luttes sociales […] Il plane victorieux, non seulement sur Paris, mais sur le monde entier, car on le voit de partout. Les bourgeois lui ont signé sa feuille de route par les massacres de juin 1848 ; aujourd’hui il est en train de faire son tour du monde.
Le drapeau rouge fut déployé sur les barricades de 1848 et sous la Commune de 1871.
Depuis longtemps le pavillon rouge avait été brandi lors de manifestations ouvrières. Sa première utilisation est attestée en 1768 lors de la grève des ouvriers du port de Londres. Le rouge est la couleur du sang, qui coulait à l'exécution d'une « peine afflictive » sur les navires, en punition d'un fait grave. Les prolétaires ont adopté ce symbole.
Mais il y eut autre chose : lors de la Révolution française, par la loi du 21 octobre 1789, le drapeau rouge était déployé par la troupe comme ultimatum avant une intervention imminente. Après quoi on ouvrait le feu sur les manifestants. C’est ainsi qu’il fut déployé au Champ-de-Mars, lors de la fusillade du 17 juillet 1791,
C’est après la Commune de Paris de 1871 que le drapeau rouge est devenu le symbole de la révolution socialiste et de l’internationalisme ouvrier, alors que le drapeau bleu-blanc-rouge représentait la répression bourgeoise. Il était devenu le drapeau des socialistes pendant la révolution de 1848, au cours de laquelle il fut proposé comme emblème de la République. Une tentative eut lieu pour l’imposer, avec quelque chance de succès dans un premier temps, lorsque la foule envahit l'Hôtel de Ville en criant : « le drapeau rouge ! ». C’est alors que Lamartine se fraya un passage, harangua la foule et permit au drapeau tricolore d’être adopté. Il faut souligner que pour les révolutionnaires, le drapeau rouge n'était nullement un insigne de terrorisme et de vengeance, mais l’emblème de l’unité d’une société nouvelle. Il n'était pas le drapeau du sang, mais celui de l'utopie.
Oscar Testut rapporte qu’en 1866, lors du congrès de Genève, en tête de la colonne des délégués se rendant à la salle du congrès était porté un drapeau rouge ou était inscrite la devise de l'association internationale : « Pas de droit sans devoir ». Et lors du meeting parisien du 24 février 1868, le drapeau rouge était présenté comme « symbole de la révolution prochaine ». On vit alors s'avancer une députation de la société ouvrière allemande portant un drapeau rouge qu'elle plaça près de la tribune au milieu des cris de « Vive la République démocratique et sociale ! » Testut, historien malveillant de la première Internationale et indic de police, n’aura de cesse de flétrir « cette hideuse loque rouge qui a flotté sur le dôme de l'hôtel de ville pendant plus de 6 mois et que l'on retrouve encore à la mairie de la Guillotière la veille de l'insurrection du 30 avril. »
« Hideuse loque rouge ! » On trouve de tels expressions ordurières chez les principaux témoins. Joannès Guetton, très clérical auteur des « Six mois de drapeau rouge à Lyon » emploie la même expression et d’autres telles que « fanion du crime et de l’insurrection »ou « trophée boueux ». Il est vrai que son drapeau à lui n’est ni tricolore ni rouge, mais « l’étendard de la Croix ». La bourgeoisie a les moyens d’écrire, ce ne sera guère le cas des communards. C’est un problème pour l’histoire de toute la Commune de Lyon : les ouvrages qu’on nous a laissé sont l’œuvre, pour la plupart, d’ennemis déclarés de l’insurrection populaire,
Communes de 1870-1871
Et oui, Communes au pluriel, et dès 1870 !
Le 18 mars 1871, sur la Butte Montmartre, commence la Commune de Paris. Rapidement les Communards décident la promulgation du drapeau rouge comme drapeau officiel, (alors que le drapeau rouge et noir est utilisé par certains anarchistes).
Pourtant c’est l’année précédente, le 4 septembre précisément, que pour la première fois le drapeau rouge est hissé sur un bâtiment officiel. Dès le matin, du balcon de l’Hôtel de Ville, siège de la préfecture et de la commission municipale (imposée, à Lyon comme à Paris, en vertu d’une loi d’exception), la République et la Commune libre sont proclamées d’un même mouvement. Le Comité de salut public déclare : « Les malheurs de la patrie nous dictent notre devoir. Nous décrétons immédiatement l'armement de la Nation, la déchéance de l'Empire et la proclamation de la RÉPUBLIQUE. »
Guetton rapporte les faits ainsi, minimisant sans doute l’affluence populaire :
« L'effervescence augmente. Par la rue Romarin débouche une troupe d'individus portant un petit drapeau rouge. On entend, sur plusieurs points, des cris de : Vive la République ! Un rassemblement d'une centaine de personnes parcourt la rue Impériale (nom de l’actuelle « rue de la Ré »), se dirigeant vers la préfecture et chantant la Marseillaise. Vers dix heures, la foule qui n'a pas cessé de grossir, force l'entrée de l'Hôtel de Ville. Au bout de quelques instants, le tocsin sonne. Un citoyen escalade le beffroi pour détrôner le drapeau tricolore (…) en plaçant une loque rouge à l'un des oeils-de-boeuf du beffroi. Un second citoyen, plus heureux, parvient à descendre le drapeau tricolore, dont on enlève les deux couleurs blanche et bleue pour ne laisser subsister que le morceau rouge, qui apparait enfin et flotte au sommet de la préfecture. Le grand balcon, au-dessus de la porte d'honneur de l'Hôtel de Ville, est envahi par trente ou quarante citoyens qui, tous à la fois, déclarent l'Empire déchu et la République proclamée. Les acclamations de la foule leur répondent. De nombreuses cocardes rouges commencent à fleurir aux boutonnières des habits. »
On lisait dans Le 1er n° de l’Antéchrist, journal libre-penseur, le 15 octobre 1870 : « Des préjugés regrettables, propagés par la malveillance, persistent à présenter le drapeau rouge comme un emblème de désordre et de terreur. (…) Cette opinion est née d'une interprétation inexacte des querelles de nos assemblées de la Révolution, elle a été consacrée par le mot si faux et si applaudi de Lamartine. (…) Le Drapeau Rouge, pendant notre grande Révolution, n'a jamais été que l'insigne de la force militaire déployée soit pour le maintien de l’ordre intérieur, soit pour l'expulsion de l'étranger. (…) Il est pur de toute tache, de toute honte, de tout mélange. »
Le mercredi 28 septembre, vers midi, une immense colonne de milliers d'ouvriers débouchait par la rue Puits-Gaillot, sans armes, portant un drapeau rouge frangé d'or ; Saigne et Cluseret en tête, accompagnés des orateurs de la Rotonde, la grande salle des meetings populaires, aujourd’hui disparue. Ces 6 à 8000 ouvriers venaient demander des augmentations de salaire. C’est ce jour-là, à la faveur de cette mobilisation sociale, que les manifestants réunis derrière Bakounine s’emparaient de l’Hôtel de Ville et proclamaient « l’abolition » de l’État bourgeois, afin de lui substituer un État révolutionnaire, reposant sur une Convention révolutionnaire du Salut de la France constituée des délégués de chaque département. On sait que cette tentative fit long feu et finit en débandade.
Aux yeux du préfet Challemel-Lacour, le drapeau rouge de l'hôtel de ville était « un défi à la République et au bon sens ». Il n’était pas le seul à s’en scandaliser, rejetait la faute sur les internationalistes (lettre à Delescluze du 13 septembre 1870) mais demeurait impuissant. Même Andrieux, partisan de l’ancien drapeau national, le reconnaît : le préfet exagérait l’importance de l’AIT au sein du Comité de Salut Public et dénaturait la signification du drapeau rouge, « symbole de la Commune et de la révolution sociale bien plus que le signe des revendications internationalistes. » Quant au Conseil municipal nouvellement élu au , il s’efforçait déjà d’atténuer la signification du drapeau rouge, faisant afficher le 24 septembre : « Considérant que, le 4 septembre en face de la France envahie, la ville de Lyon a proclamé la Patrie en danger, et en arboré le signe ; considérant que le péril est plus grand que jamais, délibère : Le signal de la patrie en danger restera arboré sur l'hôtel de ville jusqu'à ce que le péril ait cessé. » Par la suite l'argument de la patrie en danger allait permettre de repousser toute objection contre le drapeau de la Commune, nonobstant les tiraillements internes du Conseil.
Peu de jours après l’arrivée à Lyon du nouveau préfet, un garde national menaçait d’abattre quiconque toucherait au drapeau, ajoutant : « C’est notre consigne », signe d’une tension qui ne faiblit pas et du peu d’autorité détenu par le pouvoir central. Andrieux rapporte encore que le 17 novembre le général Bressoles avait fait enlever un drapeau rouge qui décorait le fortin des Mercières, récemment achevé, au chantier national. Il s’ensuivit une grande agitation parmi les ouvriers des chantiers, et le préfet dut intervenir.
La proposition du retrait revint régulièrement en débat au Conseil municipal, appuyée par le nouveau préfet Valentin (nommé le 4 février 71). Mais chaque fois jusqu’au 3 mars, la légitimité du drapeau est confirmée.
Le 14 février, l’ancien révolutionnaire Joseph Benoit demande son retrait, en précisant que le drapeau rouge sera déposé aux archives de la ville. Barodet, futur maire de Lyon, propose que les deux drapeaux, le rouge et le tricolore, flottent de conserve. Il devait plus tard déclarer, lui traditionnel partisan du drapeau rouge, que sa proposition avait été « aiguisée en paratonnerre pour dégager l’électricité populaire et conjurer l’orage. »
Le 18, le Conseil vote pour la quatrième fois le maintien du drapeau rouge ; puis le 23, une cinquième fois.
Enfin, le 3 mars, il est décidé que le drapeau rouge cessera de flotter sur l'Hôtel de Ville. Il y sera resté six mois jour pour jour et sera remplacé par le drapeau tricolore, et pendant trois jours par un drapeau noir en signe de deuil. Au soir, on en lisait l’annonce placardée sur les murs de la ville. La délibération du Conseil municipal, adoptée à l’occasion des préliminaires de paix avec l’armée prussienne, mérite d’être reproduite :
« Le Conseil municipal,
Vu l'acceptation des préliminaires de paix par l'assemblée réunis à Bordeaux ;
Considérant que le sacrifice et l'humiliation qu'il s'agissait d'épargner à la France sont maintenant consommés, et que les patriotiques espérances dont le drapeau rouge était l'emblème se trouvent, par le fait du traité de paix, ajournées à des temps meilleurs ;
Considérant d'ailleurs qu'il est bon de faire disparaître tout ce qui peut être à un titre quelconque une cause de division entre tous ceux qui veulent sincèrement la République ;
Délibère :
ARTICLE PREMIER. - le fier drapeau de la Patrie en danger et de la résistance à outrance ne survivra pas à l'humiliation de la France ; le drapeau rouge de la Commune de Lyon cessera de flotter sur le dôme de l'hôtel de ville à partir du 3 mars 1871.
ART. 2. - Le drapeau noir sera hissé pendant 3 jours au balcon de l'hôtel de ville en signe du deuil de la patrie mutilée. »
On retiendra que les espérances sont « ajournées à des temps meilleurs » et on constatera que la délibération fait silence sur l'installation du drapeau tricolore. Qu’en conclure si ce n'est que, comme l'écrit Andrieux, « pour les exaltés des quartiers révolutionnaires, la destinée de la République semblait liée à la couleur du drapeau » ?
… Mais le drapeau réapparaîtra une dernière fois, pour un peu moins de quarante-huit heures : le 22 mars, alors que quatre jours auparavant l’insurrection parisienne vient d’éclater, un comité de salut public nouvellement élu fait apporter un immense drapeau rouge, qu’on est parvenu à se à se procurer « au prix de mille peines » et on invite les curieux à aller se coucher, pendant que le comité « veille au salut de la France ». Le lendemain le drapeau flotte sur le beffroi de l'Hôtel de Ville et sur le balcon de la place des Terreaux. Mais la tentative des « communeux » tourne court. Le 25 au matin, le drapeau a disparu, par suite de l'arrivée des mobiles de Belfort et l'échec de l'insurrection. Il sera resté moins de 48 heures, remplacé par le drapeau tricolore.
Ce sont des faits divers qui permettent d’imaginer à quel point le drapeau rouge était partout présent pendant toute cette période de la Commune, au fronton des mairies, aux fenêtres, aux balcons ou en tête des innombrables manifestations. L'affaire de Vaugneray, très étonnante, est révélatrice : à la mi-juillet 1871, le curé du village demande à Louis Andrieux de faire procéder à l’enlèvement du drapeau sur le clocher de son église. On apprend, par le récit qu’en fait Andrieux, qu’un juge conservateur avait lui-même acheté l'étoffe et l'en avait distribué à toutes les communes du canton après le 4 septembre, dans l'intérêt de l'ordre et sur toutes les églises ! Mesure d’apaisement opportuniste ou conviction politique assortie d’anticléricalisme ?
Autre
anecdote : le 30 janvier, Challemel-Lacour fut mis en difficulté à la tribune de l’Assemblée nationale pour des propos scandaleux sous la plume d’un préfet (ils ne le seraient plus au temps des Versaillais) : « Fusillez-moi tous ces gens-là ». Il s’agissait d’un bataillon de mobiles envoyés dans le village de Vénissieux où ils s’étaient mal conduits, « ne respectant ni les femmes, ni les poulaillers, ni la République » au témoignage du maire de la commune. Mais on apprend incidemment – et c’est sans doute ce qui a le plus choqué le maire – que les mobiles avaient été envoyés pour enlever le drapeau rouge qui flottait sur la mairie ! C’est donc ce fait-divers qui nous apprend la présence du drapeau dans ce village tranquille, bien différent du Vénissieux d’aujourd’hui, aussi bien qu’à Lyon et probablement dans bien d’autres lieux publics et chez des particuliers.
Le 30 avril 1871, lorsque la commune de Lyon s'acheva dans le sang, c'est encore le drapeau rouge qui flottait sur sur la mairie de la Guillotière.
2024 10 22 DOSSIER ABUSES SEXUELS DE L EGLISE
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- Écrit par BRUYERE
DOSSIER ABUSES SEXUELS DE L EGLISE
06/05/2022 au CLUB DE LA PRESSE DE Lyon.
Au cours de la Conférence de presse (de gauche à droite), Annick MOULIN, Luc GEMET et Yesmine GEMET, brandissent les photos accusatrices
Demande d’action : reposer la question au gouvernement du 28 novembre 2022
M. Bastien Lachaud appelle l'attention de M. le ministre de l’Intérieur et des outre-mer sur la remise d'un rapport demandé par le Comité des droits de l'enfant de l'ONU au gouvernement français relatif aux abus sexuels commis par des membres du clergé. En effet, le 6 novembre 2020, le Comité des droits de l'enfant de l'ONU s'est adressé au gouvernement français pour lui demander de lui remettre, avant le 30 octobre 2021, un rapport périodique relatif aux droits des enfants.
La liste des points établie avant la soumission du 6e rapport périodique de la France inclut les abus sexuels du clergé sur des enfants. L'alinéa a) du point 21. portant sur les questions d'exploitation sexuelle et d'abus sexuels demande à la France de fournir des informations sur « les enquêtes menées sur les abus sexuels commis par des membres du clergé, les poursuites intentées et les peines imposées aux auteurs de tels actes, les délais de prescription applicables, les réparations accordées, y compris les indemnisations et les mesures de réadaptation et les mesures prises pour protéger les enfants contre le risque de subir des abus sexuels de la part de membres du clergé ».
Par cette demande de précision adressée à la France, le comité de l'ONU considère donc de facto que l'État ne peut pas laisser l'Église être juge et partie dans des affaires qui touchent à l'ordre public et à caractère souvent criminel, à une échelle sans précédent. Le rapport de la Ciase présenté par M. Jean-Marc Sauvé le 5 octobre 2021 fait état de 330 000 victimes depuis 1950. Le rapport de la Ciase a caractérisé comme « systémique » le problème des abus sexuels commis par des représentants du clergé, ce qui interdit de considérer les nombreuses affaires qui continuent à être révélées comme une collection de déviances individuelles devant être traitées au cas par cas.
Ni l'église catholique, ni les instances de dédommagement qu'elle a mises en place (INIRR et CRR) ne peuvent être considérées comme légitimes et suffisantes pour rendre la justice, qui ressort des compétences de l'État régalien. Pourtant, ce sont des initiatives individuelles de victimes qui ont conduit à la condamnation initiale de Philippe Barbarin, acquitté en appel.
À ce jour, pourtant, aucune réponse n'a été fournie par le Gouvernement sur le point précis des crimes sexuels commis par des membres du clergé dans sa réponse au Comité des droits de l'enfant. Aussi, il souhaite savoir quand l'État va établir une réponse précise sur la question de l'évaluation
des enquêtes, poursuites et réparations, ainsi que sur les mesures de protection des enfants contre le risque de subir des abus sexuels de la part de membres du clergé, à la demande précise et explicite du Comité des droits de l'enfant de l'ONU.
La réponse du ministère de l’Intérieur et des outre-mer du 14 aout 2023 n’est pas satisfaisante car il n’y a pas de réponse au Comité de l’enfance de l’ONU.
La documentation
La fédération du Rhône a publié un numéro spécial de sa revue l’AN II (Numéro 189 de juin 2022), disponible sur demande : « l’Eglise savait ».
Elle reprend en détail toutes les informations disponibles sur l’affaire du pédo criminel Ribes, la richesse du diocèse de Lyon et le processus dit de « réparation » de l’Eglise.
Les actions depuis mai 2022
Première conférence du 5 mai 2022 au club de la presse : lire https://www.librepenseerhone.org/10-themes/evenements/124-2022-05-09-communique-affaire-ribes.html
Seconde conférence le 10 novembre 2022 au Club de la presse, avec une réunion publique le même soir à la mairie de Lyon 1er, sous la présidence de Maitre Jean Sannier, avocat au barreau de Lyon, une intervention d’une élue de LYON 1er et les interventions de :
Keith Porteous Wood, président de la National Secular Society de Grande-Bretagne, porte-parole de l’Association Internationale de la Libre Pensée, (AILP), accrédité auprès de l’ONU,
Nanou Couturier présidente de l’association des abusés sexuels dans l'Eglise, ainsi que des membres de celle-ci.
L’action internationale de l’AILP
Keith Porteous Wood continue à saisir le Comité de l’enfance de l’ONU.
Il animera une partie du congrès mondial de l’AILP les 10 et 11 octobre 2025 à Grenoble, avec un meeting à Lyon du samedi 11 octobre 2025 au palais de la Mutualité et en présence d’associations d’abuses.
Le dossier complet de la FNLP sur les biens de l’Eglise en France
L'analyse financière des comptes du diocèse de Lyon faite par un adhérent de la LP69, expert-comptable et commissaire aux comptes, donne une estimation de 200 millions pour la richesse du diocèse : l'église peut payer, l'église doit payer.
Au niveau national, la FNLP a estimé à au moins huit milliards cette richesse. Le dossier est détaillé dans le livre https://www.fnlp.fr/2024/07/la-libre-pensee-vous-conseille-un-livre-les-richesses-de-leglise
L’émission Complément d’enquête « Pédophilie dans l'Église » du 19 janvier 2023 sur France 2.
Pendant près d'un an, des journalistes ont enquêté sur l'un des secrets les mieux gardés de l'Église de France, révélant ainsi que des religieux condamnés pour pédophilie sont toujours en activité. Avec une interview de Dominique Goussot qui a signé le livre. Julie Lotz qui a créé cette émission, a obtenu le prix de l’investigation du jury du Festival International du Grand Reportage (FIGRA) le 1er juin 2024.
https://www.francetvinfo.fr/societe/religion/pedophilie-de-l-eglise/cash-investigation-a-enquete-sur-les-affaires-de-pedophilie-dans-l-eglise_2107988.html
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